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L’alcool et les animaux

Animaux ivres titubant sur la voie publique, soûlés aux fruits trop mûrs, gorgés d’alcool… Les exemples de bêtes intoxiquées dans leur environnement naturel ne manquent pas, et pourtant, sait-on si cette faune s’enivre volontairement ? Si les animaux peuvent être alcooliques, ou addicts à une drogue ? Réponses avec le chercheur Serge Ahmed, directeur de recherches au CNRS et spécialiste de l’addiction.

À l’arrivée du printemps, il peut arriver d’être témoin d’une scène étonnante. Certains chevreuils, qui auraient mangé trop de bourgeons gorgés de sucre, titubent et se rapprochent des habitations. Ils sont tout simplement ivres, complètement assommés sous l’effet de la fermentation qui se produit dans leur organisme de ruminant.

Le phénomène des éléphants d’Afrique soûls, à cause des baies trop mûres de marula, est également de notoriété publique. Les pachydermes qui fréquentent les bosquets où poussent ces fruits jaunes plein d’éthanol, dans les réserves protégées, sont souvent très joueurs… Parce qu’ils sont enivrés.

Un animal peut-il se soûler volontairement ?

Les histoires telles que celles-ci ne manquent pas. Des marsupiaux qui s’introduisent dans des champs de pavot (la graine qui sert à produire de l’héroïne), des cerfs qui mangent des champignons hallucinogènes… Les animaux consomment des drogues naturelles.

Cependant, on ignore s’ils les consomment d’abord pour se nourrir, puisque les baies, les champignons, ou les graines, constituent leur source principale d’alimentation, ou pour faire l’expérience des effets de la drogue. « Dans le cas de l’éléphant d’Afrique, on a des preuves évidentes d’un état d’intoxication », nous explique Serge H. Ahmed, neurobiologiste et directeur de recherches pour le CNRS à l’Université de Bordeaux. « Mais on ne sait pas si cela plaît à l’animal d’être ivre. Nous n’avons aucune preuve directe qui permet de le penser. »

Cependant, si l’on sort de l’environnement naturel, la réponse du chercheur est différente. « Dans un laboratoire, on est déjà plus en mesure de mettre en place des dispositifs pour comprendre les motivations de l’animal. C’est-à-dire que l’on peut mettre l’animal en position où il doit produire un effort important pour obtenir une dose de drogue, ou bien adapter son comportement, comme appuyer sur un levier, ou déclencher une pompe.

On va regarder s’il se dirige plus vers celle qui délivre de la drogue plutôt que sur la pompe témoin qui ne délivre rien. » Et ces expériences en laboratoire, sur des rongeurs principalement, ou sur des singes, se soldent toujours par le même constat : le circuit de récompense de la drogue, tel qu’il fonctionne chez l’humain, fonctionne aussi chez les animaux.

« Depuis presque 60 ans que l’on travaille sur ces questions-là, on a démontré que quasiment toutes les substances susceptibles de conduire un état d’addiction chez l’homme peuvent être consommées de manière volontaire par les animaux. » D’autant plus que les produits testés, que ce soit la cocaïne, l’héroïne, les opioïdes, etc., n’ont aucune valeur nutritionnelle, et que leur voie d’entrée dans l’organisme, par intraveineuse, et ne passe pas par le goût ou l’odorat. 

« Les animaux peuvent s’engager dans un comportement répété de consommation de drogue, et ce qui les motive, ce sont bien les effets pharmacologiques ressentis » dans ce cadre-là, affirme le spécialiste de l’addiction. « On peut même dire quels sont les récepteurs ou les circuits neuronaux qui sont impliqués dans cette recherche des effets de la drogue.

Par contre, on ne connaît pas la nature de ces effets. Ni même si les animaux peuvent ou non y être addicts. » La science ne sait donc pas encore si les effets psychotropes du cannabis sont les mêmes chez l’animal et chez l’humain. Et si la consommation animale peut véritablement être qualifiée d’addiction.

L’addiction, un phénomène uniquement humain ?

