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On a testé le HHC, le « cannabis légal »

La substance, que les autorités envisagent d’interdire, promet des effets psychoactifs semblables à ceux du cannabis. Verdict après avoir goûté des gommes contenant chacune 30 mg de ce produit.

Par Clément Pétreault

Derive synthetique du cannabis, le HHC, vendu notamment sous forme de bonbons, pourrait bientot etre interdit en France.
Dérivé synthétique du cannabis, le HHC, vendu notamment sous forme de bonbons, pourrait bientôt être interdit en France.© Houin/BSIP via AFP

Ce sont des bonbons qui font fureur auprès des jeunes, des petites figures gélifiées imprégnées d’hexahydrocannabinol, ou HHC, une drogue de synthèse aux effets psychoactifs comparables au cannabis. Sauf que le HHC, à la différence du cannabis, est en vente libre, en raison d’un vide juridique qui ne permet pas de le considérer comme un psychotrope.

Cette situation ne devrait cependant pas perdurer, la direction générale de la Santé envisageant de classer le HHC dans la catégorie des stupéfiants de synthèse. Attirés par la promesse d’un moment « festif » et mus par un goût affirmé pour les expériences nouvelles, nous avons décidé de tester le HHC avant que celui-ci ne soit probablement frappé d’interdiction.

Moyennant une quarantaine d’euros, nous avons donc commandé des bonbons au HHC sur l’un des innombrables sites Internet qui proposent du CBD. La plupart de ces sites se sont récemment mis au HHC, y compris Amazon, qui commercialise cette substance sous la forme d’huile ou de distillat…

Notre choix s’est porté sur des gommes de couleurs acidulées, contenant chacune 30 mg de HHC, un dosage semble-t-il très (trop ?) élevé, si l’on compare les produits commercialisés sur les sites marchands. L’emballage porte la mention de « cannabis légal » et promet une « relaxation intense », tout en précisant que « ce produit n’est pas un stupéfiant », précaution juridique, mais affirmation totalement mensongère au regard des effets qui ont suivi l’absorption de ce bonbon aux allures innocentes.

Sensation de tangage

Une demi-heure après l’ingestion, les premiers signes se font sentir : modification de la perception de l’espace et de l’équilibre, accélération du rythme cardiaque, sensation de décontraction glissant vers l’apathie, euphorie…

Au bout d’une heure, les effets se renforcent, rejoints par d’autres manifestations : membres incroyablement lourds, rire idiot, soif inextinguible, paranoïa, pensées absurdes et totalement incompréhensibles pour toute personne ayant (raisonnablement) refusé ces bonbons… Ceux qui ont pu assister à ce ramollissement général du corps et de l’esprit n’ont pas hésité à évoquer un « spectacle assez pathétique » (qu’ils soient indulgents pour cette soirée écourtée).

Une heure et demie après l’absorption commence une phase de somnolence accompagnée d’une écœurante sensation de tangage. Dans un état semi-comateux, les murs bougent, le bruit dans les arbres ressemble à un murmure que l’on tentera de déchiffrer pendant des heures. Sans succès évidemment. Bref, à la différence du CBD, dont les effets semblent encore à démontrer, le HHC « défonce » vraiment très fort et très longtemps.

Se shooter est une activité incroyablement chronophage : le fabricant garantit une durée de quatre heures, mais c’est, hélas, beaucoup plus long. Entre la durée des effets et le temps nécessaire pour s’en remettre, mieux vaut disposer d’une bonne journée devant soi.

Pendant toute cette durée, mieux vaut renoncer à conduire, à prendre des décisions importantes ou tout simplement à interagir avec autrui ou à faire des phrases complètes.

Face à la drogue, la confiscation

Faut-il s’inspirer de l’exemple italien, où l’on a remis les citoyens au centre du jeu?

Fabrice Rizzoli 

Face à la drogue, la confiscation
Opération de police dans la cité du Clos La Rose, Marseille, 2010 © POCHARD PASCAL/SIPA

Le crime organisé est en plein essor. Malgré les milliers de policiers et de magistrats mobilisés. Le trafic de drogue générerait en France des gains d’environ 3 milliards d’euros par an, d’où les luttes sanglantes pour contrôler ce pactole. Causeur consacre sa une au phénomène dans son numéro de juin.


Les homicides ont lieu dans les territoires les plus pauvres : en Corse, en Seine-Saint-Denis et dans les banlieues en déshérence de villes plutôt riches (ex : Nantes). Marseille représente 1% de la population française, 20% des règlements de compte.

