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janvier 2019

Une nouvelle mise en garde

cnpert ouest_france_angers_23_janv_2019Notre collègue, le professeur Jean-Pierre Pujol, membre du CNPERT, vient de publier un article précisant les  risques qu’entraîne la consommation de cannabis par les jeunes et alerte l’opinion sur la gravité de l’explosion des addictions qui peut en résulter

Paru dans le journal Ouest France, c’est avec son autorisation que nous portons son témoignage à la connaissance de nos lecteurs.

Il est clair et sans équivoque: il appelle à la mise en place d’un plan national d’envergure pour alerter ceux et celles qui ne le seraient pas sur les dangers encourus

Cliquez ici pour télécharger l’article                                                                                                                                    Jean Paul Tillement

 

Editorial : des décisions nouvelles

Le Président Nicolas Prisse et l’équipe de la Mission Interministérielle de Lutte contre les Drogues et les Conduites Addictives (MILDECA) ont présenté récemment le Plan National de mobilisation contre les addictions. Sa gestation a été difficile, semé de controverse, il est maintenant officiel et opérationnel : c’est une base solide de réflexion et d’action

C’est un document dense, très étayé scientifiquement qui assigne à la lutte contre les drogues des objectifs précis, en expose les motifs et détaille un certain nombre d’observations et d’actions à mener dans cette lutte. Il propose   un agenda  sous forme d’un tableau de bord permettant de suivre les étapes de sa mise en œuvre. Son intérêt est incontestable et son succès devrait contribuer à une meilleure prise en charge des toxicomanies et des substances, toujours plus nombreuses,  qui les provoquent.

L’intégralité du rapport est disponible sur le site : il est volumineux (130 pages). Pour le lecteur pressé, nous publierons dans de prochains messages, son résumé et son analyse.

Jean-Paul Tillement

VOICI COMMENT RÉAGIT VOTRE CORPS QUAND VOUS STOPPEZ L’ALCOOL

Voici comment réagit votre corps quand vous stoppez l’alcool

Après 24 heures, 4 semaines et 1, 2 ou 3 mois ! 

« Consommer moins d’alcool » est l’une des bonnes résolutions les plus fréquentes et – hélas – les moins respectées. Si tout le monde aime boire un verre, les arguments en faveur d’une cure sans alcool (temporaire) ne manquent pas. Pour booster votre motivation, voici un aperçu de la réaction de l’organisme après 24 heures, 2 semaines et 1, 2 ou 3 mois d’abstinence.

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ENTRE 24 ET 72 HEURES SANS ALCOOL

Voici comment réagit votre corps quand vous stoppez l’alcool - 1

  • En fonction de votre état d’ébriété, ces heures peuvent s’avérer difficiles à vivre. Votre corps se met en mode détox intensive et essaie d’évacuer tout l’alcool qu’il a absorbé. En plus des frissons et des nausées, vous ressentez une fatigue profonde et avez l’impression que plus jamais vous ne vous sentirez bien. Bienvenue au club de la gueule de bois !
  • De plus, l’alcool continue à « agir » : il exerce un effet diurétique, autrement dit il élimine un maximum d’eau de votre corps. C’est pourquoi vous transpirez autant et devez vous rendre si souvent aux toilettes quand vous avez bu. Résultat : vous êtes complètement déshydraté et souffrez d’un affreux mal de crâne. Le remède : boire de l’eau, beaucoup d’eau. Certains conseillent aussi les boissons pour les sportifs qui sont spécialement formulées pour réhydrater l’organisme.
  • Attention : « combattre le mal par le mal » n’est qu’un sursis. L’alcool crée une dépendance. À court terme, il gomme les symptômes inconfortables du manque mais ceux-ci ressurgissent avec une intensité redoublée quelques heures plus tard.
  • Environ 72 heures après votre dernière boisson alcoolisée, ces symptômes atteignent un pic avant de disparaître. Félicitations : vous n’êtes pas encore tout à fait clean mais votre corps est prêt à trouver un nouvel équilibre – dans lequel vous ne ressentez plus le besoin d’alcool – et à entamer le processus de guérison.
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2 SEMAINES SANS ALCOOL

