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Et de trois – Une « salle de shoots » à Marseille.

Pr. Jean Costentin

C’est loin Marseille et, par diverses informations qui nous parviennent, on en vient à se demander si c’est encore en France : ses quartiers de non droit ; ses « deals » de drogues à ciel ouvert avec tarifs affichés ; ses exécutions inter mafias à la kalachnikov… Les visites réitérées du président de la République, du ministre de l’Intérieur et d’autres éminences essayent de nous détromper mais n’y parviennent pas pleinement.

Dans la guerre contre la drogue que les pouvoirs publics et municipaux auraient déclarée, du moins le croyait-on, un fait majeur vient nous détromper : la création d’une « salle de shoots », dite encore « salle de consommations à moindres risques » ; dénomination qui ne précise pas à qui bénéficient ces « moindres risques ».

S’Il n’est pas sûr que ce soit leurs usagers toxicomanes, il est certain par contre que ce ne sont pas les
habitants des quartiers où ces salles sont implantées.
Les efforts déployés par ceux qui militent pour le développement et la multiplication de ces salles (curieusement les mêmes que ceux qui prônent la légalisation de toutes les drogues) ne sont pas parvenus à annihiler les objections qu’ont exprimées dès l’origine un collectif d’associations engagées dans la prévention des drogues et des toxicomanies (dont le centre national de prévention d’études et de recherches sur les drogues et toxicomanies = CNPERT), tout comme les académies nationales de Médecine ainsi que de Pharmacie.

Exit l’argument selon lequel l’injection de drogues serait à l’origine des nouveaux cas de SIDA ; l’information est bien passée entre les toxicomanes et le libre accès aux seringues et souvent leur gratuité a fait disparaître l’échange de ces seringues. Quant aux overdoses on peut disposer désormais, en tous lieux, de la naloxone injectable pour pallier rapidement les effets d’une surdose de morphiniques.

Il faudrait que cette naloxone soit systématiquement disponible au côté des défibrillateurs.
Les habitants des quartiers à l’entour des salles de Paris et de Strasbourg se plaignent des nuisances nombreuses qu’elles y ont fait naître. Qu’il s’agisse de la désaffection des locations d’appartements à l’entour ainsi que la baisse de leur prix de vente. ; mais plus encore de l’inquiétude des parents obligés d’accompagner leurs enfants dans tous leurs déplacements, en raison de différents troubles : présence de dealers, rixes, vociférations, insultes, exhibitionnisme, exonération sans discrétion des urines et/ou des fèces, exposition d’épaves humaines…).

Si la proximité d’un service de réanimation hospitalier permet qu’on on n’y meurt pas d’overdoses, par un « rattrapage » rapide, le nombre de ces overdoses est plus important.
Les toxicomanes se sentant sous surveillance médicale, dans leur logique du « toujours plus fort » sont incités à s’injecter de plus fortes doses de drogues. Pour ces toxicomanes arrivés à un stade avancé de leur escalade vers les drogues les plus puissantes, ces centres de consommation de leurs drogues usent du stratagème des graines jetées aux oiseaux pour les capturer.

Elles ne produisent aucune statistique justifiant d’un quelconque intérêt thérapeutique. Il y a pourtant d’autres moyens, beaucoup moins coûteux, pour rencontrer  ces toxicomanes : au cours des maraudes ; dans les restaurants du cœur ; dans les haltes d’accueil ; dans les dortoirs d’hébergement ; sous les porches ou sous les ponts ; dans les commissariats de police où ils ont pu être amenés pour désordre à l’ordre public ; aux urgences hospitalières où leurs blessures ou leurs malaises les ont fait amener par
l’ambulance des pompiers…

On les hébergerait alors dans des centres de soins, étanches aux drogues accessibles à l’extérieur ; on y traiterait leurs troubles physiques et souvent psychiatriques, on les inscrirait dans des trajectoires visant à leur re conformation sociale et à leur abstinence des drogues. Il s’agit de la seule attitude médicale digne de ce nom ; alors que ce qui se pratique actuellement, à un coût prohibitif, n’est que démagogie, collusion et démission. Le budget consacré à ces centres serait plus élevé que celui, déjà considérable,
des salles de shoots, mais il serait pertinent.

