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mars 2012

Hausse de l’addiction à la cocaïne en France (BFMTV)

Drogue « de la fête », « de la performance », « inoffensive », cette réputation a valu à la cocaïne une hausse ininterrompue de sa consommation depuis quinze ans, selon l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies.

Dans une étude publiée cette semaine, l’OFDT tire le signal d’alarme à propos d’une addiction qui se répand dans la société française. Comme le confirme le directeur de la Clinique Montevideo, un établissement créé en 2003 pour traiter les addictions qui accueille un nombre croissant de patients dépendants à la cocaïne.

Prévention santé : S’informer sur la consommation de drogues chez les jeunes

Source

La drogue est partout et elle touche de plein fouet les populations les plus jeunes. En désir de découvertes et de festivités, les adolescents s’y adonnent avec l’innocence du manque de connaissances.

42% des jeunes de 17 ans déclarent ouvertement et presque fièrement avoir déjà expérimenté des drogues et notamment le cannabis. Un véritable fléau enfanté par une recherche de plaisir qui finit à la longue par créer de notables ravages.

La principale crainte nourrit par les familles est l’addiction. Afin de ne pas endurer ce passage éprouvant et déstabilisant que constitue le sevrage, l’information et la prévention restent encore les boucliers protecteurs les plus efficaces.

Visionner le reportage pour en apprendre davantage sur les symptômes et les risques.

 

Pourquoi sommes-nous accros ? (Le Point)

Grâce aux progrès des neurosciences, on connaît mieux les mécanismes biologiques de l’addiction. Reste à pouvoir les combattre.

Pour que la recherche progresse dans le domaine de la lutte contre les addictions, la Fondation pour la recherche sur le cerveau consacre sa semaine de campagne 2012 (et sa quête de fonds) aux addictions et aux dépendances. Un problème de santé publique majeur, quand on sait que, en France, 9,7 millions de personnes âgées de 12 à 75 ans consomment régulièrement de l’alcool, que 14 % des 17-18 ans fument du cannabis seuls et/ou avant midi, que 250 000 personnes consomment de la cocaïne chaque année et que 15 % des 18-44 ans prennent de façon répétée et combinée de l’alcool, du tabac et du cannabis. Il faut y ajouter que notre pays est le plus gros consommateur européen de médicaments.

Contrairement aux idées reçues, l’addiction ne reflète pas une faiblesse ou un manque de volonté chez l’individu dépendant. Les substances psychoactives agissent sur le système cérébral, l’envahissent et modifient son fonctionnement. Le cerveau subit des perturbations complexes de ses mécanismes, entraînant une perte totale du comportement. Il s’agit donc d’une maladie neurologique qui doit être traitée comme telle.

Basculement

Le processus menant à l’addiction commence toujours par un usage dit « récréatif », c’est-à-dire par des consommations ponctuelles, parfois festives, pour goûter aux effets positifs d’une substance psychoactive ou d’un comportement donné. La prise d’alcool, par exemple, permet au timide de discuter avec les autres convives et de passer une bonne soirée. C’est pourquoi il aura envie de renouveler cette expérience agréable. D’où un risque d’abus, de recours fréquents à une substance qui le soulage, même s’il sait que c’est dangereux, puisque le risque de basculer vers la dépendance est réel, quelle que soit la volonté de s’en sortir.

Certaines personnes passent plus facilement que d’autres du stade de l’abus à celui de la dépendance. « La génétique peut l’expliquer », affirme le professeur Jean-Paul Tassin, neurobiologiste, directeur de recherche à l’Inserm et membre du conseil scientifique de l’Observatoire européen des drogues et toxicomanies. Les spécialistes savent aussi que l’histoire du patient et son développement psychoaffectif peuvent le rendre plus vulnérable à l’addiction. Ils estiment que 30 % des femmes toxicomanes auraient subi des abus sexuels familiaux dans leur jeune âge. Il existe également un lien entre addiction et stress.

Rechute

Grâce aux progrès des neurosciences, on connaît de mieux en mieux les mécanismes neurobiologiques de l’addiction. Ils sont étroitement liés au « système de récompense », un circuit cérébral responsable des sensations de plaisir ressenties après certaines actions. C’est grâce à lui que nous renouvelons les comportements indispensables à notre survie, comme manger, boire, procréer… Dans les troubles addictifs, ce mécanisme fondamental est perturbé. Les addictions comportementales, comme le jeu pathologique ou l’hypersexualité, font appel aux mêmes stimuli que la prise de substances psychoactives sur le cerveau de la personne dépendante : le plaisir et le soulagement. Dès que l’individu n’arrive pas à maîtriser la pratique de l’activité et souffre s’il fait autre chose, il est dans le cadre de la dépendance.

Pour éviter les pièges de l’addiction, le meilleur moyen est d’éviter de s’y exposer. Plus facile à dire qu’à faire pour certains… Même s’il existe des traitements potentiellement efficaces, le risque de rechute reste élevé. Toute personne qui a été « accro » à une substance ou à un comportement a donc tout intérêt à éviter de « retenter sa chance » pour limiter le risque de « plonger » de nouveau.

« Pourquoi il ne faut pas dépénaliser l’usage du cannabis », par le professeur Jean Costentin

Le professeur Jean Costentin, pharmacologue, neurobiologiste, membre titulaire des Académies nationales de Médecine et de Pharmacie et président du Centre National de Prévention d’Etudes et de Recherches sur les Toxicomanies vient (23 février 2012) de publier un livre, « Pourquoi il ne faut pas dépénaliser l’usage du cannabis », aux Editions Odile Jacob.

A l’heure où se développe une sorte de pandémie cannabique, des mouvements d’inspiration idéologique, s’abritant parfois derrière des considérations économiques, requièrent la dépénalisation de cette drogue, afin d’en obtenir la légalisation puis, un peu plus tard, celle de toutes les drogues.

