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février 2018

Une maison accueille des toxicomanes en grande précarité

Depuis un an et demi, l’association Blanzy-Pourre, en partenariat avec le centre d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques des usagers de drogues, teste un nouveau dispositif pour les personnes souffrant d’addictions. Elle permet l’accueil et l’accompagnement des consommateurs de drogues en grande précarité.

Les usagers peuvent consommer de la drogue à l’intérieur de la maison mais ils sont suivis par les médecins, éducateurs... du centre d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques des usagers de drogues. Ph illustration Pib

Les usagers peuvent consommer de la drogue à l’intérieur de la maison mais ils sont suivis par les médecins, éducateurs… du centre d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques des usagers de drogues. Ph illustration Pib – VDNPQR

1. Pourquoi une telle structure ?

Tout est parti d’un constat des équipes de l’association Blanzy-Pourre. La consommation de drogue dans la rue existe, mais les dispositifs d’aide aux usagers sont peu nombreux. Et impossible de laisser les consommateurs prendre des produits dans les centres d’hébergement d’urgence existants.

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Alcool : à quoi joue Emmanuel Macron ? (L’Express)

« Il y a un fléau de santé publique quand la jeunesse se saoule à vitesse accélérée avec des alcools forts ou de la bière, mais ce n’est pas avec le vin ».

Cette phrase ne vient pas du lobby viticole – comme on pourrait le penser naïvement. Elle a été prononcée il y a quelques jours par Emmanuel Macron devant des représentants de la presse régionale et elle (me) pose problème. Ainsi, à en croire le chef de l’État, le « binge drinking » (expression anglaise signifiant boire le plus et le plus vite possible pour parvenir à l’ivresse) n’existe pas avec du vin.

J’ai donc été victime d’hallucinations en voyant récemment de grands ados acheter pour quelques euros plusieurs bouteilles de (mauvais) blancs « arôme pêche » (sic) dans un supermarché à côté de chez moi. J’ai aussi rêvé en entendant mon fils de 19 ans vanter ces produits « vraiment pas chers ». Et ma fille de 21 ans dire qu’elle trouve ça « bon et sucré »… Ainsi donc, dans notre beau pays de vignes centenaires, on ne consomme que des grands crûs – et toujours modérément, c’est bien connu.

C’est même une telle évidence que, début février Agnès Buzyn, la ministre de la Santé pour qui j’ai le plus grand respect, avait cru bon de rappeler sur France 2 cette vérité : « En termes de santé publique, c’est exactement la même chose de boire du vin, de la bière, de la vodka ou du whisky (…) On a laissé penser à la population française que le vin serait protecteur, qu’il apporterait des bienfaits que n’apporteraient pas les autres alcools. C’est faux scientifiquement, le vin est un alcool comme un autre. »

Que n’avait-elle osé dire ! Tout le monde ou presque lui est tombé dessus. La voilà étiquetée  » intégriste de l’hygiénisme «  par Jacques Dupont, journaliste œnologue au Point. Accusée de « diaboliser le vin » par un collectif emmené par Bernard Pivot et, plus surprenant, par l’oncologue David Khayat, personnage plus médiatique que scientifique. Désavouée par Christophe Castaner, qui estimait jeudi dernier sur BFM qu’ « il y a de l’alcool dans le vin, mais c’est un alcool qui n’est pas fort (…) le vin fait partie de notre culture, de notre tradition, de notre identité nationale. Il n’est pas notre ennemi. »

Je suis moi-même un amateur de vin ; il m’arrive aussi plus souvent qu’à mon tour de prendre un digestif ; j’ai connu et je connaitrai sans doute encore l’ivresse. C’est pourquoi je me sens autorisé à rappeler à M. Castaner quelques chiffres : l’alcool, c’est en France 50 000 décès par an, la première cause de handicap non génétique à la naissance, le deuxième facteur de mortalité précoce évitable. Sans oublier toutes les violences qu’il provoque – « conjugales, routières » et autres comme l’a précisé Agnès Buzyn le 19 février dernier. La Cour des Comptes a fait le calcul : l’alcool nous coûte, collectivement, 120 milliards d’euros !

