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CBD

Selon une étude, le CBD serait inutile contre la douleur et pourrait même être dangereux

par Yohan Demeure, expert géographe 2 mai 2024,

huile cannabis

Crédits : CBD-Infos-com / Pixabay

Au Canada, des chercheurs ont réalisé une méta-analyse ayant permis de conclure que les produits contenant du cannabidiol (CBD) sont inefficaces contre la douleur. Il se pourrait même qu’il existe un danger en lien avec leur consommation.

Des effets comparables à ceux d’un placébo

Dans de nombreux pays, le cannabidiol (CBD) est désormais un produit de consommation courante, sous forme d’huile, d’herbe et autres produits dérivés. Parmi les effets motivant les consommateurs, nous retrouvons entre autres le soulagement des douleurs. Toutefois, des chercheurs de l’École de santé publique de l’Université de l’Alberta (Canada) estiment que cette substance est couteuse, non efficace et même potentiellement nocive.

Les chercheurs ont passé en revue pas moins de seize études randomisées en double aveugle publiées depuis 2019. Ces dernières ont conclu à une efficacité du CBD comparable à celle d’un placebo pour la prise en charge de la douleur. Les résultats de cette méta-analyse ont été publiés dans la revue The Journal of Pain en octobre 2023.

Par ailleurs, alors que de très nombreux produits contenant du CBD figurent aujourd’hui sur les étals des boutiques spécialisées, les scientifiques ont mené des analyses montrant que seulement 25 % de ces mêmes produits présentaient réellement la quantité indiquée sur les étiquettes. Pour Sebastian Straube, l’un des problèmes réside dans le fait que les règles publicitaires encadrant la consommation de cannabis (au Canada) sont différentes de celles concernant les produits pharmaceutiques habituels.

Une potentielle nocivité

« Il n’y a pas beaucoup de preuves de l’efficacité du CBD pour les gens qui vivent avec la douleur et il y a des préoccupations importantes que ça puisse être nuisible. », a déclaré Sebastian Straube, principal auteur de l’étude. Ces propos ont été relayés par le quotidien canadien La Presse le 19 avril 2024.

L’une des études citées par l’équipe canadienne indique qu’un patient épileptique sur dix (ayant participé à des tests de prise de CBD) a déclaré avoir eu au moins un effet secondaire. D’autres travaux mentionnaient des niveaux d’enzymes plus élevés dans le foie de 7 % chez les consommateurs ou encore un risque accru d’accident de la route.

Selon Sebastian Straube, le succès du CBD s’explique en partie par le fait que souvent, les personnes ayant des douleurs n’ont pas d’autres produits à disposition pour se soulager.

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Cannabis : Prendre du CBD ou conduire, il faut choisir

INFRACTION Les conducteurs qui consomment ce produit risquent une condamnation sévère

Julie Polizzi pour 20 Minutes

Que ce soit sous forme de crème, de baume, de gouttes à mettre sous la langue ou encore d’herbe à fumer, la commercialisation des produits à base de cannabidiol, plus connu sous l’acronyme CBD, s’est largement développée ces dernières années.

Néanmoins, un flou juridique persistait : cette consommation est-elle compatible avec la conduite d’un véhicule ? Le feuilleton judiciaire a été tranché.

Consommer oui, conduire non

Si l’article R. 5132-86 du code de la santé publique prohibe depuis très longtemps le cannabis, il autorise cependant le commerce de « variétés de cannabis dépourvues de propriétés stupéfiantes ».

Et justement, le Conseil constitutionnel a estimé (dans une décision du 7 janvier 2022) que les produits à base de CBD n’entraient pas dans le champ de la définition de stupéfiant puisqu’ils n’entraînaient pas de risque de dépendance ou d’effets nocifs pour la santé. Pour cela, il faut toutefois que la teneur en THC (tétrahydrocannabinol) du produit ne dépasse pas 0,3 %.

Le 29 décembre 2022, le Conseil d’État a d’ailleurs confirmé cette analyse en relevant « qu’en l’état des données de la science, si le cannabidiol a des propriétés décontractantes et relaxantes ainsi que des effets anticonvulsivants, il ne présente pas de propriétés psychotropes et il ne comporte pas les mêmes effets indésirables que le delta-9-tétrahydrocannabinol ».

