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novembre 2023

Le fentanyl, l’arme chimique de chantage de la Chine contre Joe Biden ?  

Par Jesus Colina – Publié le 30/11/2023 –

La réélection de Joe Biden en 2024 est, au moins en partie, entre les mains du président chinois Xi Jinping. Le 21 novembre, deux jours avant Thanksgiving, le président des États-Unis a officiellement annoncé un accord avec la Chine pour lutter contre la « tragédie américaine », le fentanyl.

Selon les Centres pour le Contrôle et la Prévention des Maladies, le fentanyl et d’autres opioïdes synthétiques pourraient avoir causé plus de 77 000 décès par overdose aux États-Unis entre mai 2022 et avril 2023, soit plus du double qu’en 2019. Plus d’un quart de million d’Américains sont morts d’overdose de fentanyl depuis 2018, faisant de cette drogue l’une des principales causes de décès.

Le fentanyl est un opioïde dont le potentiel analgésique est environ 100 fois supérieur à celui de la morphine et 50 fois à celui de l’héroïne. En 2023, des réseaux de trafic impliquant la Chine et le Mexique, notamment le cartel de Sinaloa et des entreprises pharmaceutiques chinoises, ont été sanctionnés par les États-Unis. Les candidats républicains à la présidence, Donald Trump et le gouverneur de Floride Ron DeSantis, ont fait des décès liés au fentanyl un argument central de leur campagne contre Biden.

Les négociations sur l’accord autour du fentanyl ont été officiellement annoncées à la conclusion de la rencontre entre Biden et Xi à San Francisco, le 15 novembre, dans un contexte de tensions sur les sanctions commerciales et sur la question de Taïwan.

L’accord prévoit l’engagement du président Xi à prendre des mesures fermes contre les fabricants et exportateurs de fentanyl, ainsi que contre les substances chimiques nécessaires à sa production. En échange, Washington s’engage à lever les sanctions imposées à l’Institut des Sciences Médico-Légales (lié au Ministère de la Sécurité Publique), inscrit dans la liste noire du Département du Commerce américain en 2020 pour sa prétendue complicité dans les abus contre les Ouïghours. En août 2022, la Chine a officiellement suspendu la coordination antidrogue avec les États-Unis en réponse à la visite à Taïwan de Nancy Pelosi, alors présidente de la Chambre des Représentants.

Xi a trouvé une véritable arme chimique comme instrument de négociation avec son grand rival, et il le sait bien, étant lui-même ingénieur chimiste de formation. Cet accord suffira-t-il à arrêter l’ « épidémie » de fentanyl ? Le gouvernement chinois estime ne pas avoir autant d’influence que Biden le pense. Le 7 avril 2022, le Ministère des Affaires Étrangères chinois a attribué la situation aux États-Unis, en particulier aux politiques de commercialisation agressive des entreprises pharmaceutiques, à la prescription excessive d’opioïdes par les médecins, et aux implications négatives de la légalisation de la marijuana.

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Alcool, drogues, polluants : tout ce que nos cheveux gardent en mémoire

  • Par  Elisa Doré Publié le 28/11/2023

DÉCRYPTAGE – Lorsqu’il pousse, le cheveu incorpore diverses substances toxiques qui circulent dans notre organisme. Ces composés se retrouvent ainsi figés dans notre chevelure. Mais quelles informations peut-on tirer d’un «dépistage capillaire» ?

Au-delà de leur fonction purement esthétique, les cheveux ont bel et bien une utilité. Ils sont une première barrière contre le soleil, nous tiennent chaud, et plus généralement, témoignent de notre état de santé. Par exemple, une perte de cheveux inhabituelle peut être due à un déséquilibre hormonal, au stress ou bien encore à une perte de poids trop importante. Mais le potentiel des cheveux est bien plus grand. Ils sont aussi des marqueurs de notre exposition quotidienne à divers polluants.

En juin 2023, quatorze députés écologistes avaient par exemple fait analyser leurs propres mèches de cheveux. Les résultats avaient fait grand bruit dans les médias : tous les échantillons contenaient des concentrations plus ou moins élevées de PFAS, des polluants industriels dangereux pour la santé. Ce qui suggérait alors que les députés avaient tous été contaminés à un moment de leur vie sans le savoir.

Bien avant cette histoire, de nombreuses études avaient déjà permis de détecter la présence de polluants sur des cheveux humains ou dans le pelage d’animaux. En se basant sur l’une des dernières études en date, menée par des chercheurs de l’institut de santé du Luxembourg (LIH) en mai 2023, l’Anses a fait le point mi-novembre sur l’intérêt du cheveu pour mesurer l’exposition d’un individu à diverses substances toxiques.

Pourquoi utiliser nos cheveux pour estimer l’exposition aux polluants ?

