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juillet 2020

Devrions-nous boire moins d’alcool ?

Contrairement aux anciennes recommandations sanitaires, même un verre d’alcool par jour serait mauvais pour la santé.

Un seul verre d'alcool augmente le risque de cancer du sein, de l'œsophage et de la bouche. | Adam Wilson via Unsplash.
Un seul verre d’alcool augmente le risque de cancer du sein, de l’œsophage et de la bouche. | Adam Wilson via Unsplash.

Mais, aujourd’hui, un comité de scientifiques qui contribue à la mise à jour de la dernière édition des directives alimentaires, prévoit de recommander aux hommes et aux femmes de se limiter à une seule portion de vin, de bière ou d’alcool par jour, relate The New York Times.

Ce message s’écarte des directives précédentes qui, depuis 1980, établissent la consommation modérée d’alcool à deux verres par jour maximum pour les hommes et un pour les femmes.

Non, l’alcool n’est pas bon pour le cœur

Entre 1990 et 2010, de nombreuses éditions de ces directives alimentaires, qui sont mises à jour tous les cinq ans, décourageaient la consommation excessive d’alcool et mettaient en garde les femmes enceintes et les personnes souffrant de certains troubles médicaux contre la consommation d’alcool.

Mais elles notaient également qu’une consommation modérée d’alcool était liée à une diminution du nombre de crises cardiaques et à une baisse de la mortalité. Les directives de 2010 mentionnent que la consommation modérée d’alcool peut même aider à maintenir les fonctions cognitives intactes avec l’âge.

Les experts affirment désormais que les études montrant qu’une consommation modérée peut protéger la santé sont profondément erronées, et que tout avantage cardiovasculaire potentiel serait contrebalancé par le fait que l’alcool est une des principales causes évitables de cancer. Selon l’Institut national du cancer, même un seul verre par jour augmente les risques de cancer du sein, de l’œsophage et de la bouche.

Alcool et classes sociales

Mais les études d’observation ne peuvent montrer que des corrélations, pas de causalité. Et elles ont d’autres limites. L’un des principaux facteurs de confusion est que le statut socio-économique est un prédicteur important de la santé et de la durée de vie et qu’il suit de près les niveaux de consommation d’alcool.

Une étude qui a comparé les non-buveurs aux buveurs modérés a révélé que 27 des 30 facteurs de risque bien établis de maladies cardiaques étaient significativement plus fréquents chez les non-buveurs. D’autres montrent que, par rapport aux gros buveurs et aux abstinents, les personnes qui boivent modérément ont tendance à être plus riches et à avoir un niveau d’éducation plus élevé. Elles ont tendance à bénéficier de meilleurs soins de santé, à faire plus d’exercice, à avoir une alimentation plus saine et à être moins obèses.

Lorsque des études rigoureuses prennent en compte ces facteurs, elles constatent que l’effet protecteur d’une consommation modérée d’alcool disparaît.

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Les effets épigénétiques du cannabis : une information qui ne parvient pas à éclore

Pr. Jean Costentin

Ou bien les journalistes n’y comprennent rien, ou bien ils s’estiment incapables d’exposer ce sujet en intéressant leurs lecteurs, ou bien encore ils redoutent que cette information fasse peser un discrédit supplémentaire sur le cannabis, qui rendrait impossible sa légalisation.

Ce serait insupportable pour ses consommateurs (et le monde des médias n’en est pas exempt), ce serait insupportable pour ceux qui en attendent des retours sur leurs investissements (épaulés par des représentants du monde des médias qu’ils ont subverti), ce serait insupportable aussi pour ceux qui misent sur cette drogue pour la déconstruction de notre société ou pour permettre cette régression économique que certains écologistes appellent de leurs vœux (le monde des médias en est infiltré). Quoi qu’il en soit, force est de constaterque les médias font le « black out » sur les effets épigénétiquesdu cannabis et de son tétrahydrocannabinol/THC.
Ne pensez pas « c’est nouveau, ça vient de sortir », il faut un certain temps pour que cela soit porté à la connaissance du public. La publication princeps du groupe de Y. Hurd (Addiction Institute of Mount Sinai, N.Y.) date de 9 ans déjà ; depuis lors,
plusieurs autres émanant d’autres équipes ont suivi. L’importance des effets épigénétiques du cannabis justifie les efforts de compréhension que la lecture de ce qui suit va requérir.

