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octobre 2021

Contre le fléau de la drogue, il n’y a pas de solution miracle.

Guillaume Roquette. Le Figaro

À chaque explosion de violence dans les banlieues, contre la police ou entre trafiquants de drogue, la proposition revient sur le tapis: et si on légalisait le cannabis? La question mérite en effet d’être posée, au vu de la barbarie qui règne dans ce que l’on appelle pudiquement «les zones de non-droit». Et pas seulement à Marseille, puisque toutes les métropoles sont désormais le théâtre des règlements de comptes et des batailles rangées avec la police. Cette semaine encore, les forces de l’ordre se faisaient tirer dessus aux abords d’un point de deal à Lyon.

À découvrir

  • L’objectif de la légalisation est évidemment de faire baisser le niveau de la délinquance en normalisant le commerce du cannabis comme cela a été fait ailleurs, au Canada, en Uruguay ou dans plusieurs États américains. Le problème est que le résultat n’est pas vraiment probant: un marché noir demeure et les trafiquants se sont rabattus sur les drogues dures pour combler le manque à gagner.
  • Comme le dit pertinemment le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin: «Pensez-vous que des voyous qui gagnent 100.000 euros par jour vont monter une petite échoppe et payer des cotisations?» Et il est à craindre que les petits dealers, souvent très jeunes, qui peuplent les territoires perdus de la République soient bien trop marginalisés pour pouvoir revenir vers une activité professionnelle licite mais payée au smic. Ils préféreraient sans doute les braquages ou le racket. À moins qu’ils ne continuent à dealer du cannabis: la vente de cigarettes a beau être parfaitement légale, un paquet sur quatre est vendu au noir dans notre pays.

Refus d’une vraie politique de répression

Et puis, on néglige la dimension transgressive d’une institutionnalisation des drogues «douces». Ceux qui affirment que «presque tous les adolescents en consomment» mentent: 70 % des jeunes Français de moins de 16 ans et plus de la moitié des 15/64 ans n’ont jamais touché un joint de leur vie. Sans doute parce que le respect de l’interdit signifie encore quelque chose pour eux.

Comment les parents pourraient-ils convaincre leurs enfants de la dangerosité du produit si celui-ci est en vente libre ?

L’argument de la légalisation sert trop souvent à masquer le refus d’une vraie politique de répression. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard s’il est surtout brandi par des responsables politiques de gauche ou écologistes. Ils en usent comme ils prônaient autrefois la rénovation urbaine, supposée être le remède absolu à la délinquance dans les quartiers.

Or, on constate quotidiennement qu’il n’en est rien: le quartier de la Duchère à Lyon, où des policiers ont failli se faire tuer cette semaine, a bénéficié de plus de 700 millions d’euros d’argent public pour sa réhabilitation! Mais ni le gymnase, ni la bibliothèque municipale, ni les stades, ni la halle d’athlétisme, ni la piscine d’été, ni les centres sociaux n’ont fait reculer d’un centimètre le trafic de drogue. Contre ce fléau, il n’y a pas de solution miracle.

Les 5 choses terribles que l’ abus d’alcool fait à votre corps et à votre insu

De l’ADN aux hormones, une consommation excessive d’alcool peut modifier la biologie de votre corps de manière importante.

Marie Desangeil

Les boissons alcoolisées peuvent s’additionner plus rapidement que vous ne le pensez. Lorsque vous vous réveillez avec une gueule de bois, il est évident que les boissons de la nuit dernière ne vous ont pas fait beaucoup de bien.

Mais malgré ce que vous entendez sur les bienfaits pour la santé d’un verre de vin occasionnel, une consommation excessive d’alcool peut avoir un impact bien plus important sur votre corps qu’une seule journée de misère. On oublie, souvent que l’alcool est un dépresseur.

De plus, il y a quelques années, les effets cumulatifs d’une consommation excessive d’alcool ont été révélés dans une étude à grande échelle portant sur près de 600 000 buveurs dans 19 pays. Les chercheurs ont constaté que les buveurs qui consommaient entre 14 et 25 verres par semaine environ avaient une durée de vie moyenne jusqu’à deux ans plus courte que ceux qui buvaient un maximum d’environ sept boissons alcoolisées par semaine.