Ce livre, sans aucune concession à ces errements, détaille les multiples méfaits physiques et psychiques du cannabis, et de son principe actif majeur, le tétrahydrocannabinol (THC). Il s’ouvre sur l’énumération de 101 raisons qui plaident contre cette dépénalisation, et, dans les chapitres qui suivent sont détaillées et justifiées ces expressions lapidaires.

Il évoque l’accroissement de la teneur en THC des produits en circulation, les nouveaux modes d’administration (pipe à eau) qui en décuplent la cession à l’organisme.
La toxicité physique est soulignée au travers,
– des effets cancérogènes très supérieurs à ceux du tabac (pour la gorge et l’appareil respiratoire) ;
– de la nocivité cardiaque (infarctus) et vasculaire (artérites et accidents vasculaires cérébraux) ;
– des perturbations de la grossesse et de ses conséquences pour l’enfant à naître ;
– des perturbations endocriniennes masculines ;
– de l’immunodépression…

L’auteur tord le cou au subterfuge du « cannabis-médicament », argument du type « cheval de Troie », visant à faire pénétrer cette drogue dans la cité. La toxicité psychique du THC est détaillée, au travers de la pharmacodépendance, de l’addiction, avec leurs substrats psychique et physique :
des perturbations de la cognition ;
– du syndrome amotivationnel ;
– du développement de troubles anxieux ;
– de l’exacerbation de troubles dépressifs ;
– des relations, désormais très bien établies, avec les troubles psychotiques, dont la schizophrénie ;
– de l’induction d’autres toxicomanies, aboutissant à ces polytoxicomanies qui, se généralisant, abondent le vivier de l’héroïnomanie qui ne cesse de grossir (250.000 malades de l’héroïne en France).

L’auteur rappelle qu’en dépit de son caractère illicite ce cannabis est consommé de façon régulière dans notre nation par 1.700.000 personnes (faisant des Français les premiers consommateurs des 27 états membres de l’Europe), avec un rajeunissement des premiers usages. Or « plus tôt l’essayer c’est plus vite l’adopter et plus intensément se détériorer ».

La légalisation du cannabis ne manquerait pas, selon l’auteur, d’accroître sa consommation, la faisant tendre alors vers les chiffres de l’alcoolisme (3 millions d’alcoolo-dépendants) et pire, du tabagisme (13 millions de nicotino-dépendants). « Ce n’est pas quand tout brûle qu’il faut se débarrasser des extincteurs (la loi), même s’ils s’avèrent insuffisants ». Et l’auteur de conclure que « pire qu’une fausse bonne idée, la dépénalisation de l’usage du cannabis, serait une vraie mauvaise idée », criminelle même, car il traite dans un chapitre spécifique des diverses façons dont le cannabis peut tuer. Pour acheter ce livre 

Des Français montrent comment le cannabis brouille les idées

Publié sur Le Quotidien du Medecin (http://www.lequotidiendumedecin.fr)

La mémoire de travail sert à réaliser les tâches cognitives courantes (réfléchir, lire, écrire, calculer…) en travaillant avec des informations stockées temporairement. On observe que l’intoxication aux cannabinoïdes altère cette mémoire particulière.

Les récepteurs aux cannabinoïdes sont exprimés sur les cellules gliales de l’hippocampe, une structure cérébrale qui coordonne les processus d’intégration des informations sonores, visuelles, spatiale, nécessaires à la mémoire de travail, expliquent Giovanni Marsicano (INSERM, Bordeaux) et coll., des chercheurs qui ont découvert un mécanisme d’action des cannabinoïdes.

La liaison des cannabinoïdes aux récepteurs réduit la force des connexions entre les neurones au niveau de l’hippocampe.

L’équipe de recherche s’est intéressée au récepteur CB1, présent à la fois sur la membrane des neurones et sur la membrane des cellules dites « astrogliales » de l’hippocampe.

Ils montrent que la liaison des cannabinoïdes aux récepteurs CB1 active l’envoi de signaux aux récepteurs à glutamate des terminaisons nerveuses, qui permettent la circulation de l’information de neurone en neurone. Le cannabinoïde induit une dépression du signal, de nature à perturber la mémoire de travail.

Les observations ont été réalisées en administrant des cannabinoïdes à deux groupes de souris, chez lesquelles les récepteurs de CB1 ont été supprimés, respectivement sur les cellules astrogliales ou les neurones. Le THC (tétrahydrocannabinol) donné aux souris où le CB1 manque uniquement sur les neurones, induit des déficits de mémoire de travail spatial. À l’inverse, lorsque seuls les récepteurs CB1 des cellules astrogliales sont supprimés, les performances de mémoire de travail spatial sont préservées.

« Ces résultats montrent de façon surprenante, in vitro et in vivo, l’importance de l’activation des récepteurs CB1 des cellules astrogliales, et non ceux des neurones, dans la médiation des effets des cannabinoïdes sur la mémoire de travail », expliquent Giovanni Marsicano et coll.

« La description des mécanismes d’action spécifiques des cannabinoïdes au niveau de l’hippocampe permettra d’optimiser leur potentiel d’utilisation thérapeutique, aujourd’hui limité par d’importants effets indésirables », estiment les chercheurs.

› Dr BÉATRICE VUAILLE  « Cell », 2 mars 2012.