L’été dernier, j’avais découvert avec inquiétude la nomination d’Audrey Bourolleau comme conseillère agriculture de l’Élysée. Car cette jeune femme de 37 ans était jusque-là déléguée générale de l’association « Vin et société », un faux-nez du lobby viticole fier de proclamer sur son site internet que « la génération des 18/30 ans s’est réappropriée le vin ». J’étais d’autant plus inquiet qu’en 2015 Emmanuel Macron, ministre de l’Économie, avait défendu un amendement assouplissant la loi Évin au moment même où Agnès Buzyn, alors président de l’Inca (Institut national du cancer) voyait dans cet assouplissement « un grave échec pour la santé publique et une victoire des lobbies ».

Pour autant, devant la détermination affichée du gouvernement à promouvoir la prévention sous toutes ses formes, j’espérais qu’Emmanuel Macron serait aussi sévère avec le vin qu’il l’est avec le tabac. Je me suis trompé.

Monsieur le Président, vous avez récemment déclaré « boire du vin midi et soir ». Vous le faites avec modération, je n’en doute pas. Mais savez-vous, monsieur le Président, que cette consommation quotidienne suffirait pour de nombreux addictologues à vous classer parmi les dépendants potentiels ? Quand vous affirmiez qu’ « un repas sans vin serait un peu trist», qui s’exprimait : le citoyen, l’amateur éclairé de Bordeaux ou le candidat à la Présidentielle ? La défense des viticulteurs primerait-elle sur la santé publique ? En banalisant ainsi la consommation d’alcool, réalisez-vous l’effet que cela pourrait avoir sur la jeunesse et, au-delà, sur tous les Français ? Cynisme ou inconscience, Monsieur le Président, où est l’exemplarité de votre fonction ?

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Des dents plus belles, un ministre qui fait l’apologie du vin…

Stop ! Alcool = Danger.

Le vin ne serait pas un alcool comme les autre dixit Christophe Castaner pour contrer sa ministre de la santé qui affirmait le contraire. Une étude qui vient de sortir affirmant que le vin rouge est un facteur de belles dents (et de bonne haleine ?). Au moment où ces prises de position fleurissent il est peut-être opportun de rappeler quelques notions.

Des dents plus belles, un ministre qui fait l’apologie du vin…Stop ! Alcool = Danger.STOKKETE/EPICTURA

  • Politique quand tu nous tiens… En contredisant, cette semaine, sa ministre de la santé, Christophe Castaner va probablement s’attribuer les voix des viticulteurs et des alcooliques. Mais provoquer la colère des médecins qui se battent quotidiennement contre ce fléau.

Désinformation

Agnès Buzyn est certes ministre de la santé, mais elle reste avant tout médecin ; un excellent d’ailleurs. En déclarant début février que le vin était « un alcool comme les autres », elle ne faisait que dire une vérité qui apparemment dérange. Pourtant ce n’est pas le taux d’alcool du breuvage qui compte mais la quantité d’alcool consommée. Les dégâts d’un verre de vin, quel qu’il soit, d’un demi de bière ou d’une dose de whisky sont les mêmes puisqu’ils apportent la même dose d’alcool… Et l’importance de ses dégâts sont proportionnels à la quantité quel que soit le breuvage.

Castaner reprends les vieux arguments éculés, qui ont conduit, il y a quelques années, quelques professeurs de médecine – de régions viticoles bien évidemment… – de vanter les vertus thérapeutiques du vin. Vites remis en place par leurs confrères.

