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Mai 2018

Alcoolisme : un traitement novateur testé en France pour lutter contre la dépendance

 le 31 mai 2018

Alcoolisme : un traitement novateur testé en France pour lutter contre la dépendance
Thinkstock

Des chercheurs français testent actuellement une technique qui stimule certaines zones du cerveau grâce à un courant électrique continu.

Le but ? Permettre aux patients alcooliques de reprendre le contrôle et ne plus être dépendants.

En France, 10% de la population est soumise à un problème d’alcool. De nombreux scientifiques tentent de trouver un traitement. Parmi eux, les médecins addictologues du CHU de Tours (Indre-et-Loire) qui cherchent de nouveaux volontaires pour leur essai clinique. Leur méthode innovante, aux premiers résultats encourageants, consiste à stimuler certaines zones du cerveau : celle des émotions, de la mémoire et du plaisir. L’opération permettrait aux personnes alcooliques de reprendre le contrôle et de se libérer de leur dépendance.

Le premier symptôme qui apparaît dans l’addiction à l’alcool, c’est la perte de contrôle, c’est-à-dire que quand j’ai décidé que je ne boirai pas, je bois quand même« , indique à France Bleu Touraine le docteur Hussein El-Ayoubi, en charge de l’expérimentation. « C’est le cortex préfrontal qui, à force de répéter le comportement de consommer de l’alcool, perd le contrôle sur [ces trois zones]. Le but de la stimulation transcranienne à courant continu est de restimuler cette zone chez les patients addicts à l’alcool. »

Un traitement indolore

L’équipe de chercheurs a déjà pu tester la méthode sur une dizaine de volontaires à Tours. Ces derniers participent à des séances quotidiennes d’environ 13 minutes durant lesquelles des électrodes sont posées près de leur cortex préfrontal, c’est-à-dire l’avant du cerveau. Un courant électrique avec une intensité très faible – de un à deux ampères – est alors libéré de manière continue. Le volontaire ne ressent aucune douleur.

« J’ai vraiment tendance à croire à ce type de traitement car il y a déjà des effets positifs au CHU de Tours auprès des volontaires qui l’expérimentent depuis février« , s’enthousiasme le docteur Hussein El-Ayoubi.

L’équipe cherche actuellement 340 participants à l’échelle nationale. À la fin de l’étude, en 2019, si cette technique fonctionne, elle pourrait devenir la troisième méthode pour traiter la dépendance à l’alcool après les médicaments et la psychothérapie.

Source

Peux t on encore ignorer les dangers du cannabis (Figaro)

Par le Professeur Costentin  

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Alcool au volant : va-t-il falloir souffler pour démarrer ?

  • Alcool au volant : va-t-il falloir souffler pour démarrer ?
    Les conducteurs jugés après une récidive pourraient se voir obligés d’installer le dispositif.

    Alcool au volant : va-t-il falloir souffler pour démarrer ?
    Christophe Mounet, gérant de Franc Diesel, fait une démonstration de l’éthylotest antidémarrage.

    TIPHANIE NAUD
  • Alcool au volant : va-t-il falloir souffler pour démarrer ?
    Les conducteurs jugés après une récidive pourraient se voir obligés d’installer le dispositif.

    Alcool au volant : va-t-il falloir souffler pour démarrer ?
    Christophe Mounet, gérant de Franc Diesel, fait une démonstration de l’éthylotest antidémarrage.
L’éthylotest antidémarrage va se généraliser pour les particuliers après un contrôle avec une alcoolémie délictuelle. Le seul centre agréé périgourdin est à Saint-Laurent-des-Vignes.

« Prêt pour test, s’il vous plaît soufflez ». Impossible de lancer le moteur de la voiture sans s’exécuter. L’éthylotest antidémarrage (EAD), posé sur le tableau de bord, y veille. « L’appareil est branché sur le système de démarrage, entre la partie contact clé et le démarreur », explique Christophe Mounet, gérant de la société Franc Diesel à Saint-Laurent-des-Vignes, seul centre agréé du département à installer des EAD sur des véhicules légers.

Si le conducteur a dépassé le seuil d’alcool autorisé (0,5 g/l et 0,2 g/l de sang pour les permis probatoires), l’écran affiche « test non ok » et l’engin bloque l’alimentation électrique. Un nouveau test est demandé cinq minutes plus tard.