Voici comment réagit votre corps quand vous stoppez l’alcool - 3

  • Vous dormez mieux. Des études scientifiques ont démontré que l’alcool stimule l’activité des ondes alpha dans le cerveau, qui correspondent à un état d’éveil relaxé – comme par exemple lorsque vous regardez la télé ou que vous lisez un livre. Conséquence : l’état de sommeil est « faussé ». Vous avez beau dormir 10 heures, la qualité de votre sommeil en étant ivre est médiocre et ne peut pas rivaliser avec celle d’une nuit de 5 heures en état de sobriété. L’alcool vous expédie très rapidement au pays des rêves, mais ce sommeil en dents de scie vous laisse totalement épuisé. Une nuit de sommeil réparateur favorise une meilleure concentration, une humeur au beau fixe et des prestations intellectuelles optimales.
  • Vous avez plus d’énergie. En ralentissant la circulation de l’oxygène dans l’organisme, l’alcool induit une fatigue constante.
  • Votre estomac et votre digestion se portent mieux. Ne vous faites aucune illusion : l’alcool est et reste un poison très irritant pour votre estomac. Il constitue l’une des principales causes du reflux et d’autres problèmes liés à l’acidité gastrique. Arrêter de boire fait aussi le plus grand bien à votre estomac.
  • Last but not least : vous perdez du poids.Sachant qu’un gramme d’alcool équivaut à sept calories, un cocktail moyen apporte environ 300 calories rien qu’en alcool (sans parler de tous les sucres ajoutés). Boire de la bière toute une soirée revient à engloutir une vingtaine de tartines de choco. En outre, l’alcool provoque des fringales. Selon certaines études scientifiques, il amplifie la sensibilité olfactive, ce qui diminue notre capacité de résistance à la bonne odeur des hamburgers, frites, gaufres et autres gourmandises. Rien d’étonnant donc à ce que vous perdiez du poids lorsque vous supprimez ce facteur évident d’embonpoint sans rien changer à vos habitudes alimentaires et activités sportives.
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1 MOIS SANS ALCOOL

Voici comment réagit votre corps quand vous stoppez l’alcool - 5

Hello teint éclatant ! La peau, le plus grand organe du corps humain, est la première cible et la victime la plus visible de l’alcool et de son action desséchante. Non content d’avoir un effet déshydratant, l’alcool bloque en outre la production des hormones censées assurer la réhydratation. Premier signal d’alarme : la peau qui tire, est sèche et/ou gonflée avec des rougeurs. Chez certaines personnes, la réaction cutanée est encore plus forte et peut prendre la forme d’un eczéma et de couperose. Il ne faut pas non plus perdre de vue les conséquences à long terme de l’alcool sur l’épiderme : celui-ci perd alors toute son élasticité, ce qui accélère son vieillissement. Gare aux rides ! Il suffit d’un mois sans alcool pour donner à votre peau le temps de fabriquer de nouvelles cellules et de rétablir son élasticité naturelle. Votre peau sera moins terne au bout de quelques jours et vous pourrez afficher un visage au teint uniforme et éclatant après un mois. Surtout n’oubliez pas de boire suffisamment d’eau.

