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janvier 2024

Le « sans alcool » est-il l’avenir du vin ?

Le « sans alcool » est-il l’avenir du vin ?
Les bouteilles à teneur en alcool inférieure à 0,5° sont aujourd’hui plus chères à produire que le vin avec alcool. © Crédit photo : Flickr/Mike Mozart

Par Jean-Marie Cardebat, Professeur d’économie à l’Université de Bordeaux et Prof. affilié à l’INSEEC Grande Ecole, Université de Bordeaux

Publié le 31/01/2024

Face au succès de la bière sans alcool, la filière vin commence à s’intéresser à cette filière sérieusement. Et à y voir une des options stratégiques de sortie de crise. Décryptage

Cet article a été initialement publié sur The Conversation.

Une étude de Santé publique France parue le 23 janvier dernier souligne la baisse marquée de la consommation d’alcool par les Français et la montée en puissance de la pratique du Dry January (le « Défi de janvier » qui consiste à ne pas boire d’alcool le premier mois de l’année, né en Angleterre en 2012).

Matthias Giroud, mixologue à Paris, s’est spécialisé dans l’élaboration de cocktails sans alcool haut de gamme. Il décrit un marché en pleine montée en puissance

En parallèle, au cours de ce mois de janvier débute l’arrachage de près de 10 000 hectares de vignes à Bordeaux, symbole du désarroi d’une filière vitivinicole à l’agonie. L’antagonisme entre les acteurs de cette filière et les hygiénistes s’en trouve encore renforcé. Il existe pourtant une porte de sortie à la crise viticole compatible avec les critères sanitaires les plus stricts. C’est la désalcoolisation du vin.

La bière a déjà en partie fait sa mue, tandis que les spiritueux s’y mettent. Dans ces deux secteurs, le segment « sans alcool » connait une forte croissance ces dernières années, notamment auprès des plus de 40 ans qui souhaitent réduire leur consommation d’alcool, mais aussi des jeunes, dans les marchés les plus matures sur les questions de santé (Europe, Amérique du Nord).

Selon l’organisme Statista, la part du « sans alcool » dans le marché mondial de la bière atteindrait ainsi 5,5 % en 2024. Face à ce succès, la filière vin commence à s’y intéresser sérieusement et à y voir une des options stratégiques de sortie de crise. La croissance attendue serait en effet à deux chiffres dans les années à venir pour le vin « sans alcool ». Cette croissance aurait l’immense avantage d’adapter la filière à un scénario hygiéniste tel que décrit dans une publication récente de prospective.

Un vin plus cher à produire

Cependant, les écueils restent nombreux, à la fois du côté de l’offre, de la demande et du législateur. Sur le plan de la réglementation, les juristes de la Commission européenne ont dû débattre de la possibilité d’utiliser le terme « sans alcool » pour un vin tant la formule paraît antithétique. Lors de la réforme de la Politique agricole commune (PAC) du 1 janvier 2023, les règles ont été clarifiées : un vin « sans alcool » doit avoir une teneur en alcool inférieure à 0,5°. Entre 0,5° et 8,5° d’alcool, on parle de vin « partiellement désalcoolisé ».

L’organisation internationale du vin (OIV) travaille actuellement à un cadre normatif sur cette question. En France, l’Institut national des appellations d’origine (Inao) continue de son côté d’étudier la question de la dénaturation du terroir par les techniques de désalcoolisation.

La complexité du débat réglementaire reflète les mentalités dans la filière. Car l’un des premiers freins au développement du « sans alcool » est le scepticisme de certains professionnels eux-mêmes. Le vin est un bien culturel. Il est l’expression d’un terroir et, dans une approche de puriste, doit subir le moins de transformation possible.

Or les vins désalcoolisés doivent passer par un processus technique visant à enlever l’alcool et sont susceptibles d’altérer sa typicité. L’alcool est vu comme faisant partie intégrante du vin et un « vin sans alcool » ne serait dès lors pas un vin.

Deux techniques de désalcoolisation existent : l’osmose inverse et la distillation. Il ne s’agit pas ici de décrire ces techniques de manière exhaustive. Disons simplement que la première technique consiste à utiliser une membrane très fine pour capturer l’alcool, tandis que la seconde consiste à chauffer le vin pour récupérer l’alcool qui s’évapore avant l’eau. Selon les méthodes, des arômes sont capturés également et le goût ne pourra en effet pas être équivalent à un celui d’un vin alcoolisé.

Toutefois, les techniques se perfectionnent et, à l’instar de la bière, les résultats s’améliorent. Ces techniques induisent toutefois des équipements spécifiques, du temps et de l’énergie, qui expliquent que le vin « sans alcool » est plus cher à produire que le vin avec alcool.

