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juin 2022

Exposition prénatale à l’alcool : les pères auraient aussi une part de responsabilité

Le syndrome d’alcoolisation fœtale regroupe un ensemble de pathologies liées à une consommation d’alcool pendant la grossesse : plus la consommation est importante plus le risque est élevé. Sa prévention repose sur le message « zéro alcool pendant la grossesse » mais une étude vient de démontrer que chez les souris mâles, la consommation d’alcool dans les semaines qui précèdent la conception affecterait la transcription de gènes importants pour le développement du fœtus. Les chercheurs invitent donc les futurs pères à ne pas boire d’alcool pendant cette période.

 Alexandra Bresson

Exposition prénatale à l'alcool : les pères auraient aussi une part de responsabilité

Ainsi, le Pr Claude Robert fait remarquer que la communauté scientifique a « longtemps cru que la réinitialisation du génome qui survient après la fécondation de l’ovule faisait en sorte que la contribution du père se limitait à fournir sa part de l’ADN. Conséquemment, on croyait que tout le développement fœtal dépendait entièrement de l’environnement maternel. De plus en plus d’études, dont la nôtre, montrent que les habitudes de vie des pères ont une influence sur le développement fœtal. »

Fort de ce constat, les chercheurs recommandent aux personnes qui projettent d’avoir un enfant de bien tenir compte du fait qu’il est établi que la spermatogenèse (processus de développement des spermatozoïdes) s’étale sur un peu plus de deux mois. De fait, ce qui se passe pendant cette période cruciale peut affecter les spermatozoïdes. L’équipe scientifique recommande donc en guise de conclusions, que « dans un processus de planification familiale, ce serait une bonne pratique que les hommes limitent leur consommation d’alcool pendant les deux mois qui précèdent la conception. »

A noter qu’il n’y a pas à proprement parler de traitement du syndrome d’alcoolisation fœtal. Les traitements seront en lien avec les troubles neuro développementaux ou les troubles du comportement de l’enfant (dyslexie, dyscalculie, troubles de l’attention avec hyperactivité, troubles autistiques, etc.). En outre, si dans sa forme complète le diagnostic est possible dès la naissance, le lien entre les troubles et l’exposition à l’alcool est souvent ignoré dans les formes incomplètes.

Comme l’expliquent les Hospices Civils de Lyon (HCL), il faut également que la consommation d’alcool pendant la grossesse soit connue pour établir le diagnostic. « Quand les consommations d’alcool pendant la grossesse sont connues et le risque avéré, le suivi rapproché de l’enfant est primordial pour dépister d’éventuels troubles tôt. Cela permet une prise en charge précoce et un meilleur devenir pour l’enfant. », indique l’organisme. A noter que le gouvernement estime qu’un enfant sur 100 souffre ou souffrira de troubles causés par l’alcoolisation fœtale, et qu’un enfant sur 1000 naît avec un syndrome d’alcoolisation fœtale.

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Propositions du CNPERT : F – Juguler l’accroissement de la consommation de cocaïne

La cocaïne est le produit illicite le plus consommé après le cannabis, même si sa consommation est très inférieure à ce dernier. Si son expérimentation concerne dix fois moins de personnes,  elle constitue néanmoins une toxicomanie inquiétante, car chez les 18-64 ans elle a été multipliée par quatre en deux décennies (passant de 1,2 % en 1995 à 5,6 % en 2017). La proportion d’usagers dans l’année a également fortement augmenté ; de 0,3 % en 2000, elle est passée à 1,1 % en 2014, puis à 1,6 % en 2017. Cette diffusion n’est plus cantonnée à des catégories sociales aisées. Une « démocratisation » manifeste, liée à la baisse de son prix, lui fait atteindre désormais plusieurs strates de la société ; ce phénomène se trouve aggravé par l’intrusion du crack.

 Le crack est la forme base de la cocaïne, insoluble dans l’eau, qui se volatilise sans altération à une température de ≈ 90°C, ce qui permet de le fumer. Ceci le distingue du chlorhydrate de cocaïne (« la neige »), soluble dans l’eau, qui peut être sniffé/prisé, ingéré ou injecté, mais ne peut être fumé car, se volatilisant à ≈180°C, il subit une importante détérioration. Etant fumée, la cocaïne du crack arrive très rapidement au cerveau, où elle induit des modifications neurobiologiques soudaines, à l’origine du « flash », du  « shoot », recherché par ses consommateurs ; facteur qui majore leur appétence pour la cocaïne.

Le crack devient abondant en raison d’une production andine croissante et d’une plus grande étanchéité de la frontière entre le Mexique et les U.S.A. ; de ce fait il reflue sur les Caraïbes, l’Afrique, le Maroc, et de là, par l’Espagne, il diffuse sur l’Europe. Son prix est nettement moindre que celui du chlorhydrate de cocaïne. Le prix des deux formes de cette même drogue est inversement proportionnel à leur abondance et à leur accessibilité. Plus les saisies sont importantes, plus le prix devrait s’accroitre ; or, du fait de son abondance croissante, il continue de diminuer…

Les consommateurs de crack s’assemblent sur les lieux de deal  (à Paris – « le Staline crack » ou « les jardins d’Eole ») ; où ils « pourrissent » l’atmosphère du quartier et suscitent l’ire des riverains. Outre une chasse résolue aux trafiquants à l’origine de l’approvisionnement, une traque intense des dealers rassemblés sur ces lieux doit être exercée par la police en civil.

Les allocations « en espèces » versées aux toxicomanes, devraient être remplacées par des aides en nature, dédiées au logement, aux vêtements, aux bons de nourriture (utilisables dans les seuls magasins ne vendant ni vin ni spiritueux).

 Des foyers et restaurants associatifs doivent devenir les champs d’action de psychologues, de médecins, d’addictologues qui dispenseraient aux toxicomanes, dans des pièces attenantes, des soins (somatiques, psychologiques, psychiatriques) et qui les aiguilleraient vers d’autres structures (ce qui n’a rien à voir avec les « salles de shoots »).

La détention et la consommation de ces drogues, parce qu’elles sont illicites, permettraient de déclencher une procédure judiciaire conduisant à une injonction de soins en milieu fermé. Seraient alors distingués : les psychotiques (dont le crack aggrave l’état) qui seront pris en charge dans des hôpitaux psychiatriques ; et les autres consommateurs, accidentés de la vie ou expérimentateurs à l’origine sans grands problèmes, qui se sont fait piéger ; ils seraient accueillis dans des structures spécifiques, en un milieu fermé, imperméable aux drogues.

Le sevrage y serait pratiqué en préparant simultanément leur réinsertion sociale ; ces centres affichant une ambition authentiquement médicale et humaniste ; à l’opposé de la démission prônée par certains médecins ou psychologues qui, excipant sans vergogne de leur diplôme, militent pour la légalisation de toutes les drogues et la généralisation des salles de shoots. Notons que l’Académie nationale de médecine, comme celle de pharmacie, les déclarent inopportunes et en contradiction avec l’éthique médicale.

               Les « crackers » entrés en France par effraction, en suivant le chemin de la drogue qu’ils consomment et qu’ils diffusent, devraient être reconduits dans leurs pays d’origine, surtout s’ils sont arrivés en étant déjà dépendants. Notre nation, très démunie pour la prise en charge de ses propres citoyens toxicomanes, n’a aucune latitude pour accueillir des sujets dépendants étrangers, qui contribuent à l’aggravation de cette toxicomanie en France.