Voici comment réagit votre corps quand vous stoppez l’alcool - 7

  • Vous allez perdre encore plus de kilos mais attention toutefois : vous avez éliminé de votre régime alimentaire une cause importante de prise de poids mais le risque de la remplacer par une alternative tout aussi mauvaise pour la santé est bien réel. À l’instar de l’alcool, le sucre libère de la dopamine connue comme l’hormone du plaisir car elle provoque une certaine euphorie et un sentiment d’ivresse. Le besoin de sucre augmente après un mois sans alcool. Restez donc sur vos gardes et tenez bon ! Puisez la motivation dans les kilos déjà perdus pour résister à la tentation.
  • Le sport agira plus et plus vite sur votre corps car l’alcool exerce un effet négatif sur la prise de muscle ! Une étude a démontré que cette boisson agit à l’encontre de la production d’hormones axées sur la croissance et la réparation musculaires qui jouent un rôle essentiel après un entraînement intensif car elle brûle des calories. Autre effet fâcheux de l’alcool : vous souffrez davantage de courbatures et de raideurs musculaires. En plus d’être moins bénéfique, votre entraînement est donc deux fois plus douloureux.
  • Est-ce que vous ne vous sentez pas plus en forme après un gros mois de sommeil réparateur ?
  • Votre niveau sanguin est remis à niveau, ce qui réduit le risque de maladies cardiovasculaires et renforce votre système immunitaire.
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3 MOIS SANS ALCOOL 

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  • C’est à partir de ce délai que votre foie se remet enfin au repos. Le foie traite 90% de l’alcool qui circule dans le corps, mais cet organe a un pouvoir d’élimination limité. De plus, la décomposition de l’alcool libère des substances toxiques pour le foie. C’est pourquoi une consommation excessive peut engendrer une insuffisance hépatique et abîmer le foie. Boire trop d’alcool entraîne en premier lieu une accumulation de graisses dans les cellules hépatiques. Ce phénomène peut déjà se produire après quelques jours de consommation importante d’alcool. Cette infiltration graisseuse est le premier stade de l’hépatite alcoolique, qui peut à son tour déboucher sur une cirrhose du foie. Il s’agit là de deux maladies graves du foie qui causent de la fatigue, des douleurs abdominales, des nausées, une accumulation de liquide dans l’estomac et la jaunisse. Les femmes sont particulièrement sensibles à ces problèmes. La bonne nouvelle : après 6 semaines sans alcool, les dépôts graisseux disparaissent. C’est dire tout l’intérêt de programmer une cure plusieurs fois par an !
  • La conjonction de tous les avantages cités ci-dessus contribue aussi à un meilleur système immunitaire. Au bout de 3 mois, votre organisme a déjà pu renouveler toutes ses cellules sanguines avec à la clé une régulation de votre taux sanguin, ainsi que de la circulation du sang et de l’oxygène dans votre corps. Vous êtes ainsi armé·e contre des maladies comme le cancer et les troubles cardiovasculaires.
  • De plus, vous vous sentez bien plus en forme dans votre nouveau corps (et votre nouvelle silhouette !), sans compter que vous dormez comme un bébé depuis déjà 3 mois.
  • Dernier avantage pour les femmes : une cure sans alcool augmente votre fertilité !

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Cigarettiers et magnats de l’alcool se ruent sur le cannabis

Un employé s'occupe de plants de cannabis, à Smiths Falls au Canada.

Un employé s’occupe de plants de cannabis, à Smiths Falls au Canada.

Bière, tabac, soda… De plus en plus de grandes entreprises investissent dans des producteurs de cannabis récréatif.

Si on ne peut pas encore parler de ruée vers l’or, difficile de ne pas y voir une véritable lame de fond. Depuis l’été dernier, il ne se passe pas un mois sans qu’un nouveau géant ne se convertisse au cannabis dit récréatif (par opposition avec le médical). C’est l’américain Constellation Brands, propriétaire de la bière Corona, qui a tiré le premier en déboursant 3,5 milliards d’euros pour s’adjuger 38% de Canopy Growth, un producteur canadien de cannabis médical. Coca-Cola l’a suivi de peu en annonçant discuter avec le groupe canadien Aurora Cannabis, puis ce fut au tour du géant de la bière AB Inbev (Budweiser, Stella Artois…) de dévoiler son partenariat avec Tilray, la star canadienne du cannabis.

