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avril 2024

Voulons-nous vraiment vivre avec les drogues ?

FIGAROVOX/TRIBUNE – Le thérapeute François Diot avance des pistes concrètes pour lutter contre le fléau de la drogue en France. Selon lui, cela passe par sortir du modèle thérapeutique et se donner pour horizon la sortie de la dépendance.

François Diot est hypnothérapeute et ancien chef de service d’un CAARUD (Centre d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues).


Deux événements récents ont remis la question des drogues sur le devant de la scène : la dépénalisation du cannabis décidée par l’Allemagne et, en France, la multiplication des opérations «Place nette» dans les quartiers gangrenés par la drogue et régentés par les trafiquants. Comme il fallait s’y attendre, sur les ondes comme sur les écrans, le micro a été donné, ici à une sociologue «spécialiste» de la toxicomanie ; là, à un représentant de la police ; ailleurs à d’autres voix encore. Sans surprise, la question sensible et complexe des drogues reste abordée sur le mode du clivage : «pour» ou «contre», «répressif» ou «permissif», «droite» ou «gauche». Bref, selon une approche idéologique, alors qu’il s’agit à la fois d’une question de santé publique et d’une question de sécurité et de lutte contre le narcotrafic. Une politique globale et coordonnée entre les différents ministères est donc indispensable. Qu’en est-il ?

Aujourd’hui, le ministère de l’Intérieur, suivi par celui de la Justice, est particulièrement mobilisé pour lutter contre le trafic et le grand banditisme, car pour le ministre Gérald Darmanin «la drogue est la plus grande menace sécuritaire de notre pays qui nous touche collectivement». Ce ministre, comme son collègue de la Justice, sont donc logiquement opposés à toute légalisation des drogues en France. Mais quid de la position du ministère de la Santé ? À ce jour, on regrette qu’il se fasse si discret. En lieu et place d’une position explicite de sa part, c’est le secteur de l’addictologie – dominé par les associations de prise en charge des consommateurs de drogue et de la réduction des risques – qui donne de la voix et s’emploie à la faire entendre auprès des autorités publiques. Ce secteur, regroupé sous la houlette de la Fédération addiction qui regroupe 800 associations, est vent debout contre la politique mise en œuvre par le ministre de l’Intérieur.

Il préconise, urbi et orbi, d’une part la décriminalisation de l’usage de drogue et, d’autre part, l’accompagnement de la consommation encadrée dans des structures telles que les Salles de consommation à moindre risque (SCMR), nommées Haltes soin addiction (HSA) à partir de 2022. Or, l’expérimentation de la HSA à Paris depuis 2016, gérée par l’une de ces associations, obtient des résultats peu convaincants concernant la réduction des risques, et ils sont nuls pour ce qui est de la sortie de l’usage de drogue. Enfin, elle est un échec sur le plan de la tranquillité et de la sécurité des riverains. Il suffit pour s’en convaincre de lire le rapport de l’Inserm sur les résultats effectifs en matière de réduction des risques qui est l’objectif premier de cette structure. En effet, selon ce rapport, sur la base d’une simulation couvrant une période de 10 ans entre 2016-2026, «les SCMR permettent d’éviter un nombre relativement modeste d’infections VIH (6%) et VHC (11%) […] et permettent seulement une augmentation d’espérance de vie de 5 à 6 mois dans les populations fréquentant les SCMR» par rapport à celles qui ne les fréquentent pas. Il suffit aussi d’écouter les riverains qui habitent à proximité véritable de la salle en question, concernant leur tranquillité et leur sécurité et de prendre la peine de traverser ce quartier anxiogène.

La France ne tient pas les consommateurs de drogue pour des délinquants, contrairement à ce qu’affirment les tenants de la décriminalisation de toutes les drogues.François Diot

Force est donc de constater qu’en France il n’existe pas aujourd’hui une politique globale, cohérente et coordonnée au niveau des trois ministères concernés : Santé, Intérieur, Justice. Et comme la nature a horreur du vide, la place est occupée par les associations bien introduites, depuis longtemps, dans les rouages ministériels, les organismes étatiques (Agence régionales de Santé-ARS ; Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives-MILDECA) et certaines municipalités. Cette forme d’entrisme permet à ce secteur associatif d’être, tout confondu, financé à hauteur d’un milliard d’euros par an pour gérer notamment les multiples structures dédiées à la réduction des risques. En contrepartie de cette manne financière, il est surprenant que l’État n’exige aucune obligation de résultats qu’il est en droit d’attendre : quotas de sevrage, de sortie de l’addiction, de réinsertion professionnelle, etc. Autant de données qui sont absentes des rapports d’activité. Et il est tout aussi surprenant que ces structures assimilées à des établissements médico-sociaux ne fassent pas l’objet d’une évaluation régulière, notamment par l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS).