Sur un mode pavlovien, le toxicomane établit une association entre drogue et plaisir ; cette association devient bientôt : drogue et soulagement du besoin tyrannique qu’elle a instauré. L’adoucissement du contexte de la consommation, qui est un des buts des « salles de shoots », est de nature à renforcer l’ancrage du « crackophile » dans sa « crackophilie ». A l’opposé, le « sevrage sec » fait associer l’idée de la drogue aux inconforts intenses et même aux souffrances qui résultent de sa privation. Il est injustement décrié, alors qu’il a donné un nombre significatif de bons résultats.

Des vulnérabilités d’origine génétique, ainsi qu’épigénétiques, expliquent l’accrochage très rapide au crack de certains de ses consommateurs. En France, les consommations importantes de cannabis et de cocaïne semblent corrélées. En effet, la consommation parentale de cannabis induit chez l’enfant via des mécanismes épigénétiques, une raréfaction des récepteurs D2 de la dopamine dans son noyau accumbens (ou striatum ventral, sorte de centre du plaisir). Cette raréfaction induit à l’adolescence une vulnérabilité aux toxicomanies, que les parents aient consommé du cannabis avant de procréer ou que les mamans aient consommé cette drogue pendant la grossesse.

Des expériences récentes, réalisées chez le Rat, montrent que l’administration de cannabis (THC), par un effet épigénétique, accroît l’appétence ultérieure de l’animal pour la cocaïne (et dans d’autres expériences, pour l’héroïne). Les effets que ces drogues font alors éprouver sont plus intenses, comme l’est, de ce fait, leur pouvoir d’accrochage. Ces effets épigénétiques du THC mettent à mal les arguments de ceux qui contestent encore l’escalade des toxicomanies.

Pour lutter contre l’invasion du crack et des autres drogues qui minent notre jeunesse et notre société, il importe de ne légaliser ni le cannabis, ni aucune autre drogue et de faire régresser, autant qu’il est possible, l’addiction au tabac et à l’alcool, premières marches de cette funeste escalade qui mène à la cocaïne et à l’héroïne.

Prochain Article : G – Identifier les nouvelles drogues et leurs origines et H – Suggestions supplémentaires le 1er Juillet

La consommation de drogue dans le monde a augmenté de 25%

La consommation de drogue dans le monde a augmenté de 25% en dix ans, générant des problèmes d’addiction. 

  • En 2021, 52 nouvelles drogues ont « été signalées pour la première fois », dont « 15 nouveaux cannabinoïdes de synthèse », selon le dernier rapport de l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies
  • Selon l’Office des Nations Unis contre la Drogue et le Crime, le marché mondial des drogues génère pas moins de 243 milliards d’euros de revenus par an. Un chiffre supérieur au PIB de la Finlande (236 milliards) ou de la Colombie (237 milliards).

Toujours plus de drogues à travers le globe. Le nombre des 15-64 ans dépendants à des substances psychoactives dans le monde a bondi de 26 % en l’espace d’une décennie, selon le rapport annuel de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, publié ce lundi.

En 2020, quelque 284 millions de personnes déclaraient ainsi consommer des drogues.

Cocaïne, opium, amphétamines…

C’est, en premier lieu, la consommation de cocaïne qui a explosé, alimentant principalement les marchés européen et nord-américain. Depuis 2014, la production a carrément doublé, jusqu’à atteindre presque les 2000 tonnes pour la seule année 2020 (+ 11 % par rapport à 2019). La production d’opium, de son côté, a bondi de 7 % entre 2020 et 2021, avec un pic à près de 8000 tonnes. Le trafic de méthamphétamine, lui, continue de progresser, avec désormais des saisies enregistrées dans pas moins de 117 pays entre 2016 et 2020, contre 84 entre 2006 et 2010.

Sur un ton plus doux, mais pas moins nocif, la consommation quotidienne de cannabis a également augmenté ces dix dernières années, en particulier parmi les jeunes adultes, et à commencer par les produits à base de cannabis à fort taux de THC. La légalisation de l’herbe récréative au Canada et dans certains Etats des Etats-Unis n’y serait pas étrangère, selon l’agence de ONU.

Les femmes discriminées

Autre enseignement de l’enquête : la différence de comportements selon le sexe. Si les femmes sont moins consommatrices de drogues en général, « leur nombre est en constante augmentation, et les troubles liés à leur consommation surviennent beaucoup plus rapidement que chez les hommes », alerte le rapport.

De même, les femmes ont davantage de difficultés à accéder aux traitements que le sexe opposé. Preuve de cette inégalité d’accès : les femmes représentent la moitié des consommateurs d’amphétamines, mais seulement un cinquième des personnes traitées contre cette addiction.

La France en tête de la consommation de cannabis

Selon l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (EMCDDA), qui vient de publier son dernier rapport annuel, l’offre et la consommation de drogues en Europe ont augmenté cette dernière année, revenant à leur niveau d’avant la crise du Covid. Cannabis, cocaïne, amphétamines et méthamphétamines sont concernés. L’ecstasy (et son principe actif, la MDMA) est la seule drogue dont le niveau aurait diminué… du fait des discothèques fermées au moment de l’enquête au printemps 2021.

Le cannabis reste, de loin, la substance la plus consommée, avec plus de 22 millions d’adultes européens qui en ont consommé en 2021, d’après le rapport. Suivent la cocaïne, avec 3,5 millions de consommateurs déclarés, puis la MDMA-ecstasy, avec 2,6 millions, avant les amphétamines et ses 2 millions d’usagers.

En France, le nombre de personnes qui, chaque jour, consomment du cannabis est estimé à 900 000. Selon l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives, le nombre d’amateurs réguliers, qui s’adonnent autour de dix fois par mois à cette drogue « douce », s’élèverait à 1,4 million. Les adeptes plus occasionnels seraient, eux, 5 millions. Près de la moitié des adultes y aurait déjà goûté. Des chiffres qui placent l’Hexagone en tête du classement européen des pays consommateurs, devant le Danemark et l’Espagne.

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Propositions du CNPERT : E – Agir contre les opiacés et les opioïdes

Il y a une quinzaine d’années plusieurs médias reprochaient au corps médical sa pusillanimité dans la prescription d’analgésiques opiacés (issus de l’opium) ou opioïdes (agents de synthèse agissant selon le même mécanisme que la morphine), qui sont les antalgiques les plus puissants. Pour enfoncer le clou, ils reprochaient aux médecins de faire peu de cas de la douleur de leurs patients.

Cette interprétation fallacieuse et venimeuse voulait en ignorer une autre, celle de la propension des Français à abuser communément de différentes drogues. Sous ces incitations, les prescriptions médicales d’analgésiques se sont multipliées. Au niveau Européen, devant l’apparition de détournements et/ou de surdoses (surtout en Europe du Nord), l’élixir parégorique, le Diarsed® (antidiarrhéique associant atropine et diphénoxylate), le dextropropoxyphène (in Di-Antalvic®, in Propofan®) ont été retirés de la pharmacopée. La codéine qui était en vente libre, comme antitussif, mais surtout comme substitut à bas prix de l’héroïne, s’est trouvée adjointe au paracétamol et fut très/trop largement utilisée. Elle fut aussi utilisée dans des cocktails psychédéliques, associée à des antihistaminiques (« purple dranks »). Devant ces constats, elle vient enfin de faire l’objet de mesures restrictives. Le tramadol a vu aussi sa prescription s’emballer et des dépendances s’installer.

