Recherche

Catégorie

opioïdes

Que dit votre ADN de votre risque d’addiction aux opioïdes ?

Selon un nouveau test, un simple prélèvement d’ADN permettrait d’identifier la propension génétique d’une personne à développer un trouble de consommation d’opioïdes.

DE CARRIE ARNOLD

G2100375-Human_genome_research_DNA_gel_electrophoresis

Un scientifique procède au séquençage de l’ADN par électrophorèse sur gel, une technique dans laquelle les fragments d’ADN marqués par radioactivité se séparent en fonction de leur taille. Le motif des bandes (en rose fluorescent) est révélé avec une lumière ultraviolette.

PHOTOGRAPHIE DE PHILIPPE PLAILLYSCIENCE PHOTO LIBRARY

Favorisé par une consommation de plus en plus importante de fentanyl et d’autres substances, le nombre décès par surdose de drogue continue d’augmenter aux États-Unis, en particulier depuis la pandémie de Covid-19. En 2022, les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies ont recensé 109 540 décès par surdose de drogue, dont la plupart étaient liés à une consommation d’opioïdes. 

En décembre 2023, la Food and Drug Administration (Agence fédérale américaine des produits alimentaires et médicamenteux) des États-Unis a approuvé le test AvertD (prononcé « averted », qui signifie « évité ») pour les patients de dix-huit ans et plus qui n’ont jamais consommé d’opioïdes et qui doivent recevoir un traitement pour une douleur aiguë, et non chronique. Il s’agit du premier test génétique approuvé visant à identifier les personnes présentant un risque d’addiction aux opioïdes, et du seul test de risque polygénique autorisé par la FDA pour une affection psychiatrique à ce jour.

« La crise des opioïdes est l’une des questions de santé publiques majeures à laquelle sont confrontés les États-Unis. Elle nécessite des mesures innovantes pour empêcher, diagnostiquer et soigner les troubles qui y sont associés, notamment en évaluant le risque de les développer », a déclaré la FDA dans un communiqué qui annonçait sa décision. « Cette approbation est un pas de plus de la FDA pour empêcher de nouveaux cas de troubles de consommation d’opioïdes. » 

Néanmoins, certains experts du milieu psychiatrique restent sceptiques sur la véritable efficacité d’un quelconque test polygénique, test qui mesure de petits apports venant de nombreux gènes.

Selon Arpana Agrawal, généticienne psychiatrique de l’université Washington de Saint-Louis, bien que la génétique soit importante pour comprendre l’addiction, les chercheurs ont besoin de davantage d’informations pour identifier une personne à risque. Patrick Sullivan, psychiatre de l’université de Caroline du Nord à Chapel Hill et chercheur principal du Psychiatric Genomics Consortium, la rejoint sur ce point. L’ADN ne représente qu’une partie infime des raisons pour lesquels une personne développe une addiction aux opioïdes ou une maladie comme la schizophrénie. « Ce n’est pas aussi simple que nous aimerions le croire », déclare Agrawal.

Toutefois, ces experts et d’autres interlocuteurs du National Geographic s’accordent à dire que les tests de risque polygénique sont prometteurs pour toute une série d’autres maladies allant des maladies cardiovasculaires au diabète de type 2.

LA PROMESSE D’UN TEST GÉNÉTIQUE

Avant le séquençage du génome humain, l’essentiel du travail des généticiens était centré sur les maladies causées par des mutations dans un seul gène, telles que la mucoviscidose et l’hémophilie. Ces travaux étaient révolutionnaires, mais ne portaient pas sur les affections plus courantes telles que l’hypertension, l’hypercholestérolémie et le diabète.

De nombreuses maladies chroniques résultent d’une interaction complexe de facteurs environnementaux comme la pollution, les traumatismes subis pendant l’enfance et l’accessibilité alimentaire, ainsi que de petites contributions provenant de centaines, voire de milliers, de variants génétiques, et non des conséquences dévastatrices d’un seul gène. Individuellement, l’effet de chaque variant génétique est insignifiant. Cependant, des scientifiques comme Sekar Kathiresan, cardiologue, généticien et fondateur de l’entreprise de biotechnologie Verve Therapeutics, pensaient que toutes ces petites influences pouvaient avoir un effet majeur.

En mars 2008, son équipe a publié sa première découverte dans la revue américaine New England Journal of Medicineune étude qui rassemblait les effets de neuf variants génétiques en un risque génétique unifié de maladie cardiovasculaire. Kathiresan et ses collègues ont pu combiner les effets infimes de nombreux gènes sur l’ensemble de l’ADN d’une personne en une seule évaluation du risque génétique.

« Il s’agissait d’une preuve de l’hypothèse selon laquelle la génétique était peut-être un élément clé de l’apparition du risque de maladie », explique Kathiresan.

Les scientifiques ont rapidement découvert un nombre croissant de variantes génétiques qui influençaient le risque de maladie cardiovasculaire, rendant les résultats de risque polygénique encore plus efficaces pour identifier les personnes dont les gènes les prédisposent aux maladies cardiaques.

Ces personnes ont été traitées de manière plus agressive avec des statines, explique Robert Green, généticien médical à la Harvard Medical School, directeur du programme de recherche Genomes2People au Mass General Brigham et consultant rémunéré par Allelica, une société qui vend des tests de score de risque polygénique. Des études ultérieures ont montré que cela contribuait probablement à réduire leur risque de crise cardiaque et d’accident vasculaire cérébral.

LES LIMITES DE CE TEST

Les scientifiques se sont mis à chercher d’autres utilisations des scores de risque polygénique. Ils ont pu calculer des scores de risque polygénique particulièrement utiles au dépistage et à la prévention de maladies telles que le diabète, la maladie d’Alzheimer et les cancers du sein et de la prostate, explique Kathiresan.

Dans d’autres domaines, cependant, ils ont commencé à rencontrer des problèmes, en particulier lorsqu’ils ont tenté d’identifier les variations de l’ADN susceptibles de contribuer à des pathologies comme le trouble bipolaire, la schizophrénie et le trouble de l’usage d’opioïdes.

De nombreuses études ont démontré que le risque de troubles mentaux était en grande partie héréditaire et que les personnes diagnostiquées possédaient un ensemble de variantes génétiques différentes de ceux qui n’en avaient pas. 

Toutefois, déterminer l’utilité du score de risque spécifique est souvent plus difficile que de procéder à son calcul. Sullivan prend l’exemple de la taille : l’homme moyen est nettement plus grand que la femme moyenne, mais il y a beaucoup d’hommes petits et de femmes grandes. Par conséquent, il n’est pas possible de deviner avec précision le sexe d’une personne en se basant sur sa taille, explique-t-il. De même, les scientifiques pourraient être en mesure de détecter des différences génétiques entre les personnes souffrant de troubles psychiatriques et celles qui n’en souffrent pas, mais ces deux groupes se chevauchent trop pour qu’on puisse les différencier.

Les scientifiques ne savent toujours pas pourquoi. L’une des possibilités est qu’ils n’en savent pas encore assez sur la génétique sous-jacente des troubles psychiatriques pour pouvoir se servir d’un test permettant d’identifier un risque génétique élevé ou faible. L’autre possibilité est que les différences génétiques entre les personnes à haut risque et à faible risque ne sont tout simplement pas assez importantes pour être utiles d’un point de vue médical.