 

 

Commentaires sur « Mon fils fugue, sèche les cours, fume du shit… » du 19/02/2012

L’ article « Mon fils fugue, sèche les cours, fume du shit… » a suscité des commentaires que nous pensons important de rappeler à ceux qui n’ont pas eu l’occasion de les lire :

Sylvie le 19/2/2012

En lisant votre commentaire, j’ai l’impression d’effectuer un bond quelques années en arrière. J’ai également été confronté à la toxicomanie de mon fils ainé. Je dirais même plus “polytoxicomanie”. A l’époque, il avait 20 ans, et rien n’était plus important pour lui que le cannabis, l’héroine, la cocaine, l’ecstasy et j’en passe ! Cette escalade vers une mort assurée, je ne l’avais pas vu venir, où peut-être n’avais-je pas envie de le voir ? Le jour où les gendarmes sont venus chercher mon fils à la maison, pour moi, mon monde s’écroulait. J’ai donc mis tout en oeuvre pour sortir mon fils de cet enfer ! Cela fût très dur, mais nous y sommes arrivés !! Cela fait désormais 10 ans que mon fils est pour moi en rémission, et depuis ce terrible jour, je prend mon bâton de pélérin, pour effectuer de l’information et de la prévention auprès de parents,et d’ adolescents. J’organise des conférences dans les écoles , mairies, etc… en collaboration avec le gendarme qui était venu chercher mon fils. J’apporte également mon aide aux familles qui se retrouvent dans la même situation que moi, il y a 10 ans. Et je terminerai mon témoignage, en vous signalant que mon métier (préparatrice en pharmacie, et enseignante en CFA) me met tous les jours face à de jeunes ou moins toxicomanes, auxquels je n’hésite jamais à distiller conseils et aide, afin qu’à leur tour, ils puissent un jour “décrocher”. Il faut savoir s’entourer des bonnes personnes, qui ne seront pas là pour juger, mais bien pour aider.

Sophie Daoût le 19/2/2012

Tout ce que raconte cette maman, je l’ai vécu!
Aujourd’hui, j’aide les parents en difficulté par le biais de notre association, “Pour une Jeunesse Sans Drogue”.
http://www.jeunessesansdrogue.net
Levons-nous et battons-nous, c’est ce que je tente de faire au quotidien.
Plus nous serons nombreux, plus nous serons efficaces!

Sophie Daoût le 29/2/2012

Ce message est pour Sylvie qui a vécu la même histoire que moi, et qui dans sa région, fait ce que je fais ici à Fréjus.

J’aimerais qu’elle entre en contact avec moi à mon adresse: sophiedaout@free.fr
ou qu’elle aille dans notre siye http://www.jeunessesansdrogue.net
Si toutes les mamans du monde pouvaient se donner la main!

Faut il légaliser le cannabis ? NON

Le CNPERT

Centre national de prévention, d’études et de recherches sur les toxicomanies

Synopsis des arguments à oppose à  la légalisation du cannabis 

-Ce que redoutait la loi de 1970, prohibant le cannabis s’est produit tandis que d’autres méfaits inattendus et graves sont apparus ; cette loi n’a de ce fait rien d’obsolète aussi, au moins dans son esprit, doit-elle  être mise enfin en œuvre.

-Si elle n’a pas empêché l’extension du péril cannabique, c’est faute d’avoir été enseignée, expliquée, justifiée et, tout simplement, appliquée. La dissuasion ne doit pas se limiter à la sanction, surtout lorsqu’elle n’est pas infligée.

-La toxicité physique du cannabis l’emporte sur celle du tabac (goudrons, oxyde de carbone) ; mais bien plus encore au niveau psychique (ivresse, anxiété, dépression, incapacitation cognitive, démotivation, troubles psychotiques dont la redoutable schizophrénie, escalade vers d’autres drogues…) ; une teneur en THC multipliée par 6,5 en 30 ans ; des modes de consommation accroissant la cession de ce THC à l’organisme ; un âge d’expérimentation de plus en plus précoce

 -La France n’a pas perdu son combat contre le cannabis, puisqu’elle ne l’a pas livré. Elle s’est figée dans l’indifférence, l’ignorance ; elle a laissé les mains libres aux tenants de la reddition. Une éducation nationale absente, des politiciens démagogues annonçant régulièrement l’imminence de la légalisation, une justice qui absout les contrevenants,  un corps médical démobilisé, des addictologues / idéologues à contre-emploi, des lobbies capitalistes à l’affut de juteuses royalties, des médias intoxiqués et/ou corrompus…sont à l’origine de cette étrange défaite, qui fait des français les tout premiers consommateurs de cette drogue en Europe.

-des arguments fallacieux sont répétés sur un mode psittacique pour anesthésier la réflexion, tels : « si cette drogue peut être dangereuse, ce n’est pas chez tous » ; « la prohibition empêche la prévention » ; « la légalisation générerait des taxes que l’on pourrait consacrer à la prévention » ; « l’interdiction est une incitation à la consommation » ; « la légalisation ramènerait la paix dans les cités far-west ».. arguties qui ne résistent pas à la moindre analyse.

-« Légalisons vite, pour ne pas être les derniers à le faire »  comme si une course de vitesse (pour foncer dans le mur) était engagée ; donnons nous opportunément le temps d’analyser les conséquences de ces expérimentateurs impatients ; car en l’état des informations disponibles cela est surtout inquiétant ; d’autant que l’on sait que diverses sottises et même des drames décidés par la puissance publique ne peuvent plus être corrigés.

-Si chacun doit pouvoir se croire maitre de son mode de vie, en choisissant de tenter de prospérer ou de s’annihiler, il n’est pas sûr qu’il ait le droit d’infliger à sa progéniture, par un mécanisme épigénétique, des atteintes liées à sa consommation de cannabis, telle : une vulnérabilité aux toxicomanies, une vulnérabilité à l’autisme, à la schizophrénie, aux déficits cognitifs, à une dépression de l’immunité…

-« La légalisation serait une faute morale » disait G. Darmanin (ministre de l’intérieur), ce serait aussi une faute sanitaire, sociale et sociétale.

Cannabis

 Arguments à l’encontre de la légalisation du cannabis – scandaleusement qualifié de « récréatif »

Des pressions convergentes s’exercent, avec une intensité redoublée,  sur les médias, le monde politique et, partant, sur nos concitoyens, en vue d’obtenir la légalisation du cannabis.

Elleutilisent invariablement différents arguments que nous réfutons ici,dans  cet argumentaire destiné à enrichir la « boite à outils » des membres ou des sympathisants du CNPERT, afin de les aider à démonter et à démentir les tromperies et arguties de nos contradicteurs.

