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mars 2023

Voici comment la consommation d’alcool va être limitée…..

….. en Belgique

La consommation d’alcool fait partie d’un certain art de vivre. Le « Plan alcool interfédéral » tente de freiner les comportements abusifs. ©Photo News

SOPHIE LEROY  29 mars 2023 

Le « Plan alcool interfédéral » comprend 75 mesures qui doivent lutter contre une consommation abusive et nocive. Problème: tant le secteur des boissons alcoolisées que celui de la santé sont critiques.

Le nombre de décès liés à l’alcool en Belgique est estimé à 5,4 % de l’ensemble des décès. L’alcool est aussi une des principales causes des accidents de la circulation, des violences intrafamiliales ou sexuelles. Une consommation excessive d’alcool peut provoquer une baisse des performances professionnelles et un risque accru de chômage. Son coût social et sanitaire pour l’État est de l’ordre de 4,2 milliards d’euros par an. Il y avait donc là matière à réglementer davantage.

Le « Plan alcool interfédéral », préparé par les ministres de la Santé du Fédéral et des entités fédérées, vient d’aboutir. La CIM a donné ce mercredi son accord sur les 75 mesures qui doivent lutter contre la consommation abusive et nocive d’alcool. Mais tant les acteurs de la santé que le secteur des boissons alcoolisées pointent des lacunes…« Un mineur ne peut pas apprécier ce qu’est une consommation responsable. »Partager sur Twitter

Protéger les jeunes

Le plan impose de réglementer plus strictement la publicité pour l’alcool destinée aux mineurs, notamment en l’interdisant dans les journaux et périodiques visant ce public ou au cinéma lors de la diffusion d’un film pour la jeunesse.Une interdiction va frapper la vente d’alcool le long des autoroutes, mais uniquement la nuit.Partager surTwitter

Les commerces ne pourront plus offrir de l’alcool en guise de promotion pour un produit non alcoolisé. L’alcool fort ne pourra plus être vendu aux 16-18 ans (ni aux plus jeunes), qui pourront juste acheter bière et vin. Geert Van Lerberghe, directeur général de Vinum et Spiritus, fédération belge du secteur des vins et spiritueux, s’en inquiète: « Un mineur ne peut pas apprécier ce qu’est une consommation responsable. Une telle mesure ne permet pas d’éviter les formes d’abus manifeste d’alcool qui existent déjà à cet âge! » 

Une interdiction va frapper la vente d’alcool dans les magasins situés le long des autoroutes entre 22 heures et 7 heures du matin. « Il aurait fallu une interdiction de vente sur toute la journée!, s’insurge le responsable de Vinum et Spiritus. Je comprends qu’on protège l’économie des stations-service, mais les risques de l’abus d’alcool au volant sont trop importants. »

Eau gratuite?

En outre, fini de trouver de l’alcool dans les distributeurs automatiques et les magasins des hôpitaux. On compte aussi encourager certains secteurs (horeca, sport…) à offrir de l’eau gratuitement. Pas facile: on se rappelle le flop du gouvernement wallon qui voulait que les restaurants fassent ce geste

Un pan important du plan porte sur l’aspect médical. Le soutien financier aux hôpitaux qui proposent un « trajet de soins alcool » va se poursuivre. Le gouvernement fédéral veut lancer un trajet spécifique pour adolescents et jeunes adultes.

Le plan reprend encore l’idée du registre des lobbys qui devrait compiler les contacts noués avec le monde politique, notamment par l’industrie de l’alcool donc.

Encourager la modération?

« Ce plan reste vague par rapport au principe d’une consommation modérée et responsable, remarque Geert Van Lerberghe. Entre 90 et 94% des Belges consomment de l’alcool de façon modérée et responsable. Il faut maintenir ce niveau avec une campagne de promotion de tels comportements! »« Entre 90 et 94% des Belges consomment de l’alcool de façon modérée et responsable. Il faut maintenir ce niveau avec une campagne de promotion de tels comportements! »Partager sur Twitter

GEERT VAN LERBERGHE

Les brasseurs belges, réunis sous la bannière Belgian Brewers, se réjouissent d’un « plan équilibré », mais regrettent entre autres la possibilité d’imposer dans le futur un prix minimum pour l’alcool et s’inquiètent de l’impact qu’auraient des taxes ou accises supplémentaires sur la bière. Un groupe de travail va en effet plancher sur ces pistes.« Toutes les actions du plan doivent être pleinement mises en œuvre afin que nous puissions prendre des mesures supplémentaires nécessaires pour 2026-2028. »Partager surTwitter

Le secteur des boissons alcoolisées n’a pas participé aux discussions autour de ce plan. Il avait juste été convié à répondre à une enquête écrite.

Des remarques du monde médical ont aussi été écartées. Une série de professionnels de la santé, dont l’alcoologue Martin de Duve, le docteur Thomas Orban (auteur du livre « Alcool, ce qu’on ne vous a jamais dit ») ou encore l’ASBL Question Santé, restent amers. « Les alcooliers semblent tirer les ficelles« , reprochent-ils. Ils réclament un étiquetage des bouteilles et canettes avec mention des unités standards d’alcool et valeurs nutritives. « Sachant que toutes les parties prenantes sont d’accord pour promouvoir une consommation raisonnable d’alcool (telle que définie par le Conseil Supérieur de la Santé comme 10 verres standards par semaine maximum, à répartir sur plusieurs jours), donnons dès lors la capacité à chacun·e d’entre nous de faire le calcul! », disent-ils.