En outre les personnes d’ascendance européenne sont particulièrement sur-représentées dans la plupart des études génétiques, ce qui signifie que les chercheurs en savent généralement moins sur les gènes des personnes d’autres ethnicités, selon une étude parue en 2019. Il est donc plus compliqué de calculer leur score de risque polygénique. 

Les scores de risque polygénique ne mesurent pas non plus toute l’étendue du risque d’une personne de développer une maladie. Un score de risque polygénique ne peut pas prendre en compte la myriade de facteurs environnementaux qui ont souvent des répercussions plus importantes que la génétique sur les personnes qui tombent malades. De plus, l’environnement d’une personne est particulièrement malléable, ce qui multiplie les occasions de faire pencher la balance du côté d’une meilleure santé.

« L’ADN n’est pas une fatalité », affirme Kathiresan. « Il s’agit d’une seule composante et elle n’est pas déterministe. »

GÉNÉTIQUE ET TROUBLES DE L’USAGE D’OPIOÏDES

Pourtant, la promesse d’un test qui pourrait empêcher la dépendance aux opioïdes chez certaines personnes a séduit de nombreux scientifiques.

Keri Donaldson, fondateur et PDG de Solvd Health, le fabricant de l’AvertD, pensait que les algorithmes d’intelligence artificielle étaient à même d’identifier les personnes présentant un risque génétique élevé de développer un trouble de l’usage d’opioïdes.

Au lieu d’isoler des variantes génétiques spécifiques pour calculer le risque d’une personne, Donaldson s’est servi d’un ordinateur pour déterminer les différences génétiques entre les personnes qui ont abusé des opiacés et celles qui n’en ont pas abusé. L’étude a analysé des millions de points le long du génome et a identifié quinze variantes génétiques qui pourraient aider à distinguer ces deux groupes.

L’effet collectif de ces variantes est calculé à l’aide d’un modèle mathématique qui attribue à chaque personne testée un score compris entre 0 et 1. Un score supérieur à 0,33 indique un risque génétique élevé d’abus d’opioïdes. Plus le score est élevé, plus le risque est important. Ces informations constituent la base d’AvertD.

Cependant, lorsque l’équipe d’Agrawal a essayé d’utiliser l’intelligence artificielle pour prédire le risque de troubles liés à l’utilisation d’opioïdes, celle-ci n’a pas été en mesure de reproduire les résultats. Selon elle, les chercheurs ont besoin d’études plus diversifiées et plus vastes pour être en mesure d’identifier ce risque par un test.

« Chaque fois que nous observons ces facteurs polygéniques, nous devons prendre en compte qu’ils ne seront qu’une partie de la solution. Les facteurs environnementaux sont leur complément », explique-t-elle.

Donaldson admet qu’AvertD n’est pas une boule de cristal et que « le nier n’est pas la solution. » Il défend la science qui sous-tend le test et cite une étude qui montre que, dans plus de 80 % des cas, les algorithmes d’AvertD sont capables de faire la distinction entre les personnes atteintes ou non d’un trouble de l’usage d’opioïdes. « Le trouble de la consommation d’opioïdes est un trait complexe, à la fois inné et acquis. Nous fournissons des informations sur les raisons génétiques de ce trouble », précise-t-il.

COMPRENDRE SON PROPRE RISQUE

Alors que ces tests gagnent en popularité, les cliniciens doivent apprendre à interpréter leurs résultats avec les patients. Selon Donaldson, la clé est d’informer les prescripteurs. 

« Nous avons commencé par nous demander comment aider les patients individuels, ainsi que les prescripteurs, à comprendre les risques d’une nouvelle manière », explique-t-il. 

On ne lit pas ces scores comme on lit la météo, met-il en garde. Par exemple, un score AvertD de 0.5 ne signifie pas que vous avez 50 % de chances de développer une addiction aux opioïdes. Cela veut plutôt dire que votre risque est plus élevé que la moyenne et que vous devriez peut-être éviter les traitements qui contiennent des opiacés. 

« Une fois les scores de risque AvertD en main, les médecins et les patients peuvent avoir une conversation informée sur les façons d’éviter les opioïdes ou d’utiliser des options alternatives de gestion de la douleur », ajoute-t-il.

Toutefois, Agrawal s’inquiète de ce que cela pourrait signifier pour les personnes dont les tests indiquent qu’elles présentent un risque génétique élevé de dépendance aux opioïdes. Elle affirme que de nombreux médecins ne comprennent toujours pas comment traiter la douleur sans opioïdes, ce qui pourrait entraîner des souffrances inutiles.

Au lieu d’identifier la dépendance aux opioïdes, elle préfère se concentrer sur « la façon dont nous pouvons faciliter le chemin vers la guérison et la sécurité », dit-elle.

Source

Addiction : de nombreux adolescents accros aux opioïdes

Publié le 17/12/2023

Durée de la vidéo : 3 min – Article rédigé par franceinfo – F. Prabonnaud, S. Giaume, N. Murviedro

Cliquez sur VOIR LA VIDEO

Stéphane, 18 ans, est déscolarisé. Pour la première fois, accompagné de sa mère, il ose consulter dans ce service d’addictologie. Le jeune homme a commencé à prendre du Tramadol, un médicament opioïde prescrit contre la douleur, après une année de harcèlement scolaire. Pour se sentir mieux, il ne cesse d’augmenter les doses. Il lui est facile d’en acheter sur Internet. Ses parents, eux, se sentent impuissants.

Facile d’accès

Aujourd’hui, Stéphane a décidé d’arrêter, mais seul, le sevrage est trop difficile pour lui. La psychiatre lui propose plusieurs types de prise en charge, dont celle en hôpital de jour avec une équipe pluri-professionnelle, et de nombreuses activités.

Le danger de nos jours est que les opioïdes sont consommés avec d’autres drogues ou alors, régulièrement, en soirée dans des cocktails que l’on peut voir sur les réseaux sociaux.

Source

Dans les cartables américains, un antidote contre les surdoses

Le Narcan, antidote aux surdoses, s’invite de plus en plus dans le quotidien des adolescents aux États-Unis, pays ravagé par une crise des opioïdes, y compris du fentanyl, une drogue jusqu’à 50 fois plus puissante que l’héroïne.
Le Narcan, antidote aux surdoses, s’invite de plus en plus dans le quotidien des adolescents aux États-Unis, pays ravagé par une crise des opioïdes, y compris du fentanyl, une drogue jusqu’à 50 fois plus puissante que l’héroïne. (Photo Olivier Douliery/AFP)

Chaque matin avant de quitter sa maison pour se rendre à son lycée, Jackson Danzing, 17 ans, s’assure d’avoir dans son sac ses livres, ses devoirs, son déjeuner… et un antidote permettant de réanimer une victime d’overdose.

Le Narcan s’invite de plus en plus dans le quotidien des adolescents aux États-Unis, pays ravagé par une crise des opioïdes, y compris du fentanyl, une drogue jusqu’à 50 fois plus puissante que l’héroïne.

« Tout le monde a un ami ou une connaissance qui a touché aux drogues. Imaginez-vous un scénario où vous retrouvez l’un de vos amis en train de faire potentiellement une surdose et que vous ne savez pas quoi faire », dit Jackson, qui a mis sur pied, avec sa camarade, Marin Peale, des formations sur l’usage du Narcan pour 350 de leurs camarades de lycée.