Attaché par sa racine au cuir chevelu, le cheveu extrait les nutriments essentiels à sa croissance directement dans le système sanguin. Au passage, il absorbe d’infimes concentrations de polluants contenus dans le sang et qui proviennent généralement de notre alimentation ou des particules que nous inhalons. Les cellules vivantes du bulbe piègent ces composés. Ils se fixent ensuite de façon définitive dans la kératine du cheveu, la protéine fibreuse qui lui donne sa structure.

Tout au long de sa croissance, jusqu’à sa chute ou sa coupe, le cheveu conserve donc une mémoire des polluants auxquels nous avons été exposés. « Traditionnellement, on utilise des tests sanguins ou urinaires mais l’inconvénient de ces méthodes est qu’elles ne sont fiables qu’à court terme puisque les substances chimiques contenues dans ces fluides sont éliminées en quelques heures par notre corps », explique Mathilde Body-Malapel, ingénieur de recherche à l’institut de recherche translationnelle sur l’inflammation, à Lille.

L’autre problème est que les concentrations mesurées varient fortement au cours d’une une journée. « Pour un prélèvement urinaire, le dosage varie parfois d’un facteur 10 à 100 entre le matin et le soir, ce qui n’est pas très représentatif de notre exposition », ajoute Brice Appenzeller, chef de l’unité de recherche en biosurveillance humaine à l’institut de santé du Luxembourg.

Quels types de polluants sont piégés par les cheveux ?

Plusieurs études ont déjà mesuré, dans des cheveux humains ou de poils d’animaux (rongeurs), la présence de perturbateurs endocriniens  (bisphénols, phtalates, etc.). Or la toxicité de ces composés est bien connue. Ils sont notamment suspectés de favoriser des troubles de la fertilité, certains cancers voire des pathologies chroniques comme l’obésité et le diabète .

« On sait également qu’une exposition prénatale est néfaste pour le fœtus car certains composés traversent la barrière placentaire », affirme Mathilde Body-Malapel. En résulte un risque accru de développer certaines maladies (allergies, asthmes), voire des troubles du neurodéveloppement. Une étude française a également établi, en 2019, un lien entre le poids à la naissance de nouveau-nés et les traces de 19 pesticides dosés dans les cheveux de leur mère.

Malheureusement, il est presque impossible de s’en protéger. Outre les pesticides, les perturbateurs endocriniens sont présents dans les emballages, certains cosmétiques, vêtements et jouets pour enfants. D’après le rapport de l’agence européenne de l’environnement (AEE) publié en 2023, le bisphénol A, un additif plastique, coule dans les veines de 92% des adultes testés dans onze pays européens. Même s’il est interdit depuis 2018, en France, dans certains produits comme les biberons, ce composé se retrouve par exemple dans les microplastiques présents en suspension dans l’air que nous inhalons.

Comment extraire cette empreinte chimique au laboratoire ?

Les cheveux ou les poils sont analysés à l’aide de techniques de spectrométrie de masse qui permettent de caractériser et de quantifier des composés chimiques de façon très précise. Même si les concentrations mesurées sont très infimes (de l’ordre du picogramme), elles restent représentatives de la dose ayant pénétré dans un organisme et donc de son niveau d’exposition.

« La croissance du cheveu est en moyenne de 1 centimètre par mois. Chaque centimètre analysé fournit donc l’empreinte chimique sur un mois. Si on trouve une concentration de polluants de 2 picogrammes dans le centimètre de cheveu le plus proche de la racine contre 1 picogramme dans le tronçon suivant, on peut conclure que notre exposition a doublé sur ce dernier mois », analyse Brice Appenzeller.

Les taux de polluants piégés dans les cheveux permettent-ils ensuite donner des indications plus précises sur l’importance de cette exposition ? Compte tenu de la spécificité des métabolites, leur incorporation dépend fortement de certains paramètres tels que le temps d’absorption et d’élimination par le corps, ce qui peut influer sur les concentrations retrouvées dans les cheveux. Il reste donc très difficile de faire des généralités.

Quelles autres informations peuvent livrer les cheveux ?

Alcoolémie. Les tests capillaires sont couramment utilisés dans le domaine médico-légal. Ces tests permettent par exemple de réaliser des contrôles d’alcoolémie afin d’orienter des décisions de justice (garde d’enfant, retrait de permis, etc.…). « Dans le consensus, on réalise les mesures sur 3 centimètres de cheveux afin d’avoir les informations sur trois mois, ce que les tests d’alcoolémies classiques ne permettent pas d’obtenir», explique le Pr Appenzeller.

