16 février 2023
La très forte médiatisation de l’affaire Palmade attise les passions et parfois les excès. Depuis près d’une semaine, la presse est accusée d’en faire « trop », d’être voyeuriste, de ne parler que de l’auteur présumé sans un mot pour les victimes…
Mais ce dramatique accident permet au moins d’évoquer des sujets qui dépassent le simple faits divers. En parler, c’est éveiller les consciences, rappeler les risques et leurs conséquences.
Ça n’est pas inutile.
En premier lieu, les risques liés à la consommation de drogues. Pas inutile à rappeler dans un pays leader de la consommation de stupéfiants et de médicaments. Un pays où on parle encore souvent de « drogues douces » ou « récréatives » en jetant un voile pudique sur les ravages de ces addictions.
La déchéance publique et médiatique de Pierre Palmade dure en réalité depuis longtemps, mais des milliers d’autres français anonymes vivent les mêmes déséquilibres et, finalement, les mêmes maladies.
En parler n’est pas inutile. Il est temps de poser la question de la place des victimes dans les procédures judiciaires
L’affaire Palmade pose aussi la question de l’insécurité routière qui décime la France chaque semaine.
Alcool, vitesse, stupéfiants, téléphone : les causes des accidents graves sont multiples et parfois cumulatives.
Cette insécurité détruit des familles, souvent dans l’anonymat le plus complet. En parler n’est pas inutile.
L’affaire Palmade pose aussi le sujet de la place des victimes dans les procédures judiciaires. Leur état de santé a parfois semblé moins commenté que celui de Pierre Palmade.
Cette impression est le reflet d’une vraie problématique française où les victimes sont souvent abandonnées, oubliées, délaissées, quand tout semble prévu dans le code pour encadrer les auteurs.
Parler de ce déséquilibre n’est pas inutile.
L’affaire Palmade permet enfin pour beaucoup de découvrir le « chemsex » et ses risques. Cette pratique, réservée un temps à la communauté homosexuelle, se développe dangereusement. Elle consiste en des fêtes sexuelles durant plusieurs heures, soutenues par la consommation de drogues qui désinhibent et permettent d’endurer ce « marathon sexuel extrême ».
Cette pratique a déjà provoqué des décès par overdose et s’accompagne de toutes les dérives possibles. En parler n’est pas inutile.
Par Damien Delseny Rédacteur en chef du service police-justice du Parisien
Source :Le Parisien 16/02/2023
Information fournie par Xavier de Beaurepaire