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Comment l’Angleterre a subverti la Chine. L’opium, une arme de guerre.

Par Mme la Professeure Sophie Rochefort Gillouet, spécialiste de l’histoire asiatique (1)

Tout commence par l’économie et par un sérieux malentendu diplomatique. L’Empire Chinois, replié sur lui-même depuis les derniers Ming a été conquis par les Qing en 1644, des souverains d’origine manchoue. La Compagnie des Indes Orientales Britannique y perd de l’argent.

Les achats massifs de thé de Chine au XVIIIe siècle avoisinent 20.000 tonnes par an vers 1750 et plus de 300.000 tonnes en 1800. Ils ne sont compensés en retour par aucun commerce substantiel au bénéfice des Anglais. En Septembre 1793, le roi d’Angleterre, Georges III, poussé par les marchands de la City, envoie vers la Chine une ambassade de prestige.

A sa tête, il place Lord McCartney. Les vaisseaux britanniques emportent vers l’Orient des cadeaux destinés à impressionner l’empereur Qing Qianlong (1711-1799). L’ambassade tourne au fiasco : L’Empereur Qianlong considère ces étrangers, venus sans invitation mais chargés de présents, comme des inopportuns et, pire encore, comme des tributaires de l’Empire du Milieu, selon la longue tradition chinoise de vassalité.

McCartney réclame au nom du Roi Georges III l’accréditation de diplomates, la permission pour les missionnaires de venir en Chine, l’ouverture de ports à un négoce libre d’intermédiaires et le privilège d’extraterritorialité pour les Anglais.
Qianlong, vexé par l’attitude des Barbares anglais rejette en bloc toutes les demandes. L’ambassadeur refuse quant à lui de faire le kowtow, le salut cérémonial, devant Qianlong. Pire encore, il méprise les cadeaux que celui-ci adresse à Georges IIII, notamment des pièces en jade précieux.

De son côté, Qianlong dénigre les présents artistiques et technologiques d’Albion, affirmant haut et fort que la Chine n’a nul besoin de pacotille anglaise et dispose de tout ce dont elle a besoin sur son territoire. MacCartney repart, éconduit et humilié, avec une lettre pour le Roi Georges III d’une incroyable dureté. Le fils du dragon s’adresse avec véhémence au « Barbare qui règne sur un petit pays entouré de vagues, et qui a besoin des productions du Céleste Empire. » La chancellerie britannique ne daigne même pas répondre à ce camouflet.


Dans son isolation splendide et son rêve d’autarcie, la Chine vient de mettre en route une machine infernale, visant à l’affaiblir de l’intérieur avant de la réduire à un statut semi colonial. Pour les dirigeants d’aujourd’hui et pour la population chinoise dans sa grande majorité, le XIX est tenu pour le Siècle des humiliations, un stigmate à effacer dans l’histoire millénaire de la Chine pour les nouveaux empereurs rouges. Une seconde ambassade, en 1816, échoue également. La Chine refuse de s’ouvrir davantage au commerce international. Une idée germe alors à Londres pour briser l’obstruction.

La Compagnie des Indes Orientales s’apprête à mettre l’Inde en coupe réglée après en avoir déjà chassé les Français. Le modèle est simple : faire produire de l’opium en Inde dans les régions dominées, notamment au Bengale, et l’introduire en contrebande en Chine. La Compagnie est en effet déficitaire en raison de l’inflation de la demande pour les biens chinois. Le bénéfice en serait double : combler le déficit commercial et affaiblir la Chine, en rendant dépendants un grand nombre de ses habitants à la drogue acheminée clandestinement. Cette stratégie remplacerait avantageusement les négociations diplomatiques infructueuses.

Elle produirait à terme des profits impressionnants. « Une compagnie anglaise créée en 1600, la Compagnie des Indes Orientales, réussit à survivre à diverses crises grâce à l’instauration, en 1773, d’un monopole officiel sur la production d’opium […]Cela représente les 2/3 des recettes indiennes de la compagnie et, pour l’Angleterre, le 1/7 des revenus totaux en provenance des Indes. » (Histoire de l’opium). Si la demande d’opium a toujours existé en Chine, la consommation est brutalement décuplée par l’offre qui inonde le marché.

