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Le CNPERT est apolitique et aconfessionnel :

Il veille jalousement à sa totale indépendance vis-à-vis des pouvoirs publiques et économiques, auprès desquels il n’a jamais sollicité de subventions. Son fonctionnement ne repose que sur les cotisations de ses membres, tous cooptés à partir des motivations qu’ils expriment en se portant candidats.

Le CNPERT est attentif à toutes les suggestions qui sont de nature à alimenter ses analyses, ses réflexions et ses propositions. C’est à ce titre qu’il a été intéressé par une déclaration dans le « Journal du dimanche » (JDD) de monsieur Éric Ciotti, président du groupe Les Républicains (LR).

Parmi différentes propositions, il en exprime certaines ayant trait aux drogues et toxicomanies.

Nous les proposons sans commentaires, pour les lecteurs de notre blog « drogaddiction.com ».

Cliquez ici pour lire les propositions d’Eric Ciotti

Le JDD : « On ne peut pas dire que le gouvernement soit resté passif: vous évoquiez les narco-trafiquants. L’opération « place-nette XXL » a permis la saisie de quatre tonnes de drogues, de 20 millions d’euros, et 600 arrestations…

« Là encore, on est dans l’agitation de la communication. La drogue pourrit tout : notre jeunesse, nos quartiers, elle atteint nos villages, elle nourrit les réseaux de criminalité. Les mesures que nous proposons
dans notre plan de lutte contre les trafics de drogue, permettront de traquer efficacement à la fois le trafiquant et le consommateur en renforçant considérablement les sanctions pénales qui pèsent sur l’un
et sur l’autre.

D’abord, en portant l’amende forfaitaire délictuelle à 1 000 € pour les consommateurs. Ensuite, en publiant les noms des consommateurs mis en cause. S’agissant de la lutte contre les trafiquants, l’opération place-nette se résume essentiellement à des forces mobiles qui font « un petit tour et puis s’en vont ».

Cette force spéciale comprendrait naturellement à sa tête des services de police judiciaire, des douaniers, des policiers du raid ou des gendarmes du GIGN et des militaires dans une nouvelle forme d’opération sentinelle.

Cette force spéciale devra être présente partout, 24 heures sur 24 dans les quartiers, et installer ses propres points de contrôle pour inverser la logique de la peur. Aujourd’hui, ce sont les dealers qui ont mis en place des checkpoints pour rentrer dans les quartiers. Demain, il faut que ce soient les policiers.

Je souhaite que chaque quartier soit verrouillé jour et nuit par les forces de l’ordre. Nous effraierons ainsi les consommateurs et assécherons les trafiquants. Cette action devra aussi s’appuyer sur des saisies massives des avoirs criminels. Il faut frapper les trafiquants au portefeuille et expulser tous ceux qui, auteur ou complice d’un trafic de drogue, habitent dans les cités. C’est une priorité nationale ».

 Le JDD « Le Garde des Sceaux propose de créer un parquet dédié à la criminalité organisée, cela va dans votre sens ? »
« C’est une idée que j’approuve. Mais au-delà d’une meilleure organisation judiciaire, il faut surtout installer une réponse pénale beaucoup plus ferme. Nous voulons le retour des peines plancher dès le
premier délit à l’encontre d’un dépositaire de l’autorité publique pour rendre inviolable l’uniforme.

Aujourd’hui, trop de policiers mais aussi de pompiers, de policiers municipaux et de professeurs sont agressés.

Nous devons mieux les protéger. Je souhaite aussi la mise en place de courtes peines, à partir d’une semaine de prison. C’est la logique inverse qui est conduite dans notre pays depuis des années, où l’on se décide seulement à incarcérer après plusieurs délits successifs.

La sanction doit être rapide en recourant quasi systématiquement aux comparutions immédiates. Une sorte de choc d’autorité et de sévérité

Le phénomène Puff dans les collège et lycées

Professeur Costentin

Chaque semaine, des élèves de mon collège sont exclus pour avoir vendu (ou acheté) une puff dans l’enceinte de l’établissement. Peut-être êtes-vous passés à côté du phénomène puff ? C’est une cigarette électronique préremplie et préréglée, aux couleurs pimpantes et acidulées, aux saveurs fruitées et récréatives, programmée pour être jetée au bout de 300 à 600 bouffées.

