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juin 2023

Une perception plus efficace de l’amende sanctionnant la consommation de stupéfiants déclenche un tollé dans le monde des addicts et des addictologues.

Pr. Jean Costentin, Président du centre national de prévention d’études et de recherches sur les toxicomanies (CNPERT)

Le diable se cache aussi dans la réaction à certains faits mineurs, or c’est d’un fait mineur dont il s’agit ici. Comme l’avait pressenti notre CNPERT, l’amende forfaitaire de 200 € infligée à un individu pris en flagrant délit de possession ou de consommation de cannabis ou d’une autre drogue illicite, ne serait acquittée que dans 35% des cas.

Souvenons-nous qu’à l’origine (loi de décembre 1970) la peine qui pouvait être infligée pour ce délit était de 3.500 € d’amende, voire d’une année d’emprisonnement, avec inscription au casier judiciaire.

De démissions face à ce fléau à l’origine de réductions successives, on est arrivé à une simple amende de 200 € (réduite à 150 € pour un paiement extemporané), en solde de tout compte puisque, n’étant inscrite nulle part, sans la possibilité d’accroître son montant au prorata du nombre des récidives constatées (ce qui serait de la prévention). C’est ce que permettrait aisément, l’inscription extemporanée sur un fichier informatique, consultable par tout gendarme ou policier amené à dresser ce type de contravention.

Constatant que cette amende, quasi symbolique, n’est payée que par 35% des contrevenants, le Président de la République a demandé à son ministre de l’Intérieur, qu’une simplification (inspirée du prélèvement à la source) améliore son recouvrement ; soit en numéraire (mais hormis les dealers tout le monde ne se promène pas avec 200 € en poche) soit par carte bleue (que beaucoup prétendront alors ne pas posséder) ; avec mise en oeuvre « Avant l’août, foi d’animal, intérêt et principal ».

Cet effet d’annonce a l’apparence d’une manifestation d’autorité, mais c’est sans doute un coup d’épée dans l’eau, eu égard aux impédimentas que nous avons évoqués.

Cela suffit néanmoins pour déclencher, d’une façon totalement disproportionnée, le chœur des shootés, des cannabinophiles et des diverses amicales de « la drogue pour tous qui font feu de tout « pétard » pour p», ousser leur revendication permanente de légalisation du cannabis et des autres drogues illicites. Illico, ils mettent sur la plateforme de l’Assemblée nationale une pétition, signée par 18 de ces associations maléfiques.

Ils nous assurent pourtant (sans du tout nous rassurer), comme le CESE (comité économique, social et environnemental) que, bien sûr, la vente serait encadrée (promis, juré), interdite aux mineurs (évidemment) ; nous prenant pour des aveugles, amnésiques et sots que nous ne sommes pas.

Notre mémoire continue de nous faire déplorer la faillite de l’alcool (excepté pour les alcooliers) avec  les 4.500.000 sujets alcoolo-dépendants, dont 41.000 en décèdent chaque année ; ses nombreuses pathologies induites ; ses quelques centaines de milliers d’alcooliques, cassés, clochardisés ; la multiplication chez nos jeunes des ivresses aigües et des comas alcooliques issus des bitures expresses/binge drinking.

Continuons aussi à déplorer les 13.000.000 de fumeurs, incapables de se détacher de la nicotine ; dont 75.000 décèdent annuellement (1 ere cause des décès évitables ; seul produit du marché qui tue la moitié de ses consommateurs) ; les très nombreux estropiés qui obèrent les comptes sociaux et souffrent à différents degrés de perturbations de leur qualité de vie ; le fait que la majorité des buralistes ne respecte pas l’interdiction de la vente du tabac aux mineurs.

La « part du feu » indûment concédée dans notre Nation à l’alcool et au tabac étant beaucoup trop vaste, la seule attitude responsable est de la réduire, et en aucune façon de l’accroître, par une extension au cannabis et aux autres drogues illicites.

Rappelons que la toxicité d’un « joint » ou d’un « pétard » est six fois supérieure à celle d’une cigarette de tabac, et qu’avec le cannabis s’ajoute une toxicité psychique ravageuse.

Alors que le Président de la République a déclaré, lors de la journée nationale contre le cancer, que l’année 2032 devrait voir apparaître la première génération sans tabac, des députés de sa majorité  prônent la légalisation du cannabis préalable à celle de toutes les autres drogues ; d’autres élus d’opposition plus à gauche, les 18 associations toxicophiles qui pétitionnent sur la plateforme de l’Assemblée Nationale et dont les cris d’orfraie sont renforcés par ceux d’addictologues à contre-emploi, de drogués et d’insatiables Rapetous.