La première réprobation concerne l’adjectif « récréatif ». Cet euphémisme vise à cacher que la récréation cannabique peut mal se terminer puisque, déjà en aigu, la survenue d’un état de dépersonnalisation, l’impression de devenir fou (bad trip) ou l’irruption de troubles anxieux peut troubler la fête, sans compter les incidents ou même les accidents provoqués par l’ivresse.

1 La prohibition du cannabis en France datant de plus de cinquante ans serait obsolète.

Promulguée en décembre 1970 la loi prohibant le cannabis n’est en rien obsolète. Elle interdit le commerce, la possession, l’usage du cannabis ; elle inflige aux contrevenants une peine (maximale) d’un an de prison ou de 3.500 euros d’amende, avec inscription au casier judiciaire.  Sa sévérité était alors justifiée par l’accroissement de la consommation du cannabis (on était après la féria de Mai 1968, son « jouir sans limite » et son « interdiction d‘interdire »), alors que déjà se précisaient différents méfaits de cette drogue et que d’autres étaient entrevus. Cette vision était anticipatoire comme le montre la situation actuelle qui se caractérise :

– par l’explosion du nombre des usagers de cette drogue (1.500.000 usagers réguliers) ;

– par l’âge de début de son usage de plus en plus précoce (dès le collège) ;

 – par la confirmation de la plupart des méfaits alors pressentis, auxquels s’ajoutent désormais d’autres incriminations ;

  – par l’accroissement dans les produits en circulation, au cours des 25 dernières années, des taux de son principe psychotrope, toxicomanogène, le tétrahydrocannabinol/THC, d’un facteur 6,5 en moyenne ;

  – par le développement de nouveaux modes de consommation,  permettant d’accroître la cession du THC à l’organisme ( « l’huile de cannabis » obtenue par extraction de la résine par des solvants apolaires, suivie de leur évaporation, dont le résidu obtenu, d’aspect huileux, a une très haute teneur en THC ; il peut être étiré sur des cigarettes communes ou être utilisé dans les recharges des e-cigarettes/cigarettes électroniques ; le  « BHO » (butane hash oil), résulte de l’extraction de la résine par le butane liquéfié qui, se volatilisant, laisse un résidu utilisé dans des nébuliseurs ;  les pipes à eau qui centuplent le volume de fumée qui peut être inhalé dans les poumons distendus d’une façon maximale ; les nouveaux cannabinoïdes obtenus par synthèse chimique,  beaucoup plus puissants que le THC).

Dans un tel contexte la loi de prohibition de 1970 reste d’une complète pertinence.

2 – La France bat le record européen de consommation du cannabis alors que notre législation est la plus rigoureuse.

 De fait, parmi les 27 nations de l’Union Européenne, la France est la toute  première consommatrice de cannabis, avec un million et demi d’usagers réguliers (qui en consomment au moins une fois tous les 3 jours) avec, parmi eux, près d’un million de consommateurs quotidiens et multi quotidiens. 

Loin de renoncer à la loi prohibant le cannabis, qui est d’une complète pertinence, on doit déplorer qu’elle soit peu connue (hormis de ceux qui veulent sa suppression), qu’elle ne soit ni expliquée, ni justifiée à partir des nombreux arguments sanitaires et sociaux avérés, et que les actions qui devraient la faire respecter soient d’une si grande discrétion.

– l’absence de prévention éducative est dénoncée par l’Observatoire  européen des drogues et toxicomanies. Les élèves français bénéficient au maximum, durant leur cursus éducatif, d’une à deux heure d’exposé par des gendarmes, qui présentent la loi, les risques encourus à y contrevenir, les subterfuges des dealers. Par contre les risques sanitaires sont seulement effleurés car les enseignants des sciences de la vie n’y sont pas formés et ne sont pas sollicités par leur hiérarchie pour s’investir en cette matière ;

– la prolifération dans les « cités  sensibles » d’une économie de la drogue, qui n’est même plus souterraine, mobilisant d’énormes sommes d’argent. Elle est  facilitée par une immigration au-delà des capacités d’accueil de notre pays dont le chômage structurel affecte  près de 3,5 millions de nos concitoyens et qui compte 9 millions de citoyens vivant en dessous du seuil de pauvreté ; 

les450 tonnes de cannabis qui entrent chaque année sur le territoire national,  essentiellement en provenance du Maroc ;

– la très forte propension des français à consommer des psychotropes (anxiolytiques, hypnotiques, antidépresseurs) mais aussi diverses drogues (alcool, tabac, morphiniques…) ; cette grande vulnérabilité nationale aux toxicomanies aurait dû mobiliser les pouvoirs publics, mais les différents responsables politiques, qui ont gouverné notre Nation, ont laissé filer.

-la magistrature, elle aussi, a laissé filer, classant très souvent ces affaires sans suite, sans aucune sanction pour les consommateurs de drogues et même pour les dealers.

– les rigueurs originelles de la loi de 1970 régulièrement  « détricotées » ; au point qu’on  n’inflige à ceux qui ne respectent pas la loi qu’une simple contravention de 200 euros, en solde de tout compte. L’inscription sur un registre (électronique) aurait permis de dissuader des récidives par l’augmentation du montant de la contravention en fonction du nombre de celles-ci. Cette amende qui n’est pas toujours perçue, pour les individus non solvables pourrait donner lieu à une alternative permettant une sensibilisation aux risques, par des travaux d’intérêts généraux effectués dans les services d’addictologie ou de psychiatrie.

-la police qui effectue les investigations et contrôles qui lui sont demandés se sent désavouée par l’absence de suites données à ses interpellations,  ce qui est très démotivant.

