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septembre 2014

« On peut se sortir de toutes les addictions »

Les nouveaux locaux du centre d’addictologie du bassin d’Arcachon ont été inaugurés.

L’occasion de revenir sur le travail engagé depuis treize ans par cette structure.

Arcachon

Jean-Michel Delile est une partie de son équipe, Véronique Gomez, Virginie Paillou et Christine Cuvillier.© PHOTO

PHOTO S. M.

SABINE MENET    s.menet@sudouest.fr

Si son déménagement remonte au mois de mars, ce n’est que vendredi que le Centre d’addictologie du bassin d’Arcachon a inauguré ses nouveaux locaux sur l’esplanade de la gare à Arcachon (1). Une ville que l’antenne gérée par le comité d’étude et d’information sur la drogue et les addictions (CEID) a investie il y a déjà treize ans. Le point avec Jean-Michel Delile, médecin psychiatre et directeur du CEID.

« Sud Ouest ». Pourquoi et comment le centre s’est-il implanté à Arcachon ?Jean-Michel Delile. Dans les années 90, deux personnes sont mortes d’overdose. Un premier bus d’échange de seringues s’est installé sur la jetée Thiers sous l’impulsion de Didier Spinhirny (2). Le constat a vite été fait que le problème n’était pas saisonnier. Grâce au docteur Fauquet, le centre a pu ouvrir dans les locaux de la Croix Rouge avec l’aide de la Cobas.

Quel public accueilliez-vous en 2001 ?Des héroïnomanes, des cocaïnomanes. Des gens qui avaient des problèmes à l’année, beaucoup issus du monde de la mer. Au début, nous avions une vingtaine de personnes. À présent, nous recevons 200 réguliers et le chiffre peut monter jusqu’à 400. Et nous gérons tout type d’addiction : drogue, alcool, jeu, alimentation…

Est-ce pour cela que vous avez eu besoin de locaux plus spacieux ?Oui. Le déménagement du service d’aide à domicile nous a permis de venir ici. Le dialogue avait été engagé lorsque Jean-Jacques Eroles présidait la Cobas. Nous nous connaissions, car en tant que pharmacien, il a été l’un des premiers à accepter de délivrer de la méthadone.

Qu’est-ce qui pousse les gens à franchir la porte du centre et qu’est-ce qui les en empêche ?La moitié vient spontanément ou sur l’encouragement d’un proche. Les autres sont orientés par les services sociaux ou les médecins. La réglementation fait que les consultations sont anonymes et gratuites. Cela lève déjà des barrages. En revanche, beaucoup ont peur d’être jugés ou se disent tout simplement que décrocher est une affaire de volonté. Or c’est faux. À un moment donné, la volonté ne suffit plus. Si l’on est vraiment dépendant, malade, il faut accepter de se faire aider.

Quels profils se côtoient dans la salle d’attente ?Tous les profils : des retraités aisés qui ont tout perdu au jeu aux jeunes marginaux avec leurs chiens.

Combien de temps faut-il pour décrocher ?Cela dépend. Si l’on prend un jeune fumeur de cannabis qui n’est pas encore tombé dans la dépendance et qui a envie de changer cela peut prendre quelques mois, même moins. Pour quelqu’un engagé dans une addiction dure et longue cela peut se compter en années. Il faut prendre en compte tous les facteurs car avec l’addiction, il y a souvent la dépression, l’anxiété, la phobie sociale. C’est pour cela que notre équipe est composée d’un psychiatre (lui), d’une assistante sociale et de médecins. Et ce que l’on constate, c’est que l’on peut se sortir de toutes les addictions.

À partir de quel âge peut se mettre en place un processus addictif ?En moyenne à 15 ans. Ce qui signifie que la consommation, alcool, drogue ou jeux vidéo, a débuté avant. Nous intervenons dans les lycées car le gros enjeu est de précisément retarder l’addiction. Plus elle survient jeune, plus elle a de conséquences sur l’organisme.

On parle aussi d’addictions au sexe. En traitez-vous ?Cela reste marginal. Nous avons eu trois cas sur le centre.