Tabagisme et stupéfiants. La méthode est aussi utilisée pour détecter une consommation de drogues illégales et plus fréquemment pour estimer une exposition passive à la fumée de tabac, par exemple chez les enfants qui sont une population à risque. « Le tabagisme passif est une problématique importante en santé publique. Mais il reste très difficile de quantifier cette exposition, souligne le chercheur. À l’aide de simples échantillons de cheveux, il est désormais possible de le faire en dosant la cotinine, un métabolite de la nicotine ».

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8% DES FRANÇAIS CONSOMMENT 50% DE L’ALCOOL EN FRANCE:

FAUT-IL INSTAURER UN PRIX PLANCHER?

8% des Français consomment 50% de l'alcool total dans le pays.
8% des Français consomment 50% de l’alcool total dans le pays. – Pexels

Des sénateurs veulent instaurer un prix plancher de 50 centimes par unité d’alcool pur sur les boissons alcoolisées. Une mesure appliquée en Écosse et qui aurait porté ses fruits sur les pratiques addictives.

La consommation d’alcool a fortement chuté sur une longue période. Depuis le début des années 1960, les quantités d’alcool mis en vente en France ont fortement diminué, indique l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT). De 26 litres en moyenne par personne âgée de 15 ans et plus en 1961, la consommation en équivalent alcool pur est tombée à 10,7 litres en 2022. Un déclin qui s’explique presque exclusivement par la chute de la consommation de vin qui a été divisé par quatre en 50 ans (le vin était autorisé dans les cantines jusqu’en 1956).

Si les Français dans leur ensemble consomment moins d’alcool, les pratiques addictives de la boisson restent une cause majeure de décès en France. L’alcool serait à l’origine de 49.000 morts prématurées par an selon le Ministère de la Santé. Car comme le rappelle Santé publique France, une minorité de buveurs consomment l’essentiel de l’alcool dans le pays. Les 30% des plus gros buveurs adultes représentent 90% de la consommation totale d’alcool. Et la moitié de l’alcool consommée dans le pays est le fait de seulement 8% des habitants.

C’est pour s’attaquer à cette frange de très gros buveurs que des sénateurs réunis derrière l’apparenté PS Bernard Jomier veulent fixer un prix plancher pour l’alcool. Dans le cadre des débats au Sénat sur le projet de loi de finances 2024, ils ont déposé des amendements afin de fixer à 50 centimes minimum (hors inflation) le prix d’une unité d’alcool par boisson.

Pas moins de 24 euros le « cubi »

Une unité d’alcool représente 10 grammes d’alcool pur. Un litre de vin qui a un taux d’alcool de 12% par exemple en contient 96 grammes. Une bouteille standard de 75 cl propose donc sept unités d’alcool (72 grammes). Si les amendements devaient entrer en application, plus aucune bouteille de vin ne pourrait coûter moins de 3,50 euros. Idem pour les très populaires conditionnements en « bag in box » de 5 litres. Alors que la grande distribution propose des offres d’appel à moins de 10 euros, les « cubis » de 5 litres ne pourraient plus coûter moins de 24 euros (pour des vins à 12% d’alcool).

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9 Personnes après avoir quitté le monde de la DROGUE. Le changement dans leurs visages est saisissant !

Paru le vendredi 24 novembre 2023

DROGUE: La toxicomanie est un problème sérieux qui affecte les individus et les communautés du monde entier. C’est un problème complexe qui implique différents facteurs tels que les aspects biologiques, psychologiques et sociaux.

9 Personnes après avoir quitté le monde de la DROGUE. Le changement dans leurs visages est saisissant !

© DR

Bien, nous vous avons déjà présenté à plusieurs reprises les terribles dommages des narcotiques et des addictions en général, mais aujourd’hui ce n’est pas le cas car nous vous montrerons 9 jeunes qui ont surpassé tous les pronostics et ont réussi à sortir du terrible monde de la drogue de manière admirable. 

Le changement peut être vu sur leurs visages et leur attitude est impressionnante, montrant à quel point le fait d’être sobre peut se manifester de manière si dramatique sur votre visage. La vérité est inspirante, jetez un coup d’œil ci-dessous :

1. Elle s’appelle Elizabeth (35 ans) et elle était dépendante aux opiacés pendant 10 ans. Aujourd’hui, après 2 ans de sobriété, elle est une version améliorée d’elle-même.

2. Kristine (27 ans) était accro aux opiacés et aux méthamphétamines. Son addiction lui a coûté 5 ans de sa vie, mais seulement 1 an après sa guérison, elle ressemble à une nouvelle personne.

3. Chris (24 ans) était accro aux opiacés et aux méthamphétamines. Sa dépendance aux drogues a duré 5 ans, mais il a maintenant 1 an de sobriété et son changement est encourageant.