Les bordelais ont fait plus fort en faisant de leur vin régional un médicament contre le cholestérol. Là ce sont les bourguignons qui se sont chargés de les remettre à leur place…

Les deux « terroirs » seront sans doute ravis par l’étude publiée en fin de semaine,  qui prétend que  deux composants du vin seraient efficaces dans la lutte contre les bactéries responsables des caries et de la plaque dentaire

Pourquoi pas mais on peut aussi tuer une mouche sur son front avec un violent coup de marteau ; ça marche mais avec une fracture du crane en prime…

Tordre le cou aux fausses légendes

L’alcool et le tabac restent les deux grands tueurs de la planète. Et sans doute, malheureusement pour des années. Avec un coût pour la société, qui dépasse largement les taxes récoltées et les emplois menacés.

L’alcool n’est pas un stimulant, mais ralentit l’activité du cerveau. C’est même pour cela qu’il provoque des accidents de voiture. La gaieté et l’excitation qui suivent l’absorption d’alcool sont donc des leurres. De la même façon, il faut se méfier des apéritifs qui traînent, ou des “pots” au bureau.

Boire sans manger rend ivre beaucoup plus vite. Également boire pour se réchauffer est une hérésie. On ressent certes une impression de chaleur car l’alcool provoque une augmentation du rythme cardiaque et de la tension artérielle. Malheureusement, cette réaction abaisse la température du corps.

En fait, l’alcoolisé résiste moins longtemps au froid… On comprend pourquoi le Saint-Bernard avec son petit tonneau de rhum sous le collier avait le même effet pour les disparus dans la neige qu’une rafale de mitraillette. Les légendes ont la vie dure… Tout comme celle qui prétend que l’alcool conserve. C’est vrai que l’on conserve les cerises dans l’eau de vie et les viandes en les fumant. De là à en tirer des arguments pour boire et fumer, il y a un pas dangereux !

Pour en revenir au rôle soi-disant protecteur de l’alcool, ce sont des études américaines qui ont montré que le risque d’infarctus, par exemple, est moins élevé chez ceux qui consomment un peu d’alcool chaque jour que chez les adeptes de la sobriété. Toutefois, d’abord, il ne s’agit que d’une faible diminution, ensuite le risque de dérapage, donc d’alcoolisme, semble plus important que la protection.

Quant à la limite de consommation au delà de laquelle on est proche de l’alcoolisme chronique, elle se calcule par semaine : l’alcoolisme commence au dessus de 14 verres de vin dits “standards” hebdomadaires pour la femme et 21 pour l’homme.

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Des lunettes pour simuler les effets du cannabis

QUÉBEC – Pour accompagner sa campagne de sensibilisation sur les risques du cannabis au volant, CAA-Québec va présenter des lunettes qui simuleront les effets du pot aux élèves du secondaire.

«Vingt minutes au volant, mais j’me souviens juste d’être embarquée dans mon auto pis de m’être stationnée.»

«Passé 20 minutes à chercher mon cell dans l’char… En m’éclairant avec mon cell!»

Voilà deux extraits de la campagne publicitaire qui sera présentée sur les médias sociaux par CAA-Québec. L’objectif: montrer les comportements ridicules au volant après avoir consommé du pot et faire réfléchir sur les risques de la consommation.

«On peut rire tant qu’on veut, mais au volant, ce n’est plus drôle», a précisé Marco Harrison, directeur de la Fondation CAA-Québec.

L’organisme entend marteler ce message sur toutes les tribunes au cours des prochains mois afin de détruire le mythe que le cannabis n’affecte pas la capacité à conduire.

En effet, selon un sondage de la CAA datant de septembre 2016, plus d’un jeune sur quatre au Canada croit que le cannabis n’affecte pas la conduite, ou même l’améliore.

«Des lunettes de poteux»

Dès le mois prochain, CAA-Québec se rendra dans des écoles secondaires pour sensibiliser les étudiants de 5e secondaire avec des «lunettes de poteux» qui donneront une idée des effets du cannabis à celui qui les porte.