Difficile à tromper

L’éthylotest est capable de reconnaître un souffle d’adulte ou d’enfant, explique Christophe Mounet pour qui le système est « impossible à tromper ». Il fait aussi la différence entre l’alcool en bouche (un bonbon ou un gâteau à l’alcool peut fausser le test) et l’alcool dans l’air expiré. Le conducteur ivre peut toujours demander à une personne sobre de souffler à sa place. Mais pour contrer cette possibilité, un deuxième souffle est demandé lors d’un long trajet. « C’est aléatoire. Ça peut être au bout de 5 minutes comme de 30. On a alors 20 minutes pour se garer et souffler. Sinon, on repart pour un cycle de 20 minutes. Et si on ne respecte pas cette demande, prévient Christophe Mounet, le contact est coupé, la voiture est bloquée. Il faudra la ramener sur un plateau dans un centre agréé ». L’EAD n’arrête donc pas le moteur en route mais il enregistre le manquement, qui pourra être transmis aux autorités.

Voilà pour la théorie. Car en pratique, « pour l’instant, aucun particulier n’est encore venu, le dispositif est encore en cours de validation », raconte le gérant de l’entreprise, qui pose et contrôle les EAD sur les bus depuis 2012.

Dispositif en cours

En test depuis 2016 dans trois départements, l’éthylotest antidémarrage arrive désormais en Dordogne, quelques mois avant son entrée en vigueur au niveau national. Seul un recours à l’EAD a, jusqu’à présent, été prononcé par le parquet de Bergerac « il y a trois ou quatre semaines », selon le vice-procureur Charles Charollois. Une personne qui n’est pas encore passée chez Franc Diesel.

Le coût des EAD reste un frein à une généralisation : « 1 830 euros TTC à l’achat, détaille l’entrepreneur. L’achat est préconisé pour les décisions d’incarcération supérieures à 18 mois. »

Le dispositif peut également être loué, pour 136 euros par mois, après s’être acquitté de 390 euros pour la pose. L’entreprise Franc Diesel a formé trois techniciens supplémentaires pour répondre à la future demande. « Nous souhaiterions faire entre une et quatre installations par mois pour rentabiliser notre investissement », estime le gérant.

Une fois mais plus deux

Le gouvernement veut rendre obligatoire l’emploi des éthylotests anti-démarrage en cas de récidive d’infraction de conduite en état d’ivresse

Si l’efficacité de l’éthylotest anti-démarrage (EAD) pour lutter contre l’alcoolémie au volant est largement reconnue, sa sous-utilisation est avérée. Le gouvernement est bien décidé à réduire le fossé qui existe entre obligation théorique et mise en œuvre pratique. Le 9 janvier dernier, le Comité interministériel de la sécurité routière présidé par le premier ministre a proposé de favoriser son usage.

D’une part, l’EAD, accompagné d’un suivi médico-psychologique, serait rendu obligatoire en cas de récidive d’infraction de conduite en état d’ivresse. Une obligation qui, seule, serait gage d’efficacité selon certains experts. Autre avantage : la baisse significative du coût d’installation, à l’heure actuelle très élevée, ce qui constitue un frein à son utilisation.

D’autre part, un conducteur contrôlé avec un taux d’alcool supérieur à 0,8 g/l, dont le permis aurait été suspendu par décision préfectorale, pourrait quand même conduire si son véhicule est équipé du dispositif. « Il est nécessaire de prendre en compte les conséquences sociales d’une suspension de permis. Dans les départements ruraux comme la Dordogne, se faire suspendre son permis, c’est très souvent perdre travail », avait souligné le délégué interministériel à la Sécurité routière, Emmanuel Barbe, lors de sa dernière visite dans le département fin avril.

À noter que l’utilisation de l’EAD – obligatoire sur les bus et les autocars depuis le 1er septembre 2015 – n’est pas une nouveauté pour les particuliers. Depuis la loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure (Loppsi 2), adoptée en 2011, toute personne contrôlée avec plus 0,8 g/l peut se voir interdire par un juge de conduire tout véhicule qui ne soit pas équipé d’EAD, et ce, pendant cinq ans. Depuis 2011, seuls quelques dizaines d’EAD ont été installées sur l’ensemble du territoire. Faire intervenir uniquement le préfet en lieu et place d’un juge, comme l’envisage le gouvernement, devrait faciliter et multiplier l’emploi de ce dispositif.

