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novembre 2016

Héroïnomanies : mise en garde et recommandations.

Par les Professeurs J. P. Goullé et J. Costentin

L’héroïne occupe une place singulière parmi les substances addictogènes parce qu’elle induit rapidement après les premières consommations un état de dépendance et un syndrome de sevrage quelques heures après la dernière prise.

Il convient de distinguer 3 types de troubles liés à la consommation d’héroïne :

  • ceux qui sont directement provoqués par la consommation : physiques (constriction pupillaire, baisse de vigilance), comportementaux (euphorie puis apathie, agitation ou sidération), sensoriels (illusions visuelles, auditives, tactiles voire hallucinations),
  • ceux qui sont liés à l’usage telle l’envie impérieuse (« craving ») à la vue de toute substance ressemblant à l’héroïne,
  • le syndrome de sevrage soit à l’arrêt de la consommation soit après administration d’un antagoniste (naloxone, naltrexone).

En France le nombre d’individus ayant expérimenté la prise d’héroïne a crû de  20 % entre 2010 et 2014. Ce constat est naturellement préoccupant.

La prévalence de consommation est 2 fois plus élevée chez les hommes, maximale avant l’âge de 30 ans. Certains traits psycho comportementaux génétiquement déterminés sont des facteurs de risque d’une évolution vers une addiction durable : l’impulsivité et la recherche de sensations.

Les traitements de substitution ne sont pas des traitements de l’héroïnomanie : ils sont des stratégies de réduction des risques en particulier infectieux. Ils sont une étape possiblement utile tant que l’accès à l’abstinence ne peut être visé****.

En France méthadone et buprénorphine sont largement prescrites. Le débat sur la pertinence d’ouvrir à titre expérimental une salle d’injection supervisée à Paris serait acceptable à la condition d’une méthodologie d’évaluation qui a trop fait défaut dans les expériences menées ailleurs**, *. L’Académie de médecine a rappelé en 2013 son avis sur les salles de shoot: toute expérimentation suppose une méthodologie, des critères de jugement et un calendrier définis à l’avance***.

La méthadone reste le traitement de substitution modèle. Le recours à la buprénorphine devrait être réservé aux cas moins sévères. Et la Suboxone devrait être beaucoup plus souvent prescrite qu’elle ne l’est actuellement. Tout ceci indique la nécessité d’une compétence en addictologie pour un bon usage de ces médications.

L’Académie nationale de médecine recommande :

  • une prise en charge des héroïnomanes par des praticiens ayant reçu une formation spécifique en addictologie. Dans le cas où l’abstinence n’est pas immédiatement accessible, la stratégie de réduction des risques doit privilégier la prescription de méthadone, voire de Suboxone® ;
  • une politique de large mise à disposition, de spray de naloxone, pour pallier les effets d’une éventuelle surdose ;
  • de soutenir la création de structures de post sevrage médical d’accompagnement, de réadaptation, de réinsertion sociale et professionnelle ; ainsi que les associations de patients labellisées dans ce domaine.
  • de mettre en œuvre l’intensification d’actions d’information sur les toxicomanies, débutant très tôt dans le cursus éducatif.

Bibliographie

* Marshall BD, Milloy MJ, Wood E, Montaner JS, Kerr T. Reduction in overdose mortality after the opening of North America’s first medically supervised safer injecting facility: a retrospective population-based study. Lancet. 2011 Apr 23;377(9775):1429-37.

** Potier C, Laprévote V, Dubois-Arber F, Cottencin O, Rolland. Supervised injection services: what has been demonstrated? A systematic literature review. B. Drug Alcohol Depend. 2014 Dec 1; 145:48-68

***Salles de consommation contrôlée de drogues (« salles d’injection »)

Bull; Acad. Natle Méd., 2013, 197, n° 2, 503-505, séance du 5 février 2013

****Soyka M, Kranzler HR, van den Brink W, Krystal J, Möller HJ, Kasper S, WFSBP, Task Force on Treatment, Guidelines for Substance Use Disorders. World J. Biol. Psychiatry. 2011; Aug; 12(5):397

 

 