Le dossier n’est pas clos. « Toutes les actions du plan doivent être pleinement mises en œuvre afin que nous puissions prendre des mesures supplémentaires nécessaires pour 2026-2028« , glisse le ministre fédéral de la Santé, Frank Vandenbroucke (Vooruit).

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Cannabis : en Californie, le marché noir prospère, malgré la légalisation

Par AFP le 29.03.2023 à 18h04 Lecture 5 min.

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Un homme entre dans un magasin illégal de cannabis à Los Angeles, le 21 décembre 2022

AFP – ROBYN BECK

Sur un boulevard de Los Angeles, Omar Buddakey passe une porte d’immeuble surmontée d’une croix verte lumineuse. Pas de vitrine, ni de devanture: rien n’indique la présence d’un commerce. Pourtant, il émerge quelques instants plus tard de cette échoppe clandestine avec un joint à la main.

Cinq ans après la légalisation complète du cannabis en Californie, ce genre de transactions illicites reste ancré dans les mœurs. Le marché noir se porte comme une fleur et défie l’industrie officielle, désavantagée par les impôts et la bureaucratie.

« Les boutiques légales sont trop chères », explique à l’AFP l’ambulancier de 27 ans, avec son pétard pré-roulé, acheté sans payer aucune taxe. En venant ici, ce consommateur régulier, qui fume pour réguler son anxiété, estime « économiser environ un salaire » par an

Son quartier populaire de l’est de Los Angeles pullule de magasins clandestins sans enseignes: souvent signalés par une simple croix verte dans la rue, ils s’affichent ouvertement en ligne, avec une page dédiée sur Google.

Toute la journée, Joe accueille ainsi les clients dans sa boutique aveugle et mal éclairée.

Personnes âgées, femmes seules, couples avec enfants, personne ne s’offusque des bocaux poussiéreux dans lesquels il stocke ses fleurs de cannabis.

Car chez lui, 30 grammes d’herbe sont facturés 100 dollars au lieu des 135 réglementaires.

« Les flics ont probablement organisé huit à dix descentes dans ce magasin », raconte l’air blasé ce vendeur d’une vingtaine d’années, qui refuse de donner son patronyme. « Ils prennent l’herbe, nos caméras et tout le cash. (…) Nous, on rouvre dans l’heure suivante ou le jour d’après. »

« Taxés à mort »

En 2016, la Californie a autorisé l’usage récréatif du cannabis — qui était déjà licite sur ordonnance médicale — en approuvant par référendum une loi qui promettait de « neutraliser le marché noir ».

Un objectif partagé par de nombreux pays partisans d’une légalisation, du Canada à l’Uruguay en passant par l’Allemagne.

Mais depuis 2018 et l’ouverture des premiers commerces légaux, le poids de l’économie souterraine reste remarquablement stable autour des 8 milliards de dollars annuels, selon Tom Adams, du cabinet Global Go Analytics.

Plus modeste, le marché légal californien est désormais à la peine, après plusieurs années d’expansion.

En 2022, les ventes officielles de cannabis ont reculé pour la première fois de 8,2%, avec 5,3 milliards de chiffre d’affaires.

« La Californie paye aujourd’hui deux erreurs fatales qu’elle a commises en concevant son plan. Elle y a mis trop d’impôts et trop de réglementations », estime M. Adams, en pointant les effets contradictoires du pouvoir laissé aux politiques locaux.

Malgré la légalisation proclamée, chaque ville ou comté a le dernier mot et presque deux tiers (61%) des exécutifs locaux n’autorisent pas la vente de cannabis dans leur juridiction. L’Etat compte donc à peine 1.100 boutiques pour 40 millions d’habitants: de quoi créer une large base de clients insatisfaits, prêts à se fournir illégalement.

Dans les zones où le commerce est permis, « nous sommes taxés à mort. Malheureusement, cela met à rude épreuve l’industrie », peste Nathan Holtz-Poole, propriétaire d’un magasin avec pignon sur rue à Venice Beach.

Entre les taxes d’accise et la TVA imposées à la fois par le gouvernement californien et la ville de Los Angeles, « le consommateur paie plus de 35% de taxes pour chaque dollar dépensé » dans sa boutique, explique-t-il.

Soigneusement décoré, son dispensaire aux airs d’herboristerie propose notamment des produits haut de gamme, de la plante à cultiver chez soi au concentré de cannabis ultra-puissant sous forme de cire.

Malgré ce positionnement, « nous survivons tout juste, au mieux nous sommes à l’équilibre », confie le quinquagénaire, qui a vu ses ventes chuter ces derniers mois.

– Sanctions minimes

« Nous sommes constamment confrontés aux vendeurs illégaux », s’agace-t-il. Le commerçant estime que cette concurrence déloyale lui fait perdre « 30% de chiffre d’affaires ».

Dans son quartier, plusieurs enseignes de CBD — la molécule non psychoactive du cannabis — vendent sous le manteau des produits psychotropes chargés en THC, sans aucune licence. Malgré ses signalements réguliers à la police, « il n’y a aucun contrôle », soupire-t-il. « Nous nous sentons complètement abandonnés. »

Les forces de l’ordre, elles, ont l’impression de vider l’océan à la petite cuillère. Car avec la légalisation, l’échelle des sanctions pour vente illicite de cannabis a été abaissée.