Considérant, selon la formule rituelle, que «la France est en retard», ces acteurs de la réduction des risques prennent pour exemple la politique menée au Portugal depuis le début des années 2000. Celle-ci est, à leurs yeux, efficace car en décriminalisant l’usage de toutes les drogues, elle ne fait plus du consommateur un délinquant mais elle le considère – surtout s’il est dépendant précaire – comme un «patient». En outre, notre voisin portugais a ouvert des centres d’accompagnement pour les consommateurs, où leur sont offerts conseils, produits de substitution, seringues stériles, pipes, aide à l’accès aux prestations médicale, psychologique et sociale… Dans son étude de juin 2021, intitulée «Dépénalisation des drogues au Portugal : bilan 20 ans après», l’OFDT conclut – tout en soulignant les aspects positifs sur le plan de la réduction des risques en particulier – : «l’approche portugaise bénéficie d’une forte notoriété : régulièrement citée dans le débat public, elle est souvent présentée comme une réforme vertueuse, même si ses effets, contrastés, sont souvent mal connus».

Faut-il affirmer pour autant que «La France est en retard», comme le répète à l’envi le secteur associatif de la réduction des risques ? Non, elle n’a rien à envier à nos amis portugais car elle dispose d’un réseau considérable de structures : le territoire national ne compte pas moins de 350 CSAPA (Centre de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie), 151 CAARUD (Centre d’accueil, d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues), 2 HSA (Halte Soin Addiction), 12 Communautés thérapeutiques et de très nombreuses Consultations jeunes consommateurs. L’existence même d’un tel dispositif qui aurait besoin d’être évalué régulièrement, témoigne de ce que la France ne tient pas les consommateurs de drogue pour des délinquants, contrairement à ce qu’affirment les tenants de la décriminalisation de toutes les drogues. Quant au regard que les Français portent aujourd’hui sur ces consommateurs, il n’a plus rien du rejet méprisant, fort heureusement.

Face ce problème aigu de santé public, il est temps de sortir de ce modèle thérapeutique et de se donner pour horizon la sortie de la dépendance.François Diot

Plutôt que d’appeler de leurs vœux la décriminalisation des drogues, les contempteurs du supposé «retard» de notre pays, auraient besoin de se livrer un aggiornamento de leur logiciel conceptuel et de leur pratique. Car si la réduction des risques reste nécessaire, elle n’est plus suffisante. À elle seule, elle est en échec face à une drogue très addictive comme le crack pour laquelle il n’existe pas de substitut et à laquelle aucun des pays érigés en modèle (le Portugal et la Suisse par exemple) n’a trouvé de solution. C’est pourquoi, soutenir qu’une salle de consommation encadrée pour usagers de crack résoudra le problème est un leurre. L’addiction à ce produit est si forte que permettre une consommation encadrée revient à maintenir la personne dans l’addiction et à le normaliser. L’usager de drogue n’est pas un délinquant. Il est une personne humaine en souffrance qui a besoin d’être soignée et qui, bien souvent, a perdu tout libre arbitre pour décider de s’en sortir. À nous de l’aider.

Les citoyens, eux, ne s’y trompent pas lorsqu’ils s’opposent à l’implantation d’une salle de consommation au cœur d’habitation et de commerces. Ils s’y opposent non pas seulement à cause des désordres qu’elle crée inévitablement dans leur environnement, mais aussi parce qu’ils ont compris que l’argent public investi dans ce cas ne permet pas d’éloigner les consommateurs des lieux de deal et encore moins de les soigner véritablement.