Source

LE CANNABIDIOL (CBD) TENTE DE VOLER AU SECOURS DU CANNABIS

Outre les intoxiqués par cette drogue, on trouve à la manœuvre des investisseurs, sans autre morale que l’espoir de revenus considérables.

Président du Centre National de Prévention d’Etudes et de Recherches sur les Toxicomanies
(CNPERT).

Après des années de déni, la nocivité du tétrahydrocannabinol (THC), principe actif majeur du cannabis, est enfin bien démontrée. Cela justifie pleinement que, dans une démarche sanitaire, soit maintenue sa prohibition, dont le législateur avait perçu les dangers dès les années 1970.

Les consommateurs ne voulant pas être privés de leur drogue ont usé de stratagèmes variés pour obtenir sa légalisation. Ils ont mis en exergue quelques activités pharmacologiques pour l’ériger en médicament. Le libéralisme américain a, sur un temps très court, autorisé le « cannabis médical », dans lequel se sont engouffrés nombre d’utilisateurs physiquement bien portants, qui ont bientôt appuyé la revendication d’une autorisation du « cannabis récréatif » (oubliant que la « récré » peut tourner au drame). As expected, les premiers constats font apparaître un accroissement du nombre des consommateurs et des accidents sous l’empire de cette drogue.

Outre les intoxiqués par cette drogue, on trouve à la manœuvre des investisseurs, sans autre morale que l’espoir de revenus considérables. Un de leurs récents subterfuges met en exergue des propriétés pharmacologiques du cannabidiol (CBD) qui coexiste, en des proportions très variables, avec le THC dans le cannabis.

Miracle de la phytothérapie à destination des gens crédules, ce CBD non seulement corrigerait les méfaits redoutés du THC, mais même en accroîtrait les effets bienfaisants. Aussi-a-t-il été proposé d’associer les deux molécules dans un médicament : le Sativex®. Les miracles thérapeutiques annoncés par des médias et la pression de lobbies cannabinophiles avaient convaincu un ministre de la Santé (Marisol Touraine) d’autoriser, d’une façon accélérée, sa mise sur le marché. Quatre ans plus tard, le médicament n’est toujours pas disponible dans les officines nationales ; cherchez l’erreur. Le prix demandé par le laboratoire espagnol a été jugé beaucoup trop élevé (s’il était effectivement « irremplaçable », il n’aurait pas de prix). Son remboursement ne serait, de surcroît, que d’un très bas niveau, parce que la commission de transparence a jugé « très faible » le service médical rendu (SMR) et « insignifiant » l’amélioration du service médical rendu (ASMR, de niveau V).

On méconnaît les cibles biologiques du CBD qui déterminent ses actions.

Précédant les démonstrations scientifiques, indispensables en matière de pharmacologie et de thérapeutique, une campagne bien orchestrée, relayée par une presse complaisante et des publicités largement diffusées, vante les effets mirobolants du CBD ; une thériaque à lui seul, une véritable panacée.

Alors que certains insistent sur l’absence d’effets psychotropes (pour bien le distinguer du THC), d’autres lui décrivent des effets antistress, anxiolytiques, antipsychotiques, antidépresseurs. Ne sont-ce là (si les mots veulent encore dire quelque chose) autant d’effets psychotropes ?

Mais l’énumération ne s’arrête pas là, nécessitant une profonde respiration pour les lire d’un seul tenant. On lui prête des effets : analgésiques (modestes), anti-épileptiques (dans le syndrome de Dravet, forme grave d’épilepsie infantile), anxiolytiques, antidépresseurs, et même antipsychotiques (cf. supra). Avec enthousiasme et à partir de données expérimentales encore plus ténues, il lui est attribué des effets : contre l’insomnie (sans en faire un hypnotique), anti-émétiques, anti-inflammatoires, anti-oxydants, anti-athéroscléreux, neuroprotecteurs, anticancéreux (sein), antipsoriasiques, stimulateurs du développement osseux. De cette énumération, qui n’est pas exhaustive, émerge un vrai problème pour le pharmacologue et pour le thérapeute : « beaucoup, c’est beaucoup trop ».

