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janvier 2016

Bientôt un implant pour lutter contre l’addiction à l’héroïne ?

DROGUES – Un comité d’experts américains a voté en faveur d’une homologation par les autorités sanitaires du pays d’un implant censé aider les drogués à décrocher.

Accident de Rouen : Le conducteur était ivre et sous cannabis

Quatre morts dans un accident à Rouen : les analyses viennent de révéler que le conducteur était sous cannabis et alcool.
Accident de Rouen : Le conducteur était ivre et sous cannabis
La terrible collision a eu lieu dans la nuit du 15 au 16 janvier Janvier

L’accident de la route qui avait fait quatre morts et deux blessés graves à la mi-janvier dans le centre de Rouen (lire nos éditions précédentes) a été favorisé par la forte consommation d’alcool et de cannabis du conducteur, a-t-on appris hier vendredi auprès du parquet de Rouen.

Agé de 34 ans, le chauffeur qui était au volant d’une Renault Safrane avec cinq passagers, tous des jeunes gens d’une vingtaine d’années, conduisait avec 2,5 g d’alcool dans le sang et un taux de tetrahydrocannabinol (THC) de 17,9 nanogrammes (ng, milliardièmes de g), dénotant une prise particulièrement importante de cannabis. La consommation de cannabis est établie à partir de 1 ng. Les obsèques de ce trentenaire ont été célébrées lundi dernier dans une commune de l’agglomération de Rouen.

Le conducteur avait perdu le contrôle de son véhicule dans une descente, sur un boulevard du nord de la ville et avait percuté un platane, vers 5 h du matin le samedi 16 janvier. Le choc avait été si violent que le bloc moteur s’était détaché, avait frôlé une voiture arrivant en sens inverse et avait été retrouvé de l’autre côté de la chaussée.

Deux jeunes filles figuraient parmi les quatre personnes décédées sur le coup, dont le conducteur. Le passager avant et un passager arrière avaient été transportés dans un état très grave aux urgences du CHU de Rouen. « L’un est sorti du coma mais ne se souvient plus de rien et l’autre est toujours entre la vie et la mort », indique hier le procureur-adjoint Etienne Thieffry.

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Rappel d’un message toujours d’actualité

L’Académie de médecine en guerre contre le cannabis

Par Damien Mascret – le 26/03/2014
Estimant que les mesures prises par les autorités sont insuffisantes, l’Académie de médecine demande à ce que la lutte contre la consommation de cette drogue devienne une cause nationale.

Cette fois-ci, le ton monte d’un cran. L’Académie de médecine a pris mardi une position très forte dans le débat sur le cannabis en demandant que la lutte contre sa consommation soit érigée «au rang de cause nationale» et que des campagnes d’information soient menées. Ils estiment en effet que les mesures prises par les autorités sont très en deçà de ce qu’il conviendrait de faire.

Jean Costentin, professeur de pharmacologie et auteur de Pourquoi il ne faut pas dépénaliser l’usage du cannabis (Odile Jacob, 2012), n’a pas manqué de déplorer «l’atténuation progressive de la législation depuis 1990». Et la situation s’aggrave. «Il y a 1,3 million d’usagers réguliers dans notre pays, s’inquiète-t-il, 42 % des jeunes de 17 ans l’ont expérimenté et 7 % sont devenus dépendants.»

Une gravité sous-estimée

À l’hôpital Robert-Debré (Paris), le Pr Richard Delorme, pédopsychiatre, confirme avoir observé une «une accélération de la consommation de cannabis depuis 2005-2006 à mettre en parallèle avec une baisse de la représentation de gravité de celle-ci». Cette situation fait bondir le Pr Jean-Pierre Olié, professeur de psychiatrie (université Paris-Descartes): «Les progrès de la connaissance ne sont absolument pas rassurants pour cette drogue encore trop souvent perçue comme récréative.»

Les raisons de se méfier du cannabis et de ses dérivés, les cannabinoïdes de synthèse, sont en effet nombreuses. «De toutes les drogues, le THC (principe actif du cannabis) est la seule à se stocker durablement dans l’organisme, en particulier dans le cerveau, explique le Pr Costentin, et les consommateurs réguliers se retrouvent en permanence sous l’influence du cannabis.»

En outre, le THC stocké dans le cerveau se libérant pendant plusieurs jours, les récepteurs CB1 (au cannabis) se trouvent stimulés en permanence et leur sensibilité se réduit. Une diminution d’effet qui incite le consommateur à augmenter les doses. «Or un joint, c’est une semaine dans la tête, rappelle le Pr Costentin. Plusieurs joints, c’est des semaines, voire des mois dans le cerveau et les masses adipeuses.» Voilà pourquoi les endocannabinoïdes, équivalents en moins puissant du THC, qui sont fabriqués naturellement par l’organisme deviennent inactifs. Ils ne sont pas de taille à rivaliser avec le cannabis. «Le THC, loin de mimer les effets naturels des endocannabinoïdes, les caricature», résume le pharmacologue.