Le projet Marseillais est à l’opposé de cet objectif. Il aggrave son passif en localisant cette « salle de shoots » au 110 Boulevard de la Libération. Il s’agit d’un boulevard situé dans un « quartier particulièrement familial, au cœur de commerces, de crèches (3), d’écoles (4), de collèges (3), de lycées (2), d’œuvres de jeunesse (2) ; dixit le comité de riverains et de parents d’élèves qui s’est constitué à Marseille pour empêcher ce projet ; projet doublement fou, et par son idéologie, et par sa localisation.

Une salle de shoot à Marseille ….

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C’est bien volontiers que nous publions la lettre de cette mère de famille qui, à juste titre, s’insurge contre le projet de création d’une salle de shoot  en milieu scolaire ! Nous engageons nos correspondants à signer la pétition et à la faire signer par le plus de monde possible. N’y a t-il pas à Marseille d’autre endroit pour ouvrir une telle salle? Et faut-il en ouvrir une ?

Lettre d’une mère de famille

Je me permets de me tourner vers vous afin de vous faire part de mon appréhension concernant l’ouverture d’une salle de shoot à Marseille au 110 boulevard de la libération.

En effet cette dernière se trouverait à environ 200 mètres de l’école de mon fils (plusieurs écoles, collège, lycées et crèches (dont une à 150 mètres) à proximité).

Il nous semble inapproprié d’installer une salle de shoot à proximité de lieux d’éducation où de jeunes enfants et des adolescents seront confrontés quotidiennement à des scènes que nous souhaitons leur épargner (et en particulier à Marseille avec toute la sombre actualité liée au traffic de drogue).

Les différents témoignages des riverains et école à proximité de ces salles sont édifiants (par exemple avec le collectif-Lariboisiere-Gare du Nord à Paris qui relatent divers faits de traffics, de violences et de dégradation à proximité) est-ce l’exemple que nous voulons montrer à nos enfants pour leur éducation et leur bien être?

Les divers traffics s’accumulant à proximité pourraient avoir une mauvaise influence pour leur avenir.

Je me permets de vous joindre la pétition mise en place par les riverains et parents d’élèves.

Pour signer la pétition Cliquez ici

Ainsi que la liste des lieux fréquentés par nos enfants à proximité de cette prochaine ouverture.

Addictions pour une offre de soin plurielles et équilibrée

par François Diot

Le débat sur la création de Haltes Soin Addictions (HSA) pour développer l’accompagnement dans l’usage de drogue de façon supervisée est aujourd’hui la proposition de nombreux soignants ou intervenants du secteur de l’addictologie en France.

L’Académie nationale de médecine n’est pas favorable à ce projet et déclare: « Les addictions aux substances psychoactives créent un état de maladie qu’il convient de traiter et non d’entretenir: priorité doit donc être donnée aux actions visant à aider le sujet dépendant à retrouver la liberté que la drogue lui a ôtée ».

Le soutien de la « Fédération Addiction », principale instance professionnelle, à ce projet de HSA, témoigne clairement que la question du dialogue avec l’Académie nationale de médecine de la sortie de l’usage n’est pas sa priorité. La question de l’usage du crack définit les limites de l’approche médico-sociale proposée par les professionnels, qui est malheureusement sans effet sur cette addiction, insensible aux traitements médicamenteux.

La réduction des risques a démontré son utilité chez les usagers de drogues pour prévenir les conséquences de l’usage en particulier sur le VIH qui désormais se soigne et le VHC que l’on sait guérir.

Comment continuer à être force de proposition alors que les objectifs d’il y a trente ans sont atteints ? (question cruciale pour un secteur dont c’est l’identité pour ne pas dire l’idéologie).

Le glissement vers l’accompagnement de l’usage pour prévenir les overdoses est aujourd’hui la nouvelle étape qui interroge sur ses objectifs et son efficacité pour entrer dans les dispositifs d’accès au soin.

Les orientations sur le soin sont très limitées, voire inexistantes après cinq années d’expérimentation de la salle de consommation à moindre risque située à proximité de l’hôpital Lariboisière (dans le quartier de la Gare du Nord), montre la difficulté de ces professionnels à accompagner vers la sortie de l’usage. A moins que cela ne soit plus l’objectif, tant l’accès au soin est progressivement remplacé par l’accompagnement dans l’usage ?

Les « militants », comme ils s’appellent, de la réduction des risques ne sont pas très présents auprès des usagers de crack de rue à qui, hormis la délivrance du matériel quand ils le font, n’ont pas grand chose à proposer. La problématique de l’obligation de soin que personne ne questionne chez les malades psychiatriques est impossible aujourd’hui à évoquer pour les usagers de crack qui ont souvent malheureusement des troubles psychiatriques et font des décompensations en pleine rue…

« Impossible car stigmatisant » vous diront ces « professionnels » qui fantasment «une alliance thérapeutique» avec les usagers de crack qui, «comprenez vous, doivent avoir le désir de se soigner et expriment une demande de soin».