Pour souffrir d’une addiction au chocolat, il ne suffit pas de manger beaucoup de chocolat. Si vous mangez une quantité excessive de chocolat, mais que vous pouvez vous arrêter du jour au lendemain, et ne pas être tenté d’y revenir alors que vous avez arrêté, alors, vous n’êtes pas addict. « L’addiction, c’est aussi une consommation sur laquelle l’individu perd le contrôle« , poursuit le chercheur en neurosciences. Il n’y a pas d’addiction sans désir intérieur de limiter sa consommation, sans prise de conscience qu’elle a des effets néfastes, que ça a été trop loin. 

« Lorsque l’individu parvient à s’abstenir, cette abstinence peut être interrompue par une rechute, due à un état de “craving”, c’est-à-dire une envie impérieuse de reconsommer ». Ce désir invasif entre en conflit avec notre propre volonté. Or, chez l’animal, c’est difficile à interpréter. « L’individu peut nous parler de ses symptômes, purement subjectifs, qui sont caractéristiques d’un état d’addiction. Mais comment fait-on pour savoir si l’animal en est atteint ? On ne peut pas l’observer de l’extérieur, ce n’est pas un critère objectif », assure le Pr. Ahmed.

Les recherches pour trouver un marqueur biologique, qui permettrait de diagnostiquer l’addiction de manière objective chez l’humain, se poursuivent. Mais notre cerveau n’est pas le même que celui des animaux. Ainsi, si la science découvre un jour, par exemple, une activité suspecte chez un groupe de neurones, qui peut s’apparenter à un signe d’addiction pour une substance, rien ne dit que ces neurones seront présents chez les rats, souvent utilisés comme modèle animal dans la recherche. Il existe donc des limites au niveau physiologiques qui ne nous permettent pas, pour le moment, et malgré tous les progrès réalisés en la matière, de savoir si les animaux peuvent être eux aussi, alcooliques.

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Hypertension: plus de 650.000 cas liés à une consommation d’alcool dépassant les plafonds recommandés

Plus de 650.000 adultes en France métropolitaine, essentiellement des hommes, souffriraient d’hypertension artérielle du fait d’une consommation d’alcool dépassant une moyenne de 10 verres par semaine, selon une étude publiée mardi 30 avril par Santé publique France. En France, environ un adulte sur trois est hypertendu, soit environ 17 millions de personnes. Plusieurs facteurs de risque sont identifiés, comme l’âge, les antécédents familiaux, une faible activité physique, une alimentation riche en sel et pauvre en fruits et légumes, l’obésité mais également la consommation d’alcool.

Pour mieux mesurer le poids de l’alcool, Santé publique France a cherché à estimer le nombre de cas d’hypertension attribuables à une consommation dépassant les plafonds recommandés chez les 18-74 ans. Pour limiter l’impact sur la santé de l’alcool, des repères de consommation à moindre risque (maximum 10 verres par semaine, maximum deux verres par jour, et des jours dans la semaine sans consommation) ont été définis depuis 2017 et communiqués régulièrement depuis.

Quelque 655.000 cas d’hypertension artérielle avant 75 ans «seraient liés à la consommation d’alcool excédant une moyenne de 10 verres par semaine en France métropolitaine», dont 624.000 hommes et 31.000 femmes, estime l’étude parue dans un bulletin épidémiologique hebdomadaire.

Faute de données récentes sur la fréquence de l’hypertension Outremer, l’étude est limitée à la métropole. La «différence importante» entre hommes et femmes résulte principalement, selon les chercheurs, de consommations d’alcool plus importantes des hommes par rapport aux femmes, mais aussi d’épisodes de binge drinking et d’alcoolisation massive plus fréquents chez les uns que chez les autres.

L’importance de la prévention

S’ils reconnaissent certaines limites méthodologiques à leur étude, ses auteurs la voient comme «une estimation a minima des cas d’hypertension artérielle attribuables à la consommation d’alcool qui s’avère très élevée, et fondée sur deux enquêtes robustes et représentatives de la population française, l’enquête avec examen de santé Esteban et le Baromètre de Santé publique France». Face à ces résultats, l’agence sanitaire insiste sur l’importance de la prévention de la consommation d’alcool mais aussi de la prise en charge de l’hypertension.