Malgré les milliers de policiers et magistrats mobilisés, luttent quotidiennement contre le trafic, le phénomène semble insoluble. Peut-être faut-il envisager que la répression ne soit pas le seul moyen d’agir, même si elle reste indispensable face au crime organisé.

En 2010, l’ONU déclare que cent ans de prohibition sont un échec. En matière de santé publique : là où le consommateur n’est pas criminalisé, il se tourne plus facilement vers le soin. Au Portugal, la toxicomanie à l’héroïne a reculé de moitié depuis sa dépénalisation en 2000!

Du point de vue des libertés publiques, même si la drogue est le mal absolu, il n’est pas interdit de se suicider. Enfin, si ce sont les consommateurs qui alimentent le trafic, il suffirait à l’État de réguler cette consommation comme il le fait pour les “drogues légales” (cigarette, alcool, produits psychotropes pharmaceutiques …).

La distribution encadrée testée dans de nombreux pays

Aussi loin qu’on puisse remonter, l’humain a usé de produits altérant son état de conscience. Au lieu de le nier, il faut réguler : responsabiliser les citoyens-consommateurs en leur permettant de se fournir hors des circuits criminels.

La distribution encadrée des drogues se généralise: Pays-Bas, Suisse, Canada, Uruguay et de nombreux États américains dont la Californie et le Colorado. Une régulation publique des drogues adaptée à notre pays doit viser, en plus de son bénéfice fiscal, à couper le lien pervers entre le consommateur et le monde du crime.

Les services de police pourront ainsi se concentrer sur les autres grands trafics et l’économie parallèle qu’ils génèrent.

L’exemple italien

L’association Crim’HALT que je préside propose que la confiscation de ces avoirs criminels devienne la sanction et la peine. Depuis le programme de Stockholm, en 2010, pour « une Europe ouverte et sûre qui sert et protège les citoyens », les pays de l’Union pratiquent la confiscation des biens acquis avec des fonds sales (biens dits « mal acquis »), comme le fait l’Italie depuis les années 60 et contre la mafia depuis 1982. En France, la création en 2011 d’une Agence de Gestion des Avoirs Saisis et Recouvrés (AGRASC) amorce une politique de confiscation.

En dix ans, l’AGRASC a versé à l’État 800 millions d’euros issus du produit des ventes des biens confisqués. Montant faussement impressionnant mais assez faible en réalité. On peut rendre obligatoire la confiscation des biens du trafic de drogue, comme elle l’est depuis 2019 pour les marchands de sommeil et user de tous les nouveaux outils pour traquer les patrimoines criminels.

Les confiscations “élargie”, “de blanchiment”, “par équivalent” ou pour “non-justification de ressources” sont autant de progrès juridiques et judiciaires possibles. Cependant, seuls 32,1% des biens saisis provisoirement en France sont confisqués définitivement[1], contre 63,6% en Italie, notamment parce que la confiscation ne dépend pas là-bas de la condamnation pénale.

Même innocentés, les propriétaires présumés de biens mal acquis doivent justifier l’origine légale de leurs biens. Conséquence : chaque année, 500 millions d’euros en cash et des milliards en avoirs sont confisqués définitivement. Depuis l’adoption en 1996 de la loi d’usage social des biens confisqués, 18 000 biens immobiliers sont mis à disposition de structures d’intérêt général.

Plus de 1 000 immeubles confisqués sont utilisés par des associations et des coopératives. Ce texte place les citoyens au cœur du dispositif de lutte contre la mafia, tout en restaurant les prérogatives de l’État. Le bien libéré de la mafia crée un écosystème positif, réparant des dommages du crime. La population revit.

Une autre piste

Depuis 2021, la France dispose d’une loi comparable, quoique moins ambitieuse. En Guadeloupe, dans une villa confisquée à un escroc, une association protège les femmes victimes de violences conjugales. À Paris, une victime de la traite des êtres humains se reconstruit dans l’ancien appartement d’un mafieux italien.

À Dunkerque, l’immeuble d’un marchand de sommeil va accueillir une structure d’hébergement et d’insertion. À Marseille, la villa d’un trafiquant de cocaïne vient d’être mise à disposition de deux associations d’aide aux victimes. Autre piste intéressante, le statut de repenti.