Au sein de cette association de mal fêtards, on constate la participation de la fédération d’addictologie. Cette FA est richement dotée/dopée de subventions d’Etat, les justifiant à partir des objectifs  qu’elle affiche : « prévention » ; « réduction des risques » ; « traitement des addictions », ce que sa gestion contredit, car :

– c’est trahir la prévention que de faire croire au caractère bénin des drogues, et de militer pour leur libre accès ;

– c’est trahir le concept de réduction des risques que de faciliter le premier d’entre eux, qui est l’entrée dans la consommation d’une drogue ; surtout quand il s’agit des cannabis, cocaïne, amphétamines, morphiniques.. contre lesquels on ne dispose pas de moyens permettant d’en détacher ceux qui s’y sont fait piéger.

– c’est trahir le serment d’Hippocrate que donner des espoirs de traitement des dépendances, qui diminuent la dissuasion de s’approcher des drogues, alors que le traitement, aboutit souvent à ne faire que de la « substitution» ad vitam (cf. la méthadone ou la buprénorphine à haut dosage).

Les pouvoir publics devraient se pencher sur leurs résultats ; vérifier que les praticiens appointés respectent leur devoir de réserve vis à vis des médias et du grand public et ne font pas de prosélytisme ; et enfin mettent en relation les moyens qu’ils leur allouent avec le respect d’un cahier des charges, sans doute à reconsidérer.

Pourquoi ne faut-il pas boire d’alcool dans l’avion ?

Fêter le début des vacances avec une petite coupe dans les airs, c’est tentant, mais comment notre corps réagit-il à l’alcool en haute altitude ? Est-ce toujours une si bonne idée de boire du vin ou un spiritueux dans l’avion ? Décryptage.

Par Aimie Blanchard

Publié le 28/06/2023

Pourquoi ne faut-il pas boire d’alcool dans l’avion ?
Pourquoi ne faut-il pas boire d’alcool dans l’avion ? Adobe Stock

Alors que vous êtes à quelques milliers de mètres au-dessus du sol, l’hôtesse de l’air ou le steward passe avec son chariot rempli de mignonettes : du vin, du whisky, du rhum, quelques cacahuètes et autres boissons chaudes. Excité de découvrir le Maroc ou légèrement angoissé à l’idée d’un long-courrier Paris-Séoul, vous optez pour un apéritif, et au bout de quelques gorgées, une ivresse inhabituelle se fait sentir.

Réagit-on à l’alcool de la même manière sur terre que dans l’avion ?

La réponse est non. Les avions circulent entre 5 000 et 12 000 mètres d’altitude en moyenne, et même si la cabine est pressurisée, la pression ressentie est équivalente à 2 400 mètres d’altitude. Comme à la montagne, le taux d’oxygène diminue, et l’alcool va pénétrer plus rapidement dans le sang.

De plus, le manque d’oxygène va également agir sur le cerveau, les neurones vont moins bien fonctionner et les effets neurologiques de l’alcool en sont augmentés. Dans l’avion, la sensation d’ivresse survient plus rapidement et plus intensément que sur la terre ferme. 

Qu’importe l’altitude, l’alcool déshydrate, mais dans l’avion, l’air est froid et sec, il déshydrate déjà l’organisme, ce qui accentue la quantité d’alcool dans le sang. Il faut donc penser à beaucoup boire d’eau lorsque l’on voyage dans les airs. 

Peut-on boire des bulles dans l’avion ?

Le gaz carbonique contenu dans les bulles dilate les vaisseaux sanguins du système digestif, l’alcool est donc absorbé plus vite et l’ivresse arrive plus rapidement.

L’alcool a-t-il le même goût dans l’avion que sur terre ?

Selon Fabrizio Bucella, sommelier et professeur à l’Université libre de Bruxelles, le manque d’oxygène amoindrit nos perceptions. Le taux d’humidité étant inférieur au niveau de la mer, les sinus travaillent moins bien. D’autant plus que la température ambiante d’un avion est généralement basse, le froid brouille nos facultés sensorielles. Dans les airs, nous n’aurons donc pas le même goût en bouche, nos ressentis étant moins précis et moins expressifs.

Le jus de tomate encore meilleur dans l’avion : mythe ou réalité ?

On raconte souvent que le jus de tomate est encore meilleur dans l’avion. Est-ce vrai ? Nous venons de le dire, en altitude, la perception du goût et de l’odorat est modifiée. La particularité du jus de tomate, c’est qu’il est fort en saveur, c’est à la fois sucré, salé, acide et umami.

