Arguments  contre la légalisation du cannabis – scandaleusement qualifié de « récréatif »

Des pressions convergentes, avec une intensité redoublée, s’exercent sur les médias, le monde politique et ainsi sur nos concitoyens, pour  obtenir la légalisation du cannabis.

Elleutilisent invariablement différents arguments qu’il nous faut réfuter. 

Cet argumentaire est destiné à enrichir, si besoin, la « boite à outils » des membres ou des sympathisants du CNPERT pour les aider à démonter et à démentir les tromperies et les arguties de nos contradicteurs.

(Rédigées par le Centre National de Prévention, d’Etudes et de Recherches sur les Toxicomanies – CNPERT : son président le Pr. Jean Costentin et les membres du bureau restreint  du C.N.P.E.R.T. : Maitre Alain de Bézenac et les professeurs Claude Giudicelli, Jean-Pierre Goullé et Jean-Paul Tillement )

La première réprobation à exprimer concerne l’adjectif « récréatif » ; cet euphémisme visant à cacher le fait que la récréation cannabique peut très mal se terminer…

– La prohibition du cannabis en France datant de plus de cinquante ans est obsolète

Bien que promulguée en décembre 1970 la loi qui prohibe le cannabis n’est en rien obsolète. Elle interdit le commerce, la possession, l’usage du cannabis ; elle inflige aux contrevenants une peine (maximale) d’un an de prison ou de 3.500 euros d’amende, avec inscription au casier judiciaire.

 Sa sévérité était alors justifiée par l’accroissement de la consommation du cannabis (on était après la féria de Mai 1968, son « jouir sans limite » et son « interdiction d‘interdire »), déjà se précisaient différents méfaits de cette drogue et d’autres étaient entrevus.

 -par l’explosion du nombre des usagers de cette drogue  (1.500.000 usagers réguliers), avec un début d’usage de plus en plus précoce (dès le collège) ;

 -par la confirmation de la plupart des méfaits pressentis,  auxquels s’ajoutent d’autres incriminations ;

  -par l’accroissement dans les produits en circulation, au cours des 25 dernières années, des taux de THC en moyenne d’un facteur 6,

  -par le développement de nouveaux modes de consommation, qui permettent d’accroître la cession du THC à l’organisme (parmi ceux-ci citons : « l’huile de cannabis » obtenue par extraction de la résine par des solvants apolaires, suivie de leur évaporation ; le résidu obtenu d’aspect huileux, a une très haute teneur en THC ; il peut être étiré sur des cigarettes communes ou être utilisé dans les recharges des e-cigarettes/cigarettes électroniques ; le  « BHO » (butane hash oil) = résulte de l’extraction de la résine par le butane liquéfié, qui se volatilisant laisse un résidu utilisé dans des nébuliseurs ;  les pipes à eau qui centuplent le volume de fumée qui peut être inhalé dans les poumons distendus d’une façon maximale ; les nouveaux cannabinoïdes obtenus par synthèse chimique, beaucoup plus puissants que le THC).

Loin de renoncer à cette loi qui est d’une brulante actualité, on doit  déplorer qu’elle soit peu/mal connue (hormis de ceux qui veulent sa suppression), qu’elle ne soit pas expliquée, qu’on ne s’applique pas à la justifier à partir des multiples arguments sanitaires et sociaux avérés, et que les actions déployées pour la faire respecter soient d’une grande timidité.

  • La France bat le record européen  de consommation du cannabis alors que notre législation est la plus rigoureuse

De fait sur les 27 nations de l’Union Européenne, la France est la toute  première consommatrice de cannabis, avec un million et demi d’usagers réguliers (le consommant au moins une fois tous les 3 jours) et près d’un million de consommateurs quotidiens. 