Résultat, lorsqu’un magasin illégal est perquisitionné, les vendeurs risquent rarement plus qu’une amende et reprennent rapidement leurs activités, résume Michael Boylls, de la brigade anti-stupéfiants de la police de Los Angeles.

« Nous travaillons d’arrache-pied, mais la loi n’a pas de mordant », regrette cet enquêteur, qui dirige l’unité dédiée au cannabis.

Ses hommes effectuent 300 à 400 perquisitions par an et font parfois murer les commerces illégaux.

Une croix verte à l'entrée d'un magasin illégal de cannabis, le 21 décembre 2022 à Los Angeles, en Californie (AFP - Robyn BECK)
Une croix verte à l’entrée d’un magasin illégal de cannabis, le 21 décembre 2022 à Los Angeles, en Californie (AFP – Robyn BECK)

Pourtant, la police recense invariablement depuis 2018 une centaine de dispensaires hors-la-loi chaque année dans la ville. Un chiffre qui monte à plusieurs centaines si l’on ajoute le territoire du comté de Los Angeles, sous l’autorité du shérif.

Face au ras-le-bol de l’industrie légale, le gouverneur de Californie Gavin Newsom a décidé l’été dernier de supprimer une taxe sur la culture du cannabis, pour inciter les producteurs à ne pas glisser vers l’économie souterraine. Une mesure jugée insuffisante par le secteur.

« On ne peut pas éliminer rapidement le marché illégal lorsqu’on handicape à ce point les acteurs légaux », juge M. Adams, l’analyste. « La raison pour laquelle le marché légal de l’alcool a pris le dessus rapidement après la prohibition, c’est que ce n’était pas autant taxé. »

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Prendre le volant sous l’emprise de stupéfiants, une conduite qui se banalise

Publié le 30/03/2023 12:02

 Durée de la vidéo : 3 min.

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Édition du jeudi 30 mars 2023

Des consommateurs de cocaïne et autres stupéfiants qui prennent le volant sans réaliser les risques qu’ils encourent ni le danger qu’ils représentent pour les autres… La conduite sous l’emprise de drogues, un fléau mis en lumière par l’affaire Palmade, tendrait à se banaliser en France. Extrait d’un reportage à voir dans « Envoyé spécial » le 30 mars 2023.

Un samedi soir, peu après l’affaire Palmade, « Envoyé spécial » a suivi le travail d’une brigade de gendarmerie déployée sur un rond-point de Seine-et Marne avec pour consigne d’intensifier les contrôles de stupéfiants. Ils scrutent l’attitude des conducteurs, à l’affût des effets visibles de leur éventuelle consommation. En cas de soupçons, ils leur feront passer un test salivaire. En quelques minutes, celui-ci permet de détecter cinq stupéfiants : cocaïne, cannabis, opiacés, amphétamines et méthamphétamines.

Avant même d’être testé, un conducteur avoue qu’il vient de fumer du cannabis. Il a aussi bu « une demi-bouteille de gin » avec un ami, précise-t-il. Stupéfiant plus alcool, un mélange à risques, qui empêche pourtant de moins en moins d’automobilistes de prendre le volant. L’homme interpellé avait bien conscience que sa conduite pouvait être altérée, mais il n’a « fait que 3 kilomètres », se défend-il. Son permis est confisqué et risque d’être suspendu. Sa voiture est mise en fourrière. Pour usage de stupéfiants au volant, il encourt deux ans de prison et 4 500 euros d’amende. 

Conduite sous l’emprise de stupéfiants : un condamné sur cinq est un récidiviste

Malgré ces sanctions, certains assument ce qui est devenu pour eux une habitude. En un mois, ce jeune homme que nous appellerons Julien a été testé deux fois positif à la cocaïne au volant. Il ne semble pas conscient de faire courir un danger aux autres usagers de la route. « Sous cocaïne, je me sens concerné par ce qui se passe sur la route, j’ai confiance en moi », affirme-t-il.

Il a écopé de 1 000 euros d’amende, quatre mois de prison avec sursis et deux mois d’annulation de permis. Pour le récupérer, il doit juste repasser le code. Une sanction légère, selon Julien lui-même, qui « estime s’en être bien sorti ». Il sera donc de retour sur la route dans quelques jours. Pense-t-il reprendre le volant en ayant consommé des stupéfiants ? « Si je ne suis vraiment que sous cocaïne et sous cannabis, je vais le faire, oui », répond-il sans hésiter.

Extrait de « Cocaïne au volant, le nouveau fléau », un reportage à voir dans « Envoyé spécial » le 30 mars 2023.

ADDICTION: UNE DEMANDE DE SOINS ACCRUE AU TITRE DE LA COCAÏNE

PARIS, 28 mars 2023 (APMnews) – La hausse de la consommation de cocaïne aboutit à une demande de soins accrue, alerte l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) dans un rapport décryptant l’évolution de cette consommation entre 2000 et 2022, publié lundi.

« La circulation de cocaïne sur le territoire européen, en particulier en France, s’est amplifiée depuis les années 2010 », résume l’observatoire dans son document (65 pages).