Telles des mouches attirées par le miel, des laboratoires se sont jetés à publicité déployée dans la commercialisation d’huiles à hautes teneurs en CBD. Des cultivars ont été développés pour produire des taux élevés de CBD et très peu de THC.

Ainsi, ceux qui avaient misé pour faire fortune sur le THC, désormais très dévalorisé par son rapport bénéfices/risques (bénéfices thérapeutiques que pourrait en retirer le patient mis en relation avec les risques qu’on lui ferait encourir en le lui prescrivant), pourraient, à partir des mêmes types de cultures sous serre ou dans les champs, mais en recourant à d’autres cultivars, empocher quand même la mise qu’ils avaient escomptée. C’est le type même du recyclage d’un concept à haute valeur ajoutée.

Voilà les derniers enfumages/entourloupes/manips/roulages dans la farine… dans la longue histoire du cannabis. L’enthousiasme des crédules est inusable, tout comme est intacte leur véhémence à fustiger ceux qui (comme l’auteur de ce billet) s’appliquent à leur ouvrir les yeux.

EXCLUSIF – Quel est votre niveau de dépendance à l’alcool ? Faites le test

Europe 1 publie en exclusivité un rapide test validé par l’OMS pour mesurer votre niveau d’addiction à l’alcool.

TESTLes Français consomment beaucoup trop d’alcool. C’est ce que révèle l’enquête Constances « Consommation d’alcool, conditions de travail et risques professionnels » présentée jeudi lors d’un colloque organisé par la Mildeca, la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives et dévoilée en exclusivité par Europe 1. En plus de cette étude d’ampleur réalisée auprès de 200.000 Français de plus de 18 ans, Europe 1 vous propose de faire un rapide test validé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour connaître votre niveau de dépendance à l’alcool.

1. A quelle fréquence vous arrive-t-il de consommer des boissons contenant de l’alcool ?
– Jamais (0 point)
– 1 fois par mois ou moins (1 point)
– 2 à 4 fois par mois (2 points)
– 2 à 3 fois par semaine (3 points)
– Au moins 4 fois par semaine (4 points)

2. Combien de verres standard buvez-vous au cours d’une journée ordinaire où vous buvez de l’alcool ?
– 1 ou 2 (0)
– 3 ou 4 (1)
– 5 ou 6 (2)
– 7 à 9 (3)
– 10 ou plus (4)

3. Au cours d’une même occasion, à quelle fréquence vous arrive-t-il de boire six verres standard ou plus ? 
– Jamais (0)
– Moins d’une fois par mois (1)
– Une fois par mois  (2)
– Une fois par semaine (3)
– Tous les jours ou persque (4)

4. Au cours de l’année écoulée, à quelle fréquence avez-vous constaté que vous n’étiez plus capable de vous arrêter de boire une fois que vous aviez commencé ?
– Jamais (0)
– Moins d’une fois par mois (1)
– Une fois par mois  (2)
– Une fois par semaine (3)
– Tous les jours ou persque (4)

5. Au cours de l’année écoulée, à quelle fréquence le fait d’avoir bu de l’alcool vous a-t-il empêché de faire ce qui était normalement attendu de vous ?
– Jamais (0)
– Moins d’une fois par mois (1)
– Une fois par mois  (2)
– Une fois par semaine (3)
– Tous les jours ou persque (4)

6. Au cours de l’année écoulée, à quelle fréquence, après une période de forte consommation, avez-vous dû boire de l’alcool dès le matin pour vous sentir en forme ?
– Jamais (0)
– Moins d’une fois par mois (1)
– Une fois par mois  (2)
– Une fois par semaine (3)
– Tous les jours ou persque (4)

7. Au cours de l’année écoulée, à quelle fréquence avez-vous eu un sentiment de culpabilité ou de regret après avoir bu ? 
– Jamais (0)
– Moins d’une fois par mois (1)
– Une fois par mois  (2)
– Une fois par semaine (3)
– Tous les jours ou persque (4)

8. Au cours de l’année écoulée, à quelle fréquence avez-vous été incapable de vous souvenir de ce qui s’était passé la nuit précédente parce que vous aviez bu ?
– Jamais (0)
– Moins d’une fois par mois (1)
– Une fois par mois  (2)
– Une fois par semaine (3)
– Tous les jours ou persque (4)