Face ce problème aigu de santé public, il est temps de sortir de ce modèle thérapeutique et de se donner pour horizon la sortie de la dépendance. Ce modèle est particulièrement inadapté pour les consommateurs de crack qui, de surcroît, sont souvent polytraumatisés. Il faut donc sortir de l’impasse actuelle. Cela suppose d’intégrer dans les objectifs d’une politique de santé digne de nom : la rupture avec l’usage de drogue ; la multiplication des places de désintoxication à l’hôpital ; l’allocation à la psychiatrie de tous les moyens qui lui font cruellement défaut ; la création de communautés thérapeutiques inspirées du modèle Minnesota comme le monde anglo-saxon les a mises en œuvre avec succès. Doit-on s’habituer à vivre avec les drogues plutôt que de combattre leur trafic et d’avoir une politique ambitieuse pour soigner celles et ceux qui en sont les victimes ? C’est à ce choix que les pouvoirs publics doivent répondre.

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TABAGISME : FUMER AUGMENTE LE RISQUE D’OBÉSITÉ ABDOMINALE, SELON UNE ÉTUDE

L’étude a L’étude a été menée par des chercheurs de l’Université de Copenhague. [Andrey Popov/Adobe]

Publié le 15/04/2024

Une étude menée par des chercheurs de l’Université de Copenhague a démontré un lien entre le tabagisme et le développement de la graisse abdominale. Cette dernière peut entraîner des maladies cardiovasculaires et du diabète.

C’est une croyance populaire qui est aujourd’hui discréditée. Selon une étude menée au sein de l’Université de Copenhague, l’initiation au tabagisme ou la consommation de tabac à long terme participe à la formation de la graisse abdominale. Des résultats qui contredisent une croyance populaire selon laquelle fumer permettrait de ne pas prendre de poids.

«Notre étude a démontré que fumer amène à une élévation significative de la graisse abdominale», a déclaré Germán Carrasquilla, chercheur participant à l’étude, à la BBC. «Plus précisément, le type de graisse qui augmente le plus est celle viscérale, située profondément dans l’abdomen».

En effet, la graisse viscérale entoure plusieurs organes, comme le pancréas, le foie, les intestins et les reins. Plusieurs études ont montré que cet excès de tissus adipeux augmente les risques de maladies cardiovasculaires, de diabète et même de démence, selon les chercheurs d’une université australienne. La principale raison est le caractère inflammatoire de cette graisse abdominale qui, à long terme, a un impact sur le métabolisme et la sécrétion d’insuline.

Les résultats de ces recherches tendent ainsi à prouver que les fumeurs disposent d’une substance «d’une adiposité abdominale plus élevée». De même, les conclusions suggèrent que «la répartition de la graisse corporelle peut influencer la lourdeur du tabagisme, indépendamment de l’indice de masse corporelle (IMC)». Une étude qui pourrait s’adresser aux quelque 12 millions de Français qui se déclarent fumeurs quotidiennement.

Les chercheurs soutiennent enfin que «les efforts de santé publique visant à prévenir et à réduire le tabagisme peuvent également contribuer à réduire la graisse abdominale et le risque de maladies chroniques associées». En 2023, une étude de l’Inserm a montré que 17% des Français étaient obèses, deux fois plus qu’en 1997.

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« Cette drogue atteint le cerveau en 8 secondes »

 A Nantes, la consommation de crack explose

Au Centre d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues de Nantes, on a vu la consommation de crack monter en flèche. « L’extrême addiction de ce produit et le prix bas de la cocaïne en sont la raison », avancent les intervenants, qui observent quotidiennement les effets de cette drogue.

Kevin GRETHEN. Publié le 14/04/2024

Dans le local du boulevard de Launay, à Nantes, les fumeurs de crack ont pris la place de ceux qui s’injectent de l’héroïne dans le sang (les seringues étant désormais fournies en pharmacie).

C’est une tendance très nette, constatée par les intervenants du Centre d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues (Caarud). Ici, les « crackeux » peuvent récupérer des pipes pour s’enivrer de cette drogue aux puissants effets.

Le Caarud, un lieu d’incitation à la consommation ? « Non, c’est un centre de réduction des risques, précise Gurvan Le Bourhis, chargé de projets. Sans nous, ces personnes auraient quand même consommé leur drogue.