4. Toni (25 ans) était également dépendante aux opiacés. Son addiction intense l’a maintenue aliénée pendant 7 ans, mais aujourd’hui, elle a 2 ans d’abstinence et une vie meilleure.

5. Christie a 34 ans et était également accro aux opioïdes. Sa forte addiction lui a coûté 10 ans de sa vie, mais cela fait maintenant 2 ans qu’elle ne consomme plus et son apparence s’est nettement améliorée.

6. Jessica (25 ans) était dépendante aux méthamphétamines pendant 8 ans, ce qui a eu un impact sur son apparence. Aujourd’hui, cela fait 1 an que Jess a arrêté la drogue et elle semble épanouie et heureuse.

7. Jessica (24 ans), cette jeune femme qui ne paraissait pas son âge, était dépendante à l’alcool et aux opioïdes pendant 6 ans. Aujourd’hui, elle a 1 an de sobriété et elle a l’air fantastique et en accord avec son jeune âge.

8. Chelsea a 25 ans et son addiction aux opioïdes lui a coûté 7 ans. Aujourd’hui, seulement 10 mois après sa sobriété, elle a complètement changé.

9. Kristy a 36 ans et pendant 10 ans, elle a souffert d’une des pires addictions en consommant du crack et de la cocaïne. Son visage était émacié et vieilli, mais aujourd’hui, Kris est sobre depuis 2 ans et son visage brille à nouveau, tout comme son sourire.

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Cette drogue mortelle risque de ravager Paris et toute l’Europe

Par The Economist le 23.11.2023

Le fentanyl, qui cause 70 000 morts aux Etats-Unis chaque année, fait son apparition en Europe. Notamment en Estonie, mais aussi à Paris. Elle pourrait se substituer à l’héroïne bon marché, sauf qu’elle est bien plus dangereuse. L’arrivée de ce fléau n’est toutefois pas une fatalité.

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Photo d’archives de « la colline du crack », à Stalingrad à Paris. En France, le fentanyl commence petit à petit à faire son apparition.

A la limite nord de Paris, loin des brasseries et des musées, se trouve un exemple édifiant de ce qui se passe lorsque l’humanité trébuche. Sous une série d’échangeurs autoroutiers, près de la porte de la Chapelle, des dizaines de toxicomanes au regard éteint pataugent sans but dans un campement de fortune fait de tentes et d’ordures. Il n’y a plus d’espoir ici, juste la puanteur des excréments et du désespoir.

Lors d’une récente visite, nous n’avons pas osé demander aux damnés de la terre qui erraient quel poison avait provoqué leur chute, mais l’endroit est connu sous le nom de la colline du crack. Les travailleurs sociaux vont et viennent, mais les autorités ferment les yeux. La police a déplacé le campement au fil des ans, pour mieux éloigner les inconvénients de la misère humaine des quartiers en voie d’embourgeoisement situés à proximité.

Un fléau nommé fentanyl

De nombreuses villes d’Europe possèdent des zones de ce type. Pourtant, malgré tous les dommages causés à la société par les drogues que l’on trouve couramment dans les rues de Paris, Berlin ou Varsovie, aucun ne peut égaler les ravages du fentanyl, un stupéfiant qui a dévasté des pans entiers des Etats-Unis. Comme tout visiteur récent du centre-ville de San Francisco peut en témoigner, les effets de cet opioïde synthétique, bien plus puissant que l’héroïne, ne se limitent pas à de petites zones à la périphérie de la ville.

Les drogues du même type que le fentanyl tuent actuellement environ 70 000 Américains par an, soit plus que les morts des guerres du Vietnam, d’Irak et d’Afghanistan réunis. En Europe, ce type de drogue n’a jamais vraiment décollé : on estime à 200 le nombre de personnes qui en font une overdose chaque année. En grande partie grâce à l’absence de fentanyl, l’Europe compte moins d’un dixième de décès dus à cette drogue qu’aux Etats-Unis, bien que sa population soit plus importante. Mais les gouvernements craignent que cela ne dure pas longtemps. On craint de plus en plus que la vague de fentanyl ne traverse bientôt l’Atlantique.

L’Europe épargnée

Pourquoi le fentanyl a-t-il jusqu’à présent épargné l’Europe ? Compte tenu des origines de la drogue – elle a été synthétisée en Belgique en 1959, en tant qu’analgésique légal – on aurait pu s’attendre à ce qu’elle soit découverte en premier par les junkies de ce pays. Mais c’est le capitalisme à tous crins américain qui a contribué à en faire un phénomène. À partir des années 1990, les médecins américains ont prescrit des analgésiques à tort et à travers, encouragés par des entreprises pharmaceutiques sans scrupule. En 2015, quelque 227 millions d’ordonnances pour des opioïdes ont été délivrées chaque année en Amérique, soit environ une pour chaque adulte.