Aujourd’hui, il exclut ceux qui ont du sang sur les mains, ce qui certes est respectueux des victimes mais affaiblit considérablement son efficacité en matière de crime organisé où tout le monde, à partir d’un certain niveau dans la hiérarchie, a du sang sur les mains.

L’enjeu du statut n’est pas l’impunité mais la protection accordée à la personne et à sa famille : le repenti effectue sa peine. Au-delà de ses effets concrets, la libération de la parole de membres importants d’un clan de trafiquant de drogue déstabilise l’organisation.

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LES ENTREPRENEURS CHARENTAIS À L’ÉPREUVE DES STUPS AU TRAVAIL

Les entrepreneurs charentais à l’épreuve des stups au travail

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Par Jean-François BARRÉ – jf.barre@charentelibre.fr, publié le 4 juin 2023

Le phénomène, difficile à évaluer et à quantifier précisément, inquiète les chefs d’entreprise. La confédération des PME organise une rencontre sur le sujet Pour comprendre et prévenir.

Ça peut tous nous arriver ». Thierry Grandières est tombé des nues quand l’un de ses salariés s’est retrouvé sans permis pour huit mois. Positif aux stups sur un contrôle. « Confronté au fait pour la première fois. On doit s’adapter à la situation. Et ce qui nous a interpellés derrière le contrôle d’une personne en ébriété ou sous l’emprise de stupéfiants, c’est que doit-on faire, qu’est-ce qui existe dans le code du travail. ».

Thierry Grandières est patron de deux PME dans l’aménagement de locaux, adhérent à la CPME, la confédération des petites et moyennes entreprises. Il a parlé de son histoire à d’autres chefs d’entreprise. Il s’est rendu compte qu’il n’était « pas le seul ». Deux autres dirigeants lui ont fait part de leurs préoccupations. « Comme des lanceurs d’alerte ». Et « ce…

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Roland-Garros 2023 : certains joueurs s’interrogent sur l’attitude irrespectueuse, voire alcoolisée, d’une partie du public

Le tournoi de Roland-Garros aborde dimanche 4 juin les huitièmes de finale, avec chez les hommes l’un des favoris, le numéro 3 mondial Novak Djokovic, opposé au Péruvien Juan Pablo Varillas. Le Serbe est plutôt malmené par les spectateurs parisiens : sifflé, hué, critiqué… et il n’est pas le seul.

Les tribunes du stade Roland-Garros à Paris, le 3 juin 2023 (LE PARISIEN / ARNAUD JOURNOIS / MAXPPP)
Les tribunes du stade Roland-Garros à Paris, le 3 juin 2023 (LE PARISIEN / ARNAUD JOURNOIS / MAXPPP)

Quand le kinésithérapeute arrive sur le court, vendredi 2 juin, pour masser la cuisse de Novak Djokovic, le Serbe mène deux sets à zéro face à l’Espagnol Davidovitch Fokina. Face à un public hostile, Djokovic, jusque-là impassible, fait un signe pour inciter à faire encore plus de bruit.

Après sa victoire, le numéro 3 mondial revient sur l’incident lors de sa conférence de presse :   » Il y a des gens qui aiment siffler tout ce que tu fais. C’est quelque chose que je trouve irrespectueux. Franchement, je ne comprends pas. Mais c’est leur droit : ils ont acheté un billet, ils peuvent faire ce qu’ils veulent. » 

« 99 % du temps, je ne dis rien, mais parfois je réponds parce que quand quelqu’un n’est pas respectueux, il ou elle doit avoir une réponse à son comportement. »Novak Djokovic en conférence de presse

Mais celui qui subit sans doute le plus l’ire du public, c’est Taylor Fritz. L’Américain, tête de série numéro 9, a eu le tort d’éliminer le dernier Français en lice, Arthur Rinderknech, et de conclure la rencontre en posant son doigt sur la bouche. Si bien que son interview sur le court, après le match, s’est transformée en bronca. Arthur Rinderknech, qui assure avoir déjà connu ça ailleurs, avance un début d’explication : « J’ai eu trois ou quatre fois, en Australie, des grosses ambiances contre des Australiens. Je pense qu’ils étaient encore plus bourrés que les Français ce soir ! » 

Alcool à volonté

Et c’est vrai que dans les allées du stade Roland-Garros, les spectateurs ont le choix entre champagne, rosé, Pim’s, Spritz… Il y a même cette année un tout nouveau stand « bières express », où chacun se sert sa bière pression.