Autant qu’ils le fassent dans de meilleures conditions sanitaires. Par exemple, on fournit du bicarbonate de soude pour réaliser le crack, plutôt que de l’ammoniaque. Ça nous semble moins dangereux. Ça coûte moins cher à la société de donner du matériel propre que de soigner des gens malades d’hépatites. »

Les intervenants du Caarud livrent aussi des conseils aux toxicomanes : « On leur explique comment préparer une consommation. En mangeant avant, en s’hydratant, en fumant en présence d’autres personnes en cas de souci. »

50 € le gramme

Le prix en baisse de la cocaïne et sa profusion sont les premières explications de cette explosion de la consommation. « À Nantes, le gramme s’achète 50 €, note Gurvan Le Bourhis. Vingt ans plus tôt, le prix grimpait jusqu’à 120, voire 150 €. »

Les équipes du Caarud reçoivent les personnes les plus abîmées, « mais il ne faut pas se leurrer, cette drogue intéresse toutes les strates de la société ».

Effets indésirables et risques cardiaques

Stéphane, un intervenant qui a passé quarante-six ans dans les stupéfiants avant de s’en sortir, abonde : « Le crack provoque un effet de montée très recherché, beaucoup plus fort que la cocaïne. Je ne voulais pas le croire, mais il suffit d’une fois pour tomber totalement accroc. »

« C’est beaucoup plus intense par la façon de consommer cette drogue. Ça atteint le cerveau en huit secondes », ajoute Gurvan Le Bourhis. Le corollaire est sanitaire : « Cela fait de gros dégâts, observe le chargé de projets. On se désocialise plus rapidement qu’avec la cocaïne. »

Au Caarud, les toxicomanes trouvent aussi des conseils : « On leur explique comment préparer une consommation. En mangeant avant, en s’hydratant, en fumant en présence d’autres personnes en cas de souci. Parce qu’il y a des effets indésirables, et des risques cardiaques. » Mais, l’intervenant social le confesse : « Ces personnes recherchent cet effet boost. Alors ils ne sont pas tous sensibles à ce qu’on leur dit. »

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Des voeux qui deviennent réalités ?

Source : Le Figaro 29 Mars 2024

JOURNÉE NATIONALE ALCOOL


Afin d’offrir aux organisations membres un cadre pour leurs activités de sensibilisation, le Fachverband Sucht, le GREA, la Croix-Bleue Suisse, Addiction Suisse et Ticino Addiction (consortium du projet) organisent à nouveau une journée d’action sur les problèmes liés à l’alcool pour les années 2024-2026. Celle-ci est prévue chaque année au mois de mai. La prochaine journée aura lieu le 23 mai 2024 et aura pour thème «alcool au travail ».

Pour la mise en œuvre de la journée nationale alcool, le consortium du projet met à disposition différents outils. Il s’agit notamment d’un concept avec des inspirations pour diverses actions pour thématiser l’alcool au travail, un planificateur d’action, un flyer, diverses brochures, un communiqué de presse ainsi que de give-aways et de visuels.

  • Le flyer, les brochures et les give aways (post-it, stylo, quiz alcool) peuvent être  commandés jusqu’à début avril via le site web d’Addiction Suisse. Veuillez indiquer le code promotionnel «AL24» dans le panier afin d’éviter les frais de port.
     
  • Vous pouvez télécharger les visuels (affiches, logo, signature e-mail, images pour les médias sociaux), le concept et le guide et le plan d’action ici. Sur cette page, vous trouverez également le formulaire de commande pour le communiqué de presse.
     
  • Inscrivez également vos activités prévues dans le calendrier.
     
  • Objectifs de la Journée nationale sur les problèmes liés à l’alcool
  • Sensibilise la population, les médias et les décideurs aux souffrances endurées par les personnes concernées par les problèmes d’alcool et leurs proches.
     
  • Ouvre un débat public sur des thèmes tabous.
     
  • Offre une plate-forme pour toutes les institutions actives dans les domaines de la prévention, du conseil et de la thérapie des problèmes liés à l’alcool.
     

Le projet est soutenu par le Fonds de prévention des problèmes liés à l’alcool.
La Journée d’action sur les problèmes liés à l’alcool complète le Dry January (responsabilité principale de la Croix-Bleue Suisse) en termes de groupe cible, de thème et de canaux.