De fait, c’est la même logique d’intervention que celle basée sur la demande qui au début de la réduction des risques a paralysé les professionnels du secteur pour intervenir auprès des usagers sur la question du SIDA où la demande d’arrêt de l’usage n’était pas la question. La réduction des risques n’avait,

il est vrai, pas encore été institutionnalisée par les médecins du secteur, toujours en retard, comme c’est malheureusement le cas encore aujourd’hui sur la question du soin.

Alors qu’ils étaient et sont toujours absents de la scène ouverte de la porte d’Aubervilliers, L’association d’Auto Support ASUD (association de santé communautaire prônant la décriminalisation de l’usage de drogues ) et des professionnels du secteur, sous le regard bienveillant d’élus de la Mairie de Paris, s’interrogent sur la stigmatisation des usagers de drogue et sur la « toxico-phobie ».

Outre l’indécence, eu égard au contexte dramatique, c’est surtout le décalage avec la réalité qui frappe, tant l’incompréhension de celui-ci et les besoins des usagers de rue est flagrante mais ne les empêche nullement de parler à leur place. En écoutant un neuropsychiatre américain invité pour l’occasion qui a décidé de faire son «coming out» sur son usage «récréatif» d’héroïne, qu’il ne considère pas comme addictive, sous l’écoute fascinée d’une importante association du secteur, pourtant très soucieuse d’une approche scientifique de la compréhension de l’usage.

Ce qui est formidable avec l’introduction de la notion de victime dans cette question de l’usage de drogue, c’est qu’elle permet aux professionnels et aux activistes de la réduction des risques de se positionner comme des défenseurs de ces usagers. Ces usagers sont fantasmés car en fait seule une poignée de militants d’une association de santé communautaire se sont arrogés leur représentation etparticipent à ce débat révolutionnaire …

Ce décalage entre les militants qui débattent sur une posture victimaire et une réalité de terrain où aucun usager ne se retrouvent dans cette association d’usagers questionne sur la légitimité de celle-ci qui, de ce fait, ne représente que ses membres, qui sont moins d’une centaine de personnes au niveau national. En revanche, son existence permet habilement à l’Etat qui la finance et aux professionnels qui la soutiennent d’avoir un interlocuteur pour justifier et adhérer aux orientations de l’approche sanitaire proposée ; orientation qui fait la part belle à la réduction des risque et qui évacue avec les traitements de substitutions et l’approche médico-sociale, la sortie de l’usage du débat.

Ou en est on aujourd’hui de la sortie de l’usage ?

La réduction des risques et son idéologie empêchent- t-elle de penser le soin et la sortie de l’usage de drogue ?

Comment expliquer qu’au lieu de redéployer les moyens sur le soin et la sortie de l’usage, le secteur souhaite contenir les usagers de rue dans des espaces de consommations supervisés qui impactent les quartier ou ils sont implantés ?

Les riverains qui financent ces dispositifs avec leurs impôts, n’ont-ils, eux, des droits ?

Quand l’idéologie prend le pas sur le soin, comme nous le constatons avec effarement, les réponses restent les mêmes et le secteur s’enferme dans une posture qui l’oblige à aller toujours plus loin du soin, (comme nous l’avons compris), et toujours plus près de l’usage (pour justifier de son financement et de son existence).

La réduction des risques isole ses militants dans une idée qui les empêche de penser globalement avec une ouverture d’esprit sur différentes approches thérapeutiques. Loin de vouloir nous opposer à celles ci, il est nécessaire d’étudier celles qui fonctionnent aussi en termes d’abstinence. Il n’est pas nécessaire de croire que celle-ci est impossible, les groupes d’entraide et le modèle Minnesota témoignent du contraire.

Prévenir les conséquences de l’usage de drogue est nécessaire mais pas suffisant. Il est possible de vivre sans consommer.

Le déséquilibre entre les structures prônant cette approche, qui ne sont que trois en France, et les structures ayant une approche médico-sociale où la réduction des risques est prédominante est avant tout dommageable pour les toxicomanes qui n’ont pas la possibilité de bénéficier d’une approche plurielle.