Le stand remporte un franc succès, et on retrouve ensuite ces consommateurs euphoriques en tribune, comme ce jeune homme qui avoue être « arrivé à 10h30 » et en être à « la quatrième » bière à 15h.

Ravi, dit-il, de retrouver une ambiance qui rappelle les grands stades : « Au foot, c’est toujours un peu fou. Au tennis, pour moi, c’est très calme. Cette année, c’est un peu différent. » 

« Dans les tribunes, tout le monde siffle, tout le monde fait les olé, etc… Au moins il y a de l’ambiance dans les tribunes ! »Un spectateur à Roland-Garros

Cette évolution est liée à la hausse de la fréquentation à Roland-Garros. Les chiffres définitifs ne sont pas encore connus, mais pendant les qualifications, par exemple, il y a eu une augmentation de 75% par rapport à l’an dernier. 

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Thierry Ardisson se livre sur son addiction à la drogue :

« Je ne voulais pas me considérer malade, ce qui était le cas malheureusement »

Maïlis Rey-Bethbeder

French TV host Thierry Ardisson poses during a photo session in Paris on April 20, 2022. (Photo by JOEL SAGET / AFP) (Photo by JOEL SAGET/AFP via Getty Images)
Thierry Ardisson se livre sur son addiction à la drogue : « Je ne voulais pas me considérer malade, ce qui était le cas malheureusement ». (Photo by JOEL SAGET/AFP via Getty Images)

Intervenant dans le documentaire « L’âge d’or de la pub », sur France 3 ce vendredi 2 juin, Thierry Ardisson s’est installé depuis longtemps dans le paysage audiovisuel français. S’il a l’occasion de participer à de nombreuses soirées depuis le début de sa carrière à la télévision, l’animateur a découvert le monde de la nuit bien avant, en tant que DJ puis publicitaire. Une période à partir de laquelle il est devenue dépendant aux drogues, dont il a eu énormément de mal à se défaire.

Avant d’avoir la carrière qu’on lui connaît, Thierry Ardisson a eu d’autres vies. Ainsi, dans les années 60, il officie en tant que DJ sur la Côte d’Azur, dont sont originaires ses parents. À 17 ans, il travaille dans une discothèque de Juan-les-Pins. C’est durant cette période qu’il découvre la drogue, en teste plusieurs jusqu’à devenir accro et mener un long combat pour s’en débarrasser.

La Minute de Thierry Ardisson

« On a été la première génération à avoir la drogue en vente libre »

« Je suis devenu disquaire au Whisky à gogo, et j’ai découvert la musique et j’ai découvert la nuit. (…) Une fois que j’avais fini mon boulot à Juan-les-Pins, on allait à Cannes dans des endroits louches », a révélé Thierry Ardisson au micro de France Bleu, en février 2022.

Arrivé à Paris, il continue à consommer de la drogue, dans les soirées au Palace ou aux Bains Douches, mythiques club de l’époque. Dans ces ambiances festives, la drogue est démocratisée sans plus de prévention, des moments dont se souvient Thierry Ardisson :

« Honnêtement, on a été la première génération à avoir la drogue en vente libre. Avant nous, la drogue, l’héroïne, c’était réservé aux jazzmen afro-américains. Personne n’en prenait. Certains prenaient de l’opium, mais ce n’était pas courant. »

Des habitudes dont il est difficile de se défaire, notamment quand, alors publicitaire, Thierry Ardisson trouve des slogans très efficaces en fumant « trois à quatre pétards par jour », comme il l’a expliqué en 2017 au magazine Playboy. « Vieille habitude : un bain, un pétard, un concept. « Lapeyre, y’en a pas deux », j’ai trouvé ça dans mon bain moussant, complètement défoncé », a-t-il poursuivi.

Lors d’un voyage avec sa femme, après une rencontre avec un milliardaire, la prise de drogues dures devient quotidienne et facile pour l’animateur : « En 1974, j’ai connu la « easy life », on était à Bali, je sniffais de la super poudre toute la journée sans m’en rendre compte. Mais le problème avec l’héroïne, c’est qu’au début, tu en prends pour être bien et après, tu en prends pour ne plus être mal. Donc bon, est arrivé un moment où il a fallu globalement passer à autre chose. »

En France, comme partout ailleurs en Europe, la pratique du chemsex fait des victimes. Le terme est la contraction de « Chemicals »(drogues ) et de sexe. Elle consiste à la consommation de drogues dans le cadre de rapports sexuels. Jean-Luc Romero, homme politique adjoint à la mairie de Paris, fait la lumière sur une pratique dangereuse qui peut s’avérer mortelle et qui l’a privé de l’homme de sa vie. 