Mais de là à prendre le volant, c’est une tout autre histoire ! En effet, même avec cette faible teneur, un contrôle salivaire par les forces de l’ordre peut vous faire apparaître positif au tétrahydrocannabinol.

Le Code de la route réprime la conduite sous l’emprise de stupéfiants
Le Code de la route réprime la conduite sous l’emprise de stupéfiants – iStock

Attendez au moins 7 heures

Au cours des deux dernières années, de nombreux automobilistes consommant du CBD ont ainsi été condamnés pour ce motif. Comme axe de défense, les avocats recommandaient donc de conserver les factures d’achat de ces produits, mais aussi de demander un prélèvement sanguin (plus précis) en plus du prélèvement salivaire lors du contrôle, et enfin de s’orienter vers un laboratoire spécialisé capable de prouver que les traces de THC provenaient de CBD et non de cannabis.

Mais pendant combien de temps faut-il alors s’abstenir de conduire ? Selon certaines études, le THC serait en effet détectable dans la salive de 8 à 24 heures après sa consommation, et même jusqu’à 8 jours après pour les fumeurs réguliers.

En revanche, il n’existe pas de données claires pour les traces contenues dans les produits au CBD. Par prudence, les avocats recommandent d’attendre au moins 7 heures.

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Hong Kong: la consommation et même la possession de CBD formellement interdites

Le premier café CBD de Hong Kong, photographié en 2020, doit désormais changer de concept. Hong Kong a en effet interdit le cannibidiol, à partir de ce mercredi 1er février. AP – Alice Fung

À Hong Kong, il est désormais strictement interdit de consommer ou même de posséder du CBD (cannabidiol). À ne pas confondre avec le THC, le CDB est un dérivé du cannabis qui est considéré comme étant moins dangereux. Il était d’ailleurs en vente libre à Hong Kong, mais depuis ce mercredi 1er février, le CBD est classé « drogue dangereuse », pour « protéger la santé publique et de renforcer la lutte contre les problèmes d’addiction ».

Florence de Changy

Depuis mercredi matin, à Hong Kong, le CBD se retrouve dans la même catégorie que les drogues les plus dures comme l’héroïne.

Le trafic et la fabrication de CBD sont passibles d’emprisonnement à vie. Et la simple possession ou consommation de cette substance peut conduire à une peine de sept ans de prison et à une amende d’environ 100 000 euros.

Jusqu’à mardi, le CBD était pourtant en vente libre à Hong Kong, en ligne, mais aussi dans des boutiques spécialisées. Et on trouvait des produits contenant du CBD dans certaines pharmacies.

Le gouvernement a organisé une collecte ces derniers jours, pour récupérer et détruire tous les derniers articles à base de CBD encore en circulation. Et personne n’ose contester cette décision.

Mardi matin, le chef de l’exécutif, l’ancien policier John Lee, n’a pas abordé le sujet dans sa conférence de presse hebdomadaire.

En novembre, une chronique dans le Mingpao, un quotidien sérieux de Hong Kong, questionnant ce projet de loi, avait déclenché une réaction incroyablement virulente du bureau de la sécurité nationale, semblant indiquer qu’il serait très malvenu de contester cette décision, aussi absurde qu’elle puisse sembler.

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Cannabidiol : ce que vous devez oser demander et savoir  

Source : Académie de Médecine

Dans le chanvre (Cannabis sativa) sont présents de nombreux cannabinoïdes dérivés d’un même précurseur, le cannabigérol (CBG). Des enzymes spécifiques convertissent le CBG en d’autres molécules, dont les plus connues sont le tétrahydrocannabinol (THC), psychotrope addictif majeur du cannabis, et le cannabidiol (CBD), non addictif mais dont les effets indésirables méritent d’être mieux connus.

Le CBD, substance active d’origine le plus souvent naturelle, fait partie des phyto-cannabinoïdes. Le CBD est présent dans la fleur de cannabis séchée et des produits de composition complexe qui, pour pouvoir être commercialisés, doivent être, conformément à la règlementation, pauvres (<0,3%) en THC (substance la plus psychoactive du cannabis). De nombreux produits contenant du CBD sont ainsi commercialisés :  huiles, produits cosmétiques, produits alimentaires (boissons alcoolisées ou non, sucreries, tisanes), et produits à usage vétérinaire (1).