Marketing du « sans »

La question du consentement du consommateur à payer plus cher du « sans alcool » se pose alors. On enlève une caractéristique du produit, donc celui-ci devrait être moins cher. C’est en partie les conclusions d’études menées dans les années 2000 et 2010 par différents chercheurs en marketing.

D’autres travaux, portant plus directement sur la dégustation, ont montré une moindre appréciation des vins désalcoolisés, notamment chez les professionnels et les amateurs confirmés. Le vin « sans alcool » ou « partiellement désalcoolisé » n’apparait dès lors que comme un substitut imparfait car de moindre qualité du fait d’une aromatique modifiée par les techniques de désalcoolisation.

Il n’y a guère d’études récentes, post-Covid, permettant de tester une autre hypothèse : celle d’un changement d’attitude d’une partie non négligeable des consommateurs qui seraient, depuis le tournant des années 2020, prêts à payer plus cher pour la caractéristique « sans alcool ». Finalement, le succès des vins dits « nature » réside en partie sur le concept du « sans » : sans sulfite, sans traitement de la vigne, sans levure exogène, etc.

Or le goût des vins nature a souvent été pointé du doigt par les amateurs de vins. Boire un vin nature était vu comme une forme de militantisme pas toujours compris par nombre de professionnels et d’amateurs. Aujourd’hui, on ne compte plus le nombre de cavistes spécialisés dans les vins nature.

Ce marketing du « sans » existe d’ailleurs depuis longtemps dans l’agroalimentaire : le sans gluten, sans sucre, etc. L’information, le message qui sera délivré au consommateur jouera un rôle clef pour favoriser l’acceptation d’un vin au goût modifié et d’un prix en moyenne plus élevé.

Car les études précédentes montrent que l’information délivrée en amont (ou en aval) altère la perception du vin, « avec » ou « sans alcool ». Le message adressé par les vins nature a permis de faire accepter un goût parfois différent. Il pourrait en être de même pour les vins « sans alcool ».

En d’autres termes, le succès du « sans alcool » auprès des consommateurs tiendra autant au discours et au positionnement marketing qu’à l’amélioration des méthodes de désalcoolisation. Notons enfin que la grande majorité des travaux antérieurs portent sur des vins partiellement désalcoolisés et non « sans alcool » (selon la définition précédente). Un message « militant » est sans doute plus simple à exprimer pour un vin « sans alcool » que pour un vin partiellement désalcoolisé qui pourrait être vu comme cumulant le pire des deux univers : trop alcoolisé pour les uns et dénaturés pour les autres.

Le vin « sans alcool » constitue néanmoins clairement un débouché prometteur. Il représente une des pistes à creuser, parmi d’autres, pour sortir la filière vin de la crise actuelle.

Source

Quand les substances addictives reprogramment les gènes du cerveau

PUBLIÉ LE 28 JAN 2024 PAR MORGANE PETIT

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Les substances addictives, telles que l’alcool ou les drogues, sont capables d’entraîner des modifications dans le cerveau en modifiant la régulation et l’expression de certains gènes. Ces mécanismes pourraient être utilisés pour tenter de lutter contre les effets de dépendance.

Les substances addictives, comme l’alcool ou les drogues, entraînent souvent des phénomènes de dépendance. Les personnes vont alors ressentir des envies intolérables qui les poussent à consommer. Ces problèmes de dépendance ne sont pas des problèmes de volonté, mais ont en fait des aspects neurobiologiques et génétiques. Certains gènes du cerveau seraient notamment reprogrammés, ce qui pourrait aider à lutter contre la dépendance. Les scientifiques ont expliqué ces mécanismes dans la revue The Conversation.

Dépendance à des substances addictives, de quoi parle-t-on ?

La dépendance se définit comme « une tolérance accrue, une consommation compulsive, une perte de contrôle et un usage continu malgré des problèmes physiques et psychologiques causés ou exacerbés par la substance ».
C’est donc une envie irrépressible et incontrôlable d’une substance, qui mène à une addiction.

Contrairement à ce que l’on peut parfois penser, ce n’est absolument pas un manque de volonté. En réalité, les addictions sont de véritables pathologies cérébrales qui ont des conséquences délétères.
Les addictions concernent plusieurs millions de personnes en France. C’est le tabac qui est la substance la plus addictive.

Une addiction n’est pas nécessairement liée à la consommation de substances. On peut aussi devenir « addict » de certaines pratiques, comme le jeux, le temps passé sur les réseaux, le sexe…
Dans tous les cas, les symptômes sont les mêmes. L’addiction se traduit par une perte de contrôle du niveau de consommation ou de pratique. On observe également une modification de l’équilibre émotionnel, des troubles d’ordre médical ou encore des perturbations de la vie personnelle, professionnelle et sociale.