3 – La dangerosité du cannabis est présentée comme inférieure ou égale à celle du tabac et de l’alcool pourtant légalisés

Contrairement aux allégations du fallacieux rapport Roques (1998) la toxicité des fumées du cannabis est supérieure à celle du tabac. La résine de cannabis (le haschisch), comme celle présente sous forme de globules sur la plante, augmente la température de combustion de l’élément végétal de 200°C. En  poussant plus loin sa décomposition elle produit 6 fois plus de goudrons, dont différents constituants sont cancérigènes pour les sphères ORL et broncho-pulmonaire. Elle produit aussi 6 à 8 fois plus d’oxyde de carbone (CO). Ce gaz, en se fixant intensément sur l’hémoglobine des globules rouge, ampute leur capacité de fixer l’oxygène présent dans les poumons pour l’amener dans les tissus qui le consomment ; il s’en suit une toxicité cardio-vasculaire encore plus importante que celle du tabac. Le cannabis est ainsi la troisième cause de déclenchement  d’infarctus du myocarde ; il induit des artérites des membres inférieurs, plus précoces que celles provoquées par le tabac ; il est à l’origine d’accidents vasculaires cérébraux, chez des sujets plus jeunes.

Alors que le tabac n’est pas nocif pour le cerveau (à sa dépendance près), 

le THC du cannabis, à l’origine lui aussi d’une forte dépendance, induit par surcroît des troubles psychiques et même psychiatriques(ivresse, désinhibition avec prise de risque, troubles cognitifs (« drogue de la crétinisation »), anxiété, dépression, bouffées délirantes, hallucinations, schizophrénie, escalade toxicomaniaque).

Le cannabis incite à la consommation d’alcool. Des rats auxquels on administre de façon semi-chronique du THC, ayant pour boire le libre choix entre de l’eau ou une solution hydro-alcoolique, consomment bientôt exclusivement cette dernière solution.

Le cannabis/THC rend imperceptible à celui qui s’alcoolise, l’approche du moment où il ne maîtrise plus sa consommation ; elle vire alors à l’alcoolisation aigüe (« binge drinking » / « biture expresse », avec pour corollaire le coma alcoolique).

Le cannabis est dangereux sur la route et au travail. En 2019, 730 personnes ont été tuées dans un accident impliquant un conducteur sous l’emprise d’un stupéfiant ; dans 90% des cas  le cannabis était présent. Dans une étude récente la rencontre du cannabis avec l’alcool multiplie par 29 le risque d’accident mortel, alors que dans l’étude déjà ancienne « Stupéfiants et accidents mortels de la route » (S.A.M.) la rencontre du cannabis avec l’alcool multipliait ce risque  par 14.

Alors que la « puissance publique » est incapable de réduire de façon importante la consommation du tabac et de l’alcool, comment peut-elle imaginer d’y adjoindre une autre drogue, aussi addictive et encore plus délétère que ces deux premières ?

4 – Une légalisation du cannabis permettrait  une politique de prévention

Le tabac et ses 13 millions de fumeurs irrépressibles, tout comme l’alcool et ses 4 à 5 millions de français devenus alcoolo-dépendants, attestent que leur statut légal est à l’origine de ces chiffres extrêmement élevés de consommateurs. Une levée des restrictions à l’accès au cannabis conduirait également, plus ou moins rapidement, à un accroissement important du nombre de ses consommateurs ; il tendrait alors vers les chiffres atteints avec l’alcool et même le tabac ; les données canadiennes récentes, mais aussi celles provenant des Pays-Bas, de l’Uruguay, du Portugal, de l’Espagne en attestent (cf. infra). Le paradoxe de l’état dealer serait instauré ; sa logique commerciale ferait que plus le produit serait vendu, plus les recettes fiscales seraient conséquentes et plus l’Etat accroîtrait le nombre de sujets dépendants. Cet effet pervers n’empêcherait pas les consommateurs actuels de continuer de se fournir chez les dealers, proposant des produits moins chers (car détaxés) et à plus hautes teneurs en THC. Quant aux nouveaux consommateurs, délivrés de l’interdiction de la drogue, ils ne seraient pas autrement dissuadés de se fournir de cannabis sur le marché parallèle.

 Le pouvoir addictif du cannabis est important ; malgré son interdiction, il a recruté 1.500 .000 usagers réguliers ; sa légalisation, rendant son accès encore plus facile, accroîtra inévitablement leur nombre. Ceux qui s’en abstenaient, car convaincus de son caractère dangereux, penseront que l’Etat, protecteur des citoyens, ne saurait autoriser un produit dangereux, ce qui les dissuaderait de continuer de s’en abstenir. Pour ceux qui s’en abstenaient par respect de la loi, les non transgressifs (ils sont encore heureusement nombreux chez nos jeunes), l’abolition de la loi lèverait leur retenue à le consommer.

5 -La prohibition du cannabis empêcherait d’en faire la prévention.

Prétendre qu’on ne peut enseigner des règles de prévention vis à vis  des produits ou des comportements nocifs parce qu’ils sont interdits est aberrant. Faudrait-il autoriser le viol pour l’éradiquer ? Les violences faites aux femmes pour éviter les féminicides ? Le vol pour enseigner l’honnêteté ? Les exemples de ce type de raisonnement aberrant abondent,  qui enlèvent toute valeur à cet argument.  

La prévention des toxicomanie doit intervenir en amont de  l’expérimentation d’une drogue, pour empêcher l’installation d’une addiction. Cette exigence est redoublée par le fait que lorsque l’addiction est installée on est impuissant à la faire régresser. Aussi soigneusement qu’elle soit pratiquée, cette prévention ne saura empêcher tous ceux à qui elle est destinée de se soumettre aux drogues ; mais chez ceux qui ont déjà sombré dans leur abus, elle sera inopérante. On est assuré qu’une légalisation du cannabis aboutirait, plus ou moins rapidement, à une augmentation considérable du nombre de ses consommateurs, à l’instar de celle du tabac (avec ses 13 millions de fumeurs irrépressibles et ses 75.000 décès annuels) et de l’alcool (avec ses 4 à 5 millions de sujets alcoolo-dépendants et alcooliques, et ses 21.000 décès annuels).

Cet avis est partagé par le comité interministériel de lutte contre les stupéfiants, qui le 25 Mai 2021 l’exprimait : « L’expérience des Pays-Bas, de l’Uruguay, du Portugal, de l’Espagne, du Canada et de certains États américains fait apparaître une augmentation du nombre de consommateurs post-légalisation du cannabis dans tous ces pays, ce qui peut entraîner un usage d’autres produits stupéfiants ».