Conseil de lecture

Le CNPERT vous recommande l’achat et la lecture du N° d’octobre 2016 de la

REVUE FRANÇAISE DE CRIMINOLOGIE ET DE DROIT PÉNAL   ( RFCDP N°7) 

Parmi ses articles :

p.67-84 :   LES « SALLES DE SHOOT » POUR TOXICOMANES

Faisant fi des exigences sanitaires, cette idéologie perverse brouille, à dessein, l’image et le statut des drogues illicites    Pr. Jean COSTENTIN

  1. 85-100 : NE LÉGALISONS PAS LES DROGUES Théodore DALRYMPE  médecin retraité qui a notamment exercé à l’hôpital de la prison de Birminghan (G.B.)
  1. 101-111 : ENTRETIEN avec Jean Paul BRUNEAU, à propos de l’association EDVO (dont il est président-fondateur) structure d’accueil de personnes majeures devenues abstinentes de toute drogue

 

Le numéro est vendu au prix de 20 euros (plus frais de port)

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info@rfcdp.fr – Tel.  01 70 38 24 07

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Voici les 5 substances les plus addictives du monde

PAR ERIC BOWMAN, CHARGÉ DE COURS EN PSYCHOLOGIE ET EN NEUROSCIENCES, UNIVERSITÉ DE ST ANDREWS (ÉCOSSE)

ACTUALITÉ
L’addiction, c’est une dépendance à un produit, qui rend « accro » au point qu’on ne parvient plus à s’en passer. Certaines substances très addictives sont des drogues illégales, mais pas toutes.

Quelles sont les drogues les plus addictives ? Cette question semble simple de prime abord, mais la réponse varie en fonction de votre interlocuteur. Selon que l’on interroge tel ou tel chercheur, le potentiel addictif d’une drogue sera jugé en fonction de différents critères : ses dangers pour la santé, son prix, sa capacité à activer le « circuit de récompense » dans le cerveau, le plaisir que les personnes qui la consomment y trouvent, la force des symptômes de manque en phase de désintoxication, et la facilité avec laquelle une personne qui commence à la consommer devient « accro ».

Il existe aussi d’autres critères pour mesurer le potentiel addictif d’une drogue, et certains chercheurs affirment même qu’aucune drogue n’est addictive en soi. En raison de ces points de vue divergents, il a semblé pertinent de demander à des panels d’experts de classer les drogues en fonction de leur caractère plus ou moins addictif. En 2007, David Nutt et ses collègues ont ainsi interrogé des experts en addictologie et ont fait d’intéressantes découvertes.

1. L’héroïne

Un champ de pavots en Birmanie. L’héroïne est une drogue opiacée, obtenue à partir de la morphine issue du latex du pavot à opium. (Photo : UNODC Myanmar/AFP)

L’étude de Nutt démontre que l’héroïne est la drogue la plus addictive de toutes, avec un score maximal de 3/3. Il s’agit d’un opiacé qui entraîne une augmentation de 200 % du niveau de dopamine dans le système de récompense du cerveau, comme l’ont prouvé les expériences menées sur des animaux de laboratoire.

En plus de ce facteur hautement addictif, le danger de l’héroïne vient aussi du fait que la dose létale est seulement 5 fois supérieure à la dose nécessaire pour obtenir un effet de « high ». L’héroïne est classée 2e en termes de nocivité en raison des dommages qu’elle peut causer à la fois aux consommateurs de cette drogue et à la société. Le marché des opiacés illégaux – y compris l’héroïne – était estimé à 68 milliards de dollars en 2009.

2. La cocaïne

La cocaïne consommée sous forme de crack est considérée comme
particulièrement dangereuse. (Photo : US DEA/Reuters)

La cocaïne interfère directement avec la façon dont le cerveau utilise la dopamine pour transporter des messages d’un neurone à l’autre. En résumé, la cocaïne empêche les neurones d’éteindre le signal de la dopamine. Il en résulte une augmentation anormale de l’activité des circuits de récompense du cerveau.

Dans les expériences menées sur les animaux, la cocaïne augmentait plus de 3 fois les niveaux de dopamine par rapport au niveau normal. On estime que 14 à 20 millions de personnes consomment de la cocaïne à travers le monde et que le marché de la cocaïne s’élève environ à 15 milliards de dollars.