Comme dans l’avion, les saveurs sont moins perceptibles, le jus de tomate perd en acidité et laisse plus de place pour que l’umami s’exprime. Aussi appelée la cinquième saveur, l’umami est ce goût rond et doux, avec une finale saline qui en bouche stimule nos glandes et épaissit notre salive, d’où la sensation de confort et de rondeur.

On trouve l’umami dans le miso, la sauce soja, la sauce Maggi, les vieux parmesans, les sauces tomate, le céleri, etc. Pas de hasard si le jus de tomate plaît autant. Composé à 95 % d’eau, il est un bon allié des voyages dans les airs, à condition de ne pas ajouter une trop grande quantité de sel – et d’éviter la vodka. 

Source

Drogues : la distinction consommation récréative vs consommation problématique a-t-elle vraiment un sens ?

« On ne peut pas déplorer les enfants tués dans les quartiers, l’économie et la violence qui va avec les stupéfiants, et glorifier la consommation récréative de stupéfiants » a déclaré Emmanuel Macron à Marseille.

Avec Jean Costentin, Alain Bauer

Atlantico : « On ne peut pas déplorer les enfants tués dans les quartiers, l’économie et la violence qui va avec les stupéfiants, et glorifier la consommation récréative de
stupéfiants » a déclaré Emmanuel Macron à Marseille. La distinction consommation récréative vs consommation problématique a-t-elle vraiment un sens d’un point de médical ?

Jean Costentin : Cela fait plus de 50 ans que certains requièrent la légalisation du cannabis (l’appel du 18 joints, du journal Libération en 1976 en est un des repères).

Depuislors, la consommation n’a fait que croître du fait de campagnes sournoises, et de la pression puissante de lobbies qui en attendent de substantielles royalties. Ils sont appuyés par des déconstructeurs, idéologues, écologistes partisans d’une régression économique, politiques voulant transformer des indignés en résignés, etc..

Oui, mais, simultanément les mécanismes à l’origine des addictions se sont précisés et surtout la liste des méfaits du cannabis s’est allongée, y ajoutant les preuves irréfragables de sa responsabilité dans des troubles variés et dont certains d’entre eux sont graves et même très graves.

C’est la drogue de la crétinisation : « la fumette ça rend bête, le chichon ça rend con », pétard du matin poil dans la main, pétard du soir, trou de mémoire.
Les français tout premiers consommateurs européens de cannabis, et simultanément les derniers (27ème) au classement du concours international PISA des performances éducatives ; cherchez l’erreur.

« On ne peut pas déplorer les enfants tués dans les quartiers, l’économie et la violence qui va avec les stupéfiants, et glorifier la consommation récréative de stupéfiants » a déclaré Emmanuel Macron à Marseille.

La distinction consommation récréative vs consommation problématique a-t-elle vraiment un sens d’un point de criminologique ?

Alain Bauer : Ni médical, ni criminologique. Mais elle permet dans un processus de dépénalisation ou de libéralisation de procéder par étapes en permettant un accès pour raisons médicales sans immédiatement procéder à la mise en place d’une politique plus large d’accès à certains produits stupéfiants.

À quel point la consommation « récréative » favorise-t-elle des comportements problématiques futurs (en termes d’addiction ou en termes de délinquance) ?

Jean Costentin : Le cannabis est à l’origine de troubles anxieux, de troubles dépressifs qui ont à voir avec le niveau inquiétant des tentatives de suicide et des suicides «aboutis » chez nos jeunes.

Le cannabis est impliqué à un haut niveau dans la schizophrénie (la folie au sens commun du terme), affection grave que l’on ne sait guérir, au mieux apaiser.

Dès 1853 l’aliéniste J.-J. Moreau ( de Tours) écrivait un livre majeur « Du haschisch et de l’aliénation mentale » ; mais le public a eu grande capacité d’amnésie pour les faits qui dérangent. Ils sont têtus, pourtant, une étude toute récente (au Danemark) , (après des dizaines d’autres de grande qualité)
estime que 15% des nouveaux cas déclarés de schizophrénie sont liés à la consommation de cannabis.

Celui qui diffuse actuellement, à la demande de ses consommateurs, a vu le taux de son principe psychotrope majeur, le THC, multiplié par 6 au cours des 30 dernières années.
Information majeure, curieusement occultée : les effets épigénétiques du cannabis/THC.

Celui qui expose ses spermatozoïdes au THC, celle qui expose ses ovules au THC, transmettront à leur progéniture des vulnérabilités à des troubles divers : vulnérabilité aux toxicomanies à l’adolescence ; effets tératogènes/malformations congénitales ; vulnérabilité à l’anxiété, aux dépressions, à la schizophrénie, aux déficits cognitifs, à des déficits immunitaires….