La diffusion du Subutex®/buprénorphine, que peuvent prescrire les généralistes aux héroïnomanes, pour les faire rompre avec leur comportement injecteur, connaît de nombreux débordements et détournements. Ils aboutissent au recrutement de nombreux toxicophiles qui se font piéger par les opioïdes. Qui plus est, une forte proportion de ses « bénéficiaires » se l’injectent (en 2017, ils étaient 25% dans les centres de soin, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA) et 46% dans les centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques (CAARUD) à le faire) ou bien ils la sniffent (25% dans les CSAPA et 21% dans les CAARUD. Les néophytes empruntent par cette buprénorphine le chemin qui les conduira à des produits plus puissants dont, bien sûr, l’héroïne elle-même, par voie intraveineuse.

La préoccupation lourdement affichée d’une « réduction des risques »  mise en avant pour justifier ce « Subu » est sévèrement contredite par ces données, qui montrent qu’elle fait naître d’autres risques, plus intenses que ceux qu’elle prétendait réduire ; cela à des coûts élevés pour la collectivité. Récemment l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) vient d’agréer une forme « Lyoc » de la buprénorphine à haut dosage (Orobupré®), dont la mise en solution ne comporte plus aucun résidu limitant le volume qui peut être injecté (à la différence du Subutex ®) ; une particularité évidemment de nature à aggraver ce détournement…

Deux voies principales conduisent au recrutement des sujets dépendants aux opioïdes (ils sont près de 300.000 en France):

La première voie correspond, souvent, à l’aboutissement d’un parcours de toxicophilie : Escalade à l’origine de polytoxicomanies. L’individu ayant abusé de toutes les drogues d’amont : tabac, alcool, cannabis, cocaïniques et amphétaminiques, codéine, tramadol, Lamaline®/poudre d’opium, buprénorphine, arrive à la morphine et bientôt accède au sommet, représenté par l’héroïne. On redoute l’arrivée en France des anilinopipéridines (fentanyl, sufentanyl, carfentanyl, cyclofentanyl..) ; ces opioïdes, actifs à de très faibles doses, sont à l’origine de multiples surdoses. Aux U.S.A., en 2016,  la mortalité due aux opioïdes était estimée à 64.000 victimes, dont 20.100 par les dérivés du fentanyl. Les chiffres récents du nombre global de surdoses mortelles par opioïdes dans ce pays faisaient état,  en 2017, de 72.200 décès et en 2021, de 100.000 décès. 

 L’héroïne, qui piège en France près de 150.000 personnes, est actuellement la drogue la plus « dure ». L’accès facilité aux seringues, qui a contribué à réduire la diffusion du SIDA et de l’hépatite C (qui résultait du prêt de seringues entre héroïnomanes) a évidemment contribué à l’augmentation de l’administration intra veineuse des drogues (autre exemple d’une réduction des risques, en faisant naître ou croître d’autres).

La deuxième voie conduisant au recrutement par les opioïdes, résulte soit de  prescriptions galvaudées soit, quand elles sont médicalement justifiées, de doses ou de  durées d’administration excessives. Le dessein de soulager vite, ne devrait pas relativiser l’impératif du « primum non nocere » (d’abord ne pas nuire).

Pour limiter ce mode de recrutement d’une morphino-dépendance par la thérapeutique, il faut insister sur quelques principes :

  • Assurer une meilleure formation des médecins à la prescription des analgésiques. Cette prescription doit être dégagée des pressions médiatiques et n’être centrée que sur des préoccupations authentiquement médicales, faisant abstraction de démagogie ; ne faisant pas payer au patient, pour le confort d’un soulagement rapide, le prix d’une addiction durable, qui peut être désastreuse.
  • Etre économe des moyens disponibles, en gardant toujours des réserves d’efficacité. La première prescription fait appel au paracétamol (sans dépasser 3g par jour), dans un deuxième temps, pour les douleurs liées à une inflammation aigüe, viendra le recours aux anti-inflammatoires non stéroïdiens ou, encore plus actifs, aux glucocorticoïdes. L’adjonction au paracétamol de la codéine devra s’assurer que le patient n’est pas déjà victime de pharmacodépendances notables. Il en sera de même pour le recours éventuel au tramadol (Topalgic®) ou à la buprénorphine à faible dose (Temgésic®). La prescription ultime des opioïdes les plus forts (oxycodone, morphine…) se limitera aux doses nécessaires et suffisantes, pour les périodes les plus brèves possibles (hormis les soins palliatifs et l’accompagnement des personnes en fin de vie qui font appel à des stratégies spécifiques).
  • Le tétrahydrocannabinol (THC du cannabis) n’a pas de place dans cette gradation thérapeutique. Ses effets analgésiques, modérés, y compris dans la douleur chronique, comportent des risques nombreux et parfois graves, tels que son rapport bénéfices/risques, en l’état des connaissances, est jugé défavorable.
  • Une réévaluation de l’état douloureux, doit être pratiquée régulièrement pour ne pas prolonger indûment certains traitements, qui créeraient ou entretiendraient une dépendance.
  • Une attention particulière doit concerner les médecins généralistes qui prescrivent à des fréquences et des doses importantes des opioïdes sur de longues durées ; des justifications devraient leur être demandées par des médecins inspecteurs de la santé ; l’inspecteur des pharmacies pourrait les identifier à partir des ordonnanciers des pharmaciens sur lesquels la délivrance de ces médicaments est inscrite,  de même que les médecins de la sécurité sociale qui ont accès  aux profils de prescriptions des praticiens. Il faudra rendre obligatoire une formation continue  portant sur les opiacés, opioïdes et les divers autres types d’analgésiques.
  • Les médecins et personnels infirmiers ayant un accès facile à l’armoire où sont stockés les stupéfiants devraient faire l’objet de contrôles urinaires inopinés. Les pharmacies centrales des hôpitaux devraient suivre les niveaux de consommation des stupéfiants, service par service et leurs prescriptions par chaque praticien.
  • Il faudra être très attentif à l’évolution de la consommation des produits de la palette des analgésiques après les dispositions prises pour restreindre la disponibilité de la codéine.

Pour prévenir l’instauration d’une dépendance aux opioïdes produite par un usage dit « récréatif » (euphémisme trompeur en regard de la gravité de cette dépendance), i.e. d’emblée toxicomaniaque, il est indispensable de tenir compte des principes suivants :

– L’accès aux opioïdes s’inscrit dans la suite d’une ascension des barreaux de l’échelle des toxicomanies. C’est exceptionnellement une intoxication de premier rang. C’est l’aboutissement d’un lent processus ayant conduit à expérimenter, puis à user, puis à abuser de différentes autres drogues. Quand, par le jeu d’une tolérance, leur effet s’atténue, le toxicomane ajoute une autre drogue, puis une autre.

Pire qu’une escalade, dans laquelle le drogué supprimerait une drogue pour passer à une autre, plus forte, il s’agit d’une poly toxicomanie ; le sujet n’élimine aucune de ses premières drogues, mais  en ajoute une autre, puis une autre encore. La prévention consiste en la circonstance à rendre plus difficilement accessibles, et mieux encore inaccessibles, les premiers échelons de cette échelle.