Ici, à Arlington, près de la capitale Washington, où est scolarisé Jackson, l’usage de ce spray nasal ne tient pas du scénario de fiction : la police y est intervenue pour sept surdoses, l’an dernier, dans les écoles publiques. Un étudiant est même décédé.

À lire sur le sujet Drogues : le fentanyl fait des ravages au sein de la jeunesse américaine

De mars 2022 à mars 2023, les États-Unis ont dénombré 110 000 décès liés à des surdoses (ou overdoses), dont les deux tiers dues à la consommation de fentanyl, selon les Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC).

Chez les adolescents, les morts par surdose ont bondi de 94 % de 2019 à 2020, selon les CDC, qui attribuent, notamment, ce phénomène à la plus grande « disponibilité du fentanyl de synthèse produit illégalement ».

Soutien politique

Cependant, l’accès croissant à la naloxone, le nom générique du Narcan, peut aussi être controversé : certains parents, rapportent des élèves d’Arlington, estiment que cette molécule banalise, voire justifie, l’usage de drogues dures.

À travers le pays, les autorités locales ont adopté des politiques différentes face aux opioïdes.

À Portland, ville progressiste de l’Oregon (ouest), le choix a été fait de réduire les sanctions pour la consommation de drogue, au point où des marchés à ciel ouvert de produits illicites ont commencé à bourgeonner avec, à la clé, une hausse des surdoses…

Des États ont, quant à eux, emprunté un chemin inverse en durcissant les lois anti-drogues. Après trois surdoses, dont deux mortelles, de lycéens, plus tôt cette année, au Tennessee (sud), le seul survivant a été inculpé pour le meurtre de ses deux camarades.

Mais, en règle générale, « je vois, dans les tendances politiques, un soutien à la naloxone (…) et je crois qu’il s’agit d’une victoire en termes de santé publique », soutient Keith Humphreys, chercheur à l’université Stanford.

À Arlington, comme dans toute la Virginie, l’interdiction des drogues reste en vigueur. Et les étudiants qui apportent de la naloxone au lycée doivent avoir suivi au préalable une formation sur son utilisation et obtenu le feu vert parental, explique Darrell Sampson, directeur des services aux élèves des écoles publiques de la ville.

« Dans les écoles, nous avons toujours eu à faire face aux drogues. Mais aucune de ces substances n’était si peu onéreuse à produire, si létale même à petites doses, et si addictive que les opioïdes et le fentanyl », dit-il.

« Ambition modeste »

Pour Keith Humphreys, l’accès croissant au Narcan n’est qu’une partie de la solution face à la gravité de la crise.

Selon lui, les autorités doivent consacrer plus de fonds publics à la santé mentale des jeunes pour les aider à gérer leurs émotions, à nouer des relations plus saines. Quant à la naloxone, elle peut servir en cas d’overdose mais pas aider à juguler les problèmes d’addiction.

« Ce serait une erreur de penser qu’en réduisant le nombre de morts par surdoses nous aurions fait un grand progrès. C’est une ambition extrêmement modeste. »

« Ce serait une erreur de penser qu’en réduisant le nombre de morts par surdoses nous aurions fait un grand progrès. C’est une ambition extrêmement modeste », dit-il.

Jackson Danzig et Marin Peale ont, eux, commencé à se promener avec de la naloxone, l’an dernier, avant que leur école ne les y autorise officiellement afin de leur éviter des ennuis.

Un an plus tard, le Narcan fait partie de leur quotidien. « Peu importe la salle de classe, il doit y en avoir une boîte et, de mon côté, j’en ai toujours sur moi. Comme ça je suis toujours prête », résume Marin.

Source Le Télégramme de Brest

Comment les opioïdes affectent-ils le cerveau ?

Écrit par Marine Cestes Le 12/06/2023

Les opioïdes affectent le cerveau en provoquant une euphorie et une diminution de la douleur. Ces symptômes apparaissent lorsque les opioïdes se fixent sur les récepteurs opiacés des cellules nerveuses du cerveau et les activent.

Ce qui rend les médicaments opioïdes efficaces pour soulager la douleur peut également les rendre très dangereux. En effet, à faible dose, les opioïdes peuvent provoquer une sensation de sommeil, une somnolence. 

Ils entraînent un ralentissement de la respiration et du rythme cardiaque, ce qui peut mener l’individu à la mort.

L’addiction aux opioïdes peut toucher n’importe qui. Les sensations de plaisir résultant de la prise d’un opioïde peuvent donner une envie irrépressible de continuer à les éprouver, ce qui peut conduire à la dépendance.

Les effets à court terme des opioïdes sur le cerveau

À court terme, les effets des opioïdes sur le cerveau sont :

  • le soulagement de la douleur : les opioïdes se fixent sur les récepteurs opiacés, ce qui bloque les messages de douleur et réduit la perception de la douleur ;
  • l’euphorie : ils agissent sur le « circuit de récompense » en stimulant la production de dopamine ;
  • le ralentissement de la respiration : les opioïdes inhibent les parties du tronc cérébral qui contrôlent le rythme respiratoire. Le ralentissement de la respiration peut entraîner un manque d’oxygène dans le cerveau, ce qui peut provoquer des lésions cérébrales permanentes ;
  • de la somnolence et des vertiges ;
  • la suppression du raisonnement conscient et de la conscience : par exemple, un individu consommateur d’opioïdes n’est pas conscient de sa propre détresse respiratoire.

Les effets des opioïdes à long terme sur le cerveau

Les effets à long terme des opioïdes sur le cerveau, y compris ceux prescrits par un médecin, sont :

  • l’accoutumance : l’individu prend des doses plus importantes ou plus fréquentes pour obtenir l’effet désiré ;
  • la dépendance : l’utilisation répétée d’opioïdes entraîne une modification de l’activité des cellules nerveuses. Cela peut donner à l’individu l’impression d’être soulagé par la prise du médicament. Par conséquent, lorsqu’il cesse de consommer la drogue, il éprouve un manque ;

des changements de comportement et des difficultés dans la prise de décision : la Brain Injury Association of America affirme que l’utilisation à long terme d’opioïdes provoque des changements dans la région frontale du cerveau, ce qui entraîne des troubles de la cognition, c’est-à-dire de la capacité à penser.

Les scanners cérébraux montrent une réduction du volume du cortex frontal. Ces troubles cognitifs persistent plusieurs années après la guérison.

Quel est le plus grand antidouleur ?

Il existe plusieurs types d’antidouleur qui peuvent calmer systématiquement une douleur et soulager le patient. En revanche, parmi cette multitude, l’une des plus connue est notamment la morphine. Cet antalgique est très puissant et susceptible de soulager n’importe quelle douleur chez un patient. D’ailleurs, plusieurs molécules antalgiques ont été mises en place grâce aux molécules dérivées de la morphine. Ce sont ces dernières qui sont prescrites en cas de petites douleurs ou de douleurs moyennes. En revanche, la morphine n’intervient que dans le cas des grandes douleurs.

Quel est l’antidouleur le plus puissant sans ordonnance ?