«Notre but, c’est que les consommateurs réalisent que le cannabis allonge le temps de réaction et diminue l’attention, et qu’au volant, ça multiplie les risques de collisions», a expliqué M. Harrison.

Les effets sur la conduite

La drogue peut notamment altérer :

  • -la coordination,
  • -le temps de réaction,
  • -l’attention,
  • -l’aptitude à prendre des décisions,
  • -la capacité à évaluer les distances

Portail d’information sur le cannabis et la conduite

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Jeux olympiques 2018 : la bière sans alcool, secret des médailles allemandes

Les Allemands occupent actuellement la deuxième place du classement des médailles derrière la Norvège. REUTERS
La délégation allemande est venue avec 3 500 litres de cette boisson en Corée du Sud.

Avec déjà dix titres olympiques, vingt médailles en tout et une actuellement deuxième place au classement des médailles derrière la Norvège, l’Allemagne réussit d’excellents Jeux d’hiver de Pyeongchang. Leur secret ? La bière sans alcool, nous apprend le New York Times dans un article publié lundi.

La délégation germanique est partie en Corée du Sud avec 3 500 litres de houblon, fournis par le brasseur Krombacher. Médecin de l’équipe olympique allemand de ski, Johannes Scherr affirme que presque tous ses athlètes la savourent à l’entraînement.

Des effets positifs sur la santé ?

Si aucune consigne collective n’existe, Scherr met en avance une étude, financée par un brasseur, qu’il a menée en 2009. Des coureurs du marathon de Munich s’étaient hydratés trois semaines avant et deux semaines après la course avec de la bière sans alcool. Résultat : ils souffraient moins d’inflammations ou d’infections respiratoires que ceux qui avaient consommé un placebo.

« C’est très bon après l’échauffement ou la compétition », confirme le biathlète Simon Schempp, battu à la photo-finish par Martin Fourcade dimanche. « Ça a bon goût, et c’est bénéfique pour notre corps », appuie le géantiste Linus Strasser.

Rassurez-vous, les Allemands restent fidèles à leur réputation d’amateurs de leur boisson nationale. 11 000 litres de bière, avec alcool cette fois, accompagnent la délégation allemande à Pyeongchang. Il faut bien fêter les médailles.

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ALAIN DE BENOIST : LA DROGUE, PHÉNOMÈNE DE MASSE

UNE SOCIÉTÉ DE DROGUÉS, C’EST DÉJÀ PRESQUE UNE SOCIÉTÉ DE ZOMBIES  Alain de Benoist  Intellectuel, philosophe et politologue

L’éternel serpent de mer revient avec le débat sur une possible légalisation du cannabis. Certaines régions des États-Unis viennent, d’ailleurs, d’en autoriser la vente à « usage récréatif ». En France, le gouvernement annonce un aménagement des sanctions frappant ses utilisateurs. On se souvient que les Américains n’ont jamais autant bu que sous la prohibition. Le combat est-il perdu d’avance ?

Précisons, d’abord, que la légalisation et la dépénalisation ne sont pas la même chose et qu’en France, les autorités ne s’orientent, pour l’instant, ni vers l’une ni vers l’autre. Selon la législation actuelle, les fumeurs de joints sont, en principe, passibles d’une peine d’un an de prison. Comme on compte environ 700.000 fumeurs quotidiens, si l’on appliquait la loi, il faudrait transformer des villes ou des régions entières en prisons. C’est donc une loi inapplicable – et il n’y a rien de tel, pour discréditer la loi, que de la rendre inapplicable. En rendant l’usage du cannabis justiciable d’une simple contravention, on rend au moins la loi applicable. C’est donc le contraire d’une dépénalisation. (Vous remarquerez que, dans l’immédiat, rien n’est prévu pour les drogués au Nutella®.)

Les stupéfiants sont aussi vieux que l’humanité. Il en était fait, autrefois, un usage religieux, chamanique ou divinatoire. Freud était cocaïnomane, Nabokov morphinomane, Rimbaud et Pierre Loti fumeurs d’opium, Antonin Artaud a eu recours à toutes les drogues, Ernst Jünger a essayé le LSD.