Cette déclaration évoque aussi l’escalade vers d’autres drogues ; escalade à laquelle incite la dépendance au cannabis. Cette escalade que contestaient les prolégalisateurs est devenue irréfragable et les mécanismes en cause sont de mieux en mieux précisés (phénomène de tolérance conjugués à des effets épigénétiques). Autoriser le cannabis  ouvrirait la porte à d’autres drogues.

Une légalisation déclarée deviendrait irréversible, quels que soient les méfaits qui en résulteraient (cf. le tabac et l’alcool). La législation française compte bien d’autres dispositions malencontreuses que la « puissance » publique est incapable d’abolir.

6 – Une légalisation du cannabis rapporterait des taxes substantielles au budget de la Nation

La santé est un des biens les plus précieux, et pour l’individu, et pour la société ;     

 S’ « il n’y a de richesse que d’Homme »,  que pèseraient des taxes, même très substantielles, devant le respect que l’on doit à l’individu et en particulier aux plus jeunes sur qui repose la pérennité de notre société, que des actions concertées s’appliquent à déconstruire. Le cannabis participe à cette agression de notre société, à son ébranlement, à sa démolition. Ne s’y trompent pas plusieurs de ceux qui veulent  légaliser le cannabis. Déjà en 1925 L. Aragon  proclamait « nous sommes les défaitistes de l’Europe. Voyez comme cette terre est sèche et bonne pour les incendies. Que les trafiquants de drogues se jettent sur nos pays terrifiés, que l’Amérique croule de ses buildings blancs ».

S’agissant des taxes qui déclenchent chez certains des transes qui ressemblent à celles des chats devant la valériane,  indiquons que dans l’Etat du Colorado, un des premiers Etats américains à avoir légalisé le cannabis, il a été calculé que pour 1$ perçu en  taxes, il en coûtait 4,5 $ pour éponger les lourdes dépenses générées par cette drogue : en soins médicaux, particulièrement psychiatriques ; pour les accidents provoqués ; pour les dépenses des assurances ; pour les procès ; pour l’incurie sociale ; pour l’assistanat.    Dans le même esprit rappelons que les taxes perçues en France sur les ventes d’alcool et de tabac ne couvrent que 30 à 40 % des soins liés aux pathologies dues à leur consommation.

7- Un cannabis légalisé serait moins puissant, moins trafiqué, et donc moins  dangereux.

C’est évident, mais pour contribuer à une certaine dissuasion de son usage, à l’instar du tabac, il devrait être vendu à un prix élevé ; aussi serait-il boudé par les consommateurs, qui continueraient de  s’adresser au marché noir.

 C’est à la demande des consommateurs de cannabis que dans les produits en circulation le taux de THC a été multiplié par 6 en 25 ans.  Ces consommateurs ne seraient pas enclins à revenir aux « tisanes » d’antan. Les produits du deal, non taxés et plus puissants, auraient la faveur des consommateurs, comme dans les pays ayant légalisé le cannabis, où les dealers continuent d’être très actifs et où ils compensent leurs baisses de ventes éventuelles en élargissant son offre d’autres drogues.

Le cannabis légalisé deviendrait encore plus facilement accessible aux jeunes, comme l’est le tabac, dont l’interdiction de vente aux mineurs est ignorée par une majorité de buralistes.

8 – La légalisation du cannabis supprimerait  le deal, les dealers, leurs guerres et les balles perdues

On ne va pas trop s’émouvoir des balles tirées sur quelques dizaines de malfrats  faisant commerce des drogues qui tuent par milliers leurs consommateurs ; il est malséant d’utiliser cette émotion pour requérir une légalisation de ces drogues qui asserviraient davantage de consommateurs.

Il est naïf de croire que la légalisation du cannabis dirigerait vers Pôle emploi ses 220.000 dealers et mettrait en retraite anticipée les « gros bonnets » de ce trafic. Le marché noir du cannabis perdurerait, complété le cas échéant par un élargissement de l’offre à la cocaïne / au crack, à l’’amphétamine, la cathinone, l’ecstasy,la buprénorphine, l’héroïne…

Les adolescents éprouvant le besoin de transgresser l’interdit cannabique, qu’ils peuvent apparenter à un viatique pour accéder au statut d’adulte, en cas de légalisation du cannabis devraient effectuer cette transgression au niveau de la cocaïne ou des morphiniques. Le raisonnement qui aurait prévalu pour la légalisation du cannabis  devrait alors s’appliquer, avec la même « logique », à toutes les autres drogues.

9 – La légalisation du cannabis apaiserait le climat dans des quartiers de certaines banlieues.

L’atmosphère de certaines banlieues et de certains quartiers restera pourrie  et  pourrira les territoires à l’entour.

 Nous-nous enfoncerons davantage dans une intoxication collective :

– tant que les dealers de drogues gagneront beaucoup plus en pratiquant ce marché noir  qu’en exerçant des activités légales ;

– tant que les drogues constitueront une économie souterraine florissante ;

– tant qu’une immigration non régulée accumulera sur le territoire national des étrangers non intégrables par le travail, soit de par leur inadéquation aux fonctions proposées, soit en raison de l’absence d’emploi du fait d’un chômage endémique ;

– tant qu’une éducation digne de ce nom, n’aura pas dissuadé une large frange de la population de se détourner des drogues ;

– tant que « l’argent de poche » ne sera pas assis sur un service rendu, faisant qu’argent facilement gagné repart facilement en fumées ;

– tant que l’éducation nationale ne s’investira pas dans la prévention des toxicomanies, comme lui en fait grief l’Observatoire Européen des Drogues et des Toxicomanies, la France restera en Europe la Nation première consommatrice de cannabis ; 

– tant qu’il n’aura pas été  expliqué et compris par nos concitoyens : que le marché des drogues n’existe que par l’importance de leurs consommateurs ; et que les adultes ne peuvent interdire aux jeunes  de consommer ce qu’ils s’autorisent, sur l’air du « faites ce que je dis (si au moins je le dis), mais ne faites pas ce que je fais ». 