Le taux de nicotine varie entre 0 et 2 %, si on se fournit en France, et peut monter encore si on passe par des sites américains, les concentrations les plus vendues aux États-Unis tournant autour de 5 ou 6 %. S’en procurer est d’une facilité enfantine : elle est vendue partout et coûte peu cher, et même si cette vente est en théorie interdite aux moins de 18 ans, la prolifération des puffs entre les mains de nos élèves prouve que les buralistes, comme les spécialistes de la vape, ne sont pas regardants. De toute façon, on en trouve partout sur le Net ou sur Instagram, et il suffit de renseigner une fausse date de naissance pour passer les barrières préventives et accéder aux sites.

Les adultes n’y voient que du feu…

Lors d’une sortie scolaire, j’ai parlé avec certains de mes élèves de 4e et ils me disaient que c’étaient leurs parents qui les achetaient pour eux. Ces parents pensent peut-être les éloigner ainsi de la consommation de tabac alors que toutes les études prouvent le contraire et attestent que ces cigarettes électroniques ludiques sont prédictives en termes de consommation tabagique. Mais c’est festif, et puis c’est la mode ! Il y en a partout, partout, et surtout sur les réseaux sociaux où des influenceurs sont payés pour en faire la promotion et où les autres gogos participent bénévolement à ce mouvement de propagation massive.

Certains sites vantent même les mérites de la nicotine pour perdre du poids, nicotine que l’on trouve dans la puff avec un doux arôme de fraise, bien moins repoussant qu’une bonne vieille odeur de tabac froid. Ma fille lycéenne me disait que ses camarades tirent quelques taffes à chaque intercours : c’est rapide, cela se sort du sac en deux secondes, cela n’a pas besoin de temps de chauffe et laisse dans l’air une vague odeur de bonbon, de mangue ou de menthe fraîche. Les adultes n’y voient que du feu et les adolescents se gorgent de nicotine tout au long de la journée. La dernière venue, la « 9K », contient 9.000 bouffées, soit l’équivalent de 18 paquets de cigarettes.

La France réfléchit à l’interdire. Enfin, pas vraiment. C’est le « en même temps ». On veut l’interdire, mais l’an prochain seulement… Le temps d’écouler les stocks ? Les députés viennent de découvrir que c’est très très mauvais. On pourrait se demander pourquoi ils ne s’étaient pas renseignés avant d’autoriser la commercialisation d’un tel produit, étant donné qu’on avait depuis un moment des informations en provenance des États-Unis.

Mais ils ont attendu « de voir ». On a vu. Maintenant, ils disent « stop », fermement ! Ils vont protéger nos enfants ! Tout cela doit cesser ! Nos représentants ont donc voté en février, à l’unanimité des deux chambres, une loi pour interdire la vente de puffs en France.

Deux mois après, quid ? Eh bien, pas grand-chose, parce qu’ils attendent la validation par la Commission européenne. On se demande pourquoi on perd encore du temps et de l’énergie à voter des lois qui n’ont aucune valeur sans la bénédiction de l’Europe, dont on peut imaginer qu’elle hésitera à fermer la porte à un marché aussi lucratif. Il y a donc fort à parier que les couleurs chatoyantes des puffs continuer

Le ministre de la Justice affirme deux choses sur la consommation de cannabis :

Article rédigé par Mathilde Bouquerel

Radio France – Publié le 30/04/2024

Alors que le gouvernement a lancé mi-mars l’opération place nette XXL, destinée à « porter un coup d’arrêt aux trafics de drogues », selon le président de la République Emmanuel Macron, le ministre de la Justice Éric-Dupond Moretti s’est exprimé sur la consommation de cannabis sur BFMTV. Il a d’abord affirmé qu’en France, « la consommation de shit en particulier chez les jeunes est en diminution ». Cette affirmation est vraie, mais elle est à nuancer.

Le ministre s’appuie sur une enquête publiée par l’OFDT, l’Office français des drogues et tendances addictives. Chaque année, l’Office interroge un panel représentatif de jeunes de 17 ans sur leur consommation d’alcool, de tabac et de cannabis, et il publie régulièrement des enquêtes à partir de l’analyse de leurs réponses. D’après l’enquête publiée l’année dernière, en 2017, ils étaient 39% à avoir essayé le cannabis contre un peu moins de 30% en 2022. L’enquête reconnaît bien un changement de la perception de cette drogue chez les jeunes, grâce aux politiques publiques, mais elle pointe aussi l’impact de la crise sanitaire. Moins de contact entre les jeunes, explique l’OFDT, c’est aussi moins d’initiation à l’alcool, au tabac et au cannabis.