Le dernier en date, le groupe Altria -propriétaire de Marlboro- a mis 1,5 milliard d’euros sur la table pour s’adjuger 45% de Cronos, autre producteur du pays de l’érable. Sans parler de l’intérêt affiché à l’automne par notre Pernod Ricard national pour la petite plante. « Toutes les grandes entreprises ont des task force qui réfléchissent depuis longtemps sur le sujet, mais c’est Constellation Brands qui les a obligés à sortir du bois », explique Xavier Mesnard, associé du cabinet de conseil AT Kearney.

Un marché à 132 milliards en 2030

Personne n’a en effet envie de se faire distancer, alors que le marché du cannabis s’annonce des plus florissants. « Nous avons réalisé une vaste étude établissant qu’en 2030 le seul secteur du cannabis récréatif pèsera 132 milliards d’euros », souligne Xavier Mesnard. Alcool, tabac, boisson, épicerie sucrée, soins de beauté et de bien-être, et même alimentation pour les animaux de compagnie -pour apaiser nos amis à quatre pattes- la plante originaire d’Asie devrait s’enraciner en profondeur dans les rayons de nos supermarchés, selon l’étude d’AT Kearney. Et les premiers produits de grande consommation pourraient arriver dès cette année, a déclaré Bruce Linton, le patron du producteur canadien Canopy Growth.

Enfin, dans les pays qui ont signé la légalisation de la « weed », comme on l’appelle familièrement. Alors qu’une trentaine de pays autorisent déjà l’usage du cannabis thérapeutique, seuls les Pays Bas, huit états américains, l’Uruguay, et le Canada -depuis cet automne- ont rendu légal son usage ludique. Cela étant, de plus en plus de pays songent sérieusement à passer le pas. Le débat est ainsi ouvert en Espagne, et le Luxembourg devrait annoncer la légalisation de l’usage et de la production dans les prochains mois. Quant à la Grèce, elle a octroyé ses premières licences de production.

Alcooliers et cigarettiers en pôle position

Assez logiquement, on retrouve des alcooliers et un cigarettier dans le peloton de tête. « Leur job, c’est de vendre des produits psychotropes sur des marchés réglementés, or la réglementation est en train de s’ouvrir à un autre psychotrope, l’évolution est tout à fait cohérente », analyse Christian Ben Lakhdar, économiste, maître de conférence à l’Université Lille 2. Pour les fabricants de tabac, la diversification est non seulement cohérente mais également salutaire pour leurs finances. Sous l’effet des taxes toujours plus élevées, conjuguées aux campagnes massives de prévention, le nombre de fumeurs ne cesse en effet de reculer. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, le pourcentage d’adeptes de la cibiche sur la planète est ainsi passé de 25% en 2005 à 20% en 2015. En France, rien que sur l’année 2018, il s’est vendu 9,3% de cigarettes en moins par rapport à 2017.

Alors les fabricants de tabacs ont un besoin vital de défricher de nouveaux territoires. Après avoir investi dans la cigarette électronique qui leur taille des croupières, puis plus récemment dans le tabac chauffé (Iquos de Philip Morris, ou encore le Glo de British American Tobacco), censé être moins nocif, tous lorgnent désormais avec avidité la poussée du cannabis. Pour ce qui est des alcooliers, la logique est un peu différente : ces derniers semblent surtout investir dans la petite plante par crainte de se faire cannibaliser. De fait, une étude récente montre une baisse de la consommation d’alcool de l’ordre de 15% en dix ans dans les états américains qui ont légalisé le « pétard ».

Des armées de lobbyistes au service de la légalisation

Des nouveaux venus qui pourraient bien accélérer la vague de légalisation. Pour cause, depuis 50 ans, alcooliers et cigarettiers n’ont de cesse de batailler avec les pouvoirs publics, employant des armées de lobbyistes pour contrer les différentes politiques de santé publique qui entravent leurs petites affaires. A lui seul, Philip Morris a employé jusqu’à 160 spécialistes du lobbying, rien qu’à Bruxelles, pour tenter d’influencer les eurodéputés et les membres influents de la Commission. « Auparavant, dans les colloques sur le cannabis, on croisait essentiellement des militants, maintenant on voit de plus de professionnels en costards cravates », confirme Pierre Yves Geoffard.