  • la large méconnaissance de la loi de prohibition des drogues, non enseignée, non expliquée, non justifiée, largement critiquée ;

– l’absence de prévention éducative, dénoncée par l’Observatoire  européen des drogues et toxicomanies. Les élèves français bénéficient au maximum, durant leur cursus éducatif, d’une à deux heure d’exposé par des fonctionnaires de la Gendarmerie, qui présentent la loi, les risques encourus à y contrevenir, les subterfuges des dealers ; les risques sanitaires sont seulement effleurés car les enseignants des sciences de la vie n’y sont pas formés et ne s’y intéressent pas ;

  • la prolifération dans les « cités  sensibles » d’une économie de la drogue, qui n’est même plus souterraine, mobilisant des sommes d’argent énormes. Elle est  alimentée par une immigration non maîtrisée, au- delà des capacités d’accueil de notre pays où le chômage structurel affecte  près de 5 millions de nos concitoyens ; 
  • les 450 tonnes de cannabis qui entrent chaque année sur le territoire national, proviennent essentiellement du Maroc ;
  • la forte propension des Français à consommer des psychotropes (anxiolytiques, hypnotiques, antidépresseurs) mais aussi diverses drogues (alcool, tabac, morphiniques…) ; cette très grande vulnérabilité nationale aux toxicomanies aurait dû, de très longue date, mobiliser les pouvoirs publics, mais les responsables politiques de droite et de gauche qui ont gouverné en alternance, ont laissé filer.
  • la magistrature qui a, elle aussi, laissé filer, classant ces affaires souvent sans suite, sans aucune sanction pour les consommateurs de drogues et même pour les dealers. D’une façon régulière les rigueurs originelles de la loi de 1970 ont été  « détricotées » ; on en est arrivé à n’infliger qu’une contravention de 200 euros, en solde de tout compte, (d’ailleurs pas toujours perçue). L’inscription sur un registre aurait au moins permis de dissuader des récidives, en augmentant le montant de la contravention en fonction du nombre de celles-ci ;
  • la police effectuant les investigations et contrôles qui lui sont demandés se sent désavouée par l’absence de suites données à ses interpellations.

Contrairement aux allégations du fallacieux rapport Roques (1998), le cannabis n’est pas moins toxique que le tabac ; d’autant qu’il lui est souvent associé (dans les « joints »). La toxicité physique des fumées du cannabis est supérieure à celle du tabac. La résine de cannabis (le haschisch), comme celle présente sous forme de globules sur la plante, augmente la température de combustion de l’élément végétal de 200°C.

En  poussant plus loin sa décomposition elle produit 6 fois plus de goudrons, dont différents constituants sont cancérigènes pour les sphères ORL et broncho-pulmonaire. Elle produit aussi 6 à 8 fois plus d’oxyde de carbone (CO). Ce gaz, en se fixant intensément sur l’hémoglobine des globules rouge, ampute leur capacité  de fixer l’oxygène présent dans les poumons pour l’amener dans les tissus qui le consomment ; il s’en suit une toxicité cardio-vasculaire encore plus importante que celle du tabac.

Le cannabis est ainsi la troisième cause de déclenchement  d’infarctus du myocarde ; il induit des artérites des membres inférieurs, plus précocement que celles provoquées par le tabac ; il est à l’origine d’accidents vasculaires cérébraux, chez des sujets plus jeunes. Alors que le tabac n’est pas nocif pour le cerveau (à sa dépendance près), le THC du cannabis, à l’origine lui aussi d’une dépendance, induit par surcroît des troubles psychiques et même psychiatriques (ivresse, désinhibition avec prise de risque, troubles cognitifs, anxiété, dépression, bouffées délirantes, hallucinations, schizophrénie, escalade toxicomaniaque).

Le cannabis incite à la consommation d’alcool. Des rats  traités de façon semi-chronique par le cannabis, ayant pour boire le libre choix entre de l’eau, soit une solution hydro-alcoolique, consomment bientôt exclusivement cette dernière solution.

Le cannabis/THC rend imperceptible à celui qui s’alcoolise, l’approche du moment où il ne peut plus maîtriser sa consommation, qui vire alors à l’alcoolisation aigüe (« binge drinking » / « biture expresse », avec pour corollaire le coma alcoolique).

En 2019 730 personnes ont été tuées dans un accident impliquant un conducteur sous l’emprise d’un stupéfiant ; dans 90% des cas  le cannabis est présent. Dans l’étude déjà ancienne « Stupéfiants et accidents mortels de le route » (S.A.M .) La rencontre du cannabis avec l’alcool multipliait par 14 le risque d’accidents mortels, alors que des études plus récentes font état d’un facteur 29).

Alors que la « puissance publique » est incapable, sinon d’éradiquer du moins, de réduire de façon importante la consommation du tabac et de l’alcool, comment peut-elle imaginer d’y adjoindre une autre drogue, aussi addictive et encore plus délétère que ces deux premières ?