Selon les experts, la cocaïne consommée sous forme de crack est la 3e drogue la plus dangereuse tandis que la cocaïne sous forme de poudre, qui provoque un « high » moins prononcé, est classée 5e.

Environ 21 % de ceux qui essaient la cocaïne en deviennent dépendants à un moment de leur vie. La cocaïne ressemble à d’autres stimulants provoquant une dépendance, comme la méthamphétamine – qui pose de plus en plus problème, car elle est de plus en plus disponible – et l’amphétamine.

3. La nicotine

La nicotine contenue dans le tabac des cigarettes est la troisième
plus grande source d’addiction dans le monde.
(Photo : Srdjan Zivulovic/Reuters)

La nicotine est le principal ingrédient addictif du tabac. Quand quelqu’un fume une cigarette, la nicotine est rapidement absorbée par les poumons et acheminée vers le cerveau. Les chercheurs ont classé la nicotine comme la troisième substance la plus addictive.

Plus des deux tiers des Américains qui ont essayé de fumer ont déclaré qu’ils étaient devenus dépendants de la cigarette à un moment de leur vie. En 2002, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estimait qu’il y avait plus d’un milliard de fumeurs et on prévoit que le tabac tuera 8 millions de personnes chaque année d’ici à 2030.

Les animaux de laboratoire sont assez futés pour ne pas fumer. Cependant, les rats soumis à des expériences en laboratoire appuient sur un bouton pour recevoir une dose de nicotine directement dans le sang – et cela provoque une augmentation de 25 à 40 % des niveaux de dopamine dans leur système de récompense.

4. Les barbituriques (anciens somnifères)

La dépendance aux barbituriques était fréquente quand ces
médicaments étaient prescrits couramment.
(Photo d’illustration : Fotolia)

Les barbituriques sont une classe de médicaments initialement utilisés pour traiter l’anxiété et favoriser le sommeil, par exemple le Gardenal. Ils interfèrent avec les signaux chimiques du cerveau, avec l’effet d’« éteindre » différentes régions du cerveau. À de faibles doses, les barbituriques causent une certaine euphorie, mais à des doses plus élevées ils peuvent être mortels, car ils inhibent les réflexes de respiration.

La dépendance aux barbituriques était plus fréquente lorsque ces médicaments étaient prescrits couramment, mais elle a diminué de façon spectaculaire quand ils ont été remplacés par d’autres médicaments, essentiellement les benzodiazépines (Lexomil, Xanax, Valium…). Cela met en évidence le rôle du contexte dans la dépendance : si un médicament addictif n’est plus disponible, il ne peut plus nuire. Les chercheurs de l’étude de Nutt ont classé les barbituriques au 4e rang des substances les plus addictives.

5. L’alcool

22 % des personnes qui ont déjà « bu un verre » développent
une dépendance à l’alcool à un moment de leur vie.
(Photo d’illustration : Marc Ollivier/archives Ouest-France)

La consommation d’alcool – légale dans de nombreux pays – a été notée 1,9 sur un maximum de 3 par l’équipe de Nutt. Il a pour effet principal d’augmenter les niveaux de dopamine dans le système de récompense du cerveau de 40 à 360 % – dans les expériences menées sur des animaux. Plus ils boivent, plus leur niveau de dopamine augmente.

Quelque 22 % de ceux qui ont « bu un verre » développent une dépendance à l’alcool à un moment de leur vie. L’OMS a estimé que 2 milliards de personnes avaient consommé de l’alcool en 2002 et que plus de 3 millions de personnes sont mortes des suites d’une consommation excessive en 2012. L’alcool a également été classé comme la substance la plus dangereuse au monde par d’autres experts.

La version originale de cet article a été publiée dans The Conversation.

The ConversationSource (Ouest France)

Meurtre de Fiona : drogues, violences et secrets planent sur les premiers jours du procès

Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf comparaissent, depuis lundi, devant les assises de Riom pour la mort de la petite fille, âgée de 5 ans. Franceinfo revient sur les deux premières journées d’audience.