De nouvelles recettes fiscales pour les Etats

Une entreprise de séduction massive d’autant plus efficace que les Etats pourraient bien ne pas opposer une grande résistance. Nombre de spécialistes s’accordent en effet à dire qu’une légalisation serait bénéfique aux finances publiques. « L’année dernière, nous avons modélisé l’impact d’une légalisation en France : cela permettrait de dégager entre 500 millions et 1,2 milliard d’euros de recettes fiscales grâce aux taxes qui seraient appliquées au cannabis, dévoile Christian Ben Lakhdar. Sans compter les policiers et les juges que l’on pourrait affecter à d’autre tâches ».

Source : L’Express 

Alcool, tabac, drogue, jeux vidéo… Le plan gouvernemental de lutte contre les addictions dévoilé

La Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives a dévoilé mardi 8 janvier le plan gouvernemental contre les addictions.
La Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives a dévoilé r le plan gouvernemental contre les addictions. | FOTOLIA

Le plan gouvernemental contre les addictions, publié ce mardi 8 janvier après plusieurs mois d’attente, veut faire mieux respecter l’interdiction de la vente de tabac et d’alcool aux mineurs mais ne prévoit pas d’augmentation du prix de l’alcool, réclamée par des médecins et associations antialcoolisme. Par ailleurs, ce plan met en garde contre « l’usage intensif » des écrans et des jeux vidéo, qui peut devenir « problématique ».

Ce plan a été publié mardi par la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca), placée sous l’égide de Matignon, après des fuites dans la presse. Sa parution avait été reportée à plusieurs reprises ces derniers mois.

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« Le Plan national de mobilisation contre les addictions 2018-2022 a été validé par le cabinet du Premier ministre le 19 décembre », a indiqué la Mildeca sur son site internet. « Chaque année, le tabac et l’alcool sont responsables du décès respectivement de 73 000 et de 49 000 personnes. Ces chiffres ne sont pas acceptables », écrit le Premier ministre Édouard Philippe dans l’introduction du plan.

Améliorer la prévention

Organisé selon 6 axes, ce document comprend quelque 200 mesures. Certaines sont déjà connues. Le plan reprend ainsi la mesure phare du gouvernement contre le cannabis : l’amende forfaitaire pour usage de drogues, dont les recettes doivent financer des actions de prévention.

Le plan veut également mieux faire respecter « l’interdiction de vente aux mineurs du tabac, de l’alcool et des jeux d’argent »« Les jeunes mineurs nous disent aujourd’hui dans les enquêtes qu’ils n’ont aucune difficulté à s’en procurer », s’est inquiété Nicolas Prisse, le président de la Mildeca.

L’un des moyens serait de mettre en place des opérations de testing pour s’assurer que l’interdiction est bien respectée par les établissements.

« Pas de mesure flamboyante »

En revanche, le plan ne prévoit pas de mesures pour agir sur le prix de l’alcool. « Ça fait partie des choses qu’on peut regretter », a déclaré à l’AFP Nathalie Latour, déléguée générale de la Fédération addiction, réseau d’addictologie qui regroupe plus de 200 associations. « Globalement, le contenu du plan est cohérent, intéressant », même s’il n’y a « pas de mesure flamboyante », a-t-elle poursuivi. Selon elle, « ce qu’on peut lui reprocher, c’est de rester très technocratique ».

Elle regrette également que le texte n’ait pas été porté publiquement par l’ensemble du gouvernement : « Il manque d’incarnation politique ».