Les autorités prennent rapidement la mesure du danger. Du côté de la Couronne, l’immoralité d’un tel trafic n’entre pas en ligne de compte, du moment que les comptes se rééquilibrent au profit de la Compagnie des Indes. Les Chinois se mettent en effet à dépenser l’argent thésaurisé pendant des décennies pour acheter de l’opium.

Le péril économique et social imminent poussera à des mesures drastiques pour endiguer un fléau exogènement induit.

Un mandarin écrit en 1830 dans un rapport à l’Empereur :  « L’âme de la nation se détruit. Dix millions de taëls sortent chaque année pour abrutir un nombre croissant de Chinois. Si Votre Majesté laisse traîner les choses, la Chine ne disposera plus bientôt ni de soldats pour la défendre ni d’argent pour payer leurs soldes.  » En 1838, l’opium importé clandestinement atteint un volume record de 2000 tonnes. Des millions de Chinois consomment de la drogue, un trafic lucratif pour l’Angleterre et qui affecte alors toutes les classes sociales. La fuite du métal d’argent contribue aussi à appauvrir le pays.

Le paiement des salaires, les transactions, se font maintenant en sapèques, la monnaie de cuivre, faute de monétaire d’argent. La situation sanitaire s’aggrave en proportion. Une partie de la population chinoise, trop atteinte par les ravages de la consommation d’opium, devenue une addiction à grande échelle, n’est plus en mesure de travailler. Lin Zexu (1785-1850) constate lui-même les effets du manque chez ses éminents collègues. Ce haut fonctionnaire, commissaire impérial, sous le règne de Qing Daoguang (1782-1850), en appelle à la Reine Victoria.

Dignitaire intègre autant que déterminé, Lin Zexu fait procéder à des milliers arrestations de Chinois impliqués dans le trafic. Il fait interdire par décret impérial toute importation d’opium puis rédige une lettre à la souveraine pour lui montrer l’injustice d’une telle pratique dont les effets sur la population se font sentir, jusque et y compris dans les cercles du pouvoir. Il est probable que l’entourage de Victoria a intercepté la lettre dans laquelle Lin Zexu conseillait à la Reine de remplacer la culture de l’opium en Inde par celle de cultures vivrières. Il prend alors en 1839 la décision d’arraisonner des jonques, de confisquer l’opium et de brûler en public les 20.000 ballots saisis.

Ce faisant, il fournit ainsi aux Anglais le casus belli attendu. Mal préparées, mal équipées, l’armée et la flotte chinoises subissent revers sur revers face à la Navy en 1840. Le Gouvernement impérial doit capituler et signer le premier des Traités Inégaux, d’abord avec la Grande Bretagne, le 29 aout 1842, puis avec les nations européennes qui voient là l’occasion de profiter de l’ouverture du pays aux intérêts occidentaux. Les termes du traité sont léonins, Hong Kong est cédé à la Grande- Bretagne.


Une seconde guerre de l’opium suivra, en 1860, une expédition franco anglaise cette fois, les Chinois ne s’étant pas acquittés des pénalités financières. A l’époque, on a oublié en Europe le goût des philosophes des Lumières pour la Chine, les Occidentaux caricaturent désormais la Chine comme un dragon endormi qu’il faut dépecer. Ils perçoivent les Chinois comme un peuple en retard face à une Europe conquérante, décadent par rapport aux brillantes dynasties du passée, corrompu et cruel.

Un deuxième Traité Inégal complète le premier… il ne comporte d’amitié et de coopération que dans le titre. On notera deux points : la légalisation du commerce de l’opium sous monopole est imposée à la Chine et les Anglais vengent une offense cuisante : Les sinogrammes qui désignent un barbare (野蛮人) ne doivent plus être utilisés pour désigner des officiels ou des sujets de la Couronne.


Dans ce contexte, Lord Elgin, à la tête de l’expédition franco-britannique, ordonnera la destruction du Palais d’été. De nos jours, les autorités chinoises encouragent la visite du site où se dressait jadis le Jardin de la Parfaite Clarté, pour que cet épisode soit présent dans la mémoire des jeunes générations. Le 18 octobre 1860, Le haut-commissaire, Lord Elgin donne l’ordre de détruire le Palais, officiellement en représailles et pour dissuader les Chinois de prendre des otages. 3500 soldats français et britanniques mettent le feu au Palais qui brûlera pendant trois jour. Presque tous les pavillons sont réduits en cendres, des milliers d’objets, des manuscrits, sont vandalisés, le reste est partagé par la troupe comme butin.