« Je veux rejoindre ma fille. Elle me manque », lance Cécile Bourgeon devant la cour d’assises de Riom (Puy-de-Dôme), mardi 15 novembre. Lunettes, foulard rose fuchsia et pull gris, la mère de Fiona est appelée à la barre. Jugée pour la mort de sa fille de 5 ans, en 2013, elle comparait aux côtés de son ex-compagnon Berkane Makhlouf et beau-père de Fiona, jusqu’au 25 novembre.

« Mes parents ont divorcé quand j’avais 5 ans. Mon père était malade, il ne pouvait pas s’occuper de nous. Ça m’a rendu très triste, j’étais mal dans ma peau. » Cécile Bourgeon s’adresse d’abord aux jurés en décrivant son enfance, relaie France 3 Auvergne. Puis, elle déroule, comme le racontent Corinne Audouin, journaliste à France inter et Delphine Gotchaux, journaliste à franceinfo, présentes aux audiences.

« Mon père a fait des choses pas très bien à moi et mon frère »

A l’adolescence, Cécile Bourgeon explique qu’elle ne veut plus voir son père« Il a fait des choses pas très bien à moi et mon frère », raconte-t-elle, évoquant aussi les « branlées » qu’il leur mettait.

A 15 ans, Cécile Bourgeon se met en couple avec Nicolas Chafoulais, le père de Fiona.

Trois ans après, en 2007, elle tombe enceinte de Fiona. « Cette année-là a été la meilleure année de ma vie. J’ai obtenu un CAP, j’ai réussi mon permis et il y a eu la naissance de ma fille, Fiona », assure-t-elle. Mais la drogue prend de plus en plus de place dans la vie des parents de Fiona.

« Après, il y a eu mon agression (elle a été violée en 2012) qui a fait basculer ma vie. J’ai rencontré Berkane juste après ».

Cécile Bourgeon évoque son coup de foudre pour Berkane Makhlouf. Mais à nouveau, l’histoire d’amour tourne mal. Les coups pleuvent. « Quand vous êtes arrivée en garde à vue, vous étiez dans un salle état ! Vous aviez des hématomes sur la joue, l’œil, les tempes, les jambes, il a fallu appeler un médecin ! », rappelle le président devant une Cécile Bourgeon qui tente de minimiser les violences de son ex-compagnon.

A la barre, un expert psychologue décrit la mère de Fiona comme une femme, qui « a toujours recherché des relations où elle était sous emprise. C’est une éponge, un buvard… On peut lui faire dire ce que l’on veut. Elle peut être totalement téléguidée. Par peur de l’abandon, elle est capable de tout supporter », rapporte France 3 Auvergne.

« De l’héroïne partout dans l’appartement »

Mais Cécile Bourgeon n’est pas la seule femme à avoir subi les violences conjugales de Berkane Makhlouf. A l’ouverture du procès, Stéphanie, une ex-compagne de l’accusé, évoque les « coups de pieds et les coups-de-poing » et dépeint un personnage « parano et impulsif », relaie France 3 Auvergne. Et toujours en toile de fond, la drogue.

« Un pacte de non agression entre vous »

Si Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf ont avoué la mort de Fiona, ils n’ont jamais voulu dire qui a porté les coups mortels. Par ailleurs, on ne sait toujours pas où se trouve le corps de la fillette. Au terme de ces deux premières journées d’audience, ni Cécile Bourgeon, ni Berkane Makhlouf ne se rejettent la responsabilité. « Cécile Bourgeon, c’est pas une assassin, je ne suis pas un assassin, c’est une mère extraordinaire », affirme même l’accusé.

Rodolphe Costantino, un avocat, qui défend les intérêts de l’association Enfance et Partage interroge Cécile Bourgeon sur les disputes récurrentes entre les deux protagonistes, dans les jours qui ont suivi la disparition de Fiona. Mais Cécile Bourgeon reste évasive sur les causes, rapporte France 3 Auvergne. « Pourquoi il vous tapait dessus ?« , demande l’avocat. Il avait ses raisons« , lui répond Cécile Bourgeon. Malgré l’insistance de l’avocat, rien ne sort. « Cela donne l’impression qu’il y a un pacte de non agression entre vous », lâche-t-il alors.