Le paradoxe de cette situation est qu’en accompagnant l’usage on enferme l’usager dans son addiction ; avec cette impossibilité de s’affranchir de la consommation et de retrouver sa liberté. Ce contresens flagrant des militants de la réduction des risques et de ses défenseurs démontre l’immobilité d’un secteur qui devrait proposer de sortir de l’usage pour permettre à l’usager de sortir de son addiction.

Si c’était le cas ce secteur devrait voir son activité se réduire au fil des années ce qui témoignerait de son efficacité …

La question suivante est que peut être que les médecins qui dirigent les associations financées ont peur de voir leurs dotations financières se réduire, tel des chefs d’entreprises dont l’activité progressivement se réduirait ?

Ce secteur a t il intérêt à sortir les usagers de drogue du dispositif de prise en charge ?

En étant les interlocuteurs de l’Etat dans la politique de soin qu’ils préconisent, bien loin des modèles thérapeutiques existant dans les pays anglo-saxons, nous assistons à un système qui ne peut reconnaitre ses errances car les enjeux économiques et sanitaire sont importants. Il s’agit, en effet chaque année, de huit cent trente millions d’euros de financement associatif, sans aucune obligation de résultat de sortie de l’usage de drogue…

L’Etat se retrouve de fait dans l’incapacité de reconnaitre les limites thérapeutiques d’un modèle qu’il finance depuis tant d’années. La cour des comptes devrait se pencher sur ce sujet et proposer après étude du secteur de nouvelles orientations…

Une question très importante me semble pertinente, combien de toxicomanes ou (pardon) d’usagers de drogues, sortent ils, chaque année, de l’usage de leurs drogues et deviennent abstinents de tout produit modifiant leur comportement ?

L’état finance depuis des années un secteur qui peine à évoluer, à s’interroger sur son modèle thérapeutique et où la réduction des risques est la Doxa officielle. C’est probablement faire preuve d’humanisme que d’exprimer de telles inquiétudes lorsqu’on dirige une association, car que deviendraient tous ces professionnels engagés avec autant d’énergie dans l’accompagnement plutôt que dans la sortie de l’usage ?

Il est compréhensible que la sortie de l’usage et le sous déploiement de certains modèles thérapeutiques, comme le modèle Minnesota (qui est pourtant une référence partout dans le monde), n’ait le droit de citer que dans trois structures en France. En revanche quelle débauche de structures pour quadriller le territoire national !

348 Centres de soin et de prévention en addictologie, 147 Centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques, 570 Consultations jeunes consommateurs avec pour crédo la réduction des risques… Quand l’idéologie est à ce point présente au détriment de la sortie de l’usage on peut s’interroger sur l’utilité de continuer à financer des associations sans leur demander au moins une obligation de résultats…

Peut être que si l’Etat optait pour cette contrainte le secteur commencerait à nouveau à penser le soin plutôt que de s’enfermer dans l’idéologie ?

Dans un secteur qui a de fait une délégation de service publique, sans en avoir les obligations en matière de devoir de réserve, pouvons-nous imaginer de recentrer son activité sur le soin et donc la sortie de l’usage plutôt que sur le débat sur la légalisation de certaines drogues ?

Pouvons-nous raisonnablement rééquilibrer l’approche thérapeutique en développant des centres de traitement sur le modèle Minnesota qui est la norme validée scientifiquement partout dans le monde ?

Espoir du Val d’Oise (EDVO) est une structure non médicalisée qui, pour un coût journalier de 30 euros, permet à une cinquantaine d’ex-usagers de se reconstruire pendant un an. Quatre personnes sur 5 restent abstinentes à l’issue de ce parcours de soin. Son modèle thérapeutique est inspiré du modèle Minnesota.

Le coût d’entrée d’un usager dans un des 348 CSAPA est en moyenne de 200 euros, dans une salle de consommation à moindre risque de 75 euros. Ces structures ne communiquent pas sur leurs résultats en matière d’abstinence…

En France, seules trois structures sont inspirées d’une approche Modèle Minnesota, malgré l’efficacité et le coût nettement moins élevé que celui d’une approche médico-sociale… Derrière ce constat c’est la question de la médicalisation du soin qui est clairement posée.

Dans un centre de traitement les médecins désintoxiquent les patients et passent le relais à des thérapeutes eux même anciens patients en rétablissement chez Narcotiques Anonymes ou Alcooliques

Anonymes…La thérapie de groupe est la norme et le groupe est un puissant thérapeute. Les groupes Narcotiques Anonymes et Alcooliques Anonymes sont présents bénévolement dans tout le parcours de soin.