Plusieurs facteurs influent sur la survenue d’une addiction. Il y a notamment des aspects neurobiologiques. Ainsi, par exemple, le niveau d’activité des neurotransmetteurs, des substances qui assurent la transmission d’influx nerveux, et donc de messages, entre deux neurones, varie en fonction des individus. Or, les neurotransmetteurs régissent les fonctionnements et les comportements. Cela peut donc constituer une vulnérabilité à l’addiction chez certaines personnes.
Cette variabilité neurobiologique est principalement due à des facteurs génétiques.

Des variations génétiques expliquent également en partie la variabilité des effets ressentis par chacun face à une même drogue. Certaines vont donc favoriser l’apparition d’une addiction.
L’influence de l’environnement est également crucial. Le stress, le contexte social et amical ou encore l’existence de troubles psychiques sont autant de facteurs déterminants.

Le rôle du cerveau dans l’addiction

Aujourd’hui, on connaît de mieux en mieux les mécanismes neurobiologiques de l’addiction. Ils sont principalement liés à ce qu’on appelle le « système de récompense ». C’est un circuit du cerveau qui est responsable des sensations de plaisir que l’on ressent après certaines actions. Le simple fait de manger un aliment appètent déclenche ce circuit de la récompense.

Dans le cas des addictions, c’est ce mécanisme qui est perturbé. Cela résulte soit de la prise de substances addictives qui démultiplient la sensation de plaisir, soit d’un dysfonctionnement du cerveau qui ne régule plus correctement le système de récompense.
Si un individu présente ces deux facteurs, il peut déclencher une addiction.

Les facteurs génétiques sont de mieux en mieux identifiés. Ainsi, de précédentes études ont déjà pu mettre en évidence certains gènes en lien avec les addictions.
Les scientifiques ont notamment découvert certains gènes qui expliqueraient 14% du risque attribuable à la dépendance au tabac. De même des variants codant pour des enzymes alcool-déshydrogénases sont associés à la dépendance à l’alcool. Les chercheurs ont également découvert des gènes impliqués dans la dépendance à des substances addictives psychotropes, telles que l’héroïne.

Mieux comprendre les mécanismes moléculaires de la dépendance, en particulier au niveau des facteurs génétiques, permettent aux chercheurs d’envisager de nouveaux traitements à ces addictions.
Ce sont ces recherches que les scientifiques présentent aujourd’hui.

Comment les substances addictives peuvent influencer sur l’expression des gènes ?

De précédentes études menées chez les animaux indiquent que les substances addictives influencent directement des changements dans l’expression des gènes de certaines zones du cerveau. Il s’agit principalement de celles impliquées dans le système de récompense, dont nous avons parlé précédemment.

Ces modifications sont diverses. Les drogues (alcool et tabac compris) peuvent ainsi modifier des protéines qui se lient à l’ADN et qui ont pour rôle d’activer ou désactiver certains gènes, voire même certains segments de la molécule d’ADN. En effet, pour tenir dans le noyau des cellules, l’ADN se replie autour de protéines de structure, les histones. Plus il est replié, moins les gènes sont accessibles et donc lisibles. Des substances peuvent donc modifier ces repliements.
Cela engendre des modifications dans les processus de lecture et de traduction de l’ADN en protéines. En outre, cela modifie également certaines protéines déterminant la manière dont les cellules utilisent l’énergie pour fonctionner.

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L’ADN se replie autour de protéines de structure, les histones.

Les chercheurs ont clairement remarqué que, chez les mouches et les humains, l’alcool provoque l’expression d’une forme alternative d’un gène dans les circuits de mémoire. Cela entraîne alors des modifications des récepteurs de la dopamine et des facteurs de transcription impliqués dans la signalisation de la récompense et la fonction neuronale.
D’un autre côté, la cocaïne peut provoquer l’expression d’un certain variant d’un gène jouant un rôle dans le système de récompense des souris. Ces dernières recherchent alors davantage de cocaïne.

>> À lire aussi : ADN : mieux connaître les régions non codantes, essentielles à la régulation des gènes

Des substances addictives qui interagissent directement dans le cerveau

On ne comprend pas encore complètement les mécanismes déclenchés par les drogues. Il commence pourtant à y avoir quelques indices, notamment avec une étude de la consommation d’alcool chez la souris.
Les chercheurs ont alors observé qu’un sous-produit de la dégradation de l’alcool dans le foie, l’acétate, peut traverser la barrière hémato-encéphalique. Elle parvient alors dans le cerveau et déroule l’ADN dans les cellules des circuits de la mémoire.