Victor Hugo, à qui un voisin de Guernesey avait demandé son avis sur les succès de l’expédition d’Orient, lui adressa une lettre vibrante d’indignation. Si Lin Zexu est un héros national, Victor Hugo est très connu en Chine car cette lettre, datée du 25 novembre 186, figure toujours en bonne place dans les manuels d’histoire chinois actuels. Entretemps, le goût de l’opium a aussi migré vers l’étranger. On trouve alors des fumeries à Paris, à Londres, dans les colonies d’Asie mais c’est là une autre histoire.

1 – Sophie Rochefort-Guillouet, ancienne élève de l’ENS en lettres classiques, de l’université Paris IV Sorbonne et diplômée de Sciences Po Paris, enseigne l’histoire comparée de l’Europe et de l’Asie et l’histoire de l’art à Sciences Po Paris, ainsi que la littérature à l’université de Rouen, dans la section Humanités et monde contemporain. Ses cours portent sur l’histoire de la route de la soie et de ses nouvelles implications économiques et culturelles. Elle a vécu et enseigné à l’étranger (Londres, Washington DC, Madrid) et effectue des missions régulières en Asie.

Interpellation du député « Europe Ecologie Les Verts » J. Bayou

Pour fustiger ses finasseries parlementaires visant à légaliser le cannabis.

Professeur Jean Costentin

Monsieur Julien Bayou présidait le groupe Europe Ecologie Les Verts au sein de la NUPES, jusqu’à ce que madame Sandrine Rousseau le déboulonne. Pour exister encore, il vient de tenter un coup d’éclat. Prônant, avec ses « amis » écologistes, la légalisation du cannabis, il fait feu de tout bois pour parvenir à ses fins.

Ses roueries pour ce faire sont condamnables, au regard de l’éthique et de la morale, car elles sont au prix de l’intoxication de nos concitoyens. La seule circonstance atténuante qu’on pourrait lui accorder serait sa méconnaissance de cette drogue.

Il ne la connaît peut-être qu’au travers d’une consommation dont les conséquences pour lui auraient été minimes, puisqu’elles ne l’ont pas empêché de se faire élire à la haute assemblée ; pourtant cette consommation serait une circonstance aggravante pour un élu ayant pour fonction de légiférer sur cette drogue.

Précisons nos reproches. Monsieur Bayou use d’un subterfuge, qui confine à une malversation, par l’introduction d’un amendement au projet de loi du budget de la sécurité sociale, qui propose de taxer le cannabis (devenant de facto légal) pour générer des ressources supplémentaires dédiées à sa branche : maladie, maternité, invalidité, décès.

La belle âme ! Finesse grossière, puisque la loi (sur le financement de la Sécurité Social) l’emporte juridiquement sur un arrêté (en l’occurrence celui de décembre 1990 qui prohibe le cannabis). Si son piège fonctionnait il faudrait alors revoir l’arrêté et légaliser le cannabis.

Extrapolant des chiffres issus de l’Etat du Colorado, J. Bayou anticipe que les recettes fiscales issues de cette légalisation seraient en France de 4 à 5 milliards d’euros. Ce chiffre, même en l’état de notre record européen de consommation, paraît très excessif, relativement à nos 1.500.000 usagers réguliers; à moins qu’il n’anticipe, ce qui ne peut être exclu, que par cette légalisation la consommation tende vers celle du tabac, et ses 13.000.000 de sujets nicotino-dépendants.

Autre malversation, J. Bayou omet d’indiquer que pour 1 $ perçu en taxes, l’Etat du Colorado doit débourser 4,5 $ pour les dépenses induites par : les accidents routiers et professionnels, les frais de justice, les dépenses hospitalières (psychiatriques en particulier), l’assistance aux individus que cette drogue (qui incite à en consommer d’autres) plonge dans un état d’incurie, de perte d’autonomie…

Cela sans compter, ce qui n’est pas chiffrable mais sans doute considérable : les états d’aboulie, d’amotivation, de renoncement, de crétinisation, avec des indignés devenus résignés, exerçant « leur droit à la paresse », attendant tout d’un Etat providence ; autant de facteurs d’une régression économique que certains écologistes appellent de leurs vœux. 

