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Top 10 des drogues les plus puissantes et dangereuses au monde

Nick Olaizola Par Nick Olaizola 20 août 2023

Vous avez été probablement exposé à une forme de drogue durant votre existence (théine, caféine, nicotine, etc.). Mais certaines drogues sont si dévastatrices que rien que d’entendre leur nom pourrait- vous faire frissonner. 

Top 10 des drogues les plus puissantes et dangereuses au monde

Notons que ce classement est à prendre avec des pincettes, car les effets et les classifications peuvent varier en fonction de nombreux facteurs. Citons essentiellement la dose, la pureté, l’individu et la manière dont la drogue est consommée. Pour l’occasion, ce Top 10 des drogues les plus puissantes et dangereuses au monde est principalement basé sur le critère de toxicité, de dépendance et l’appréciation sociale. 

10 – Le champignon magique – Psilocybe cubensis

Bien que considérés comme moins dangereux que les autres drogues telles que les opiacés synthétiques, certains champions hallucinogènes sont particulièrement puissants en termes considérés comme puissants en termes d’effets psychédéliques. Le psilocybe cubensis, aussi connu sous le nom de « champignon magique », peut provoquer des expériences visuelles anormales, telles que des couleurs vives, des motifs géométriques et des distorsions perceptuelles.

En tant que puissant hallucinogène, il peut engendrer de l’anxiété, de la paranoïa, voire des crises de panique. Cela peut conduire à une altération du jugement et de la perception du danger, et donc à des décisions risquées.

Cette drogue est également liée à des risques psychologiques. En effet, les personnes prédisposées à des troubles mentaux tels que la schizophrénie peuvent voir leurs symptômes exacerbés par l’utilisation de champignons hallucinogènes.

Le champignon magique - Psilocybe cubensis

9 – La drogue du zombie – Xylazine

Cette drogue a récemment été à l’origine d’images terrifiantes ayant fait le tour des médias sociaux. Les vidéos montrent des cités macabres où les gens se comportent littéralement comme des zombies sous l’effet de la substance. Une fois injectée, elle peut causer de la somnolence, un ralentissement de la respiration ou du rythme cardiaque, des lésions cutanées plus ou moins graves, etc.

La xylazine est à l’origine utilisée comme un sédatif pour animaux, dont les chevaux. Son usage a ensuite été détourné à des fins récréatives. Elle est notamment utilisée pour servir d’agent de coupe avec d’autres drogues comme le Fentanyl. 

Actuellement, la xylazine est considérée comme « menace émergente » aux États-Unis. Le nombre de décès par overdose a dangereusement augmenté ces dernières années. Un reportage de Le Point a d’ailleurs relaté que cette drogue a récemment été repérée en France

8 – L’héroïne – Acétomorphine

L’héroïne est l’une des drogues qui tuent le plus au monde par overdose. En effet, L’overdose d’héroïne constitue un risque majeur. Les doses varient en pureté, et il est difficile pour les personnes qui en consomment de connaître la concentration réelle de la drogue. Une surdose d’héroïne peut entraîner une dépression respiratoire grave, une perte de conscience et la mort.

De plus, c’est un opiacé très addictif. Elle peut provoquer une dépendance physique et mentale sévère. Outre les effets mentaux et psychologiques, les problèmes sociaux et personnels, l’héroine peut provoquer des soucis de santé graves tels que des infections, des maladies cardiaques, des problèmes pulmonaires et des lésions hépatiques. L’injection d’héroïne peut également augmenter le risque d’infections transmises par le sang, telles que le VIH et l’hépatite C.

 L’héroïne - Acétomorphine

7 – La cocaïne – Benzoylecgonine

La cocaïne est un stimulant puissant qui peut engendrer de graves problèmes cardiaques, respiratoires, mentaux et psychologiques. La dépendance s’installe rapidement. De plus, le risque d’overdose avec cet alcaloïde tropanique extrait de la feuille de coca est particulièrement élevé. La cocaïne est également associée à des dommages nasaux et des comportements à risque, des conséquences sociales et professionnelles négatives, ainsi que des implications légales. 