9. Vous êtes-vous blessé ou avez-vous blessé quelqu’un parce que vous aviez bu ?
Non (0)
Oui, mais pas au cours de l’année écoulée (2)
Oui, au cours de l’année (4)

10. Est-ce qu’un ami ou un médecin ou un autre professionnel de santé s’est déjà préoccupé de votre consommation d’alcool et vous a conseillé de la diminuer ?
Non (0)
Oui, mais pas au cours de l’année écoulée (2)
Oui, au cours de l’année (4)

Résultat du test

  • Vous avez un total inférieur à 8 points : niveau de risque faible

Intervention : prévention primaire
Rôle du médecin généraliste : éducation pour la santé, soutien de la politique de santé vis-à-vis de l’alcool, exemplarité.

  • Vous avez un total compris entre 8 et 15 points : niveau de risque dangereux

Intervention : conseil simple
Rôle du médecin généraliste : repérage, évaluation, conseil bref

  • Vous avez un total compris entre 16 et 19 points : niveau de risque problématique

Intervention : conseil simple plus intervention d’aide brève et surveillance continue
Rôle du médecin généraliste : repérage, évaluation, conseil bref, suivi

  • Vous avez un total égal ou supérieur à 20 points : niveau de risque élevé (alcoolo-dépendance)

Intervention : traitement spécialisé
Rôle du médecin généraliste : repérage, évaluation, orientation vers un spécialiste, suivi

Comparez votre niveau de dépendance avec celui des Français mis en lumière par l’enquête de grande ampleur de la Mildeca, où l’on découvrez que 30,7% des hommes de 18 à 35 ans ont un niveau de risque élevé, voire dangereux pour 5,8%. C’est dans cette même catégorie d’âge que la plus grande proportion de femmes ayant des comportements « dangereux » (12,9%) et problématique (1,6%) est recensé.

Source Europe 1

Top 5 des substances les plus addictives

Elles ont des effets dévastateurs sur notre cerveau et rendent rapidement dépendant. Ce sont les drogues « dures » comme la cocaïne ou l’héroïne mais aussi des produits courants comme l’alcool et le tabac. Voici les 5 plus addictives.

Le phénomène d’addiction met en jeu de nombreux mécanismes physiques et psychologiques. Le site The Conversation a néanmoins publié en 2017 un classement des drogues les plus addictives établi à partir d’une étude publiée dans The Lancet, en fonction de leur dangerosité, de leur faculté à rendre dépendant et de leur impact social.

1. L’héroïne

Cette drogue de la famille des opiacés agit très rapidement, surtout lorsqu’elle est administrée par injection. Son passage dans le cerveau est ainsi 100 à 1.000 fois plus facile qu’avec la morphine. Elle procure une sensation de plaisir très intense immédiatement, le « rush », suivie d’une période de « high », dans lequel l’individu éprouve une sensation de flottement un peu comme dans un rêve. C’est surtout sa dangerosité qui la place en premier sur la liste : la dose létale est seulement 5 fois supérieure à la dose nécessaire pour obtenir l’effet de « high ».

 2. La cocaïne

Extraite des feuilles de coca, la cocaïne est consommée pure ou sous forme de crack (chauffée avec du bicarbonate de soude et de l’eau). Elle entraîne une période d’euphorie, suivie d’une phase de dépression. Au fil du temps, la durée de la phase d’euphorie diminue, ce qui oblige à prendre des doses croissantes de drogue. À forte dose, la cocaïne entraîne des crises de paranoïa et de psychose, qui peuvent aller jusqu’au coma.

3. La nicotine

Le tabac, dont la nicotine est le principal addictif, est responsable de la mort de sept millions de personnes dans le monde d’après l’OMS. Il tue la moitié de ceux qui en consomment. L’addiction au tabac est d’autant plus forte qu’elle est liée à des comportements sociaux. La nicotine se fixe sur des récepteurs du cerveau et induit un effet sédatif ou stimulant selon les individus et les doses. Au fil du temps se produit un phénomène de désensibilisation des récepteurs qui conduit à la dépendance.