Les résultats, qui ont été publiés en avril 2018 dans The Lancet, ont également révélé que plus la consommation hebdomadaire d’alcool augmentait, plus le risque d’accident vasculaire cérébral, d’insuffisance cardiaque et de décès dû à l’hypertension ou à l’anévrisme aortique augmentait.

Quelle quantité d’alcool est excessive ?

La consommation excessive d’alcool se définie comme étant supérieure à 8 verres par semaine pour les femmes et à 15 verres pour les hommes. Une consommation modérée d’alcool se définie apr deux verres par jour pour les hommes et un verre par jour pour les femmes.

Souvent, les gens ne réalisent pas la quantité d’alcool qu’ils consomment sur une base mensuelle. Si l’on considère que quelqu’un peut prendre quelques verres le week-end, un verre de vin avec les dîners ou une bière (ou deux ou trois) en regardant du sport, cela s’additionne. De plus, si vous ne buvez qu’une ou deux fois par mois, il est facile de penser que vous n’en faites pas trop. Mais en ce qui concerne la consommation excessive d’alcool, le principal problème pour la plupart des gens est la consommation excessive d’alcool en une seule occasion, appelée « binge drinking ». Cela signifie quatre verres ou plus pour les femmes, et cinq ou plus pour les hommes, sur une période de deux à trois heures.

Prendre un verre tous les jours de la semaine n’est pas la même chose que prendre sept verres un samedi. Il est important de savoir exactement quelle quantité d’alcool vous consommez.

Quels autres effets l’alcool peut-il avoir sur votre organisme ?

En plus de vous faire perdre des années de vie, l’excès d’alcool peut avoir d’autres effets importants sur votre corps et votre esprit. En voici cinq que la recherche a mis en évidence :

1. L’alcool peut modifier votre ADN et vous donner envie de consommer davantage d’alcool

Oui, vous avez bien lu. Tant le binge drinking que la consommation excessive d’alcool peuvent réellement modifier votre patrimoine génétique et vous faire désirer plus d’alcool, plus souvent, selon une étude publiée en décembre 2018 dans Alcoholism : Clinical & Experimental Research.

Lorsque les chercheurs ont comparé des groupes de binge drinkers et de gros buveurs à des buveurs modérés (un verre par jour pour les femmes et jusqu’à deux pour les hommes), ils ont constaté qu’un processus de modification génétique induit par l’alcool, appelé méthylation, a changé deux gènes dans le corps des personnes du premier groupe.

L’un de ces gènes, appelé PER2, affecte l’horloge biologique du corps, et l’autre, POMC, régule le système de réponse au stress. Le résultat de ces changements est un désir accru d’alcool. Cette découverte apporte la preuve que la consommation excessive d’alcool peut réellement modifier vos gènes et que ces changements épigénétiques spécifiques dans ces gènes spécifiques sont associés à une augmentation du désir de boire de l’alcool. Cela pourrait contribuer à expliquer pourquoi le trouble de la consommation d’alcool est si puissant et touche tant de personnes.

2. L’alcool augmente le risque de certains cancers

Une méta-analyse de 572 études a montré que l’alcool augmente le risque de certains cancers, notamment ceux de la bouche, de la gorge, du foie et du sein. Comme vous pouvez l’imaginer, ce risque monte en flèche chez les gros buveurs. Ils ont cinq fois plus de risques que les non-buveurs de contracter un cancer de l’œsophage.

Mais même une consommation modérée d’alcool double presque les risques de cancer de la bouche et de la gorge. La consommation d’un seul verre par jour peut également augmenter le risque de cancer du sein. Des recherches antérieures publiées dans l’International Journal of Cancer ont montré que l’alcool contribuait à environ 5,5 % des cas de cancer et à près de 6 % des décès par cancer dans le monde.

3. L’alcool modifie la composition des organismes dans l’intestin, ce qui nuit à l’immunité

La recherche axée sur l’équilibre délicat des micro-organismes qui résident dans le tractus gastro-intestinal a révélé que les perturbations de ces colonies bactériennes peuvent affecter non seulement la digestion mais aussi d’autres aspects de la santé, notamment l’immunité.

