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janvier 2022

Les risques liés à la consommation d’alcool, les bénéfices à réduire ou arrêter

Si vous suivez le défi janvier sans alcool (Dry January), alors sûrement en ressentez-vous les bénéfices. Si vous avez raté la ligne de départ le 1er janvier, il n’est pas trop tard pour tester votre mois zéro conso alcoolisée.

Dominique Salomez | Publié le28/01/2022Moins d’alcool, c’est aussi moins de nervosité, de stress, d’anxiété, d’irritabilité, plus d’estime de soi.Moins d’alcool, c’est aussi moins de nervosité, de stress, d’anxiété, d’irritabilité, plus d’estime de soi.

  • En France, selon une étude parue en janvier par la Ligue contre le cancer, près d’une personne sur trois ne respecterait pas les repères de consommation, s’exposant possiblement à des effets néfastes sur la santé. Il est recommandé de ne pas consommer plus de deux verres par jour, et ne pas boire tous les jours, qu’on soit un homme ou une femme.

– Quels sont les bénéfices à réduire ou arrêter sa consommation d’alcool ?

Arrêter ou réduire sa consommation permet d’avoir un meilleur sommeilmoins de maux de tête, de perdre du poids (l’alcool, c’est du sucre), de gagner en vitalité et même d’avoir meilleure mine. Moins d’alcool, c’est aussi moins de nervosité, de stress, d’anxiétéd’irritabilité, plus d’estime de soi. « Le moral et l’humeur sont meilleurs, l’attention et la concentration également », explique Olivier Cottencin, responsable du service d’addictologie à l’hôpital Fontan 2 de Lille.

Et à plus long terme ?

« En réduisant sa consommation d’alcool, on augmente de 40 % les chances de ne pas avoir de maladie cancéreuse ou cardiovasculaire », souligne Olivier Cottencin. L’alcool est en effet un facteur dans plus de 200 maladies et traumatismes (violences, accidents…)*. Sept formes de cancers ont un lien avéré avec sa consommation : la bouche, le pharynx, le larynx, l’œsophage, le côlon-rectum, le foie et le sein. On réduit aussi le risque de développer « un trouble avec la consommation d’alcool qui peut être léger, modéré, sévère ou très sévère (dépendance) ».

>> Pour mesurer votre consommation et les risques associés : alcoometre.fr. Pour tous renseignements ou besoin d’aide : Alcool info service

Changer les habitudes pour réduire sa consommation

– Repérer dans la semaine, les occasions où moments où on l’on sera tenté de partager un verre d’alcool et déterminer les moments où on privilégiera un soft.

– Apprendre à décliner un verre et lancer le sujet avec votre entourage : « Non merci ! J’ai arrêté de boire… tous les jours »

– Avoir sur soi une petite bouteille d’eau.

– Ne pas se désaltérer ou calmer une soif avec un verre d’alcool, même avec une bière aussi rafraîchissante soit-elle, mais boire un verre d’eau au début et régulièrement au cours d’un apéro ou repas.

– Découvrir de nouvelles saveurs : choisir de bon jus de fruits, des jus pressés, des jus de légumes dont la gamme s’étoffe, le kéfir de fruits, les eaux pétillantes agrémentées de sirop dont le choix est large. Retrouvez notre article sur les propositions sans alcool et peu sucrées.

– Se donner rendez-vous dans un salon de thé plutôt qu’un bar.

– Organiser des rendez-vous différents (sport, marche, activités ludiques…) entre amis plutôt que de se donner rendez-vous autour d’un verre.

Se renseigner, se faire accompagner

– N’hésitez pas à prendre rendez-vous avec votre médecin généraliste. Surtout vous n’avez pas consulté depuis longtemps.

– Vous pouvez aussi vous rapprocher du centre de soins et d’accompagnement de prévention en addictologie (CSAPA) près de chez vous. Il en existe plus d’une quarantaine dans la région. Ils accueillent, informent, orientent, assurent une prise en charge des personnes ayant un trouble léger, modéré ou sévère en lien avec la consommation d’alcool.

– Le site internet alcool-info-service.fr où trouver une mine d’informations,de conseils et où faire un bilan de sa consommation.

– Le service téléphonique 0 980 980 930 (anonyme et non surtaxé) est ouvert de 8 heures à 2 heures 7 jours sur 7. Un service de chat est ouvert de 14 heures à minuit du lundi au dimanche.