L’acide désoxyribonucléique (ADN), constituant majeur de nos gènes (présents dans le noyau de nos cellules), correspond aux nombreux caractères qui nous sont propres (génotype). Le plan de chacun d’eux est copié, en tant que de besoin, en un acide
ribonucléique messager (ARNm) qui quitte le noyau. Dans le cytoplasme de la cellule, l’ARNm atteint des organites – les ribosomes, qui le traduisent en associant des acides aminés, dans l’ordre précis qu’il indique ; ainsi s’édifie une protéine, qui
correspond ou contribue à un caractère déterminé.

L’enveloppe de chaque gène est formée de protéines particulières, les histones, sur lesquelles des facteurs de l’environnement, parmi lesquels des toxiques, dont le
tétrahydrocannabinol/THC du cannabis, peuvent greffer certains radicaux chimiques (méthyles, acétyles…) qui sont à l’origine de modifications épigénétiques (c’est-à-dire se situant au-dessus de l’ADN du gène). Elles affectent l’intensité avec laquelle l’ADN sera copié en ARNm et, ainsi, elles modifient quantitativement l’expression du gène (qui se trouvera soit réprimée ou, au contraire, activée). Ces modifications peuvent affecter le caractère exprimé (c’est à dire le phénotype).

Il a été montré que des individus en âge de procréer qui exposent leurs gamètes (spermatozoïdes ou ovules) au THC transmettent à leur éventuelle progéniture, par un mécanisme épigénétique, une vulnérabilité aux toxicomanies (liée à une diminution de
l’expression du gène codant les récepteurs dopaminergiques D2).

Il en va de même si la maman consomme du cannabis pendant sa grossesse. La consommation de cannabis par les futurs parents peut aussi modifier, chez leur progéniture : sa réponse au stress, son aptitude à apprendre, ses défenses immunitaires, sa vulnérabilité à certaines affections psychiatriques (anxiété,
dépression…), voire la survenue de l’autisme, selon une très récente publication. La consommation de cannabis par la femme enceinte peut conduire à des malformations fœtales (effetstératogènes). Toujours par un mécanisme épigénétique, la
consommation de cannabis par l’adolescent peut être à l’origine de cancers, d’affections psychiatriques, de troubles cognitifs…

Quand les médias sauront qu’un certain nombre de leurs lecteurs sont informés des effets épigénétiques du cannabis, qu’ils en parlent autour d’eux en s’étonnant de leur mutisme, il faudra qu’enfin ils les fassent connaître à un large public. Une course de
vitesse est engagée entre la diffusion de ces informations majeures et la légalisation du cannabis. Dans un esprit de salubrité publique, nous devons nous mobiliser pour gagner cette course afin d’empêcher une légalisation dont on sait qu’à terme,
elle serait catastrophique !

 

Lost In Carranza, un film court audacieux et formellement éblouissant de Marin Troude, visible tout de suite sur Vimeo

Marin Troude est un jeune réalisateur français basé entre Paris et Los Angeles. Son film court de 21 minutes Lost in Carranza est une plongée anthropologique dans le monde interlope de San Francisco à la suite d’un personnage en marge. C’est après un beau parcours en festivals que le réalisateur a contacté Publik’Art pour partager son œuvre. Le film a représenté la France en avant-première à l’ouverture de l’American Documentary Film Festival l’année dernière. Le film a une vraie originalité ainsi qu’une histoire à raconter.

Une plongée dans une vie abimée

Lost in Carranza est un film court sans artifices qui raconte l’histoire de Pablo Carranza, jeune skateur issu d’un ghetto de San Francisco, blacklisté par un système économique et social qui ne donne pas sa chance à ceux qu’il préfère marginaliser.