(1) Centre d’addictologie du bassin d’Arcachon : 05 56 83 11 12. Du lundi au vendredi de 9 h à 13 h et de 14 h à 17 h, parking des Quinconces sur l’esplanade de la gare à Arcachon. (2) Du réseau BASTHA : Bassin d’Arcachon, Sida, toxicomanies, hépatites, addictions.

Editorial : Eloge du Professeur Pierre Georges Delaveau

DELAVEAU-P (1)Un hommage solennel a été rendu au Professeur Pierre G. Delaveau le 17 Septembre 2014 à l’Académie nationale de Pharmacie .

Enseignant de grande valeur, sachant traduire en termes simples, accessibles à tous, les secrets du monde végétal, ses médicaments potentiels, mais aussi les dangers de ses poisons, il a participé depuis sa création à l’activité du blog.

Son message, une mise en garde contre la multiplication des drogues, est d’actualité.

Il peut être résumé ainsi : Fort de la connaissance de l’herbier mondial et du nombre élevé de substances hallucinogènes qu’il contient, potentiellement utilisables, il anticipait une multiplication de  l’offre de nouvelles substances. Manifestement, l’évolution actuelle lui donne raison.

Sa conclusion, logique et de bon sens  est que puisqu’on ne peut pas à notre niveau, limiter le déferlement de nouvelles drogues, il faut sans cesse alerter, enseigner, mettre en garde les plus jeunes et les plus fragiles contre ce danger et évidemment n’en tolérer aucune.

Le texte complet de son éloge est disponible en remplissant le formulaire ci dessous

Cannabis : les jeunes qui fument tous les jours connaissent plus l’échec scolaire (TF1)

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Selon une analyse publiée ce mercredi par une revue médicale de psychiatrie, les jeunes qui fument régulièrement du cannabis sont nettement plus sujets à l’échec scolaire que les autres.

Les jeunes fumeurs réguliers de cannabis seraient nettement plus susceptibles de se trouver en échec scolaire que les autres, c’est la conclusion d’une analyse publiée ce mercredi par la revue médicale The Lancet psychiatry. Les adolescents de moins de 17 ans qui fument du cannabis tous les jours ont 60% plus de risques que les élèves non-fumeurs de ne pas mener leurs études secondaires à terme, et d’échouer à l’examen final.

La publication de cette analyse tombe à point nommé selon l’un de ses auteurs, qui précise à l’AFP que « plusieurs Etats américains et pays d’Amérique latine se sont engagés sur la voie de la dépénalisation du cannabis, ce qui pourrait rendre l’accès à cette drogue plus facile pour les jeunes ».

Afin d’aboutir à ce résultat, les scientifiques ont cherché à mettre en corrélation la fréquence de consommation de cannabis d’un jeune avec son comportement plus tard dans la vie. Parmi les critères retenus : réussite scolaire, usage de drogues illégales, dépendance au cannabis, dépression ou tentatives de suicide.

Les risques de dépression aggravés

Les chercheurs sont affirmatifs, un lien « clair et consistant » a été établi entre la fréquence de consommation du cannabis avant 17 ans et la plupart des critères observés, donc notamment la dépression et le risque de suicide. Comme l’indique l’analyse, les fumeurs quotidiens de cannabis ont en effet sept fois plus de risque de commettre une tentative de suicide, et huit fois plus de risque de se tourner vers d’autres drogues à l’avenir.

Pour le principal auteur de l’étude, ces conclusions prouvent « de manière évidente » que la lutte contre la consommation de cannabis chez les jeunes offre « d’importants bénéfices au niveau sanitaire et social ».

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La France doit-elle se piquer d’expérimenter les « salles de shoot » ?

Voici un texte qui n’étonnera pas nos lecteurs et qui une fois de plus, souligne que notre pays choisit des « solutions » à l’encontre des observations faites dans plusieurs autres pays.

Notre Président, Le Pr Jean Costentin commentera cet article dans un prochain numéro de la lettre du CNPERT

Quatre ans après le premier rapport sur le sujet, le ministère de la Santé prévoit une expérimentation de salles de consommation de drogue à moindre risque (SCMR), surnommés « salles de shoot », pour une durée de six ans, selon l’avant projet de loi relatif à la santé dont l’AFP a obtenu copie.