– Il faut, de toute urgence, mettre un terme au trafic du Subutex®, qui perdure depuis que ce médicament a été mis sur le marché, et dont la prescription se trouve confiée à tout médecin généraliste, sans formation spécifique préalable dispensée par la Faculté. On a vu se développer, et elle perdure encore, la situation où un héroïnomane consulte successivement plusieurs praticiens pour se faire prescrire le Subutex® à la plus haute dose possible (16 mg/J) ; il présente ensuite ses différentes ordonnances à autant de pharmacies différentes.

Si désormais la carte vitale ne peut plus être présentée qu’une fois, toutes les autres transactions sont possibles, sans être remboursées. Ce trafic, pourtant facile à constater, a été très longtemps « ignoré » ; il serait sans doute plus exact de dire accepté, ou en tous cas toléré. Les « bénéficiaires » à bas prix de ces nombreux comprimés de Subutex® ne sauraient qu’en faire s’ils ne les revendaient à de jeunes toxicophiles, qui se voient ainsi ouvrir, à bas prix, l’accès aux morphiniques,  et le chemin de l’héroïnomanie. Avec l’argent de ses reventes, l’héroïnomane peut s’offrir son héroïne.

– Une véritable prise en charge médicale des patients toxicomanes est plus lourde, plus complexe, avec des consultations plus longues que pour la patientèle moyenne des médecins généralistes. Ces praticiens ne devraient voir quotidiennement en consultation qu’un nombre restreint de toxicomanes (< 4) ; ils  devraient  avoir suivi à la faculté une formation spécifique et bénéficier d’une rémunération d’un niveau double de celle d’une consultation habituelle. Les prescripteurs de Subutex® devraient être fortement incités à diminuer, à une allure variable selon chaque patient, les doses de buprénorphine,  visant l’abstinence à plus ou moins long terme. Le patient ne doit pas demeurer ad vitam sous stimulation opioïde, restant toujours incité au retour à l’héroïne à son prochain « bleu à l’âme » ou lors des accidents divers pouvant émailler sa vie.

– Le recours aux génériques du Subutex® doit être privilégié, non seulement pour alléger la charge financière de la sécurité sociale, mais aussi pour rendre plus difficile la mise en solution des comprimés perlinguaux afin de s’injecter le principe actif (ces génériques laissant après dissolution un plus grand résidu insoluble). Ces injections sont une parfaite aberration, s’agissant d’un médicament conçu pour faire rompre l’héroïnomane avec son comportement injecteur d’opioïdes.

– D’une façon optimale, le seul médicament remboursé à cet effet devrait être la Suboxone®. L’adjonction à la buprénorphine à haut dosage de naloxone (un antagoniste opioïde), non résorbée par voie sublinguale, ne trouble pas l’effet de la buprénorphine ; de plus cette naloxone pallie la constipation opiniâtre provoquée par le Subutex®.

Si le patient venait à mettre en solution le comprimé de Suboxone® pour s’injecter le surnageant, ce surnageant comporterait, outre la buprénorphine, la naloxone ; cette dernière, lors de l’injection intraveineuse, accédant au cerveau avec la buprénorphine, préviendrait l’effet de « shoot » et pourrait même déclencher un syndrome d’abstinence, dissuadant durablement de réitérer une telle injection. 

– Si l’héroïnomane est incité à tricher (revente de ses comprimés, injection de ceux-ci) c’est parce que la substitution directe de l’héroïne par la buprénorphine est ressentie d’emblée comme trop sévère/frustrante (du fait du passage de l’héroïne qui stimule de façon maximale les récepteurs opioïdes, à la buprénorphine qui, elle, ne stimule ces récepteurs que d’une façon partielle). La substitution de l’héroïne devrait  recourir d’abord à la méthadone par voie orale (qui, comme l’héroïne, stimule les récepteurs opioïdes de façon maximale) puis, après avoir diminué progressivement sa dose initiale (d’un tiers environ), le relai serait pris par le Subutex® à haute dose, suivi de sa diminution progressive pour atteindre l’abstinence.

– Des études devraient être poursuivies sur l’utilisation de formes retard (implants sous cutanés) de buprénorphine. Chez le sujet sevré, des implants d’antagonistes des récepteurs opioïdes permettraient de s’opposer aux effets qu’il pourrait rechercher, s’il venait à renouer avec ses démons/administrations antérieur(e)s.

Prochain article : F – Juguler l’accroissement de la consommation de cocaïne le 29 Juin

Propositions du CNPERT : D – Protéger les jeunes de l’intoxication cannabique

La consommation du cannabis, en France, est d’un très haut niveau ; nous sommes, et de loin, ses tout premiers consommateurs parmi les 27 Etats membres de l’Union européenne.  Après avoir frappé nos grandes cités, le cannabis s’est répandu dans toutes nos campagnes. Sa diffusion, sur un mode pandémique, s’accompagne d’un pitoyable cortège, ouvert par ses 230.000 dealers et autres trafiquants, promoteurs d’accidents de toutes sortes (routiers, professionnels, sanitaires, sociaux et sociétaux).

Sa toxicité physique est supérieure à celle du tabac : cancérogène, fauteur de troubles cardio-vasculaires (artérites, accidents vasculaires cérébraux, 3ième cause de déclenchement d’infarctus myocardiques) ; il perturbe le déroulement de la grossesse (qui s’en trouve abrégée) et l’enfant qui en naitra (malformations, vulnérabilité à l’autisme, à la schizophrénie, aux toxicomanies, aux déficits immunitaires…). Il s’y ajoute une toxicité psychique faite d’ivresse, de désinhibition rendant le consommateur dangereux tant pour lui que pour autrui ; avec des relations sexuelles non consenties, non protégées contre les maladies sexuellement transmissibles et sans contraception.

Cette drogue, par son tétrahydrocannabinol/THC, est à l’origine d’accidents routiers (impliqué dans 23% des accidents mortels), d’accidents professionnels, d’une perturbation de la cognition, inductrice d’une crétinisation qui imprime sa marque dans la mauvaise place (27ième rang) de notre pays dans le classement international PISA des performances éducatives ; inductrice de troubles délirants, d’hallucinations, d’une psychose cannabique (réversible) ; qui déclenche ou aggrave une schizophrénie ; qui incite à l’abus d’autres drogues aboutissant à ces poly toxicomanies devenues si fréquentes…

A ce jour, le cannabis est, de très loin, la substance illicite la plus consommée par les adolescents ; elle concerne de plus en plus la population devenue adulte ; 18 millions de personnes de 18 à 64 ans l’ont expérimenté en France (soit 46% de cette tranche d’âge, le double de la moyenne européenne). Parmi les éléments les plus saillants de cette consommation, retenons :

– ses 1.500.000 usagers réguliers (plus de 10 joints par mois), incluant 900.000 usagers quotidiens et multi-quotidiens. Eu égard à la très longue durée d’action du THC, la consommation d’un « joint » tous les 3 jours entretient, au moins à un certain degré, une stimulation permanente de ses cibles biologiques, les récepteurs CB;

– son expérimentation est de plus en plus précoce ; elle apparait au collège, dès la cinquième (12 ans), c’est à dire à un âge critique car le cerveau, alors en pleine phase de maturation (entre 12 et 22 ans), est particulièrement vulnérable ; autoriser, comme le propose certains, sa consommation au delà de 18 ans le ferait consommer par des individus n’ayant pas terminé leur maturation cérébrale.