L’alcool demeure l’un des premiers facteurs de risque de maladies et de décès en France, avec plus de 40.000 décès attribuables. En plus des risques cardiovasculaires et de cirrhose, la consommation de boissons alcoolisées augmente le risque de certains cancers. «Si les Français ont réduit leur consommation d’alcool depuis trente ans, les niveaux de consommation restent très élevés (…) tant en population générale que parmi certaines sous-populations, comme les femmes enceintes», rappelle la directrice générale de Santé publique France, Caroline Semaille, dans un éditorial chapeautant ce bulletin épidémiologique.

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Une consommation excessive d’alcool chez les hommes

Quelque 655 000 cas d’hypertension artérielle avant 75 ans « seraient liés à la consommation d’alcool excédant une moyenne de 10 verres par semaine en France métropolitaine », dont 624 000 hommes et 31 000 femmes, estime l’étude parue dans un bulletin épidémiologique hebdomadaire. Faute de données récentes sur la fréquence de l’hypertension Outremer, l’étude est limitée à la métropole.

 L'alcool est un facteur de risque important d'hypertension artérielle. © Salsabila Ariadina, Adobe Stock

 L’ALCOOL EST UN FACTEUR DE RISQUE IMPORTANT D’HYPERTENSION ARTÉRIELLE. © SALSABILA ARIADINA, ADOBE STOCK

La « différence importante » entre hommes et femmes résulte principalement, selon les chercheurs, de consommations d’alcool plus importantes des hommes par rapport aux femmes, mais aussi d’épisodes de binge drinking et d’alcoolisation massive plus fréquents chez les uns que chez les autres.

S’ils reconnaissent certaines limites méthodologiques à leur étude, ses auteurs la voient comme « une estimation a minima des cas d’hypertension artérielle attribuables à la consommation d’alcool qui s’avère très élevée, et fondée sur deux enquêtes robustes et représentatives de la population française, l’enquête avec examen de santé Esteban et le Baromètre de Santé publique France ».

Prévention et prise en charge de l’hypertension

Face à ces résultats, l’agence sanitaire insiste sur l’importance de la prévention de la consommation d’alcool mais aussi de la prise en charge de l’hypertension. L’alcool demeure l’un des premiers facteurs de risque de maladies et de décès en France, avec plus de 40 000 décès attribuables. En plus des risques cardiovasculaires et de cirrhose, la consommation de boissons alcoolisées augmente le risque de certains cancers.

« Si les Français ont réduit leur consommation d’alcool depuis trente ans, les niveaux de consommation restent très élevés (…) tant en population générale que parmi certaines sous-populations, comme les femmes enceintes », rappelle la directrice générale de Santé publique France, Caroline Semaille, dans un éditorial chapeautant ce bulletin épidémiologique.

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Des voeux qui deviennent réalités ?

Source : Le Figaro 29 Mars 2024

JOURNÉE NATIONALE ALCOOL


Afin d’offrir aux organisations membres un cadre pour leurs activités de sensibilisation, le Fachverband Sucht, le GREA, la Croix-Bleue Suisse, Addiction Suisse et Ticino Addiction (consortium du projet) organisent à nouveau une journée d’action sur les problèmes liés à l’alcool pour les années 2024-2026. Celle-ci est prévue chaque année au mois de mai. La prochaine journée aura lieu le 23 mai 2024 et aura pour thème «alcool au travail ».

Pour la mise en œuvre de la journée nationale alcool, le consortium du projet met à disposition différents outils. Il s’agit notamment d’un concept avec des inspirations pour diverses actions pour thématiser l’alcool au travail, un planificateur d’action, un flyer, diverses brochures, un communiqué de presse ainsi que de give-aways et de visuels.

  • Le flyer, les brochures et les give aways (post-it, stylo, quiz alcool) peuvent être  commandés jusqu’à début avril via le site web d’Addiction Suisse. Veuillez indiquer le code promotionnel «AL24» dans le panier afin d’éviter les frais de port.
     
  • Vous pouvez télécharger les visuels (affiches, logo, signature e-mail, images pour les médias sociaux), le concept et le guide et le plan d’action ici. Sur cette page, vous trouverez également le formulaire de commande pour le communiqué de presse.
     
  • Inscrivez également vos activités prévues dans le calendrier.
     