« Cette offre en expansion a favorisé la hausse de la consommation de cocaïne parmi les adultes et aggravé les conséquences sanitaires de cette consommation. Après le cannabis (209 millions de consommateurs à l’échelle mondiale), la cocaïne est le produit illicite le plus consommé et sa dynamique de diffusion s’est accélérée en 20 ans (près de 21,5 millions d’usagers au moins une fois dans l’année, contre 14 millions à la fin des années 1990) », rapporte-t-il (cf dépêche du 30/09/2020 à 10:39).

La France « figure désormais dans le groupe des pays les plus consommateurs au sein de l’UE [Union européenne], avec 600.000 usagers (dans l’année), contre 5 millions pour le cannabis et 400.000 pour la MDMA/ecstasy », note-t-il.

« La consommation de cocaïne augmente depuis 20 ans parmi les adultes (après 25 ans), témoignant d’une installation dans les générations nées entre les années 1970 et les années 1990 », observe-t-il. « Elle concerne une gamme de plus en plus large de classes d’âge et de milieux sociaux, ce qui se traduit aussi par la diversification des modes de consommation -sous forme sniffée (cocaïne-poudre), fumée/inhalée (cocaïne basée ou crack) ou injectée ».

L’usage de cette drogue, « d’abord plutôt circonscrit à l’espace festif et aux catégories sociales les plus aisées », s’est ensuite « diffusé dans tous les milieux sociaux » et « touche plus souvent des groupes de population jusqu’alors peu concernés », comme « les catégories sociales faiblement diplômées ou les femmes ».

Brusque hausse du taux de passage aux urgences entre 2021 et 2022

Au vu de cette consommation, les indicateurs sanitaires sont « préoccupants », s’inquiète l’OFDT.

« L’usage de cocaïne comporte des risques sanitaires de différents types, allant des complications (psychiatriques, cardiovasculaires, neurologiques, infectieuses, respiratoires, etc.) jusqu’à un risque de surdose (parfois mortelle) », rappelle-t-il.

Les conséquences sur le système de soins sont visibles, souligne-t-il. « En France, la période récente a été marquée par une forte progression des recours aux urgences liés à l’usage de cocaïne » et « en 12 ans, le taux de passages a augmenté de 8,6 à 21,2 pour 100.000 passages, soit, après ajustement, un taux multiplié par 3,09 ».

« En 2019 (qui constitue une année plus représentative que les années 2020-2021, marquées par la pandémie de Covid-19), la cocaïne était en cause dans 12% des passages aux urgences liés à l’usage de drogues, contre 7% en 2015, selon les données du réseau Organisation de la surveillance coordonnée des urgences (Oscour) », rapporte-t-il.

« Entre 2010 et 2022, 23.335 passages aux urgences pour cocaïne ont été identifiés », selon Santé publique France (SPF), citée par l’OFDT. « Les patients sont principalement des hommes (75%) et les tranches d’âges les plus concernées sont les 30-39 ans, les 20-29 ans et les 40-49 ans » avec un âge médian à 32 ans.

« Les patients sont admis principalement pour une intoxication (65%), une dépendance (13%) ou un sevrage (7,5%) », décrit l’observatoire. « L’évolution est plus marquée chez les femmes (4,5 à 12,6 pour 100.000 passages) que chez les hommes (12 à 29,2). » De plus, « les taux de passages ont augmenté brusquement entre 2021 et 2022 (de 17,1 à 21,2) ».

L’OFDT remarque des différences régionales « importantes », avec « des taux de passages particulièrement élevés » en Guyane (44,1 pour 100.000 passages), Provence-Alpes-Côte d’Azur (40,8) et Occitanie (27). De plus, « une très forte augmentation était à noter en Auvergne-Rhône-Alpes (1,2 à 22,9), en Bretagne (4,3 à 34,4), en Nouvelle-Aquitaine (3 à 20,6), en Grand Est (8,7 à 19,9) et en Bourgogne Franche-Comté (2,9 à 13,1) ».

« Les passages identifiés présentaient majoritairement des diagnostics associés liés à une intoxication par l’alcool (33%), aux benzodiazépines (9,6%), au cannabis (9,5%) ou aux opioïdes (4,8%), traduisant un profil de polyconsommation », note encore l’ODFT.

« Les autres diagnostics associés étaient liés aux manifestations cardiaques (douleur thoracique, palpitations, tachycardie) et psychiatriques (agitation, dépression, anxiété, schizophrénie). »

Dans un communiqué diffusé lundi, SPF ajoute que ces résultats de taux de passages aux urgences « sont cohérents avec les remontées issues du dispositif Drogues Info Service, dont les sollicitations sont en augmentation constante depuis 2010 », avec un « nombre d’appels, de chats et de questions-réponses citant la cocaïne passé de 2.133 à 6.447 entre 2010 et 2022″.

L’OFDT souligne aussi qu' »entre 2014 et 2017, la cocaïne a été la deuxième substance la plus souvent signalée par les hôpitaux du réseau Euro-DEN Plus, présente en 2020 dans 21% des passages aux urgences liés à l’usage de drogues au sein de l’UE ».

Quant aux hospitalisations en relation avec l’usage de cocaïne, leur nombre « a été multiplié par cinq en 10 ans » en France, compte-t-il. Cette hausse « concerne toutes les classes d’âge et touche les hommes autant que les femmes ». Cela dit, « malgré l’apparition de signaux sanitaires invitant à la vigilance, la situation en Europe reste sans commune mesure avec les Etats-Unis, où la cocaïne est la première substance en cause dans les recours aux urgences en lien avec l’usage de drogues (40%) », relativise-t-il.