Enfin, le plan prône la poursuite de l’expérimentation des salles de consommation de drogue à moindre risque (communément appelées « salles de shoot »), ouvertes aux usagers d’héroïne. Il « envisage » l’ouverture de nouvelles salles « pour répondre à des besoins non couverts ».

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Mois sans alcool : « Après une semaine, les effets bénéfiques sont notables »

  • Indéniablement plus d’énergie dès le réveil. Une perte de poids marquante pour mon mari, plus de 1,5 kilo dans la semaine sans changer ses habitudes alimentaires !"
    Indéniablement plus d’énergie dès le réveil. Une perte de poids marquante pour mon mari, plus de 1,5 kilo dans la semaine sans changer ses habitudes alimentaires ! »ILLUSTRATION / FRANÇOISE TALLIEU
Ils vivent en Occitanie et ils expérimentent le mois sans alcool. Un bénéfice sensible mais des habitudes à changer pour notre couple témoin.

« Mon mari et moi avons décidé de se lancer dans le Dry January. On a débuté le 1er janvier. Nos motivations : casser l’habitude de boire du vin à table (repas du soir) et après le repas, tous les jours et en moyenne trois verres (voire plus) par personne , c’est-à-dire entre 21 et 30 unités par semaine…

Mon mari a eu la pose de trois stents en décembre 2018 –  pourtant il n’a pas de cholestérol, ni d’hypertension, mais il est diabétique de type 2 et a une légère surcharge pondérale. Ne pas boire de l’alcool pendant un mois ne peut être que bénéfique pour sa santé ».

« Sommeil plus profond et plus reposant »

« Honnêtement jusque là, on n’a pas rencontré de difficultés. On a remplacé nos petits verres par du thé, des tisanes ou jus de pommes et le fait qu’on n’a pas eu d’effets de manque nous montre qu’on n’a pas une dépendance vis-à-vis de l’alcool, c’est uniquement une question d’habitude ».

Le couple enregistre de nombreux effets bénéfiques : « Indéniablement plus d’énergie dès le réveil. Une perte de poids marquante pour mon mari, plus de 1,5 kilo dans la semaine sans changer ses habitudes alimentaires ! »

« Notre sommeil était un peu perturbé au début, on buvait trop de thé le soir. Avec des tisanes ou jus de fruits sans vitamine C ça va mieux. J’ai l’impression que le sommeil est plus profond et reposant. Enfin, côté peau, j’avais beaucoup d’angiomes stellaires  (tâches rouges) sur les bras, il me semble qu’il y en a moins et qu’elles s’éclaircissent ».

Conclusion : « Après une semaine d’abstention, les effets bénéfiques sont notables donc on va continuer pour le reste du mois. Après on va reprendre nos petits verres le soir, mais sans doute avec deux jours sans alcool par semaine. »

Source

 

Le cannabis nuit réellement au cerveau des ados

Et ce plus gravement que l’alcool, même si les deux substances ont une nocivité commune sur certaines fonctions cognitives.

 La consommation d'alcool et de cannabis partagent une nocivité commune sur le cerveau | M@XONGS via Flickr CC License by

Les effets délétères de la consommation d’alcool et de cannabis sur notre cervelle sont connus depuis belle lurette. En particulier, un excès de boisson endommage des fonctions cognitives comme la fluidité verbale, la vitesse de traitement de l’information ou encore l’habileté visuo-spatiale, quand l’abus de fumette compromet davantage la mémoire, l’apprentissage ou l’attention. Des effets observés tout au long de la vie, mais dont la nocivité est logiquement accrue pour le cerveau en développement.

Menée par une équipe de chercheurs dirigés par Patricia Conrod de l’université de Montréal, une étude s’est penchée sur 3.826 ados –dont 47% d’adolescentes– pour analyser, année après année, l’incidence de la consommation d’alcool et de cannabis sur le développement cognitif. La cohorte (d’origine européenne à 58%) choisie par les scientifiques jouit d’un degré de représentativité élevé, vu qu’elle équivaut à 5% des élèves inscrits au lycée entre 2012 et 2013 dans la région métropolitaine de Montréal.