A fleur de peau, sa vulnérabilité l’a conduit à plonger dans les drogues dures avec des scènes coup de poing où le jeune plein de bonne volonté saute à pieds joints dans des paradis artificiels comme autant d’échappatoires à la dure réalité. Le système n’accepte pas ceux qui ne respectent pas les codes avec une vie rangée, les bons diplômes et un environnement aseptisé.

Le jeune homme se réfugie dans la solitude, la religion et la drogue, trainant avec son skate dans les rues bétonnées d’une ville où il erre plus qu’il ne vit. Le réalisateur aborde notamment le sujet de l’addiction avec un Pablo Carranza qui végète entre les messes et les shoots sans parvenir à s’en sortir malgré ses rêves et une lucidité touchante.

Le film devient un vrai documentaire avec un personnage qui vit une vie de pas grand chose, lui qui était parvenu à décrocher replonge dans la dope devant la caméra. La réalité a dépassé la fiction sans prévenir et le tournage est devenu très compliqué à la suite du comportement de plus en plus autodestructeur de Carranza. Le réalisateur nous a appris qu’aujourd’hui, Pablo est sobre et le film est enfin terminé, lumières dans la nuit d’une existence sombre avec ses élans et ses revirements.

Lost In Carranza est une œuvre éminemment personnelle qui compte beaucoup pour son réalisateur. La caméra virevolte avec des plans de pure beauté plastique avec un message utile en direction des plus jeunes au sujet du danger de l’addiction.

Quitter les caniveaux de la drogue pour regagner une vie remplie de sens et de projets, c’est ce qu’on peut souhaiter de plus beau à chacun.

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La France, troisième plus grand pays fumeur en Europe

Avec un taux de prévalence du tabac chez les plus de 18 ans à 29%, la France est le troisième plus grand pays fumeur en Europe, derrière la Grèce et la Bulgarie.

Pourtant, c’est l’un des pays avec les mesures les plus contraignantes concernant le tabagisme, aussi bien au niveau de la sensibilisation publique concernant la santé, que de la commercialisation et le prix de vente. Ce qui explique cette différence, c’est peut-être aussi que les Français ont des habitudes très diversifiées en matière de tabac. Retour sur ces tendances françaises.

Une consommation en hausse constante

La France impose des restrictions importantes en matière de tabagisme, qui peuvent parfois être très répressives. En effet, D’autre part, le cannabis n’est pas légal dans sa version récréative. Cependant, cela n’empêche pas d’avoir les chiffres suivants : tandis que 27% des plus de 18 ans consomment du tabac tous les jours, près de 9% consomment régulièrement du cannabis, selon une étude menée l’année dernière par l’Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies.

Ce chiffre est en hausse, tout autant que les prix de vente, qui ont explosé au cours des 10 dernières années. Ainsi, la France se place parmi les pays consommateurs les plus importants au monde, aussi bien du côté du tabac que du cannabis.

Envie de détente ? Attrait pour l’interdit ? Difficile de décrire les raisons de ces tendances de consommation. Une autre tendance, plus inquiétante pour les services publics, se distingue : les consommateurs sont de plus en plus jeunes, commencent parfois à 13 ans pour le tabac, et 15 pour le cannabis.

Fumer : ennemi public n°1

Bien sûr, certains mélanges avec la nicotine ne font pas bon ménage, qu’il s’agisse d’alcool ou de cannabis, ou même d’autres substances. Mais les Français ne reculent devant rien, pas même la hausse des prix, pour changer leurs habitudes. En effet, l’une des principales mesures prises en France pour éliminer le tabac (et dérivés), cela a été de jouer sur le prix de ce dernier, afin de dissuader la consommation. Ainsi, les prix ont été augmentés de 39% entre 2000 et 2004, et d’environ 10% chaque année suivante, sans que cela n’inverse la courbe de consommation.