Toute prise de médicament doit se faire sous l’observation d’un médecin. Il est vivement interdit de pratiquer l’automédication qui peut vous conduire aux urgences ou dans un asile. Veuillez donc demander l’avis d’un médecin avant la prise de n’importe quel médicament. En effet, les antidouleurs, les pharmacies en disposent en quantité suffisante. 

Mais l’une de ces antalgiques est généralement prescrite sans ordonnance. Il s’agit de “l’acétaminophène”. C’est un médicament très utilisé contre les douleurs dans plusieurs situations. Pourquoi ? En réalité, les médecins estiment qu’il est bien toléré et agit efficacement sur la douleur ainsi que la fièvre.

Toutefois, toute consommation de ce médicament reste du domaine médical et doit être prescrite par votre médecin qui vous connaît mieux.

Source

Aux Etats-Unis, les autorités sont dépassées par la crise des opioïdes : « On déplore des victimes dans tout le pays »

La crise sanitaire qui frappe les Etats-Unis s’est accélérée depuis deux ans. Elle a coûté la vie à près de 82 000 personnes entre février 2021 et février 2022 et les leviers des pouvoirs publics pour agir restent limités.

« Courtney a découvert les pilules au lycée. Cela s’est transformé en addiction et l’a menée à la mort d’une overdose de fentanyl. Elle avait 20 ans. » Lors de son discours sur l’état de l’Union face au Congrès, mardi 7 février, Joe Biden a pris le temps de « partager une histoire bien connue de millions d’Américains ». Celle de la crise des opioïdes, qui frappe les Etats-Unis depuis plus de 30 ans.

Ces dérivés de l’opium regroupent à la fois des antalgiques légaux, comme la morphine ou l’oxycodone, prescrits contre la douleur, et des substances illicites comme l’héroïne. Selon les Centres de prévention et de contrôle des maladies américains (CDC)*, plus de 564 000 Américains sont morts d’une overdose de l’un de ces produits entre 1999 et 2020. Et la crise s’est accélérée : les opioïdes ont coûté la vie à près de 82 000 personnes entre février 2021 et février 2022, recense l’agence fédérale dans un de ses derniers bilans*.

L’ampleur de l’addiction aux opioïdes outre-Atlantique reste difficile à évaluer. Il faut distinguer les antidouleurs pris dans le cadre d’un traitement médical, et ceux qui sont « détournés de leur usage initial » ou achetés sur le marché noir. Mais « les médicaments comme l’oxycodone, fortement dosés, peuvent aussi faire entrer les individus dans la dépendance », avertit Elisa Chelle, professeure en science politique à l’université Paris Nanterre et autrice de Comprendre la politique de santé aux Etats-Unis (Presses de l’EHESP, 2019).

Pour lire la suite cliquez sur « Aucun endroit des Etats-Unis n’est épargné« 

Propositions du CNPERT : E – Agir contre les opiacés et les opioïdes

Il y a une quinzaine d’années plusieurs médias reprochaient au corps médical sa pusillanimité dans la prescription d’analgésiques opiacés (issus de l’opium) ou opioïdes (agents de synthèse agissant selon le même mécanisme que la morphine), qui sont les antalgiques les plus puissants. Pour enfoncer le clou, ils reprochaient aux médecins de faire peu de cas de la douleur de leurs patients.

Cette interprétation fallacieuse et venimeuse voulait en ignorer une autre, celle de la propension des Français à abuser communément de différentes drogues. Sous ces incitations, les prescriptions médicales d’analgésiques se sont multipliées. Au niveau Européen, devant l’apparition de détournements et/ou de surdoses (surtout en Europe du Nord), l’élixir parégorique, le Diarsed® (antidiarrhéique associant atropine et diphénoxylate), le dextropropoxyphène (in Di-Antalvic®, in Propofan®) ont été retirés de la pharmacopée. La codéine qui était en vente libre, comme antitussif, mais surtout comme substitut à bas prix de l’héroïne, s’est trouvée adjointe au paracétamol et fut très/trop largement utilisée. Elle fut aussi utilisée dans des cocktails psychédéliques, associée à des antihistaminiques (« purple dranks »). Devant ces constats, elle vient enfin de faire l’objet de mesures restrictives. Le tramadol a vu aussi sa prescription s’emballer et des dépendances s’installer.

La diffusion du Subutex®/buprénorphine, que peuvent prescrire les généralistes aux héroïnomanes, pour les faire rompre avec leur comportement injecteur, connaît de nombreux débordements et détournements. Ils aboutissent au recrutement de nombreux toxicophiles qui se font piéger par les opioïdes. Qui plus est, une forte proportion de ses « bénéficiaires » se l’injectent (en 2017, ils étaient 25% dans les centres de soin, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA) et 46% dans les centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques (CAARUD) à le faire) ou bien ils la sniffent (25% dans les CSAPA et 21% dans les CAARUD. Les néophytes empruntent par cette buprénorphine le chemin qui les conduira à des produits plus puissants dont, bien sûr, l’héroïne elle-même, par voie intraveineuse.

La préoccupation lourdement affichée d’une « réduction des risques »  mise en avant pour justifier ce « Subu » est sévèrement contredite par ces données, qui montrent qu’elle fait naître d’autres risques, plus intenses que ceux qu’elle prétendait réduire ; cela à des coûts élevés pour la collectivité. Récemment l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) vient d’agréer une forme « Lyoc » de la buprénorphine à haut dosage (Orobupré®), dont la mise en solution ne comporte plus aucun résidu limitant le volume qui peut être injecté (à la différence du Subutex ®) ; une particularité évidemment de nature à aggraver ce détournement…

Deux voies principales conduisent au recrutement des sujets dépendants aux opioïdes (ils sont près de 300.000 en France):

La première voie correspond, souvent, à l’aboutissement d’un parcours de toxicophilie : Escalade à l’origine de polytoxicomanies. L’individu ayant abusé de toutes les drogues d’amont : tabac, alcool, cannabis, cocaïniques et amphétaminiques, codéine, tramadol, Lamaline®/poudre d’opium, buprénorphine, arrive à la morphine et bientôt accède au sommet, représenté par l’héroïne. On redoute l’arrivée en France des anilinopipéridines (fentanyl, sufentanyl, carfentanyl, cyclofentanyl..) ; ces opioïdes, actifs à de très faibles doses, sont à l’origine de multiples surdoses. Aux U.S.A., en 2016,  la mortalité due aux opioïdes était estimée à 64.000 victimes, dont 20.100 par les dérivés du fentanyl. Les chiffres récents du nombre global de surdoses mortelles par opioïdes dans ce pays faisaient état,  en 2017, de 72.200 décès et en 2021, de 100.000 décès. 

 L’héroïne, qui piège en France près de 150.000 personnes, est actuellement la drogue la plus « dure ». L’accès facilité aux seringues, qui a contribué à réduire la diffusion du SIDA et de l’hépatite C (qui résultait du prêt de seringues entre héroïnomanes) a évidemment contribué à l’augmentation de l’administration intra veineuse des drogues (autre exemple d’une réduction des risques, en faisant naître ou croître d’autres).

La deuxième voie conduisant au recrutement par les opioïdes, résulte soit de  prescriptions galvaudées soit, quand elles sont médicalement justifiées, de doses ou de  durées d’administration excessives. Le dessein de soulager vite, ne devrait pas relativiser l’impératif du « primum non nocere » (d’abord ne pas nuire).