« J’en ai c*ié pendant trois mois »

Déterminé à se débarrasser de cette addiction, l’animateur décide de partir outre-Atlantique, comme il l’a rapporté à France Bleu : « Moi j’ai quitté la France, je n’ai pas voulu médicaliser le truc. Je n’ai pas voulu aller à l’hôpital prendre de la métadone et tout ça. Je ne voulais pas me considérer malade, ce qui était le cas malheureusement. Je suis parti aux États-Unis dans un endroit où j’étais sûr de ne pas en trouver. Mais j’en ai c*ié pendant trois mois (…) Je m’en suis sorti, mais c’est ce que j’ai fait de plus dur dans ma vie. »

Le présentateur regrette de ne pas avoir eu davantage de sensibilisation aux dangers de la drogue et insiste sur l’importance d’en informer les jeunes générations.

« Aujourd’hui, les gens on leur dit : ‘Fais gaffe, l’héro, c’est très dur d’en sortir, la cocaïne ça va te bouffer la partie blanche du cerveau' » a-t-il constaté, avant de poursuivre : « On sait ce que ça fait. Nous, on s’est jetés dedans la tête la première. »

S’il semble avoir cessé de consommer des drogues dures, Thierry Ardisson se bat encore contre ses vieux démons et n’a pas tout arrêté : en 2018 notamment, contrôlé avec sept grammes de cannabis, il a écopé d’une amende de 50 euros.

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Le HHC est-il plus dangereux que le THC ?

par Kanselo Porti

L’hexahydrocannabinol est un cannabinoïde de synthèse qui a été découvert en 1944 par le chimiste américain Roger Adams. Il est produit en laboratoire à partir du cannabidiol, un cannabinoïde naturellement présent dans la plante de cannabis. Le HHC ne contient pas de THC le cannabinoïde responsable des effets psychotropes du cannabis. Le HHC est apparu sur le marché européen en mai 2022 et il est vendu librement en France dans les boutiques de CBD ou sur internet sur les sites spécialisés comme CBD-Discounter.fr sous différentes formes : fleurs, huiles, bonbons, résines, e-liquides…

Mais quels sont les effets du HHC sur l’organisme ? Est-il plus ou moins dangereux que le THC ? Quels sont les risques d’addiction et de toxicité du HHC ? Voici quelques éléments de réponse basés sur les études et les témoignages disponibles.

Les effets du HHC

Le HHC est un cannabinoïde qui agit sur les récepteurs cannabinoïdes présents dans le corps humain. Ces récepteurs font partie du système endocannabinoïde, qui régule de nombreuses fonctions physiologiques et psychologiques, comme la douleur, l’humeur, l’appétit, le sommeil, la mémoire, etc.

Le HHC aurait des effets globalement similaires à ceux du THC, mais avec une intensité et une durée variables selon les individus et les différents produits à base de HHC.

Parmi les effets rapportés par les consommateurs de HHC, on peut citer :

  • Une sensation de détente, de relaxation et de bien-être
  • Une euphorie, une envie de rire et une sociabilité accrue
  • Une modification de la perception sensorielle (sons, couleurs, goûts…)
  • Une stimulation de l’imagination et de la créativité
  • Une augmentation de l’appétit
  • Une diminution de la douleur et de l’inflammation
  • Une amélioration du sommeil

Cependant, le HHC peut aussi entraîner des effets indésirables, surtout à fortes doses ou en cas de consommation régulière.

Parmi ces effets négatifs, on peut citer :

  • Une anxiété, une paranoïa et des crises de panique
  • Une confusion, une désorientation et des troubles de la mémoire
  • Une altération du jugement et des capacités cognitives
  • Une somnolence, une fatigue et une baisse de la vigilance
  • Une sécheresse buccale, des rougeurs oculaires et des nausées
  • Une tachycardie, une hypotension et des palpitations

Les différents risques du HHC

Le HHC est un produit récent dont les effets à long terme ne sont pas encore connus. Il n’existe pas d’études cliniques sur le HHC chez l’homme, ni de données épidémiologiques sur sa consommation. Il est donc difficile d’évaluer avec précision les risques liés au HHC.