Il a été démontré que la consommation d’alcool affecte cet équilibre bactérien. Selon une analyse publiée en juillet 2021 dans l’International Journal of Molecular Sciences,les alcooliques présentent un équilibre différent des bactéries intestinales et des impacts sur leur barrière intestinale. Il a été démontré que la consommation chronique d’alcool a des effets néfastes sur les cellules du système immunitaire.

4. L’alcool affecte la mémoire à long terme et la structure du cerveau

Une nuit de beuverie peut entraîner des trous de mémoire qui effacent le souvenir d’événements et de détails importants. De plus, une consommation régulière d’alcool peut affecter les fonctions cérébrales à long terme. Les personnes qui boivent beaucoup pendant une longue période risquent de modifier le « câblage » du cerveau. Ce qui peut entraîner des problèmes cognitifs même après la sobriété.

Une forte consommation d’alcool peut également avoir un impact sur le cerveau à long terme et augmenter le risque d’accident vasculaire cérébral et de dépression. Des recherches menées en mai 2021 à l’université d’Oxford, au Royaume-Uni, ont montré que même une consommation modérée d’alcool diminue la matière grise et la matière blanche du cerveau. Les résultats ont conclu qu’il n’existe « aucun niveau de consommation d’alcool sans danger pour la santé du cerveau. »

5. L’alcool provoque des perturbations hormonales

Une consommation excessive et chronique d’alcool peut également causer des ravages dans le système endocrinien, qui constitue l’une des principales lignes de communication entre les organes et les autres systèmes (comme les systèmes nerveux et immunitaire).

De la même manière que l’alcool crée un déséquilibre dans l’intestin, il déséquilibre également le système endocrinien en perturbant la libération d’hormones importantes, créant des perturbations hormonales qui peuvent s’infiltrer dans tous les organes et tissus du corps.

Ces perturbations peuvent aller jusqu’à provoquer des dysfonctionnements de la reproduction, des problèmes de thyroïde, des anomalies du système immunitaire, du diabète, des maladies cardiovasculaires, des cancers et des troubles psychologiques et comportementaux.

Des recherches suggèrent également que l’alcool augmente la production de cortisol, l’hormone du stress, pendant et après la consommation d’alcool, ce qui a pour conséquence d’augmenter la pression artérielle et de provoquer une augmentation du stress.

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Neuf magasins sur dix vendent de l’alcool aux mineurs, selon une étude

Par Le Figaro Publié il y a 7 heures

Sur 384 magasins testés en Loire-Atlantique et dans le Finistère, seuls 28 ont respecté l’interdiction de vendre de l’alcool à des mineurs, pointe l’association Addiction France.

«Les chiffres sont affligeants», juge, lapidaire, le communiqué de l’association Addictions France.

Sur 384 magasins testés en Loire-Atlantique et dans le Finistère, seuls 28 ont respecté l’interdiction de vendre de l’alcool à des mineurs, en vigueur pour les moins de 18 ans depuis 2009, l’âge étant fixé à 16 ans auparavant.

Pour arriver à ce résultat, l’association a recruté des «clients mystères», des mineurs de 16 et 17 ans. Plus de huit fois sur dix, la carte d’identité n’est pas demandé, et lorsqu’elle est demandée la vente s’effectue dans six cas sur dix.

«Ce qui m’a marqué c’est quand on nous demandait la carte d’identité et qu’on nous laissait passer», témoigne une cliente mystère qui a opéré dans le Finistère.

Boire une bière après le sport, est-ce une bonne ou une mauvaise idée ?

La bière permet-elle vraiment d’étancher la soif, après un effort physique ? Est-il recommandé de boire une mousse après le sport ? Des scientifiques se sont penchés sur la question, moins anodine qu’il n’y paraît.