S’agissant de la toxicité physique de ce cannabis, elle est six à huit fois supérieure à celle du tabac ; au plan de la cancérogénèse ORL et broncho pulmonaire ; le cannabis est toxique pour le cœur et les vaisseaux : 3ème cause de déclenchement d’infarctus du myocarde, rôle dans les artérites des membres inférieurs plus précoces que celles dues au tabac, cause d’accidents vasculaires cérébraux chez les sujets jeunes.

Le cannabis fait mauvais ménage avec la grossesse ; il l’abrège avec des nourrissons de taille et de poids inférieurs à ce que ferait une simple prématurité, troubles du développement psycho-moteur de l’enfant d’une maman cannabinophile, augmentation du risque de mort subite ; augmentation de l’hyperactivité avec déficit de l’attention ; plus grande vulnérabilité aux toxicomanies.

Cette énumération n’est hélas pas exhaustive. Tel qui a consommé du cannabis, par un mécanisme épigénétique ressentira longtemps après une modification de la perception d’autres drogues, dont les effets « appétitifs » « de récompense » seront accrus de telle façon qu’en ayant ressenti des effets beaucoup plus intenses ils seront plus incités à y revenir, à en user et bientôt à en abuser.

C’est là une des explications de l’escalade des drogues, dont on voit les conséquences au travers des polytoxicomanies qui se généralisent. Dès lors l’usage dit avec euphémisme « récréatif », nous apprend que la récréation peut mal, voire même très mal se terminer.

C’est ce qui fait qu’en dépit de son caractère illégal, le cannabis a déjà piégé 1.500.000 de nos concitoyens, qui en sont devenus des usagers réguliers (avec la consommation d’un joint ou d’un pétard au moins une fois tous les trois jours, ce qui , eu égard à la très longue persistance du THC dans l’organisme, correspond à une stimulation permanente de ses cibles biologiques (les récepteurs CB1) ; cette consommation est déjà problématique, car par le jeu d’une tolérance le consommateur va plus ou moins rapidement accroître la fréquence de ses consommations (un par jour, puis deux puis trois) puis l’effet continuant de diminuer il va y ajouter d’autres drogues.

Une légalisation du cannabis ferait s’envoler les consommations vers celles de l’alcool, avec nos 4.500.000 sujets alcoolo-dépendants (je n’ai pas dit alcooliques), et vers celles du tabac qui piège 13.000.000 de nos concitoyens et tue 75.000 d’entre eux chaque année en France (la route ne faisant « plus que » 3.400 morts par an).

Le mécanisme sous-jacent aux addictions/toxicomanies, s’inscrit dans le toujours plus, toujours plus souvent, toujours plus fort ;

Opposer l’usage récréatif à l’usage problématique est un distinguo subtile, qui confine à une malversation. L’expérience de l’alcool et du tabac nous l’enseigne grandeur nature, avec le grand nombre de sujet captifs/addictes/accros le grand nombre de morts 75.000 pour le tabac ; 41.000 pour l’alcool, avec surtout de multiples estropiés qui obèrent les comptes sociaux de la Nation et ont une qualité de vie altérée à divers degrés.

Alain Bauer : Les avis et les études sont partagés. Les politiques de prohibition sans accompagnement se traduisent plus souvent par une tentation à contourner l’interdit et produisent le plus souvent une baisse de la qualité des produits, une difficulté d’approvisionnement et une hausse des prix.

Mais en matière de stupéfiants, l’inverse se produit.

Dans ces conditions, il faut se poser la question de l’’efficacité d’une politique officiellement purement répressive. Si personne ne discute les usages de produits stupéfiants en matière médicale, notamment pour réduire la douleur, tout processus de dépénalisation comme de régulation de la consommation doit considérer l’addiction comme un problème médical plus que pénal.

En la matière, le consommateur doit être considéré comme un individu victime d’une addiction, pas comme un criminel. Mais il faut aussi se concentrer sur la gestion du trafic et des organisations criminelles et prendre en compte les importantes transformations en cours (culture à domicile, fort accroissement du taux de THC dans les composants cannabiques, livraison sur commande et par usage des réseaux sociaux, ….).

Au regard de cette réalité, que penser de la pétition déposée par une quinzaine d’associations sur la plateforme de l’Assemblée nationale, une proposition de loi « visant à supprimer les sanctions pénales » pour la consommation de cannabis ?

Alain Bauer : Les associations sont dans leur rôle. Depuis la loi de 1970, et malgré les missions parlementaires et les dialogues entre experts et politiques, il semble impossible de discuter raisonnablement de la gestion de l’addiction et de la nécessaire réorientation d’un texte purement punitif et répondant aux injonctions internationales de l’époque.