Néanmoins, on peut se baser sur les connaissances actuelles sur les cannabinoïdes de synthèse en général et sur les rapports d’experts et d’usagers pour identifier quelques dangers potentiels du HHC.

Le premier risque est celui de l’addiction. Le HHC est un produit qui peut provoquer une dépendance psychologique chez certains consommateurs. Ceux-ci ressentent le besoin de consommer régulièrement du HHC pour se sentir bien ou pour éviter le mal-être.

Le HHC peut aussi induire un syndrome de sevrage, responsable de plusieurs symptômes dont les douleurs, les vomissements, la désorientation spatiale…

Le deuxième risque est celui de la toxicité. Le HHC est un produit synthétique dont la composition et la pureté peuvent varier selon les sources. Il peut contenir des impuretés ou des substances nocives qui peuvent avoir des effets toxiques sur l’organisme. De plus, le HHC peut interagir avec d’autres médicaments ou substances (alcool, tabac…) et augmenter leurs effets ou leurs effets secondaires. Le HHC peut aussi provoquer des intoxications aiguës ou chroniques qui peuvent se manifester par des symptômes tels que des convulsions, des hallucinations, des troubles cardiaques ou respiratoires

Le troisième risque est celui de la légalité. Le HHC n’est pas encore classé comme stupéfiant en France, mais il pourrait l’être prochainement. Le ministre de la Santé a annoncé en mai 2023 son intention d’interdire la vente du HHC en raison de son potentiel addictif et psychotrope. Si le HHC est ajouté à la liste des stupéfiants, sa détention, sa production et sa distribution seront passibles de sanctions pénales.

Le HHC est-il plus dangereux que le THC ?

Il n’existe pas de réponse définitive à cette question. Le HHC et le THC sont deux produits différents qui ont des effets similaires mais pas identiques. Leur dangerosité dépend de plusieurs facteurs tels que la dose, la fréquence, le mode de consommation, le contexte ou la sensibilité individuelle. On peut néanmoins avancer quelques éléments de comparaison :

  • Le HHC est plus puissant que le THC. Il faut donc moins de produit pour ressentir les mêmes effets. Cela peut augmenter le risque de surdosage ou d’intoxication.
  • Le HHC est plus stable que le THC. Il se dégrade moins facilement à la lumière ou à la chaleur. Cela peut prolonger sa durée d’action ou son élimination par l’organisme.
  • Le HHC est moins détectable que le THC. Il n’est pas recherché dans les tests salivaires ou urinaires pratiqués par les forces de l’ordre ou les employeurs. Cela peut favoriser sa consommation chez certaines personnes.
  • Le HHC est moins naturel que le THC. Il est fabriqué en laboratoire à partir du CBD et peut contenir des substances chimiques indésirables. Cela peut augmenter son potentiel toxique.

En conclusion

Le HHC est un cannabinoïde synthétique qui a des effets proches du THC mais qui présente aussi des risques spécifiques. Sa consommation n’est pas sans danger pour la santé physique et mentale. Sa vente pourrait être interdite prochainement en France. Il convient donc d’être prudent et informé avant d’utiliser ce produit.

Source

Et ron et ron…Petit captagon…

E. Letaillandier – Membre du C.N.P.E.R.T.

A l’origine il s’agissait d’une « prodrogue », la fénétylline, métabolisée dans l’organisme en
amphétamine et en théophylline, faisant qu’il est difficile de mettre sa consommation en évidence.
C’était un médicament psychotrope, fabriqué en Allemagne et commercialisé au début des années 60

Il était prescrit dans le cadre du traitement de troubles déficitaires, de l’attention et de la
narcolepsie.
Le captagon a tiré ses titres de gloire (?) quand on l’a assimilé à la drogue des djihadistes. Il aurait notamment servi, selon certains auteurs, à provoquer un état second chez les terroristes du
Bataclan à Paris.

L’écrivain Philippe SOLLERS, qui vient de disparaître, a reconnu l’avoir largement utilisé personnellement dans les années 70 grâce à des prescriptions de complaisance. C’est ainsi qu’il se vantait d’en consommer dans une interview parue dans TECHNIKART, en décembre 2015, sous le titre : « Captagon ? la descente est infernale ».

Il s’en justifiait ainsi :
« Mon attention a été attirée par le témoignage d’une otage au Bataclan qui a vu les assassins
achever les blessés sans aucun état d’âme. Ce n’est pas la peine de se perdre en idéologie : il faut les
voir, les imaginer, entrer dans leur tête, pour savoir ce qui se passe.