Enfin, « on observe, en France comme en Europe, une augmentation des décès directs liés à la cocaïne sur 10 ans », même si là encore, « pour préoccupante qu’elle soit », la situation reste loin de celle d’outre-Atlantique.

Des Csapa de plus en plus sollicités

« Difficile à documenter, le rôle de la cocaïne dans les problèmes sanitaires aigus ou de long terme peut facilement passer inaperçu », prévient l’OFDT, expliquant que « les usagers insérés, tout particulièrement, se tiennent le plus souvent à l’écart des dispositifs de prise en charge et considèrent souvent tardivement leur consommation comme problématique ».

« Néanmoins, au cours de la dernière décennie, une légère hausse des demandes de soins liées à la cocaïne a été observée dans la plupart des pays européens après une forte décrue entre 2010 et 2014. »

« En 2020, la cocaïne était la deuxième drogue citée par les patients admis en traitement pour la première fois, représentant 15% des motifs de recours des primo-consultants au sein de l’UE », indique-t-il. « Même tendance en France, où le nombre de demandes de traitement au titre de la cocaïne en Csapa [centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie] a plus que doublé en une décennie. En 2020, on comptait 5.907 demandes de traitement au titre de la cocaïne -dont 4.557 hommes (77%) et 1.350 femmes (23%)- et 1.489 au titre de la cocaïne basée (crack ou free base), dont 1.133 hommes (76%) et 356 femmes (24%) ».

Cette hausse des demandes de traitement liées à la cocaïne est « l’évolution la plus marquante dans le profil des patients observée dans les Csapa au cours de la période 2015-2019 », insiste l’OFDT. « La part des demandes de soins liées à la cocaïne est ainsi passée de 10% à 18% pour la cocaïne poudre et de 3,9% à 9,6% pour le crack/cocaïne basée. »

De plus, « en 2019, sur 314.000 personnes ayant recouru à un Csapa, 14.500 l’ont fait au titre de la cocaïne ou du crack en première intention. Dans la plupart des cas, il s’agit d’un recours aux soins au titre de la cocaïne poudre (deux tiers), mais un tiers des demandes concernent la cocaïne basée (ou crack) ».

Par ailleurs, « si la cocaïne reste relativement peu citée comme motif principal de recours à la consultation, par rapport à l’alcool ou au cannabis, par exemple, elle apparaît de plus en plus souvent parmi les consommations associées », complète l’OFDT. « Parmi les nouveaux consultants reçus en Csapa, en cinq ans (2015-2019), la part de ceux qui déclarent une consommation de cocaïne et de crack/cocaïne basée est passée de 22% à 30% pour la cocaïne poudre et de 8,2% à 16% pour le crack/cocaïne basée ».

« Ces observations soulignent l’importance des conséquences sanitaires et sociales liées aux usages de cocaïne, témoignant de besoins accrus de moyens de prise en charge au sein du dispositif médico-social et hospitalier », alerte l’OFDT.

OFDT, « La cocaïne: un marché en essor, évolutions et tendances en France (2000-2022) »

Légalisation du cannabis : la France va suivre « de près » le projet de loi allemand

Par : Clara Bauer-Babef | EURACTIV France

L’Allemagne a présenté à la Commission européenne un projet de loi visant à légaliser la vente de cannabis à des fins récréatives dès l’année prochaine. [guruXOX/Shutterstock]

Langues : English 

Alors que l’Allemagne s’engage sur la voie de la légalisation du cannabis récréatif dès 2024, le gouvernement français entend surveiller étroitement l’évolution du cadre législatif de son voisin européen. 

Le ministre allemand de la Santé Karl Lauterbach a présenté à la Commission européenne jeudi (16 mars) un projet de loi visant à légaliser la vente de cannabis à des fins récréatives dès l’année prochaine.

Un projet que François Braun, le ministre français de la Santé, a eu l’occasion d’évoquer avec son homologue allemand lors du conseil EPSCO (Emploi, politique sociale, santé et consommateurs) à Bruxelles mardi (14 mars). 

« La France suivra de près l’évolution du cadre législatif allemand, notamment pour ce qui a  trait à son impact potentiel sur les régions transfrontalières », a déclaré le cabinet du ministère de la Santé à EURACTIV France. 

Selon Bernard Basset, président de l’association Addictions France, si l’Allemagne légalise l’usage récréatif du cannabis, cela aurait des « influences directes sur la France ». 

« En Europe, les frontières sont très perméablesPasser du cannabis de l’Allemagne en France, ça va être le grand sport d’emblée », a déclaré M. Basset à EURACTIV France.

« La tentation sera évidente », ajoute-t-il.

L’association Addictions France se positionne en faveur d’une légalisation du cannabis, notamment pour lutter contre le traffic de drogue.

Alors que la France compte environ 900 000 usagers quotidiens de cannabis, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, Emmanuel Macron s’oppose à la légalisation du cannabis.

Le 9 mars dernier, le gouvernement a publié sa stratégie interministérielle de mobilisation contre les conduites addictives 2023-2027. Celle-ci prévoit une intensification de la politique de lutte contre les trafics de stupéfiants.

Cannabis : sa légalisation en Europe est loin d’être une « réussite », estime le gouvernement français

La dépénalisation du cannabis dans certains pays européens ne convainc pas la France. La déléguée ministérielle Valérie Saintoyant a réitéré la position, fermement contre, du gouvernement, lors d’une audition au Sénat mercredi.