Partisan de la lutte contre toutes les addictions, je pense plus utile de soigner que de réprimer.
Quand une politique de prohibition ne marche pas, il faut la changer. Pour enfin lutter efficacement contre les trafics et libérer les consommateurs de leur addiction.

Source : Atlantico

La tranq, cette drogue « ultra-dangereuse », est-elle susceptible d’arriver en France ?

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ADDICTIONS Faisant des ravages sur le continent américain, « la xylazine a été retrouvée de manière anecdotique en France », rassure Michaël Bisch, psychiatre addictologue et vice-président de la Fédération Française d’Addictologie

Des milliers de personnes dépendantes à la tranq se regroupent dans certains quartiers de Philadelphie, en Pennsylvanie, aux Etats-Unis, notamment près de Kensington Avenue.
Des milliers de personnes dépendantes à la tranq se regroupent dans certains quartiers de Philadelphie, en Pennsylvanie, aux Etats-Unis, notamment près de Kensington Avenue. — Teun Voeten
  • Pour former la « tranq » ou « tranq dope », la xylazine, un médicament anesthésiant pour les animaux, est accompagnée de fentanyl, un antidouleur de synthèse. « Un combo ultra-dangereux », selon Michaël Bisch, psychiatre addictologue.
  • Alors qu’elle fait des ravages aux Etats-Unis, « la xylazine a été retrouvée de manière anecdotique en France », tient à rassurer Michaël Bisch.
  • « Je ne pense pas qu’une crise d’ampleur de la xylazine arrivera en France », estime, optimiste, Philippe Batel, professeur d’addictologie. On le voit bien avec le Fentanyl et les opioïdes, il n’y a pas de crise comparable à celle qui a lieu aux Etats-Unis. »

Des silhouettes gisant dans les rues ou effectuant des mouvements saccadés et désordonnés. Vous avez peut-être vu passer ces nombreuses vidéos se déroulant aux Etats-Unis et montrant des personnes – probablement – sous l’effet de la xylazine, aussi appelée « drogue du zombie ». Un médicament anesthésiant pour les animaux autorisé dans l’Hexagone pour les vétérinaires. Pour former la « tranq » ou « tranq dope », ce produit est accompagné de fentanyl, un antidouleur de synthèse cinquante fois plus puissant que l’héroïne. « Un combo ultra-dangereux », selon Michaël Bisch, psychiatre addictologue et vice-président de la Fédération Française d’Addictologie.

Ce cocktail aux lourds effets sédatifs cause des nécroses pouvant mener à l’amputation. Il est également extrêmement mortel car, contrairement aux opioïdes, ne répond pas à la naloxone, l’antidote contre les surdoses. La substance fait actuellement des ravages sur le continent américain, notamment à Philadelphie et à San Francisco. Mais qu’en est-il en France ?

Une présence anecdotique en France

De nombreuses vidéos faisant état de cas dans l’Hexagone, notamment à Toulouse, ont été massivement relayées sur les réseaux sociaux ces dernières semaines. S’il était facile de vérifier que ces images avaient en réalité été filmées aux Etats-Unis, la tranq est-elle pour autant absente de notre pays ? « La xylazine a été retrouvée de manière anecdotique en France », tient à rassurer Michaël Bisch. Dans un rapport de 2021, l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) remarque que « par deux fois, de la xylazine a été identifiée dans des héroïnes collectées et achetées à différents endroits de la métropole lyonnaise. »

Petite parenthèse : la xylazine sert souvent d’adultérant, c’est-à-dire de produit de coupe, comme le paracétamol codéiné ou la caféine, à l’héroïne (qui ne contient en réalité que 0 à 20 % d’héroïne).

Aucune trace dans les réseaux d’identification des substances

« La présence de xylazine n’est pas observée sur le territoire national à travers le Système d’identification national des toxiques et des substances (Sintes) piloté par l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT), nous informe par ailleurs ce même OFDT. Sa consommation reste confinée aux Etats-Unis à ce jour. »

Les centres d’évaluation et d’information sur la pharmacodépendance-addictovigilance (CEIP-A), qui permettent de faire une veille sur les produits basée sur les déclarations des professionnels de santé et confirmés par des analyses biologiques, n’ont également pas remarqué la présence de xylazine sur le marché français.

Aucune trace non plus sur l’application « KnowDrugs », plateforme créée par des usagers permettant de recenser les éventuelles substances indésirables et effets inattendus de drogues. Toutefois, cette application étant plutôt utilisée pour analyser l’ecstasy, cela peut expliquer l’absence de xylazine, plutôt présente dans des produits tels que l’héroïne.

Un risque d’arrivée en France ?