– diffusent désormais des résines dont la teneur en THC est de plus en plus élevée (multipliée par 6,5 en 40 ans) ;

– certains modes de consommation peuvent décupler la cession du THC à l’organisme (vapoteurs, pipes à eau) ;

– les cannabinoïdes de synthèse sont  beaucoup plus actifs que le THC ;

– l’addiction au cannabis est croisée avec celle des opioïdes.

Certains Etats défaitistes ont rendu les armes. Ils ont signé l’armistice avec : le monde du « deal » ; avec les puissances financières à l’affût ; avec ceux qui organisent la fuite de leur existence dans la drogue.

               N’abdiquons pas, la guerre n’est pas perdue, donnons nous les moyens de la gagner, et pour cela il faut :

1- Rappeler la législation qui prohibe le cannabis (loi de 1970). Alors qu’elle est d’une complète actualité elle reste méconnue, sauf de ceux qui veulent l’abolir. Il faut la faire connaître, l’expliciter, la justifier. Contrairement à ce qu’affirment ses détracteurs, elle est actuellement inappliquée même pour les dealers, comme le montre l’enquête européenne sur les sanctions judiciaires prononcées. Pour la possession de 1 kg de résine de cannabis, la France et les Pays-Bas sont les deux pays les plus laxistes parmi tous les 27 pays de l’Union européenne. Justifier la législation consiste à montrer ses effets protecteurs vis à vis des multiples méfaits physiques et psychiques que peut susciter cette drogue. Ceci doit conduire à présenter tous les méfaits du cannabis, dans leurs détails, avec tous les éléments de preuve.

2- Mettre en place une pédagogie précoce, dès l’école primaire, étalée sur tout le cursus éducatif, déterminée, répétitive. Elle saisira l’opportunité des visites médicales prénuptiales pour évoquer la santé pré conceptionnelle, la grossesse, les méfaits épigénétiques opérés par les drogues, méfaits que les parents peuvent  transmettre à leur progéniture.

Ces interventions pédagogiques seront effectuées par des intervenants qui insisteront sur le rappel de la loi, sur les subterfuges des dealers et des affairistes, sur les aspects sanitaires, en fonction de leurs compétences respectives. Ces actions ne sont que très partiellement remplies par la Police et la Gendarmerie nationale ; Elles doivent être complétées par celle d’autres intervenants, dont on se sera assuré qu’ils sont exempts de tout problème toxicomaniaque et qu’ils sont convenablement formés pour présenter les méfaits biologiques, cliniques, toxicologiques, épidémiologiques de cette drogue ;

3 – Lutter contre le cannabisme, c’est lutter aussi contre le tabac, car il est « porté sur les épaules de ce dernier » ; c’est aussi lutter contre les ivresses alcooliques qu’il potentialise. La première ligne de défense contre le cannabis consiste donc à faire respecter l’interdiction du tabac chez les mineurs, porte d’entrée du cannabis. Il faut aussi interdire aux mineurs la e-cigarette et faire respecter cette interdiction. Alors qu’à l’origine elle ne dispensait que de la nicotine, elle est maintenant détournée par l’emploi de recharges d’« huile de cannabis » (à très haute teneur en THC) et de divers produits à base de cannabis et de cannabinoïdes de synthèse ;

4 – Sanctionner toute infraction à la loi prohibant le cannabis ; en s’affranchissant du « tout ou rien », i.e. le « tout » (le maximum de 2 ans de prison ou 3.500 € d’amende,  jamais appliqué) ou le « rien » (classement sans suite, qui prévaut habituellement et fait classer le délit presque sans sanction, hormis une contravention de 200 €, d’ailleurs pas toujours perçue, ce qui ne laisse même pas une trace qui aurait permis d’en accroître le montant en cas de récidive(s). Il faudra recourir à la gamme des nombreuses peines intermédiaires imaginables entre la sanction maximale prévue par la loi et une totale absolution, en tenant compte des circonstances dans lesquelles le délit a été constaté. Ce devrait être, a minima, une amende d’un niveau plus élevé que celle de base qui, surtout, ne devrait pas être en solde de tout compte. Inscrite extemporanément sur un fichier national informatisé, elle permettrait qu’à chaque nouveau constat de détention d’une quantité de cannabis pour usage personnel et/ou de consommation, le niveau de l’amende soit accru, multipliant le tarif de base par le nombre de récidives.

Au-delà de 4 infractions,  attestant d’une dépendance/addiction forte (7,4 % des jeunes de 17 ans ont une consommation problématique au sens du « cannabis abuse screening test » ou CAST), serait instituée une prise en charge médicale. Elle jouerait de la persuasion, par le suivi d’un stage (payant) d’information intensive, se déroulant sur deux jours ; il comporterait à son issue un contrôle des connaissances, dont un niveau insuffisant imposerait une réitération du stage, à nouveau payant. Une surveillance ultérieure par des contrôles urinaires réguliers s’assurerait du sevrage et de sa persistance. En cas d’échec, un traitement serait réalisé en milieu fermé, médicalisé, pendant lequel seraient poursuivies des activités éducatives, focalisées sur les disciplines majeures ;

5 – Dénoncer les lobbies à l’affût : industrie du tabac, buralistes, alcooliers et comparses… pour qui la haute « valeur ajoutée » d’un produit anesthésie toute réflexion éthique sur la valeur et la qualité de la vie humaine ;

6- Indiquer, de façon aussi précise que détaillée, aux consommateurs, dont beaucoup ont un fond moral qui peut avoir résisté à l’affaiblissement de leur volonté, où va l’argent qu’ils dépensent pour satisfaire leur toxicomanie (enrichissement des dealers, des gangs, des gros bonnets de la drogue, soutien au terrorisme, voire à des guerres…) ;

7- « Pourrir » la vie des « dealers ». Lors des intercours, aux sorties des collèges et des lycées, des parents d’élèves viendraient veiller à tour de rôle ; constatant une activité de « deal », ilsdisposeraient d’un numéro enregistré sur leur téléphone portable leur permettant d’appeler discrètement la police.

Lors de la présentation des délinquants à la justice, elle ne classerait plus sans suite, et ne libérerait pas instantanément des dealers, narguant alors les policiers qui viennent de les arrêter.

8 – Insister auprès des parents sur les méfaits d’un argent de poche dispensé de façon excessive, mais aussi sur le fait que les jeunes consommateurs de cannabis, prêts à tout pour se procurer cette drogue, peuvent recourir au vol, à la prostitution, voire faire usage de la violence pour obtenir de l’argent ou devenir à leur tour des dealers ;

9 – Sensibiliser les parents sur l’attention qu’ils doivent porter aux fréquentations et aux sorties de leurs enfants ; sur l’importance d’avoir avec eux des loisirs, des sorties, des vacances ;

10- Diffuser la pratique de tests urinaires au collège et au lycée ; les premiers tests s’effectueraient de façon anonyme ; si le taux des intoxiqués s’avérait élevé, il serait  alors annoncé que seraient effectués des contrôles personnalisés, ce qui permettrait d’identifier ceux qui sont incapables d’arrêter quelques jours leur consommation en raison de leur forte dépendance à la drogue. Cet état justifierait un signalement de l’enfant mineur à ses parents en leur indiquant le besoin d’une prise en charge médicale ;