4. Les barbituriques

Ancêtres des somnifères, les barbituriques ont pour effet d’éteindre certaines régions du cerveau. À faible dose, ils agissent comme des tranquillisants, mais à de très fortes doses, ils peuvent être mortels car ils inhibent les réflexes de respiration. Ils ne sont plus très utilisés en tant que médicaments du fait de la très forte dépendance et du syndrome de sevrage particulièrement sévère qu’ils induisent. Les barbituriques sont dangereux du fait de la différence minime entre une dose qui cause la somnolence et une dose qui cause la mort.

5. L’alcool

L’alcool est non seulement néfaste pour celui ou celle qui le consomme en excès, mais il génère aussi une lourde facture sociale : un tiers des morts sur la route serait ainsi attribuable à l’alcool d’après la Direction de la sécurité et de la circulation routières (DSCR). L’alcool agit notamment en inhibant les récepteurs d’un neurotransmetteur nommé NMBA et en augmentant la libération de dopamine. À terme, il entraîne cancersmaladies cardiovasculaires et cirrhoses.

Par Céline Deluzarche

Alcool et tabac ont coûté 255 millions d’années de vie à l’humanité

Le rapport 2017 sur l’usage des drogues licites et illicites l’affirme :  alcool et tabac sont les substances qui font le plus de dégâts sur la santé humaine
alcool et tabac

Alcool et tabac : les drogues les plus nuisibles pour l’humanité

© UNIVERSITY OF MISSOURI

 Selon le dernier rapport sur l’usage des drogues licites et illicites paru dans la revue Addiction, l’alcool et le tabac sont les drogues les plus consommées dans le monde et celles qui font le plus de dégâts sur la santé  humaine.

En analysant les données 2015 de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime  ainsi que de l’Institut pour les chiffres de santé et l’évaluation,  dix-sept chercheurs de plusieurs universités notamment celles de Nouvelle-Galles-du-Sud (Australie), de Bristol, et l’University College de Londres (Grande-Bretagne) ont établi les statistiques de la mortalité et de la morbidité (maladies) associées à l’utilisation des différentes drogues licites ou illicites.

Le constat est sans appel : alcool et tabac sont sur le podium des substances les plus utilisées. La prévalence (nombre de cas d’une maladie dans une population donnée) estimée parmi la population adulte est, en effet, la plus élevée pour la consommation excessive d’alcool épisodique (au cours des 30 derniers jours) avec 18,3 % (un adulte sur cinq) suivi de près par le tabagisme quotidien (15,2 %) soit  un adulte sur sept. Le cannabis arrive loin derrière avec 3,8 %, suivi des amphétamines (0,77%), des  opioïdes (héroïne…) (0,37%) et de la cocaïne(0,35 %).

Comparée au reste du monde, l’Europe centrale, orientale et occidentale enregistre une consommation d’alcool par habitant toujours plus élevée (respectivement 11,61, 11,98 et 11,09 litres par an). Ces mêmes régions européennes font état de la plus forte prévalence du tabagisme. En revanche, l’usage de drogues illicites semble beaucoup moins courant. Le rapport estime que moins d’une personne sur vingt a consommé du cannabis au cours de la dernière année (2015), et des estimations encore plus faibles ont été observées pour les amphétamines, les opioïdes et la cocaïne.

États-Unis et Canada qui affichent, eux, l’un des taux les plus élevés de dépendance au cannabis, aux opioïdes et à la cocaïne. L’Australie et Nouvelle-Zélande étant plus tournées vers les amphétamines.

Certaines régions (par exemple l’Afrique, les Caraïbes et l’Amérique latine, les régions d’Asie) disposent de peu ou pas de données sur la consommation de substances et les conséquences sur la santé. “Ce sont généralement des pays à revenus faibles ou intermédiaires qui ont souvent des politiques punitives en matière de drogue et qui peuvent connaître de graves troubles politiques et sociaux. Ces pays ont besoin d‘une surveillance renforcée, car ils risquent de connaître une escalade rapide de la consommation de substances et de la charge de santé qui en découle”, estiment les auteurs du rapport. 

En matière de dégâts sur la santé humaine, les chiffres donnent le tournis. Le rapport chiffre “les années de vie ajustées sur l’incapacité” (DALY en anglais), une mesure qui correspond au nombre d’années de vie en bonne santé perdues à cause d’une maladie, d’un handicap ou d’une mort précoce.