Des nouveaux produits

Comme si cela ne suffisait pas, le cannabis est aujourd’hui plus puissant qu’hier. «Les produits disponibles sont quatre fois plus concentrés en THC qu’il y a vingt ans», explique le Pr Jean-Pierre Goullé, professeur de toxicologie (université de Rouen). Plus inquiétant encore, l’arrivée de nouveaux produits prisés des jeunes. «Parmi les 236 nouvelles drogues recensées depuis 2005, on dénombrait 74 cannabinoïdes de synthèse», remarque le Pr Goullé. Des drogues conçues pour procurer des sensations toujours plus fortes avec une action centrale extrêmement puissante.

Signe de cette inventivité des fabricants de drogues, dans une enquête menée auprès de 3 807 étudiants français, à paraître dans la revue Molecular Psychiatry d’avril, 44 % déclarent avoir déjà consommé du cannabis, et un sur cinq avoir expérimenté des symptômes de psychose à cette occasion.

«Le THC induit des troubles de l’attention, de la mémoire et des fonctions exécutives (capacité à planifier, faire preuve de flexibilité, anticiper, etc., NDLR)», souligne le Dr Alain Dervaux, du service d’addictologie de l’hôpital Sainte-Anne (Paris). «Le risque de schizophrénie existe (multiplié par deux), en particulier chez des sujets prédisposés (terrain génétique), pour ceux qui débutent avant 15 ans et pour les gros consommateurs», ajoute-t-il.

L’Académie de Médecine dit non (Aujourd’hui)

Aujord'hui

LES RECOMMANDATIONS du professeur Dautzenberg sont loin de faire l’unanimité chez les blouses blanches.

Si l’Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie (ANPAA) demande, par la voix de son président, le psychiatre Alain Rigaud, que soit étudiée la possibilité d’une légalisation du cannabis et se déclare favorable à une dépénalisation de l’usage privé, ce n’est pas le cas de l’ensemble du monde médical.

Le professeur Jean Costentin*, toxicologue et président du Centre National de Prévention, d’Etudes et de Recherches sur les Toxicomanies (CNPERT) fulmine contre son confrère avec qui il était jusqu’alors en total accord avec l’action développée… contre le tabagisme. « Les jeunes démarrent de plus en plus tôt leur consommation de tabac et, quand l’addiction est installée, une proportion notable d’entre eux y adjoignent la résine de cannabis. A la toxicité du tabac s’ajoute alors celle du cannabis. Nombre de leurs méfaits physiques, qui sont de même nature, s’additionnent, voire se potentialisent », explique-t-il. « M. Dautzenberg sait cela, mais il n’en tient pas compte quand, pour réduire la consommation du tabac, il envisage de la transférer sur celle du cannabis.

Ces jeunes gens, mais aussi des sujets plus âgés, ne sont pas dans le choix entre tabac ou cannabis, mais dans l’association des deux. Soit qu’ils les consomment simultanément en faisant des joints ou bien alternativement, la succession de cigarettes du seul tabac étant ponctuée de quelques pétards », poursuit ce membre de l’Académie de médecine, institution qui s’était d’ailleurs déjà prononcée, en 2012, contre la dépénalisation du cannabis.

Jean Costentin insiste: « La légalisation d’une drogue ne calme pas les sujets transgressifs. Elle les contraint surtout à effectuer la transgression au niveau d’une drogue encore plus dure : la cocaïne ? Les amphétaminiques ? Les morphiniques ? M. Dautzenberg devra bientôt faire part de ses préférences. On peut imaginer que sa logique cloisonnée lui fera choisir celles qui ne se fument pas. » Ambiance.

Même tollé du côté du professeur Bernard Debré, chirurgien urologue et député Les Républicains. « C’est à se taper la tête contre les murs. Qu’un scientifique nous dise cela, c’est absurde. Si nous voulons faire diminuer la consommation, c’est sur la prévention qu’il faut mettre l’accent. Les enfants doivent savoir pourquoi le cannabis est interdit et il doit le rester. » C.M. * Auteur de « Pourquoi il ne faut pas dépénaliser l’usage du cannabis », Ed. Odile Jacob, 2012, 272 pages, 22,20 €.

Drug abuse fuels steep rise in hepatitis B in Appalachia, study shows (Usa today)

LOUISVILLE — Three Appalachian states have seen a huge surge in the potentially-serious liver infection hepatitis B, driven by the relentless scourge of injection drug abuse in the region, a new study says.