Cette otage a expliqué que l’assassin commençait sa descente. Or, bourré de captagon, je vous assure que la descente doit être infernale. Et qu’à ce moment-là, il vaut mieux en finir tout de suite : se faire exploser. Donc, ces pauvres types qui se sont fait manipuler et ont été envoyés pour faire le plus de dégâts possible, on connaît maintenant leur référence : un pur produit de chimie ».


Par contre, lui, Sollers, le malin, se tenait au-dessus de la mêlée : le captagon lui permettait
seulement, selon ses dires, d’écrire plus vite et… sans ponctuations, donc de gagner du temps ! Ce qu’il considérait comme une prouesse.
On pourrait en rester là de ces vantardises d’écrivain si l’actualité récente n’avait pas remis le
captagon sous les feux de l’actualité, avec la réintégration de l’autocrate de Damas, Hafez el Assad
dans le club très sélect de la Ligue Arabe.

Il ne nous appartient pas de faire de la géopolitique : nous avons déjà assez à faire au CNPERT avec la toxicologie sans nous aventurer dans un domaine que maîtrisent mieux les spécialistes en science politique. Il nous appartient toutefois d’informer nos lecteurs de quelques réalités sur l’usage de ce produit car rien n’est pire qu’une mentalité naïve qui nous mènerait à un déni de réalité.

C’est donc un fait que la Syrie est devenue un pays de production et de consommation de cette drogue. Ce pays se trouve parfois décrit comme « la république du captagon ». Il en était le premier producteur au monde dès la fin des années 2000, suivi par le Liban.
Selon certaines sources, la quantité de captagon qui y aurait été saisi a augmenté entre 6 et 21 fois entre 2011 et 2020.

En 2021, selon un rapport du New Lines Institute for Strategy and Policy, le chiffre des ventes
atteignait 5,7 milliards de dollars US sur la base des quantités qui ont pu être identifiées (420 millions
de pilules saisies).
C’est pourquoi aujourd’hui la Syrie peut effectivement être décrite comme un narco-Etat dans la
mesure où le revenu de la contrebande de drogue dépasse celui provenant de sources de revenus
légitimes.

Les méthodes de production de la drogue y ont largement gagné en sophistication ces dernières années, la Syrie passant de l’utilisation de laboratoires de petite taille ou de laboratoires mobiles à des laboratoires de taille industrielle et des installations de production dans les zones contrôlées par l’État.

En outre les ateliers de production de captagon peuvent parfois se trouver dans des zones militaires à accès restraint. Il est très probable que le captagon soit ainsi devenu la première source de devises
étrangères pour le régime syrien.

En difficulté face aux sanctions dont il fait l’objet, ce dernier voit ce trafic comme un moyen de survie économique et politique.
Le produit a envahi l’Arabie saoudite où il est apprécié comme drogue récréative – pour plus de 20 dollars (18 euros) la pilule – par la jeunesse dorée du pays. Son transit déstabilise fortement le Liban et la Jordanie pour laquelle c’est devenu un problème de sécurité nationale.

Ces pays, associés aux divers Emirats, auraient donc accepté de réintégrer la Syrie dans leurs rangs à condition que ce trafic soit désormais mieux contrôlé pour protéger la santé publique de leurs ressortissants.
Les dirigeants de ces pays auraient-ils saisi le message formulé en 2015 par P. SOLLERS  :
« Bourré de captagon, l’acte consistant à devenir roi du monde et à supprimer tout ce qui est humain
devient possible »
La question mérite d’être posée.

Sources :
https://www.frstrategie.org/publications/notes/un-narco-etat-moyen-orient-implication-regime-syrien-dans-trafic-captagon-2022
http://www.philippesollers.net/infini.html
https://www.ofdt.fr/index.php?cID=939
https://www.lefigaro.fr/flash-eco/le-trafic-de-captagon-depasse-les-5-milliards-de-dollars-en-2021-20220405
https://atlantico.fr/article/decryptage/comment-la-syrie-est-devenue-un-narco-etat-drogue-captagon-guerre-economie-parallele-david-rigoulet-roze-1
https://www.lemonde.fr/international/article/2023/05/20/le-captagon-dope-le-narco-etat-syrien_6174103_3210.html

Quand la mémoire part en fumée

Culture du cannabis en Californie (France 2)

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