Le tabac et ses 13 millions de fumeurs irrépressibles, tout comme l’alcool et ses 4 à 5 millions de français devenus alcoolo-dépendants, nous enseignent que leur statut légal est à l’origine de ces chiffres extrêmement élevés de consommateurs. On est donc admis à penser qu’une levée des restrictions à l’accès au cannabis conduirait également, plus ou moins rapidement, à un accroissement important du nombre de ses consommateurs, qui tendrait alors vers les chiffres atteints avec l’alcool et le tabac ; les données canadiennes récentes, mais aussi celles provenant des Pays-Bas, de l’Uruguay, du Portugal, de l’Espagne en attestent (cf. infra).

Le pouvoir d’accrochage/addictif du cannabis est important ; ainsi, en dépit de son interdiction, il a recruté 1.500 .000 usagers réguliers ; la suppression de  son interdiction et son accès encore plus facile accroîtraient leur nombre. Ceux qui s’en abstiennent de par leur conviction du caractère dangereux de cette drogue, penseront que l’Etat, dans sa fonction de protection des citoyens,  ne saurait  autoriser un produit dangereux, ce qui les dissuaderait de s’en abstenir ; quant à ceux qui s’en abstiennent par respect de la loi, les non transgressifs (ils sont encore heureusement nombreux chez nos jeunes), l’abolition de la loi lèverait chez beaucoup leur retenue à le consommer.

Quant à prétendre qu’on ne peut enseigner des règles de prévention sur des produits ou des comportements interdits est manifestement aberrant. Faudrait-il autoriser le viol pour en diminuer le nombre ? Les violences faites aux femmes pour éviter les féminicides ? Le vol pour enseigner l’honnêteté ? D’autres exemples de semblables aberrations abondent ; ils enlèvent toute valeur à cet argument.  

Prévenir consiste à intervenir en amont d’une expérimentation, pour empêcher que s’installe une addiction, surtout quand on sait que lorsqu’elle est installée on est impuissant à la faire régresser.

Une prévention, aussi soigneusement pratiquée soit-elle, ne saura éteindre en France l’appétence pour les drogues.

Aussi, est-on assuré qu’une légalisation du cannabis aboutirait, plus ou moins rapidement, à une augmentation considérable du nombre de ses consommateurs, à l’instar de celle du tabac (avec ses 13 millions de fumeurs irrépressibles et ses 75.000 décès annuels) et de l’alcool (avec ses 4 à 5 millions de sujets alcoolo-dépendants et alcooliques, et ses 21.000 décès annuels).

Cet avis est partagé par le comité interministériel de lutte contre les stupéfiants, qui le 25 Mai 2021 l’exprimait : « L’expérience des Pays-Bas, de l’Uruguay, du Portugal, de l’Espagne, du Canada et de certains États américains fait apparaître une augmentation du nombre de consommateurs post-légalisation du cannabis dans tous ces pays, ce qui peut entraîner un usage d’autres produits stupéfiants ».

On notera que cette déclaration évoque aussi l’escalade vers d’autres drogues ; escalade à laquelle incite la dépendance au cannabis. Cette escalade que contestaient les prolégalisateurs est devenue irréfragable et les mécanismes en cause (phénomène de tolérance et effets épigénétiques) sont de mieux en mieux précisés.

 Si la légalisation était déclarée, elle deviendrait irréversible, quels qu’en soient les méfaits (cf. le tabac et l’alcool). La législation française compte de nombreuses dispositions malencontreuses, que la puissance publique est incapable d’abolir, en dépit de ses méfaits avérés.     

-Une légalisation du cannabis rapporterait des taxes au budget de la Nation

Si la santé est un des biens les plus précieux, tant pour l’individu que pour la société,  comme « il n’y a de richesse que d’Homme »,  que pèsent des taxes, fussent-elles substantielles, devant le respect que l’on doit à l’individu et en particulier aux plus jeunes ;  ces « germes d’éternité » sur qui repose la pérennité de notre société, alors que des actions concertées s’appliquent à la déconstruire, à l’ébranler, à la démolir, à la faire haïr. La volonté de certains de  légaliser le cannabis participe de cette agression de notre société.