C’est assez naturellement que le débat autour de la légalisation du cannabis, et du prix du tabac, s’est relancé en France au cours des dernières années. Ce débat est d’autant plus important qu’il focalise sur deux aspects du cannabis : sa version récréative (celle qui fait planer) et la commercialisation de sa version non-récréative (avec, par exemple, le CBD). Bien connaître les informations de base concernant l’usage, la culture et les effets du cannabis, sous toutes ses formes, est essentiel d’un point de vue éducatif.

Ainsi, de nouveaux développements sont à prévoir.

Possibles développements

Dans certains pays, la législation favorable à la commercialisation du cannabis, sous toutes ses formes, a eu des effets positifs sur les courbes de consommation. Mais ce n’est pas forcément ce qui est attendu pour le cas français, où une dépénalisation s’accompagnerait plus d’une hausse.

Dans un monde où la moitié des pays ont le cannabis illégal et le tabac très encadré, la France s’engage dans un long chemin qui devra se faire à l’échelle politique, publique, mais aussi au niveau des mentalités.

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Aux Etats-Unis, la drogue tue une personne toutes les sept minutes

Avec 71 000 morts d’overdoses l’an dernier, le pays bat un nouveau record.

En cause : l’explosion des décès liés au fentanyl, un puissant opiacé synthétique. L’épidémie de Covid-19 pourrait encore aggraver la situation.

Aux Etats-Unis, la drogue tue une personne toutes les sept minutes
Une épidémie peut en cacher une autre. Alors que les Etats-Unis demeurent englués dans une interminable première vague de coronavirus, qui a fait plus de 137 000 morts, le pays a également enregistré en 2019 un nombre record d’overdoses. Selon les dernières statistiques préliminaires publiées mercredi soir par le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), près de 71 000 personnes ont succombé l’an dernier à une surconsommation de drogue. Soit environ un décès toutes les sept minutes.

Le précédent record, enregistré en 2017, s’élevait à 70 237 morts. Entre-temps, l’année 2018 avait été marquée par un léger recul (-4,6%), une première en près de trois décennies, qui avait fait souffler un vent d’optimisme à Washington. «Grâce à un engagement inébranlable, nous sommes en train d’endiguer l’épidémie d’opiacés», se félicitait ainsi Donald Trump début février, dans son discours sur l’état de l’Union. Lors de sa campagne de 2016, le président américain avait promis de s’attaquer à cette crise née de la surprescription de puissants médicaments antidouleur, dont le tristement célèbre OxyContin du laboratoire Purdue Pharma. Une crise d’une telle ampleur qu’elle a fait reculer trois ans de suite l’espérance de vie aux Etats-Unis. Amorcé en 2018, l’espoir d’un déclin durable aura donc été de courte durée.

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Signe que le rebond des overdoses n’épargne aucune région du pays, 37 des 50 Etats américains – ainsi que le District de Columbia, où se trouve la capitale Washington – ont enregistré l’an dernier une hausse des décès. Dans une douzaine d’entre eux, elle dépasse même les 15%. Les Etats les plus touchés sont le Dakota du Sud (+54%) et du Nord (+31%), suivis de l’Alaska (+26,7%) et l’Iowa (+26,4%). En valeur absolue, les trois Etats ayant enregistré le plus grand nombre de décès sont la Californie (6 518 morts), la Floride (5 526 morts) et la Pennsylvanie (4 520 morts).

Le combat contre « l’Obamacare »
Les chiffres préliminaires du CDC confirment la tendance observée ces dernières années : l’augmentation des overdoses est due principalement aux décès liés au fentanyl. Cet opiacé synthétique 50 à 100 fois plus puissant que la morphine, souvent présent dans des comprimés de contrebande fabriqués notamment au Mexique, est devenu en 2016 la drogue la plus mortelle aux Etats-Unis. Cette année-là, elle avait tué le chanteur Prince et environ 18 000 personnes, contre moins de 1 700 cinq ans plus tôt. Depuis, la progression est continue : environ 31 000 morts en 2018 et près de 37 000 l’année dernière.