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Comment le cannabis affecte la mémoire

Des chercheurs français ont découvert que le cannabis agit sur les mitochondries situées dans a région de l’hippocampe, ce qui provoquerait les pertes de mémoire.

Comment le cannabis affecte la mémoire
JANIFEST/epictura
Publié le 22.11.2016

« J’ai la mémoire qui flanche, je me souviens plus très bien ». Les célèbres paroles de Jeanne Moreau ne sont pas inconnues des fumeurs réguliers de cannabis. Ces derniers sont en effet souvent victimes de pertes de mémoire à court ou long terme. Cet effet secondaire de l’exposition au cannabis est largement décrit dans la littérature scientifique, mais l’origine de ces troubles n’a pas totalement été identifiée.
Dans une étude parue dans Nature, des chercheurs français de l’Inserm présentent une piste d’explication.

L’équipe de recherche est partie du constat que ces pertes du mémoire étaient liées à des récepteurs à la surface de plusieurs types de cellules nerveuses dans le cerveau. Des analyses approfondies ont mis en lumière que ces récepteurs sur lesquels se fixe le cannabis sont également présents à la surface des mitochondries.
Ces petites structures situées à l’intérieur des cellules sont responsables de la production d’énergie. Le cerveau, consommateur de plus de 25 % de cette énergie générée, ne peut fonctionner sans elles. Les maladies mitochondriales démontrent d’ailleurs leur rôle essentiel : lorsqu’elles sont atteintes, les malades souffrent de troubles neuropsychologiques et neurologiques.

L’hippocampe ciblée par le cannabis

Néanmoins, l’implication de ces mini-centrales énergétiques dans les mécanismes d’apprentissage et de mémoire n’avait pas encore été montrée clairement. Pour ce faire, les scientifiques ont exposé des souris au cannabis et les ont observées. Ils ont alors noté que la molécule active de cette drogue, le delta9-tétrahydrocannabinol ou THC, provoque l’amnésie chez ces cobayes, en se fixant sur les mitochondries des neurones présents dans la région de l’hippocampe, siège de la mémoire.

En revanche, lorsque les chercheurs modifient génétiquement les souris pour qu’elles n’expriment plus ces récepteurs à la surface de leurs cellules et des mitochondries, le cannabis n’a pas d’effets mnésiques. « Nous pensons donc que les mitochondries développent notre mémoire en apportant de l’énergie aux cellules du cerveau », indique Giovanni Marsicano, responsable de ces travaux.

Pour les chercheurs, cette étude apporte non seulement des informations sur l’impact du cannabis sur la mémoire, mais révèle aussi que l’activité mitochondriale fait partie intégrante des fonctions du cerveau.

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Le Président du CNPERT est promu Commandeur dans l’Ordre National du Mérite

Le J.O. du 15 novembre 2016 nous apprend la bonne nouvelle :

Dr CostentinLe Professeur Jean Henri Costentin est promu Commandeur dans l’Ordre National du Mérite.

Nous lui adressons nos plus vives félicitations. Cette promotion récompense et distingue un travail quotidien, déterminé et sans concession  de  lutte contre l’usage des drogues et contre toutes les velléités de s’en accommoder.

Nous sommes heureux et fiers de constater qu’en France, des voies officielles reconnaissent la justesse de ce combat et l’enjeu de santé publique qu’il représente.

Cette promotion est aussi celle du CNPERT, souvent à contre courant de la pensée médiatique. Elle nous permet de rappeler avec force que nous sommes contre l’ouverture des salles de shoot, contre le cannabis médicament ! Et contre sa dépénalisation.

Pr Jean- Paul Tillement,

Vice-Président du CNPERT

Le cannabis en cause dans près de 10 % des accidents mortels (Le Progrès)

Une campagne de prévention sur l’usage des stupéfiants au volant a été lancée. En France, la consommation de cannabis est impliquée dans près d’un quart des accidents mortels. Les statistiques montrent que la Haute-Loire n’est pas épargnée. L’année 2017 pourrait conduire à une hausse des infractions.