Pour limiter ce mode de recrutement d’une morphino-dépendance par la thérapeutique, il faut insister sur quelques principes :

  • Assurer une meilleure formation des médecins à la prescription des analgésiques. Cette prescription doit être dégagée des pressions médiatiques et n’être centrée que sur des préoccupations authentiquement médicales, faisant abstraction de démagogie ; ne faisant pas payer au patient, pour le confort d’un soulagement rapide, le prix d’une addiction durable, qui peut être désastreuse.
  • Etre économe des moyens disponibles, en gardant toujours des réserves d’efficacité. La première prescription fait appel au paracétamol (sans dépasser 3g par jour), dans un deuxième temps, pour les douleurs liées à une inflammation aigüe, viendra le recours aux anti-inflammatoires non stéroïdiens ou, encore plus actifs, aux glucocorticoïdes. L’adjonction au paracétamol de la codéine devra s’assurer que le patient n’est pas déjà victime de pharmacodépendances notables. Il en sera de même pour le recours éventuel au tramadol (Topalgic®) ou à la buprénorphine à faible dose (Temgésic®). La prescription ultime des opioïdes les plus forts (oxycodone, morphine…) se limitera aux doses nécessaires et suffisantes, pour les périodes les plus brèves possibles (hormis les soins palliatifs et l’accompagnement des personnes en fin de vie qui font appel à des stratégies spécifiques).
  • Le tétrahydrocannabinol (THC du cannabis) n’a pas de place dans cette gradation thérapeutique. Ses effets analgésiques, modérés, y compris dans la douleur chronique, comportent des risques nombreux et parfois graves, tels que son rapport bénéfices/risques, en l’état des connaissances, est jugé défavorable.
  • Une réévaluation de l’état douloureux, doit être pratiquée régulièrement pour ne pas prolonger indûment certains traitements, qui créeraient ou entretiendraient une dépendance.
  • Une attention particulière doit concerner les médecins généralistes qui prescrivent à des fréquences et des doses importantes des opioïdes sur de longues durées ; des justifications devraient leur être demandées par des médecins inspecteurs de la santé ; l’inspecteur des pharmacies pourrait les identifier à partir des ordonnanciers des pharmaciens sur lesquels la délivrance de ces médicaments est inscrite,  de même que les médecins de la sécurité sociale qui ont accès  aux profils de prescriptions des praticiens. Il faudra rendre obligatoire une formation continue  portant sur les opiacés, opioïdes et les divers autres types d’analgésiques.
  • Les médecins et personnels infirmiers ayant un accès facile à l’armoire où sont stockés les stupéfiants devraient faire l’objet de contrôles urinaires inopinés. Les pharmacies centrales des hôpitaux devraient suivre les niveaux de consommation des stupéfiants, service par service et leurs prescriptions par chaque praticien.
  • Il faudra être très attentif à l’évolution de la consommation des produits de la palette des analgésiques après les dispositions prises pour restreindre la disponibilité de la codéine.

Pour prévenir l’instauration d’une dépendance aux opioïdes produite par un usage dit « récréatif » (euphémisme trompeur en regard de la gravité de cette dépendance), i.e. d’emblée toxicomaniaque, il est indispensable de tenir compte des principes suivants :

– L’accès aux opioïdes s’inscrit dans la suite d’une ascension des barreaux de l’échelle des toxicomanies. C’est exceptionnellement une intoxication de premier rang. C’est l’aboutissement d’un lent processus ayant conduit à expérimenter, puis à user, puis à abuser de différentes autres drogues. Quand, par le jeu d’une tolérance, leur effet s’atténue, le toxicomane ajoute une autre drogue, puis une autre.

Pire qu’une escalade, dans laquelle le drogué supprimerait une drogue pour passer à une autre, plus forte, il s’agit d’une poly toxicomanie ; le sujet n’élimine aucune de ses premières drogues, mais  en ajoute une autre, puis une autre encore. La prévention consiste en la circonstance à rendre plus difficilement accessibles, et mieux encore inaccessibles, les premiers échelons de cette échelle.

– Il faut, de toute urgence, mettre un terme au trafic du Subutex®, qui perdure depuis que ce médicament a été mis sur le marché, et dont la prescription se trouve confiée à tout médecin généraliste, sans formation spécifique préalable dispensée par la Faculté. On a vu se développer, et elle perdure encore, la situation où un héroïnomane consulte successivement plusieurs praticiens pour se faire prescrire le Subutex® à la plus haute dose possible (16 mg/J) ; il présente ensuite ses différentes ordonnances à autant de pharmacies différentes.

Si désormais la carte vitale ne peut plus être présentée qu’une fois, toutes les autres transactions sont possibles, sans être remboursées. Ce trafic, pourtant facile à constater, a été très longtemps « ignoré » ; il serait sans doute plus exact de dire accepté, ou en tous cas toléré. Les « bénéficiaires » à bas prix de ces nombreux comprimés de Subutex® ne sauraient qu’en faire s’ils ne les revendaient à de jeunes toxicophiles, qui se voient ainsi ouvrir, à bas prix, l’accès aux morphiniques,  et le chemin de l’héroïnomanie. Avec l’argent de ses reventes, l’héroïnomane peut s’offrir son héroïne.

– Une véritable prise en charge médicale des patients toxicomanes est plus lourde, plus complexe, avec des consultations plus longues que pour la patientèle moyenne des médecins généralistes. Ces praticiens ne devraient voir quotidiennement en consultation qu’un nombre restreint de toxicomanes (< 4) ; ils  devraient  avoir suivi à la faculté une formation spécifique et bénéficier d’une rémunération d’un niveau double de celle d’une consultation habituelle. Les prescripteurs de Subutex® devraient être fortement incités à diminuer, à une allure variable selon chaque patient, les doses de buprénorphine,  visant l’abstinence à plus ou moins long terme. Le patient ne doit pas demeurer ad vitam sous stimulation opioïde, restant toujours incité au retour à l’héroïne à son prochain « bleu à l’âme » ou lors des accidents divers pouvant émailler sa vie.

– Le recours aux génériques du Subutex® doit être privilégié, non seulement pour alléger la charge financière de la sécurité sociale, mais aussi pour rendre plus difficile la mise en solution des comprimés perlinguaux afin de s’injecter le principe actif (ces génériques laissant après dissolution un plus grand résidu insoluble). Ces injections sont une parfaite aberration, s’agissant d’un médicament conçu pour faire rompre l’héroïnomane avec son comportement injecteur d’opioïdes.

– D’une façon optimale, le seul médicament remboursé à cet effet devrait être la Suboxone®. L’adjonction à la buprénorphine à haut dosage de naloxone (un antagoniste opioïde), non résorbée par voie sublinguale, ne trouble pas l’effet de la buprénorphine ; de plus cette naloxone pallie la constipation opiniâtre provoquée par le Subutex®.

Si le patient venait à mettre en solution le comprimé de Suboxone® pour s’injecter le surnageant, ce surnageant comporterait, outre la buprénorphine, la naloxone ; cette dernière, lors de l’injection intraveineuse, accédant au cerveau avec la buprénorphine, préviendrait l’effet de « shoot » et pourrait même déclencher un syndrome d’abstinence, dissuadant durablement de réitérer une telle injection. 