Après l’effort, le réconfort… Envie de boire une bière fraîche après un jogging ? On se dit que cela étanche la soif et permet de se détendre, pendant que les muscles se remettent lentement de la dépense physique… Certains soutiennent même que boire de la bière serait bon pour le corps, car une bonne mousse, ce n’est au fond que des céréales fermentées et de l’eau… Vrai ou faux ?

Des scientifiques de l’Université Northwestern de Chicago, aux États-Unis, ont mené une enquête, sur les liens entre consommation d’alcool et activité physique. D’après les chercheurs, peu importe l’âge, la situation professionnelle ou le niveau d’activité physique : ils ont constaté que nous buvons plus d’alcool les jours où nous faisons du sport.

Développement de nouveaux muscles

Or consommer une boisson alcoolisée après un effort sportif, ce n’est pas une bonne idée. Cela pourrait annihiler une partie des bénéfices induits par l’effort, voire être nocif à la santé.

À court terme, faire du sport endommage les muscles. Eh oui ! Le corps souffre pendant l’effort et il lui faut donc augmenter ses capacités, qui ne sont de toute évidence pas assez développées : il envoie donc le signal qu’il faut « fabriquer » davantage de muscles. C’est ainsi que l’on développe peu à peu sa masse musculaire et c’est pour cela que la phase de récupération est très importante.

Seulement voilà : l’alcool fait baisser la capacité des muscles à utiliser le glucose et les acides aminés, tous deux essentiels pour construire de nouvelles fibres musculaires et des vaisseaux sanguins. Une fois consommé, l’alcool réduit l’activité et le stockage de sels minéraux importants (sodiums, potassium, calcium, magnésium) dans l’organisme. À plus long terme, l’alcool perturbe en partie la production d’hormones, dont la testostérone – qui aide au développement des muscles.

Et puis l’alcool déshydrate. Quand on a beaucoup transpiré, il est important de bien se réhydrater. Boire une bière, même à faible degré d’alcool, n’est pas un choix très judicieux : la bière est particulièrement diurétique (elle augmente la production urinaire).

Une exception qui confirme la règle

Cependant, il y a bien une part de vérité dans le mythe « la bière, c’est bon après le sport » : des chercheurs de l’Université technique de Munich, en Allemagne, ont mené une enquête sur 277 marathoniens en 2009, en leur faisant boire – ou pas – de la bière blanche sans alcool. Ils ont découvert que la consommation de celle-ci avait un impact positif sur la santé post-marathon des sportifs.

Courir un marathon est un vrai défi pour le corps humain et porte un coup au système immunitaire. L’athlète est donc plus sujet à des infections respiratoires et des infections mineures. La bière blanche non alcoolisée contient beaucoup de polyphénols, des molécules antioxydantes. Le risque d’infections a été trois fois moindre chez les coureurs qui avaient consommé 1,5 litre de bière blanche sans alcool chaque jour pendant trois semaines avant et deux semaines après l’épreuve. Leurs inflammations étaient également moindres de 20 % par rapport au groupe test.

Au final, même s’il est important de se réhydrater, il est déconseillé de boire très au-delà de sa soif. Si la mort par déshydratation est peu probable chez les athlètes, certains sont cependant morts de surhydratation. En 2014, un joueur star d’une équipe de foot d’une université américaine est décédé à l’entraînement. Il avait bu plus de 7 litres d’eau et 7 litres de boisson énergisante…

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Alcool et boissons énergisantes, un cocktail aussi nocif que la cocaïne

Chez les adolescents, le mélange d’alcool et de boissons énergisantes semble aussi dangereux pour le cerveau que la cocaïne. L’impact est tel que des séquelles cérébrales sont repérées à l’âge adulte chez les adeptes de cette consommation à risque pendant leur jeunesse.

Des résultats prouvés… chez la souris.

En mélangeant ces deux produits, certains adolescents essaient d’atteindre le lâcher-prise et l’euphorie (grâce à l’alcool), tout en tenant toute la nuit grâce au pouvoir « booster » de la boisson énergisante. Illustration Adobe Stock

Les boissons énergisantes sont bien souvent disposées à côté des bouteilles d’alcool dans les supermarchés.