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TEMOIGNAGE. Alcoolisme : « Faire le deuil de l’alcool, c’est comme enterrer quelqu’un »

Publié le 26/01/2022
Fabrice ,57 ans, raconte son combat contre l'alcool
Fabrice ,57 ans, raconte son combat contre l’alcool • © Félix Bollez / France Télévisions

Déni, isolement, pression sociale, les obstacles sont nombreux pour surmonter l’alcoolisme. Fabrice, 57 ans, accueilli en hôpital de jour à Petit-Quevilly, en Seine-Maritime, voit enfin le bout du tunnel après 7 sevrages.

Fabrice a accepté de nous parler de cette « maladie honteuse », celle qui s’est instillée progressivement dans sa vie quand il avait 20 ans.

« J’ai pris la décision de témoigner parce que je ne travaille plus aujourd’hui, mais quand il y a la pression du monde professionnel c’est plus difficile ».

Le sujet est encore souvent tabou même pour les premiers concernés. « Le pire ennemi c’est le déni, le fameux « demain j’arrête » et puis un jour on se rend compte que ce n’est pas vrai….arrêter un mois ce n’est pas possible, quelques jours non plus ».

L’alcoolisme reste un enjeu de santé publique majeur qui causerait 49.000 décès par an en France. Pour s’en sortir, un suivi médical s’avère souvent nécessaire.

L’engrenage de la fête 

L’ex employé du BTP avoue qu’il n’a pas basculé dans l’alcool pour surmonter un accident de la vie ou suite à une dépression mais simplement parce qu’il aimait trop faire la fête.  « J’adorais ça et elle me plaisait cette vie, je m’amusais bien…mais qui dit fête dit alcool. Et puis les années passent : 10, 20, 30 ans et c’est là que l’on se retrouve devant le fait accompli ».

Sa consommation devient quotidienne et démarre souvent dès le matin « Je buvais 1,5 litre d’alcool anisé par jour, plus les consommations au bar, plus du vin en mangeant….le corps s’habitue, il résiste, je pouvais vous parler comme je vous parle maintenant » . Fabrice se confie avec éloquence et lucidité quand il s’agit de raconter son long combat initié en 2008.

« L’année de mon premier sevrage je commençais à avoir de gros problème de santé. J’ai d’abord arrêté et puis j’ai essayé de modérer ma consommation mais j’ai très vite replongé. En quelques jours avec un suivi médical c’est facile de libérer son corps de l’addiction mais dans la tête c’est autre chose…il y a des capteurs dans notre cerveau qu’il ne vaut mieux pas réactiver sinon c’est impossible de résister ».

Une réduction de la consommation peut suffire pour retrouver le contrôle avec l’alcool mais pour certains l’abstinence s’impose quand il est trop dur de se réguler. Parfois l’abstinence requiert moins d’énergie que d’essayer d’être dans la maîtrise de la consommation.Alexandre Baguet, chef du service addictologie du CHU de Rouen.

L’abstinence, le choix de la raison

Eradiquer l’alcool de sa vie s’est avéré être l’unique moyen pour Fabrice de surmonter son addiction, un renoncement douloureux vécu paradoxalement comme un symbole funeste.

Faire le deuil de l’alcool c’est comme enterrer quelqu’un, tellement ça prend de place dans notre vie. L’alcool est partout autour de nous ! Quand on refuse un verre d’alcool on sent que ça dérange, on nous demande si on est malade surtout quand on a la réputation d’être un buveur. Quand on est dans mon cas il faut absolument réaliser qu’il faut changer sa façon de vivre, renoncer à certains lieux que l’on fréquentait.Fabrice, 57 ansdurée de la vidéo : 03min 23Témoignage alcoolisme • ©France Télévisions

Depuis 14 ans, il enchaîne les sevrages sans se décourager, avec le sentiment de progresser à chaque étape grâce à l’aide de l’équipe médicale de l’Hôpital Saint-Julien de Petit-Quevilly. Dans ce service les patients bénéficient de différents ateliers : ergothérapie, détente, groupe de parole, cuisine…Fabrice, bricoleur dans l’âme, s’est découvert là-bas une passion pour l’art thérapie.

Autour de la table les patients dessinent et colorient méticuleusement dans une ambiance conviviale que leur thérapeute, Hélène Fiquet Delaunay, a su créer.