Une cohorte de patients accros aux pilules a rapidement découvert qu’elles étaient disponibles de manière illicite lorsque les ordonnances étaient épuisées. L’Europe, en revanche, a largement résisté, en partie grâce aux soins médicaux universels. Contrairement aux Américains, les personnes souffrant d’affections pouvaient bénéficier des procédures nécessaires pour soulager la douleur, au lieu de se tourner vers les analgésiques pour obtenir une solution rapide. Les programmes de traitement de substitution des opioïdes ont permis de lutter contre l’addiction.

Une pénurie d’héroïne

Hélas, cela pourrait ne pas suffire à préserver l’Europe des griffes mortelles du fentanyl. Les autorités ont deux préoccupations. La première concerne l’héroïne, à laquelle le million de consommateurs européens d’opioïdes illicites sont le plus souvent accros. La quasi-totalité de l’héroïne injectée ou reniflée en Europe provient du pavot cultivé en Afghanistan. Depuis leur retour au pouvoir, les talibans ont imposé des réductions de production de l’ordre de 95 %, ce qui devrait réduire considérablement l’offre d’héroïne bon marché en Europe d’ici 2024.

Face à cette pénurie, les gangs de la drogue devraient soit mélanger du fentanyl au peu d’héroïne qu’ils ont, pour lui donner plus de puissance, soit vendre cette drogue de synthèse comme substitut en gros. Une pénurie similaire d’héroïne après la dernière vague de répression des Talibans au début des années 2000 a permis au fentanyl de s’implanter en Estonie, jusqu’à présent la seule région d’Europe à avoir été confrontée à une flambée durable de la toxicomanie. Cette théorie du remplacement est actuellement testée en Ukraine, où l’approvisionnement en héroïne a été perturbé par la guerre, mais où les drogues synthétiques restent relativement disponibles.

Un bénéfice-coût avantageux

La pénurie d’héroïne pourrait coïncider avec une surabondance de livraisons illégales de fentanyl vers l’Europe. Contrairement à la cocaïne ou à l’héroïne, qui nécessitent des opérations de fabrication et de contrebande complexes, cette drogue est peu coûteuse à fabriquer et à expédier. Europol, l’organe de répression de l’Union européenne, a averti que les cartels mexicains coopéraient avec des réseaux criminels en Europe pour développer le marché des drogues, y compris le fentanyl.

Antony Blinken, secrétaire d’État américain, a averti ses homologues européens qu’ils avaient déjà un problème avec les drogues de type fentanyl mais qu’ils ne le savaient pas encore, ou qu’ils en auraient bientôt un. Le passage d’un type d’opioïde à un autre peut être soudain, et pratiquement irréversible dans le cas du fentanyl, étant donné les marges considérables que les gangs peuvent en tirer : un seul kilogramme peut générer plus d’un million de dollars de bénéfices, soit bien plus que d’autres drogues. Certains facteurs dont on pensait qu’ils protégeaient l’Europe pourraient s’avérer éphémères : Le Canada dispose de systèmes de soins de santé financés par l’État qui rivalisent avec ceux de l’Europe, mais il a lui aussi été victime du fentanyl.

L’Etat providence fait son effet

Les Européens ont un avantage considérable dans leur lutte contre le fentanyl, explique Keith Humphreys, expert en toxicomanie à l’université de Stanford : « Ils ont vu les ravages causés par les opioïdes aux États-Unis et savent à quel point il est important de garder le génie dans la bouteille. » Les autorités surveillent les eaux usées à la recherche de traces de la drogue, afin d’enrayer toute épidémie. Le peu de fentanyl que la police découvre fait l’objet d’une répression rapide. Les médecins sont attentifs à ne pas prescrire inutilement des analgésiques qui créent une dépendance. Le traitement de la dépendance au fentanyl est également mieux compris.

L’Europe peut se permettre de pavoiser un peu. L’Etat providence, dénoncé par de nombreux partisans de la droite comme étant à l’origine de la léthargie des économies européennes, présente également des avantages : il a contribué à épargner à ses citoyens les pires conséquences de la vie. Seuls quelques-uns sont passés entre les mailles du filet, à Paris et ailleurs. Mais pour que cela reste le cas, il faudra faire preuve de vigilance et de persévérance.

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Vin rouge : le mystère des maux de tête enfin résolu

Valisoa Rasolofo & J. Paiano· 22 novembre 2023

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Après seulement un ou deux verres de vin rouge, certaines personnes peuvent souffrir de maux de tête dans la demi-heure qui suit. Bien que quelques composés naturellement présents dans la boisson aient été soupçonnés de déclencher cet effet, la question de savoir lequel exactement en est responsable est jusqu’à présent restée sans réponse.

