Pour des salles de shoot : Réunis au colloque THS cette semaine, des experts demandent leur création en France.
Citant le premier ministre François Fillon qui avait estimé que « ces salles n’étaient ni utiles, ni souhaitables », le docteur et président du colloque, Jean-Pierre Daulouède, regrette qu’existe « en France, une politique de santé publique basée sur l’idéologie et l’électoralisme, qui ne débouche sur rien de bon. Des milliers de morts auraient pu être évités ! »
Il donne l’exemple de la salle de consommation de drogues de Bilbao soutenue par l’Europe et la Région Aquitaine.
Réponse du Professeur Costentin, Pt du CNPERT
A propos d’une déclaration du docteur Daulouède organisateur d’un colloque «T.H.S.»(Toxicomanies –Hépatites – SIDA) à Biarritz (déclaration parue dans le journal Sud-Ouest…voir ci dessus)
A la suite d’un congrès, organisé comme caisse de résonance des convictions de son organisateur, le docteur Daulouède, celui-ci a déclaré au journal Sud-Ouest que la position exprimée par le Premier Ministre, Monsieur Fillon, à propos des salles de shoots pour toxicomanes (à savoir qu’elles étaient ni utiles, ni souhaitables), illustrait une politique de santé publique basée sur l’idéologie
et l’électoralisme, et d’ajouter que leur mise en œuvre aurait évité des milliers de morts (sic).
En mesurant les termes avec lesquels nous exprimerons notre indignation, nous dirons tout d’abord que ce sont les propos du docteur Daulouède qui sont profondément imprégnés d’idéologie.
La conclusion sage et ferme du Premier Ministre sur ce battage médiatique est en effet la résultante d’avis éclairés, pesés et convergents.
Parmi ceux que nous connaissons, nous lui apprendrons ou lui rappellerons :
– L’avis négatif de l’Académie Nationale de Médecine exprimé par son communiqué du 11 janvier 2011, paru dans le Bulletin National de l’Académie nationale de médecine 2011, 195, 203-4.
– L’avis négatif du Conseil National de l’Ordre des Médecins exprimé par un communiqué, relaté dans son bulletin d’information N°18 Juillet-Août 2011, p.6; consultable sur le site http://www.conseil-national.medecin.fr
– L’avis négatif de la Mission bicamérale (Assemblée Nationale – Sénat) exprimé dans son volumineux rapport « Toxicomanies : Rejeter la fatalité, renouveler les stratégies »; avis résumé par : « le rejet de l’expérimentation des centres d’injection supervisé, non adapté à la situation française et objets de graves questionnements juridiques »….
– La position argumentée du Centre National de Prévention d’Etudes et de Recherches sur les Toxicomanies (CNPERT) qui compte parmi ses membres de nombreux hospitalo-universitaires ; CNPERT qui a même pris l’initiative d’une pétition nationale, ayant recueilli la signature de nombreuses personnalités médicales et scientifiques (texte ci-joint).
Quant aux » milliers de morts qui auraient pu être évitées », ils l’auraient été beaucoup plus surement par une prévention à base de pédagogie et d’une application sans faille des dispositions législatives propres à contenir l’expansion de la pandémie
toxicomaniaque. En ces matières, les déclarations de notre confrère et néanmoins contradicteur, n’ont pas été très audibles, si tant est qu’il en ait effectuées….
Pr. Jean Costentin président du CNPERT