Les tests salivaires décèlent la présence de stupéfiants chez les conducteurs, notamment la cocaïne, l’héroïne, le cannabis, l’amphétamine ou l’ecstasy.  Photo illustration Le ProgrèsLes tests salivaires décèlent la présence de stupéfiants chez les conducteurs, notamment la cocaïne, l’héroïne, le cannabis, l’amphétamine ou l’ecstasy. Photo illustration Le Progrès

En Haute-Loire, on relève la présence de stupéfiants, essentiellement du cannabis, dans 8,2 % des accidents mortels (dont 4,9 % en présence d’alcool) et dans 4,4 % des accidents corporels (dont 1,7 % en présence d’alcool). L’alcool et la vitesse sont les deux premières causes de décès sur les routes. La proportion des accidents corporels et des accidents mortels avec alcool est supérieure aux valeurs nationales de référence. Dans le département, elle est de 16 % concernant les accidents corporels contre 10,9 % en France. La proportion fait un bon à propos des accidents mortels : 35,4 % en Haute-Loire et 28,9 % en France.

2. Toujours plus d’infractions

L’activité des forces de l’ordre sur le bord des routes du département a permis « de relever au cours des dernières années une augmentation des infractions alcool et stupéfiants », soulignent les services de la préfecture de la Haute-Loire. Ainsi, au 30 septembre, cette année, les gendarmes et les policiers ont procédé à 70 455 dépistages alcool (64 755 en 2015 sur la même période ; +8,8 %) pour 729 infractions relevées (683 en 2015 ; +6,7 %) et à 320 dépistages stupéfiants (234 en 2015 ; +36,8 %) et 173 positifs (162 en 2015 ; +6,8 %).

Sur l’ensemble de l’année 2015, il y a eu 91 248 dépistages alcool pour 955 infractions relevées et 379 dépistages stupéfiants dont 224 se sont avérés positifs. En 2014, on relate moins de dépistages alcool (87 162, 867 infractions) et moins de dépistages stupéfiants (325, et 155 positifs).

3. Les dépistages bientôt simplifiés

« Le temps gagné par les forces de l’ordre avec cette généralisation permettra ainsi de multiplier les contrôles et de mieux lutter contre l’insécurité routière », expliquent les services de l’État. Jusqu’à présent, pour vérifier si un conducteur a usé de stupéfiants, les forces de l’ordre le soumettent à un dépistage salivaire. S’il est positif, l’individu est transporté auprès d’un médecin pour un prélèvement sanguin, la plupart du temps aux urgences d’un hôpital. Ceci est toutefois très chronophage et les pertes de temps sont légions.

En 2017, une nouvelle méthode déjà testée sera lancée. Le prélèvement salivaire de confirmation sera généralisé. Les forces de l’ordre n’auront plus à se déplacer. Le nouveau prélèvement salivaire de confirmation sera réalisé directement en bord de route quelques instants après le dépistage déclaré positif.

4. Et à l’avenir ?

Les difficultés liées à la prise en charge des conducteurs positifs peuvent sans doute expliquer le faible nombre de tests de consommation de drogues par rapport à l’alcool. Pourtant, le nombre de dépistages stupéfiants effectués est jugé « plutôt élevé » par un gendarme altiligérien rompu aux contrôles routiers. « Les tests sont également effectués en fonction de l’approvisionnement en appareil. » Cela coûte cher, bien plus que pour un contrôle d’alcoolémie, où seule la pipette dans laquelle les automobilistes soufflent est à changer à chaque fois. Peut-être, qu’à l’avenir, si les technologies permettent de confirmer avec précision la consommation de drogues sans perdre son temps à emmener le conducteur effectuer une prise de sang, les infractions connaîtront un boom. Un gendarme souffle : « J’en suis persuadé. »

Damien Nore
damien.notre@leprogres.fr

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L’échec de la Guerre contre la drogue

Un éditorial de The BMJ estime que la Guerre contre la drogue est un échec retentissant. Il faut une réforme complète qui inclut la décriminalisation de la drogue et de meilleurs politiques pour réduire l’addiction plutôt que de considérer l’aspect purement criminel et punitif.