Résultat :  au niveau mondial,

  • 170,9 millions d’années de vie en bonne santé sont perdues à cause du tabac
  • 85 millions d’années du fait de l’alcool et
  • 27,8 millions d’années en raison des drogues illicites !

En résumé donc, en 2015, l’alcool et le tabac ont coûté à la population humaine plus d’un quart de milliard d’années de vie en bonne santé, les drogues illicites coûtant des dizaines de millions supplémentaires.

Enfin, le taux de mortalité attribuable à ces substances est également le plus élevé pour le tabac (110,7 décès pour 100 000 personnes), suivi de l’alcool et des drogues illicites (33,0 et 6,9 décès pour 100 000 personnes, respectivement).

Ces nouvelles données ont-elles surpris les chercheurs ? “Non parce que nous suivons la situation depuis un certain temps, commente Robert West, coauteur de l’étude, mais l’ampleur du problème de l’alcool et du tabac et le fait qu’il soit tellement plus important que celui des drogues illicites est assez choquant.  Nous avons fini par l’accepter mais je me demande comment on laisse faire cela depuis si longtemps.”

Le chercheur explique que si l’alcool et de tabac sont plus consommés que les drogues illicites, c’est en partie dû à leur disponibilité, mais aussi “parce que leur consommation est culturellement considéré comme parfaitement normale dans les pays occidentaux. L’acceptabilité culturelle joue un rôle énorme”.

Et Robert West de conclure :  “En Occident, nous aimons penser que nous avons des sociétés civilisées, mais des comportements que nous pensons tout à fait normaux tuent beaucoup plus de gens et causent plus de misère que des choses qui nous bouleversent comme le terrorisme. Les gouvernements doivent assumer cette responsabilité et en faire une question électorale.”

Les auteurs souhaitent également que les méthodes de collecte des données soient mieux standardisées et plus rigoureuses afin de pouvoir évaluer avec précision les tendances géographiques et temporelles de la consommation de substances et ses conséquences.

Les psychotropes : La grande menace

 11.615 personnes prises en charge pour désintoxication, alors qu’en 2015, ce nombre est passé à 85.777 et en 2016, il  a grimpé pour atteindre 21 507 personnes.

Peut-on dire que l’explosion de la violence dans les stades, les écoles, contre les femmes et les enfants, et en milieu familiale soit liée à la consommation de la drogue, qui  connait une fulgurante ascension chez les jeunes ?

Une question que se sont posés hier, les participants au séminaire sur la toxicomanie et la violence, organisé à Alger, par l’Onlcdt (Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie), sans pour autant donner une réponse claire.

Cependant beaucoup d’entre eux s’accordent à reconnaitre que les violences et l’abus de drogue est un couple qui fait bon ménage en se nourrissant l’un de l’autre. Expert, Salah Abdennouri, met l’accent sur « le danger mortel » que constitue la prolifération de la drogue en rappelant les quantités énormes de résine de cannabis saisies par les services de sécurité, et qui ont connu une hausse de 235 %,  de 2011 et 2015, avec un pic de 211,5 tonnes, en 2013.

« Si durant ces dernières années, le volume de drogue saisi a diminué moitié, en raison de l’implication des unités de l’ANP dans les opérations de lutte au niveau des frontières notamment à l’ouest du pays, celui des psychotropes a quand à lui, connu une hausse inquiétante.

Il est passé de 637.961 comprimés en 2015 à 1,072 million, en 2016 puis à 2,201 millions en 2017… », déclare l’intervenant. Il précise que cette hausse concerne aussi  le nombre de consommateurs 2010,  il y a eu 11.615 personnes prises en charge pour désintoxication, alors qu’en 2015, ce nombre est passé à 85.777 et en 2016, il  a grimpé pour atteindre 21 507 personnes.

Abdennouri, rappel les résultats d’une enquête menée en 2016 par l’Office sur la consommation d’alcool, de tabac et de drogue, et qui a touché 12.103 élèves du primaire et du collège, qui montrent que  13,3 % des enfants ont fumé au moins une fois durant les douze derniers mois,  2,3 % ont consommé des psychotropes, 2,3 % ont bu de l’alcool, 3,6 % ont pris du cannabis et 1,9 ont gouté à l’ecstasy.

