Le syndrome d’alcoolisation fœtale regroupe un ensemble de pathologies liées à une consommation d’alcool pendant la grossesse : plus la consommation est importante plus le risque est élevé. Sa prévention repose sur le message « zéro alcool pendant la grossesse » mais une étude vient de démontrer que chez les souris mâles, la consommation d’alcool dans les semaines qui précèdent la conception affecterait la transcription de gènes importants pour le développement du fœtus. Les chercheurs invitent donc les futurs pères à ne pas boire d’alcool pendant cette période.

 Alexandra Bresson

Exposition prénatale à l'alcool : les pères auraient aussi une part de responsabilité

Ainsi, le Pr Claude Robert fait remarquer que la communauté scientifique a « longtemps cru que la réinitialisation du génome qui survient après la fécondation de l’ovule faisait en sorte que la contribution du père se limitait à fournir sa part de l’ADN. Conséquemment, on croyait que tout le développement fœtal dépendait entièrement de l’environnement maternel. De plus en plus d’études, dont la nôtre, montrent que les habitudes de vie des pères ont une influence sur le développement fœtal. »

Fort de ce constat, les chercheurs recommandent aux personnes qui projettent d’avoir un enfant de bien tenir compte du fait qu’il est établi que la spermatogenèse (processus de développement des spermatozoïdes) s’étale sur un peu plus de deux mois. De fait, ce qui se passe pendant cette période cruciale peut affecter les spermatozoïdes. L’équipe scientifique recommande donc en guise de conclusions, que « dans un processus de planification familiale, ce serait une bonne pratique que les hommes limitent leur consommation d’alcool pendant les deux mois qui précèdent la conception. »

A noter qu’il n’y a pas à proprement parler de traitement du syndrome d’alcoolisation fœtal. Les traitements seront en lien avec les troubles neuro développementaux ou les troubles du comportement de l’enfant (dyslexie, dyscalculie, troubles de l’attention avec hyperactivité, troubles autistiques, etc.). En outre, si dans sa forme complète le diagnostic est possible dès la naissance, le lien entre les troubles et l’exposition à l’alcool est souvent ignoré dans les formes incomplètes.

Comme l’expliquent les Hospices Civils de Lyon (HCL), il faut également que la consommation d’alcool pendant la grossesse soit connue pour établir le diagnostic. « Quand les consommations d’alcool pendant la grossesse sont connues et le risque avéré, le suivi rapproché de l’enfant est primordial pour dépister d’éventuels troubles tôt. Cela permet une prise en charge précoce et un meilleur devenir pour l’enfant. », indique l’organisme. A noter que le gouvernement estime qu’un enfant sur 100 souffre ou souffrira de troubles causés par l’alcoolisation fœtale, et qu’un enfant sur 1000 naît avec un syndrome d’alcoolisation fœtale.

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