L’expérimentation en pratique

Dans son article 8, le texte indique qu’« à titre expérimental et pour une durée de six ans» doivent être créés des espaces où seront « accueillis des usagers de stupéfiants et d’autres substances psycho-actives, majeurs, qui apportent et consomment sur place ces produits, sous la supervision de professionnels de santé et du secteur médico-social ».

Le projet indique aussi que cette expérimentation visera également à « mettre en garde les usagers contre les pratiques à risques, à les accompagner et leur prodiguer des conseils sur les modalités de consommation des drogues, afin de prévenir ou de réduire les risques de transmission des infections et les autres complications sanitaires, sans que les professionnels participent aux gestes de l’injection ».

Dans son exposé des motifs, le ministère rappelle par ailleurs que de telles salles existent dans plusieurs pays européens (Allemagne, Luxembourg, Espagne, Suisse) et que c’est fort du « bilan plutôt positif » de ces SCMR (dont 90 se situent en Europe sur 92 au total dans le monde) que le dispositif est testé en France. Ces salles ont aussi pour objectif de réduire les nuisances dans l’espace public.

Une évaluation de l’expérimentation aura lieu six mois avant sa fin.

Dans l’attente, ce projet de loi doit être présenté en Conseil des ministres en septembre, pour un examen au Parlement début 2015. Les centres qui mettront en place ces salles de shoot seront ensuite désignés par arrêté du ministre de la Santé.

Rappelons qu’un centre de ce type devait voir le jour l’an dernier près de la gare du Nord à Paris. Son ouverture avait été annulé en octobre 2013 par le Conseil d’Etat qui avait recommandé, en préalable à toute expérimentation, l’adoption d’une nouvelle loi, afin d’assurer une meilleure garantie juridique au dispositif, la consommation de stupéfiants étant toujours interdite par une loi de 1970.

Un bilan si positif ?

Cette expérimentation est loin de faire l’unanimité.

Ainsi Joséphine Baxter, vice-présidente de la Fédération mondiale contre les drogues expliquait au Figaro en 2012 que ces salles « entretiennent la dépendance aux drogues au lieu d’aider les gens à s’en débarrasser » et affirmait qu’en Australie, la salle d’injection de King’s Cross, créée en 2001 à Sydney, est très controversée et qu’ aucun parti politique ne milite plus, d’ailleurs, pour d’autres ouvertures.

Les salles de shoot, augmenteraient aussi paradoxalement le risque d’overdose de ces usagers. Ainsi, l’association Drug Free Australia a démontré en 2006 que le risque était trente-six fois plus important d’avoir une overdose dans la salle que dans le quartier alentour ! « Les toxicomanes utilisent la présence de personnel médical comme une assurance contre les risques d’expérimenter des dosages plus forts d’héroïne », explique l’association.

Au Canada, ou de tels dispositifs existent depuis 2003, les autorités ont noté une augmentation constante de l’utilisation du Narcan,  administré en cas d’overdose.

Ces salles auraient aussi le désavantage (attendu) d’attirer les dealers à ses portes. « Ces endroits créent un effet “pot de miel” », notait ainsi Joséphine Baxter. Même constat en suisse et au Pays-Bas. A Genève, où se situe le Quai 9, une des premières SCMR, « l’avis des experts est peut-être très positif, mais pas celui des riverains ! », fustigeait en 2012 au Figaro Patrice Bo-Sieger, de l’association Dites non à la drogue. « Les dealers prolifèrent, parfois agressifs. C’est comme un supermarché, avec plein de petites boutiques tout autour… Des gens viennent même de France pour s’acheter leur dose ».

Même constat aux Pays-Bas, qui compte une quarantaine de sites dans quinze villes. « Il y a deux ans, je suis allé voir une salle d’injection dans le quartier rouge à Amsterdam, raconte Serge Lebigot, président de Parents contre la drogue. Il n’y avait presque personne à l’intérieur, mais une vingtaine de trafiquants autour, et sous les portes cochères, en plein jour, des gens qui se piquaient. La police n’a pas le droit d’intervenir dans un certain périmètre autour des salles.».