Plus prosaïquement notons que dans l’Etat du Colorado, qui fut parmi les premiers Etats américains à légaliser le cannabis, il a été calculé que pour 1 dollar qu’il percevait en  taxes, il lui en coûtait 4,5 pour éponger les lourdes dépenses générées par cette drogue ; en soins médicaux, particulièrement psychiatriques, pour les accidents provoqués, pour les dépenses des assurances, les procès, l’incurie sociale, l’assistanat…

Sans doute, mais pour contribuer à une certaine dissuasion de son usage, à l’instar du tabac, il devrait être vendu à un prix élevé et serait boudé par les consommateurs, qui s’adresseraient toujours au marché noir.

 C’est à la demande des consommateurs de cannabis que dans les produits en circulation le taux de THC a été multiplié par 6 en 25 ans.  Ces consommateurs ne seraient pas enclins à revenir aux « tisanes » d’antan. Les produits du deal, non taxés et plus puissants, auraient la faveur des consommateurs, comme dans les pays ayant légalisé le cannabis, où le deal continue d’être très actif et où il compense ses éventuelles baisses de ventes en élargissant son offre d’autres drogues .

Le cannabis légalisé deviendrait encore plus facilement accessible aux jeunes, comme l’est le tabac, dont l’interdiction de vente aux mineurs est ignorée par une majorité de buralistes.

On peut ne pas trop s’émouvoir de la mort de malfrats qui font commerce de drogues qui tuent par milliers leurs consommateurs et il est malséant d’utiliser cette émotion pour asservir davantage de consommateurs.

Il est naïf de croire que la légalisation du cannabis dirigerait les 220.000 dealers en France, vers Pole emploi et que les « gros bonnets » se mettraient en retraite anticipée. Le marché noir du cannabis perdurerait, complété le cas échéant par un élargissement de l’offre de cocaïne/ crack, d’amphétamine, de cathinone, d’ecstasy, de buprénorphine, d’héroïne…

Les adolescents qui éprouvent un besoin de transgression, qu’ils peuvent percevoir comme un viatique pour accéder au statut d’adulte, en cas de légalisation du cannabis, devraient effectuer cette transgression au niveau de la cocaïne ou des morphiniques. Alors, le raisonnement qui aurait prévalu pour la légalisation du cannabis s’appliquerait à toutes les autres drogues.

Le climat de certaines banlieues et de certains quartiers restera pourri, il pourrira les espaces à l’entour et nous continuerons de nous enfoncer dans une intoxication collective

– tant que les dealers de drogues gagneront beaucoup plus dans ce marché noir que dans l’exercice d’activités légales ;

– tant que les drogues constitueront une économie souterraine florissante ;

– tant qu’une immigration non régulée accumulera sur le territoire national des étrangers non intégrables par le travail, soit en raison de leur inadéquation aux fonctions proposées, soit en raison de l’absence d’emploi, du fait d’un chômage endémique ;

– tant qu’une éducation digne de ce nom, n’aura pas dissuadé une large frange de la population de se détourner des drogues ;

– tant que « l’argent de poche » ne sera pas assis sur un service rendu, faisant qu’argent facilement gagné repart facilement en fumées ;

– tant que l’éducation nationale ne s’investira pas dans la prévention des toxicomanies, comme lui en fait grief l’Observatoire Européen des Drogues et des Toxicomanies, la France restera en Europe la Nation la plus grande consommatrice de cannabis ; 

– tant qu’il n’aura pas été  expliqué et compris par nos concitoyens que le marché des drogues n’existe que par l’importance de leurs consommateurs ; et que les adultes ne peuvent interdire aux jeunes  de consommer ce qu’ils s’autorisent, sur l’air du « faites ce que je dis (si au moins je le dis), mais ne faites pas ce que je fais ». 

– tant que persisteront des milliers de points de deals notoires, ou que les livraisons pourront s’effectuer à domicile.

Un cannabis plus puissant et moins onéreux que celui de la Régie ou les autres drogues illicites avec lesquelles les dealers compenseraient leur manque à gagner lié à la légalisation du cannabis, ne dispenseraient pas la police de traquer les dealers qui ne disparaîtraient pas ; ils pourraient aussi se reconvertir dans d’autres trafics qu’il faudrait combattre.  