– Si l’héroïnomane est incité à tricher (revente de ses comprimés, injection de ceux-ci) c’est parce que la substitution directe de l’héroïne par la buprénorphine est ressentie d’emblée comme trop sévère/frustrante (du fait du passage de l’héroïne qui stimule de façon maximale les récepteurs opioïdes, à la buprénorphine qui, elle, ne stimule ces récepteurs que d’une façon partielle). La substitution de l’héroïne devrait  recourir d’abord à la méthadone par voie orale (qui, comme l’héroïne, stimule les récepteurs opioïdes de façon maximale) puis, après avoir diminué progressivement sa dose initiale (d’un tiers environ), le relai serait pris par le Subutex® à haute dose, suivi de sa diminution progressive pour atteindre l’abstinence.

– Des études devraient être poursuivies sur l’utilisation de formes retard (implants sous cutanés) de buprénorphine. Chez le sujet sevré, des implants d’antagonistes des récepteurs opioïdes permettraient de s’opposer aux effets qu’il pourrait rechercher, s’il venait à renouer avec ses démons/administrations antérieur(e)s.

Prochain article : F – Juguler l’accroissement de la consommation de cocaïne le 29 Juin

Propositions du CNPERT : Prologue et Synopsis

            IPrologue

Notre Nation est minée de longue date par les ravages physiques du tabac (75.000 décès annuels avec souvent, au préalable, de nombreux handicaps affectant la qualité de vie des tabagiques) et par les ravages physiques et psychiques de l’alcool (41.000 décès annuels, avec de nombreux handicaps et de grandes détresses psychiques et sociales, dont nombre d’actes de violence, sur les femmes et dans les familles). Tous ces drames sont la rançon du caractère licite de ces drogues et l’expression d’appétits capitalistes insatiables qui tirent de ces intoxications de masse, de somptueux bénéfices, que sans cesse  ils s’appliquent à faire croître.

L’attrait commun des humains pour les drogues est redoublé par d’éventuelles perturbations familiales, environnementales, relationnelles, éducatives… Cet ensemble est exacerbé par un appât du gain qui s’exprime à toutes les étapes du parcours des drogues. En regard de ces différents facteurs les considérations humanistes, morales et sanitaires ne pèsent pas lourd. C’est ainsi que l’on aboutit au désastre des toxicomanies, qui affecte particulièrement notre Nation ; puisqu’elle apparait en Europe aux premiers rangs des consommateurs de nombreuses drogues.

Le CNPERT affiche dans son intitulé les objectifs qu’il s’assigne : réunir les informations épidémiologiques et toxicologiques les plus pertinentes sur les drogues en circulation ; analyser l’importance de leur consommation et de leurs méfaits ; suggérer les moyens à mettre en œuvre pour contenir et mieux encore faire reculer leurs consommations.

            Pour les lecteurs pressés, sont synthétisées  en  trois pages les actions de prévention que nous suggérons,  et pour tous les autres lecteurs sont présentés  sur une vingtaine de pages les attendus et les modalités de mise en œuvre de ces suggestions.

Ces propositions s’adressent à tous les citoyens français, avec l’espoir qu’ils insuffleront à leurs élus leurs préoccupations et leurs requêtes. Le CNPERT vous prie donc d’en assurer la plus large diffusion et vous en remercie.

II – Synopsis des propositions du CNPERT

       visant à faire régresser les drogues et toxicomanies

            Tabac – Alcool

-Enseigner dès l’école primaire les méfaits de ces deux drogues.

-Mettre en œuvre dès maintenant toutes les dispositions permettant d’atteindre en 2030 l’ambition d’une génération sans tabac, exprimée par le Président de la République.

-Accroître les prix du tabac et de l’alcool.

-Faire respecter l’interdiction de leurs ventes aux mineurs.

-Généraliser les facultés et les hôpitaux « sans tabac ».

-Multiplier les messages de prévention.

-Interdire toutes les formes de leur publicité.

-Utiliser le nouveau service national pour faire des jeunes appelés des éducateurs dénonçant les méfaits de toutes les drogues.

-Réduire la production d’alcool, le degré alcoolique des vins, le volume des flacons de bière.

-Multiplier les contrôles routiers et professionnels de l’alcoolémie.

-Interdire les « happy hours » ; interdire les dons d’alcool par les alcooliers aux soirées festives comme incitation à la consommation.

-Lier la restitution d’un permis suspendu après constat d’une alcoolisation routière à une  vérification de l’abstinence attestée par la mesure dans les cheveux de l’éthylglucuronide.

-Encourager le développement d’une gastronomie pouvant se marier avec des boissons non alcooliques. 

-Supprimer les boissons alcooliques dans les « pots » d’entreprises et les réunions professionnelles.

-Interdire la vente et la consommation d’alcool lors des manifestations sportives.

-Responsabiliser les personnels des bars dans la prévention des ivresses.

-Rappeler que le fœtus ne supporte pas l’alcool ; qu’il est menacé par le syndrome d’alcoolisation fœtale ; les pictogrammes apposés sur les boissons alcooliques doivent être parfaitement lisibles.

Cannabis

-Enseigner dès l’école primaire les méfaits de cette drogue.

-Lutter contre les lobbies au service de la diffusion du cannabis ; dénoncer les médias qui sont leurs relais.

-Empêcher le détournement des e-cigarettes par des recharges « d’huile de cannabis » et des divers produits à base de cannabis ou de cannabinoïdes de synthèse.

-Interdire la vente aux mineurs des pipes à eau.

-Interdire la vente des feuilles de papier à cigarette « grand format », qui ne servent qu’à la confection de « pétards ».

-Signaler publiquement et au conseil de l’ordre, les comportements de certains addictologues qui banalisent cette drogue, en font l’apologie et militent pour sa légalisation.  

-Appliquer, en l’aménageant, la prohibition du cannabis édictée par la loi de 1970. L’amende de 200 € infligée au possesseur et/ou au consommateur de cannabis devrait être inscrite sur un fichier informatisé, permettant de multiplier son niveau au prorata du nombre de récidives ; avec au delà de 3 récidives, l’obligation de suivre un stage payant d’information sur les méfaits de la drogue ; stage comportant à son issue un contrôle des connaissances acquises (le stage étant réitéré si le niveau est insuffisant), avec mise en place d’un suivi médical comportant des contrôles urinaires périodiques.

-Faire évoluer la loi afin de pouvoir s’assurer que les urines sont exemptes de cannabinoïdes chez les candidats à l’inscription dans les facultés de Santé, aux épreuves du permis de conduire, à l’admission dans la police, la gendarmerie, l’armée, les professions de Santé, la magistrature, l’enseignement, ainsi qu’à des postes de responsabilité (surveillants des centrales nucléaires, conducteurs d’engins, chauffeurs des transports en commun…) ; des contrôles devront également pouvoir être effectués au cours de leurs carrières professionnelles.

-Dans le processus d’accréditation des hôpitaux psychiatriques, une large place doit être accordée à l’appréciation des mesures prises pour  y empêcher l’intrusion des drogues.

-Traquer les dealers et mettre à profit leur incarcération pour les former à des activités professionnelles, dont ils devront ultérieurement justifier de l’exercice.