Ces salles, qui donnent par définition une plus grande visibilité et accessibilité aux drogues injectables, entraineraient egalement pour certains une augmentation de la consommation. Ainsi, en Allemagne, qui compte une vingtaine de salles, si le nombre de décès liés à la drogue a baissé de 20 % en 2011 par rapport à 2010, le nombre de nouveaux consommateurs aurait grimpé de près de 15 % sur la même période (sans qu’une relation causale entre les deux phénomènes soient bien sûr démontrée).

Sans oublier le problème majeur de l’utilisation d’héroïne de « mauvaise qualité », à la posologie incertaine et contaminée par des micro-organismes, qui peut faire se demander s’il ne serait pas préférable que des médecins fournissent une héroïne pharmaceutique en même temps que le matériel nécessaire à l’injection.

Tout n’est pas noir au pays de la salle de shoot !

Malgré ces réserves il faut rappeler que plusieurs études européennes ont démontré une réduction des comportements à risque chez les toxicomanes qui fréquentent les SCMR. Ainsi, 37 % des utilisateurs ont affirmé avoir amélioré leur mode de consommation. Par exemple, à Berne, presque tous les usagers ont indiqué avoir utilisé du matériel stérile.

Point important qui semble unanimement salué et notamment par un rapport de l’Inserm publié en  2010, ces « centres d’injection supervisés » permettent de diminuer les risques infectieux liés à la prise de drogues injectables et de toucher des populations exclues, en facilitant leur intégration dans un parcours de soins.

Frédéric Haroche

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Editorial : Enfin ! par le Professeur Tillement

ENFIN !

Le Figaro du 8 septembre publie un article intitulé « La déferlante des drogues de synthèse » sous la signature de Christophe Cornevin qui montre clairement la multiplication des nouvelles drogues offertes au marché français sans aucune limitation et  l’impuissance ( ? ) de ceux qui devraient s’y opposer malgré les avis motivés et scientifiquement étayés de l’ Office Central pour la Répression du Trafic Illicite des Stupéfiants (OCRTIS) . Il démontre ainsi la latitude et les immenses  possibilités  laissées au narcotrafic international. Ce texte rejoint les multiples mises en garde de nombreux médecins et éducateurs et aussi de nos messages souvent répétés et faciles à consulter sur le site.

Nous engageons nos lecteurs à lire cet article. Comment ne pas y voir le danger qui se profile d’une possible « dépénalisation »  du cannabis, cheval de Troie dans sa libéralisation et avec  lui celle de ses dérivés beaucoup plus actifs (l’un d’eux est 600 fois plus puissant  et disponible !)  et de toutes les drogues à venir dont l’article ne fait que partiellement état. Pourquoi l’une et pas l’autre ?

Que dire aussi de l’ouverture à titre expérimental (sic) mais pour six ans ( ?), de salles dites  de « shoot » où le toxicomane pourra s’injecter  l’une de ces nombreuses substances sans aucun contrôle  (la liste n’est pas exhaustive) car aucune identification du produit injecté  n’est , semble t-il, prévue.

Il est temps aujourd’hui  de démasquer cette dérive, d’enseigner dans tous les établissements que ces drogues, nouvelles et anciennes, font courir un danger de mort  et qu’il faut donc les éviter à tout prix . Il faut aussi  refuser le fallacieux prétexte qui est de lier ces risques majeurs à ceux que font courir l’alcool et le tabac au motif que ceux- ci sont aussi des drogues dangereuses mais tolérées. Il faut des solutions différentes adaptées à des problèmes différents, Il s’agit d’une action de salubrité publique .

 J-P Tillement

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Les «salles de shoot» bientôt légalisées

Marisol Touraine doit présenter début octobre un texte visant à la mise en place de « salles de consommation contrôlée de stupéfiants ».

Marisol Touraine, la ministre des Affaires sociales et de la Santé, ne perd pas de temps. Lors du premier Conseil des ministres du mois d’octobre, elle présentera un projet de loi permettant de mettre en place des «salles de consommation contrôlée de stupéfiants», souvent appelées «salles de shoot».

«À titre expérimental et pour une durée de six ans à compter de la date d’ouverture du premier espace», dispose le projet de loi, «les centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues mentionnés à l’article L. 3121-5, désignés par arrêté du ministre chargé de la Santé (…), mettent en place un espace ouvert au public de réduction des risques par usage supervisé, dans le respect d’un cahier des charges national».

