Le Dr Françoise Couic-Marinier, pharmacienne et spécialisée en aromathérapie, autrice de nombreux ouvrages consacrés aux huiles essentielles, explique que l’aromathérapie est ainsi de plus en plus utilisée dans les services hospitaliers, et en particulier dans certains services d’addictologie où l’on va faire respirer certaines huiles essentielles aux patients pour les accompagner dans le sevrage de tabac, d’alcool ou de drogue.

Les huiles essentielles vont permettre à la fois de court-circuiter les pulsions et envies, et de calmer le stress et l’anxiété liés au manque.

Si les huiles essentielles sont largement utilisées pour les petits maux du quotidien, on sait moins qu’elles peuvent aussi se montrer efficaces pour des pathologies, telles que les addictions. Lesquelles utiliser pour réduire notre dépendance au tabac, à l’alcool et au sucre ? On vous explique.

Respirer une huile essentielle adaptée va nous aider à réduire notre envie de sucré, de tabac ou d'alcool
Respirer une huile essentielle adaptée va nous aider à réduire notre envie de sucré, de tabac ou d’alcool © Getty

Le recours aux huiles essentielles pour se soigner au quotidien ou pour des rituels beauté est aujourd’hui bien connu. Médecine complémentaire à l’allopathie, l’aromathérapie est en effet volontiers utilisée pour tout un tas de petits soucis de santé : les problèmes de peau, comme l’acné ou l’eczéma, les problèmes de digestion, les petites plaies, les torticolis et les hématomes peuvent être soignés ou soulagés par certaines huiles essentielles, à condition d’être utilisées au bon dosage et à bon escient.

Mais, ce qu’on sait moins, c’est que l’aromathérapie est également utilisée pour lutter contre des pathologies plus sévères, comme la dépression et les addictions. Comment ça marche et est-ce vraiment efficace ? 

Des principes actifs et des odeurs pour réduire notre dépendance 

Les huiles essentielles sont composées d’un très grand nombre de principes actifs (molécules) : alcools, éthers, terpènes, aldéhydes, cétones, phénols, coumarines, esters… parfois jusqu’à 200 par huile essentielle, alors qu’à titre de comparaison un médicament n’en a généralement qu’un ou deux. Dans le cas des addictions, c’est notamment le terpène qui va avoir une action bienfaitrice sur notre cerveau.

L’odeur elle-même de l’huile essentielle (on parle alors de l’olfacothérapie), en sollicitant les sens, va jouer sur les émotions et provoquer des effets apaisants, certes variables d’un individu à l’autre selon son histoire : une odeur va agir plus ou moins positivement selon le souvenir qu’elle nous rappelle. 

L’aromathérapie en complément des traitements pour lutter contre les addictions 

Le Dr Françoise Couic-Marinier, pharmacienne et spécialisée en aromathérapie, autrice de nombreux ouvrages consacrés aux huiles essentielles, explique que l’aromathérapie est ainsi de plus en plus utilisée dans les services hospitaliers, et en particulier dans certains services d’addictologie où l’on va faire respirer certaines huiles essentielles aux patients pour les accompagner dans le sevrage de tabac, d’alcool ou de drogue.

Les huiles essentielles vont permettre à la fois de court-circuiter les pulsions et envies, et de calmer le stress et l’anxiété liés au manque.

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Pour les addictions au tabac et à l’alcool, Françoise Couic-Marinier recommande l’huile essentielle d’angélique (Angelica Archangelica), qui est très efficace, en particulier pour l’alcool. Elle peut être utilisée seule (par olfaction ou en massage) ou en synergie avec d’autres huiles essentielles aux vertus anxiolytiques comme les huiles essentielles de marjolaine à coquille, de mandarine, de lavande vraie, de petit grain bigarade, ou encore de laurier noble. L’huile essentielle de poivre noir est aussi utilisée pour l’arrêt du tabac

Dans tous les cas, cette thérapie complémentaire ne se substitue pas aux traitements de son médecin, mais elle peut indéniablement contribuer à les améliorer et à en décupler les effets. 

Les huiles essentielles pour résister aux grignotages

Même si on ne parle pas d’addiction dans le cas des grignotages, les huiles essentielles peuvent tout de même s’avérer très précieuses si on cherche à lutter contre notre fâcheuse tendance à nous précipiter vers les sucreries ou les douceurs, à la moindre contrariété ou en fin de la journée.

Dans ce cas, le Dr Françoise Couic-Marinier nous recommande l’huile essentielle de géranium, très efficace pour nous couper l’envie de manger du sucre. On en met deux gouttes sur un mouchoir, que l’on va respirer : « Respirer du géranium dégoûte du sucre », affirme Françoise Couic-Marinier.

Alors à nos mouchoirs pour ne plus jamais craquer sur une mousse au chocolat après une journée marathon !

Françoise Couic-Marinier était l’invitée de Bonjour Docteur sur France Bleu.
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