Le conférencier met en avant le phénomène de la violence sous toutes ses formes, mais sans pour autant donner d’indice qui lie l’explosion de cette violence et à l’addiction à la drogue, regrettant au passage,  « l’absence » d’un système de données centralisé qui « permet à tous les intervenants d’y avoir accès », car dit-il, « le problème de la drogue et de la violence est multisectoriel ».

Les représentants de la sureté national, Salim Djenah, et de la gendarmerie nationale, Youcef Dahmani, parlent des actions de prévention et de lutte contre la drogue,  citant les volumes de saisies, sans toute fois, donner un aperçu sur le traitement des personnes impliquées, en matière de procédure, depuis leur arrestation  jusqu’à leur présentation notamment lorsque les délits de consommation de drogue, sont aggravés par le recours à la violence

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Alcool : l’inquiétante consommation des femmes

Les femmes boivent de plus en plus. Les conséquences sur leur santé sont encore plus graves pour elles que pour les hommes.

Pour le Pr Michel Reynaud, un des précurseurs de l’addictologie en France, l’un des faits marquants de ces dernières années est l’alcoolisme au féminin, indique Libération. « Entre un quart et un tiers de nos patients sont des femmes. Le plus impressionnant est la banalisation. (…). Il y a une normalisation sociale. Les femmes ont le droit de se saouler, de prendre une cuite. Cela ne choque plus personne », constate ce médecin.

Après le tabac, c’est donc l’alcool. Dans les années 70-80, note Libération, les femmes se sont mises à fumer autant que les hommes. Désormais, elles boivent malgré une baisse constante de la consommation depuis les années 60. Il y aurait entre 500.000 et 1,5 million buveuses excessives en France, selon Michel Reynaud, en colère contre l’inaction des pouvoirs publics en la matière. « Les nouvelles autorités sanitaires n’arrêtent pas de dire qu’il faut (…) mettre l’accent sur la prévention. Là, rien. Pas même des discours… »

« L’alcoolisme au féminin est différent de celui des hommes, souligne le quotidien. Il touche plus particulièrement les classes aisées. Sur le plan de l’âge également, la consommation d’alcool diffère : chez les hommes, elle est la plus forte vers 18 ans, chez les femmes autour de 27 ans. Ces dernières associent plus souvent alcool et médicaments. Lorsqu’apparaissent des symptômes physiques (comme les tremblements) liés à une consommation excessive d’alcool, les femmes vont se rendre plus rapidement chez le médecin… sans pour autant évoquer leur problème d’alcool.

« Il y a deux types de consommation problématique, explique le Pr Reynaud, dans Libération. (…) D’abord, le binge drinking, cette alcoolisation massive un soir donné. Au début c’était un monopole des jeunes garçons. Aujourd’hui, ces ados filles complètement saoules le vendredi soir ne surprennent plus personne. »

« Cette consommation juvénile diffère de l’alcoolisme des femmes adultes. » Pour ces dernières, les causes sont multiples : certains l’expliquent par le stress, par la « charge mentale » qui pèse sur ces femmes surchargées par le travail, les enfants, les tâches ménagères… Leur cerveau, leur cœur et leur foie sont bien plus fragiles que ceux des hommes face à l’alcool. « Le risque de mortalité due à l’alcool augmente plus rapidement chez les femmes que chez les hommes », rappelle l’Institut national du cancer (Inca).

Que font les autorités sanitaires face à ce fléau ? Les industriels de l’alcool dépensent 100 fois plus pour la publicité que les campagnes officielles de prévention. Le 15 avril dernier, des médecins et des associations de lutte contre l’alcoolisme ont plaidé pour des mesures fortes, comme l’instauration d’un prix plancher par unité d’alcool, afin de lutter contre la consommation excessive. Un plan proposé par la filière viticole, celle des alcools et les brasseurs doit être soumis au gouvernement « d’ici l’été ». Outre l’indication pour les femmes enceintes, il devrait aussi porter sur la consommation d’alcool par les mineurs, la conduite de véhicules et la consommation abusive. « Bref, en matière de prévention de l’alcoolisme, féminin ou pas, on progresse à très petit pas », conclut Libération.

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