Enfin, l’alcool, la nicotine, la cocaïne et les opioïdes activent également d’importantes voies de signalisation. Or, ces dernières sont des régulateurs centraux du métabolisme. Cela suggère donc qu’ils peuvent influencer sur la fonction neuronale et, plus précisément, sur les gènes spécifiques.

>> À lire aussi : La nicotine affecte-t-elle les choix et les prises de décision du fumeur ?

Inverser la modification des gènes en adaptant son mode de vie ?

Cependant, les changements engendrés dans l’expression des gènes du cerveau ne sont pas permanents. Il existe des façons de les contrer, notamment avec certains traitements, voire même en adaptant son mode de vie.

Les médicaments, comme les substances addictives, peuvent aussi modifier l’expression des gènes. C’est par exemple le cas des antidépresseurs et des stabilisateurs de l’humeur. Ainsi, l’escitalopram, couramment prescrit contre la dépression, influe sur la façon dont l’ADN s’enroule étroitement. Ceci engendre alors une modification de l’expression de gènes importants pour la plasticité cérébrale.
Le but des scientifiques est de rechercher des thérapies qui pourraient modifier les gènes pour traiter les dépendances aux substances addictives.

Les médicaments ne seraient pas les seuls façons de traiter ces dépendances. Les choix de mode de vie peuvent aussi être déterminants. En effet, eux aussi peuvent modifier les gènes du cerveau.
Par exemple, une méditation intensive, même après une seule journée, réduit l’expression des gènes impliqués dans l’inflammation.

Chez les animaux, l’exercice modifie aussi l’expression des gènes. Il agit ainsi sur les histones et sur certaines molécules directement liées à l’ADN. Ces actions augmentent l’activité de gènes importants pour l’activité et la plasticité des neurones. Cela conforte les précédents études indiquant que l’exercice améliore l’apprentissage et la mémoire et ainsi diminue les risques de démence.

Les chercheurs ne savent pas encore si ces changements de mode de vie peuvent contrer les modifications engendrées par les substances addictives.
Cependant, réduire la consommation de drogues (tabac et alcool compris) et adopter des modes de vie sains apportent des bénéfices durables à la santé physique et mentale.

Source

Drogue chez les ados : les sensibiliser et les protéger… sans paniquer

Publié le lundi 29 janvier 2024

Une maman fait un bisou sur la tête de son adolescent.

Moment de réconfort maman/fils Photo : iStock

Parler de drogues avec vos ados n’est pas simple, mais c’est important. Voici des pistes pour les sensibiliser sans les moraliser, toujours dans le but de les protéger.

Un texte de Nadine Descheneaux

Ouvrir la conversation

Si vous vous braquez, si vous êtes trop moraliste, ou encore trop autoritaire, vous risquez de ne pas être la personne à qui votre jeune se confiera. Osez poser certaines questions directement : « As-tu déjà consommé?  Comment te sentais-tu? Connais-tu tes limites? Connais-tu les effets sur la santé et aussi les conséquences sur les relations, les lois, etc.? » Au besoin, consultez Tel-Jeunes pour avoir des suggestions de sujets à aborder avec votre ado. 

Discuter de sa consommation

Discutez avec votre jeune des raisons qui le ou la poussent à consommer et vérifiez si votre enfant subit de la pression dans ses relations amicales. Vous pouvez l’amener à réfléchir sur son type de consommation (occasionnelle, exploration, quotidienne, etc.). Ensuite, vous pourrez lui parler des moyens autres que les drogues pour varier les plaisirs et des façons de développer son pouvoir d’affirmation.

Finalement, encadrez sa consommation en établissant vos limites pour vous assurer de sa sécurité et du respect des lois (interdiction qu’un camarade vienne à la maison sous l’effet de la drogue, interdiction de posséder des drogues dans la maison, etc.). 

Être calme, c’est gagnant… tout le temps! 

Quand vous parlez de drogue avec votre enfant, soyez calme même s’il ou elle démontre de la résistance. C’est un sujet émotionnel pour… tout le monde! Ne soyez pas sur la défensive. Votre attitude influence sa confiance. Si vous restez calme et l’écoutez vraiment, votre jeune sera plus porté à vous consulter. Surtout, votre enfant a envie de sentir que vous êtes là en cas de besoin!  

Être alerte! 

Divers indices peuvent vous mettre la puce à l’oreille. Certains changements à la maison comme à l’école peuvent être observés, comme la fatigue, une baisse d’appétit, l’utilisation nouvelle et intense de parfum fort ou de rince-bouche, des changements émotionnels ou comportementaux (pouffer de rire sans raison, humeur changeante, difficulté de concentration, etc.), mensonges et cachotteries, évitement de contact avec les membres de la famille, baisse du rendement scolaire, demande d’argent de poche, des médicaments en vente libre qui disparaissent, etc. De plus, certains objets peuvent être utilisés pour consommer des drogues. Pour consulter des photos de ces objets, consultez le site de la GRC.  