S’agissant des taxes, ignorerait-il le solde très largement négatif pour celles appliquées au tabac et à l’alcool, qui ne couvrent que 30 à 40% des soins en rapport avec les pathologies liées à leur consommation.

Monsieur Bayou pousse le sophisme jusqu’à déclarer que cette légalisation permettrait de mieux prévenir et de réduire les risques du cannabis. A son école du « n’importe quoi », il nous apprend qu’allumer le feu permet de l’éteindre plus facilement et qu’augmenter le nombre de consommateurs permet de réduire les risques…

C’est le moment d’apprendre à cet apprenti législateur que :

  • la combustion du cannabis ou de sa résine engendre 6-8 fois plus d’oxyde de carbone (CO) et de goudrons cancérigènes que les cigarettes de tabac (responsables annuellement en France de 75.000 décès) ;
  • que le cannabis est la deuxième cause de déclenchement d’infarctus du myocarde ;
  • qu’il induit des accidents vasculaires cérébraux, des cancers du testicule, des cancers ORL et broncho-pulmonaires ;
  • des déficits immunitaires ;
  • des perturbations de la grossesse, avec des nouveaux nés prématurés, hypotrophiques, à risques élevés de malformations diverses, de troubles du développement psychomoteur, de mort subite, de déficience cognitive,
  • de vulnérabilité à l’autisme, à la dépression, à la schizophrénie, aux toxicomanies…

Quant aux effets psychiques du cannabis, ils peuvent être redoutables :

  • l’ivresse, avec les accidents routiers et professionnels,
  • la désinhibition avec ses comportements auto- ou hétéro-agressifs,
  • les déficiences cognitives, avec une crétinisation qui participe largement à notre rang pitoyable (27ième) au classement international PISA des performances éducatives ;
  • des troubles mnésiques, anxieux, dépressifs,
  • des relations avérées avec la schizophrénie,
  • l’escalade vers d’autres drogues (dont la cocaïne et les morphiniques) qui s’ajouteront au cannabis (polytoxicomanies).

Monsieur Bayou feint d’ignorer que la consommation de cannabis est étroitement liée à celle du tabac et que le tabagisme, l’un des plus grands défis en santé publique, est responsable chaque année de 8 millions de décès dans le monde.

Que J. Bayou nous aide à trouver dans cette énumération tout ce qui lui parait positif pour la sécurité sociale.

Ajoutons à l’énumération de ses méfaits, les effets épigénétiques du cannabis. Ils consistent en des modifications durables de l’expression de certains gènes, qui affectent le consommateur et qu’il pourra transmettre à sa descendance, telle une vulnérabilité aux toxicomanies.

Fumer du cannabis ou se reproduire il devra choisir ! Encore faudrait-il que ces consommateurs soient informés et non point abusés par les menées de J. Bayou et de ses comparses en cannabinophilie.

Propositions du CNPERT : I – Apostille

Notre société souffre de nombreux maux, dont un dramatique appauvrissement intellectuel qui n’est compensé ni par les performances de l’informatique ni celles de l’intelligence artificielle ; cette dernière pouvant laisser croire à beaucoup qu’ils peuvent s’abstenir de développer la leur. Dans la mondialisation qui s’affirme, ne seront en bonne place que ceux qui sauront préserver leurs jeunes de l’enlisement dans les toxicomanies.

Or, des méthodes pédagogiques, en dépit de leurs mauvais résultats se prolongent. Il s’y s’ajoute une diversification des enseignements infligés à des élèves qui n’ont même pas acquis les fondamentaux ; cela est aggravé par un passage quasi systématique dans l’année supérieure, qui aboutit à faire plonger dans le grand bain des élèves qui déjà perdaient pied dans le petit bain, et même parfois dans la pataugeoire. Leur détresse prévisible les projette dans la dépression, la rébellion, la délinquance ou les toxicomanies. 

  Pour opérer un salutaire redressement et stopper la déconstruction qui s’accentue, notre jeunesse aura besoin, pour réaliser les travaux herculéens qui l’attendent, d’avoir un esprit sain dans un corps sain ; i.e. à l’opposé de ce que leur font subir les drogues. Les adultes, pour se rattraper des avaries que, collectivement ils lui ont infligé, doivent les soustraire aux effets des drogues, sinon, leur intoxication généralisée conduira immanquablement à l’anéantissement que certains indices nous font entrevoir.