En mélangeant ces deux produits, certains adolescents essaient d’atteindre le lâcher-prise et l’euphorie (grâce à l’alcool), tout en tenant toute la nuit grâce au pouvoir « booster » de la boisson énergisante.

Malgré leur popularité, ces produits ne sont pas bien connus par la science. En 2016, des chercheurs de la Purdue University (West Lafayette, États-Unis) ont recherché, chez des souris « ado », d’éventuels effets neurochimiques de ce cocktail sur le cerveau.

Résultat, « certains de ces breuvages sont 10 fois plus concentrés en caféine que les sodas ». explique le Pr Richard van Rijn*, principal auteur de l’étude. Et lorsque le mélange (alcool-boissons énergisantes) est consommé régulièrement, « les souris atteignent des niveaux d’excitation très élevés. »

Aussi nocif que la cocaïne

Et les dommages ne s’arrêtent pas là. « Cette combinaison présente le même effet sur le cerveau de l’adolescent que la cocaïne », alertent les chercheurs.

Ainsi, ont-ils ont noté la présence d’une protéine particulière (AlphaFosB) dans le cerveau. Il s’agit en fait d’un biomarqueur des dégâts cérébraux liés à la consommation de drogues dures.

« Les modifications cérébrales sont telles que les souris étaient plus susceptibles d’abuser de ce cocktail une fois adulte ». En effet, selon les chercheurs, à l’image de la cocaïne « les souris, pour continuer à ressentir les effets des boissons ont augmenté les doses ».

Ces dommages repérés plusieurs années après la consommation à risque « expliquent la difficulté connue chez les usagers de drogue à se départir de leur addiction ».

Pour des raisons éthiques, ces expériences ne peuvent évidemment être menées chez l’être humain. Mais ces résultats prouvent l’équivalence de nocivité entre des substances addictives légales et illégales.

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Connaissez vous le CBD ?

Cliquez ici :Début du sujet à 29’35 »

Le cannabis sur la route

Cliquez ici : début du reportage à 19:08

Benjamin Sire : Pourquoi la légalisation du cannabis est une illusion

Si le tout-répressif en matière de drogues est une impasse, la légalisation n’a rien d’une solution idéale, comme le prouvent les exemples étrangers ou l’essor de la cocaïne.

La drogue, je connais… 

Cannabis, cocaïne, MDMA, peyotl, morphine, et j’en passe. 

Au fil des années, pour de bons et de très mauvais prétextes. Au fil des années, parfois pour répondre à la douleur nue, au handicap et aux aléas d’une vie davantage sortie des pages d’un roman que d’une froide réalité. Au fil des années pour oublier les coups, les viols, les traumas, les décès et ce diagnostic sans issue ni importance qui se cache derrière le syndrome borderline, qui semble être concomitant aux addictions… 

Au fil des années jusqu’à la rédemption, qui ne résout pourtant rien, parce que toute addiction est si vite remplacée par une autre, parce que le café, la cigarette et l’apéro ne sont que les avatars légaux des stupéfiants dont le parfum d’interdit se dissipe vite, ne laissant plus que s’installer le triste face à face avec la dépendance. 

La drogue, eux, ils ne connaissent pas, ou trop peu.  

Pourtant ce sont eux qui en parlent, légifèrent et qui jugent. 

Politiciens éloignés des réalités, médecins plus ou moins empathiques, services sociaux décharnés, souvent superbes de nudité impliquée, parfois exaspérants d’idéologie, pouvoir judiciaire dépassé, exsangue, et parfois trop perméable aux interprétations politiques. 

Ce sont eux qui ont à traiter des questions de dépénalisation, de légalisation, de répression, ou à organiser le statu quo, tandis que les forces de l’ordre gèrent l’impossible, dans un perpétuel salut à Sisyphe. 

En matière de drogue, et particulièrement concernant le cannabis, les expériences se multiplient, les échecs aussi, et nul n’est en mesure de savoir placer le curseur entre la carotte et le bâton, pour la simple et bonne raison qu’un juste équilibre sera toujours impossible à trouver avant la résolution de certains problèmes sociaux et sociétaux, propres à notre temps, à commencer par la peur d’un avenir sans horizon et de la perte de sens qui irrigue une époque ultra individualiste et concurrentielle. Le crime et la drogue prolifèrent sur le mal être et la tentation, la tentation se nourrit du vide de sens et d’utilité…. et la drogue à son tour refabrique du vide en aspirant l’âme des consommateurs. 