Une étude post mortem de sang et d’urine a d’ailleurs été réalisée sur près de 2500 corps. Parmi 668 cas de mort subite, les résultats ont révélé 21 décès imputables à une addiction à la cocaïne. C’étaient tous des hommes, âgés de 27 à 42 ans. Les causes des décès étaient essentiellement cardiovasculaires (62%) et cérébrovasculaires (14%) principalement.

La cocaïne - Benzoylecgonine

6 – Le crystal meth – Méthamphétamine 

Stimulant hautement addictif, cette drogue synthétique est hautement dangereuse. Elle peut causer des problèmes cardiaques, dentaires, cérébraux et psychotiques. Le crystal meth est également associé à des risques d’overdose. Les conséquences négatives s’étendent aux relations, à la vie professionnelle et sociale.

La méthamphétamine crée rapidement un état d’euphorie semblable à celui procuré par la cocaïne, mais plus prolongé. Il provoque une augmentation de l’éveil et de la vigilance, une impression de grande confiance en soi, une meilleure humeur ainsi qu’une amélioration des capacités sociales. On l’appelle aussi “drogue du travail” puisque le sujet n’a plus ni appétit, ni ennui, ni sommeil. 

Le crystal meth - Méthamphétamine 

Anecdote : Pour la petite histoire, pendant la Seconde Guerre mondiale, le régime nazi allemand a été impliqué dans la production et la distribution de méthamphétamine à des fins militaires. Les nazis ont développé une version de la méthamphétamine appelée « Pervitin » pour stimuler les troupes et les maintenir éveillées et alertes pendant de longues périodes de combats et de marches.

5 – L’ecstasy – Méthylènedioxyméthamphétamine (MDMA)

Également connue sous le nom d’ecstasy, cette puissante drogue synthétique est souvent associée aux contextes de la fête et des festivals en raison de ses effets stimulants et empathogènes. Toutefois, le MDMA peut causer des effets secondaires graves. Il s’agit notamment de problèmes cardiaques, d’une surchauffe corporelle, de dommages aux reins et de troubles mentaux. 

Cette drogue représente des risques accrus de surdose. Le fait est que le contenu des comprimés peut être incertain. La variabilité des pilules sur le marché illicite ajoute à l’incertitude des effets et des risques. Elle est aussi addictive. Le taux de décès liés à cette drogue est stable. Par contre, le MDMA a été cité comme produit posant le plus de problèmes par 1300 personnes prises en charge dans les CSAPA, en 2016.

L’extasy - Méthylènedioxyméthamphétamine (MDMA)

4 – Le crack

Le crack est une forme cristallisée hautement concentrée de cocaïne. C’est un stimulant extrêmement puissant et addictif. Le nom « crack » vient du bruit de craquement caractéristique que les cristaux émettent lorsqu’ils sont chauffés. 

En raison de sa nature hautement concentrée et de la méthode de consommation, le crack est souvent associé à un risque élevé de dépendance rapide et à des problèmes de santé graves. Les effets secondaires négatifs peuvent inclure des problèmes cardiaques, respiratoires, neurologiques et psychologiques.

3 – La drogue crocodile ou krokodil – Désomorphine

La mort peut survenir dès la première injection de désomorphine. Dans tous les cas, la durée de vie moyenne du sujet est de deux ans après la première consommation. Cette drogue a particulièrement fait des ravages et Russie et en Sibérie. Son nom vient du fait que la peau prend l’aspect de celle du crocodile à cause de la nécrose irréversible qui s’installe à partir du point d’injection. Par la suite, des plaques apparaissent sur le corps. Elles deviennent grises puis vertes. L’amputation est souvent la meilleure option pour sauver la personne. 

Il s’agit d’un dérivé de la morphine, une drogue synthétique fabriquée à partir d’ingrédients dangereux et toxiques. Accessible à bon marché, la substance provoque les mêmes effets que la morphine. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle certains l’appellent “héroïne des pauvres”. Initialement conçue comme antidouleur, cette substance n’a pas été réellement exploitée dans le milieu médical en raison de la dépendance accrue qu’elle provoque. Ainsi, elle a été abandonnée en 1981 à cause de ses effets secondaires et addictifs. 