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The research, released by the U.S. Centers for Disease Control and Prevention on Thursday, found that acute hepatitis B rose 114% in Kentucky, Tennessee and West Virginia from 2009-2013, even as incidence remained stable nationally. Injection drugs were factor in three-quarters of cases in those states from 2010 onward.

“I wish I could say this is a surprise, but it’s not,” says Van Ingram, executive director of the Kentucky Office of Drug Control Policy. “All of the blood-borne pathogens are a concern because of how they spread…Nine in 10 people who abuse prescription pills or heroin are injecting them intravenously, and many are using dirty needles.”

Hepatitis B spreads when someone comes in contact with blood, semen or other bodily fluids from an infected person. For some patients, it’s a short-term illness, but others develop long-term, chronic infections. About 2.2 million Americans live with chronic hepatitis B, which can lead to cirrhosis or liver cancer.

Unlike hepatitis C, which is caused by a similar virus and can be spread in similar ways, hepatitis B can be prevented with a vaccine, which is recommended for infants at birth, people with multiple sex partners and injection drug users, among others. But federal surveys show that hepatitis B vaccination coverage is low among adults nationally.

Researchers say they fear the rising hepatitis B cases in Appalachia could foreshadow a larger, national problem. Drug overdose is the leading cause of accidental death in the United States, federal statistics show, with more than 47,000 drug overdose deaths in 2014, about 19,000 linked to prescription pain pills and 10,600 tied to heroin.

Researchers also point to a large outbreak of HIV, the virus that causes AIDS, in the rural southeastern Indiana county of Scott last year. With 185 cases, it was Indiana’s worst-ever HIV outbreak, fueled mostly by addicts shooting up the powerful painkiller Opana. Health officials say it’s essential to work on preventing blood-borne diseases among addicts in hard-hit states and across the nation.

“The increase in (hepatitis B infections in Appalachia) has the potential to impede the nation’s hepatitis B elimination strategy,” researchers wrote in Thursday’s study, adding that better vaccination coverage, testing for the disease, and educational campaigns targeting addicts “are urgently needed.”

States in the study have been trying to prevent further spread of the disease. Tennessee has partnered with county jails since 2012 to increase hepatitis B vaccination among inmates. West Virginia has collaborated with addiction centers on hepatitis prevention training and is establishing a pilot hepatitis B vaccination project in the 17 counties with the highest incidence. And Kentucky has boosted awareness campaigns and education for health care providers.

In addition, Kentucky’s legislature last year passed a law giving local communities the authority to institute needle exchange programs, which Ingram called an important weapon in the fight against hepatitis B and C and HIV. Louisville and Lexington have already started exchanges, and Ingram says they’ve been approved in three counties in other parts of the state.

Health officials also expect to see more programs nationally, since Congress effectively lifted the nation’s long-standing ban on federal funding for needle exchange programs. Though the funds still can’t be used for syringes themselves, they can go toward the costlier expenses associated with these programs, such as staff, vans, and substance abuse counseling.

“These programs do more than just give out needles,” Ingram says.

Needle exchanges are also operating in West Virginia, which State Health Officer Rahul Gupta says are part of a larger strategy to tackle addiction and disease prevention in his state. That strategy includes, among other things, boosting surveillance, providing hepatitis B vaccine to household contacts of people infected with the virus, and targeting high risk residents in places they are likely to visit, such as substance abuse treatment centers.

« This is something we have been focusing on at all levels… » Gupta says. « We certainly are very hopeful that the comprehensiveness of our approach will now help us get a handle on this. »

Source

Site de Phare enfants – parents

Voeux 2016 Phare

Les jeunes et le cannabis ( Europe 1 le 27/01/2016)

Le cannabis, trois fois plus fort qu’il y a 20 ans

La faculté de Pharmacie de l’Université du Mississipi publie dans Biological Psychiatry les résultats des analyses de plus de 38 000 échantillons de cannabis saisis entre 1995 et 2014 par la DEA (Drug Enforcement Administration), l’agence fédérale américaine en charge de la lutte contre la drogue.cannabis

 

La majorité des échantillons correspondait à des saisies de cannabis (marijuana ou sinsemilla, 37 606 échantillons au total), le reste étant constitué de hashish (814) ou d’huile de hashish (261). La donnée majeure apportée par cette étude est la constante augmentation de la teneur en Δ9-tetrahydrocannabinol (Δ9-THC), passant de 4 % en 1995 à 12 % en 2014. La proportion des échantillons contenant plus de 12 % de Δ9-THC est passée de 0,64 % en 1995 à 41,22 % en 2014. Présent parmi d’autres cannabinoïdes, le Δ9-THC est considéré comme le principal responsable des effets psychotropes du produit.