 Pour conclure, répétons la devise de notre CNPERT. «S’il est important de se préoccuper de l’état de la planète que nous léguerons à nos enfants, il l’est plus encore  de se préoccuper de l’état des enfants qui nous succéderont ».

Pour en savoir plus :

-« Toxicomanies, sauvons la jeunesse » par J. Costentin, JDH éditeur,   2021

-« Dictionnaire critique du cannabis »   par J. Costentin, Docis éditeur, 2019

-« Le désastre des toxicomanies en France»J. Costentin, Docis éditeur, 2018

Ces deux derniers livres peuvent être demandés au CNPERT qui, gracieusement , les offre en libre accès sur le net ;

Pour suivre l’actualité :

-Notre blog – « drogaddiction.com »

-La lettre de CNPERT (bimensuelle)

Sauvons nos jeunes et notre société


Pr. Jean Costentin

Notre société est fragile et nombreux sont les maux qui l’accablent.

Concentrons nous sur quelques uns d’entre eux.
Un appauvrissement intellectuel global est perceptible, compensé ni par les performances de l’informatique ni celles de l’intelligence artificielle ; cette dernière faisant même croire qu’on pourrait se dispenser de développer sa propre intelligence.
Notre jeunesse est devenue ce que nous en avons fait ou délégué à d’autres le soin d’en faire. Ne lui reprochons pas ce qui nous est imputable. Un aggiornamento incombe aux adultes pour qu’ils corrigent les aberrations qui sont de leur fait, en commençant par l’abrogation des méthodes pédagogiques aux résultats lamentables :

  • l’apprentissage non syllabique de la lecture qui génère nombre d’illettrés ; -les « maths modernes » et leurs succédanés, amenant au constat « à quoi bon apprendre les quatre opérations puisqu’on a des calculettes» ;
  • l’auto construction des savoirs par l’élève;
  • la dévalorisation des « maîtres », devenus des « profs » qui, après une sélection peu attentive à leurs motivations profondes, ne reçoivent plus de formations spécifiques à l’enseignement ;
    -un syndicalisme indifférent aux résultats des élèves, se préoccupant surtout de salaires et de temps de travail ;
  • l’effacement de l’élitisme, étendant ses méfaits jusqu’à l’enseignement supérieur ;
  • la suppression des notes, puis des lettres; la farce d’un baccalauréat, qui n’abuse plus
    ses récipiendaires, ni leurs parents ;
    -l’attaque niveleuse régulière contre les établissements d’excellence encore préservés ;
  • l’abréviation du temps consacré à l’étude ; au profit de celui accordé à l’oisiveté ou à des fariboles ;
  • la diversification des enseignements infligés à ceux qui ne maitrisent même pas les
    matières fondamentales;
  • le passage quasi systématique dans l’année supérieure, plongeant dans le grand bain des élèves qui déjà perdaient pied dans le pédiluve; leur noyade prévisible les propulsant dans la dépression, la rébellion, la délinquance ou les toxicomanies ;
    -le quart temps, voire davantage, qu’on laisse passer aux jeunes devant les écrans et tablettes ; avec souvent un libre accès à des films pornographiques ou d’une violence débridée ; ceci joint à la grande indigence de la TV, d’autant plus irritante qu’elle pourrait être un outil pédagogique extraordinaire ;
    -et de surcroit, l’extension considérable des toxicomanies faisant de notre Nation la
    première consommatrice du cannabis en Europe ; conséquence d’une absence complète
    de prévention.