  • Objectifs de la Journée nationale sur les problèmes liés à l’alcool
  • Sensibilise la population, les médias et les décideurs aux souffrances endurées par les personnes concernées par les problèmes d’alcool et leurs proches.
     
  • Ouvre un débat public sur des thèmes tabous.
     
  • Offre une plate-forme pour toutes les institutions actives dans les domaines de la prévention, du conseil et de la thérapie des problèmes liés à l’alcool.
     

Le projet est soutenu par le Fonds de prévention des problèmes liés à l’alcool.
La Journée d’action sur les problèmes liés à l’alcool complète le Dry January (responsabilité principale de la Croix-Bleue Suisse) en termes de groupe cible, de thème et de canaux.

Campagnes nationales alcool: situation actuelle
Les campagnes de prévention sur l’alcool sont actuellement dans une période de bouleversements. La fin de la Semaine alcool en mai 2021 pour la Suisse romande a été l’occasion pour le consortium composé du GREA, du Fachverband Sucht, de la Croix-Bleue Suisse et d’Addiction Suisse de se mobiliser auprès des autorités fédérales pour trouver des solutions à cette situation. Le résultat est décevant dans la mesure où le financement à moyen et long terme des campagnes de prévention n’existe pas.

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Sécurité routière : le double dépistage alcool-stupéfiants renforcé lors des contrôles

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin souhaite renforcer les contrôles routiers.Dans une note envoyée aux préfets, il a demandé de réaliser plus systématiquement un double dépistage à l’alcool et aux stupéfiants.

Contrôles bientôt renforcés sur les routes. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a demandé aux préfets de renforcer le double dépistage d’alcoolémie et de stupéfiants au volant lors des contrôles routiers, afin de lutter contre la « polyconsommation », selon une note consultée ce vendredi par l’AFP.

« 2 conducteurs sur 7 impliqués dans un accident mortel présentent une double positivité »

En 2022, quelque « 1004 personnes » ont été tuées dans un accident de la route dans lequel était impliqué « au moins un conducteur » ayant consommé de l’alcool ou des stupéfiants, écrit le ministre dans cette note datée de jeudi 4 avril et également adressée aux directeurs généraux de la police nationale (DGPN) et de la gendarmerie (DGGN).

Les forces de l’ordre ont « doublé » le nombre de dépistages d’alcoolémie et de stupéfiants en 2022, détaille Gérald Darmanin. Cette même année, les constatations de conduite sous l’emprise d’alcool ont augmenté de 14% par rapport à 2021, de 12% pour usage de stupéfiants et de 18% pour les deux causes cumulées. Mais le délit spécifique de conduite sous la double emprise de l’alcool et des stupéfiants « demeure sous-constaté », poursuit le ministre, qui précise que « 2 conducteurs sur 7 impliqués dans un accident mortel présentent une double positivité à l’alcool et aux stupéfiants ».

Gérald Darmanin appelle donc les préfets et forces de l’ordre à « procéder au dépistage plus systématique du taux d’alcool dans l’air expiré » lorsqu’un conducteur présente un dépistage salivaire « positif à la consommation de stupéfiants ». Et inversement, de « procéder au dépistage plus systématique de l’usage de stupéfiants en cas de dépistage d’alcoolémie positif ».

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VIDEO. Histoire de Béa, ancienne alcoolique :

comment traiter les maux, combattre l’addiction à l’alcool et ses préjugés ?

S’appuyant sur le journal intime de sa soeur, le réalisateur Julien Selleron raconte son histoire. À travers elle, il questionne la manière dont la société traite les maux et combat l’addiction et ses préjugés en filmant le corps médical d’un centre d’addictologie de Catelnau-le-Lez dans l’Hérault. •

Écrit par Marie-France Guiseppin

Le réalisateur Julien Selleron nous emmène en voyage sur un continent gris : celui de l’alcool. Sa soeur Béa est une ancienne alcoolique. Son journal intime nous raconte son histoire. À travers elle et avec la participation du pôle addictologie de Castelnau-le-Lez dans l’Hérault, le film questionne la manière dont la société traite les maux et combat l’addiction et ses préjugés.