« De l’extérieur ça peut paraître infantilisant mais pas du tout ! Il faut savoir que face à l’addiction, c’est comme si le produit décidait à notre place et cela conduit à un effacement de l’être et de sa personnalité. Ici à travers l’art et la création on recherche sa propre perception du beau pour se retrouver soi-même. C’est aussi une façon de se remettre en action, de redevenir acteur de sa vie et de rester concentré 2 heures et demi ! » 

Fabrice rajoute « J’ai tout de suite accroché, les ateliers manuels ça me correspond bien, j’y apprends plein de choses que je pourrai reproduire par la suite, et puis ça libère l’esprit ! Après je vais devoir poursuivre cet apprentissage tout seul, c’est dommage je me sens bien ici, j’aurai aimé que ça continue un peu… « . Conclut-il la gorge serrée.

Le jour de notre rencontre Fabrice était abstinent depuis 10 mois et voyait la fin de sa prise en charge se rapprocher. Déterminé à tourner la page loin des tentations, Fabrice a repris goût aux plaisirs simples dans un univers où il devra reconsidérer l’ensemble de ses interactions sociales. « Aujourd’hui je ne vais plus dans les bars ni dans les restaurants, je ne vais pas voir de concerts non plus ».  A l’issue de notre interview, il nous confiait espérer que son témoignage serait le point final de cette longue histoire.

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Le « K2 », drogue à vapoter, se répand dans les lycées du Centre-Bretagne 

Publié le 21 janvier 2022
Vendus en flacons, ces cannabinoïdes de synthèse illégaux se retrouvent dans les cigarettes électroniques des lycéens, particulièrement en Centre-Bretagne.
Vendus en flacons, ces cannabinoïdes de synthèse illégaux se retrouvent dans les cigarettes électroniques des lycéens, particulièrement en Centre-Bretagne. (Photo Pixabay)

Réputé être bon marché et discret, le « K2 » est un cannabinoïde de synthèse qu’on retrouve régulièrement dans les cigarettes électroniques des lycéens du Centre-Bretagne.

En Centre-Bretagne, on appelle ça le « K2 ». En Normandie, le PTC (Pète ton crâne). Et en 2019, on parlait de Buddha Blues. Vendus en flacons, ces cannabinoïdes de synthèse illégaux se retrouvent dans les cigarettes électroniques (CE) des lycéens, particulièrement en Centre-Bretagne.

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Quelle quantité d’alcool maximale le corps peut-il supporter ?

Par Yannick Merciris le 25 janvier 2022

C’est une drôle de question à se poser. Surtout quand on sait que l’alcool peut être dangereux pour la santé et qu’il est à consommer avec modération.

Mais on est curieux, c’est le propre de l’être humain. Alors que se passe-t-il dans notre corps quand on boit de l’alcool et surtout quelle quantité peut être fatale ? On mène l’enquête.

Bon sachez que le corps humain n’est pas une science exacte. On est tous différent, on a donc tous une tolérance différente à l’alcool. Mais essayons quand même de répondre à la question : À partir de combien de verres, on met notre santé en danger de mort ?

«On estime qu’avec 1,5 gramme d’alcool dans le sang, 30% de la population ferait un coma éthylique». C’est l’estimation du Dr Philippe Batel, médecin addictologue.

Entre 7 et 8 verres d’alcool

Bon, vous allez me dire, ça correspond à quoi 1,5 g d’alcool dans le sang ?

C’est entre 7 et 8 verres pour un homme et 5 pour une femme. Car oui, la parité n’existe pas quand il en vient de la tolérance à l’alcool. C’est notamment dû à la graisse, plus présente en moyenne chez la femme que chez l’homme, qui facilite la diffusion de l’alcool dans le sang.

Mais attention, on ne parle pas de n’importe quel verre. Par verre, on entend “dose d’alcool”.

En gros, si vous allez dans un bar, 1 verre de vin = 1 demi de bière = 1 verre de Whisky en terme de quantité d’alcool pur ingéré.

Vous l’aurez compris, il est très difficile de dire que telle ou telle dose d’alcool va provoquer la mort. D’autant plus que l’alcool provoque rarement directement la mort.

Des effets néfastes à courts et longs termes

Consommer de l’alcool a des effets à court terme qui peuvent être très dangereux. Trop boire peut causer des hypothermies, des arrêts respiratoires et aller jusqu’au coma. On peut donc mourir d’étouffement par son propre vomi ou encore par un mauvais positionnement de la langue.

Et sans surprise, la principale cause de décès suite à trop d’alcool reste les accidents de la route.On compte environ 1000 décès par an. Mais l’alcool peut aussi faire des dégâts sur le long terme : cirrhose, cancer et des lésions importantes au cerveau.