  • Ajoutons à cet imbuvable cocktail :
  • les complaisances coupables des médias qui masquent ces aberrations ;
  • la démagogie et le suivisme des politiciens ;
  • l’égoïsme de la génération formée dans les convulsions gauchistes de mai 1968, adepte

de « l’interdiction d’interdire », du « jouir sans entrave » ; d’une indulgence encore récente pour la pédophilie ; d’une sanctification du veau d’or ; du nihilisme ; de la culture de l’excuse ; du « wokisme ».. ;
-la désagrégation de la cellule familiale, avec l’effacement ou la fuite paternelle ; la programmation d’enfants sans père ; ou d’enfants à deux pères ou à deux mères ; un féminisme utile qui se dénature en s’exacerbant ;
l’exaltation des déviations sexuelles ;

  • l’intrusion de questionnements sur le genre, à des enfants que n’effleuraient pas l’interrogation sur leur identité sexuelle ;
  • l’ immunité et même l’appui accordés aux « déconstructeurs » ;
  • la « ringardisation » des «  valeurs » ;
    -l’effondrement du sacré et des religions qui « d’opium du peuple », font place aux drogues pour tous ; le regard divin remplacé par les caméras de surveillance ;
    -les incitations à la progression des toxicomanies, avec une mission parlementaire qui, à marche forcée, travestit le cannabis en médicament, préalable a sa légalisation pour un usage « récréatif » (triste « récré »).
    On est presque être surpris que les dégâts engendrés par cette accumulation d’agressions sont moindres que ce qu’ils pourraient être, avec des ilots de résistance et une bonne capacité de résilience d’un certain nombre de nos jeunes.
  • Néanmoins un infléchissement de la trajectoire de ces folies s’impose pour la survie de notre société.
    Nos jeunes devront vider ses écuries d’Augias du fumier accumulé depuis 1968.
    Ils devront pour cela conserver ou recouvrer « un esprit sain dans un corps sain » ; à l’opposé de celui que les drogues leur font ou leur feraient subir. Parents, éducateurs, décideurs, pour être absouts des sévices qu’ils ont infligés ou laissé infliger à nos jeunes, doivent les soustraire aux méfaits des drogues ; sinon, l’extension de leur intoxication conduira à l’anéantissement prévisible.

  • Comme l’exprime la devise du centre national de prévention, d’études et de recherches sur les toxicomanies (CNPERT) :
  • «S’il est important de nous préoccuper de l’état de la planète que nous léguerons à nos enfants, il l’est plus encore de nous préoccuper de l’état des enfants que nous léguerons à cette planète».

Le désastre des toxicomanies en France

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Plus de 47% des 15/24 ans ont déjà fumé du cannabis

Etude Ifop pour High Society

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Parler pour ne pas rechuter : dans le Val-d’Oise, une structure thérapeutique lutte contre l’addiction


Par Lorraine de Foucher

Depuis trente-trois ans, l’association EDVO aide les usagers dans leur bataille éprouvante et quotidienne contre la drogue.
Une boule antistress dans une main, une cigarette électronique dans l’autre, Anaïs fume sous la pluie de Montmagny (Val-d’Oise). Son large pull à capuche noir laisse découvrir un tatouage calligraphié sur son avant-bras : « C’est peut-être ça, être vivant : traquer des instants qui meurent. » Ses cheveux bruns sont courts et tressés, son accent
toulousain. A 23 ans, Anaïs se lance facilement dans ce « récit de vie » chiffré que font les anciens usagers de drogues, qui déroulent des CV de consommateurs où les traumatismes percutent les substances.

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  Le cannabis au lycée, le témoignage d’un assistant d’éducation

Un de nos correspondants, François Torres, a été pendant cinq ans, assistant d’éducation  dans différents établissements d’enseignement. Il a rassemblé ses observations sous forme d’un mémoire de master d’encadrement éducatif de l’Université de Poitiers qu’il nous a confié.

Titulaire d’une licence en droit et d’un DU de sciences criminelles, son témoignage est celui d’un homme de terrain qui a su établir des contacts personnels avec des utilisateurs de cannabis.

On découvre comment au collège, on s’initie à la drogue, le parrainage d’un fumeur confirmé, l’entrée dans un groupe qui protège (?), encadre et fournit  la drogue. Fumer à l’intérieur de l’établissement  est  à moindre risque qu’à  l’extérieur. 

 Le cannabis au lycée, le témoignage d’un assistant d’éducation

En première ligne, aux côtés des enseignants,  l’assistant d’éducation  (AE) suit le parcours des collégiens et des lycéens. Sa mission se situe dans le cadre de la vie scolaire, il rend compte de son action au Conseiller principal d’Education (CPE) et au Chef d’établissement.