Que chacun retrouve sa place, les soignant dont le métier est de soigner et non pas de débattre sur la légalisation du cannabis ni sur la décriminalisation de l’usage de drogues.

Les usagers qui sont en droit d’avoir accès à une offre de soin équilibrée, où la sortie de l’usage ne soit pas l’exception, plutôt que l’infliction de traitements de substitutions au long cours.

Les politiques, les élus, dans un continuum de solutions concrètes étudiées et validées au niveau international, doivent prendre en compte les demandes des riverains qui n’ont pas à subir d’implantation de structures sans concertation.

Les usagers de drogues ont le droit de se soigner en apprenant à vivre sans drogues !

J’ose espérer que le soin l’emporte sur l’idéologie et que la raison l’emporte sur le militantisme avec une offre de soin plurielle et équilibrée.

Salles de shoot : le bilan vient de sortir

Jean Costentin 16 juin 2021 3 minutes de lecture

L’évaluation du fonctionnement des « salles de consommation à moindre risque », ou salles de shoot (SdS), de Paris et de Strasbourg intervient après six ans.

Aucun interviewé par les médias ne requiert leur fermeture ; au contraire, plusieurs propositions : les pérenniser en les multipliant ; en dédier au crack (forme fumée de la cocaïne) pour « la colline du crack » (porte de la Chapelle) et du « stalincrack » (rue de Stalingrad).

Notre CNPERT, non interrogé, demande :


– d’agir en amont pour tarir l’accès à ces drogues ;
– une assistance aux toxicomanes en nature, excluant les allocations en argent liquide permettant d’acheter ces drogues ;
– le traitement médical des victimes des toxicomanes en milieu spécialisé fermé, la Justice prononçant l’injonction de soins ;
– l’instauration d’une rupture avec le comportement injecteur. Sans rejeter le sevrage sans substitution, qui a donné de bons résultats, une substitution de l’héroïne par la méthadone (per os) ou la buprénorphine (sublinguale), à doses dégressives, visera l’abstinence (oubliée), pour restaurer un certain équilibre psychologique et une réinsertion sociale.

Loin d’une stratégie médicale humaniste et sanitaire, prévalent : interdiction d’interdire, renoncement, fatalisme, démagogie, satisfaction des pulsions toxicophiles, investissements sans retour pour l’Homme et pour la société.

Loin de prendre « les manettes du toxicomane » avant qu’il puisse s’en ressaisir, on lui autorise l’interdit, on adoucit ses injections, éliminant leur caractère dissuasif contribuant au ressaisissement. Une supervision médicale rassurante incite à « forcer » sur la dose, les overdoses plus nombreuses ne sont pas létales, étant rattrapées à temps par l’hôpital tout proche.
Sans ces SdS, par la libre disposition des seringues et l’information des toxicomanes, l’injection de drogues n’est plus responsable de contamination par le VIH ou les hépatites. La naloxone (antagoniste de l’héroïne), administrable en tous lieux et par quiconque, pallie une surdose de morphinique. Ainsi disparaissent les justifications invoquées pour la création des SdS.

Des médecins surveillent des individus s’injectant des drogues impures, aux doses inconnues (coupages), en solutions ni stériles ni apyrogènes. Ils les laissent ressortir dans des états où ils peuvent se livrer à diverses exactions. J’ai vu dans le quartier de Lariboisière un gaillard faisant de l’exhibitionnisme et un autre déféquant au milieu d’un trottoir… Interpellés, ils ne pourront rendre responsables les médecins qui les ont mis dans ce triste état, puisqu’on leur a fait signer un document les dédouanant de toute responsabilité.

Pour un bilan positif, on interroge leurs personnels médicaux qui ne tarissent pas d’éloges (sauvegarde des emplois oblige) et on demande la caution de l’Institut national des sciences et de la recherche médicale (INSERM) qui se prononce en leur faveur. Dans son « bilan », on ne trouve pas le nombre de ces pauvres hères ayant été détournés de leurs démons. L’INSERM se fourvoie dans des problèmes sociétaux, comme il l’a fait autrefois pour des instances qui voulaient légaliser le cannabis. N’ayant pas été suivis, les drames subséquents sont moins nombreux. Sur le cannabis, il serait dans son rôle d’expliquer aux citoyens ses effets épigénétiques, mettant en garde ceux en âge de procréer des risques pour leur progéniture.