Tous ces chiffres sont des moyennes, et en fonction de la génétique et de la morphologie de chacun, les effets peuvent varier.

Le record du monde d’alcoolémie

Bien sûr, on pourrait vous parler du record du monde d’alcoolémie que l’on doit à un trentenaire polonais sondé à 13,7g d’alcool dans le sang. Soit 4 fois plus que pour un coma éthylique…

Mais gardez bien en tête que l’alcool, même s’il peut être festif, reste dangereux et qu’il est à consommer avec modération.

Alors peu importe la raison, si vous avez levé le coude, laissez vos clés de voiture, de scooter, ne prenez pas de trottinettes, ni de vélos. Rentrez chez vous accompagné, c’est bien plus safe.

Voilà, maintenant vous savez tout.

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Gérald Darmanin « regrette » la décision du Conseil d’État d’autoriser à nouveau la vente des produits dérivés du CBD

« On n’a pas augmenté le prix du tabac à 10 euros pour qu’on accepte la légalisation, la dépénalisation du cannabis », réagit le ministre de l’Intérieur. Article rédigé par franceinfo

Interrogé mardi 25 janvier sur France Inter sur la décision du Conseil d’État d’autoriser à nouveau la vente des produits dérivés du CBD, Gérald Darmanin « regrette » cette décision.

Le Conseil d’État a en effet suspendu l’arrêté du gouvernement interdisant la vente de la fleur et de la feuille de chanvre chargée en CBD, la molécule non-psychotrope du cannabis.

« De manière générale toutes les substances qui relèvent du cannabis, de la drogue, sont très mauvaises pour la santé. On n’a pas augmenté le prix du tabac à 10 euros pour qu’on accepte la légalisation, la dépénalisation du cannabis », a encore réagi le ministre.

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Pourquoi les Français s’abêtissent ils encore plus vite que leurs voisins européens ?

Jean Costentin 23 janvier 2022

Un article paru dans Marianne (30/12/2021) pose crûment la question : « Abrutissement généralisé : sommes-nous de plus en plus cons en Occident ? » L’article relate qu’entre 2015 et 2019, le quotient intellectuel moyen des Français a régressé de 101,1 à 97,3.

D’autres signes interpellent : le pitoyable 27e rang des Français dans le classement PISA des performances éducatives internationales ; le baccalauréat qui ne semble refusé qu’à ceux ayant imploré le ministère de ne pas les inscrire sur la liste des reçus ; la comparaison des cahiers du certificat d’études d’autrefois aux copies du brevet des collèges d’aujourd’hui ; le niveau indigent des émissions et des animateurs plébiscités de la télé ; l’abréviation du temps consacré à l’étude et l’augmentation de celui consacré à maintes billevesées ; le faible niveau de recrutement des enseignants ; le quasi-abandon de l’élitisme dans l’enseignement supérieur ; la pauvreté du langage ; l’orthographe saccagée par les textos ; les BD qui supplantent la lecture ; la fascination pour les écrans et jeux vidéo ; « la teuf » ; les nuits brèves ; les bitures express ; le protoxyde d’azote…

« Et, par-dessus tout ça », la responsabilité majeure du cannabis et de son THC, que l’on va préciser.

Cette drogue a investi notre jeunesse ; elle sévit maintenant dès le collège, parfois dès la cinquième ; les teneurs du shit et de la marijuana en leur principe psychotrope très délétère, le THC, ont été multipliées par 6,5 en trente ans ; certains modes de consommation intensifient sa cession au cerveau (pipes à eau, cigarettes électroniques utilisant l’huile de cannabis, nouveaux cannabinoïdes plus puissants que le THC). Malgré son statut illicite, cette drogue piège 1.500.000 Français, qui en sont devenus des usagers réguliers.

Elle s’attaque de différentes façons aux capacités d’apprendre et de comprendre :

– par une ivresse, incompatible avec l’éducation, tout comme l’est la défocalisation de l’attention, une vision de type cinématoscopique, une incapacité d’isoler des sons ambiants le fil d’un discours ;

– par une aboulie, une démotivation, une indifférence, une phobie de l’effort ;

– par une baisse de l’apport sanguin à l’hippocampe, centre majeur de cette mémoire à court terme sans laquelle ne peut se constituer une mémoire à long terme, une éducation, une culture ;

– par une baisse de la production d’ATP (adénosine triphosphate) par les mitochondries, molécule énergétique indispensable à la formation de la mémoire ;

– par une diminution au long cours de la libération d’acétylcholine, médiateur majeur de la mémoire, comme en atteste la maladie d’Alzheimer, caractérisée par une destruction des neurones septo-hippocampiques à acétylcholine. Si le THC ne détruit pas ces neurones, il les empêche très durablement de fonctionner, en raison de sa longue persistance dans l’organisme.