2 – Le fentanyl

Le fentanyl est un analgésique synthétique extrêmement puissant. On estime qu’il est jusqu’à 100 fois plus puissant que la morphine. Une petite quantité peut être mortelle. Les décès sont la plupart du temps liés à une dépression respiratoire, qui peut conduire à l’arrêt respiratoire. 

Les effets immédiats du fentanyl sont essentiellement le soulagement de la douleur, l’euphorie et la sédation. 

En raison de sa puissance, il y a un risque très élevé d’overdose. Il y a aussi le fait que le fentanyl est parfois mélangé avec d’autres drogues, comme l’héroïne ou la cocaïne… Les consommateurs peuvent alors être exposés la substance sans le savoir, ce qui augmente les risques d’overdose.

Le fentanyl

1 – Le carfentanil

Le carfentanil appartient à la même classe de médicaments que le fentanyl, mais il est encore plus puissant que ce dernier. C’est décidément la plus forte des drogues. Plus précisément, des études ont montré qu’il est 10 000 fois plus toxique que la morphine, 4 000 fois plus toxique que l’héroïne et 100 fois plus toxique que le fentanyl. 

Source

Quand héroïne et cocaïne étaient vues comme « bonnes pour la santé »

Quand la cocaïne était recommandée contre le mal de dents des enfants (en 1885).

Publié: 13 août 2023

auteurs

  1. Francisco López-Muñoz Profesor Titular de Farmacología y Vicerrector de Investigación y Ciencia, Universidad Camilo José Cela
  2. Cecilio Álamo González Catedrático Universitario de Farmacología, Universidad de Alcalá

Universidad de Alcalá et Universidad Camilo José Cela apportent des fonds en tant que membres fondateurs de The Conversation ES.


Bon nombre des drogues dont on abuse actuellement ont commencé leur carrière en tant que médicaments « extrêmement utiles » et bénéfiques. C’est le cas de l’héroïne, de la cocaïne, du cannabis ou encore des amphétamines, entre autres.

Petit retour en arrière pour les plus fameuses substances, quand les usages étaient licites et même plébiscités. Quelles étaient donc leurs « vertus » ? CLIQUEZ ICI POUR LIRE LA SUITE

Cannabis, cocaïne, héroïne … les drogues seraient toujours plus faciles d’accès en Europe

Un rapport s’inquiète cette année de l’impact des dérivés du cannabis sur la santé publique.

Publié le 16-06-2023

FILE - European Monitoring Centre for Drugs and Drug Addiction Director Alexis Goosdeel addresses the media on the EU Drug Markets Report at EU Commission headquarters in Brussels on Tuesday, April 5, 2016. New harmful illicit drugs are inundating a flourishing market for traffickers amid violence and corruption hurting local communities across Europe, the EU's agency monitoring drugs and addiction said Friday, June 16, 2023 in a grim annual report. In 2022, 41 news drugs were reported for the first time by the agency. “I summarize this with the phrase: ”Everywhere, Everything, Everyone,” said the EMCDDA director, Alexis Goosdeel.(AP Photo/Geert Vanden Wijngaert, File)
Cannabis, cocaïne, héroïne … les drogues seraient toujours plus faciles d’accès en Europe ©Copyright 2023 The Associated Press. All rights reserved.

Cannabis, cocaïne, héroïne, mais aussi 41 nouvelles substances enregistrées… L’éventail et la disponibilité des drogues continue de s’élargir en Europe, tout comme leur production, prévient vendredi l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (EMCDDA) dans son rapport annuel.

« Je résumerai cette situation ainsi: Everywhere, Everything, Everyone (Partout, tout, tous, NDLR). Les drogues illicites classiques sont désormais largement accessibles tandis que de nouvelles substances à forte teneur en principe actif continuent d’apparaître », analyse Alexis Goosdeel, le directeur de l’observatoire, cité dans un communiqué.

Le Belge insiste notamment sur la nécessité de renforcer les capacités d’analyse médico-légale et toxicologique et les campagnes de sensibilisation.

Le rapport s’inquiète de la large gamme de substances psychoactives disponibles, qui présentent souvent une teneur en principe actif et une pureté élevées.

Comme depuis plusieurs années, la cocaïne produite en Amérique du Sud déferle toujours plus sur le Vieux continent, arrivant en grandes quantités par ses ports dissimulée dans des conteneurs maritimes, avec un total de 303 tonnes saisies en 2021.