En étant consommée sans modération, toute boisson alcoolisée peut provoquer des maux de tête. En effet, la métabolisation de l’alcool au niveau du foie se déroule en deux étapes majeures : dans la première, une enzyme appelée alcool déshydrogénase (ADH) convertit l’éthanol en acétaldéhyde. Dans la seconde, ce dernier est converti en acétate par l’aldéhyde déshydrogénase (ALDH).

Une concentration trop élevée d’éthanol (alcool) peut perturber ce processus et entraîner une accumulation toxique d’acétaldéhyde, une substance connue pour ses effets irritants et inflammatoires. En arrivant dans le cerveau par voie systémique, ce composé provoque des effets indésirables tels que des maux de tête, de la nausée, une transpiration excessive et des rougeurs au visage.

Certains médicaments, tels que le disulfirame, exploitent la même voie métabolique inhibitrice afin de dissuader les personnes souffrant de troubles de l’usage de l’alcool (TUA) de continuer à boire.

Cependant, les maux tête dus au vin rouge diffèrent de ceux associés à la consommation excessive d’alcool. Dans la plupart des cas, ils surviennent 30 minutes à 3 heures après la consommation de seulement un ou deux verres. Les médecins soupçonnent certains de ses composés naturels d’inhiber l’ALDH. Ces substances incluent les composés phénoliques, les sulfites et les amines biogènes, qui y sont présentes dans des concentrations beaucoup plus élevées que dans le vin blanc ou le rosé.

Cependant, aucun de ces composés chimiques n’a jusqu’ici été clairement identifié comme étant impliqué dans les maux de tête, sans compter que les autres aliments riches en phénols ne provoquent pas les mêmes effets. Dans le but d’en savoir plus, les chercheurs de l’Université de Californie à Davis (UC Davis) et à San Francisco (UCSF) se sont concentrés sur les flavonoïdes (un composé phénolique), dont les concentrations sont 10 fois plus élevées dans le vin rouge que dans le vin blanc.

La quercétine : un antioxydant à double tranchant

Dans le cadre de la nouvelle étude, publiée dans la revue Scientific Reports, les effets inhibiteurs sur l’ALDH2 (l’isoforme mitochondriale d’ALDH) de plus d’une douzaine de flavonoïdes issus du vin rouge ont été évalués in vitro. De précédentes recherches ont montré que l’ALDH2 est l’une des isoformes de l’ALDH les plus importantes dans la métabolisation de l’acétaldéhyde en acétate.

Parmi les composés analysés, la quercétine s’est particulièrement démarquée. Le glucuronide de quercétine, l’un de ses métabolites hépatiques, a notamment montré l’activité inhibitrice la plus élevée (79%), tandis que l’épicathéquine a montré l’inhibition la plus faible (15%).

« Nous pensons que nous sommes enfin sur la bonne voie pour expliquer ce mystère vieux de plusieurs millénaires », suggère dans un communiqué Morris Levin, coauteur de l’étude et professeur de neurologie à l’UCSF.

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Il est important de noter que la quercétine est naturellement présente dans de nombreux légumes et fruits. Produite dans ces derniers en réponse à la lumière du Soleil, elle est présente à des quantités variables dans le raisin.

« Si vous cultivez des raisins avec les grappes exposées, comme c’est le cas dans la Napa Valley pour leurs cabernets, vous obtenez des niveaux de quercétine beaucoup plus élevés. Dans certains cas, cela peut être quatre à cinq fois plus élevé », explique Andrew Waterhouse de l’UC Davis, également auteur de l’étude.

Sa quantité peut aussi être influencée par le processus de fabrication du vin, de l’extraction du jus au vieillissement, en passant par la fermentation. À l’instar de nombreux composés phénoliques, elle possède des propriétés antioxydantes conférant de nombreux avantages pour la santé.

Cependant, sa métabolisation avec l’alcool peut poser problème, selon l’équipe de la nouvelle étude. En buvant du vin rouge, les individus les plus sensibles et sujets aux migraines fréquentes peuvent développer rapidement des maux de tête, même à de très faibles quantités de quercétine.

Toutefois, on ne sait pas encore exactement pourquoi certaines personnes sont plus sensibles que d’autres. Les experts suggèrent que les enzymes ALDH pourraient être plus faciles à bloquer chez les personnes les plus sensibles, ou la sensibilité à l’acétaldéhyde toxique pourrait simplement être plus élevée chez ces dernières. Des expérimentations cliniques sont prévues pour vérifier ces hypothèses.

Néanmoins, ces résultats pourraient déjà aider à mieux choisir son vin ou les vignerons à réduire les niveaux de quercétine dans leurs produits pour satisfaire leurs clients (une solution qui pourrait ne pas convenir à tout le monde, car les flavonoïdes confèrent la robe et les arômes subtils recherchés par les amateurs de vin).