11 – Rompre avec la confusion, délibérément entretenue, entre d’hypothétiques activités thérapeutiques du cannabis et ses usages à des fins « récréatives ». Tous les Etats qui ont légalisé le cannabis « récréatif » avaient instauré, plusieurs années auparavant, le cannabis thérapeutique ; ainsi aux Etats-Unis et au Canada. Très peu de preuves de son efficacité thérapeutique ni de son innocuité n’ont été apportées ; en revanche, les études épidémiologiques montrent que l’accès facilité à un usage « médical » favorise la consommation à titre « récréatif » ;

12 – Apporter sans relâche une contradiction à ceux des journalistes et médias (avec la requête d’un droit de réponse automatique et non laissé à leur discrétion) qui, par différents artifices, entretiennent la banalisation du cannabis et contribuent à sa diffusion ;

13 – Former le monde médical (médecins et infirmières scolaires en particulier), les parents, les éducateurs, les ministres des cultes, les responsables de clubs sportifs, ainsi que tous les milieux professionnels sur les risques du cannabis ; les former au repérage de sa consommation et à la façon de se comporter avec ses utilisateurs ;

14 – Rappeler avec insistance que le cannabis est souvent l’antichambre de la cocaïne et de l’héroïne par un effet passerelle ; ce constat est expliqué désormais par ses effets épigénétiques. Le cannabis/THC est donc un des premiers barreaux de l’échelle qui fait accéder aux poly toxicomanies ;

15 – Diffuser les connaissances sur les effets épigénétiques du THC. Alors que les premières connaissances datent de plus de dix ans, elles demeurent largement méconnues du public. Il importe de les lui faire connaître, en indiquant qu’une exposition de ses gamètes (spermatozoïdes ou ovules) au THC, même longtemps avant de procréer, peut induire chez sa progéniture des malformations, des retards de développement psychomoteur, une vulnérabilité à l’autisme et, à l’adolescence, une vulnérabilité aux toxicomanies, à la schizophrénie, aux troubles de l’humeur, à des déficits immunitaires, à des déficiences cognitives…

Prochain article : E – Agir contre les opiacés et les opioïdes le 27 Juin

Provence, 20 ans, parle de son addiction au cannabis

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Source

Drogue, alcool, écrans… les adolescents minorent le risque de dépendance

La perception du risque associé aux substances addictives diminue toujours plus chez les adolescents. Une situation qui inquiète. Il y a une nécessité de faire évoluer les messages de prévention car les plus anciens ne rencontrent pas ce public adolescent.

Les chiffres de la deuxième édition du baromètre Macif/Ipsos mettent en évidence une « normalisation » de la consommation de drogue, alcool ou écrans… et la nécessité de faire évoluer les messages de prévention : les plus anciens ne rencontrent pas ce public adolescent.

Si la consommation de ces substances est plutôt stable par rapport au printemps 2021, la nouvelle génération perçoit moins les conséquences de l’addiction, au cannabis, au tabac, à l’alcool ou aux écrans. Et ce, d’autant moins qu’ils consomment régulièrement.

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« La perte de contrôle est un piège »

« La perception d’un risque est une notion éminemment subjective, souligne Jean-Pierre Couteron, psychologue clinicien (Fédération addiction). Dès qu’on choisit d’en prendre un, on le minore inconsciemment. » Pour décourager un ado, ce risque doit être qualifié, avec des données objectives (conséquences psychiatriques ou accidents par exemple) tout en laissant une place à l’éventuel plaisir ressenti.

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Autre point d’inquiétude identifié par le baromètre, près de six ados sur dix ont perdu le contrôle dans l’année qui a précédé, et même huit sur dix des consommateurs réguliers. Un lâcher-prise qui peut être souhaité, en lien avec une réduction de la perception du risque.

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« Or, la perte de contrôle est un piège quand on la recherche avec des substances » , prévient le psychologue. Enfin, ces consommations alimentent davantage d’expériences de situation négative en 2022 : pensées suicidaires, violence, isolement, etc., ce qui fragilise encore : « les émotions négatives sont, après la recherche du plaisir, la deuxième porte d’entrée des addictions », signale-t-il.

Source Ouest France

Propositions du CNPERT : C – Agir contre l’alcoolisation de nos concitoyens, et en particulier des plus jeunes

Quels que soient ses déguisements (cidre, bière, poiré, vins, apéritifs, anisette, cognac, vodka, gin, bourha, eaux de vies de fruits, calvados, etc.) l’alcool demeure de l’alcool.

 « Le poison est dans la dose », il est aussi dans la fréquence des consommations, dans la durée de l’intempérance, dans la dépendance qu’elle installe, dans la nature des boissons alcooliques, dans certaines modalités de consommation, dont l’une d’elles est en pleine extension, le « binge drinking » ou « biture expresse » ou alcoolisation aigüe (correspondant à plus de cinq unités alcooliques en une même occasion).

L’importance de la consommation annuelle moyenne d’alcool pur par citoyen français est actuellement de 12 litres. Si elle a diminué de moitié en 40 ans, la consommation des français est encore au deuxième rang en Europe. Cette diminution indique l’efficacité de certaines actions (dont le « dry january »), même si cette satisfaction doit être tempérée par l’envol simultané d’autres toxicomanies, ce qui ne correspondrait qu’à un transfert d’addictions.

Se saisir du grave problème de l’alcoolisme, deuxième cause de mortalité évitable derrière le tabac (avec lequel il a souvent partie liée) avec ses 41.000 morts chaque année, ses multiples détresses sociales et ses graves pathologies non létales, constitue une nécessité sanitaire, sociale et sociétale. Cette démarche ne peut évidemment méconnaître l’importance économique qu’occupe l’alcool dans notre pays,  qui  en est à la fois grand producteur, grande consommateur et grande exportateur.

On dénombre en France neuf millions d’usagers réguliers de boissons alcooliques, dont quatre à cinq millions d’« alcoolo-dépendants ». Cette expression indique qu’ils ont besoin, chaque jour, pour ne pas éprouver de mal-être, de consommer, à une ou plusieurs reprises, une boisson alcoolique. Parmi eux, il pourrait (on ne dispose pas de chiffres officiels) y avoir jusqu’à un million d’individus s’adonnant à un excès très manifeste d’alcool, en consommant par jour plus de six unités alcooliques,  i.e. plus de 60 grammes d’alcool pur par jour (et souvent bien davantage) ; ce sont les « alcooliques ». Toute connotation péjorative doit être exclue de cette appellation ; s’agissant de malades, de grands et même de très grands malades. A ces hauts niveaux de consommation, l’alcool est une drogue dure, très dure même. Un sevrage brutal pouvant être létal, il doit être réalisé en structures de soins.

Comment peut-on agir sur les causes et les effets de cette maladie qui associe à des troubles physiques des perturbations psychiques ?

Il faut s’appliquer à rompre le lien, tissé de très longue date dans notre société, entre la notion de fête et la consommation d’alcool, jugées inséparables. Une telle relation est démentie par des abstinents complets d’alcool, qui peuvent pourtant avoir le sens et le goût de la fête. Elle est démentie aussi par les adeptes de la religion islamique dont les fêtes se déroulent sans alcool.

Le degré alcoolique des bières et le volume de leurs cannettes s’accroissent régulièrement. Le degré alcoolique des vins s’envole lui aussi (avec des Côtes du Rhône communément à 14°5). Il faut revenir sur cette inflation, en taxant davantage les boissons au prorata de leur volume et de leur degré alcoolique. Il faut rappeler que chaque verre standard apporte en moyenne 10 grammes d’alcool pur.