Le problème ne commence vraiment que lorsque la drogue devient un phénomène de masse : une société de drogués, c’est déjà presque une société de zombies. Quant aux États-Unis, qu’on y légalise maintenant le cannabis (la coke et le crack s’y consommant déjà à la tonne) alors que fumer une cigarette dans la rue suffit presque à vous faire considérer comme un terroriste, disons qu’ils nous surprendront toujours…

C’est en grande partie grâce à l’interdiction des stupéfiants, et donc à leur trafic, que nos « cités sensibles » demeurent relativement « tranquilles ». Si ces substances venaient à se retrouver en vente libre, les mêmes « banlieues » exploseraient pour de bon. Le prix à payer pour cette paix sociale vous paraît-il trop élevé ?

Le principe du racket mafieux, c’est : Tu payes pour ta « protection » ou on casse tout ! La « loi des banlieues », c’est la même chose : Tu laisses faire le trafic ou ce sera l’émeute ! Cela n’a rien à voir avec une éventuelle légalisation du cannabis. Si celle-ci se produisait, les bandits et les voyous se reconvertiraient instantanément dans un autre trafic juteux, et la situation serait la même. Faire reposer la « paix sociale » sur des concessions faites à la pègre, cela revient à reconnaître que c’est elle qui a le pouvoir de décision.

L’INSEE annonce qu’à partir du mois de mai, à la demande de l’Institut européen des statistiques, il va intégrer le trafic de drogue dans le calcul du produit intérieur brut (PIB). Faites-vous partie de ceux qui s’en indignent au motif qu’il est « immoral » de considérer que la drogue fasse partie de la richesse nationale ?

Ceux qui s’en indignent sont des naïfs : ils croient encore que l’économie a quelque chose à voir avec la morale ! Mais ce sont surtout des gens qui n’ont absolument pas compris ce qu’est le PIB. Le PIB ne mesure pas la richesse mais la croissance qui résulte de l’activité économique, sans s’interroger sur les causes de cette croissance ni sur la nature de cette activité.

Le PIB ne mesure nullement le bien-être, mais seulement la valeur ajoutée des produits et des services ayant fait l’objet d’une transaction commerciale, quelle que soit la source, positive ou négative, de ces échanges. C’est la raison pour laquelle il comptabilise positivement l’activité économique qui résulte des accidents de la route, des catastrophes naturelles, de certaines pollutions, etc.

La tempête de décembre 1999, par exemple, a été comptabilisée comme ayant contribué à une hausse de la croissance de l’ordre de 1,2 %. Le PIB, d’autre part, ne tient aucun compte de la dégradation de l’environnement ni de l’épuisement des ressources naturelles. Ce qui est stupéfiant, ce n’est donc pas qu’il intègre le trafic de drogue ou la prostitution dans ses statistiques, mais qu’il y ait encore des gens pour être en extase devant la croissance mesurée par le PIB.

À l’instar de tous les autres commerces, celui de la drogue est désormais mondialisé. Le criminologue Xavier Raufer se désole que cette « économie grise », représentant près de 15 % du PNB mondial, intéresse assez peu les économistes et les politiques. Qu’est-ce que cela nous dit sur celui de nos sociétés ?

Cela nous dit qu’à l’échelle mondiale, la part de l’illicite ne cesse de croître par rapport à celle des activités licites. Mais cela nous dit surtout, et c’est beaucoup plus grave, que les deux domaines deviennent de plus en plus indiscernables. Il y a belle lurette, en effet, que les profits faramineux des narcotrafiquants sont allés s’investir dans des sociétés industrielles et financières tout à fait légales, ce qui a encore renforcé leur pouvoir.