Après qu’a été montrée une relation causale entre la consommation précoce de cannabis et le plus faible niveau éducatif ultérieur, une étude récente publiée dans Drug and Alcohol Dependence a suivi 1.500 personnes pendant neuf années ; elle montre que celles qui avaient consommé du cannabis ont connu de plus longs et de plus fréquents épisodes de chômage.

Enfin, fait essentiel : des consommateurs de cannabis en âge de procréer confèrent à leur progéniture, par un mécanisme épigénétique (modification de l’aptitude à exprimer certains gènes), un amoindrissement de leurs capacités cognitives ainsi qu’une vulnérabilité à diverses affections psychiatriques.

Le vraisemblable est maintenant démontré ; il explique les causes de l’affaissement de notre intelligence collective. Avant de miser sur l’intelligence artificielle, il importe de ramener à un bon niveau les intelligences individuelles ! Des aggiornamentos s’imposent pour sortir nos jeunes des impasses pédagogiques dans lesquelles on les a laissés s’enfermer. Les décideurs doivent changer leur logiciel sur le cannabis pour, de toutes leurs forces, contrer sa diffusion.

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Addictions pour une offre de soin plurielles et équilibrée

par François Diot

Le débat sur la création de Haltes Soin Addictions (HSA) pour développer l’accompagnement dans l’usage de drogue de façon supervisée est aujourd’hui la proposition de nombreux soignants ou intervenants du secteur de l’addictologie en France.

L’Académie nationale de médecine n’est pas favorable à ce projet et déclare: « Les addictions aux substances psychoactives créent un état de maladie qu’il convient de traiter et non d’entretenir: priorité doit donc être donnée aux actions visant à aider le sujet dépendant à retrouver la liberté que la drogue lui a ôtée ».

Le soutien de la « Fédération Addiction », principale instance professionnelle, à ce projet de HSA, témoigne clairement que la question du dialogue avec l’Académie nationale de médecine de la sortie de l’usage n’est pas sa priorité. La question de l’usage du crack définit les limites de l’approche médico-sociale proposée par les professionnels, qui est malheureusement sans effet sur cette addiction, insensible aux traitements médicamenteux.

La réduction des risques a démontré son utilité chez les usagers de drogues pour prévenir les conséquences de l’usage en particulier sur le VIH qui désormais se soigne et le VHC que l’on sait guérir.

Comment continuer à être force de proposition alors que les objectifs d’il y a trente ans sont atteints ? (question cruciale pour un secteur dont c’est l’identité pour ne pas dire l’idéologie).

Le glissement vers l’accompagnement de l’usage pour prévenir les overdoses est aujourd’hui la nouvelle étape qui interroge sur ses objectifs et son efficacité pour entrer dans les dispositifs d’accès au soin.

Les orientations sur le soin sont très limitées, voire inexistantes après cinq années d’expérimentation de la salle de consommation à moindre risque située à proximité de l’hôpital Lariboisière (dans le quartier de la Gare du Nord), montre la difficulté de ces professionnels à accompagner vers la sortie de l’usage. A moins que cela ne soit plus l’objectif, tant l’accès au soin est progressivement remplacé par l’accompagnement dans l’usage ?

Les « militants », comme ils s’appellent, de la réduction des risques ne sont pas très présents auprès des usagers de crack de rue à qui, hormis la délivrance du matériel quand ils le font, n’ont pas grand chose à proposer. La problématique de l’obligation de soin que personne ne questionne chez les malades psychiatriques est impossible aujourd’hui à évoquer pour les usagers de crack qui ont souvent malheureusement des troubles psychiatriques et font des décompensations en pleine rue…

« Impossible car stigmatisant » vous diront ces « professionnels » qui fantasment «une alliance thérapeutique» avec les usagers de crack qui, «comprenez vous, doivent avoir le désir de se soigner et expriment une demande de soin».

De fait, c’est la même logique d’intervention que celle basée sur la demande qui au début de la réduction des risques a paralysé les professionnels du secteur pour intervenir auprès des usagers sur la question du SIDA où la demande d’arrêt de l’usage n’était pas la question. La réduction des risques n’avait,

il est vrai, pas encore été institutionnalisée par les médecins du secteur, toujours en retard, comme c’est malheureusement le cas encore aujourd’hui sur la question du soin.