L’interdiction de la vente d’alcool aux mineurs doit être mieux respectée, et prolongée par l’interdiction faite aux mineurs de transporter des boissons alcooliques.

L’infirmière du collège ou du lycée doit être en mesure de pratiquer le dosage sommaire de l’alcool dans l’air expiré par un élève, à la demande d’un professeur constatant des troubles du comportement ; un résultat positif sera communiqué aux parents de l’élève, au médecin scolaire et au directeur de l’établissement.   

Le « champomy », dont le degré alcoolique doit être inférieur à 1°2 (moins de 12 g d’alcool pur par litre) pour justifier l’appellation de « boisson non alcoolique » (comme certaines bières) n’est en fait pas rigoureusement dépourvu d’alcool. Dans l’agitation d’un après midi de jeux et de danses, le gamin qui « siffle » sa bouteille de « Champo » boit l’équivalent d’un verre de vin standard. Le « Champo » installe très tôt chez l’enfant l’idée qu’à la fête doit être associé quelque chose qui ressemble au champagne. Le même raisonnement peut être appliqué aux autres boissons dites « sans alcool », comme certaines bières.

Des informations répétées devraient expliquer aux jeunes les conséquences souvent malheureuses des alcoolisations aigües : Le coma, les vomissements avec régurgitations dans les voies respiratoires (syndrome de Mendelson, souvent létal), l’induction d’un alcoolisme ultérieur ; les effets neurotoxiques, la désinhibition dangereuse pour soi comme pour autrui…

Forçant les oppositions des alcooliers, il importe d’intégrer une information et une prévention sur les dangers de l’alcool dans les programmes éducatifs, par une pédagogie précoce, étalée sur tout le cursus, depuis l’école primaire jusqu’au lycée (44% des élèves en classe de sixième ont déjà expérimenté l’alcool) ; cela en concerne les trois quarts (75%) en classe de troisième. Au collège, tous niveaux de classes confondus, six élèves sur dix déclarent avoir déjà consommé une boisson alcoolique et un sur dix a déjà connu une ivresse. Au lycée, l’usage de l’alcool tend à se généraliser, concernant neuf élèves de classe terminale sur dix (89%), tandis que près de la moitié des lycéens déclare avoir déjà été ivre. Les usages réguliers (10 fois au cours du mois) ont  plus que doublé entre la classe de seconde et celle de terminale (passant de 11% à 24,5%) et les alcoolisations ponctuelles importantes (le fait d’avoir bu 5 verres en une même occasion au cours du mois écoulé) passent de 36% en seconde à 52% en terminale. A l’université la fréquence des ivresses aigues s’envole et les comas alcooliques n’ont rien d’exceptionnel.

Les « happy hours », par une consommation d’alcool à un prix réduit, privilégiant les grands formats aux heures habituellement creuses des bars, devraient être interdites en raison de leur incitation à l’ivresse.

Des contrôles d’alcoolisation devraient être pratiqués, à la seule vue d’un comportement anormal dans l’espace public, même sans relation avec la conduite d’un véhicule ; les niveaux d’alcoolémie supérieurs à 0,50 g/L (soit 0,25 mg/L d’air expiré) devraient être verbalisés et une mise en cellule de dégrisement interviendrait pour des alcoolémies supérieures à 1g/L.

Les prix des alcools forts devraient atteindre des niveaux très dissuasifs. Le niveau des taxes devrait être revu considérablement à la hausse, leur montant actuel ne couvrant que 37% des soins des maladies engendrées par l’alcool.

Les contrôles routiers d’alcoolémie devraient être multipliés. Chez les titulaires depuis moins de trois ans d’un permis de conduire (moto ou auto) l’alcoolémie devrait être nulle, pour instaurer le principe du « boire ou conduire, il faut choisir », en espérant que l’abstinence  perdurera au-delà de cette période probatoire.

Tous les restaurants devraient proposer, outre les bouteilles et demi-bouteilles usuelles, du vin au verre et des pichets de volumes variés (125, 250 mL).

On sait désormais détecter l’importance et la durée de la consommation d’alcool d’une personne, par la mesure dans ses cheveux d’un produit de transformation métabolique de l’alcool, l’éthylglucuronide. Ce dosage pourrait être réalisé lors du recrutement pour l’exercice de certaines fonctions, ainsi qu’inopinément au cours de leur exercice.

La restitution d’un permis de conduire, après sa suppression pour état d’ivresse, devrait être conditionnée à la tempérance vérifiée par le dosage capillaire de l’éthylglucuronide,  ainsi qu’à la pose dans le véhicule de l’impétrant d’un dispositif empêchant le démarrage si, dans l’air qu’il expire, est décelé une imprégnation alcoolique. Un tel dispositif pourrait d’ailleurs être généralisé à tous les véhicules.

Les contrôles d’alcoolémie en milieu professionnel devraient être plus systématiques, dans les postes de sécurité en particulier et lors de la prise de poste d’activités requérant une parfaite lucidité.

Devraient être supprimés l’alcool dans les buvettes de stade, ainsi que les « troisièmes mi-temps » qui font suite aux manifestations sportives.

Devraient être effectivement interdits les bizutages, qui visaient  l’intégration à une culture, à un groupe, à l’exercice d’une tradition et qui se sont laissés dénaturer par des ivresses donnant lieu à des exactions intolérables.

 Doit être interdit aux alcooliers le don d’alcool pour des soirées estudiantines,  conçues comme une initiation aux ivresses.

Les boissons non alcooliques ou à faible degré alcoolique devraient être plus facilement  accessibles, à des prix plus attrayants que ceux des boissons alcooliques (par exemple jus d’orange vs. bières).

Une « nouvelle gastronomie » devrait être conçue pour être associée à des boissons non alcooliques. Cependant notre gastronomie nationale, mondialement appréciée, largement bâtie au contact des boissons alcooliques de leur terroir d’origine, mérite d’être respectée, tout comme la modération qu’implique cette permissivité.

Les personnels des cafés ne devraient plus servir de boissons alcooliques à des sujets présentant les prémices de l’ivresse. Le constat d’individus ivres à la sortie de ces établissements devrait aussi davantage engager la responsabilité des cafetiers.

Il convient d’agir contre la publicité pernicieuse réalisée par des viticulteurs et des consortiums alcooliers, publicité conçue pour donner aux jeunes le goût du vin et des autres boissons alcooliques ; il convient d’interdire, par exemple, un livre sur la vigne, financé par le syndicat du vin, destiné aux élèves des petites classes, qui fait un panégyrique de la production du vin, en ne comportant aucune mention de la dangerosité de l’alcool. L’Etat doit être très attentif à la communication insidieuse du lobby alcoolier.

A la formule « l’abus d’alcool est dangereux » doit être substituée « la consommation d’alcool est dangereuse ».

Chez les femmes enceintes toute consommation d’alcool doit être exclue, afin de prémunir du syndrome d’alcoolisation fœtale, qui concerne encore 1 p 1000 des nouveau-nés ; un pictogramme qui le rappelle, apposé sur toute bouteille contenant une boisson alcoolique, doit enfin être parfaitement lisible.