Les riverains de la « SdS » parisienne estiment leur quartier sinistré. Le rapport répond que les seringues abandonnées y sont moins abondantes. Des éboueurs traquant ces seringues coûteraient moins que ces dispendieuses SdS…

Les défenseurs de ces SdS requièrent aussi la légalisation de toutes les drogues, recrutant par avance de futurs utilisateurs pour ces SdS.

Bientôt quatre nouvelles salles de shoot à Paris ?

Anne Souyris, adjointe Santé et Relations avec l’AP-HP du maire de Paris, vient de proposer la création de quatre nouvelles salles de shoot. Une aberration ne venant jamais seule, elle y adjoint (évidemment), pour satisfaire toute la population des toxicomanes, un bus itinérant pour aller au-devant des fumeurs de crack, dans les rues de la capitale.

Il y a quatre ans, le ministre de la « Santé », Marisol Touraine, assignait à ces salles de shoot un caractère expérimental dont les résultats devaient être analysés pendant six ans ; leur existence serait alors reconsidérée. Les résultats doivent être jugés si positifs que madame Souyris propose déjà d’en ouvrir plein d’autres. Ce fut pourtant dans la douleur que les habitants du quartier de la gare du Nord accueillirent cette salle ; douleur qui, d’ailleurs, n’est toujours pas calmée.

Cette grande première, qui n’a que deux ans d’existence, n’a été suivie que par Strasbourg, après une inconvenante course-poursuite pour savoir qui, de Paris ou de Strasbourg, pourrait se glorifier d’être la première ville à s’en doter – ainsi qu’à s’endetter, car leur coût de fonctionnement est exorbitant.

La proximité de l’hôpital Lariboisière venait sécuriser le processus d’accueil des « overdoses », justification principale du « Shootez-vous en toute sécurité ». Cela a été une incitation à l’auto-administration de plus fortes doses de drogues ; ainsi, le nombre d’« overdoses » s’est accru, mais la mortalité s’est réduite, du fait de la sécurité apportée par l’hôpital voisin.

Les deux arguments principaux de ces salles de shoot étaient, au nom de la « réduction des risques », la prise en charge des overdoses et la prévention de la contamination par les virus du SIDA et de l’hépatite C, résultant de l’échange de seringues contaminées. Ces deux arguments sont fallacieux.

On dispose, désormais, d’un agent bloquant les récepteurs sur lesquels agissent l’héroïne, la morphine, la méthadone et d’autres opioïdes, pour déclencher l’inhibition de la respiration, qui caractérise « l’overdose » ; il s’agit de la naloxone : Nalscue®, qui peut être administrée, en spray, par quiconque, en tous lieux, hors les salles de shoot.

Depuis longtemps, la contamination par le virus du SIDA n’est plus le fait des toxicomanes, qui accèdent librement et le plus souvent gratuitement à la fourniture de seringues et d’aiguilles. Elle est, principalement, le fait de pratiques homosexuelles masculines, avec des partenaires multiples, s’adonnant à des injections de drogues stimulantes pour leur permettre d’« assurer » (les cathinones sont très en vogue dans cette « indication »). On lira sur ce sujet le bulletin épidémiologique hebdomadaire du 19 septembre 2017 qui donne des chiffres précis obtenus à partir d’un questionnaire auto-anonyme réalisé en 2015.
On peut alors se poser la question si, plutôt que de salles de shoot supplémentaires, ce n’est pas d’« homo-sexodromes » dont la capitale devrait se doter.

Un collectif d’une dizaine d’associations agissant contre les toxicomanies (dont j’avais assuré la coordination) avait contesté, avec maints arguments à l’appui, le principe de ces salles de shoot ; l’Académie nationale de médecine ainsi que celle de pharmacie avaient exprimé, d’une façon très argumentée, leurs réserves. Ils n’ont pas été entendus.

Aujourd’hui, les personnels de ces salles s’appliquent à en justifier le bien-fondé (défense de leur emploi oblige) alors que les objections et critiques précédemment émises se vérifient chaque jour. Et l’on aboutit à ce grand écart entre ceux qui voudraient les faire fermer et ceux qui voudraient les multiplier.

Source

Une maison accueille des toxicomanes en grande précarité

Depuis un an et demi, l’association Blanzy-Pourre, en partenariat avec le centre d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques des usagers de drogues, teste un nouveau dispositif pour les personnes souffrant d’addictions. Elle permet l’accueil et l’accompagnement des consommateurs de drogues en grande précarité.