« Alcool, voyage sur un continent gris »  : un film de Julien Selleron à voir le jeudi 4 avril 2024, à 22h50. Une coproduction France Télévisions / Les Films d’Ici Méditerranée / Les Films d’Ici.

Le documentaire raconte le fléau de la maladie de l’alcool à travers l’histoire de Béa, une ancienne alcoolique qui en réalité, est la sœur du réalisateur du film. S’appuyant sur son journal intime, Julien Selleron nous raconte la dépendance de sa sœur et son combat pour s’en sortir. 

Le film "Alcool...voyage sur un continent gris" raconte l’histoire de la maladie de l’alcool en s’appuyant sur la trajectoire de Béa tombée dans cette addiction.

Le film « Alcool…voyage sur un continent gris » raconte l’histoire de la maladie de l’alcool en s’appuyant sur la trajectoire de Béa tombée dans cette addiction. • © Julien Selleron

L’histoire de Béa nous plonge dans sa maladie et expose la manière dont la société et le corps médical traitent aujourd’hui les maux et combattent l’addiction, y compris les préjugés. L’unité de soins en addictologie de la clinique du Parc, à Castelnau-le-Lez, près de Montpellier, nous fait découvrir le travail des équipes soignantes et le combat quotidien des malades. 

Le docteur Pascal Possoz, médecin, pédiatre, gastro-entérologue et addictologue, très engagé dans la lutte contre la maladie, est le seul en France à avoir mis en place une unité de soins d’addictologie proposant également un sevrage en hospitalisation de jour et un suivi pluridisciplinaire. 

Dans le film, à travers son intervention et celle des équipes soignantes, nous tentons de comprendre les tenants et les aboutissants de ce processus de dépendance à l’alcool. 

En France, Au moins 10% de la population a un problème majeur avec l’alcool. Or, seulement 7% d’entre eux arrivent à se faire soigner.

On parle toujours de la mortalité avec l’alcool, mais jamais de la morbidité. On compte aujourd’hui pas moins de deux cent maladies liées à la consommation abusive de l’alcool.Pascal Possoz, docteur et addictologue

Suivre Béa dans son parcours revient à suivre toutes ces femmes et ces hommes qui, touchés par l’addiction, décident d’emprunter la voie de la guérison, luttant au quotidien pour retrouver une vie digne et pouvoir à nouveau se projeter dans l’avenir

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Les premières recommandations du gouvernement japonais sur la consommation d’alcool

SantéGastronomie 30/03/2024

Pour la première fois, le ministère japonais de la Santé, du Travail et des Affaires sociales a publié ses recommandations sur la consommation de boissons alcoolisées, alertant sur leurs risques pour la santé. Voyons ces directives en détail.

Au mois de février, le ministère japonais de la Santé, du Travail et des Affaires sociales a publié des recommandations afin de faire de la prévention sur les risques de la consommation d’alcool. Il y est question de la quantité pure consommée, plutôt que la teneur en alcool ou le nombre de verres, afin de calculer les risques pour chaque maladie.

Les valeurs de référence citées pour la quantité d’alcool pur consommé à partir de laquelle les risques d’apparition des maladies liées au mode de vie augmentent étaient « 20 grammes ou plus pour les femmes et 40 grammes ou plus pour les hommes ».

La quantité d’alcool pur peut être calculée comme suit : Quantité d’alcool consommée (millilitres) × concentration en alcool (% ABV) × 0,8 (densité de l’alcool). Pour le dire simplement, 20 grammes d’alcool pur équivalent à une canette (350 ml) de chûhai (cocktail à base de shôchû) ou à une grande canette (500 ml) de bière. Si l’on n’est pas prudent, il est facile de dépasser cette quantité.

Daily Amount of Pure Alcohol That Increases Lifestyle-Related Diseases

Combien de verres pour 20 grammes d’alcool ?

  • Bière (5 %) : une grande canette (500 ml)
  • Vin (12 %) : un peu moins de 2 verres (un seul s’il s’agit d’un grand verre à la maison)
  • Chûhai (7 %) : une canette
  • Saké : un  (180 ml)
  • Whisky (43 %) : un double shot
  • Highball : 2 verres (contenant un seul shot de whisky)

Même une petite quantité peut augmenter les risques de développer une augmentation de la pression sanguine, de cancer de l’estomac ou de l’œsophage (particulièrement chez les hommes) et d’AVC hémorragique (pour les femmes).