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A l’automne 2017, Donald Trump avait élevé la crise des opiacés au rang «d’urgence de santé publique». Un an plus tard, une loi de 660 pages était adoptée pour faciliter notamment l’accès aux traitements de substitution, comme la méthadone, et durcir les contrôles postaux pour freiner l’importation de fentanyl, notamment en provenance de Chine. Le Congrès américain a en outre débloqué plusieurs milliards de dollars pour aider les Etats à financer des services de désintoxication, de traitement et de prévention.

Mais dans le même temps, l’administration Trump a continué de combattre en justice l’Affordable Care Act (ACA), la grande réforme de la santé de Barack Obama. Or, d’après une étude publiée en 2017 dans la revue médicale Health Affairs, l’extension de Medicaid, l’assurance santé pour les plus modestes, l’une des mesures phares de l’ACA, a permis à 1,2 million d’Américains toxicomanes de bénéficier d’une prise en charge de leur addiction.

Quarantaine, isolement, chômage, dépression
Dans un communiqué publié mercredi, le secrétaire adjoint à la Santé, Brett Giroir, a reconnu que les chiffres de 2019 constituaient une «tendance très inquiétante». D’autant plus inquiétante, d’ailleurs, que les premières statistiques de 2020 font redouter un nouveau record. Selon une analyse interne de la Maison Blanche, relayée fin juin par Politico, le nombre de décès par overdose a augmenté de 11,4% au cours des quatre premiers mois de l’année. Une tendance confirmée par des statistiques locales : les décès liés à la drogue ont ainsi bondi de 17% dans le New Jersey au premier semestre, et de 30% dans le Colorado au premier trimestre, rapporte le New York Times.

Surtout, les experts craignent que l’épidémie de coronavirus et ses conséquences socio-économiques (quarantaine, isolement, chômage, dépression) provoquent une hausse de la consommation de drogue, et donc des overdoses. «La pandémie de Covid-19 […] pourrait considérablement affecter la santé mentale de notre nation et accroître le risque de consommation de drogues», a admis mercredi Brett Giroir. La consommation d’alcool et les suicides, autre fléau qui frappe les Etats-Unis, pourraient également augmenter. Avec, en ligne de mire, dans le pays le plus riche du monde : une nouvelle vague de «morts du désespoir», baptisés ainsi en 2015 par les économistes Anne Case et Angus Deaton.

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Cannabis : les poumons en danger

Pour les poumons, le chanvre indien n’est pas meilleur que le tabac, assure une étude.

Cannabis : les poumons en danger
Cannabis : les poumons en danger (©Carole Barraud pour les Echos Week-end)
Les chiffres sont impressionnants : parmi les milliards de micro et nanoparticules émises dans une seule bouffée de fumée de cannabis, des chercheurs de l’université d’Alberta ont dénombré pas moins de 2.575 composés chimiques différents ( Scientific Reports, avril 2020 ).
Parmi les 536 qu’ils ont pu formellement identifier, 110 sont connus pour être toxiques et susceptibles d’engendrer des carcinomes et d’être mutagènes et tératogènes (malformations foetales).
Si les scientifiques mentionnent avoir identifié un nombre plus important de molécules toxiques dans le tabac (173, dont 69 communs aux deux), ils expliquent aussi qu’elles sont plus grosses de presque un tiers et plus concentrées dans le cannabis, avec au final une densité 3,4 fois supérieure.
Ce qui a son importance quant à la façon dont elles se déposent dans les bronches et peuvent entraîner des dégâts sur les poumons.

Claude Vincent

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L’Anses dévoile une étude inquiétante sur le « proto », le gaz hilarant

« Il est très compliqué d’arrêter pour certains patients » : l’Anses dévoile une étude inquiétante sur le « proto », le gaz hilarant très prisé des jeunes

C’est l’histoire d’un gaz hilarant qui n’est pas drôle. Le protoxyde d’azote, ou « proto », se révèle plus dangereux qu’il n’y paraît, selon une étude de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail.