Si sa présence reste donc très anecdotique aujourd’hui dans l’Hexagone, risque-t-elle d’y faire son arrivée dans les prochaines années ? « Il y a toujours cette vieille rumeur de nouvelle drogue du zombie », se désole Philippe Batel, professeur d’addictologie, coprésident du comité scientifique de SOS Addiction et chef de service en addictologie en Charente. « II y a dix ans, avec l’arrivée des cathinones, comme la 3-MMC, aux Etats-Unis, il s’est passé la même chose. Des vidéos passaient en boucle avec des patients hagards, dans un état second. On pensait même qu’ils étaient anthropophages. On nageait en plein délire. » Aujourd’hui, ces drogues comme la 3-MMC sont « utilisées en France, mais dans un milieu récréatif ou dans un contexte sexuel. » Bien loin des images véhiculées dans les vidéos.

« On a le cas du crack, dont la consommation a débuté aux Etats-Unis puis qui est arrivé vingt ans après en France, illustre Marie Jauffret-Roustide, sociologue à l’Inserm. Mais ce n’est pas parce qu’à un moment, une drogue s’est exportée en France, que ça va arriver pour la tranq. » La spécialiste cite l’exemple de la méthamphétamine, très présente sur le continent américain mais qui reste à des niveaux de consommation extrêmement faibles en France.

« Je ne pense pas qu’une crise d’ampleur de la xylazine arrivera en France », résume Philippe Batel. On le voit bien avec le fentanyl et les opioïdes, il n’y a pas de crise comparable à celle qui a lieu aux Etats-Unis. » Selon l’OFDT, la diffusion des fentanyloïdes dans la population française restait « marginale » en octobre 2021.

Des situations pas comparables

« Ce qui se passe aux Etats-Unis est très préoccupant, mais les situations française et américaine sont incomparables », tient à préciser Marie Jauffret-Roustide. Non seulement les produits qui circulent ne sont pas les mêmes, mais la société est aussi très différente. « Les Etats-Unis, et plus particulièrement une ville comme Philadelphie, sont traversées par d’immenses inégalités sociales, beaucoup plus que n’importe quelle ville française. » De plus, en France, la prise en charge pour soigner les addictions est financée par l’Etat, contrairement aux Etats-Unis où les dispositifs sont privés.

Mais le vice-président de la Fédération Française d’Addictologie est un peu moins optimiste. Selon lui, il n’y a aucune raison que les narcotrafiquants ne cherchent pas à conquérir de nouveaux marchés. « La vigilance est nécessaire sans être alarmiste et catastrophiste », estime l’addictologue, qui tient toutefois à différencier les systèmes américain et français. « La crise des opioïdes aux Etats-Unis est liée au modèle ultralibéral américain, avec des prescriptions massives d’opiacés par les médecins. »

Des mesures prises en France

La France a ainsi pris les devants. Les médicaments à base de codéine et autres dérivés de l’opium, autrefois en vente libre sont, depuis 2017 et un arrêté de l’ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn, seulement délivrés sur prescription médicale. « En France, on a une crise de fentanyl moindre parce qu’on l’a prévenue », considère le médecin.

Et le gouvernement actuel reste sur la même lancée. Le 20 juin, les députés ont voté un projet de loi autorisant les douanes à saisir des substances chimiques pourtant autorisées mais pouvant être utilisées dans la fabrication de drogues de synthèse. Comme la xylazine.

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Les amendes pour consommation de drogue seront payables immédiatement

Les amendes pour consommation de drogue seront payables immédiatement en liquide ou carte banc

Afin d’améliorer le recouvrement des amendes, le chef de l’État a demandé au ministre de l’Intérieur de préparer un décret à paraître d’ici «la fin de l’été».

Le paiement des amendes forfaitaires pour consommation de drogue doit pouvoir être «immédiat, par carte bancaire ou en liquide», a affirmé Emmanuel Macron, dans un entretien au quotidien La Provence publié dimanche soir sur le site du journal, à la veille d’une visite de trois jours dans la ville.

Estimant «inacceptable» qu’avec les règlements décalés par télépaiement seules 35% de ces amendes soient effectivement réglées, le chef de l’État précise avoir demandé au ministre de l’Intérieur «de préparer un décret pour la fin de l’été» et que d’ores et déjà «on a commencé à équiper les agents de 5.000 terminaux de paiement».

«Nous devons trouver les moyens d’être encore plus efficace. Par le passé, les petits délits n’étaient pas suivis de conséquences et classés sans suite. On a mis en place une amende forfaitaire pouvant aller jusqu’à 2500 euros. 350 000 ont été dressées en France depuis septembre 2020, dont 29 000 à Marseille.