Les données préliminaires montrent qu’en 2021, une quantité record de 303 tonnes de cocaïne a été saisie par les États membres de l’UE. La Belgique (96 tonnes), les Pays-Bas (72 tonnes), qui possèdent avec Anvers et Rotterdam les deux plus grands ports maritimes d’Europe, contribuaient pour près de 75 % de la quantité totale saisie.

Les données suggèrent que les groupes criminels organisés ciblent également davantage de plus petits ports situés dans d’autres pays de l’UE, ainsi que dans les pays limitrophes, souligne l’observatoire.

De l’avis-même des autorités, seule une infime partie du volume de la cocaïne importée en Europe est saisie par les forces de l’ordre.

Le rapport de l’EMCDDA s’alarme aussi de l’apparition d’ateliers de fabrication de cocaïne sur le territoire européen: 34 laboratoires y ont été démantelés en 2021 (contre 23 en 2020).

La cocaïne est le stimulant illicite le plus plébiscité en Europe, consommée par 3,7 millions d’adultes (15-64 ans) l’an dernier.

Elle reste loin derrière le cannabis, la première drogue consommée par plus de 22 millions d’adultes européens en 2022.

Le rapport s’inquiète cette année de l’impact des dérivés du cannabis sur la santé publique.

C’est le cas de l’hexahydrocannabinol (HHC), que l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a classé cette semaine sur la liste des produits stupéfiants et interdit à la vente en France.

Le HHC est devenu le premier cannabinoïde semi-synthétique signalé dans l’UE: il a été détecté dans les deux tiers de ses Etats membres et il est vendu dans certains pays de l’UE comme une alternative « légale » au cannabis.

Environ un million d’Européens ont par ailleurs consommé des opioïdes en 2021, selon l’EMCDDA. L’héroïne reste l’opioïde illicite le plus couramment consommé et sa disponibilité est élevée.

Les quantités d’héroïne saisies ont plus que doublé en 2021 pour atteindre 9,5 tonnes dans l’UE, ainsi qu’un record de 22,2 tonnes dans la seule Turquie. La quasi-totalité de l’héroïne consommée en Europe provient d’Afghanistan, où les talibans ont annoncé l’interdiction de la culture du pavot à opium en avril 2022.

La guerre en Ukraine a perturbé la logistique de l’héroïne, qui rejoint l’Europe via l’Asie centrale, le Caucase et la mer Noire. Sa disponibilité en Ukraine a ainsi diminué, et favorisé l’utilisation de nouvelles routes.

Contrairement à l’Amérique du Nord, les nouveaux opioïdes de synthèse (par exemple les produits dérivés du fentanyl et les nitazènes) jouent encore un rôle relativement faible sur l’ensemble du marché européen des drogues, bien qu’ils constituent déjà un problème important dans certains pays.

Aux Pays-Bas, les autorités signalent une hausse de la consommation de la kétamine, un anesthésique et analgésique détourné à des fins récréatives, notamment chez les jeunes lors des soirées techno. Les saisies en Europe sont stables depuis plusieurs années (plus d’une tonne).

Le rapport fait également le point sur les nouvelles substances psychoactives (NSP). En 2022, 41 nouvelles drogues ont été signalées pour la première fois sur le Vieux continent, portant le nombre total des nouvelles substances psychoactives surveillées par l’EMCDDA à 930.

Source

Tableau descriptif des drogues

Cliquez ici pour lire l’article

Le tableau descriptif des drogues est un outil de référence sur les drogues illicites et leurs effets néfastes. Créé grâce à la collaboration de la GRC, de la Sûreté du Québec, de l’Association canadienne des chefs de police et de Santé Canada, ce tableau présente les différents types de drogue ainsi que les noms couramment utilisés pour les désigner, leurs effets et les façons de les consommer et de les détecter.