Campagnes nationales alcool: situation actuelle
Les campagnes de prévention sur l’alcool sont actuellement dans une période de bouleversements. La fin de la Semaine alcool en mai 2021 pour la Suisse romande a été l’occasion pour le consortium composé du GREA, du Fachverband Sucht, de la Croix-Bleue Suisse et d’Addiction Suisse de se mobiliser auprès des autorités fédérales pour trouver des solutions à cette situation. Le résultat est décevant dans la mesure où le financement à moyen et long terme des campagnes de prévention n’existe pas.

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La vérité est bonne à dire !!

La Californie submergée par les fermes illégales de cannabis

ferme illégale.
Vue aérienne d’une ferme illégale. • ©France 2

La légalisation totale du cannabis en 2016 en Californie s’est accompagnée en fait d’un cortège de violences et de dégâts environnementaux. Avec le changement des lois, les cultures illégales ont prospéré, provoquant par ailleurs un gigantesque trafic d’eau.

AFPEric Tang • Publié le 9 avril 2024

« C’est le shérif ! Perquisition ! » Arme au poing, une équipe de policiers pénètre sur un terrain perdu au coeur du désert californien : derrière la bâtisse principale, deux serres abritent 900 plants de cannabis clandestins.

Votée par référendum en 2016, la légalisation totale de cette drogue devait permettre d’assécher le marché noir dans le « Golden State ». En réalité, elle a aiguisé l’appétit d’innombrables délinquants cultivant sans autorisation pour fournir un produit non taxé aux amateurs de fumette.

Une ruée vers l’or vert qui s’accompagne d’un cortège de violences et de dégâts environnementaux. « Le modèle était loin d’être parfait », confie à l’AFP le sergent Chris Morsch, « précisément vers 2016, quand les lois ont commencé à changer, il y a eu une énorme augmentation des cultures illégales ».

Avec les équipes du shérif du comté de San Bernardino, il effectue six à dix perquisitions par semaine pour démanteler les centaines de serres implantées dans le désert de Mojave, à l’est de Los Angeles. Grâce à ces installations qui gardent les plantes au chaud, les trafiquants peuvent cultiver en toutes saisons et réaliser trois à quatre récoltes par an.

Une fois les fleurs séchées, « cela peut rapporter jusqu’à 600 dollars la livre (450 grammes, ndlr) » en Californie, explique l’inspecteur Chris Bassett. Et « le prix peut tripler » si la marchandise est vendue dans la moitié des 50 Etats américains où l’usage récréatif du cannabis est toujours interdit. Une poignée de serres suffit pour empocher des centaines de milliers de dollars par récolte.

Règlements de comptes

Forêts, champs, déserts… les fermes illégales se comptent par dizaines de milliers en Californie, selon les experts. L’économie souterraine y pèse toujours plus lourd que le marché légal, handicapé par une avalanche de taxes et dont les ventes stagnent autour de cinq milliards de dollars annuels. « L’explosion du marché noir est beaucoup due à l’imposition de la marijuana dans l’Etat de Californie », estime l’inspecteur Bassett. « Certains permis de culture, de fabrication et de distribution coûtent plus de 100 000 dollars. Il est donc très difficile d’entrer sur le marché légal ».

ferme cannabis Californie
Des milliers de plants de cannabis. • ©France 2

Certaines zones rurales vivent dans un climat pesant, marqué par la violence. En janvier, six cadavres, dont quatre avaient été brûlés, ont été retrouvés criblés de balles après un massacre digne d’un cartel dans le comté de San Bernardino. Un règlement de comptes lié à la production illégale de cannabis, selon le shérif. « Nous ne voyons pas de véritable crime organisé », tempère toutefois M. Bassett.

Ses services sont plutôt confrontés à de petits délinquants opportunistes, venus d’Amérique latine, d’Asie ou des Etats-Unis. Certains « ont un casier lié à la marijuana, et d’autres n’ont aucun antécédent criminel », raconte-t-il. Ces groupes jouent constamment au chat et à la souris avec la police. Dans les cinq plantations où l’AFP a suivi les agents du shérif, seul Clarance Joseph s’est fait surprendre sur son terrain de Newberry Springs, un hameau près de la célèbre route 66.