Les usagers peuvent consommer de la drogue à l’intérieur de la maison mais ils sont suivis par les médecins, éducateurs... du centre d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques des usagers de drogues. Ph illustration Pib

Les usagers peuvent consommer de la drogue à l’intérieur de la maison mais ils sont suivis par les médecins, éducateurs… du centre d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques des usagers de drogues. Ph illustration Pib – VDNPQR

1. Pourquoi une telle structure ?

Tout est parti d’un constat des équipes de l’association Blanzy-Pourre. La consommation de drogue dans la rue existe, mais les dispositifs d’aide aux usagers sont peu nombreux. Et impossible de laisser les consommateurs prendre des produits dans les centres d’hébergement d’urgence existants.

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Conseil de lecture

Le CNPERT vous recommande l’achat et la lecture du N° d’octobre 2016 de la

REVUE FRANÇAISE DE CRIMINOLOGIE ET DE DROIT PÉNAL   ( RFCDP N°7) 

Parmi ses articles :

p.67-84 :   LES « SALLES DE SHOOT » POUR TOXICOMANES

Faisant fi des exigences sanitaires, cette idéologie perverse brouille, à dessein, l’image et le statut des drogues illicites    Pr. Jean COSTENTIN

  1. 85-100 : NE LÉGALISONS PAS LES DROGUES Théodore DALRYMPE  médecin retraité qui a notamment exercé à l’hôpital de la prison de Birminghan (G.B.)
  1. 101-111 : ENTRETIEN avec Jean Paul BRUNEAU, à propos de l’association EDVO (dont il est président-fondateur) structure d’accueil de personnes majeures devenues abstinentes de toute drogue

 

Le numéro est vendu au prix de 20 euros (plus frais de port)

Cliquez sur Bon de commande

ou Commander à : Institut pour la justice,  140 bis rue de Rennes – 75006  P A R I S

info@rfcdp.fr – Tel.  01 70 38 24 07

La France doit-elle se piquer d’expérimenter les « salles de shoot » ?

Voici un texte qui n’étonnera pas nos lecteurs et qui une fois de plus, souligne que notre pays choisit des « solutions » à l’encontre des observations faites dans plusieurs autres pays.

Notre Président, Le Pr Jean Costentin commentera cet article dans un prochain numéro de la lettre du CNPERT

Quatre ans après le premier rapport sur le sujet, le ministère de la Santé prévoit une expérimentation de salles de consommation de drogue à moindre risque (SCMR), surnommés « salles de shoot », pour une durée de six ans, selon l’avant projet de loi relatif à la santé dont l’AFP a obtenu copie.

L’expérimentation en pratique

Dans son article 8, le texte indique qu’« à titre expérimental et pour une durée de six ans» doivent être créés des espaces où seront « accueillis des usagers de stupéfiants et d’autres substances psycho-actives, majeurs, qui apportent et consomment sur place ces produits, sous la supervision de professionnels de santé et du secteur médico-social ».

Le projet indique aussi que cette expérimentation visera également à « mettre en garde les usagers contre les pratiques à risques, à les accompagner et leur prodiguer des conseils sur les modalités de consommation des drogues, afin de prévenir ou de réduire les risques de transmission des infections et les autres complications sanitaires, sans que les professionnels participent aux gestes de l’injection ».

Dans son exposé des motifs, le ministère rappelle par ailleurs que de telles salles existent dans plusieurs pays européens (Allemagne, Luxembourg, Espagne, Suisse) et que c’est fort du « bilan plutôt positif » de ces SCMR (dont 90 se situent en Europe sur 92 au total dans le monde) que le dispositif est testé en France. Ces salles ont aussi pour objectif de réduire les nuisances dans l’espace public.

Une évaluation de l’expérimentation aura lieu six mois avant sa fin.

Dans l’attente, ce projet de loi doit être présenté en Conseil des ministres en septembre, pour un examen au Parlement début 2015. Les centres qui mettront en place ces salles de shoot seront ensuite désignés par arrêté du ministre de la Santé.

Rappelons qu’un centre de ce type devait voir le jour l’an dernier près de la gare du Nord à Paris. Son ouverture avait été annulé en octobre 2013 par le Conseil d’Etat qui avait recommandé, en préalable à toute expérimentation, l’adoption d’une nouvelle loi, afin d’assurer une meilleure garantie juridique au dispositif, la consommation de stupéfiants étant toujours interdite par une loi de 1970.