Chercher de l’aide

Surtout, ne vous culpabilisez pas si vous découvrez que votre enfant consomme de la drogue. Si vous croyez que sa consommation est problématique ou si vous avez des inquiétudes, allez chercher de l’aide en contactant votre médecin, un intervenant ou une intervenante à l’école, votre CLSC ou encore un centre d’aide. Des ressources en ligne et par téléphone sont accessibles aussi : 

Drogues – aide et référence : 514 527-2626 ou 1 800 265-2626

Tel-Jeunes – parents : 1 800 361-5085

Le « Hash d’or » :

quand des dealers toulousains distribuent un jeu à gratter pour gagner du cannabis

Le "Hash d'or" : des jeux à gratter pour gagner...du cannabis (Illustration).

Alexandre Bozio / Crédits : ERIC BERACASSAT / HANS LUCAS VIA AFP  le 29 janvier 2024

Pour fidéliser leur clientèle, les dealers n’hésitent pas à travailler leur communication. À Toulouse, certains trafiquants sont notamment allés jusqu’à proposer des tickets à gratter permettant de gagner du cannabis gratuitement. Un « jeu » qui leur permet de remporter jusqu’à 10 grammes de produits stupéfiants.

Au premier abord, on pourrait croire à un jeu à gratter officiel, mais le gain à remporter n’est pas tout à fait le même. À Toulouse, certains dealers ont mis au point un nouveau stratagème particulièrement inventif afin de fidéliser leur clientèle : le « Hash d’or ».

Ce ticket coloré, visuellement très semblable à ce que l’on pourrait se procurer en vente dans un bureau de tabac, permet de remporter jusqu’à 10 grammes de cannabis, comme l’ont révélé nos confrères de La Dépêche du Midi.  

Source

Le Pr. Jean Costentin répond à un membre du CNPERT l’interrogeant sur le dryJanuary.

Déplorons a priori cette expression « dry january », ésotérique pour les non familiers de la langue de Shakespeare ; ne pourrait-on être plus clair pour être sûrs d’être compris, en n’adoptant pas la pusillanimité sémantique de certains addictologues qui ont peur des mots qui pourraient fâcher ou faire
peur.

Parlons sans ambages d’un « janvier abstinent / ou sobre / ou sans alcool ! et saluons cette initiative d’une complète pertinence.

En effet l’alcoolisme est un des drames sanitaires de notre société : 4 à 5 millions de nos concitoyens sont alcoolodépendants, c’est à dire incapables de s’abstenir de toute boisson alcoolique (ce qui inclue évidemment cidres, poirés et bières) au moins un jour par quinzaine. C’est parmi eux que figurent plusieurs centaines de milliers d’alcooliques, ne pouvant se passer de consommer quotidiennement de l’ordre d’un litre de vin, souvent plus et même beaucoup plus.

Les conséquences de l’intempérance alcoolique sont nombreuses, à commencer par les ivresses qui sont la cause fréquente d’accidents routiers et professionnels, multipliés par l’association de plus en plus fréquente au cannabis.

L’alcoolisme sépare des couples, fait éclater des familles, annihile des carrières professionnelles, conduit à des régressions sociales et même à une clochardisation. L’alcoolomanie, par les diverses pathologies qu’elle engendre est responsable annuellement de 41.000 décès en France. Cette alcoolomanie et ses conséquences  dramatiques appellent de profonds changements :

  • Éducatifs, qui doivent mobiliser les familles, l’Éducation nationale, les clubs sportifs, les médias. Il faut s’appliquer à démembrer ce stéréotype qui associe intimement fête et ivresse.
  • Coercitifs, par l’interdiction de toute publicité (en traquant leurs formes déguisées) ; par l’augmentation du prix de toutes les boissons alcooliques et la diminution simultanée du prix des boissons non-alcooliques ; par un accès plus difficile  aux boissons alcooliques ; en prohibant les Premix (conçus pour piéger les adolescents) ; en appliquant avec rigueur l’interdiction de la vente aux mineurs et des dons d’alcool dans les soirées étudiantes ;
  • La campagne « Janvier sobre » pourrait, à l’intention des plus nombreux qui n’y souscrivent pas, contribuer à les faire rompre avec la banalisation commune de l’alcool, dont la seule évocation suffit souvent à les faire rire.
  • On leur conseillerait de remplir, au jour le jour, une  « feuille de consommation » (en libre accès dans les pharmacies et salles d’attente des médecins) sur aquelle ils consigneraient très précisément chacune de leurs consommations (exprimée en unité alcoolique (soit 10g d’alcool pur). Ils pourraient ainsi, dès le 1 er février, calculer le nombre (ou fraction) de litres d’alcool pur qu’ils auraient consommé en Janvier.
  • En fonction de l’âge, du poids, du sexe, des chiffres repères seraient donnés, allumant selon les cas des feux vert, orange ou rouge…
  • Les lobbies alcooliers sont parvenus à convaincre les pouvoirs publics de ne pas relayer l’initiative du Janvier sobre. L’État s’est couché en ne la relayant pas. Il se rend coupable non pas seulement d’une faute mais de crimes (42.000 décès annuels).
  • Terminons par une « blagounette », j’aurais préféré au Janvier sobre , le février sobre, raccourcissant de deux jours la contrainte de l’abstinence.
  • Pour preuve de bonne volonté appliquons-nous, au moins un jour par quinzaine, de ne faire aucune dévotion à Bacchus.