Deux millions de consommateurs de cannabis en plus depuis la légalisation au Canada ?

Éric Dupond-Moretti s’est aussi exprimé sur la situation au Canada. Dans ce pays, le cannabis a été légalisé en 2018 avec des conséquences néfastes, selon le garde des Sceaux, puisque « depuis que cette législation a été votée, il y a 2 millions de stupeux en plus ». C’est vrai, mais là aussi c’est à nuancer. Ce chiffre vient d’une étude de l’agence Santé Canada, l’équivalent de Santé publique France.
Selon cette étude, en 2018, 22% de la population du pays avaient consommé du cannabis dans l’année écoulée contre 26% en 2023. Si l’on rapporte à la population du Canada, cela fait bien 2 millions de consommateurs en plus.

Cependant, cette hausse de la consommation de cannabis, elle est à l’œuvre depuis une quinzaine d’années. En 2011, sept ans avant la légalisation, les consommateurs de cannabis représentaient 9% de la population canadienne tandis qu’en 2017, un avant la légalisation, ils étaient déjà 15%. On lit aussi dans l’étude de Santé Canada que depuis cette légalisation, les Canadiens s’initient plus tard au cannabis. L’âge de la première consommation était de 18 ans en 2018 contre 20šans en 2023. Enfin, avec la légalisation, les Canadiens sont aussi moins nombreux à prendre le volant sous l’emprise du cannabis. 27% des Canadiens l’avaient fait dans l’année écoulée en 2018, contre 17% en 2023.

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Voulons-nous vraiment vivre avec les drogues ?

FIGAROVOX/TRIBUNE – Le thérapeute François Diot avance des pistes concrètes pour lutter contre le fléau de la drogue en France. Selon lui, cela passe par sortir du modèle thérapeutique et se donner pour horizon la sortie de la dépendance.

François Diot est hypnothérapeute et ancien chef de service d’un CAARUD (Centre d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues).


Deux événements récents ont remis la question des drogues sur le devant de la scène : la dépénalisation du cannabis décidée par l’Allemagne et, en France, la multiplication des opérations «Place nette» dans les quartiers gangrenés par la drogue et régentés par les trafiquants. Comme il fallait s’y attendre, sur les ondes comme sur les écrans, le micro a été donné, ici à une sociologue «spécialiste» de la toxicomanie ; là, à un représentant de la police ; ailleurs à d’autres voix encore. Sans surprise, la question sensible et complexe des drogues reste abordée sur le mode du clivage : «pour» ou «contre», «répressif» ou «permissif», «droite» ou «gauche». Bref, selon une approche idéologique, alors qu’il s’agit à la fois d’une question de santé publique et d’une question de sécurité et de lutte contre le narcotrafic. Une politique globale et coordonnée entre les différents ministères est donc indispensable. Qu’en est-il ?

Aujourd’hui, le ministère de l’Intérieur, suivi par celui de la Justice, est particulièrement mobilisé pour lutter contre le trafic et le grand banditisme, car pour le ministre Gérald Darmanin «la drogue est la plus grande menace sécuritaire de notre pays qui nous touche collectivement». Ce ministre, comme son collègue de la Justice, sont donc logiquement opposés à toute légalisation des drogues en France. Mais quid de la position du ministère de la Santé ? À ce jour, on regrette qu’il se fasse si discret. En lieu et place d’une position explicite de sa part, c’est le secteur de l’addictologie – dominé par les associations de prise en charge des consommateurs de drogue et de la réduction des risques – qui donne de la voix et s’emploie à la faire entendre auprès des autorités publiques. Ce secteur, regroupé sous la houlette de la Fédération addiction qui regroupe 800 associations, est vent debout contre la politique mise en œuvre par le ministre de l’Intérieur.