Chaque année et durant quatre ans, ces individus ont été soumis à différents tests mesurant plusieurs paramètres de leur intelligence –mémoire à court et long terme, raisonnement perceptif, inhibition, mémoire de travail–, des tests ensuite mis en regard de leur consommation d’alcool et de cannabis, déterminée par un questionnaire standardisé.

Comme l’avaient conclu de précédentes études, il en ressort que la consommation d’alcool et de cannabis partagent une nocivité commune, notamment sur la mémoire, mais que certains dégâts du cannabis sur l’intelligence sont plus prononcés chez les adolescents et adolescentes. Des observations indiquant une neurotoxicité spécifique et durable du cannabis sur le cerveau en développement, touchant en particulier les fonctions cérébrales régulant l’inhibition, ce qui contribue à expliquer pourquoi la consommation de marijuana est associée à une augmentation du risque de développer une schizophrénie comme d’autres troubles psychiatriques.

Peut-on mieux protéger les adolescents contre les addictions ? (Le Figaro)

07/01/2019

355 morts par jour ; un coût direct de 22 milliards d’euros, soit 1,1 % du PIB ; un coût social annuel évalué à près de 250 milliards d’euros : la consommation de drogues – licites et illicites – a atteint en France un niveau d’autant plus alarmant que l’entrée en addiction commence de plus en plus tôt !

Champions d’Europe

À dix-sept ans, plus de 90 % des jeunes français ont déjà expérimenté une boisson alcoolique, 59 % ont déjà été ivres ; quatre jeunes sur dix déclarent avoir déjà consommé du cannabis au point, pour près de 10 % d’entre eux, de devenir dépendants avec aussi une nette tendance à consommer plusieurs substances en même temps… et de plus en plus tôt : en troisième, la moitié des élèves fument du tabac et un quart a expérimenté le cannabis ; en sixième, la moitié d’entre eux a déjà expérimenté l’alcool…

Or, aucun adolescent n’est à l’abri ; tous les milieux socio-économiques sont touchés, et les filles sont en train de rattraper les garçons ! Résultat : alors que se confirme une tendance générale à la baisse de consommation de tabac et d’alcool chez les collégiens partout en Europe*, nos adolescents sont toujours parmi les plus gros fumeurs et les plus gros buveurs.

Certes, entre 2014 et 2017, l’expérimentation du cannabis a régressé de près de 10 % en moyenne, mais sa consommation régulière (plus de dix fois par mois) de 2 % à peine ; surtout, la dépendance est de plus en plus fréquente, avec de graves conséquences en termes de santé physique et psychique à un âge particulièrement sensible.

Or, les empreintes précoces forgent l’accoutumance : plus durable est la consommation, plus l’abstinence est difficile et plus lourd le tribut payé à ces substances toxiques. Les examens de neuro-imagerie montrent des fonctions cérébrales altérées, et, plus la consommation débute jeune, plus le risque de troubles psychiques et de difficultés d’apprentissage s’avère important.

Notre vingt-sixième place en queue du Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA), le classement annuel des performances éducatives des pays développés, n’est sans doute pas étrangère à ce triste record, de même que le nombre encore trop souvent inexpliqué d’accidents mortels sur la route et sur la voie publique …

Déjouer le piège 

L’adolescence est une période de transgression et de nouvelles expérimentations, mais souvent en toute naïveté et par seul goût du risque … La première cigarette, la première dose, le premier joint, le premier cachet, c’est gratuit et proposé par un type sympa à la sortie du collège ; présenté comme un produit naturel, ce n’est pas dangereux ! Et puis, tout le monde en prend… L’engrenage s’enclenche en douceur, au point d’oublier que c’est toujours illégal et passible de lourdes amendes, voire de peines d’emprisonnement.