Il y a un an, l’annonce de la création d’une première «salle de shoot», Gare du Nord, à Paris, à l’initiative du premier ministre de l’époque, Jean-Marc Ayrault, avait entraîné un vif débat entre associations et collectifs de riverains. Des institutions comme les Académies de médecine et de pharmacie avaient également exprimé leur réticence, voire leur opposition.

Le Conseil d’État avait tranché, estimant qu’un «lieu de consommation de drogue à moindre risque» n’était pas conforme à la loi de 1970 sur les stupéfiants, ce texte instaurant notamment le principe de prohibition totale de la consommation de drogue. Le Conseil d’État avait recommandé d’«inscrire dans la loi le principe de ce dispositif pour plus de garantie juridique».

C’est chose faite. Mais la colère gronde du côté des détracteurs. Yannick Moreau, député UMP de Vendée, entend mettre à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale le vote d’une proposition de résolution prenant partie pour «une politique de santé publique axée sur les soins, le sevrage, ainsi que la prévention précoce et sans démagogie des jeunes au fléau de la drogue et à une politique pénale ferme et répressive à l’endroit des trafiquants de drogue» et rappelant «fermement que la France est liée par des engagements internationaux ratifiés qui s’imposent à nos lois». Dans un courrier à Jean-Marc Sauvé, vice-président du Conseil d’État, il alerte «sur l’instrumentalisation que cherche le gouvernement dans cette affaire en visant un blanc-seing juridique dont il se prévaudra».

La crainte «d’un système pérenne»

L’association Parents contre la drogue, à l’origine de la saisine du Conseil d’État, fait remarquer par la voix de son président Serge Lebigot: «Six ans, ce n’est plus une expérimentation mais la mise en place d’un système pérenne. De plus, le projet de Jean-Marc Ayrault prévoyait une seule salle de shoot. Ce sont désormais autant de salles que le voudra le ministère qui seront ouvertes.»

De leur côté, les partisans d’une telle mesure se réjouissent avec modération: si l’annonce de salles de consommation liées aux centres de prévention est «une bonne nouvelle» pour eux, en revanche, ils redoutent que «juridiquement le projet ne soit pas plus solide que l’initiative précédente» et attendent le verdict du Conseil d’État. Les positions des médecins sont nuancées. Michel Lejoyeux, chef de service à l’hôpital Bichat, déplore qu’«en temps de pénurie budgétaire on ne donne pas la priorité aux fléaux de masse comme l’alcool ou le tabac».

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Détente : splendeurs des animaux

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Etonnant

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CANNABIS: 40% des usagers réguliers connaissent des symptômes au sevrage

Bien que le cannabis soit largement considéré comme n’étant pas addictif, cette étude menée par le Massachusetts General Hospital (MGH) identifie chez 40% des adolescents consommateurs, des symptômes de sevrage, caractéristiques de la dépendance aux drogues. Les conclusions de cette étude américaine, présentées dans le Journal of Addiction Medicine et qui interviennent dans un contexte de légalisation croissante, veulent alerter sur les conséquences addictives possibles de l’usage du cannabis chez l’adolescent.

Car l’étude conclut que plus de 80% des participants usagers de cannabis répondent à ce critère de dépendance.

Certes, il s’agit ici d’adolescents suivis pour usage « sévère » de substances, et ce symptôme de sevrage est bien associé à un usage élevé du cannabis, fréquemment combiné à des troubles de l’humeur. Cependant, le Pr John Kelly du Centre de soins des addictions du département psychiatrie du MGH considère qu’un usage régulier risque d’être de plus en plus courant, avec la légalisation du cannabis à des fins médicales et, dans certains états, récréatives.

Son étude a suivi 127 adolescents âgés de 14 à 19 ans traités en ambulatoire pour usage de drogues, dont 90 consommant majoritairement du cannabis. Les participants ont été évalués à 3, 6 et 12 mois sur leur usage de drogues, leurs symptômes de sevrage, les conséquences dans leur vie attribuables à l’usage de drogues, et autres symptômes et diagnostics psychiatriques. Certains d’entre eux ont signalé ces symptômes de sevrage du cannabis, comme l’anxiété, l’irritabilité, la dépression et les troubles du sommeil, d’autres pas.