Il préconise, urbi et orbi, d’une part la décriminalisation de l’usage de drogue et, d’autre part, l’accompagnement de la consommation encadrée dans des structures telles que les Salles de consommation à moindre risque (SCMR), nommées Haltes soin addiction (HSA) à partir de 2022. Or, l’expérimentation de la HSA à Paris depuis 2016, gérée par l’une de ces associations, obtient des résultats peu convaincants concernant la réduction des risques, et ils sont nuls pour ce qui est de la sortie de l’usage de drogue. Enfin, elle est un échec sur le plan de la tranquillité et de la sécurité des riverains. Il suffit pour s’en convaincre de lire le rapport de l’Inserm sur les résultats effectifs en matière de réduction des risques qui est l’objectif premier de cette structure. En effet, selon ce rapport, sur la base d’une simulation couvrant une période de 10 ans entre 2016-2026, «les SCMR permettent d’éviter un nombre relativement modeste d’infections VIH (6%) et VHC (11%) […] et permettent seulement une augmentation d’espérance de vie de 5 à 6 mois dans les populations fréquentant les SCMR» par rapport à celles qui ne les fréquentent pas. Il suffit aussi d’écouter les riverains qui habitent à proximité véritable de la salle en question, concernant leur tranquillité et leur sécurité et de prendre la peine de traverser ce quartier anxiogène.

La France ne tient pas les consommateurs de drogue pour des délinquants, contrairement à ce qu’affirment les tenants de la décriminalisation de toutes les drogues.François Diot

Force est donc de constater qu’en France il n’existe pas aujourd’hui une politique globale, cohérente et coordonnée au niveau des trois ministères concernés : Santé, Intérieur, Justice. Et comme la nature a horreur du vide, la place est occupée par les associations bien introduites, depuis longtemps, dans les rouages ministériels, les organismes étatiques (Agence régionales de Santé-ARS ; Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives-MILDECA) et certaines municipalités. Cette forme d’entrisme permet à ce secteur associatif d’être, tout confondu, financé à hauteur d’un milliard d’euros par an pour gérer notamment les multiples structures dédiées à la réduction des risques. En contrepartie de cette manne financière, il est surprenant que l’État n’exige aucune obligation de résultats qu’il est en droit d’attendre : quotas de sevrage, de sortie de l’addiction, de réinsertion professionnelle, etc. Autant de données qui sont absentes des rapports d’activité. Et il est tout aussi surprenant que ces structures assimilées à des établissements médico-sociaux ne fassent pas l’objet d’une évaluation régulière, notamment par l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS).

Considérant, selon la formule rituelle, que «la France est en retard», ces acteurs de la réduction des risques prennent pour exemple la politique menée au Portugal depuis le début des années 2000. Celle-ci est, à leurs yeux, efficace car en décriminalisant l’usage de toutes les drogues, elle ne fait plus du consommateur un délinquant mais elle le considère – surtout s’il est dépendant précaire – comme un «patient». En outre, notre voisin portugais a ouvert des centres d’accompagnement pour les consommateurs, où leur sont offerts conseils, produits de substitution, seringues stériles, pipes, aide à l’accès aux prestations médicale, psychologique et sociale… Dans son étude de juin 2021, intitulée «Dépénalisation des drogues au Portugal : bilan 20 ans après», l’OFDT conclut – tout en soulignant les aspects positifs sur le plan de la réduction des risques en particulier – : «l’approche portugaise bénéficie d’une forte notoriété : régulièrement citée dans le débat public, elle est souvent présentée comme une réforme vertueuse, même si ses effets, contrastés, sont souvent mal connus».

Faut-il affirmer pour autant que «La France est en retard», comme le répète à l’envi le secteur associatif de la réduction des risques ? Non, elle n’a rien à envier à nos amis portugais car elle dispose d’un réseau considérable de structures : le territoire national ne compte pas moins de 350 CSAPA (Centre de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie), 151 CAARUD (Centre d’accueil, d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues), 2 HSA (Halte Soin Addiction), 12 Communautés thérapeutiques et de très nombreuses Consultations jeunes consommateurs. L’existence même d’un tel dispositif qui aurait besoin d’être évalué régulièrement, témoigne de ce que la France ne tient pas les consommateurs de drogue pour des délinquants, contrairement à ce qu’affirment les tenants de la décriminalisation de toutes les drogues. Quant au regard que les Français portent aujourd’hui sur ces consommateurs, il n’a plus rien du rejet méprisant, fort heureusement.