Mais ce que nous avons constaté, c’est que comme le règlement se fait par télépaiement entre 45 jours et 60 jours, nous avons un taux de recouvrement de 35%. Et c’est en dessous de cette moyenne à Marseille. C’est inacceptable», a ajouté le chef de l’État.

À lire aussi Marseille: derrière les fusillades, une véritable guerre de territoires entre trafiquants de drogue

Selon Emmanuel Macron, «à Marseille 70 points de deal ont été supprimés grâce à une stratégie de pilonnage. On en avait 222 dans les Bouches-du-Rhône, on est passé à 134, soit une baisse de 40%».

Source Le Figaro

Faut-il craindre les nouvelles drogues de synthèse ?

Publié le 23/06/2023

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Après les drogues naturelles et les drogues de synthèses, fleurissent désormais les nouveaux produits de synthèse. Ces substances, qui imitent les effets des différents produits illicites, n’ont pas de statut juridique clair et contournent la législation des stupéfiants. Le point de vue sur la question de Nicolas Prisse, président de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives.

Sommaire

  1. Des drogues très facilement accessibles
  2. Des drogues utilisées dans des situations bien spécifiques
  3. Des usagers issus de toutes les classes sociales
  4. Un risque de dépendance sous-estimé

Cannabinoïdes de synthèse, phénéthylamines se rapprochant soit de la MDMA soit du LSD ou encore cathinones comme la 3-MMC…

Si ces noms ne vous disent rien, sachez qu’il s’agit-là de drogues dites de synthèse. Il en existerait plus de 900 différentes, qui « contournent la légistation des stupéfiants » selon le site de l’Office français des drogues et des tendances addictives (OFDT).

Source Doctissimo

Supprimer l’alcool n’a que des avantages !

Woman refusing to drink wine at home. Concept of alcoholism

PHOTO ADOBE STOCK

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L’alcool est un faux ami. On a beau le savoir, sa fréquentation ne cesse pas pour autant. Mais si on vous disait tout le bien que cela vous fera si vous arrêtez la consommation d’alcool, cela donnerait davantage envie de faire l’effort ! Car devenir sobre peut améliorer votre santé, et notamment vous procurer une peau plus éclatante et un meilleur sommeil.

Listons avec Christy Osborne, coach certifiée en matière de sobriété et fondatrice de Love Life Sober, les bienfaits à court terme de la sobriété.

1. Mieux dormir

La suppression de l’alcool peut aider à passer une meilleure nuit de sommeil et à se sentir plus frais le matin. « La plupart de mes clients ont constaté que leur sommeil s’était considérablement amélioré après deux semaines d’abstinence, explique Christy Osborne. Obtenir une bonne nuit de sommeil ne se résume pas à compter le nombre d’heures passées au lit. Il s’agit d’être capable d’avoir un sommeil paradoxal profond, ce que l’alcool ne permet pas. »

2. En finir avec les problèmes d’estomac

L’alcool peut affecter la muqueuse de l’estomac et provoquer des symptômes similaires à ceux du syndrome du côlon irritable (SCI). L’experte affirme que si vous avez arrêté de boire de l’alcool, vous « vous sentez probablement mieux au niveau du ventre maintenant ». Si vous souffrez de reflux acide ou de brûlures d’estomac, vous avez probablement remarqué que cela s’est calmé.

3. Une peau plus éclatante

La consommation d’alcool a également un impact sur la peau, la rendant terne et favorisant les boutons. Si vous avez réduit votre consommation d’alcool, vous remarquerez peut-être que votre peau est plus lumineuse. « C’est parce que votre niveau d’hydratation s’est considérablement amélioré, explique Christy. Osborne. L’alcool étant un diurétique, cela a pour effet d’assécher la peau. Le corps conserve davantage l’eau dont vous avez besoin lorsque vous ne buvez pas.

4. Un foie qui fonctionne

Il est bien connu que la consommation d’alcool peut endommager le foie. En effet, une consommation excessive d’alcool peut réduire la capacité de régénération de l’organe. « La quantité d’alcool que nous buvons a une incidence directe sur la fonction hépatique. Et savez-vous ce qui est mieux qu’une détox efficace ? Ne pas boire pendant deux semaines », recommande le coach en sobriété.

5. De meilleures habitudes alimentaires

Il est beaucoup plus facile de manger sainement lorsqu’on ne boit pas d’alcool. « Vous n’avez ni à vous soucier de lutter contre l’envie de commander un plat à emporter gras lorsque vous avez la gueule de bois, ni à compter les centaines de calories contenues dans le vin et/ou les mélanges sucrés », note la coach. Et vous vous passez plus aisément de biscuits apéritifs ou de cacahouètes salés.