La législation française, l’une des plus sévères

Pour l’heure, la France reste opposée à la légalisation du cannabis et maintient l’une des législations les plus restrictives en Europe. 

« Les responsables politiques français ont une approche morale qui n’est pas efficace en termes de santé publique », analyse le président de l’association Addictions France. 

Et ce ne sont pas les chiffres qui diront le contraire : la France est le deuxième pays européen en matière de consommation de cannabis. 

44,8 % des Français entre 15 et 64 ans ont déjà consommé au moins une fois du cannabis dans leur vie, selon un rapport de l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OFDT) publié en septembre 2021.

À titre d’exemple, ce chiffre est de 37,5% pour l’Espagne et 38,4% pour le Danemark. Aux Pays-Bas, où le cannabis est en vente libre, le chiffre est de 27,7%. 

Dans l’Union européenne, de nombreux pays ont dépénalisé la consommation de cannabis comme l’Espagne, le Portugal ou encore les Pays-Bas où les consommateurs n’encourent ni amende ni peine de prison. 

Pourtant, la légalisation du cannabis en Europe est loin d’être une « réussite », avait estimé Valérie Saintoyant déléguée de la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca), lors du audition devant la commission des Affaires sociales du Sénat le mercredi 18 janvier.

Le projet allemand de légalisation du cannabis soulève des inquiétudes quant à la législation européenne

Le ministre allemand de la Santé, Karl Lauterbach, a présenté des plans visant à légaliser le cannabis à usage récréatif — une promesse clé du gouvernement « feu tricolore » du pays, bien que le projet puisse encore être arrêté par la Commission européenne.

Avis favorable de la Commission européenne

Mais dépénaliser ne veut pas dire considérer la vente et la consommation de cannabis comme totalement légale. 

Seule Malte a totalement légalisé l’usage récréatif du cannabis à la suite d’une loi votée en décembre 2021 qui permet non seulement d’en consommer, mais également d’en cultiver. 

Si le projet de loi allemand était voté, l’Allemagne ferait figure d’exception avec Malte. 

De son côté, la Commission européenne a réservé un « très bon accueil » au projet de loi allemand, a déclaré M. Lauterbach à plusieurs médias allemands la semaine dernière. 

L’UE a signé plusieurs accords internationaux dans lesquels les partenaires contractuels s’engagent à empêcher les activités commerciales liées aux drogues, dont le cannabis, en dehors d’un usage médical ou scientifique.

Karl Lauterbach a souligné que le futur projet de loi visant à légaliser le cannabis à des fins récréatives serait « conforme au droit communautaire ». 

« Si l’Allemagne légalise l’usage du cannabis, le débat devrait être réactivé en France », conclut M. Basset.

La Lettre du CNPERT – Mars 2023

Table des matières­­

Le mot du CNPERT

Cessons l’illusoire expérimentation du cannabis dit « thérapeutique »

Lettre ouverte au Ministre de la santé

L’huile de cannabidiol n’est pas plus efficace qu’un placebo chez certains patients atteints de cancer !

Un essai thérapeutique australien.

Réponse à un pro légalisateur du cannabis

­­­­­­L’opium, arme de guerre pour détruire un pays de l’intérieur­­

Cannabidiol :Ce que vous devez oser demander et savoir 
Communiqué de l’Académie nationale de médecine (8 décembre 2022)

Une importante donnée supplémentaire sur les risques de l’usage du cannabis­­­­

Encore une pierre… dans la vitrine du cannabis « thérapeutique »

Prime aux délinquants !

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Ibogaïne : que sait-on de cette substance psychostimulante et hallucinogène présente dans la racine de l’arbre iboga ?

Par Astrid Saint Auguste .

L’iboga produit une molécule, l’ibogaïne, qui appartien à une catégorie de psychotropes considérés avec suspicion : les drogues hallucinogènes ou psychédéliques. En France, la consommation de cette plante et de ses composés, comme les rituels qui l’accompagnent, sont interdits. Mais les recherches encore lacunaires sur ce composé ont quelque peu levé le voile quant à ses mécanismes d’action sur le corps humain.

CCérémonie d'intiation au Bwiti dans un village au Gabon, l'initié prend de l'iboga

Le futur initié au rituel gabonais du Bwiti ingère une poudre d’écorce de racines d’iboga, appelé également « bois sacré ». La prise est répétée sur plusieurs jours. Les hallucinations se multiplient, se structurent et prennent sens pour l’initié jusqu’à ce que celui-ci se voit révélé son identité rituelle.

© EMILIE CHAIX / PHOTONONSTOP/ AFP

Être guéri de son addiction en une seule prise de médicaments : fantasme ou réalité ? L’écorce d’une racine d’un végétal originaire d’Afrique, l’iboga, semble promettre ce miracle. Les chercheurs en Occident ont commencé à comprendre ses modes d’action sur le cerveau : c’est un psychostimulant et un hallucinogène mais ceux qui en ont consommé et ceux qui l’étudient l’affirment, ce n’est pas une drogue récréative. Il guérirait des dépendances induites par des drogues dures, l’alcool et le tabac. Reste à savoir si les effets sont permanents ou non. Car il y a encore trop peu d’études et d’essais cliniques rigoureux pour effacer l’image sulfureuse attachée à l’iboga qui appartient à une famille de substances psychédéliques dites hallucinogènes, mises à l’index dans le monde depuis les années 1970.

