Pour fustiger ses finasseries parlementaires visant à légaliser le cannabis.
Professeur Jean Costentin
Monsieur Julien Bayou présidait le groupe Europe Ecologie Les Verts au sein de la NUPES, jusqu’à ce que madame Sandrine Rousseau le déboulonne. Pour exister encore, il vient de tenter un coup d’éclat. Prônant, avec ses « amis » écologistes, la légalisation du cannabis, il fait feu de tout bois pour parvenir à ses fins.
Ses roueries pour ce faire sont condamnables, au regard de l’éthique et de la morale, car elles sont au prix de l’intoxication de nos concitoyens. La seule circonstance atténuante qu’on pourrait lui accorder serait sa méconnaissance de cette drogue.
Il ne la connaît peut-être qu’au travers d’une consommation dont les conséquences pour lui auraient été minimes, puisqu’elles ne l’ont pas empêché de se faire élire à la haute assemblée ; pourtant cette consommation serait une circonstance aggravante pour un élu ayant pour fonction de légiférer sur cette drogue.
Précisons nos reproches. Monsieur Bayou use d’un subterfuge, qui confine à une malversation, par l’introduction d’un amendement au projet de loi du budget de la sécurité sociale, qui propose de taxer le cannabis (devenant de facto légal) pour générer des ressources supplémentaires dédiées à sa branche : maladie, maternité, invalidité, décès.
La belle âme ! Finesse grossière, puisque la loi (sur le financement de la Sécurité Social) l’emporte juridiquement sur un arrêté (en l’occurrence celui de décembre 1990 qui prohibe le cannabis). Si son piège fonctionnait il faudrait alors revoir l’arrêté et légaliser le cannabis.
Extrapolant des chiffres issus de l’Etat du Colorado, J. Bayou anticipe que les recettes fiscales issues de cette légalisation seraient en France de 4 à 5 milliards d’euros. Ce chiffre, même en l’état de notre record européen de consommation, paraît très excessif, relativement à nos 1.500.000 usagers réguliers; à moins qu’il n’anticipe, ce qui ne peut être exclu, que par cette légalisation la consommation tende vers celle du tabac, et ses 13.000.000 de sujets nicotino-dépendants.
Autre malversation, J. Bayou omet d’indiquer que pour 1 $ perçu en taxes, l’Etat du Colorado doit débourser 4,5 $ pour les dépenses induites par : les accidents routiers et professionnels, les frais de justice, les dépenses hospitalières (psychiatriques en particulier), l’assistance aux individus que cette drogue (qui incite à en consommer d’autres) plonge dans un état d’incurie, de perte d’autonomie…
Cela sans compter, ce qui n’est pas chiffrable mais sans doute considérable : les états d’aboulie, d’amotivation, de renoncement, de crétinisation, avec des indignés devenus résignés, exerçant « leur droit à la paresse », attendant tout d’un Etat providence ; autant de facteurs d’une régression économique que certains écologistes appellent de leurs vœux.
S’agissant des taxes, ignorerait-il le solde très largement négatif pour celles appliquées au tabac et à l’alcool, qui ne couvrent que 30 à 40% des soins en rapport avec les pathologies liées à leur consommation.
Monsieur Bayou pousse le sophisme jusqu’à déclarer que cette légalisation permettrait de mieux prévenir et de réduire les risques du cannabis. A son école du « n’importe quoi », il nous apprend qu’allumer le feu permet de l’éteindre plus facilement et qu’augmenter le nombre de consommateurs permet de réduire les risques…
C’est le moment d’apprendre à cet apprenti législateur que :
- la combustion du cannabis ou de sa résine engendre 6-8 fois plus d’oxyde de carbone (CO) et de goudrons cancérigènes que les cigarettes de tabac (responsables annuellement en France de 75.000 décès) ;
- que le cannabis est la deuxième cause de déclenchement d’infarctus du myocarde ;
- qu’il induit des accidents vasculaires cérébraux, des cancers du testicule, des cancers ORL et broncho-pulmonaires ;
- des déficits immunitaires ;
- des perturbations de la grossesse, avec des nouveaux nés prématurés, hypotrophiques, à risques élevés de malformations diverses, de troubles du développement psychomoteur, de mort subite, de déficience cognitive,
- de vulnérabilité à l’autisme, à la dépression, à la schizophrénie, aux toxicomanies…
Quant aux effets psychiques du cannabis, ils peuvent être redoutables :
- l’ivresse, avec les accidents routiers et professionnels,
- la désinhibition avec ses comportements auto- ou hétéro-agressifs,
- les déficiences cognitives, avec une crétinisation qui participe largement à notre rang pitoyable (27ième) au classement international PISA des performances éducatives ;
- des troubles mnésiques, anxieux, dépressifs,
- des relations avérées avec la schizophrénie,
- l’escalade vers d’autres drogues (dont la cocaïne et les morphiniques) qui s’ajouteront au cannabis (polytoxicomanies).
Monsieur Bayou feint d’ignorer que la consommation de cannabis est étroitement liée à celle du tabac et que le tabagisme, l’un des plus grands défis en santé publique, est responsable chaque année de 8 millions de décès dans le monde.
Que J. Bayou nous aide à trouver dans cette énumération tout ce qui lui parait positif pour la sécurité sociale.
Ajoutons à l’énumération de ses méfaits, les effets épigénétiques du cannabis. Ils consistent en des modifications durables de l’expression de certains gènes, qui affectent le consommateur et qu’il pourra transmettre à sa descendance, telle une vulnérabilité aux toxicomanies.
Fumer du cannabis ou se reproduire il devra choisir ! Encore faudrait-il que ces consommateurs soient informés et non point abusés par les menées de J. Bayou et de ses comparses en cannabinophilie.
Ecrire un commentaire