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Une drogue qui «mange la chair» sévit aux États-Unis

La « tranq » est un cocktail de drogues qui ravage la peau de ceux qui la consomment.

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Publié le 21/06/2023

Ce nouveau mélange de drogues qui provoque des dégâts sur la peau et complique les overdoses a envahi les rues américaines. Dans les colonnes de La Voix du Nord, on découvre le témoignage de Martin, dépendant aux opioïdes depuis plusieurs années. Le quarantenaire est actuellement à New York et subit les effets du « tranq ».

Des plaies parfois profondes

«  Ce n’est pas une bonne expérience, ça vous fait des trous dans le corps, dans la peau  », souffle Martin, la voix parfois tremblante, lors d’une visite à St. Ann’s Corner of Harm Reduction, une association d’aide et d’échange de seringues ouverte, depuis 1990 dans l’arrondissement du Bronx.

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Il garde lui-même des traces de plaies sur les jambes ou les bras. Signe qu’il a pu s’injecter à son insu de la xylazine, aussi appelée « tranq », et dont les blessures, qui peuvent ronger la peau et noircir, apparaissent ailleurs que dans la zone d’injection. «  Ça mange la chair, comme un crocodile  », lâche Martin, qui ne souhaite pas donner son nom.

Souvent couplée au fentanyl

La xylazine, un sédatif pour animaux, n’est pas autorisée pour un usage humain par l’Agence américaine des médicaments (FDA), mais elle a pénétré le marché américain des drogues illégales, volatil et dominé par les produits de synthèse. Jusqu’à être désignée «  menace émergente  » par la Maison Blanche en avril dernier.

Accessible facilement sur internet, elle est très souvent couplée au fentanyl, l’opioïde de synthèse 50 fois plus puissant que l’héroïne, qui a fait grimper en flèche le nombre d’overdoses mortelles dans le pays, à près de 110.000 en 2022, un record.

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Selon des données des Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC), l’estimation du nombre d’overdoses mortelles dans lesquelles la xylazine est impliquée est passée de 260 en 2018 à 3 480 en 2021 aux États-Unis. Si Philadelphie fait figure d’épicentre de la « tranq », New York n’est pas épargnée : 19 % des overdoses aux opioïdes, soit 419 décès, impliquaient aussi de la xylazine en 2021, selon la ville.

Une amputation parfois nécessaire

Martin cherche à éviter ce cocktail, car «  ça vous met K.O .  » pendant des heures. «  C’est dur, mais qu’est-ce que vous voulez faire quand vous êtes accro ?  », lâche-t-il.

Martin, 45 ans, est soigné au St. Ann's Corner of Harm Reduction à New York.
Martin, 45 ans, est soigné au St. Ann’s Corner of Harm Reduction à New York. – Belga Image

Les blessures, les soignants de St Ann’s Corner of Harm Reduction en voient de plus en plus souvent quand ils sortent avec leur camionnette dans les rues du Bronx pour apporter du matériel de soin, des seringues propres, des tests de détection du fentanyl, de la nourriture, ou juste quelques conseils et mots de réconfort à des personnes en extrême difficulté.

Sur une photo qu’une infirmière a prise sur le terrain, la peau d’un patient présente de nombreuses plaies, parfois profondes. «  Les blessures peuvent s’aggraver, jusqu’à l’os (…) Parfois, les gens ont besoin d’une amputation ou d’une greffe de peau  », ajoute-t-elle.

Une mission compliquée pour les enquêteurs

Les États-Unis sont déjà submergés par la crise des opioïdes. La ville de New York et les associations mettent le paquet sur la naloxone, un spray nasal qui sert d’antidote en cas d’overdose au fentanyl. Mais en ralentissant la respiration et le rythme cardiaque, la xylazine complique encore la situation.

Autorisé pour les animaux, le produit n’a pas le statut de «  substance contrôlée  » au niveau fédéral, comme le sont les drogues dures, ce qui complique la tâche des enquêteurs, selon la procureure spéciale chargée des stupéfiants à New York, Bridget Brennan.

Des initiatives à St Ann’s

«  Nous pouvons garder un œil dessus. Mais même si nous en trouvions une grande quantité, nous ne pourrions pas poursuivre quelqu’un pour cela  » et donc «  pas remonter à la source  », explique-t-elle.

À St Ann’s, on pense plutôt que l’apparition de nouveaux mélanges découle de politiques criminalisant les toxicomanes. Le centre participe à un programme de la ville de New York, qui permet aux consommateurs de tester leur drogue pour connaître les risques. L’initiative doit aussi permettre aux services de santé de la ville de suivre en temps réel les évolutions du marché illégal.

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Faut-il légaliser le cannabis ?

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