Face ce problème aigu de santé public, il est temps de sortir de ce modèle thérapeutique et de se donner pour horizon la sortie de la dépendance.François Diot

Plutôt que d’appeler de leurs vœux la décriminalisation des drogues, les contempteurs du supposé «retard» de notre pays, auraient besoin de se livrer un aggiornamento de leur logiciel conceptuel et de leur pratique. Car si la réduction des risques reste nécessaire, elle n’est plus suffisante. À elle seule, elle est en échec face à une drogue très addictive comme le crack pour laquelle il n’existe pas de substitut et à laquelle aucun des pays érigés en modèle (le Portugal et la Suisse par exemple) n’a trouvé de solution. C’est pourquoi, soutenir qu’une salle de consommation encadrée pour usagers de crack résoudra le problème est un leurre. L’addiction à ce produit est si forte que permettre une consommation encadrée revient à maintenir la personne dans l’addiction et à le normaliser. L’usager de drogue n’est pas un délinquant. Il est une personne humaine en souffrance qui a besoin d’être soignée et qui, bien souvent, a perdu tout libre arbitre pour décider de s’en sortir. À nous de l’aider.

Les citoyens, eux, ne s’y trompent pas lorsqu’ils s’opposent à l’implantation d’une salle de consommation au cœur d’habitation et de commerces. Ils s’y opposent non pas seulement à cause des désordres qu’elle crée inévitablement dans leur environnement, mais aussi parce qu’ils ont compris que l’argent public investi dans ce cas ne permet pas d’éloigner les consommateurs des lieux de deal et encore moins de les soigner véritablement.

Face ce problème aigu de santé public, il est temps de sortir de ce modèle thérapeutique et de se donner pour horizon la sortie de la dépendance. Ce modèle est particulièrement inadapté pour les consommateurs de crack qui, de surcroît, sont souvent polytraumatisés. Il faut donc sortir de l’impasse actuelle. Cela suppose d’intégrer dans les objectifs d’une politique de santé digne de nom : la rupture avec l’usage de drogue ; la multiplication des places de désintoxication à l’hôpital ; l’allocation à la psychiatrie de tous les moyens qui lui font cruellement défaut ; la création de communautés thérapeutiques inspirées du modèle Minnesota comme le monde anglo-saxon les a mises en œuvre avec succès. Doit-on s’habituer à vivre avec les drogues plutôt que de combattre leur trafic et d’avoir une politique ambitieuse pour soigner celles et ceux qui en sont les victimes ? C’est à ce choix que les pouvoirs publics doivent répondre.

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La vérité est bonne à dire !!

La Californie submergée par les fermes illégales de cannabis

ferme illégale.
Vue aérienne d’une ferme illégale. • ©France 2

La légalisation totale du cannabis en 2016 en Californie s’est accompagnée en fait d’un cortège de violences et de dégâts environnementaux. Avec le changement des lois, les cultures illégales ont prospéré, provoquant par ailleurs un gigantesque trafic d’eau.

AFPEric Tang • Publié le 9 avril 2024

« C’est le shérif ! Perquisition ! » Arme au poing, une équipe de policiers pénètre sur un terrain perdu au coeur du désert californien : derrière la bâtisse principale, deux serres abritent 900 plants de cannabis clandestins.

Votée par référendum en 2016, la légalisation totale de cette drogue devait permettre d’assécher le marché noir dans le « Golden State ». En réalité, elle a aiguisé l’appétit d’innombrables délinquants cultivant sans autorisation pour fournir un produit non taxé aux amateurs de fumette.

Une ruée vers l’or vert qui s’accompagne d’un cortège de violences et de dégâts environnementaux. « Le modèle était loin d’être parfait », confie à l’AFP le sergent Chris Morsch, « précisément vers 2016, quand les lois ont commencé à changer, il y a eu une énorme augmentation des cultures illégales ».

Avec les équipes du shérif du comté de San Bernardino, il effectue six à dix perquisitions par semaine pour démanteler les centaines de serres implantées dans le désert de Mojave, à l’est de Los Angeles. Grâce à ces installations qui gardent les plantes au chaud, les trafiquants peuvent cultiver en toutes saisons et réaliser trois à quatre récoltes par an.

Une fois les fleurs séchées, « cela peut rapporter jusqu’à 600 dollars la livre (450 grammes, ndlr) » en Californie, explique l’inspecteur Chris Bassett. Et « le prix peut tripler » si la marchandise est vendue dans la moitié des 50 Etats américains où l’usage récréatif du cannabis est toujours interdit. Une poignée de serres suffit pour empocher des centaines de milliers de dollars par récolte.