Son rôle est d’observer, d’écouter, de conseiller et parfois de sanctionner les consommateurs de drogue. L’un d’eux nous a confié la relecture de son rapport après cinq ans de pratique dans plusieurs lycées. Il doit en faire la soutenance dans le cadre d’un master  de l’Institut supérieur du professorat et de l’éducation (INSPE). Son  travail cible «  L’usage évolutif de  la consommation de cannabis chez des lycéens et leurs démotivations scolaires ».

L’observation d’une dépendance au cannabis est basée sur le constat d’un état de manque. Le diagnostic est  simple chez un utilisateur irrégulier, yeux rouges, peau pâle, élocution lente, parfois raisonnements incohérents. Le syndrome de sevrage est alors  identifiable.

Il est beaucoup plus difficile de découvrir le consommateur régulier qui maîtrise ses prises, a développé un état de tolérance et ne présente que des signes discrets, pâleur, parfois amaigrissement. L’AE cite même le cas d’un élève de terminale scientifique qui avait fumé trois joints avant l’entretien (il l’a avoué lors de l’entretien). L’entretien en lui même était spontané et n’a pas fait au préalable l’objet de préparation, la conversation a duré une heure « dans une expression parfaite ».

Le choix du cannabis s’explique parce qu’il est peu cher (moins que l’alcool) et considéré comme moins dangereux. Il est essentiellement fumé sous forme de cigarettes, l’usage préalable du tabac a appris à les rouler et sous forme de pipes à eau, les fameux Bangs dont notre AE a une belle collection, évidemment confisquée (comme l’herbe).

L’apprentissage des prises se fait auprès d’un (ou des) fumeur expérimenté, généralement à deux, entre pair formant un groupe. Plus ils sont nombreux à fumer, plus la conviction de l’intérêt de fumer du cannabis s’impose rapidement.   Les nouveaux rejoignent le groupe.

On n’évite pas  pour autant les effets violents  qui arrivent parfois, réactions agressives, tachycardie, crises de paranoïa, le « bad trip » lorsque  la quantité absorbée et/ou  de la concentration de la drogue sont très élevées mais aussi parce que le groupe pousse à la consommation. Des réactions encore plus graves s’observent, signalées alors par les personnels d’établissement, à type de dépression, de sentiment d’injustice, le monde entier lui en veut alors qu’il n’a fait de mal à personne. Ce type d’accident survient plus souvent  chez les internes, l’AE signale que ceux-ci passent plus de temps au lycée que chez leurs parents.

Les comptes-rendus de conversations de l’AE  avec  les lycéens qui l’acceptent (volontariat) sont éclairantes car elles s’expriment librement dans le cadre de la vie scolaire sans aucune pénalité ni divulgation. Les motifs de prise du cannabis y sont clairement exprimés, soit festifs,  hédoniques, soit « thérapeutiques »  ou de « défonce ». En fait il s’agit d’une identification de la consommation dans un groupe social.

Chez nos jeunes on observe fréquemment soit la défonce, soit le besoin « thérapeutique » (dans ce cas, dès 8 heures du matin).

Précisons le motif « thérapeutique » : soulagement du mal être, combattre l’insomnie, participer au groupe et partager son secret. Mais en fait, dans son entretien l’interlocuteur de l’AE cherche avant tout à faire partager sa conviction par des raisonnements logiques, légitimant son choix et sa transgression juridique et morale.

L’argument le plus fréquent est l’absurdité d’associer à l’interdiction d’acheter et de détenir, la possibilité  de consommer à condition de ne pas être pris. La norme n’est pas claire. Autre avantage, c’est au lycée que le risque est moindre : si l’on se fait prendre, la sanction est faible, de un à trois jours d’exclusion. A l’extérieur, c’est plus cher, une convocation au tribunal, des peines aggravées en cas de récidive. On comprend mieux ce jeu de cache-cache au lycée avec le surveillant à la recherche des stocks (l’approvisionnement fait partie des difficultés) et de la prise sur le fait du toxicomane.

La maîtrise des contrôles sociaux est l’enjeu majeur des lycéens dépendants du cannabis.  Ils veulent à la fois exister en tant qu’être libre de leurs choix et d’une attitude critique vis-à-vis des institutions, tout en ayant la volonté d’être intégré au lycée et à l’évidence d’en sortir par le haut, c’est-à-dire avec le baccalauréat.

