Tribune Par PIERVINCENZO PIAZZA Neurobiologiste Inserm U862, Françoise BARRà SINOUSSI Prix Nobel de médecine, MARIE JAUFFRET-ROUSTIDE Sociologue, Inserm U988, LAURENT MICHEL Médecin psychiatre, Inserm U669, PERRINE ROUX Pharmacienne, Inserm U992, PATRIZIA CARRIERI Epidémiologiste Inserm U992
Le débat public sur les salles d’injection de drogues médicalement supervisées a émergé l’été dernier après la remise aux pouvoirs publics d’une expertise collective de l’Inserm préconisant d’expérimenter et d’évaluer, en France, cet outil de réduction des risques. Ce débat est aujourd’hui relancé.
Le 18 avril, la publication d’un article dans la prestigieuse revue scientifique The Lancet apporte de nouvelles données scientifiques confirmant les bénéfices en santé publique observés après l’ouverture d’une salle de consommation supervisée à Vancouver. L’étude menée par l’équipe de chercheurs canadiens montre que la proportion d’overdoses mortelles a chuté de 35% dans le périmètre de la salle de consommation depuis son ouverture en 2003. Cette salle montre ainsi qu’elle permet de sauver des vies après avoir offert de nombreux bénéfices aux usagers de drogues, tels que l’accès aux soins et une passerelle vers le sevrage. Cette publication confirme d’un point de vue épidémiologique que l’implantation des salles d’injection a un réel impact de santé publique sur la baisse de la mortalité liée à l’usage de drogues.
L’initiative de Vancouver a pu voir le jour grâce à une réelle volonté de collaboration entre les milieux politiques, associatifs et scientifiques. Dans le quartier de la salle de consommation, plutôt que de réprimer les usagers de drogues qui consommaient dans la rue ou de les envoyer en prison, la police s’est donné pour mission de les référer à cette structure de réduction des risques. A une réponse essentiellement répressive s’est substituée une réponse sanitaire se traduisant concrètement par une porte d’entrée vers le système de soins pour une population qui en restait privée ; et une réponse sociale permettant de pacifier les relations entre les usagers de drogues et les riverains en limitant les comportements de consommation et en particulier les pratiques d’injection visibles dans l’espace public.
Encore une fois, à l’instar lire la suite
Le commentaire du Professeur Tillement :
Contribution Scientifique ?
L’expérience de Vancouver est positive mais d’un intérêt limité. Elle a été menée dans un périmètre géographique où les toxicomanes étaient livrés à eux-mêmes, sans soutien ce qui n’est pas le cas en France.
Notre Pays offre des structures d’accueil publiques et privées, peut-être à compléter mais efficaces.
L’expérience de Vancouver n’est pas validée par le Gouvernement Fédéral du Canada pour des raisons que nous développons dans ce blog.
Le même prestigieux journal, The Lancet, cité par les auteurs a publié une autre information que nos lecteurs doivent connaître.
La cocaïne est une des causes majeures d’infarctus du myocarde. Cette toxicité cardiaque est amplifiée par l’injection intraveineuse flash ; la totalité de la dose arrive au cœur avant le cerveau et avant dilution dans le sang, une overdose est possible voire probable.
L’attitude des opposants aux salles de shoot n’est pas idéologique, elle est médicale
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