DROGUES – Un comité d’experts américains a voté en faveur d’une homologation par les autorités sanitaires du pays d’un implant censé aider les drogués à décrocher.
C’est un fléau qui touche le monde entier. L’addiction aux drogues dures est devenue une épidémie à échelle mondiale. Mais certains pays sont plus touchés que d’autres. Les Etats-Unis, touchés massivement, ont ainsi déclaré la guerre aux opiacés.
Car là-bas, le nombre de morts par overdose a doublé entre 1999 et 2013 et elles tuent environ 44.000 Américains par an, un nombre plus élevé que celui des personnes qui décèdent sur les routes.
Une molécule efficace…
C’est dans ce contexte qu’un comité d’experts a voté en faveur de la mise sur le marché d’un implant censé aider les personnes souffrant d’addiction à décrocher. Aujourd’hui, aux Etats-Unis, les patients qui sont traités pour leur dépendance aux drogues dures sont placés sous buprénorphine. Un substitut efficace qui a l’avantage, contrairement à la méthadone, de réduire le risque d’overdose.
Bien que cette molécule soit très intéressante sur le plan sanitaire pour aider les patients à se sevrer, elle est, comme tous les substituts, susceptible d’être revendue, voire d’être ingérée par les mauvaises personnes – on pense notamment aux accidents qui surviennent quand des enfants prennent par accident le traitement de leurs parents.
C’est pour quoi, selon le quotidien américain USA Today, un laboratoire basé dans le New-Jersey a mis au point un implant sous-cutané pour diffuser la juste dose de buprénorphine au patient. Baptisé Probuphine, l’objet fonctionne comme un implant contraceptif. Une fois posé sur lui, ce dernier n’a plus à se soucier de rien durant six mois, l’implant étant dosé en fonction des besoins de chaque individu.
Testé cliniquement, Probuphine a donné de très bons résultats pour le moment. Sur un panel de patient jugés stables (à savoir ceux qui utilisaient la buprénorphine correctement avant de se voir poser l’implant), 85 % ont été testés négatifs aux drogues dures au bout de six mois, contre 72 % des patients qui continuaient à prendre un traitement classique. Soit un chiffre encourageant pour le traitement des addictions.
Toutefois, certaines voix s’élèvent pour demander des essais cliniques complémentaires. Mais le comité d’experts s’est quant à lui largement prononcé en faveur de l’implant (cinqdouze voix contre ). L’Agence américaine du médicament doit, elle, se prononcer le 28 février prochain sur une éventuelle mise sur le marché de Probuphine.
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