Champignon


Champignon magique (psilocybine)

(Mush, magic mushroom)

Cocaïne


Poudre crystalline

(Coke, coca, coco, neige, poudre, charlie, dust, snow flake)


Roches

(Crack, freebase, roche)

Héroïne


Héroïne
(Smack, hard stuff, horse, junk, point)

Drogues de synthèse

Méthamphétamine


Comprimés

(Speed, peach, pink, peanut, bonbon, vitesse, pilule)


Fins cristaux

(Crystal meth, ice, crank, glass, tina)


Poudre

(Meth, chalk)

Ecstasy


Ecstasy

(E, XTC, X, pilule, peanut, extase, dove, love drug)

LSD


LSD (Buvard)

(Acid, Acid Cap, Blotter, Micro, Microdots, Bull’s Eye, Big D)


LSD (Comprimés)

(Acid, Acid Cap, Blotter, Micro, Microdots, Bull’s Eye, Big D)

GHB


GHB

(GH, jus, ecstasy liquide, drogue du viol)

PCP


PCP (Comprimés)

(Mescaline, mess, horse, angel dust, TH)


PCP (Poudre)

(Mescaline, mess, horse, angel dust, TH)

Kétamine


Kétamine (Comprimés)

(Spécial K, vitamine K, ket, ketty)


Kétamine (Liquide)

(Spécial K, vitamine K, ket, ketty)


Kétamine (Poudre)

(Spécial K, vitamine K, ket, ketty)

En collaboration avec la Gendarmerie royale du Canada, la Sûreté du Québec, l’Association canadienne des chefs de police, et Santé Canada.

Cocaïne, cannabis, alcool, héroïne, tabac, ecstasy… Que font ces drogues sur le cerveau ?

Ce week-end, en lisant une interview de l’écrivain Frédéric Beigbeder dans Le Figaro, où il affirmait, je le cite, que lui, l’« homme blanc hétéro de plus de 50 ans » était victime du racisme quatre fois, je me suis dit que le cerveau de l’ex-gandin des lettres françaises était encore perturbé par les nombreuses drogues qu’il avait consommées au cours de sa vie de noceur…

Quoi qu’il en soit, la drogue est une substance psychotrope ou psychoactive qui perturbe le fonctionnement du système nerveux central ou qui modifie les états de conscience.

Nous verrons précisément comment les drogues agissent sur le cerveau, qu’il s’agisse de l’alcool, du cannabis, de la cocaïne, de l’héroïne, de l’ecstasy et de toutes les nouvelles drogues de synthèses comme la 3-MMC.

Comment toutes ces drogues fonctionnent-elles sur le corps ? Quels sont les dégâts qu’elles procurent, à court, moyen ou long terme ? Pourquoi est-il criminel de prendre de la drogue au volant ?

Et puis nous verrons pourquoi les jeunes sont particulièrement vulnérables aux effets de la drogue.

Des drogues licites et illicites, dangereuses

Philippe Batel, psychiatre addictologue, explique ce qu’est une drogue : c’est un produit qui va modifier non seulement l’état de conscience, mais qui va aussi avoir par son action psychotrope un impact sur les émotions, sur la mémoire, sur les cognitions et sur le sentiment d’être soi. La plupart des usagers de drogues vont les utiliser pour augmenter, booster ou modifier ces aspects.

Dans de nombreuses cultures à travers le monde, depuis la plus haute antiquité et peut-être avant, l’être humain a recherché la perte de contrôle de ses pensées, de ses actions, en prenant des substances psychoactives qui déconnectent du réel et laissent parfois des souvenirs sensoriels extraordinaires. C’est le cas avec les substances hallucinogènes qui existent depuis des millénaires.

Philippe Batel s’étonne de la fracture actuellement entre drogue licite et drogue illicite, qui n’a aucun sens pour les médecins et pour les soignants et devrait n’en avoir aucun pour les usagers également. En effet, il explique que quand on demande aux experts de classer les drogues – dont l’alcool, le tabac, la cocaïne, l’héroïne, le cannabis, le LSD, les champignons hallucinogènes –, les plus dangereuses sont les drogues licites, à savoir l’alcool en premier, et le tabac également dans le haut du classement.

Les médecins ne font pas la distinction entre drogues dures et drogues douces. L’alcool, par les dégâts qu’il cause, pourrait par exemple être qualifié de drogue dure.

Comment les drogues agissent ?