Contrairement au THC, le CBD ne relève pas de la réglementation des stupéfiants, ni de celle des psychotropes. Cependant, l’arrêté du 30 décembre 2021 indique que les produits contenant du CBD ne peuvent, sous peine de sanctions pénales, revendiquer des allégations thérapeutiques, à moins qu’ils n’aient été autorisés comme médicament.[1] Au regard de la règlementation européenne sur les nouveaux aliments, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a suspendu l’évaluation du CBD dans l’attente de données complémentaires sur la sécurité d’emploi.

Dans le corps humain, le CBD se lie à plusieurs dizaines de récepteurs différents, notamment ceux de la sérotonine et de la dopamine, et à des acides aminés excitateurs et inhibiteurs. Les données constatées in vitro (cultures cellulaires) et chez l’animal ne sont pas extrapolables à l’espèce humaine en termes d’effets cliniques, thérapeutiques ou indésirables. En dehors d’une utilisation en thérapeutique adjuvante (2) à dose élevée dans des épilepsies pharmaco-résistantes les preuves scientifiques d’un intérêt thérapeutique de l’usage du CBD seul manquent.

Souvent présenté sous la dénomination de « cannabis light », « cannabis légal » ou « cannabis bien-être », le CBD est revendiqué comme favorisant le « bien-être », les usagers rapportant des finalités d’usage pour soulager l’anxiété, le stress ou la douleur, améliorer le sommeil, voire aider au sevrage en cannabis (riche en THC) (3). Il est alors difficile de faire la part d’un effet propre de la substance (pharmacologique) et d’un effet placebo.

Le CBD peut induire des effets indésirables (troubles digestifs, toxicité hépatique, somnolence, fatigue), dont la fréquence augmente avec la dose par prise et la dose quotidienne. Il existe aussi un risque d’interaction avec de nombreux médicaments, d’autant plus élevé que la dose de CBD consommée est élevée. Une augmentation des concentrations sanguines de certains de ces médicaments, donc de leurs effets indésirables, peut en résulter.

Le CBD n’étant pas une substance classée parmi les stupéfiants, son usage associé à la conduite d’un véhicule n’est pas interdit. Toutefois, les produits contenant du CBD contiennent toujours du THC, mais en quantité variable, ce dont le consommateur n’est pas forcément clairement informé. Selon la concentration en THC, la quantité et la fréquence d’usage du produit contenant du CBD, il est donc possible que le prélèvement d’un utilisateur de CBD soit testé positif pour le THC, lors du sport ou dans le cadre de la sécurité routière.

Dans le sport, les bénéfices du CBD, notamment lors des phases de récupération, ne sont pas bien établis, et il ne faut pas méconnaître ses effets indésirables potentiels tels qu’une baisse de la vigilance ou des troubles digestifs, qui peuvent s’avérer incompatibles avec des performances sportives. Le CBD ne fait pas partie des substances dopantes. Néanmoins, son usage associé à des pratiques sportives peut conduire, comme déjà évoqué, à un test positif pour le THC (4).

L’Académie nationale de médecine appelle l’attention sur les risques liés à l’usage du CBD et propose que :

– les informations sur les emballages des produits non pharmaceutiques contenant du CBD  soient améliorées : risque d’interactions médicamenteuses ; procédure pour déclarer un effet indésirable ; risques associés à la conduite automobile ; risque de test positif au THC dans le cadre de la sécurité routière ou du sport ;

– les usagers soient informés sur la dose en milligrammes de CBD consommée par prise, et que, si elle dépasse 50 mg/jour, cette prise soit précédée, en cas de traitement médicamenteux en cours, par la recherche préalable, avec un professionnel de santé (médecin, pharmacien), de possibles interactions médicamenteuses, et ne conduise pas à un arrêt du traitement médicamenteux ;

– compte tenu de la diversité des produits contenant du CBD, la réglementation et les conditions d’accès à ces produits soient harmonisées, afin que les usagers disposent d’une information, voire d’un accompagnement adapté, en cas d’usage de ces produits

– enfin, que des travaux de recherche explorent l’hypothèse que la consommation de CBD fumé puisse constituer une incitation comportementale à l’usage de la cigarette (de tabac ou de cannabis).