Règlements de comptes

Forêts, champs, déserts… les fermes illégales se comptent par dizaines de milliers en Californie, selon les experts. L’économie souterraine y pèse toujours plus lourd que le marché légal, handicapé par une avalanche de taxes et dont les ventes stagnent autour de cinq milliards de dollars annuels. « L’explosion du marché noir est beaucoup due à l’imposition de la marijuana dans l’Etat de Californie », estime l’inspecteur Bassett. « Certains permis de culture, de fabrication et de distribution coûtent plus de 100 000 dollars. Il est donc très difficile d’entrer sur le marché légal ».

ferme cannabis Californie
Des milliers de plants de cannabis. • ©France 2

Certaines zones rurales vivent dans un climat pesant, marqué par la violence. En janvier, six cadavres, dont quatre avaient été brûlés, ont été retrouvés criblés de balles après un massacre digne d’un cartel dans le comté de San Bernardino. Un règlement de comptes lié à la production illégale de cannabis, selon le shérif. « Nous ne voyons pas de véritable crime organisé », tempère toutefois M. Bassett.

Ses services sont plutôt confrontés à de petits délinquants opportunistes, venus d’Amérique latine, d’Asie ou des Etats-Unis. Certains « ont un casier lié à la marijuana, et d’autres n’ont aucun antécédent criminel », raconte-t-il. Ces groupes jouent constamment au chat et à la souris avec la police. Dans les cinq plantations où l’AFP a suivi les agents du shérif, seul Clarance Joseph s’est fait surprendre sur son terrain de Newberry Springs, un hameau près de la célèbre route 66.

Trafic d’eau

Cet Américain opérait « sous les radars » depuis 2017, grâce à un accord passé avec un groupe de Laotiens : il les laissait cultiver trois serres sur sa propriété et touchait 20% des bénéfices. « C’est une grosse perte », soupire-t-il, pendant que les policiers coupent ses plants de cannabis avec leurs sécateurs. « C’est six mois de travail qui s’effondrent aujourd’hui ».

Même menotté, le quinquagénaire reste souriant. Il sera convoqué ultérieurement au tribunal, mais écopera sûrement d’une simple amende : en légalisant, la Californie a réduit les sanctions pour la culture clandestine de cannabis. « A moins qu’on trouve des armes en kit intraçables ou des crimes environnementaux, ils ne risquent pas grand-chose », regrette le sergent Morsch.

Après le passage des forces de l’ordre, beaucoup de fermes relancent leurs opérations. L’irrigation de leurs serres illégales engendre un gigantesque trafic d’eau. Les délinquants cassent les bouches d’incendie pour remplir des camions-citernes, ou creusent des puits clandestins, malgré les sécheresses chroniques en Californie. Les policiers retrouvent aussi toutes sortes de pesticides nocifs.

Certains sont même interdits par l’Union européenne, comme le carbofuran, un insecticide tellement puissant qu’une cuillère à café de sa poudre peut tuer un ours. « Malheureusement, ils pulvérisent ça sur la fleur elle-même, qui est ingérée par le consommateur au final », avertit M. Morsch. « Si j’étais un fumeur de marijuana, je ne voudrais pas fumer ça

États-Unis : l’Oregon, démocrate, vient de signer la repénalisation des drogues dures

Depuis 2021, l’Oregon était l’État le plus progressiste en matière de drogue, avec une dépénalisation de la consommation et de la possession des petites quantités, y compris pour les drogues dures comme l’héroïne ou la cocaïne. Mais le gouverneur de l’État vient de signer une loi les repénalisant. Une conséquence de la situation catastrophique sur le terrain.

Marche arrière toute dans l’Oregon. L’État de l’ouest américain était le plus progressiste en matière de drogue, avec une dépénalisation de la consommation et de la possession des petites quantités, y compris pour les drogues dures comme l’héroïne ou la cocaïne. Mais le gouverneur vient de signer une loi les repénalisant. Une conséquence de la situation catastrophique sur le terrain. Le spectacle des personnes s’injectant ouvertement de la drogue dans les rues de Portland et l’explosion du nombre d’overdoses et de morts ont rapidement fait basculer l’opinion publique en faveur d’un retour des sanctions envers les usagers. 

Au parlement local, les Républicains, comme les Démocrates, ont voté pour la nouvelle loi à une très large majorité, preuve de la gravité de la situation, selon le sénateur républicain, Tim Knopp : « Il y a une urgence. Car lorsque 3 ou 4 habitants de l’Oregon meurent chaque jour à cause de l’addiction, je pense que c’est aux parlementaires d’essayer d’agir et d’endiguer le phénomène ».