Un bilan si positif ?

Cette expérimentation est loin de faire l’unanimité.

Ainsi Joséphine Baxter, vice-présidente de la Fédération mondiale contre les drogues expliquait au Figaro en 2012 que ces salles « entretiennent la dépendance aux drogues au lieu d’aider les gens à s’en débarrasser » et affirmait qu’en Australie, la salle d’injection de King’s Cross, créée en 2001 à Sydney, est très controversée et qu’ aucun parti politique ne milite plus, d’ailleurs, pour d’autres ouvertures.

Les salles de shoot, augmenteraient aussi paradoxalement le risque d’overdose de ces usagers. Ainsi, l’association Drug Free Australia a démontré en 2006 que le risque était trente-six fois plus important d’avoir une overdose dans la salle que dans le quartier alentour ! « Les toxicomanes utilisent la présence de personnel médical comme une assurance contre les risques d’expérimenter des dosages plus forts d’héroïne », explique l’association.

Au Canada, ou de tels dispositifs existent depuis 2003, les autorités ont noté une augmentation constante de l’utilisation du Narcan,  administré en cas d’overdose.

Ces salles auraient aussi le désavantage (attendu) d’attirer les dealers à ses portes. « Ces endroits créent un effet “pot de miel” », notait ainsi Joséphine Baxter. Même constat en suisse et au Pays-Bas. A Genève, où se situe le Quai 9, une des premières SCMR, « l’avis des experts est peut-être très positif, mais pas celui des riverains ! », fustigeait en 2012 au Figaro Patrice Bo-Sieger, de l’association Dites non à la drogue. « Les dealers prolifèrent, parfois agressifs. C’est comme un supermarché, avec plein de petites boutiques tout autour… Des gens viennent même de France pour s’acheter leur dose ».

Même constat aux Pays-Bas, qui compte une quarantaine de sites dans quinze villes. « Il y a deux ans, je suis allé voir une salle d’injection dans le quartier rouge à Amsterdam, raconte Serge Lebigot, président de Parents contre la drogue. Il n’y avait presque personne à l’intérieur, mais une vingtaine de trafiquants autour, et sous les portes cochères, en plein jour, des gens qui se piquaient. La police n’a pas le droit d’intervenir dans un certain périmètre autour des salles.».

Ces salles, qui donnent par définition une plus grande visibilité et accessibilité aux drogues injectables, entraineraient egalement pour certains une augmentation de la consommation. Ainsi, en Allemagne, qui compte une vingtaine de salles, si le nombre de décès liés à la drogue a baissé de 20 % en 2011 par rapport à 2010, le nombre de nouveaux consommateurs aurait grimpé de près de 15 % sur la même période (sans qu’une relation causale entre les deux phénomènes soient bien sûr démontrée).

Sans oublier le problème majeur de l’utilisation d’héroïne de « mauvaise qualité », à la posologie incertaine et contaminée par des micro-organismes, qui peut faire se demander s’il ne serait pas préférable que des médecins fournissent une héroïne pharmaceutique en même temps que le matériel nécessaire à l’injection.

Tout n’est pas noir au pays de la salle de shoot !

Malgré ces réserves il faut rappeler que plusieurs études européennes ont démontré une réduction des comportements à risque chez les toxicomanes qui fréquentent les SCMR. Ainsi, 37 % des utilisateurs ont affirmé avoir amélioré leur mode de consommation. Par exemple, à Berne, presque tous les usagers ont indiqué avoir utilisé du matériel stérile.

Point important qui semble unanimement salué et notamment par un rapport de l’Inserm publié en  2010, ces « centres d’injection supervisés » permettent de diminuer les risques infectieux liés à la prise de drogues injectables et de toucher des populations exclues, en facilitant leur intégration dans un parcours de soins.

Frédéric Haroche

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Salles de shoot : l’Académie de médecine toujours vigilante

Paris, le lundi 18 novembre 2013 –

Au lendemain des déclarations du ministre de la Santé ayant annoncé sa volonté de voir expérimenter les salles d’injection à moindre risque d’ici la fin de l’année, l’Académie de médecine indique avoir créé un groupe de travail sur le sujet afin de « procéder à une analyse des implications sanitaires, compassionnelles, économiques et réglementaires » d’une telle évolution. Elle souhaite également évaluer les conséquences de l’ouverture de tels centres sur l’opinion publique.

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