La question majeure reste de savoir si l’usage du cannabis est une cause de décrochage scolaire. Le  mémoire rapporte l’audition de 32 élèves en difficulté et  de 5 entretiens : tous et toutes souffrent plus ou moins de leur dépendance. Dans cette étude,  il apparaît clairement que non seulement  le cannabis ne favorise pas l’apprentissage mais qu’il provoque ou aggrave le décrochage. La réponse reste controversée au plan national.

Ce rapport souligne aussi l’importance du rôle de ces éducateurs qui au contact direct de la souffrance, permettent de l’entendre, de l’analyser, de la comprendre et de l’apaiser. Cette mission des responsables de la vie scolaire devrait être mieux connue et encouragée. Elle devrait être précisée  car AE comme CPE ne doivent rien cacher, faire respecter les règles de l’établissement, deux conditions nécessaires pour éviter des divergences de comportement entre enseignants et éducateurs.

Il n’en reste pas moins que l’erreur majeure de ces élèves est de croire que le cannabis peut être une aide, un soutien. Une fois encore, une explication claire des méfaits de cette drogue éviterait qu’on la considère comme un recours.

La prévention des toxicomanies passe par l’école, l’information devrait y être généralisée, obligatoire.

Jean-Paul Tillement et François Torres

 

 

HISTOIRE DU TRAFIC DES DROGUES

Les vidéos sont visibles jusqu’au
29 Mai 2020 (voir au bas de l’article)
L’historique du commerce de la drogue que présentent les journalistes Julie Lerat et Christophe Bouquet, nous mène des Guerres de l’opium du XIXe siècle jusqu’à la Colombie d’aujourd’hui. Leur reportage est une plongée au cœur d’un marché clandestin qui n’a jamais cessé de s’étendre. À voir sur arte.tv

De la Chine au Mexique… De l’Afghanistan aux rues new-yorkaises… De la Sicile aux forêts colombiennes… La géopolitique mondiale des drogues couvre la planète. Au XIXe siècle, l’opium se répand à travers toute l’Asie, sous l’impulsion des puissances coloniales britannique et française. Parallèlement, l’industrie pharmaceutique découvre des produits miraculeux : morphine, héroïne, cocaïne, indispensables à la chirurgie moderne. Mais la consommation échappe au contrôle.  L’addiction devient un fléau mondial et un enjeu de santé publique. Dès lors, la prohibition va progressivement s’imposer. L’interdit donne naissance aux premiers réseaux de trafics internationaux qui ne vont cesser de chercher la protection des États. Cette criminalité connaît un essor sans précédent pendant la Guerre froide, quand les services secrets américains et soviétiques utilisent les drogues comme un instrument politique. Les États-Unis sont les premiers à en payer le prix fort , puisqu’en 1970 un tiers de leurs soldats au Viêtnam sont dépendants de l’héroïne. Un an plus tard, le Président Richard Nixon déclare la guerre aux drogues. Consommateurs et trafiquants sont chassés et pourchassés jusqu’au bout du monde.

Mises au point légalement par l’industrie pharmaceutique occidentale

Héroïne. Cocaïne. Deux produits qui pèsent aujourd’hui aussi lourd dans l’économie mondiale que le pétrole ou le textile. Ces drogues, responsables en deux siècles de millions de morts, ont d’abord été mises au point le plus légalement du monde par l’industrie pharmaceutique occidentale. Les systèmes bancaires et les services secrets du monde entier, en lien plus ou moins direct avec des organisations criminelles, ont contribué à les faire prospérer. La répression s’est toujours révélée impuissante à mettre fin à ce commerce immensément lucratif, car le secteur des stupéfiants, « le plus agile du monde« , selon l’un des analystes interrogés dans ce reportage, parvient à se recomposer chaque fois qu’un coup lui est porté. Les masses d’argent qu’il injecte dans l’économie mondiale ne cessent de remodeler les frontières. Archives, entretiens, reportages inédits, ce triptyque d’investigations inédites dévoile les logiques cachées du trafic de drogue et sa porosité avec les pouvoirs en place. Effrayant. Passionnant.

Jérôme ENEZ-VRIAD

Histoire du trafic des drogues
Un reportage en 3 parties de 53 minutes chacune
1 / L’ère des empires
2 / L’heure des barons
3 / Les territoires perdus
En accès gratuit jusqu’au 29 mai 2020 sur Arte.TV

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