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Légaliser le cannabis ? Une mauvaise idée. La preuve par le Canada

Jean Costentin 22 novembre 2023

Une toute récente étude (D. Miran et coll., JAMA Network open) a été réalisée au Canada, où le cannabis a été légalisé il y a cinq ans. « Cannabis récréatif », disent ceux qui feignent d’ignorer que la « récré » peut tourner au drame.

Les résultats de l’expérience canadienne sont sans appel. Les hospitalisations liées à la consommation de cannabis ont été multipliées par deux, alors que 25% des canadiens déclarent avoir consommé du cannabis au cours des douze derniers mois ; un tiers d’entre eux à raison d’au moins trois fois par semaine, installant leur imprégnation permanente par le THC, qui persiste très longtemps dans l’organisme.

Ces chiffres rejoignent ceux du Colorado et de l’État de Washington. Une telle augmentation des hospitalisations est rapportée dans une étude Américaine pour la Californie, l’Oregon, l’État de Washington. Exit donc l’argument d’une absence d’augmentation de la consommation ; exit l’argument de l’innocuité. Les effets de la légalisation du cannabis à l’étranger apportent des arguments supplémentaires pour nous en prémunir.

La schizophrénie coûte cher à la nation

En France, des idéologues politisés sont aux « manettes » de l’addictologie et tétanisent les praticiens sérieux de cette discipline au point qu’ils s’abstiennent de les contredire, pour ne pas être voués aux gémonies et par souci de tranquillité, sachant de plus que les médias ne répercuteront pas leurs propos ou les déformeront.

Parmi les divers diktats que ces addictologues politisés ont imposé, arrêtons-nous à celui concernant les relations entre la consommation du cannabis dont ils réclament la légalisation et la survenue de cette maladie grave qu’est la schizophrénie. Une affection qui engendre un drame personnel, familial, sanitaire et social.

Si ces addictologues à contre-emploi admettaient que 15% des cas de schizophrénies sont liés à la consommation de cannabis, responsable en France de près de 100.000 cas de cette affection, cela annihilerait leur projet de légaliser cette drogue.

La France est la nation européenne qui en consomme le plus. Or la dangerosité du cannabis s’accroit : la concentration en THC s’est accrue d’un facteur 7 en 40 ans. Sa consommation commence de plus en plus tôt (dès la cinquième au Collège). Son THC s’abat sur un cerveau en pleine phase de maturation (12 à 24 ans). Il laisse perdurer des synapses (interfaces entre deux neurones) qui n’étaient pas mobilisées par une fonction, lesquelles deviendront des voies neuronales empruntées par les troubles délirants et hallucinatoires.

Il élague des synapses qui participaient à des fonctions, produisant alors des amputations cognitives avec involution de l’intelligence : ce sont les manifestations principales de la schizophrénie.
Ces 100.000 cas de schizophrénie recrutés par le cannabis sont passés inaperçus à ces addictologues aveugles, estimant qu’il n’y a pas d’augmentation perceptible du nombre de schizophrènes dans notre pays alors que la consommation de cannabis s’est envolée.

Pourtant, sur les 650.000 schizophrènes attendus, seuls 300.000 d’entre eux sont diagnostiqués et traités. Que font-ils des 350.000 qui manquent à l’appel ? C’est dans le vivier des sujets incarcérés et des marginaux de la rue qu’ils devraient chercher ces schizophrènes dont ils n’ont pas vu croître le nombre.

Une étude de 1853 !

Revenir sur cela peut donner l’impression de réinventer l’eau tiède, de tels constats ayant été faits de longue date, mais ils ont été occultés. Ainsi, l’étude de Tennant et Groesbeck (1972) sur les soldats américains stationnant en Europe après la guerre ; ainsi l’étude de M.-L. Arsenault (Nouvelles Zélande) montrant que sur 1 000 collégiens qui s’adonnaient au cannabis, 10% étaient schizophrènes à 18 ans (2002) ;

Ainsi l’étude de S. Andréasson (Suède) (1983) montrant à partir des 50 000 conscrits de l’armée suédoise de 1971 que si leur consommation de cannabis avait excédé 50 « joints » dans la période précédant la conscription, leur risque de développer une schizophrénie dans les dix ans était multiplié par 6. Enfin, n’oublions pas le livre de l’aliéniste J.-J. Moreau, intitulé « Du haschisch et de l’aliénation mentale » publié en… 1853 ! L’étude canadienne s’ajoute à une longue liste.

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A cause du gaz hilarant ….

Laurine a perdu la vie dans un accident de la route lorsqu’elle a été percutée par une conductrice qui utilisait du protoxyde d’azote. Il ne s’agit pas d’un cas isolé. 