Proposer, même gratuitement, des stupéfiants, c’est jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et soixante-quinze mille euros d’amende, et sept ans d’emprisonnement et cent-cinquante mille euros d’amende à proximité d’un établissement scolaire. Depuis fin novembre 2018, le simple usage de
drogue illicite est passible d’une amende de 200 euros… Un petit rappel à la loi ne serait pas inutile…

Mais, les parents sont-ils suffisamment vigilants ? Sont-ils seulement informés des signes d’alerte ? Des changements brutaux d’amis, de tenue vestimentaire et de comportement ; des résultats scolaires en chute libre ; des demandes de rallonges d’argent de poche de plus en plus pressantes…  quitte même à en arriver à voler !  Trop d’ados se laissent tenter sans savoir pourquoi ; ils n’ont pas de projets, ils ne font pas sport ou d’autres activités, ils ne se sentent pas bien dans leur peau ni dans leur environnement.

S’il est difficile d’éviter à cet âge les prises de risque, les parents peuvent limiter les dégâts en faisant sentir qu’ils sont là, prêts à parler et à aider sans culpabilisation ni intrusion… Mais surtout en veillant à ne pas donner eux-mêmes le mauvais exemple. Et si une aide extérieure s’avère nécessaire, une consultation chez un médecin s’impose, ne serait-ce que pour faire le point.

Une priorité nationale ?

Notre jeunesse qui fume trop, boit trop, se drogue, passe pour le mouton noir de l’Europe. A qui la faute ?  Notre politique en matière de prévention est-elle à la hauteur ? Certes, tous les acteurs concernés – l’Éducation nationale, la santé, la justice, l’agriculture – sont mobilisés autour des grands chantiers de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et conduites addictives (MILDECA).

Mais, L’Observatoire européen des drogues et toxicomanies (OEDT) ne manque pas une occasion de nous rappeler que l’information et la prévention doivent être intégrés dans les programmes scolaires dès l’école primaire avec un encadrement suffisamment formé pour que les parents ne se retrouvent pas désarmés devant l’adolescent qu’ils n’ont pas appris à protéger dès son plus jeune âge…

Au-delà des traditionnels programmes interministériels et autres plans gouvernementaux, il est temps d’agir sur le terrain, au plus près des jeunes. Le nouveau service national devrait permettre d’établir un contact avec des professionnels de santé motivés ; mettons aussi à profit l’engouement des adolescents pour les réseaux sociaux afin de les encourager à témoigner, partager et mieux s’informer avec les mots et les codes de leur âge.

Pr Jean-Pierre GOULLÉ, Toxicologue, Membre de l’Académie nationale de Pharmacie

* Health Behavior in School-aged Chlidren (HBSC) et European School Project on Alcohol and other Drugs (ESPAD) (enquêtes réalisées tous les quatre ans auprès des jeunes européens de 11 à 16 ans). Enquête sur la Santé et les Consommations lors de l’Appel de Préparation A la Défense (ESCAPAD) (enquête menée auprès des jeunes français de 17 ans par l’OFDT) https://www.ofdt.fr/enquetes-et-dispositifs/hbsc/,https://www.ofdt.fr/enquetes-et-dispositifs/espad/en-pratique/, https://www.ofdt.fr/enquetes-et-dispositifs/escapad/

Lettre du CNPERT Janvier 2018

Les articles que vous pourrez lire en cliquant ici

  • Les vœux du président par le Pr. Jean Costentin
  • Le service sanitaire pour les étudiants en santé :
    un nouvel outil pour la prévention sanitaire. Pr Michel Guerbet
  • Ma cabane au cannabis – Pr. Jean Costentin
  • Eléments clés de la politique encadrant l’usage du cannabis à l’université Laval du Québec. Des dispositions bien permissives – Pr Jean-Pierre Goullé
  • Usage de drogues licites et illicites à 17 ans dans 12 régions françaises – Pr Jean-Pierre Goullé

 

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