-Cela soulagerait le travail des tribunaux

Ils auraient à juger les mêmes délinquants pour des faits différents de ceux qu’ils commettent actuellement

-Cela permettrait de développer une filière cannabique agricole française

Les sources traditionnelles du cannabis à taux élevé en THC demeureraient. Le Maroc subit d’intenses pressions intérieures pour légaliser la culture du cannabis, qui sera toujours moins cher que le cannabis « shit in France »  

Les addictologues eux-mêmes sont en faveur d’une légalisation du cannabis

Non pas les, mais des  addictologues se déclarent effectivement en faveur d’une légalisation du cannabis (et de toutes les drogues d’ailleurs), émettant aussitôt, comme pour s’en excuser, que cette légalisation devrait être encadrée, interdite aux mineurs en particulier. Ils ont fait des progrès car il y a encore quelques années ils clamaient que le cannabis était sans grand danger pour les enfants et les adolescents.

Ils demeurent sans réponse quand on leur demande s’ils disposent de traitement pour détacher du cannabis ceux qui en sont devenus dépendants. Il en va de même quand on les questionne sur les effets épigénétiques du cannabis. Ces addictologues égarés par l’idéologie sont les mêmes qui militent pour les salles de shoots. Cette situation s’assombrit encore quand on constate qu’ils ont accédé aux postes de direction d’associations s’efforçant d’apparaître comme les principaux gestionnaires des addictions. Leurs positions très permissives leur valent le soutien des médias. Il est urgent que les structures et administrations médicales qui les appointent, contrôlent enfin leurs activités, s’intéressent à leurs résultats pour les mettre en relation avec leurs coûts pour la collectivité et leur rappellent leur devoir de réserve. Sans leur remise au pas, la prise en charge des addictions continuera d’être un couteux échec         

Les français entretiennent des relations particulières, et en l’occurrence particulièrement scabreuses,  avec les drogues (nous faisant apparaître aux premiers rangs de leur consommation ainsi que de celle de divers psychotropes) expliquant la rigueur affichée par les dispositions légales qui les régissent.

 Leur inefficacité évidente est due :

–  à leur  large méconnaissance, hormis quand il s’agit de les remettre en question ;

–  au fait qu’elles ne sont ni expliquées, ni justifiées ;

– au fait encore que leur transgression ne  conduit pas aux sanctions prévues par la loi, mais à un classement sans suite ;

 – au fait que régulièrement des déclarations médiatiques ou politiciennes annoncent l’imminence d’une légalisation, contribuent ainsi  à la banalisation de la drogue.

La France n’a pas intérêt à copier le mauvais exemple de la légalisation du cannabis donné par d’autres Etats, alors qu’elle est en Europe le tout premier Etat consommateur. Ses réticences, son attentisme, lui donnent le temps d’analyser les conséquences de cette disposition chez ceux qui ont franchi le pas. D’autant qu’une telle légalisation, comme celle qui concerne le tabac et l’alcool, aurait  un caractère irréversible. 

A cette nuance près que nous vivons en société et que chaque individu dans le besoin sait requérir les secours de la collectivité. Il en va ainsi quand son incurie, liée à sa perdition dans la drogue le prive des moyens de sa survie. Notre société a choisi d’être solidaire, de secourir les nécessiteux ; la contrepartie  impose aux individus de ne pas ajouter de demandeurs à la liste des infirmités inévitables (congénitales, ou contractées du fait de maladies ou d’accidents) ; la drogue n’est pas inéluctable et la société doit empêcher ses citoyens d’y succomber.

Si un individu peut disposer du droit de s’autodétruire, il n’a pas celui d’altérer, par un mécanisme épigénétique, la santé physique et mentale des enfants qu’il pourrait concevoir. Or on sait désormais qu’exposer ses gamètes (spermatozoïdes masculins ; ovules féminins)  ou pour la femme enceinte exposer son fœtus au THC du cannabis, imprime des marques épigénétiques qui affecteront durant toute l’existence de l’enfant conçu l’expression de certains de ses gènes, et donc de certains de ses caractères.

Cela pourra se traduire par des malformations, une vulnérabilité à l’autisme, à la schizophrénie, aux toxicomanies à l’adolescence, à des altérations des capacités cognitives ou encore à des dépressions de l’immunité. Ces marques épigénétiques peuvent également avoir des conséquences pour le consommateur lui-même, en accroissant par exemple son appétence pour certaines drogues (support de l’escalade qui est désormais avérée) .
   

Pour le ministre de l’intérieur (G. Darmanin) « la légalisation du cannabis serait une faute morale » (Août 2021) ajoutons que ce serait aussi une faute sanitaire, sociale et sociétale.

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