Références

  1. Authier N., Le Petit Livre du CBD, First Editions, 28 septembre 2022, p.  49-55
  2. Alvarez J.C. et al., Le cannabidiol (CBD) : que faut-il retenir ? Tox Anal Clin, 2022, 34, p. 211-214
  3. Authier N. Le Petit Livre du CBD, Op cit., 64-65
  4. Mareck U. et al., Preliminary data on the potential of unintentional antidoping rule violations by permitted cannabidiol (CBD) use, Drug Test Anal, 2021, 13, p. 539-549

[1] C’est le cas, notamment, pour un médicament contenant exclusivement du cannabidiol purifié, l’Epidyolex, autorisé en France pour certaines formes d’épilepsies pharmaco-résistantes, et qui relève de la réglementation des substances vénéneuses.

CBD : le Gouvernement interdit la vente de fleurs et de feuilles

Les fleurs et les feuilles brutes de CBD, ou cannabidiol, la molécule non psychotrope du cannabis à laquelle sont attribuées des vertus relaxantes, sont désormais interdites à la vente en France.

CBD : le Gouvernement interdit la vente de fleurs et de feuilles
© Adobe Stock

DROITACTUALITÉ DU DROIT Publié le 03 janvier 2022 à 09h29, AP REDACTION

« La vente aux consommateurs de fleurs ou de feuilles brutes sous toutes leurs formes, seules ou en mélange avec d’autres ingrédients, leur détention par les consommateurs et leur consommation » sont interdites, a décidé le Gouvernement dans un arrêté paru vendredi au Journal Officiel, qui serre ainsi la vis contre ce « cannabis light » en plein essor.

En revanche, « sont autorisées la culture, l’importation, l’exportation et l’utilisation industrielle et commerciale des seules variétés de Cannabis sativa L. ». Avec comme condition que la plante de chanvre ait une teneur en THC (Tétrahydrocannabinol, la molécule psychotrope) non supérieure à 0,3 %, contre 0,2 % dans le projet de décret publié en juillet 2021.

Les fleurs et feuilles de ces variétés « ne peuvent être récoltées, importées ou utilisées que pour la production industrielle d’extraits de chanvre », détaille l’arrêté.

En outre, la vente de plants et la pratique du bouturage sont interdites.

L’achat de fleurs et de feuilles de chanvre produites sur le territoire français doit faire l’objet d’un contrat écrit entre producteur et acheteur, établi avant le début de la campagne de production.

Par ailleurs, les produits issus du chanvre « ne peuvent être importés en provenance de pays hors de l’Union européenne ou exportés en dehors de l’Union européenne que s’ils sont accompagnés des documents attestant de leur conformité ».

Cet arrêté a été notifié à la Commission européenne. Il révise un texte de 1990 et fait suite à un arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne de novembre 2020.

Feuilleton judiciaire en cours

La justice européenne avait alors rejeté l’interdiction de ce « chanvre bien-être » en France, en soulignant l’innocuité de cette molécule, qui ne peut donc être considérée comme un stupéfiant ni un médicament. Elle avait également mis en avant que la libre circulation des marchandises au sein de l’Union européenne s’appliquait au CBD.

Le 23 juin, la Cour de Cassation a estimé que le CBD pouvait être vendu en France s’il était produit dans un autre pays européen, mais n’a pas tranché la question de fond d’une interdiction de commercialisation au nom de l’objectif de protection de la santé publique.

Le feuilleton judiciaire n’est pas pour autant clos.

Des référés visant la suspension de l’arrêté sont prêts, de même qu’un recours devant le Conseil d’Etat « qu’on déposera après une décision du 7 janvier du Conseil constitutionnel », a déclaré à l’AFP le président du syndicat professionnel du chanvre, Aurélien Delecroix. Il regrette « une interdiction totale et non proportionnée », qui ne se base sur « aucune preuve scientifique démontrant une problématique sanitaire ».

De son côté, Ludovic Rachou, président de l’Union des industriels pour la valorisation des extraits de chanvre (UIVEC) a salué dans un communiqué une « excellente nouvelle pour les acteurs économiques et industriels qui attendaient depuis de nombreuses années ». Avec cet arrêté, « une nouvelle filière française d’excellence, celle des extraits de chanvre, va désormais pouvoir se structurer », se réjouit l’UIVEC selon qui le marché français du ou CBD, est estimé à près de 700 millions d’euros dès 2022.

Le CBD en France

(JT de TF1 le 22/11/2021)

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