De plus en plus d’accidents de la route sont causés par l’inhalation de protoxyde d’azote, également connu sous le nom de « gaz hilarant », dont la consommation est très répandue chez les jeunes. 
Mais le gaz hilarant ne fait pas partie à ce jour des psychotropes interdits. Cela signifie que les forces de l’ordre ne peuvent donc ni contrôler ni verbaliser sa consommation au volant.

La mère et la meilleure amie de Laurine ont donc décidé de se mobiliser pour changer cela

Rejoignez leur mobilisation pour que plus aucune vie ne soit détruite à cause de l’utilisation du protoxyde d’azote en cliquant sur Source

Consommation de drogues : éduquer pour mieux prévenir

Publié le 20 novembre 2023

De surcroît, la réduction des facteurs de vulnérabilité à cette période de la vie est essentielle, afin de limiter le risque d’exposition aux drogues licites et illicites et les dommages engendrés par leurs consommations.

L’Académie nationale de médecine propose des recommandations pour répondre à ces questions.

La consommation de drogues licites et illicites est responsable de la perte annuelle de près de 130 000 vies humaines en France à laquelle s’ajoutent des coûts sanitaires et sociaux considérables. La dépense directe des finances publiques s’élève à 22,1 milliards d’euros, soit près de 1% du PIB.

Le niveau élevé d’usage de ces substances à l’âge adulte dans la population française s’explique par un début très précoce de leurs consommations, puis par des progressions régulières au cours de la vie, comme le montrent les études de prévalence.

« L’Académie nationale de médecine rappelle la vulnérabilité extrême de l’adolescent aux drogues (alcool, tabac, cannabis), qui justifie précocement des actions particulièrement fortes en matière d’information et de prévention ».

« La diffusion de vidéos brèves, via de nombreux canaux de communication (Internet, réseaux sociaux), notamment par des pairs comme les « jeunes experts », devrait constituer un angle d’approche pertinent ».

Si les enquêtes les plus récentes affichent une baisse sensible de la fréquence d’usage de ces drogues chez les adolescents, ces consommations demeurent importantes et constituent un problème majeur de santé publique auquel il faut apporter des réponses prioritaires. En effet, l’adolescence est une période de vulnérabilité toute particulière aux addictions du fait de l’absence de maturité neuropsychologique.  

De nombreux facteurs peuvent faciliter la transition vers l’addiction, qu’ils soient génétiques, environnementaux, liés à une vulnérabilité psychiatrique ou aux traits de la personnalité. D’une manière générale, la consommation de drogues à l’adolescence est susceptible d’induire de nombreux troubles.

Des actions systémiques visant à une meilleure formation des professionnels de santé et à une véritable coordination des départements ministériels concernés doivent également être mises en place.

L’Académie nationale de médecine propose ainsi des recommandations pour répondre à ces questions.

En matière d’éducation à la santé et afin d’informer et de prévenir quant aux dangers inhérents à la consommation de drogues et au risque d’addiction, l’Académie nationale de médecine recommande :

de créer des programmes éducatifs à la santé obligatoires, dès l’école primaire et jusqu’à l’université, incluant une sensibilisation aux risques sanitaires des drogues ciblée sur l’objectif prioritaire de la prévention de leur consommation, et d’assurer une formation efficace des enseignants en charge de ces actions par une véritable mobilisation concertée, interconnectée et coordonnée, des services concernés des ministères de l’éducation nationale, et de l’enseignement supérieur et de la recherche, en lien étroit avec le ministère de la santé et de la prévention ;

d’étendre à tous les établissements d’enseignement l’application des programmes d’éducation préventive destinés à développer les compétences psycho-sociales des enfants à l’école primaire et des adolescents au collège ;

d’assurer une formation des médecins généralistes dans le domaine des addictions et de sensibiliser les professionnels de santé et du secteur médico-social ;

de développer l’offre d’activités culturelles, ludiques et sportives à la jeunesse en particulier dans les quartiers où le risque de consommation des drogues est élevé ;

de promouvoir la diffusion par des pairs des messages de prévention sur les réseaux sociaux à l’attention des plus jeunes ;

de maintenir l’interdiction de vente et de consommation du cannabis et de réduire l’accessibilité du tabac et des boissons alcooliques par une augmentation significative des prix et le contrôle effectif de l’interdiction de leur vente aux individus mineurs.

• Drogues : éducation et prévention , rapport de l’Académie de Médecine, 7 novembre 2023. 

Jean-Pierre GOULLÉ, Michel HAMON (Rapporteurs) et Jean-Jacques HAUW, Jean-Marc LÉGER, au nom du groupe de travail rattaché à la Commission IV (Santé mentale – Neurosciences – Addictions).

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