Le plaisir est au cœur de la prise de drogue. Le docteur Julien Azuar, addictologue, explique pourquoi on peut tomber dans cet engrenage destructeur : « Au fur et à mesure, ça se transforme, c’est ce qu’on appelle le renforcement positif. Donc on prend la drogue pour un certain effet. Et puis quand on la prend, en effet, ça fait cet effet, mais au fur et à mesure, ça disparaît au profit d’un renforcement qu’on appelle négatif. On est plutôt mal quand on ne prend pas la substance et donc moins mal quand on la prend. Donc, on bascule d’un mécanisme vers l’autre qui entraîne la maladie parce que la consommation n’est pas une maladie, c’est l’addiction qui est le trouble de l’usage, qui est une maladie. »

Philippe Batel explique comment on tombe dans l’héroïne et pourquoi on y reste : « Les héroïnomanes vous le racontent parfaitement. Il y a l’extase de la première prise avec la défonce absolue et puis le parcours terrible de courir derrière ce souvenir extraordinaire, logé dans une partie particulière du cerveau. Il y a une course effrénée vers quelque chose qui ne vient pas et c’est en cela que les addictions, c’est une maladie qui est déraisonnable et qui, très rapidement, est absurde. Car, pourquoi continuer à pourrir son existence et très souvent celle des autres alors que le bénéfice attendu, l’effet, n’est plus là. »

Julien Azuar précise les différents types de risques : « Quand on parle de dangerosité physique, on parle de dangerosité aiguë ou chronique. Un champion toutes catégories en pathologies chroniques, c’est vraiment l’alcool qui va notamment détruire les neurones au fur et à mesure. La cocaïne, les risques aigus sont importants. Comme ça crée une vasoconstriction par exemple, on peut avoir un infarctus du myocarde ou un accident vasculaire cérébral. »

Pourquoi devient-on addict ?

Selon le docteur Batel, « L’idée globale qui a longtemps prévalu dans la psychiatrie et l’abord psychiatrique des addictions, c’est qu’il fallait une souffrance originelle pour pouvoir s’engager sur cette route glissante et pentue de l’addiction. En fait pas du tout. Initialement, pourquoi prendre de la cocaïne ? Pour avoir le sentiment d’être beaucoup plus performant, ce qui, en règle générale, n’est pas du tout le cas. Pourquoi on prend des drogues en pathogène comme l’ecstasy ou la 3-MMC ? C’est avec l’idée d’être plus proche des autres. Il n’y a pas, en regard de chaque recherche de plaisir, une souffrance. Et ça, c’est juste essentiel. »

Certains sont d’emblée attirés vers les drogues, quand d’autres pas du tout. Il y a des facteurs génétiques et des facteurs environnementaux, mais aussi des facteurs sociétaux. Et tous ces facteurs vont faire qu’on va être plus ou moins à risque de développer une dépendance aussi.

On ne le rappelle jamais assez : zéro drogue et zéro alcool quand on prend le volant. Un numéro utile pour vous ou vos proches Drogues Info Service au 0 800 23 13 13 ou sur le site drogueinfoservice.fr

Invités

Dr Julien Azuar, docteur en médecine généraliste et addictologue spécialiste dans les troubles liés à l’usage d’alcool et de substances. Il est également praticien hospitalier dans le service de Médecine Addictologique de l’hôpital Fernand Widal (Groupe Hospitalier Lariboisière – Fernand Widal, Saint Louis, Paris).

Pr Bernard Sablonnière, médecin biologiste, chercheur en neurobiologie et Professeur de Biochimie et de Biologie moléculaire à la Faculté de Médecine de Lille. Responsable d’un laboratoire de Neurobiologie au Centre de Biologie et Pathologie du Centre Hospitalier Régional et Universitaire de Lille, il coordonne une équipe de chercheurs généticiens, sur le thème des Maladies neurodégénératives et la mort neuronale à l’INSERM.
Il est l’auteur d’un grand nombre d’ouvrages, dont La Chimie des sentiments (Odile Jacob, 2015), Le Cerveau : Les clés de son développement et de sa longévité (Odile Jacob, 2015) et Les nouveaux territoires du cerveau (Odile Jacob, 2016). Il mène également une activité de vulgarisateur pour le grand public auprès des médias. Le 15 mars dernier est paru La Chimie des odeurs, des saveurs et du plaisir (Odile Jacob, 2023).