Les ados consomment moins de tabac, alcool et cannabis …

Tabac, alcool, cannabis: les adolescents commencent à décrocher

Par Angélique Négroni Publié le 26/01/2024

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Au collège comme au lycée, les usages connaissent une baisse significative par rapport à 2018.

Enfin une bonne nouvelle sur les usages des adolescents. Cette génération que l’on accable souvent de bien des maux a réduit sa consommation de cigarettes, de cannabis mais aussi d’alcool. Ce sont les résultats communiqués ce jeudi par l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT).

Après une première étude menée en 2018, cette structure s’est de nouveau penchée sur les conduites addictives des collégiens et lycéens en 2022. Même si des usages inquiétants perdurent, les grandes tendances sont aussi encourageantes que fiables, comme l’explique Stanislas Spilka, le responsable de l’unité data de l’OFDT.

Tant dans les écoles publiques que privées, les 9 566 élèves, qui ont répondu anonymement au même questionnaire, ont été «sélectionnés aléatoirement», souligne-t-il. Une méthode qui permet de «généraliser les résultats».

À lire aussi «C’est la base»: la nouvelle campagne contre l’abus d’alcool chez les jeunes suscite railleries et incompréhension

Ainsi, du côté des collégiens, le niveau d’expérimentation du tabac a diminué de près de moitié entre 2018 et 2022, passant de 21,2 % à 11,4 %. De même, le cannabis marque un recul avec un taux de 6,7 % en 2018 et de 5,3 % en 2022 parmi les classes de quatrième et de troisième. Quant à l’alcool, sa consommation chute également. Alors que 60 % de mineurs affirmaient avoir pris une fois un verre en 2018, ils ne sont plus que 43,4 % quatre ans plus tard. Un niveau qui reste toutefois encore élevé et qui fait dire aux auteurs de l’étude que «le collège reste une période importante d’initiation» à la prise d’alcool.

L’engouement pour le vapotage

Ces tendances à la baisse sont incontestablement positives sur le plan de la santé. «Car tout se joue très jeune et très tôt», rappelle Nicolas Prisse, le président de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca). Des consommations précoces ont parfois des conséquences irréversibles sur le cerveau. Mais l’étude montre aussi que, dès que l’on pousse les portes du lycée, on boit et on fume bien davantage qu’au collège.

Que ce soit pour la consommation occasionnelle ou régulière, quasiment toutes les courbes montent en flèche dès la seconde et continuent de progresser jusqu’à la terminale. C’est particulièrement significatif pour l’alcool, notamment en terminale. Mais il y a un élément encourageant: cette évolution se joue dans des proportions moindres qu’en 2018.

Alors que le taux culminait à 88,7 % cette année-là, il chute à 73,9 % en 2022. Quant aux élèves qui affirment boire régulièrement, même si leur nombre reste encore élevé, avec un taux de 8 %, ils étaient trois fois plus nombreux en 2018.

Un lycéen sur cinq consommateurs présente un risque élevé d’usage problématique ou de dépendance au cannabisObservatoire français des drogues et des tendances addictives

Pour les fumeurs, c’est la même évolution: dès que l’on quitte le collège et que l’on devient lycéen, on résiste de moins en moins à la cigarette. Et plus on gravit les classes, plus on vide rapidement le paquet. Là encore, ces habitudes décrites dans l’étude de 2018 restent une constante en 2022, mais selon des volumes moins importants.

L’’engouement pour le vapotage joue-t-il sur cette baisse?

Si les lycéens sont moins nombreux à l’expérimenter, ceux qui y sont accros sont en revanche plus nombreux. «Le tassement de l’expérimentation de la cigarette électronique est contrecarré par des usages quotidiens qui progressent sensiblement, notamment chez les lycéennes, dont les niveaux d’usage sont aujourd’hui comparables à ceux des garçons», précise l’étude. Stanislas Spilka reste prudent sur les liens entre le tabac et le vapotage. Ce dernier, selon lui, «contribue à une baisse du tabac» , mais n’expliquerait pas tout.