Alors qu’ils étaient et sont toujours absents de la scène ouverte de la porte d’Aubervilliers, L’association d’Auto Support ASUD (association de santé communautaire prônant la décriminalisation de l’usage de drogues ) et des professionnels du secteur, sous le regard bienveillant d’élus de la Mairie de Paris, s’interrogent sur la stigmatisation des usagers de drogue et sur la « toxico-phobie ».

Outre l’indécence, eu égard au contexte dramatique, c’est surtout le décalage avec la réalité qui frappe, tant l’incompréhension de celui-ci et les besoins des usagers de rue est flagrante mais ne les empêche nullement de parler à leur place. En écoutant un neuropsychiatre américain invité pour l’occasion qui a décidé de faire son «coming out» sur son usage «récréatif» d’héroïne, qu’il ne considère pas comme addictive, sous l’écoute fascinée d’une importante association du secteur, pourtant très soucieuse d’une approche scientifique de la compréhension de l’usage.

Ce qui est formidable avec l’introduction de la notion de victime dans cette question de l’usage de drogue, c’est qu’elle permet aux professionnels et aux activistes de la réduction des risques de se positionner comme des défenseurs de ces usagers. Ces usagers sont fantasmés car en fait seule une poignée de militants d’une association de santé communautaire se sont arrogés leur représentation etparticipent à ce débat révolutionnaire …

Ce décalage entre les militants qui débattent sur une posture victimaire et une réalité de terrain où aucun usager ne se retrouvent dans cette association d’usagers questionne sur la légitimité de celle-ci qui, de ce fait, ne représente que ses membres, qui sont moins d’une centaine de personnes au niveau national. En revanche, son existence permet habilement à l’Etat qui la finance et aux professionnels qui la soutiennent d’avoir un interlocuteur pour justifier et adhérer aux orientations de l’approche sanitaire proposée ; orientation qui fait la part belle à la réduction des risque et qui évacue avec les traitements de substitutions et l’approche médico-sociale, la sortie de l’usage du débat.

Ou en est on aujourd’hui de la sortie de l’usage ?

La réduction des risques et son idéologie empêchent- t-elle de penser le soin et la sortie de l’usage de drogue ?

Comment expliquer qu’au lieu de redéployer les moyens sur le soin et la sortie de l’usage, le secteur souhaite contenir les usagers de rue dans des espaces de consommations supervisés qui impactent les quartier ou ils sont implantés ?

Les riverains qui financent ces dispositifs avec leurs impôts, n’ont-ils, eux, des droits ?

Quand l’idéologie prend le pas sur le soin, comme nous le constatons avec effarement, les réponses restent les mêmes et le secteur s’enferme dans une posture qui l’oblige à aller toujours plus loin du soin, (comme nous l’avons compris), et toujours plus près de l’usage (pour justifier de son financement et de son existence).

La réduction des risques isole ses militants dans une idée qui les empêche de penser globalement avec une ouverture d’esprit sur différentes approches thérapeutiques. Loin de vouloir nous opposer à celles ci, il est nécessaire d’étudier celles qui fonctionnent aussi en termes d’abstinence. Il n’est pas nécessaire de croire que celle-ci est impossible, les groupes d’entraide et le modèle Minnesota témoignent du contraire.

Prévenir les conséquences de l’usage de drogue est nécessaire mais pas suffisant. Il est possible de vivre sans consommer.

Le déséquilibre entre les structures prônant cette approche, qui ne sont que trois en France, et les structures ayant une approche médico-sociale où la réduction des risques est prédominante est avant tout dommageable pour les toxicomanes qui n’ont pas la possibilité de bénéficier d’une approche plurielle.

Le paradoxe de cette situation est qu’en accompagnant l’usage on enferme l’usager dans son addiction ; avec cette impossibilité de s’affranchir de la consommation et de retrouver sa liberté. Ce contresens flagrant des militants de la réduction des risques et de ses défenseurs démontre l’immobilité d’un secteur qui devrait proposer de sortir de l’usage pour permettre à l’usager de sortir de son addiction.

Si c’était le cas ce secteur devrait voir son activité se réduire au fil des années ce qui témoignerait de son efficacité …

La question suivante est que peut être que les médecins qui dirigent les associations financées ont peur de voir leurs dotations financières se réduire, tel des chefs d’entreprises dont l’activité progressivement se réduirait ?

Ce secteur a t il intérêt à sortir les usagers de drogue du dispositif de prise en charge ?

