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L’exception française
Ces différentes prises de position paraissent signer une évolution des consciences dans un pays où la question de la consommation de substances illicites en milieu professionnel semble encore largement taboue. A l’occasion d’une séance commune entre les Académies nationales de pharmacie et de médecine le 19 octobre dernier de nombreuses voies se sont en effet élevées pour évoquer les lacunes de la France en la matière. Les professeurs Michel Lhermitte et Jean-Marie Haguenoer (Lille) ont en effet pu observer que « peu d’enquêtes effectuées en milieu professionnel ont été publiées en France, ce manque pouvant s’expliquer par une volonté d’anonymat sur le sujet au niveau des directions d’entreprise et des médecins du travail qui privilégient le soutien individuel face au problème des toxicomanies ». Néanmoins, à leurs yeux, ce silence est dommageable. Ils jugent en effet que : «La publication des résultats permettrait de connaître l’ampleur du phénomène et de mettre en place des campagnes plus efficaces d’information et de prévention dans le monde du travail ». Par ailleurs, ils insistent sur l’utilité des opérations de dépistage : « Le dépistage des substances illicites est nécessaire, car ces substances psychotropes modifient la vigilance et font courir des risques en milieu du travail, d’autant plus par exemple que l’association cannabis-alcool augmente encore le risque. La connaissance de la consommation est, de plus, un facteur primordial au niveau des postes de sécurité ». Le retard de la France dans ce domaine a été confirmé par la communication du Professeur Jean-Pierre Goullé (Le Havre) et du docteur Patrick Mura (Poitiers) qui ont remarqué que : « La surveillance de la consommation de drogues et de médicaments psychotropes en milieu professionnel est un domaine où la France est très en retard par rapport à d’autres pays, alors qu’il s’agit d’un problème majeur de santé publique ».
Léa Crébat