Qu’est-ce que l’iboga ?

L’iboga (Tabernanthe iboga), est un arbuste des forêts d’Afrique centrale. Un usage rituel traditionnel, le Bwiti, pratiqué par les ethnies pygmées, fangs (bantoues), l’associe plus particulièrement au Gabon.

Feuilles et fruits d\'iboga. Crédit : © Daniel Heuclin / Biosphoto/ AFP

Feuillages et fruits de l’iboga ou Tabernanthe iboga, un petit arbuste qui peut atteindre 6 mètres de haut. La racine de l’iboga contient une douzaine d’alcaloïdes, dont l’ibogaïne. Celle-ci est une substance proche de celles qui sont présentes dans différentes espèces de champignons hallucinogènes et dans l’Ayahuasca. © Daniel Heuclin / Biosphoto/ AFP

Pendant cette cérémonie initiatique ou à visée thérapeutique, l’écorce des racines de l’iboga, appelée également « bois sacrée, » est consommée pulvérisée en poudre, seule ou mélangée à de l’eau, ou encore sous forme de boulettes mêlée à d’autres parties de la plante, de miel et d’autres végétaux sacrés. S’ensuivent pour les initiés des nausées et vomissements, un état comateux, et une asthénie musculaire pendant lesquelles les hallucinations prennent forme.

Le Gabon accueille de plus en plus d’Occidentaux venus « s’initier » au Bwiti. Beaucoup d’entre eux sont intéressés par les propriétés anti-addictives de la plante, réputée sevrer de toutes dépendances aux drogues dures. Le rituel et son ingrédient principal se sont exporté à leur tour à l’étranger. Et quelquefois aux risques et périls des candidats.

L’iboga et le protocole de Nagoya
Inquiet pour sa ressource forestière et son épuisement par la collecte illégale d’iboga sauvage, le Gabon a inscrit l’arbuste au patrimoine national en 2000. La signature du protocole de Nagoya en 2011 a permis de préserver le végétal du brevetage sauvage de firmes étrangères. Avec ce protocole, les bénéfices engrangés par des acteurs internationaux ou locaux ont vocation à être partagés avec les communautés villageoises détentrices du savoir d’usage de l’iboga.
La plupart des ressources d’iboga exportées hors du Gabon sont pour l’heure issues du braconnage des ressources sauvages et malheureusement, la demande internationale est en hausse. Quelques communautés villageoises se sont lancées dans la culture de l’arbuste. En 2021, avec l’aide du gouvernent gabonais et d’ONG locales, elles ont mis en place une filière d’exploitation et d’exportation compatibles avec le protocole de Nagoya.

Quels sont les effets de l’ibogaïne sur l’organisme ?

Les mécanismes pharmacocinétiques sont mal connus. Les études et essais cliniques ne sont pas nombreux et pour leur grande majorité, les protocoles d’expérimentation souffrent d’un manque de rigueur scientifique. C’est le bémol constamment émis par ceux qui analysent les études passées sur l’iboga.

La plante concentre la plus grande partie de son alcaloïde le plus puissant, l’ibogaïne, dans l’écorce de ses racines. C’est la plus citée des substances extraites du végétal évoquée dans les essais cliniques. L’ibogaïne est absorbée rapidement dans le sang et métabolisée en noribogaïne. Elle s’accumule également dans les tissus du cœur et dans les graisses. Cette présence dans les tissus adipeux pourrait expliquer ses effets différés sur l’organisme.

Le constat jusqu’ici (bien qu’encore imparfaitement démontré scientifiquement) est qu’ibogaïne et noribogaïne jouent probablement un rôle au niveau de multiples récepteurs et de protéines de transport dans les mécanismes de la dépendance. L’hypothèse porte plus particulièrement sur les récepteurs opioïdes mu (μ) présents au niveau des circuits neuronaux de la récompense et de l’aversion. Elles ont des propriétés anti-addictives qui bloquent l’envie de consommer toute substance addictogène : héroïne, cocaïne, médicaments opioïdes, tabac ou alcool. Le sevrage ne s’accompagnerait pas d’inconfort physique et psychique, et dans les semaines et mois qui suivent l’arrêt de la consommation, il n’y aurait pas non plus de phénomène de « craving ». Les symptômes de stress post-traumatique, de dépression et d’anxiété ont également été atténués chez des vétérans de guerre américains.

Plusieurs dizaines de morts ont été recensés entre 1990 et 2020, principalement chez les patients de tradithérapeutes qui opéraient clandestinement en Occident, ou bien dans des cliniques privées qui ne bénéficiaient pas d’un protocole de suivi solide et de personnels médicaux qualifiés. Les causes des décès étaient liées soit à un surdosage, soit la toxicité d’extraits végétaux qui n’était pas du Tabernanthe iboga, ou encore à une maladie cardiaque chez le patient, ou son état d’intoxication à l’alcool ou à une drogue au moment de l’ingestion d’iboga.

Que ressent-on quand on prend de l’ibogaïne ?