Des dizaines de milliers « d’emplois »

La légalisation est-elle la plus mauvaise solution à l’exception des toutes les autres, ou un pire parmi les autres ? 

De quoi s’agirait-il donc, si ce n’est d’une défaite des plus amères ? Jusqu’où peut aller la logique mortifère considérant que si un produit illégal et dangereux – parce que oui, le cannabis l’est dangereux, à l’image d’autres drogues et produits jugés plus sévèrement – est massivement consommé, il doit être légalisé ? C’est un puits sans fond… 

Réfléchissons bien et regardons s’ouvrir la boite de Pandore.  

Jeunes, en nombre, et moins jeunes, consomment en masse du cannabis, nourrissant un marché parallèle fondé sur un banditisme des plus violents, mais assurant des dizaines de milliers « d’emplois », faisant vivre des quartiers entiers et générant, en France, un chiffre d’affaire de près de 3,5 milliards d’euros selon l’OFDT (Observatoire français des drogues et des toxicomanies). Rien que cette phrase révèle son lot de problématiques qui sont autant de casse-têtes. 

C’est un secret de polichinelle que les autorités ne peuvent trahir trop ouvertement. L’une des craintes liées à une éventuelle légalisation, supposée entraîner un assèchement de la criminalité, notamment dans les cités, tient à la possible explosion de celles-ci, par la suppression de dizaines de milliers de boulots plus ou moins bien rémunérés qu’elle provoquerait. Dans des environnements déjà précaires, où l’échec scolaire est endémique et les mentalités gangrenés par la ghettoïsation, nulle mesure ne pourrait rapidement permettre aux populations concernées de combler un manque à gagner qui est pour beaucoup le salaire de la survie. Loin des revenus mirifiques des trafiquants qui occupent le haut de la pyramide économique du secteur, la plupart des « salariés » du cannabis, sont des « intérimaires » qui jouent les petites mains en échange de pourboires aux montants variables. D’une certaine manière, aussi cynique soit-il de l’écrire, le statu quo est censé assurer une forme de paix sociale, même s’il s’agit toujours de reculer pour mieux sauter. 

Un très relatif assèchement du marché criminel

Pourtant, les choses ne se passeront pas ainsi, parce que partout où la légalisation a été instaurée, l’assèchement du marché parallèle et criminel du cannabis a été des plus relatifs, après, généralement, une période de flottement à laquelle a succédé une forte reprise.  

Plusieurs pays ou États de nations fédérales ayant fait l’expérience de la légalisation depuis plusieurs années peuvent ici nourrir notre réflexion. Il s’agit des Pays-bas, de l’Uruguay, du Canada, des États du Colorado et de Washington aux Etats-Unis (1), et de l’Espagne, dont la législation est plus tortueuse puisque seule la production à des fins de consommation personnelle y est autorisée, tandis que l’usage publique et le commerce restent prohibés. 

Auteur d’une tribune remarquée dans le Figaro au mois de juin, François Jolivet, député LREM de l’Indre est clairement hostile à la dépénalisation, bien que, comme moi, fervent partisan du cannabis thérapeutique. Comme il le confie : « J’ai une phrase pour résumer cela : je ne suis pas contre ce qui soulage, je suis contre ce qui tue. Je fais bien la différence ».  

Comme d’autres, le député de l’Indre a observé la situation aux Pays-Bas, plus vieux pays où la consommation est autorisée, jusqu’à produire un important narco-tourisme que nul n’ignore en France. 

Dans le pays des tulipes, l’État, qui autorisait la vente et la consommation de longue date, s’est lancé à titre expérimental dans la production afin d’alimenter les coffee shop, jusque-là approvisionnés par le marché parallèle et l’étranger. Cette expérience vient de s’étendre et le pays s’avère le premier de l’Union européenne à légaliser la production.