Le protoxyde d\'azote est destiné à faire de la chantilly mais son usage est détourné pour être inhalé comme gaz hilarant. (photo d\'illustration)
Le protoxyde d’azote est destiné à faire de la chantilly mais son usage est détourné pour être inhalé comme gaz hilarant. (photo d’illustration) (LEYLA VIDAL / MAXPPP)

« Ça m’a laissée un peu dans le brouillard »

Du côté du bois de Vincennes, à l’est de Paris, des jeunes ont pris l’habitude de se retrouver pour faire la fête et y consomme régulièrement du protoxyde d’azote. « On en trouve souvent près des poubelles, de plus en plus », remarque Victor, un étudiant de 25 ans. Il avoue en avoir « beaucoup pris lorsque j’étais à la fac, dans les soirées, les week-ends d’intégration, c’était un peu la mode. »

Assis dans l’herbe avec lui, ses trois autres amis ont déjà testé. « On a très chaud d’un coup, décrit Laura. Moi j’ai rougi très vite, vraiment, et après j’ai ri, mais pas tant que ça. Ça m’a laissée un peu dans le brouillard, mais trois secondes après c’était fini. »

Sur le moment, ce n’est pas quelque chose qui m’a forcément inquiété, parce que ça ne durait pas longtemps, comme effet.Nathanà franceinfo

Mais le « proto » est consommé par de très jeunes adolescents, et peuvent avoir des risques. « Au début, je ne comprenais, j’étais un peu sonné », raconte ce jeune skateur de 14 ans. J’entendais des petits ultra-sons. Je n’ai pas rigolé, parce que ça ne m’a pas mis bien, j’étais fatigué. »

Un gaz addictif

L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a donc déclenché une étude à partir des chiffres des centres antipoison. « Les premiers symptômes qui apparaissent ce sont des maux de têtes, des étourdissements, des vertiges, des pertes d’équilibre, énumère la toxicologue Cécilia Solal. On peut les observer même chez des personnes qui expérimentent le protoxyde d’azote pour la première fois. »

« Sur les profils d’utilisateurs plus réguliers de consommateurs de protoxyde d’azote, 70% ont développé des symptômes neurologiques, poursuit la toxicologue. On peut voir que les patients, même après l’arrêt de la consommation de ‘proto’, continuent à avoir ces atteintes. » Et l’enquête l’Anses démontre que le protoxyde d’azote n’est pas seulement amusant, il est aussi addictif. « Il y a des personnes qui présentent de vrais syndromes de manque », prévient Cécilia Solal.

Il y a, par moment, des personnes qui consomment plusieurs centaines de cartouches par jour. Donc on n’est plus du tout dans un contexte festif et il est très compliqué d’arrêter pour certains patients.Cécilia Solal, toxicologue à franceinfo

Cannes, Mulhouse, Arras ou encore Evreux, plusieurs villes ont interdit la vente aux mineurs. Une proposition de loi va dans le même sens et a été adoptée au Sénat. Elle attend toujours son passage devant l’Assemblée nationale.

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Bientôt une amende forfaitaire pour les consommateurs de cannabis et de cocaïne

INFO LE POINT. À partir de la rentrée, les usagers de drogues ne seront plus systématiquement poursuivis. L’amende forfaitaire délictuelle va être généralisée.

Le montant de l’amende forfaitaire délictuelle (AFD) est fixé à 200 euros, minoré à 150 euros et majoré à 450 euros, comme celle pour stationnement gênant. Pour alléger la charge de travail des forces de l’ordre et désencombrer les tribunaux, les fumeurs de cannabis et consommateurs de cocaïne sur la voie publique ne seront plus systématiquement passibles de poursuites judiciaires. Du moins, sur le papier. En réalité, une marge d’appréciation est laissée aux policiers sur le terrain. Sur quel(s) critère(s) ? La note diffusée par le ministère de l’Intérieur le 8 juillet ne le mentionne pas.

Lorsque cannabis rime avec violence

Les consommateurs de cannabis risquent deux fois plus de commettre des actes de violence physique.

Les adolescents et les jeunes adultes consommateurs de cannabis risquent deux fois plus de commettre des gestes violents. Mais il existe une thérapie.