Philippe Batel, psychiatre addictologue. Il a dirigé le service d’alcoologie de l’hôpital Beaujon (Clichy) et a été en charge de la coordination et de la direction médicale de l’Institut Médical Spécialisé Montévidéo (anciennement Clinique Montévidéo, première clinique privée spécialisée dans le traitement des addictions en France). Il est désormais praticien hospitalier au Centre d’addictologie de la Charente, au sein du Centre Hospitalier Camille Claudel. Il préside l’ARMA (Association pour la recherche des maladies alcooliques).

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Drogues : les consommateurs sont plus à risque de développer une fibrillation auriculaire

Les effets délétères des drogues sur la santé sont bien connus. Néanmoins, les scientifiques continuent de les étudier. Une équipe de chercheurs de l’Université de Californie aux Etats-Unis vient de découvrir un risque de fibrillation auriculaire (FA) augmenté chez les consommateurs de cannabis, de cocaïne, d’héroïne mais aussi d’opiacés.

Sommaire

  1. Une étude sur plus de 23 millions de personnes
  2. Plus la drogue est dure, plus le risque de fibrillation augmente
  3. Qu’est ce que la fibrillation auriculaire ?
  4. Des études complémentaires sont nécessaires

Les drogues, qu’elles soient considérées comme « douces » ou « dures » ou qu’elles soient légales (comme les médicaments opiacés) ont toutes des effets néfastes sur la santé. Elles sont néanmoins considérées comme telles car certaines semblent effectivement plus destructrices que d’autres, pour l’organisme.

Une étude sur plus de 23 millions de personnes

Pour étudier les effets du cannabis, de la cocaïne, de l’héroïne et des opiacés sur le système cardio-vasculaire, les chercheurs ont examiné le risque d’arythmie cardiaque chez les utilisateurs de ces drogues.

Ils ont pour cela analysé les données de chaque admission à l’hôpital et de chaque visite dans les établissements chirurgicaux ambulatoires et les services d’urgence en Californie de 2005 à 2015, recueillant des informations auprès d’un total de 23 millions de personnes.

Seule une fraction des patients inclus dans l’étude consommaient des drogues : 132 834 consommaient du cannabis, 98 271 consommaient de la méthamphétamine, 48 700 consommaient de la cocaïne et 10 032 consommaient des opiacés.

Plus la drogue est dure, plus le risque de fibrillation augmente

Résultats : les consommateurs de cannabis étaient 35 % plus susceptibles de recevoir un diagnostic de fibrillation auriculaire dans la décennie que les non-consommateurs. Les risques sont encore plus importants pour les personnes consommant de la cocaïne ou de l’héroïne/opioïdes avec respectivement 61 % et 74 % de risque de FA.

Qu’est ce que la fibrillation auriculaire ?

On parle de fibrillation auriculaire lorsque les cavités supérieures du cœur, ou les oreillettes, battent de manière chaotique et désynchronisée avec les cavités inférieures, ou ventricules, du cœur. La fibrillation auriculaire peut entraîner des AVC, une insuffisance cardiaque et d’autres complications sur le système cardio-vasculaire.

Pour l’auteur principal de ce travail, le Dr Gregory Marcus, professeur de médecine à l’UCSF au sein de la division de cardiologie, dont les conclusions ont été publiées dans la revue European Heart Journal, « il est fascinant de considérer que les substances inhalées se déplacent directement des poumons vers les veines pulmonaires, qui se vident dans l’oreillette gauche, et que les veines pulmonaires et l’oreillette gauche sont particulièrement importantes pour générer la FA ».

Des études complémentaires sont nécessaires

Interrogé sur cette étude, le Dr William Lowenstein, médecin interniste et Président de SOS Addictions salue ce travail : « C’est une volumineuse étude, très intéressante car elle concerne aussi bien les risques cardiovasculaires des médicaments légaux (opiodes) que ceux des substances illégales. C’est un premier pas nécessaire à l’information générale : ce n’est pas parce qu’une substance est interdite qu’il ne faut pas en étudier les risques physiques, en informer les usagers et envisager des stratégies de réduction des risques ».