Quant au cannabis, sa consommation est en baisse au lycée. «Pour autant, comme en 2018, un lycéen sur cinq consommateurs présente un risque élevé d’usage problématique ou de dépendance au cannabis», souligne l’étude qui, pour la première fois, s’est penchée sur l’expérimentation de poppers et de protoxyde d’azote, deux produits en vogue chez les jeunes. 8,1 % des lycéens ont déclaré avoir déjà pris le premier et 5,4 % le deuxième.

Les autres stupéfiants qui circulent sont eux aussi moins consommés. En 2022, l’étude relève ainsi «un recul sensible des expérimentations des autres drogues illicites, à l’exception de quelques rares substances comme l’héroïne, le GHB ou les champignons hallucinogènes, dont les niveaux sont restés stables». Toutes ces expérimentations d’autres substances «se maintiennent à des niveaux très faibles, compris entre 0,8 % pour l’héroïne et 2,2 % pour la cocaïne».

La crise du Covid, survenue entre ces deux photographies, n’explique pas, selon les spécialistes, la baisse globale de ces usages. Pressentie comme durable, elle s’inscrit dans un recul généralisé amorcé dès 2010 et constaté par d’autres études internationales sur ces mêmes tranches d’âge.

Pour Nicolas Prisse, même si les politiques de prévention menées en France ont contribué à faire décrocher les jeunes de ces consommations à risque, l’effort doit évidemment se poursuivre. Le responsable de la Mildeca évoque diverses pistes.

Parmi elles, faire enfin respecter l’interdiction de la vente de tabac et d’alcool aux mineurs. Ce spécialiste en appelle aussi à une responsabilisation des familles. Car, en dehors du collège, c’est encore trop souvent par elles que démarre l’initiation à l’alcool des mineurs.

SOURCE

Contre le trafic de drogue, l’UE lance une « Alliance des ports européens »

  • Kilian Bigogne, le 25/01/2024
Contre le trafic de drogue, l’UE lance une « Alliance des ports européens »

Des douaniers inspectent un conteneur lors d’une présentation sur les saisies de drogue dans le port de Vlissingen, aux Pays-Bas, le 17 janvier. Chaque année, environ 70 % des saisies de drogue par la douane se font dans les ports européens.
IRIS VAN DEN BROEK / EPA/MAXPPP

Avec près de 70 % des saisies de drogue par la douane chaque année, les ports européens sont devenus des plaques tournantes du trafic de drogue et des réseaux criminels. Pour combattre l’infiltration de ces produits illicites, une « Alliance des ports européens » a été lancée mercredi 24 janvier depuis le port belge d’Anvers.

À l’initiative de ce projet, la commissaire européenne aux affaires intérieures, Ylva Johansson, et la ministre belge de l’intérieur, Annelies Verlinden, ont accueilli des autorités de seize ports, dont ceux de Rotterdam et de Marseille, des représentants d’associations de compagnies de transport maritime, ainsi que plusieurs ministres. Pour la France, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a notamment indiqué qu’il fallait « la même sécurité dans tous les ports » afin d’assurer « une concurrence loyale ».

Des réseaux criminels très présents

Chaque année, les ports font face à une montée croissante du trafic de drogue. En 2023, près de 116 tonnes ont été saisies à Anvers, deuxième port européen. Un chiffre record pour la ville belge. D’autres, comme Algésiras, dans le sud-est de l’Espagne, sont concernés par l’afflux de ces drogues provenant d’Amérique du Sud, notamment depuis le port de Guayaquil en Équateur.

Certains trafiquants font escale en Afrique du Nord pour, ensuite, prendre de plus petits bateaux en direction d’Algésiras. Le 23 août 2023, la police nationale et les douanes espagnoles ont saisi plus de 9,4 kilogrammes de cocaïne.

Cette alliance a aussi pour objectif de combattre les réseaux criminels installés dans plusieurs ports. Trafic d’armes, tirs, corruption de personnels, la sécurité dans ces lieux d’échanges commerciaux s’est dégradée. L’Union européenne s’inquiète de l’arrivée du fentanyl en Europe, une drogue de synthèse très dangereuse qui ravage les États-Unis.

Alors que les autorités de certains ports ont déjà pris des mesures, le problème se décale vers les plus petits. « Il y a des indications que davantage de drogue arrive à Helsingborg en Suède », affirme la responsable suédoise Ylva Johansson, au sujet de cette ville de 110 000 habitants, située au nord de Copenhague (Danemark).