Alors que le cannabis est en vente légalement au Québec pour les gens âgés de 21 ans et plus, il ne faudrait pas croire que cette substance est inoffensive. Les consommateurs de cannabis risquent deux fois plus de commettre des actes de violence physique, d’après une étude menée par Alexandre Dumais et Stéphane Potvin, chercheurs au Centre de recherche de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal. Ces résultats, publiés dans l’American Journal of Psychiatry, sont issus d’une méta-analyse de 30 études qui forment un échantillon de près de 300 000 adolescents et adultes de moins de 30 ans.

«En outre, lorsqu’on regarde les grands consommateurs de cannabis, ils sont presque trois fois plus susceptibles de commettre des gestes violents», affirme le DDumais, qui est aussi professeur agrégé de clinique au Département de psychiatrie et d’addictologie de la Faculté de médecine de l’Université de Montréal.

Ces actes violents, souvent auto-rapportés, peuvent aller de coups donnés à quelqu’un à l’agression sexuelle. L’étude n’a toutefois pas permis de déterminer les détails de la consommation qui peuvent être associés à la violence, comme la quantité et le type de cannabis consommé, de même que sa teneur en tétrahydrocannabinol, son composé psychoactif. Il est donc aussi possible que la cause tienne au fait que les consommateurs sont plus à risque de participer à des actes de violence de nature criminelle.

L’association entre cannabis et violence n’est pas nouvelle. Déjà, en 2019, l’équipe du Dr Dumais montrait que les consommateurs de cannabis atteints de troubles mentaux graves risquaient davantage de commettre des gestes violents.

La réalité virtuelle à la rescousse

En plus de pouvoir alimenter des programmes de prévention, ces données démontrent l’importance de concevoir des traitements efficaces pour les gens qui ont des problèmes de consommation de cannabis.

«Les thérapies cognitivocomportementale et motivationnelle utilisées dans les cas de problème de consommation de cannabis fonctionnent moyennement, mais lorsqu’on y soumet des gens qui souffrent de troubles mentaux graves, comme la psychose, l’efficacité de ces interventions approche zéro», précise le Dr Dumais.

Pour travailler avec cette population, il a choisi la réalité virtuelle. «Prenons l’exemple de quelqu’un qui a l’habitude de consommer après avoir vécu un conflit avec sa conjointe, raconte le psychiatre. Pour pouvoir reconstituer un conflit en réalité virtuelle, nous créerions un avatar de sa conjointe et amènerions le patient à gérer la situation autrement que par la prise de cannabis.»

Même approche pour un jeune qui a l’habitude de consommer dans un parc avec un ami: la réalité virtuelle pourrait le plonger dans ce contexte et le conduire à expliquer à son ami qu’il veut cesser sa consommation de cannabis.

«Nous sommes très encouragés par les résultats jusqu’à maintenant et nous continuons à recruter de nouveaux patients pour participer à cette thérapie», mentionne le Dr Dumais.

Ce traitement pourrait aussi probablement être utilisé auprès de gens qui consomment d’autres substances. «Mais nous avons commencé à travailler avec le cannabis parce qu’il est très présent chez les personnes psychotiques et qu’il est associé aussi aux comportements violents et à des ré-hospitalisations», signale le Dr Dumais.

Avatars et hallucinations

Ce n’est pas la première fois que le Dr Dumais recourt à la réalité virtuelle. En 2014-2015, il a conçu la thérapie Avatar dans les cas d’hallucinations auditives réfractaires aux traitements. Cette thérapie recrée en réalité virtuelle le personnage qui parle au patient lors de ses hallucinations. L’objectif est de lui permettre de faire face à ce personnage afin de le faire disparaître de sa vie.

«Les résultats préliminaires nous montrent que les avatars fonctionnent bien et nous poursuivons nos travaux dans le domaine en commençant un essai randomisé financé par les Instituts de recherche en santé du Canada», dit le Dr Dumais.

Déjà, une vingtaine de patients prennent part à cette étude, mais l’équipe de chercheurs souhaite en recruter une centaine de plus.

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