– tant que persisteront des milliers de points de deals notoires, ou que les livraisons de drogues pourront s’effectuer à domicile.

10 – La légalisation du cannabis soulagerait le travail de la police qui pourrait se consacrer à d’autres tâches plus importantes.

Un cannabis plus puissant et moins coûteux que celui de la Régie ou les autres drogues illicites avec lesquelles les dealers compenseraient leur manque à gagner lié à la légalisation du cannabis, ne dispenseraient pas la police de traquer les dealers qui ne disparaîtraient pas ; ils pourraient aussi se reconvertir dans d’autres trafics qu’il faudrait combattre.

11 – La légalisation du cannabis soulagerait le travail des tribunaux

Ils auraient à juger les mêmes délinquants pour des faits différents de ceux qu’ils commettent actuellement, qu’ils ne pourraient plus, comme ils le font communément,   « classer sans suite ».

12 – La légalisation permettrait de développer une filière cannabique agricole française

Les sources traditionnelles du cannabis à taux élevé en THC demeureraient. Le Maroc subit d’intenses pressions intérieures pour légaliser la culture du cannabis, qui sera toujours moins cher que le cannabis « shit in France ».

 Les efforts d’un porte-parole de la REM, le député Creusois, J.-B. Moreau, agriculteur rêvant de faire de son département un Eldorado vert de cannabis, au prix très élevé de la santé de ses concitoyens, progresse. Une décision de la directrice générale de l’agence nationale de sécurité du médicament (2-VIII-2021)  a mis en place un comité scientifique temporaire « Culture en France du cannabis à usage médical-spécifications techniques de la chaine de production allant de la plante au médicament »

13 – Les addictologues eux-mêmes sont en faveur d’une légalisation du cannabis

Non pas les, mais des addictologues se déclarent effectivement en faveur d’une légalisation du cannabis (ainsi que de toutes les drogues d’ailleurs). Ils expriment aussitôt, comme pour s’en disculper, avec une naïveté confondante, que cette légalisation devrait être encadrée, interdite aux mineurs en particulier. Ils ont fait des progrès car il y a encore quelques années ils clamaient que le cannabis était sans grand danger pour les enfants et les adolescents. Des parents dont les enfants sont devenus schizophrènes alors qu’ils consommaient du cannabis, regrettent amèrement de ne pas avoir été prévenus de ce risque, alors que les praticiens à qui ils s’ouvraient de leur inquiétude leur répondaient que « ce n’était rien ». Ces mêmes praticiens demeurent sans réponse quand on leur demande s’ils disposent de traitement pour détacher du cannabis ceux qui en sont devenus dépendants ; même mutisme même quand on les questionne sur les effets épigénétiques du cannabis. Ces addictologues égarés par l’idéologie, sont aussi ceux qui militent pour les « salles de shoots ». Cette situation s’assombrit davantage quand on constate qu’ils ont accédé aux postes de direction d’associations où ils s’efforcent d’apparaître comme les principaux gestionnaires des addictions ; leurs positions très permissives leur valent un large soutien des médias ; faisant que l’on n’entend qu’eux.

 Il est urgent que les structures et administrations médicales qui les appointent : contrôlent enfin leurs activités ;  s’intéressent à leurs résultats, les appréciant à l’aune des coûts engendrés pour la collectivité ;  et leur rappellent enfin leur devoir de réserve. Sans cette remise au pas, la prise en charge des addictions continuera d’être un couteux échec.  

14 – Plusieurs Etats ont légalisé le cannabis, la France en traînant les pieds ne  risque-t-elle  d’être ringardisée.

La France qui veut être porteuse de messages pouvant profiter à l’humanité, n’a pas à rougir de sa prudence ni à s’excuser de ne pas sombrer dans le suivisme et le mimétisme. Elle n’a pas à se mettre à la remorque d’Etats qui dissolvent l’humanisme dans le lucre, les royalties et autres taxes.

 Après le grand Duché du Luxembourg, Malte, la nouvelle coalition qui gouverne l’Allemagne  (déportée sur la gauche par rapport à la précédente), envisage de légaliser le cannabis. Les « verts/Grünen » voient dans le cannabis un moyen d’obtenir la régression économique à laquelle ils aspirent. Le cannabis est en effet la drogue de l’affaiblissement cognitif, de l’amotivation, du renoncement ; de la transformation des indignés en résignés ; elle peut calmer ceux qui  réprouvent  avec  véhémence  l’afflux  d’immigrés  qui  leur  semblent  difficile  à  intégrer culturellement. De plus, que nous dira à l’avenir la portée de ces mesures ? Les données récentes des pays occidentaux qui l’ont légalisés sont déjà édifiantes, quant aux conséquences médico-sociales et sociétales.

S’il fallait trouver des circonstances atténuantes à notre Nation parce qu’elle traîne les pieds pour la légalisation de ce cannabis, on rappellerait qu’elle est en Europe le tout premier Etat qui le consomme. On devrait ajouter que nos concitoyens entretiennent des relations particulières, et en l’occurrence particulièrement scabreuses,  avec les drogues ; alors que nous sommes aux premiers rangs de leur consommation, tout comme  de celles de divers psychotropes ; ce qui suffit à expliquer la rigueur affichée par les dispositions légales qui les régissent.

 L’ inefficacité évidente de ces mesures  est due :

–  à leur  large méconnaissance, hormis quand il s’agit de les remettre en question ;

–  au fait qu’elles ne sont ni expliquées, ni justifiées ;

– au fait encore que leur transgression ne  conduit pas aux sanctions prévues par la loi, mais à un classement sans suite ;

– au fait que régulièrement des déclarations médiatiques ou politiciennes annoncent l’imminence d’une légalisation, contribuant ainsi à la banalisation de la drogue.