Sur ces 90 participants,

  • 84% « réunissent » les critères de la dépendance au cannabis (tolérance et consommation accrues, échecs des tentatives de réduction ou d’arrêt, poursuite de la consommation en dépit de problèmes médicaux et de troubles psychologiques).
  • 40% rapportent des symptômes de sevrage. 100% de ces participants répondent d’ailleurs aux critères de dépendance et rapportent des conséquences familiales, professionnelles et sociales sévères. Ils sont également plus susceptibles d’éprouver des troubles de l’humeur.

Ce qui compte, c’est la prise de conscience : Point positif, si la présence de symptômes de sevrage est un bon indicateur de la dépendance au cannabis, cette symptomatologie ne semble pas avoir d’impact significatif sur la capacité des participants à réduire leur consommation de cannabis au cours de la période de suivi de 12 mois. Le facteur majeur de réussite du sevrage reste la prise de conscience du problème avec la substance. Ainsi, parmi les participants qui présentent des symptômes de sevrage, ceux qui ont reconnu avoir ce problème bénéficient d’une lente mais constante amélioration de l’abstinence pendant la période d’étude.

  • Ceux qui présentent des symptômes de sevrage, mais ne reconnaissent pas leur problème connaissent une légère amélioration dans les 3 premiers mois, mais ensuite l’augmentation de la consommation reprend. Les auteurs font l’hypothèse que les participants qui éprouvent des symptômes de sevrage, mais ne reconnaissent pas avoir un problème de consommation de cannabis ne savent pas attribuer ces symptômes au sevrage. Or pouvoir attribuer correctement les symptômes au sevrage apporte plus de motivation.

L’importance d’inclure la dépendance dans les risques et les méfaits associés à la consommation de cannabis est un enjeu majeur pour les auteurs, on l’aura compris. Ils s’inquiètent de « la tendance générale au États-Unis de minimiser les risques et de ne pas reconnaître la dépendance au cannabis». Leur objectif, évaluer des programmes qui permettent de couper court à ces « idées fausses », apporter une meilleure éducation et une meilleure sensibilisation.

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La consommation de cannabis entraîne des symptômes de manque

Une étude menée auprès d’adolescents traités pour des problèmes d’addiction et consommant du cannabis, montre que 80% d’entre eux répondent à des critères de dépendance.

On considère généralement que le cannabis n’est pas une drogue addictive. Or une étude américaine montre que la marijuana rend bel et bien dépendant.

L’étude, menée par des chercheurs du  Massachusetts General Hospital a porté sur 90 adolescents âgés de 14 à 19 ans, traités pour des problèmes d’addiction et consommant du cannabis.

Ils ont été questionnés à 3, 6 et 12 mois. Et l’étude montre que plus de 80% d’entre eux répondent à des critères de dépendance, comme l’augmentation de la tolérance et de l’utilisation du produit. De plus, 40% d’entre eux ressentent des symptômes de dépendance, tels que l’anxiété, l’irritabilité, la dépression ou encore des difficultés à dormir.

« Il est temps de changer nos perceptions des risques liés au cannabis, estime John Kelly, le principal auteur de l’étude.

De plus en plus de gens en consomment, que ce soit dans un cadre médical, ou de façon récréative, et ont tendance à sous-estimer ses effets addictifs ».

Admettre son problème d’addiction
L’étude montre également que le fait de reconnaître son problème de dépendance aide à réduire sa consommation de cannabis. Les adolescents qui n’admettaient pas avoir un problème, arrivaient à diminuer légèrement leur consommation durant les 3 premiers mois, mais voyaient leur consommation augmenter les 9 mois suivants.

Tandis que les autres arrivaient à réduire légèrement, mais de façon stable leur consommation, durant toute la durée de l’étude.

« Nous pensons que les personnes qui ressentent des symptômes de manque, mais qui ne reconnaissent pas avoir un problème d’addiction, n’attribuent pas ces symptômes au manque vis à vis du cannabis, précise Claire Greene, qui a participé à l’étude. Et ceux qui admettent leur problème sont plus motivés pour changer de comportement ».

Des résultats importants au regard des effets du cannabis qui sont loin d’être anodins.

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