Il apporte un bémol toutefois. Pour lui, « l’absence de précisions dans cette étude sur les doses responsables de FA ou la fréquence des consommations (occasionnelles ou chroniques, notamment pour la cocaïne) impose des études complémentaires pour élaborer des stratégies de réduction des risques ».

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Ce que l’addiction à l’héroïne ou à la cocaïne dégrade dans le cerveau

Repéré par Nina Pareja — 8 octobre 2022

Cela peut provoquer une diminution de la substance blanche et entrainer des difficultés à transmettre certaines informations.

Déficit de substance blanche. Image d'illustration. | Anna Shvets via Pexels 
Déficit de substance blanche. Image d’illustration. | Anna Shvets via Pexels

Temps de lecture: 2 min — Repéré sur The Independent

Selon une nouvelle étude, l’addiction à l’héroïne ou à la cocaïne est en partie due aux conséquences de ces substances sur le cerveau et en particulier parce qu’elles atteignent les capacités des parties de celui-ci à communiquer entre elles.

Le cerveau d’un addict contiendrait moins de substance blanche que celui d’une personne qui ne consomme pas de drogues. Or, c’est cette substance blanche qui permet de relier toutes les parties du cerveau entre elles et aide à transmettre les informations nécessaires à son bon fonctionnement.

Les chercheurs de l’école de médecine Icahn du Mount Sinai aux États-Unis, responsables de cette nouvelles recherche, avaient déjà constaté ces conséquences sur des rongeurs rendus addicts en laboratoire, c’est cependant la première fois qu’une étude est réalisée avec des toxicomanes.

L’habénula

Les universitaires américains ont étudié les liens entre le cortex préfrontal, partie du cerveau essentielle à la régulation des fonctions exécutives, à la prise de décision et l’habénula, région qui joue un rôle essentiel dans notre compréhension des risques et des récompenses d’une action.

Pour cette étude, les chercheurs ont réalisé des scanners afin d’examiner la différence entre les cerveaux de personnes saines avec celles d’addicts à la cocaïne ou l’héroïne. Même chez des personnes ayant arrêté récemment la prise de substance, la transmission entre le cortex préfrontal et l’habénula est altérée.

Le fait que le cerveau d’addicts à la cocaïne et à l’héroïne (respectivement stimulant et opioïdes) présente les mêmes perturbations suggère que cela pourrait être le cas pour l’addiction de manière générale, estime Sarah King, l’autrice principale de l’étude. Cela pourrait aussi signifier que certaines personnes ont des prédispositions à l’addiction ou la rechute selon l’état de fonctionnement de leur cerveau.

Elle ajoute que les chercheurs ont découvert que «la dégénération est plus importante chez les utilisateurs ayant consommé de la drogue pour la première fois à un jeune âge, ce qui pointe vers un rôle potentiel de ce circuit d’informations dans le développement de facteurs de risques de mortalité précoce.»

Ces résultats pourraient permettre de faire progresser la recherche en cours dans ce domaine en ciblant un circuit jusqu’ici inexploré chez l’homme, ce qui pourrait potentiellement faire l’objet d’un traitement personnalisé ou d’efforts de prévention, conclut l’étude.

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Drogue en Corse : « la toxicomanie, c’est une maladie, ce n’est pas un vice »

Écrit par Axelle Bouschon
Au centre Addictologies France de Bastia, la prise en charge des patients se décline ainsi en trois volets : social, médical, et psychologique.
Au centre Addictologies France de Bastia, la prise en charge des patients se décline ainsi en trois volets : social, médical, et psychologique. • © Axelle Bouschon / FTV

C’est un fléau chaque année plus présent sur l’île. Mais dont on parle peu. Nous vous proposons toute cette semaine une série d’enquêtes, à la rencontre de ceux qui luttent contre ce phénomène, de ceux qui consomment, mais aussi de ceux qui en vivent. 2ème épisode, aux côtés d’une association.

Il est 8h30, passants et voitures affluent à un rythme régulier, le long de la rue royale, à Bastia. Au rond-point de la résidence A Tramunta, en face du chemin menant à l’hôpital de Falconaja, le centre d’Addictions France ouvre ses portes, et se remplit au gré des arrivées des employés. Ce lundi 25, ils sont cinq et une stagiaire à travailler.

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