La bière permet-elle vraiment d’étancher la soif, après un effort physique ? Est-il recommandé de boire une mousse après le sport ? Des scientifiques se sont penchés sur la question, moins anodine qu’il n’y paraît.

Après l’effort, le réconfort… Envie de boire une bière fraîche après un jogging ? On se dit que cela étanche la soif et permet de se détendre, pendant que les muscles se remettent lentement de la dépense physique… Certains soutiennent même que boire de la bière serait bon pour le corps, car une bonne mousse, ce n’est au fond que des céréales fermentées et de l’eau… Vrai ou faux ?

Des scientifiques de l’Université Northwestern de Chicago, aux États-Unis, ont mené une enquête, sur les liens entre consommation d’alcool et activité physique. D’après les chercheurs, peu importe l’âge, la situation professionnelle ou le niveau d’activité physique : ils ont constaté que nous buvons plus d’alcool les jours où nous faisons du sport.

Développement de nouveaux muscles

Or consommer une boisson alcoolisée après un effort sportif, ce n’est pas une bonne idée. Cela pourrait annihiler une partie des bénéfices induits par l’effort, voire être nocif à la santé.

À court terme, faire du sport endommage les muscles. Eh oui ! Le corps souffre pendant l’effort et il lui faut donc augmenter ses capacités, qui ne sont de toute évidence pas assez développées : il envoie donc le signal qu’il faut « fabriquer » davantage de muscles. C’est ainsi que l’on développe peu à peu sa masse musculaire et c’est pour cela que la phase de récupération est très importante.

Seulement voilà : l’alcool fait baisser la capacité des muscles à utiliser le glucose et les acides aminés, tous deux essentiels pour construire de nouvelles fibres musculaires et des vaisseaux sanguins. Une fois consommé, l’alcool réduit l’activité et le stockage de sels minéraux importants (sodiums, potassium, calcium, magnésium) dans l’organisme. À plus long terme, l’alcool perturbe en partie la production d’hormones, dont la testostérone – qui aide au développement des muscles.

Et puis l’alcool déshydrate. Quand on a beaucoup transpiré, il est important de bien se réhydrater. Boire une bière, même à faible degré d’alcool, n’est pas un choix très judicieux : la bière est particulièrement diurétique (elle augmente la production urinaire).

Une exception qui confirme la règle

Cependant, il y a bien une part de vérité dans le mythe « la bière, c’est bon après le sport » : des chercheurs de l’Université technique de Munich, en Allemagne, ont mené une enquête sur 277 marathoniens en 2009, en leur faisant boire – ou pas – de la bière blanche sans alcool. Ils ont découvert que la consommation de celle-ci avait un impact positif sur la santé post-marathon des sportifs.

Courir un marathon est un vrai défi pour le corps humain et porte un coup au système immunitaire. L’athlète est donc plus sujet à des infections respiratoires et des infections mineures. La bière blanche non alcoolisée contient beaucoup de polyphénols, des molécules antioxydantes. Le risque d’infections a été trois fois moindre chez les coureurs qui avaient consommé 1,5 litre de bière blanche sans alcool chaque jour pendant trois semaines avant et deux semaines après l’épreuve. Leurs inflammations étaient également moindres de 20 % par rapport au groupe test.

Au final, même s’il est important de se réhydrater, il est déconseillé de boire très au-delà de sa soif. Si la mort par déshydratation est peu probable chez les athlètes, certains sont cependant morts de surhydratation. En 2014, un joueur star d’une équipe de foot d’une université américaine est décédé à l’entraînement. Il avait bu plus de 7 litres d’eau et 7 litres de boisson énergisante…

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