Dérégulation aidant, pratiquement toutes les banques utilisent de l’argent sale, et très peu sont condamnées. Système capitaliste et crime organisé ont, ainsi, peu à peu fusionné. Entre le narcotrafic, le crime, la corruption, la spéculation à haute fréquence (à la vitesse de la nanoseconde), les contrefaçons et les pratiques frauduleuses, ce sont des centaines de milliards de dollars qui se promènent ainsi dans le monde. Lisez, à ce propos, le livre de Jean-François Gayraud sur « Le Nouveau Capitalisme criminel » (Odile Jacob, 2014). Il est éclairant.

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Cannabis médical : surestimation des bénéfices sur la douleur selon de nouvelles recommandations

Des recommandations canadiennes, éditées par l’Université de l’Alberta, énoncent que les risques du cannabis médical pourraient l’emporter sur les avantages dans nombre de maladies et limitent donc leurs indications.

Selon le document intitulé « Recommandations simplifiées pour la prescription de cannabinoïdes médicaux en soins primaires », il existe peu de données probantes à l’appui des bénéfices allégués du cannabis médical. Les avantages réels sont souvent contrebalancés ou même annulés par les inconvénients.
Ces nouvelles recommandations médicales suggèrent que les médecins généralistes canadiens devraient prendre un second avis spécialisé avant de prescrire du cannabis médical chez la plupart des malades.

Un enthousiasme très exagéré

« Même si l’enthousiasme pour le cannabis médical est très fort chez certains malades, les recherches médicales de bonne qualité n’ont pas objectivé un tel bénéfice », a déclaré Mike Allan, directeur de l’Evidence-Based-Medicine à l’Université de l’Alberta et chef de projet pour les recommandations.

Ces recommandations ont été élaborées après une analyse approfondie des essais cliniques publiés sur le cannabis médical et elles ont été supervisées par un comité de 10 experts, assistés de 10 autres spécialistes et de 40 autres médecins, pharmaciens, infirmières praticiennes, infirmières et malades.

L’analyse a concerné les bénéfices des cannabinoïdes utilisés pour le traitement de la douleur, de la spasticité, des nausées et des vomissements, ainsi que de leurs effets secondaires et leurs toxicités.

Des preuves scientifiques faibles ou inexistantes

Selon les chercheurs, dans la plupart des indications revendiquées pour les cannabinoïdes, le nombre d’études randomisées testant le cannabis médical est extrêmement limité, voire totalement absent. La taille et la durée des études existantes sont par ailleurs très limitées, ce qui en limite très nettement la portée scientifique.
« En général, nous parlons d’une seule étude et dont la méthodologie est très mauvaise », a déclaré Allan. «

Par exemple, il n’y a pas d’études pour le traitement de la dépression. Sur l’anxiété, il y a une seule étude de 24 malades souffrant d’anxiété sociale dans laquelle la moitié a reçu une dose unique de dérivé de cannabis (…). C’est très insuffisant pour déterminer si un traitement à vie du trouble anxieux généralisé est raisonnable ».

Une poignée d’indications validées

Selon les recommandations, le niveau de preuve est acceptable pour l’utilisation des cannabinoïdes médicaux uniquement dans une poignée de maladies très spécifiques.

Celles-ci comprennent la douleur neuropathique chronique (douleur d’origine neurologique), le traitement palliatif de la douleur cancéreuse, la spasticité associée à la sclérose en plaques (ou à une lésion de la moelle épinière), ainsi que les nausées et les vomissements secondaires à la chimiothérapie. Même dans ces cas précis, les bénéfices évalués ont été jugés généralement mineurs.

Pour la douleur neuropathique, 30% des malades qui prennent un placebo ont une amélioration modérée de leur douleur contre 39% de ceux qui prennent des cannabinoïdes médicaux. Chez les patients souffrant de spasticité, 25% des patients sous placebo ont une amélioration modérée, contre 35% sous cannabis médical.