« Plus de coopération »

Le 18 octobre 2023, une feuille de route de la Commission européenne avait déjà annoncé les mesures et les moyens mis en place dans le cadre de « l’Alliance des ports européens ». Un des points phares de la coopération sera la mobilisation des autorités douanières qui seront en première ligne face au trafic de drogue.

Les participants partageront aussi leurs informations afin de réaliser des enquêtes approfondies pour démanteler les réseaux criminels et cartographier l’origine des saisies. Ils pourraient aussi s’accorder sur la mise en place de vidéosurveillance dans les conteneurs.

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Ylva Johansson souhaite « plus de coopération, pas seulement avec la police et les douanes, mais aussi avec les acteurs privés dans les ports ». Les autorités portuaires ainsi que les compagnies maritimes ont également un rôle à jouer. Elles utilisent notamment des systèmes de scanner pour vérifier la présence ou non de produits illicites dans les conteneurs.

Problème : en Belgique, seulement de 1 à 2 % des conteneurs sont scannés, selon des chiffres de la douane. Un chiffre trop faible pour contenir l’afflux de drogue sur le territoire européen.

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DANS QUELLE RÉGION DE FRANCE CONSOMME-T-ON LE PLUS D’ALCOOL?

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Ariel Guez le 23/01/2024

D’après le dernier baromètre de Santé publique France publié ce mardi 23 janvier, la consommation quotidienne d’alcool était plus fréquente en Nouvelle-Aquitaine et en Occitanie en 2021.

Les Français boivent toujours beaucoup d’alcool, mais moins qu’avant, selon la dernière enquête de Santé publique France publiée ce mardi 23 janvier. Cette étude, qui porte sur l’année 2021, analyse les tendances à long terme qui révèlent « une baisse très marquée de la consommation quotidienne déclarée au cours des dernières décennies ».

Ainsi, la part de consommateurs hebdomadaires, qui était de 62,6% en 2000, n’était plus que de 39% en 2021.

Et la proportion d’adultes consommant de l’alcool tous les jours a été quasiment divisée par trois, passant de 21,5% en 2000 à 8,0% en 2021, selon cette étude qui s’appuie sur des données déclaratives. Dans leurs résultats, les autorités sanitaires observent notamment « des disparités régionales ».

Consommation plus rare dans les DROM

Ainsi, c’est en Occitanie où on retrouve la part de consommateurs d’alcool quotidiens la plus élevée parmi les 18-75 ans, avec un taux de 11%, selon les données de Santé publique France. Suivent la Nouvelle-Aquitaine (10,2%), les Pays-de-la-Loire (9,7%), et le Centre-Val-de-Loire (8,4%).

Loin des clichés, la région Hauts-de-France se retrouve en dessous de la moyenne hexagonale, située par les autorités sanitaires à 8%. En effet, dans le nord du pays, la part de consommateurs d’alcool quotidiens est à 6,8%, en baisse par rapport à 2017.

La consommation d’alcool était également plus rare en 2021 dans les DROM: Guyane, Martinique, Guadeloupe et La Réunion ont un taux estimé à 5%.

Des « alcoolisations ponctuelles importantes » fréquentes en Bretagne

Plutôt en diminution parmi les jeunes hommes, le phénomène des « alcoolisations ponctuelles importantes » (autrement appelé « binge drinking ») – qui est défini par la consommation d’au moins 6 verres d’alcool en une seule occasion -, tend notamment à augmenter parmi les femmes de plus de 35 ans.

Pour l’agence de santé publique, « la mise en place d’actions de prévention pour réduire les risques induits par la consommation d’alcool » demeure ainsi « nécessaire ».

Selon les estimations de SpF, c’est dans les Pays-de-la-Loire que ces « API » sont les plus fréquentes: 22,6% des consommateurs d’alcool dans cette région ont fait du « binge drinking ». Suivent sur ce podium la Bretagne (21,6%) et la Guyane (19,2%).

Seule autre région nettement au-dessus de la moyenne hexagonale, située en 2021 à 16,5%: la région Auvergne-Rhône-Alpes, avec 17,3%.

La consommation d’alcool est responsable d’environ 41.000 décès par an et fait partie des premiers facteurs de risque de décès prématuré, rappelle l’agence sanitaire, mais la France n’est « pas dotée d’un plan national de lutte », souligne l’AFP.

Parmi les initiatives mises en place pour réduire la consommation des Français, le « Dry January », ou « Défi de janvier », qui consiste à ne pas boire pendant le premier mois de l’année, a été importé de Grande-Bretagne il y a cinq ans. Soutenu par diverses associations, il ne l’est pas officiellement par l’État.

SOURCE : Ariel Guez

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