              Chez les individus ayant une consommation excessive d’alcool, une prise en charge médicale est indispensable. Si, lors des consultations, les médecins généralistes s’enquièrent aisément de la consommation de tabac de leurs patients ils sont souvent inhibés pour aborder la question de leur consommation d’alcool. Cette pudeur malencontreuse doit être dépassée, afin d’en parler et de rappeler les niveaux de consommation tolérés : « pas plus de deux verres de vin par jour et pas tous les jours ».

Propositions du CNPERT : B – Prévenir l’intoxication tabagique des jeunes Français

L’Irlande, l’Australie et la Nouvelle-Zélande ont programmé l’éradication du tabac, s’accordant

un délai de 20 à 30 ans pour laisser aux uns le temps de s’en désintoxiquer et aux autres le temps d’en mourir. Une semblable détermination doit s’appliquer dès maintenant en France,  pour prévenir l’enrôlement de nouvelles jeunes recrues. Le Président Emmanuel Macron ambitionne de parvenir à une génération sans tabac en 2030, alors qu’actuellement un quart de nos concitoyens fument quotidiennement et que nos adolescents fument de plus en plus précocement. Cette ambition devrait constituer un impératif catégorique pour des politiciens attentifs à la longévité et à la qualité de vie de leurs électeurs.

En France, où le tabac tue chaque année 75.000 des nôtres (soit près de 10% des décès annuels), engendrant de multiples handicaps qui altèrent la qualité de vie des survivants et grèvent le budget de la sécurité sociale ; la lutte anti-tabagique doit être érigée en une grande cause nationale.

Un programme d’éducation civique sanitaire doit être mis en oeuvre dès l’école primaire, mettant en place une prévention précoce, imprimant plusieurs recommandations dans l’esprit très réceptif des enfants. Ultérieurement il faudra renforcer cette prévention en s’appuyant sur les neurosciences, l’épidémiologie, la clinique.

Il faut marteler que le tabac est le seul produit en vente libre qui tue, à plus ou moins long terme, un sur deux de ses consommateurs ; que l’espérance de vie d’un fumeur est réduite en moyenne de vingt à vingt-cinq ans ; que le tabac est la première cause de mort évitable ; qu’il tue chaque jour 205 Français, soit 23 fois plus que la route ; qu’avant de tuer, et même sans tuer, il altère à des degrés divers la qualité de vie des fumeurs. Quand le fumeur invétéré fume sa nième cigarette de la journée, s’il en ressent encore un peu de plaisir, celui-ci est très faible, relativement aux risques nombreux qu’il encourt. On dénombre 13 millions de fumeurs quotidiens ; 8% des collégiens de classe de sixième l’ont expérimenté ; leur nombre a presque quintuplé en classe de troisième (38%). C’est surtout entre les classes de cinquième et de quatrième que s’accélère la diffusion du tabagisme, qui passe de 14% à 26%. Cette diffusion s’accroît lors du passage au lycée, avec une expérimentation de 53%. En terminale 22% des élèves fument quotidiennement. Ce chiffre rejoint la moyenne nationale, ce qui montre bien que la prévention doit intervenir très en amont.

Plusieurs mesures législatives ou réglementaires indiquées ci-dessous doivent être prises et celles déjà prises doivent être réellement appliquées :

– intégrer une information et une prévention sur les dangers du tabagisme dans les programmes éducatifs, par une pédagogie précoce, étalée sur tout le cursus, depuis l’école primaire jusqu’au lycée (50% des élèves en classe de troisième ont déjà fumé) ;

               – accroître le prix du tabac pour qu’il atteigne un niveau dissuasif et même prohibitif pour les ressources usuelles des adolescents ; faire en sorte qu’il ne coûte plus au budget de la nation, son niveau de taxation actuelle ne couvrant que 40% du coût des soins engendrés par sa consommation ; aussi son prix actuel devrait-il être plus que doublé ;

               – faire scrupuleusement respecter l’interdiction de la vente aux mineurs par les buralistes ; verbaliser les contrevenants qui, en cas de récidive, pourraient être privés de leur licence. Plus de soixante-dix pour cent des lycéens fumeurs quotidiens déclarent acheter eux-mêmes leurs cigarettes chez un buraliste ;

               – prolonger la durée du séjour quotidien des élèves dans les lycées et collèges ; les intercours n’ayant plus lieu à l’extérieur, l’intervalle entre deux cigarettes successives s’en trouvera ainsi allongé ;

               -instaurer les facultés sans tabac, avec interdiction de fumer dans leur enceinte et, si possible, à l’entour ;

               – instaurer les hôpitaux sans tabac, tant pour les patients que pour les personnels. Dans le processus d’accréditation périodique de ces établissements de santé les actions déployées à l’encontre du tabac devront être particulièrement considérées ;  

               – faire respecter l’interdiction du tabac dans tous les lieux publics ;

               – mener la guerre aux jets de mégots (chaque année la ville de Paris collecte 350 tonnes de mégots), en verbalisant les contrevenants comme cela est prévu par la réglementation (68 euros) ; certaines villes ont institué des amendes plus dissuasives (450 euros à Nice) ;

               – interdire aux mineurs de fumer dans l’espace public, avec des contraventions acquittées par leurs parents, à qui un fascicule serait remis. Intitulé « Donner la vie impose sa protection ultérieure », ce livret rappellerait les risques sanitaires que fait encourir le tabac ;

               -interdire la vente de recharges de cigarettes électroniques associant à la nicotine des saveurs et des parfums destinés à rendre captifs les jeunes utilisateurs ;

               – interdire la vente de cigarettes électroniques et de leurs recharges aux mineurs ;

               -le service national de la jeunesse qui se met en place (à l’opposé de l’ancien service militaire qui a précipité dans le tabagisme une forte proportion de ses appelés) doit être aussi mis à profit pour détourner les jeunes recrues des drogues et des toxicomanies ;

               – doter les laboratoires de biologie des collèges et des lycées, ainsi que les clubs sportifs, d’appareils de mesure de l’oxyde de carbone (CO) exhalé pour détecter le tabagisme et expliciter les méfaits liés à ce CO ;

               – annihiler les menées de l’industrie du tabac qui, de longue date, associe cette drogue à des images valorisantes ; on y substituera l ‘énumération de ses multiples méfaits, insistant sur les modifications de la voix, du teint, la mauvaise haleine, la baisse des performances sportives, les défaillances de l’érection masculine, les perturbations de la grossesse et les déficiences des nourrissons qui naîtront, les risques cardio-vasculaires (infarctus du myocarde, artérites, accidents vasculaires cérébraux) ;

aggraver le caractère triste du paquet neutre et ses images dissuasives fortes ;

               – demander à des malades atteints d’un cancer du larynx ou des bronches, à un artéritique amputé d’une jambe, à une victime d’une broncho-pneumopathie obstructive (BPCO), d’exprimer publiquement leurs plaintes, leurs regrets, leurs recommandations ;

               – renforcer les propositions d’aide au sevrage tabagique en associant, pour épauler l’action des médecins généralistes, d’autres professionnels de santé (pharmaciens, infirmiers, kinésithérapeutes..) et assurer le suivi des patients engagés dans un processus de sevrage ;

– améliorer la prise en charge par l’Assurance maladie des diverses modalités thérapeutiques au service du sevrage et de son maintien.

Prochain Article : C – Agir contre l’alcoolisation de nos concitoyens, et en particulier des plus jeunes le 21 Juin

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