-Appliquer des contrôles fiscaux pour faire justifier de ressources honnêtes ceux ayant un haut train de vie inexpliqué.

Opioïdes- morphiniques

-Ces analgésiques majeurs, opioïdes ou apparentés (tramadol), ne devront pas être prescrits sans raisons impérieuses ;

-Ne pas être prescrits trop tôt, à de trop fortes doses et trop longtemps.

-Mettre fin au détournement de la buprénorphine à haut dosage, destinée à faire rompre l’héroïnomane avec son comportement injecteur ; cette buprénorphine que s’injectent désormais près de 100.000 de ses « bénéficiaires » ;  son détournement étant facilité par la forme Lyoc récemment commercialisée. Ne devrait être autorisée que la prescription de Suboxone®, qui prévient un détournement par la voie intraveineuse.

-Renforcer la surveillance de la délivrance de la buprénorphine à haut dosage (BHD) commercialisé sous le nom de Subutex®, pour empêcher les multi prescriptions  et multi délivrances qui,  par revente du produit, recrutent aux morphiniques de jeunes toxicophiles, qui vont plonger dans la morphinomanie (mode d’initiation estimé à 30%) .

-Inscrire l’usage des traitements de substitution aux opioïdes, dans un schéma de décroissance visant l’abstinence à plus ou moins long terme.

-Renforcer la prohibition du cannabis qui, par un effet épigénétique, accroit l’appétence pour les morphiniques.

Cocaïne et crack

-Accroître les dispositifs de surveillance et les saisies pour que la rareté des produits en accroisse le prix.

-Traquer les dealers autour des regroupements de crackers.

-Renvoyer dans leurs pays d’origine les crackers dealers en situation irrégulière.

-Traiter en clinique les crackers schizophrènes.

-Traiter en des centres spéciaux (à créer), fermés à tout apport de drogues, ceux dont la dépendance ne résulte pas d’un processus psychotique.

-Renforcer la prohibition du cannabis qui, par un effet épigénétique, accroit l’appétence pour la cocaïne.

Autres propositions

-Remplacer autant que possible les allocations en espèces par des allocations en nature dédiées au logement, à l’habillement, à l’alimentation par des bons ne permettant pas l’achat de boissons alcooliques ou de toute autre drogue.

-Instaurer une éducation civique sanitaire, de l’école à l’université et dans les filières professionnelles, accordant une très large place aux toxicomanies et au dopage.

-Arrêter le versement de subventions à des associations complaisantes avec les drogues et toxicomanies.

-Enseigner à tous ceux qui interviennent auprès des toxicomanes, de ne pas confondre une indispensable empathie avec la moindre collusion.

-Contrôler de façon régulière le fonctionnement qualitatif et quantitatif des structures d’accueil et d’aide pour les personnes malades de la drogue (CAARUD, CSAPA…)

-Former de façon spécifique aux dangers des toxicomanies tous les professionnels qui exercent au contact des jeunes.

-Empêcher l’entrée dans les « rave parties » (pour autant qu’elles soient autorisées) de toutes les drogues illicites, par la fouille à l’entrée des véhicules et des participants ;

-Suppression des comptoirs où certaines associations se livrent à une analyse très sommaire des drogues qui leur sont soumises ; cette pseudo «réduction des risques» faisant croire au caractère légal de l’intoxication et donnant une fausse sécurité sur les produits consommés.

-Appeler « drogues » les drogues, et « toxicomanes » ceux qui en abusent, sans recourir à des circonvolutions langagières qui en dissimulent la nature et les dangers (telles  « substances », « substances psychoactives », « substances d’abus »..).

-S’attaquer au Cyber marché noir des drogues avec les techniques modernes permettant de l’entraver.

 -Traçage des paiements (dont « dark web ») des substances illicites, suppression des commerces déguisés de drogues sous formes de « sels de bain », « étalons pour laboratoire de chimie » ; effectuer la saisie des flux financiers générés par ces trafics internationaux.

Prochain Article : III -Développements des suggestions  précédentes : A – Introduction le 19 juin

Drogue en Corse : « la toxicomanie, c’est une maladie, ce n’est pas un vice »

Écrit par Axelle Bouschon
Au centre Addictologies France de Bastia, la prise en charge des patients se décline ainsi en trois volets : social, médical, et psychologique.
Au centre Addictologies France de Bastia, la prise en charge des patients se décline ainsi en trois volets : social, médical, et psychologique. • © Axelle Bouschon / FTV

C’est un fléau chaque année plus présent sur l’île. Mais dont on parle peu. Nous vous proposons toute cette semaine une série d’enquêtes, à la rencontre de ceux qui luttent contre ce phénomène, de ceux qui consomment, mais aussi de ceux qui en vivent. 2ème épisode, aux côtés d’une association.

Il est 8h30, passants et voitures affluent à un rythme régulier, le long de la rue royale, à Bastia. Au rond-point de la résidence A Tramunta, en face du chemin menant à l’hôpital de Falconaja, le centre d’Addictions France ouvre ses portes, et se remplit au gré des arrivées des employés. Ce lundi 25, ils sont cinq et une stagiaire à travailler.

Une pile de documents sous le bras, Déborah Baron se…. CLIQUEZ POUR LIRE LA SUITE

En un an, 100.000 morts: l’autre épidémie qui ravage les États-Unis et menace l’Europe

19.11.2021
Comprimés - Sputnik France, 1920, 19.11.2021

© Photo Pixabay

Les États-Unis vivent la pire épidémie d’addiction de leur histoire. Un funeste record dû à l’explosion de la consommation d’opioïdes. Une crise qui frappe de manière disproportionnée les « populations blanches rurales paupérisées ». Demain chez nous?100.306 exactement.

C’est le nombre de décès par overdose aux États-Unis entre avril 2020 et avril 2021. 274 chaque jour. Une augmentation de 28,5% par rapport à la même période l’année précédente (78.056 décès), selon des chiffres provisoires publiés le 17 novembre par les centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC).

Au cœur de cette crise de santé publique: « les opiacés de synthèse« , a expliqué lors d’une conférence de presse Deb Houry, l’une des cadres dirigeantes des CDC.Il s’agit d’une autre « épidémie » s’est inquiété Joe Biden dans un communiqué commentant la parution de ces chiffres. « Alors que nous continuons à faire des progrès pour vaincre la pandémie de Covid-19, nous ne pouvons pas ignorer cette épidémie de disparitions qui a touché des familles et des communautés à travers tout le pays« , a indiqué le Président des Etats-Unis.

Le phénomène avait déjà atteint un seuil critique en 2016 et 2017, au point d’avoir fait baisser l’espérance de vie des Américains ces années-là.

Crise politique et sanitaire

Les opiacés, comme le fentanyl, la morphine ou l’oxycodone sont à l’origine des médicaments destinés à calmer la douleur. Ils émettent des signaux qui atténuent la perception de la souffrance et renforcent la sensation de plaisir. À faible dose, les opioïdes peuvent provoquer une sensation de sommeil, mais à forte dose, ils peuvent ralentir la respiration et le rythme cardiaque, ce qui peut entraîner la mort.