L’utilisation du cannabis médical semble plus efficace pour la prise en charge des nausées et des vomissements sous chimiothérapie. Un peu moins de la moitié des patients utilisant des cannabinoïdes n’ont plus de nausées et de vomissements, comparativement à seulement 13% des malades sous placebo.

Des effets secondaires non négligeables

« Les cannabinoïdes médicaux devraient donc être envisagés seulement dans une poignée de maladies où les preuves sont suffisantes et seulement après que le malade ait essayé les traitements standard, » ajoute Allan. « Compte tenu de la variabilité du dosage de cannabis médical, et des risques possibles de tabagisme associés, nous recommandons également que les cannabinoïdes pharmaceutiques soient essayés en premier, avant de fumer de la marijuana médicale ».

Alors que les preuves supportant l’efficacité des cannabinoïdes médicaux sont limitées, les effets secondaires eux sont fréquents et réguliers. Environ 11% des patients ne sont pas capables de tolérer les cannabinoïdes médicaux, contre 3% des patients le placebo. Les effets indésirables les plus courant sont une sédation (50% contre 30% sous placebo), des étourdissements (32% contre 11% sous placebo) et une confusion mentale (9% contre 2% sous placebo).

Rester rationnel et prudent

« Ces recommandations ne vont pas satisfaire certaines personnes, en particulier celles qui ont un point de vue partisan en faveur des cannabinoïdes médicaux », a déclaré Allan. Il a ajouté que ceux qui s’opposent à l’utilisation de cannabinoïdes pour un traitement médical peuvent également être déçus que les recommandations prennent en compte les cannabinoïdes médicaux dans un petit nombre de cas spécifiques.

« D’autres, qui pensent que les cannabinoïdes sont très efficaces et ne présentent aucun risque, pourraient se sentir frustrés que les recommandations ne préconisent pas leur utilisation plus tôt ou dans un plus large éventail de maladies ».

Mais le problème essentiel d’après les experts est le manque criant d’études de bonnes qualités sur le cannabis médical. « Des recherches de meilleure qualité sont absolument nécessaires : des essais contrôlés et randomisés qui suivent un grand nombre de malades pendant de longues périodes de temps. Si nous avions cela, cela pourrait changer notre vision des choses et changer nos recommandations ».

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Pourquoi le marché de la bière sans alcool croît-il si vite?

Budweiser et Corona estiment que 20 % de leur production de bière sera sans alcool d’ici 2025.

Aujourd’hui, les gens ont une panoplie de produits qui s’offrent à eux s’ils désirent ne pas boire. La bière sans alcool a aujourd’hui presque exactement le goût de la bière normale, et plusieurs bars offrent des cocktails sans alcool, voire des cocktails « placebos », qui ont le goût de l’alcool sans en contenir.

Le marché de la bière désalcoolisée, surtout, connaît une croissance sans précédent. Alors que la consommation mondiale de la bière conventionnelle a chuté de 2015 à 2016, celle de la bière sans alcool a grimpé de 5 %. Les géants brassicoles s’y mettent : Budweiser, Corona, Heineken et Carlsberg ont tous sorti des versions sans alcool de leurs bières dans les trois dernières années. Budweiser et Corona estiment que 20 % de leur production de bière sera sans alcool d’ici 2025. Diageo, propriétaire de Guinness, a de son côté décidé d’investir dans une compagnie de spiritueux sans alcool, en plus de sortir la Pure Brew, une lager sans alcool, plus tôt cette année.

(Ce n’est par ailleurs pas très compliqué de faire de la bière sans alcool. On fait une bière conventionnelle, et on la fait ensuite bouillir pour en retirer l’alcool. En plus, on n’a pas besoin de payer de taxes sur l’alcool.)

Mais d’où vient cet engouement soudain pour les boissons sans alcool?

Il faut en premier lieu comprendre que ce n’est pas si soudain que ça. On le voit dans les statistiques depuis un moment déjà : les jeunes d’aujourd’hui sont pas mal moins intéressés par la drogue, l’alcool et le sexe.

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