 

L’échec de la Guerre contre la drogue

La Dre Fiona Godlee, rédactrice en chef de BMJ et Richard Hurley expriment leurs doutes sur le concept de la Guerre contre la drogue.

Cette guerre coute environ 100 milliards de dollars par année, mais elle n’a pas réussi à réduire la demande ou l’approvisionnement, l’addiction ou la violence. Au contraire, la production et la consommation de la drogue ont explosé ces dernières années. En 2014, 250 millions de personnes dans le monde ont consommé une drogue illégale telle que le cannabis, la cocaïne ou l’héroïne tandis qu’un quart des jeunes de 15 ans au Royaume-Uni ont déjà consommé une drogue illégale. Dans ces conditions, une réforme est plus que nécessaire et pendant l’assemblée générale de l’ONU en avril 2016, de nombreux pays veulent axer les priorités sur les droits humains et ceux de la santé par rapport aux réponses punitives.Certains pays ont déjà supprimé les pénalités criminelles pour la possession personnelle de drogue selon Godlee et Hurley. Par exemple, le Portugal a remplacé les sanctions criminelles sur l’utilisation de la drogue avec des pénalités civiles et des interventions sanitaires il y a plus de 15 ans. La nouvelle loi Psychoactive Substances Act au Royaume-Uni criminalise l’approvisionnement, mais pas l’utilisation des drogues synthétiques tandis que certains états américains comme la Californie ont des marchés légaux du cannabis et les Pays-Bas tolèrent le cannabis régulé depuis des décennies.

Une analyse internationale récente a conclu que les gouvernements doivent décriminaliser les infractions mineures sur les drogues et renforcer les alternatives sociales et sanitaires sur les sanctions criminelles. Ensuite, il faut que les gouvernements progressent vers des marchés légaux et évaluent scientifiquement les résultats afin de proposer une politique rationnelle et pragmatique.

La santé doit être au centre de la lutte contre la drogue et donc, c’est le personnel de santé qu’on doit écouter selon ces deux chercheurs. Les médecins doivent utiliser leur autorité pour appeler à des réformes pragmatiques qui est justifié par la science et l’éthique. Ruth Dreifuss, ancienne présidente de la Suisse et présidente de la Global Commission on Drug Policy, estime qu’il y a un besoin urgent pour des politiques plus humaines contre la drogue. Elle appelle à une approche pragmatique pour réformer la politique de la drogue. Et par pragmatisme, on doit admettre qu’une société sans aucune drogue est un fantasme. La réforme doit donc privilégier les problèmes sur la santé publique, l’intégration sociale et la sécurité tout en respectant les droits de l’homme et le processus judiciaire.

La décriminalisation doit atteindre de nouveaux paliers selon Dreifuss. Dans un rapport qui sera publié prochainement, la Global Commission incite les gouvernements à réguler toutes les drogues illégales. Cela permettra de réduire le revenu qui est généré par le trafic illégal de drogue. Actuellement, ce trafic illégal représente la bagatelle de 320 milliards de dollars. Baroness Molly Meacher et Nick Clegg, membres du parlement britannique, estiment que la politique de la drogue au Royaume-Uni a été irrationnelle depuis 55 ans et qu’il est plus que temps de repartir sur de nouvelles bases. Ces parlementaires incitent le gouvernement à reporter l’utilisation médicale du cannabis et à revoir la politique sur les traitements basés sur l’héroïne. Ce dernier montre déjà des résultats positifs en Suisse tels qu’une baisse sur l’utilisation de la drogue et du crime et une amélioration sur la santé et la réhabilitation.

Les parlementaires appellent également à mettre fin aux sanctions criminelles concernant la possession et l’utilisation de toutes les drogues. Les politiciens britanniques devraient envisager sérieusement d’introduire une version du modèle portugais au Royaume-Uni. Et le Royaume-Uni montre déjà de bons signes pour améliorer totalement sa politique. La Psychoactive Substances Act 2016 est une preuve que les politiciens ont compris que la punition systématique n’est pas la solution pour lutter contre la drogue.

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