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Découverte d’une nouvelle cible thérapeutique pour lutter contre les addictions

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Lorsque une personne présente une addiction à une ou plusieurs drogues, sa seule obsession est de chercher à se procurer sa prochaine dose, quelles que soient les conséquences. Aucun traitement pharmacologique avec une réelle efficacité dans le temps n’est disponible aujourd’hui. Les taux de rechute après un sevrage sont souvent importants. Pourtant, la recherche avance ! Une nouvelle cible thérapeutique pour lutter contre les addictions a été découverte.

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Contrefaçon : gare aux médicaments vendus sur Internet  La contrefaçon touche tous les secteurs, même celui des médicaments.

Des copies imitent le nom et la forme des traitements existants mais ne contiennent pas de principe actif. Pire, certaines peuvent même être dangereuses. L’Institut de recherche anti-contrefaçon de médicaments (IRACM) nous en parle durant cette vidéo. 

Toutes les drogues addictives ont la particularité d’augmenter le taux de dopamine dans le striatum, une région du cerveau impliquée dans le circuit neuronal de la récompense. Cette augmentation de dopamine modifie la libération de glutamate et exacerbe ses effets excitateurs. L’équilibre glutamate – dopamine est perturbé ; et ceci altère durablement le comportement du consommateur. Une meilleure compréhension des mécanismes moléculaires sous-jacents a permis d’identifier une nouvelle cible thérapeutique.

Des travaux sur la souris …

De la cocaïne a été injectée à des souris plusieurs fois par jour pendant suffisamment longtemps pour qu’elles deviennent dépendantes à la substance. Les souris ont ensuite été sacrifiées et le cerveau des souris a été observé en microscopie. Le récepteur de la dopamine et le récepteur du glutamate sont physiquement proches dans le cerveau ; ils sont tous les deux situés au niveau du striatum. Grâce à des anticorps marqués, les auteurs ont pu mettre en évidence la formation d’un complexe entre les deux récepteurs. Ce complexe est appelé hétérodimère.Le récepteur de la dopamine et le récepteur du glutamate sont physiquement proches dans le cerveau

Un traitement capable d’empêcher l’hétérodimérisation des récepteurs a ensuite été mis au point. Celui-ci n’altère pas les fonctions individuelles de chacun des récepteurs. De la même façon que précédemment, des souris ont été rendues dépendantes à la cocaïne. Un groupe a reçu une solution saline (contrôle) tandis que l’autre groupe a reçu le traitement empêchant l’hétérodimérisation.

Dans le groupe traité, l’équilibre glutamate – dopamine n’était pas perturbé par la prise de cocaïne ! Des tests ont également été réalisés pour vérifier que le traitement n’altérait pas les comportements naturels de la souris.

… à la confirmation chez l’Homme !

Des études complémentaires ont pu être menées chez l’humain. Des échantillons de cerveaux humains ont pu être récupérés après leur décès. Les patients sélectionnés avaient un historique de consommation de psychostimulants et des psychostimulants ont été détectés dans leur sang au moment du décès. Des échantillons contrôles étaient également disponibles.

L’expression du récepteur à la dopamine était moins importante dans le groupe de patients dépendants tandis que l’expression du récepteur au glutamate était identique entre les deux groupes. Grâce à des anticorps marqués, l’hétérodimère récepteur du glutamate – récepteur de la dopamine a également pu être observé en plus grande quantité dans les cerveaux des patients dépendants à une drogue, en dépit de la diminution de l’expression du récepteur à la dopamine. Encore plus intéressant : les sujets qui présentaient les plus faibles concentrations en récepteur à la dopamine avaient les concentrations en hétérodimères les plus élevées !

Ces résultats chez l’humain confirment que l’hétérodimère récepteur au glutamate – récepteur à la dopamine est une cible pharmacologique pertinente dans le traitement des addictions. Ces travaux ouvrent également des perspectives intéressantes dans le traitement d’autres pathologies psychiatriques dépendantes de l’équilibre glutamate – dopamine comme la schizophrénie, l’autisme ou les troubles du déficit de l’attention.

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