La principale cause de cette augmentation provient de la proportion grandissante de sinsemilla dans les saisies de cannabis. Très rare dans les années 2000, la sinsemilla est aujourd’hui majoritaire. On appelle sinsemilla le plant femelle de cannabis qui n’a pas été pollinisé, contenant en moyenne 13,44 % de Δ9-THC pour les échantillons saisis.

Le cannabidiol est un autre composé cannabinoïde, qui pourrait avoir un intérêt pharmacologique, en particulier pour ses effets anti-épileptiques. La part de cannabidiol contenu dans les échantillons a grandement diminué durant les 20 dernières années, passant de 0,5 % à moins de 0,2 %.

Le haschich reste nettement plus concentré en Δ9-THC que le cannabis, avec une teneur de 21,78 % en moyenne sur les 20 dernières années.

Le risque de schizophrénie est associé à la teneur en Δ9-THC

Dans ce marché hautement compétitif, la recherche d’une teneur en Δ9-THC toujours plus forte est un argument de vente qui séduit toujours plus de consommateurs. Le Δ9-THC est directement associé au potentiel addictif du produit, mais est surtout responsable des effets néfastes du cannabis sur le développement cérébral à l’adolescence. Le risque accru de « transition » vers la schizophrénie est directement lié à la concentration en Δ9-THC. La France n’est bien entendu pas épargnée par cette évolution de la consommation. Selon l’OFDT (Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies), le taux de THC retrouvé dans le cannabis est en moyenne de 13 % en 2013 (contre 10 % en 2012 !).

Dr Alexandre Haroche 

Références

ElSohly MA et coll. : Changes in cannabis potency over the last two decades (1995-2014) – Analysis of current data in the united states. Biological Psychiatry 2016; publication avancée en ligne le 19janvier.

Source JIM 25 01 2016

Editorial : Le dramatique accident de Rennes

Le CNPERT a appris avec stupeur et émotion le décès et les accidents graves survenus lors de l’étude de Phase I d’une nouvelle molécule à visée thérapeutique. Elle présente ses sentiments de compassion à tous ceux qui ont à souffrir des conséquences de cette étude, volontaires et leurs proches. Ce drame nous surprend tous.

Ces accidents n’ont pas d’équivalent connu. Des millions d’études de phase 1 ont eu lieu et se déroulent dans le monde sans accident.  Aussi ce drame interroge t-il tous ceux qui proposent, valident et réalisent des essais cliniques.  Ceux-ci sont étroitement codifiés et réglementés, pratiqués après de multiples études et contrôles analytiques, précliniques (chez l‘animal), éthiques. Ils sont ensuite validés (ou non)  par les autorités administratives et réglementaires, avec  des équipes multidisciplinaires qui, jusqu’à aujourd’hui, ont permis de sélectionner les candidats « médicament » en toute sécurité.

Le drame de Rennes interpelle donc les acteurs de la santé. Que s’est-il passé avec cette nouvelle molécule ? Pour l’instant nous ne savons que peu de choses, pas même sa formule. On observe que c’est la dose la plus élevée, en administration répétée (3 jours) qui a provoqué l’effet indésirable grave, un œdème cérébral. Il s’agirait a priori d’un effet dose-dépendant. Se posent alors les questions suivantes. Les protocoles successifs, analytiques, expérimentaux, pré-cliniques ont–ils été suffisants et validés ? Si oui comme c’est probable, ont-ils été correctement suivis ? A-t-on tenu compte des résultats des études antérieures chez l’homme ?

Les enquêtes diligentées actuellement nous le diront.

Si ce n’est pas le cas, s’agit-il alors d’un effet toxique nouveau de la molécule non décelé dans les études préalables, soit direct de la molécule elle-même, soit d’un de ces métabolites? L’effet toxique résulte t-il du  mécanisme d’action (recherché) du candidat-médicament, à savoir la potentialisation des effets d’un cannabinoïde endogène, ce qui était attendu  et alors un effet de classe, ou est-il spécifique de cette molécule et non de la classe à laquelle il appartient ?

Par ailleurs, on doit aussi s’interroger sur les caractéristiques des volontaires sélectionnés pour cette étude : certains des sujets atteints présenteraient-ils une susceptibilité particulière (facteurs de risque) vis-à-vis de ce traitement ? C’est peu probable mais à analyser. Tous ces éléments, et d’autres encore (en particulier quels sont les éléments de sécurité apportés par les études d’analogie structurale et par les investigations pré-cliniques et cliniques antérieures) sont à renseigner pour comprendre ce qui s’est passé.

Quoiqu’il en soit, ce drame ne remet pas en cause les procédures des essais de phase 1 mais exigent une étude approfondie. Nous vous informerons de ces résultats et conclusions.

 

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