Ceux-ci sont extrêmement addictifs et sont facilement accessibles, puisqu’une simple ordonnance suffit pour s’en procurer. Ils mènent généralement à une addiction aux drogues de la famille des opioïdes, comme l’héroïne.Faits diversPlus de 100.000 Américains morts par surdose de médicaments en un anHier, 16:39Le CDC estime que le « fardeau économique » de l’abus d’opioïdes sur ordonnance aux États-Unis est de 78,5 milliards de dollars par an.

C’est la plus importante épidémie de drogue de l’histoire des États-Unis, selon la chaîne PBS. Mais cette crise n’est pas uniquement qu’une question de santé publique. Elle est aussi éminemment politique et sociale explique à Sputnik Olivier Piton, avocat qui a un cabinet à Paris et un à Washington, observateur assidu de la société américaine. »C’est un phénomène dont on a pris la mesure au début du mandat de Donald Trump. C’est un type de drogue et d’addiction qui touche en particulier les populations blanches paupérisées », explique-t-il.

En effet, la dépendance aux opioïdes « ne se limite pas aux grandes villes« , précise le CDC. Les effets de l’épidémie d’opioïdes « sont plus intenses dans les communautés rurales où les possibilités d’emploi sont souvent limitées et où l’isolement est omniprésent. Entre 1999 et 2015, les taux de mortalité liés aux opioïdes dans les zones rurales ont quadruplé chez les 18-25 ans et triplé chez les femmes. » »Ça ne veut pas dire qu’il n’y a que les populations blanches paupérisées », précise Olivier Piton.

En effet, « si la crise des opioïdes a été caractérisée par le fait qu’elle touche principalement les Américains blancs, un nombre croissant de Noirs américains ont également été touchés« , rappelle le New York Times. De 2018 à 2019, le taux de décès dus aux opioïdes chez les Noirs a augmenté de 38%. Toutefois, « en proportion des autres drogues, la portion des populations blanches paupérisées est surreprésentée« , résume Olivier Piton.

Pire épidémie d’addiction de l’histoire des USA

« C’est dû à un déclassement lié à la crise économique et sociale qui mène à une paupérisation générale, y compris chez les Blancs« , explique-t-il, avant de poursuivre: « C’est cette même population qui avait amené Trump au pouvoir« . Péjorativement qualifiées de « White trash » (littéralement « déchets blancs« ), ces populations majoritairement rurales, qui se décrivent elles-mêmes comme la « majorité silencieuse« , ont été abandonnées économiquement et politiquement par l’État. En 2015, 16,7% de la population rurale était pauvre, contre 13,0% de la population urbaine dans son ensemble et 10,8% parmi les personnes vivant dans les zones suburbaines aisées.

Ces populations blanches rurales ont effectivement été frappées de plein fouet par la désaffection progressive de nombreux centres industriels qui, jadis, faisaient la force du pays. À cette peine économique s’ajoute une autre, peut-être plus profonde encore, une souffrance politique:« Pendant un certain nombre d’années, et particulier sous le mandat d’Obama, on a refusé de considérer la majorité blanche pour ce qu’elle était. Jusqu’à Donald Trump, dans le spectre de l’offre politique, ces populations-là se sont senties abandonnées par le pouvoir politique », explique Olivier Piton.

Prise en étau entre la misère sociale et l’invisibilité politique, une partie de cette population s’est ainsi tournée vers ces paradis artificiels. « Ça a fait des ravages énormes« , poursuit notre interlocuteur.Face à cette crise, le gouvernement Trump avait décrété en 2017 « l’état d’urgence de santé publique« .

Le 45e Président des États-Unis avait débloqué une enveloppe de trois milliards de dollars par an pour faire face à l’épidémie et mis en place une série de mesures, mais celles-ci n’ont eu qu’un effet limité pour contenir l’épidémie.Malgré les effets positifs de ces politiques les premières années, avec un nombre de décès par overdose de médicaments en baisse par rapport à son niveau record de 2017 à 2018, la pandémie de Covid-19 est venue mettre un coup d’arrêt à cette dynamique positive.

Internationalisation de l’épidémie

Après la publication de ces chiffres alarmant ce 17 novembre par le CDC, le gouvernement Biden a annoncé prévoir d’améliorer l’accès à la naloxone, un antidote capable de contrer une overdose. Mais pour Olivier Piton, le problème est ailleurs: « les mesures médicales sont de surface, le fond reste que ces populations blanches sont paupérisées. Il faut traiter le problème à la racine. »

D’autant que, comme le Covid-19, cette épidémie se diffuse.Désormais, « les opioïdes touchent toutes les couches de la société: les cols bleus, les cols blancs, tout le monde. Ça ne s’arrête pas. C’est tous les jours. Et ça ne va pas en s’améliorant », s’alarmait dans les colonnes du Times Walter Bender, shérif adjoint dans le comté de Montgomery, dans l’Ohio.L’épidémie a également fait son trou chez le voisin canadien. La consommation d’opiacés y a explosé.

Le nombre d’hospitalisations dues à une intoxication aux opioïdes au Canada a augmenté de plus de 50% entre 2007-2008 et 2016-2017, selon un récent rapport publié par l’Institut canadien d’information sur la santé.Et doucement, mais sûrement, ces opioïdes, qui peuvent être fabriqués en laboratoire, traversent l’Atlantique et viennent faire des ravages en Europe, notamment en France.

En Europe, 5.000 décès par surdose d’opiacés ont été enregistrés en 2019 (+3% par rapport à 2018).

En 2019 en France, 450 personnes sont mortes à la suite d’une overdose d’opioïdes.

En 2021, l’accoutumance à ces substances provoque encore cinq morts par semaine. Et comme aux États-Unis, ce fléau affecte de manière disproportionnée les zones rurales victimes de la désindustrialisation.Cinq personnes meurent chaque semaine d’overdose en France, un chiffre sous-estimé3 Septembre, 10:11Dans une étude de 2014 sur l’usage de drogues en milieu rural, l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) mettait en lumière la surconsommation d’opiacés ou d’opioïdes dans les communautés rurales françaises.

À partir de l’exemple du nord de la Meuse, « un territoire marqué par la relégation de ses habitants, due notamment à l’absence de proximité d’un centre urbain dynamique« , l’OFDT a constaté un phénomène de cause à effet entre une très forte prévalence de consommation d’héroïne et d’interpellations pour usage illicite d’opiacés et le sentiment d’abandon politique et économique.

Laurent*, 28 ans, ancien SDF devenu mécanicien et consommateur d’opioïdes, habitant pour sa part le département du Loiret, en région Centre-Val de Loire, incarne le consommateur français-type: dans les colonnes du Monde, il raconte attendre le passage du camping-car de l’association d’aide aux usagers Espace deux fois par mois. Il vient y chercher « du matériel propre et des conseils » sur la consommation. « Cela m’évite de réutiliser mes seringues« , explique-t-il.

Comme lui, ils sont de plus en plus nombreux à tomber dans cette dépendance extrêmement dangereuse pour la santé. Contrairement au monde associatif qui se mobilise, l’État français ne semble pas encore avoir pris la mesure du danger que peut causer cette épidémie. Un problème encore trop éloigné des métropoles que bichonnent les décideurs politiques, sans doute.

*Le prénom a été modifié

Source

Propulsé par WordPress.com.

Retour en haut ↑