En étant les interlocuteurs de l’Etat dans la politique de soin qu’ils préconisent, bien loin des modèles thérapeutiques existant dans les pays anglo-saxons, nous assistons à un système qui ne peut reconnaitre ses errances car les enjeux économiques et sanitaire sont importants. Il s’agit, en effet chaque année, de huit cent trente millions d’euros de financement associatif, sans aucune obligation de résultat de sortie de l’usage de drogue…

L’Etat se retrouve de fait dans l’incapacité de reconnaitre les limites thérapeutiques d’un modèle qu’il finance depuis tant d’années. La cour des comptes devrait se pencher sur ce sujet et proposer après étude du secteur de nouvelles orientations…

Une question très importante me semble pertinente, combien de toxicomanes ou (pardon) d’usagers de drogues, sortent ils, chaque année, de l’usage de leurs drogues et deviennent abstinents de tout produit modifiant leur comportement ?

L’état finance depuis des années un secteur qui peine à évoluer, à s’interroger sur son modèle thérapeutique et où la réduction des risques est la Doxa officielle. C’est probablement faire preuve d’humanisme que d’exprimer de telles inquiétudes lorsqu’on dirige une association, car que deviendraient tous ces professionnels engagés avec autant d’énergie dans l’accompagnement plutôt que dans la sortie de l’usage ?

Il est compréhensible que la sortie de l’usage et le sous déploiement de certains modèles thérapeutiques, comme le modèle Minnesota (qui est pourtant une référence partout dans le monde), n’ait le droit de citer que dans trois structures en France. En revanche quelle débauche de structures pour quadriller le territoire national !

348 Centres de soin et de prévention en addictologie, 147 Centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques, 570 Consultations jeunes consommateurs avec pour crédo la réduction des risques… Quand l’idéologie est à ce point présente au détriment de la sortie de l’usage on peut s’interroger sur l’utilité de continuer à financer des associations sans leur demander au moins une obligation de résultats…

Peut être que si l’Etat optait pour cette contrainte le secteur commencerait à nouveau à penser le soin plutôt que de s’enfermer dans l’idéologie ?

Dans un secteur qui a de fait une délégation de service publique, sans en avoir les obligations en matière de devoir de réserve, pouvons-nous imaginer de recentrer son activité sur le soin et donc la sortie de l’usage plutôt que sur le débat sur la légalisation de certaines drogues ?

Pouvons-nous raisonnablement rééquilibrer l’approche thérapeutique en développant des centres de traitement sur le modèle Minnesota qui est la norme validée scientifiquement partout dans le monde ?

Espoir du Val d’Oise (EDVO) est une structure non médicalisée qui, pour un coût journalier de 30 euros, permet à une cinquantaine d’ex-usagers de se reconstruire pendant un an. Quatre personnes sur 5 restent abstinentes à l’issue de ce parcours de soin. Son modèle thérapeutique est inspiré du modèle Minnesota.

Le coût d’entrée d’un usager dans un des 348 CSAPA est en moyenne de 200 euros, dans une salle de consommation à moindre risque de 75 euros. Ces structures ne communiquent pas sur leurs résultats en matière d’abstinence…

En France, seules trois structures sont inspirées d’une approche Modèle Minnesota, malgré l’efficacité et le coût nettement moins élevé que celui d’une approche médico-sociale… Derrière ce constat c’est la question de la médicalisation du soin qui est clairement posée.

Dans un centre de traitement les médecins désintoxiquent les patients et passent le relais à des thérapeutes eux même anciens patients en rétablissement chez Narcotiques Anonymes ou Alcooliques

Anonymes…La thérapie de groupe est la norme et le groupe est un puissant thérapeute. Les groupes Narcotiques Anonymes et Alcooliques Anonymes sont présents bénévolement dans tout le parcours de soin.

Que chacun retrouve sa place, les soignant dont le métier est de soigner et non pas de débattre sur la légalisation du cannabis ni sur la décriminalisation de l’usage de drogues.

Les usagers qui sont en droit d’avoir accès à une offre de soin équilibrée, où la sortie de l’usage ne soit pas l’exception, plutôt que l’infliction de traitements de substitutions au long cours.

Les politiques, les élus, dans un continuum de solutions concrètes étudiées et validées au niveau international, doivent prendre en compte les demandes des riverains qui n’ont pas à subir d’implantation de structures sans concertation.

Les usagers de drogues ont le droit de se soigner en apprenant à vivre sans drogues !