Le ministère recommande aux gens de « décider la quantité d’alcool qu’ils boiront à l’avance », de manger « avant ou pendant la consommation d’alcool », « de boire de l’eau plate ou gazeuse entre les verres » et de « planifier des journées sans alcool ».

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Interdire la pub pour l’alcool : quel serait le manque à gagner ?

Jupiler Belgique
© D.R.

Frederic Brebant

Le Conseil Supérieur de la Santé préconise une interdiction pure et simple de la publicité pour les marques de bières, de vins, de champagnes et autres spiritueux. Si une telle loi était adoptée en Belgique, quel serait le manque à gagner pour les éditeurs de presse, les chaînes de télé et les autres médias qui vivent de la publicité, notamment pour les boissons alcoolisées ?

L’étau se resserre autour de la publicité pour l’alcool en Belgique. Il y a quelques jours, la Chambre a approuvé, en séance plénière, un projet de loi du ministre de la Santé instaurant de nouvelles limitations sur la vente de vin, de bière et autres spiritueux. Le texte de Frank Vandenbroucke prévoit ainsi l’interdiction de la vente d’alcool « fort » aux mineurs de moins de 18 ans (sauf pour la bière et le vin), ainsi que de la vente d’alcool via des distributeurs automatiques, dans les stations-services le long des voies rapides entre 22h et 7h, et dans les hôpitaux.

Mais le Conseil Supérieur de la Santé (CSS) considère aujourd’hui que ce texte de loi ne va pas assez loin. Pour combattre les dommages liés à la consommation d’alcool, le CSS préconise en effet une interdiction pure et simple du marketing et de la publicité pour toutes les marques de bières, de vins, de champagnes et autres spiritueux en Belgique.

Si, aujourd’hui, la loi belge interdit déjà la publicité pour l’alcool à la radio et à la télévision « cinq minutes avant et cinq minutes après les programmes visant un public mineur d’âge », ainsi que dans les journaux, périodiques et les supports digitaux spécifiquement destinés aux jeunes, il reste toutefois encore beaucoup de marge aux marques de bières, de vins et de spiritueux pour vanter leurs produits dans la presse écrite, à la télé, au cinéma ou via l’affichage en rue.

Le poids de l’alcool

Mais combien pèse exactement le secteur de l’alcool dans le marché publicitaire belge ? Finalement pas grand-chose, si l’on en croit les derniers chiffres disponibles. En 2023, les investissements bruts mesurés par Nielsen (hors remises d’usage et qui incluent une partie des dépenses dans le digital à l’exception des GAFAM) s’élèvent, tous secteurs confondus, à quasi 5 milliards d’euros en Belgique.

Parmi les différents annonceurs, le secteur de l’alimentation (qui comprend aussi les marques de l’alcool) ne représente « que » 10,8% de ces investissements bruts, soit 540 millions d’euros. Le secteur des « loisirs, tourisme, culture et sport » est loin devant avec 1,22 milliard de dépenses publicitaires brutes en 2023, tout comme le secteur de la distribution sur la deuxième marche du podium avec 1,15 milliard.

Si l’on s’intéresse maintenant d’un peu plus près au secteur de l’alimentation, on constate que le rayon alcool ne pèse pas bien lourd en termes publicitaires. Ensemble, les marques de bières, vins, champagnes et autres spiritueux ne représentent « que » 69 millions de dépenses brutes effectuées par les annonceurs en Belgique, soit 12,7% des investissements dans cette catégorie alimentation.

Mais si l’on prend encore un peu plus de hauteur et que l’on considère cette fois la totalité des investissements bruts sur tous les supports publicitaires en Belgique (à l’exception des GAFAM), soit 5 milliards d’euros en 2023, le rayon alcool ne représente au final qu’un « petit » 1,4% de toute l’enveloppe.

Des dépenses brutes (69 millions) qui sont très majoritairement captées par la télévision et l’affichage, au coude-à-coude dans les préférences des annonceurs sur le terrain des boissons alcoolisées et qui seraient donc les grands perdants d’une éventuelle interdiction publicitaire.

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