Trafic d’eau

Cet Américain opérait « sous les radars » depuis 2017, grâce à un accord passé avec un groupe de Laotiens : il les laissait cultiver trois serres sur sa propriété et touchait 20% des bénéfices. « C’est une grosse perte », soupire-t-il, pendant que les policiers coupent ses plants de cannabis avec leurs sécateurs. « C’est six mois de travail qui s’effondrent aujourd’hui ».

Même menotté, le quinquagénaire reste souriant. Il sera convoqué ultérieurement au tribunal, mais écopera sûrement d’une simple amende : en légalisant, la Californie a réduit les sanctions pour la culture clandestine de cannabis. « A moins qu’on trouve des armes en kit intraçables ou des crimes environnementaux, ils ne risquent pas grand-chose », regrette le sergent Morsch.

Après le passage des forces de l’ordre, beaucoup de fermes relancent leurs opérations. L’irrigation de leurs serres illégales engendre un gigantesque trafic d’eau. Les délinquants cassent les bouches d’incendie pour remplir des camions-citernes, ou creusent des puits clandestins, malgré les sécheresses chroniques en Californie. Les policiers retrouvent aussi toutes sortes de pesticides nocifs.

Certains sont même interdits par l’Union européenne, comme le carbofuran, un insecticide tellement puissant qu’une cuillère à café de sa poudre peut tuer un ours. « Malheureusement, ils pulvérisent ça sur la fleur elle-même, qui est ingérée par le consommateur au final », avertit M. Morsch. « Si j’étais un fumeur de marijuana, je ne voudrais pas fumer ça

États-Unis : l’Oregon, démocrate, vient de signer la repénalisation des drogues dures

Depuis 2021, l’Oregon était l’État le plus progressiste en matière de drogue, avec une dépénalisation de la consommation et de la possession des petites quantités, y compris pour les drogues dures comme l’héroïne ou la cocaïne. Mais le gouverneur de l’État vient de signer une loi les repénalisant. Une conséquence de la situation catastrophique sur le terrain.

Marche arrière toute dans l’Oregon. L’État de l’ouest américain était le plus progressiste en matière de drogue, avec une dépénalisation de la consommation et de la possession des petites quantités, y compris pour les drogues dures comme l’héroïne ou la cocaïne. Mais le gouverneur vient de signer une loi les repénalisant. Une conséquence de la situation catastrophique sur le terrain. Le spectacle des personnes s’injectant ouvertement de la drogue dans les rues de Portland et l’explosion du nombre d’overdoses et de morts ont rapidement fait basculer l’opinion publique en faveur d’un retour des sanctions envers les usagers. 

Au parlement local, les Républicains, comme les Démocrates, ont voté pour la nouvelle loi à une très large majorité, preuve de la gravité de la situation, selon le sénateur républicain, Tim Knopp : « Il y a une urgence. Car lorsque 3 ou 4 habitants de l’Oregon meurent chaque jour à cause de l’addiction, je pense que c’est aux parlementaires d’essayer d’agir et d’endiguer le phénomène ».

Désormais, la possession des petites quantités de drogues dures est un délit passible de 6 mois de prison. Le cannabis, lui, reste légal. Lorsque c’est possible, les forces de l’ordre doivent essayer de privilégier un traitement médical. Mais c’est surtout un retour à l’ordre que réclame la majorité des habitants. Alors que l’Oregon est devenu en quelques années l’un des états qui compte le plus d’accros à la drogue. 

LES TYPES DE DROGUE

Les drogues sous contrôle international comprennent les stimulants de type amphétamine, le coca/la cocaïne , le cannabis, les hallucinogènes, les opiacés et les sédatifs hypnotiques. Les Etats ont décidé de placer ces drogues sous contrôle car elles constituent une menace pour la santé.

Alors que certains effets physiques des drogues peuvent paraitre agréables, ils ne durent pas long temps. Après coup, beaucoup de personnes font une dépression , se retrouvent seules et commencent à se sentir malades. Souvent, les personnes consommant de la drogue semblent confuses, ont les yeux rouges, transpirent beaucoup et négligent leur apparence physique.

Cannabis

Cocaïne

Ecstasy

Hallucinogènes

Héroïne

Méthamphétamine

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