J’ose espérer que le soin l’emporte sur l’idéologie et que la raison l’emporte sur le militantisme avec une offre de soin plurielle et équilibrée.

Les boissons sans alcool, une formule qui fait recette

Publié le 20/01/2022
Boissons sans alcools : une formule qui fait recette

Cela ressemble à de l’alcool, mais ce n’en est pas. Les industriels empruntent tous les codes des boissons alcoolisées pour séduire sans enivrer. Mais de quoi sont faits ces liquides ?

À la manière de les préparer et à leur aspect, on s’y tromperait presque. Mais ces cocktails ne risquent pas de vous enivrer, car ils ne possèdent pas une goutte d’alcool. « C’est plus sain, on peut en boire plus », estime une cliente. Avec peu de sucres et d’additifs, ils se différencient des alcools existants.

Comment sont faits ces liquides ? « On va mélanger des plantes et des liquides qu’on va faire macérer dans un premier temps. (…) On a du gin, de la coriandre », détaille Valérie de Sutter, directrice générale de JNPR. La distillation se fait ensuite avec de l’eau.

Un risque caché pour les jeunes

Dans un supermarché, un rayon entier est réservé aux boissons sans alcool. Les ventes croissent régulièrement et le profil des clients est varié« Ça peut être d’ordre religieux par exemple, ça peut être une volonté de ne plus consommer d’alcool.

On retrouve également des femmes enceintes », explique Laurent Duvernay, responsable commercial. Cependant, le goût de ces boissons pourrait amener certains jeunes à finalement consommer de l’alcool à cause de leur goût assez bien imité.

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Alcool : une cause majeure d’hospitalisation

18/01/2022
Alcool_danger_hospitalisation

En France, l’alcool est une des premières causes d’hospitalisation. Qu’il s’agisse de séjours aux urgences, en psychiatrie… les intoxications alcooliques et l’addiction sont au cœur de ce problème.

Aux urgences, les cas d’intoxications éthyliques se multiplient

Selon une étude menée par Santé publique France (2017), on sait qu’en moyenne : « entre 1,2 % et 3,1 % des passages aux urgences sont en lien direct avec une consommation d’alcool ». Selon les régions, les chiffres peuvent être bien plus importants. C’est le cas, par exemple, de la Réunion avec 7,3 % des passages aux urgences liés à l’alcool.

La plupart de ces urgences sont le fait d’intoxications éthyliques aiguës et concernent des personnes âgées de 45 à 60 ans. Une étude antérieure, parue dans le bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), souligne déjà le nombre important des intoxications alcooliques aiguës. Elle indique qu’entre 2006 et 2012, ces dernières ont augmenté : « de plus d’un tiers, témoignant du développement en France du phénomène du binge drinking. »

Les hospitalisions liées à l’alcool concernent de nombreux services

Il faut également savoir que les hospitalisations liées à ce sujet ne concernent pas seulement les urgences. Elles sont aussi nombreuses en MCO (médecine, chirurgie,
obstétrique et odontologie), en SSR (soins de suite et de réadaptation) et en psychiatrie.

Ainsi, en 2012, on compte, en MCO, plus de 580 000 séjours induits par l’alcool (2,2 %
de l’ensemble des séjours et séances). En psychiatrie, il s’agit de plus de 2 700 000 journées, donc 10,4 % du total des journées et 3,7 % des actes ambulatoires (des établissements sous dotation
annuelle de financement). En SSR, les données indiquent que l’alcool est lié à plus de 2 000 000 de journées (5,6 % de l’activité totale).

Ces chiffres importants permettent de conclure qu’il est primordial : « d’aborder la question de
l’alcool le plus précocement possible et lors de chaque séjour, de façon à espérer limiter à terme ces complications et les réhospitalisations qu’elles entraînent. »

Alcool : une consommation en hausse dans le monde dans les 10 prochaines années

L’alcool n’est pas seulement un fléau en France, elle est aussi coupable d’entraîner la mort de millions de personnes dans le monde. Ainsi, selon l’organisation mondiale de la Santé (OMS), en 2016, l’alcool a causé : « plus de trois millions de décès, soit un décès sur 20. […]L’abus d’alcool représente plus de 5 % de la charge de morbidité au niveau mondial. »

De plus, il faut également savoir que selon les projections réalisées par l’OMS : « la consommation mondiale d’alcool par habitant devrait augmenter au cours des 10 prochaines années, en particulier dans les Régions de l’Asie du Sud-Est, du Pacifique occidental et des Amériques. »

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