– au développement récent et florissant des commerces de dérivés cannabinoïdes. Il est troublant qu’une telle faille administrative permette la commercialisation de ces produits, qui trônent dorénavant dans les bureaux de tabac, entre des paquets de bonbons et de chewing-gum. Cela donne la funeste impression d’une pré-sensibilisation de la population à une légalisation future. Même si les conditionnements sont variés, des flacons contenant des fleurs séchées ressemblent à s’y méprendre à ceux vendus dans les coffee-shops aux Pays-Bas. La dimension de ce développement, avec l’éruption frénétique des points de vente, reflète la puissance financière des groupes capitalistes qui sont à la manœuvre ainsi qu’un mal-être sociétal. Une société artificiellement apaisée n’est pas synonyme d’une société épanouie. Rajouter un produit contre un symptôme n’abolit pas la cause de ce symptôme.

La France n’a pas intérêt à copier le mauvais exemple de la légalisation du cannabis donné par d’autres Etats, alors qu’elle est en Europe son tout premier consommateur. Ses réticences, son attentisme, lui donnent le temps d’analyser les conséquences de cette disposition chez ceux qui ont franchi le pas. D’autant qu’une telle légalisation, comme celle qui concerne le tabac et l’alcool, aurait un caractère irréversible.

 La différence de traitement réservé au cannabis relativement à l’alcool est régulièrement brandie par les pro-légalisateurs. Ils feignent de méconnaître que la consommation d’alcool dans les pays occidentaux (associée à des risques médicaux clairement définis) correspond à un aspect culturel, notamment à travers le vin et la bière. Il convient de se référer aux modèles d’autres pays aux cultures différentes confrontés à cette problématique. Ceux qui prônent la nécessité de légaliser le cannabis en France où sévit l’alcool, promouvraient-ils un toxique comme l’alcool dans les Nations qui prohibent son usage ? La société occidentale devrait-elle être considérée comme un laboratoire d’expériences toxicologiques ?  Notre Nation qui, hélas, macère dans l’alcool n’a aucune latitude pour accueillir le cannabis avec lequel il fait mauvais ménage ; cf. l’accidentologie, et le fait que le cannabis incite à la consommation d’alcool.

Ironie tragique pour les écologistes qui militent pour cette légalisation, des cultivars à haute teneur en THC sont obtenus par manipulations génétiques, ce qui ne paraît pas les troubler. De plus la culture du cannabis serait associée à une émission massive de CO2. Au Colorado cette culture légale produirait plus de gaz carbonique que l’industrie minière. La production d’un kilo de fleurs séchées libèrerait dans l’atmosphère 5 tonnes d’équivalent CO2. Cette empreinte carbone massive demande à être vérifiée.

15 – Chaque individu choisit sa vie, sa drogue aussi, et ça ne regarde pas la société

A cette nuance près que nous vivons en société et que chaque individu tombant dans le besoin sait requérir les secours de la collectivité. Il le fait quand l’incurie, liée à sa perdition dans la drogue, le prive des moyens de sa survie. Notre société a choisi d’être solidaire, de secourir les nécessiteux ; la contrepartie  impose aux individus de ne pas ajouter de demandeurs à la longue liste des infirmités inévitables (congénitales, ou contractées du fait de maladies ou d’accidents) ; la drogue n’est pas inéluctable et la société doit empêcher ses citoyens d’y succomber.

Si un individu dispose du droit de s’autodétruire, il n’a pas celui d’altérer, par un mécanisme épigénétique, la santé physique et mentale des enfants qu’il pourrait concevoir. Or on sait désormais qu’exposer ses gamètes (spermatozoïdes masculins ; ovules féminins) ou pour la femme enceinte exposer son fœtus au THC du cannabis, imprime des marques épigénétiques qui affecteront l’enfant conçu durant toute son existence, par une modification de l’expression de certains de ses gènes et donc de certains de ses caractères. Cela pourra se traduire par des malformations, une vulnérabilité à l’autisme, à la schizophrénie, aux toxicomanies à l’adolescence, à des altérations des capacités cognitives ou encore à des dépressions de l’immunité. Ces marques épigénétiques peuvent également avoir des conséquences pour le consommateur lui-même, en accroissant par exemple son appétence pour certaines drogues (support de l’escalade des toxicomanies qui est désormais avérée).

16 – Le cannabis étant hors de contrôle, ne pouvant le combattre, il faut se résoudre à la reddition

L’action contre le cannabis doit d’une part empêcher sa vente et son trafic et d’autre part empêcher son achat. Sur ce second aspect l’action doit porter essentiellement sur les citoyens, par la prévention, l’information, l’éducation à l’esprit critique. Cela est peu onéreux ; comme ce qui relève de la volonté. Loin des usines à gaz, des galas organisés à prix d’or pour les organisateurs de galas, et autres cabinets de conseil. C’est dès l’école primaire et tout au long de la scolarité, jusqu’à l’université y compris, les centres de formations des apprentis, les ligues sportives… que doit se mettre en place une prévention des drogues et des conduites addictives,  mobilisant des professeurs des sciences de la vie formés spécifiquement à ces sujets, des professionnels de santé inscrivant leur communication dans le cadre d’un document de référence validé par les académies nationales de Médecine, de Pharmacie, de Sciences, et par la MILDECA.

 Il est indispensable que le citoyen ait dans cet ensemble un rôle actif dans la restauration de l’autorité : celle des parents, des éducateurs, des forces de l’ordre.

Restaurer l’autorité c’est faire en sorte que la loi ne soit pas systématiquement transgressée par de nombreux citoyens. Pour y parvenir, loin d’abroger la loi de 1970, il importe de la faire appliquer, sans faiblesse, et de faire taire ses détracteurs, pour le bien commun.

Pour le ministre de l’intérieur (G. Darmanin) « la légalisation du cannabis serait une faute morale » (Août 2021) ajoutons que ce serait aussi une faute sanitaire, sociale et sociétale.

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