Les auteurs d’une revue de la littérature scientifique se basaient en juillet 2022 sur une vingtaine d’études pour décrire une chronologie des symptômes se manifestant après l’ingestion d’ibogaïne. Trois phases se dessinent :

  • Une phase 1 décrite comme onirique, de « rêve éveillé », durant 4 à 8 heures. Le sujet fait l’expérience de perceptions sensorielles nouvelles, d’hallucinations visuelles et voit défiler des épisodes de sa vie.
  • Une phase 2 qualifiée de « évaluative, émotionnellement neutre et réflexive« . Elle dure entre 8 et 20 heures.
  • Une phase 3, décrite comme « une phase résiduelle comprenant une conscience accrue, une stimulation légère et, éventuellement, une perturbation des habitudes de sommeil ». La phase 3 peut durer jusqu’à 3 jours après l’ingestion.

Des liens historiques entre la France et la racine d’iboga
Au 19e siècle, l’Occident découvre à son tour l’iboga. La première mention de l’iboga apparaît en 1819, dans les écrits d’un voyageur britannique Edward Bowditch qui évoque les effets violents de cette drogue. En 1864, le médecin et explorateur français Marie-Théophile Griffon du Bellay rapporte des échantillons de racines d’iboga en France. A la fin du 19e siècle, le territoire du futur Gabon devient colonie française. En 1901, Jean Dybowsky et Albert Landrin isolent le principal alcaloïde, l’ibogaïne, de la plante. Un médicament à base d’ibogaïne, le Lambarène, est commercialisé en France à partir de 1937 et jusque dans les années 1970. Il était prescrit pour traiter la dépression et la fatigue.

Combien de patients dans le monde ont-ils été traités avec de l’iboga ? L’ancienne chercheuse en neurologie, Deborah Mash, estime ce nombre à environ 10.000 personnes, en incluant dans le compte, les clients de cliniques privées officiant dans des pays où l’usage de la racine est admis (Pays-Bas, Portugal, Nouvelle-Zélande, Mexique, Bahamas, Brésil). La plante est officiellement un stupéfiant aux États-Unis, en Belgique, en Pologne, au Danemark, en Suisse et en France et « sans intérêt thérapeutique ».

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Pourquoi tant de décès liés à la drogue parmi les jeunes Finlandais ?

par euronews (en français)

Malgré ses excellents systèmes de santé et d’éducation, la Finlande détient le triste record dans l’UE, de la plus forte proportion de jeunes qui meurent d’une overdose. Le débat sur l’ouverture de salles de shoot sécurisées est relancé à l’approche des législatives dans le pays.

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La xylazine ou la drogue du zombie fait des ravages aux États-Unis

La xylazine, un médicament vétérinaire à l’origine, est de plus en plus consommée aux États-Unis en tant que drogue, à tel point que les autorités ont décidé de prendre des mesures strictes pour limiter son usage. Quelle est cette drogue et pourquoi est-elle aussi dangereuse ?

La consommation d’opioïdes (cocaïne, héroïne, fentanyl…) est un véritable fléau aux États-Unis, particulièrement chez les jeunes et dans les milieux modestes. Le fentanyl en particulier fait des ravages. Cette drogue est bien plus puissante que l’héroïne. Le risque d’overdose est rapidement atteint et de nombreuses personnes en décèdent chaque année.

Une nouvelle drogue encore plus dangereuse a fait récemment son apparition : la xylazine. Celle-ci est aussi parfois nommée « tranq » ou « drogue du zombie ». Les dégâts sont tellement importants que la FDA (Food and Drug Administration) a décidé de mettre en place des mesures restrictives.

Qu’est-ce que la xylazine et quels sont ses effets ?

La xylazine est un médicament normalement utilisé en médecine vétérinaire pour les chats, chiens, chevaux… Elle a la capacité de bloquer les récepteurs adrénergiques, ce qui empêche la libération de noradrénaline. Chez l’animal, c’est un sédatif et un anesthésique.

Chez l’homme, pour lequel ce produit n’est pas adapté, les conséquences sont une perte d’attention, une sédation intense, la survenue de délires ou d’hallucinations. Les effets ne sont pas seulement psychologiques. Des lésions cutanées sévères peuvent apparaître provoquant des nécroses. Dans les cas les plus sévères, l’amputation est la seule solution.

Cette drogue inquiétante pousse la FDA à prendre des mesures

Si la xylazine circule aux États-Unis depuis le début des années 2000, elle est de plus en plus consommée depuis 2020. C’est une drogue très peu chère et facile à se procurer. Comme elle n’est pas destinée à être administrée chez les humains mais chez les animaux, sa circulation était jusqu’à présent beaucoup moins contrôlée que celle du fentanyl par exemple.  

La xylazine possède un intervalle thérapeutique très étroit. Si la dose est trop faible, il n’y a pas d’effet. Si la dose est trop forte, il y a une overdose avec un risque de décès. La différence entre la dose qui produit un effet et la dose qui peut engendrer la mort est très faible.

De plus, la consommation de xylazine s’accompagne souvent d’une prise d’alcool ou d’autres drogues, ce qui accroît le danger. Ce qui est vendu comme du fentanyl est souvent coupé avec de la xylazine, sans que le consommateur soit au courant. En cas d’overdose, c’est la naloxone qui est recommandée comme antidote. Il s’agit d’un antagoniste des opioïdes mais qui fonctionne très mal dans le cas d’une overdose à la xylazine.

La FDA a décidé de prendre des mesures pour d’une part contrôler l’importation illégale de xylazine sur le territoire américain et d’autre part, empêcher l’usage non vétérinaire de la xylazine. 

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