Désormais, la possession des petites quantités de drogues dures est un délit passible de 6 mois de prison. Le cannabis, lui, reste légal. Lorsque c’est possible, les forces de l’ordre doivent essayer de privilégier un traitement médical. Mais c’est surtout un retour à l’ordre que réclame la majorité des habitants. Alors que l’Oregon est devenu en quelques années l’un des états qui compte le plus d’accros à la drogue. 

LES TYPES DE DROGUE

Les drogues sous contrôle international comprennent les stimulants de type amphétamine, le coca/la cocaïne , le cannabis, les hallucinogènes, les opiacés et les sédatifs hypnotiques. Les Etats ont décidé de placer ces drogues sous contrôle car elles constituent une menace pour la santé.

Alors que certains effets physiques des drogues peuvent paraitre agréables, ils ne durent pas long temps. Après coup, beaucoup de personnes font une dépression , se retrouvent seules et commencent à se sentir malades. Souvent, les personnes consommant de la drogue semblent confuses, ont les yeux rouges, transpirent beaucoup et négligent leur apparence physique.

Cannabis

Cocaïne

Ecstasy

Hallucinogènes

Héroïne

Méthamphétamine

Ne nous avait-on promis une Union Européenne protectrice pour ses membres ?

Pr. Jean Costentin

La lutte affichée contre le tabagisme en France devait permettre l’avènement en 2032 de « la première génération sans tabac » voulue par le président de la République ; ce pas en avant vient d’être suivi de deux pas en arrière.

Ainsi, ce n’est plus une seule cartouche de cigarettes que l’on pourra faire entrer en France à partir d’un autre État de l’Union Européenne, mais 4 cartouches par personne  « pour son usage personnel ». Le douanier qui se livrera à ce contrôle devra donc sonder les motivations.  

Le tabac est une grande porte d’entrée dans l’addiction au cannabis qui est porté sur ses épaules. La plus grande disponibilité d’un tabac à plus bas prix (alors que son augmentation était conçue comme un élément de dissuasion) suscitera une demande accrue de cannabis. C’est ce que faciliterait une légalisation, que des actions convergentes font progresser.

 La Hollande, Malte, le Grand-duché du Luxembourg avaient déjà franchi ce pas de la légalisation à des fins toxicomaniaque (trêve d’entourloupes sémantiques quant à l’adjectif « récréatif »). C’est maintenant au tour l’Allemagne, Nation la plus peuplée de l’U.E..

Dans « l’espace Schengen », où les frontières sont ouvertes à la libre circulation des personnes et des biens, ce qui est autorisé dans un État membre, se trouve, de facto, infligé aux États voisins (à moins de rétablir les contrôles aux frontières). C’est comme pour l’immigration, l’Allemagne laisse entrer sur son sol un million de migrants, puis rediffuse dans les Nations à l’entour ceux qui ne satisfont pas à ses besoins de main d’œuvre.

Depuis ce 1er avril, l’Allemagne a légalisé le cannabis, dans l’indifférence européenne générale. Alors qu’en permanence notre parlement national légifère en tremblant, dans la crainte que ses audaces (très relatives) soient retoquées par notre conseil d’État, ou par Bruxelles ou Strasbourg, ou par la cour européenne des droits de l’Homme (C.E.D.H.), l’Allemagne, jouant sans doute du principe de subsidiarité, décide cette légalisation du cannabis sans en référer à ses partenaires Européens. Les « autorités » Françaises laissent faire ; elles ne saisissent pas les instances européennes de ce « cavalier seul ».

Pire, les réactions Françaises correspondent à celles de la Maire écologiste de Strasbourg (J. Barseghian) se portant candidate pour expérimenter cette légalisation dans sa ville. Avant elle, autres victimes de cette contamination par l’Est, le maire de Reims (A. Robinet), le maire de Charleville Mézière (B. Ravignon) ont candidaté, citons encore le député de l’Isère, O. Véran (l’ex ministre de la Santé que l’on sait, en reconversion dans la médecine esthétique) qui a initié la mission parlementaire visant à légaliser le cannabis « de confort », le cannabis « thérapeutique », et le cannabis « récréatif ».

N’est-il pas criminel de vouloir lui adjoindre le cannabis ? Si, par malheur pour notre Nation, le cannabis venait à être légalisé, les édiles précités et divers autres « décideurs » devront  figurer sur un monument érigé en hommage expiatoire aux nombreuses victimes de cette drogue 

Professeur Costentin

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