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Top 10 des drogues les plus puissantes et dangereuses au monde

Nick Olaizola Par Nick Olaizola 20 août 2023

Vous avez été probablement exposé à une forme de drogue durant votre existence (théine, caféine, nicotine, etc.). Mais certaines drogues sont si dévastatrices que rien que d’entendre leur nom pourrait- vous faire frissonner. 

Top 10 des drogues les plus puissantes et dangereuses au monde

Notons que ce classement est à prendre avec des pincettes, car les effets et les classifications peuvent varier en fonction de nombreux facteurs. Citons essentiellement la dose, la pureté, l’individu et la manière dont la drogue est consommée. Pour l’occasion, ce Top 10 des drogues les plus puissantes et dangereuses au monde est principalement basé sur le critère de toxicité, de dépendance et l’appréciation sociale. 

10 – Le champignon magique – Psilocybe cubensis

Bien que considérés comme moins dangereux que les autres drogues telles que les opiacés synthétiques, certains champions hallucinogènes sont particulièrement puissants en termes considérés comme puissants en termes d’effets psychédéliques. Le psilocybe cubensis, aussi connu sous le nom de « champignon magique », peut provoquer des expériences visuelles anormales, telles que des couleurs vives, des motifs géométriques et des distorsions perceptuelles.

En tant que puissant hallucinogène, il peut engendrer de l’anxiété, de la paranoïa, voire des crises de panique. Cela peut conduire à une altération du jugement et de la perception du danger, et donc à des décisions risquées.

Cette drogue est également liée à des risques psychologiques. En effet, les personnes prédisposées à des troubles mentaux tels que la schizophrénie peuvent voir leurs symptômes exacerbés par l’utilisation de champignons hallucinogènes.

Le champignon magique - Psilocybe cubensis

9 – La drogue du zombie – Xylazine

Cette drogue a récemment été à l’origine d’images terrifiantes ayant fait le tour des médias sociaux. Les vidéos montrent des cités macabres où les gens se comportent littéralement comme des zombies sous l’effet de la substance. Une fois injectée, elle peut causer de la somnolence, un ralentissement de la respiration ou du rythme cardiaque, des lésions cutanées plus ou moins graves, etc.

La xylazine est à l’origine utilisée comme un sédatif pour animaux, dont les chevaux. Son usage a ensuite été détourné à des fins récréatives. Elle est notamment utilisée pour servir d’agent de coupe avec d’autres drogues comme le Fentanyl. 

Actuellement, la xylazine est considérée comme « menace émergente » aux États-Unis. Le nombre de décès par overdose a dangereusement augmenté ces dernières années. Un reportage de Le Point a d’ailleurs relaté que cette drogue a récemment été repérée en France

8 – L’héroïne – Acétomorphine

L’héroïne est l’une des drogues qui tuent le plus au monde par overdose. En effet, L’overdose d’héroïne constitue un risque majeur. Les doses varient en pureté, et il est difficile pour les personnes qui en consomment de connaître la concentration réelle de la drogue. Une surdose d’héroïne peut entraîner une dépression respiratoire grave, une perte de conscience et la mort.

De plus, c’est un opiacé très addictif. Elle peut provoquer une dépendance physique et mentale sévère. Outre les effets mentaux et psychologiques, les problèmes sociaux et personnels, l’héroine peut provoquer des soucis de santé graves tels que des infections, des maladies cardiaques, des problèmes pulmonaires et des lésions hépatiques. L’injection d’héroïne peut également augmenter le risque d’infections transmises par le sang, telles que le VIH et l’hépatite C.

 L’héroïne - Acétomorphine

7 – La cocaïne – Benzoylecgonine

La cocaïne est un stimulant puissant qui peut engendrer de graves problèmes cardiaques, respiratoires, mentaux et psychologiques. La dépendance s’installe rapidement. De plus, le risque d’overdose avec cet alcaloïde tropanique extrait de la feuille de coca est particulièrement élevé. La cocaïne est également associée à des dommages nasaux et des comportements à risque, des conséquences sociales et professionnelles négatives, ainsi que des implications légales. 

Une étude post mortem de sang et d’urine a d’ailleurs été réalisée sur près de 2500 corps. Parmi 668 cas de mort subite, les résultats ont révélé 21 décès imputables à une addiction à la cocaïne. C’étaient tous des hommes, âgés de 27 à 42 ans. Les causes des décès étaient essentiellement cardiovasculaires (62%) et cérébrovasculaires (14%) principalement.

La cocaïne - Benzoylecgonine

6 – Le crystal meth – Méthamphétamine 

Stimulant hautement addictif, cette drogue synthétique est hautement dangereuse. Elle peut causer des problèmes cardiaques, dentaires, cérébraux et psychotiques. Le crystal meth est également associé à des risques d’overdose. Les conséquences négatives s’étendent aux relations, à la vie professionnelle et sociale.

La méthamphétamine crée rapidement un état d’euphorie semblable à celui procuré par la cocaïne, mais plus prolongé. Il provoque une augmentation de l’éveil et de la vigilance, une impression de grande confiance en soi, une meilleure humeur ainsi qu’une amélioration des capacités sociales. On l’appelle aussi “drogue du travail” puisque le sujet n’a plus ni appétit, ni ennui, ni sommeil. 

Le crystal meth - Méthamphétamine 

Anecdote : Pour la petite histoire, pendant la Seconde Guerre mondiale, le régime nazi allemand a été impliqué dans la production et la distribution de méthamphétamine à des fins militaires. Les nazis ont développé une version de la méthamphétamine appelée « Pervitin » pour stimuler les troupes et les maintenir éveillées et alertes pendant de longues périodes de combats et de marches.

5 – L’ecstasy – Méthylènedioxyméthamphétamine (MDMA)

Également connue sous le nom d’ecstasy, cette puissante drogue synthétique est souvent associée aux contextes de la fête et des festivals en raison de ses effets stimulants et empathogènes. Toutefois, le MDMA peut causer des effets secondaires graves. Il s’agit notamment de problèmes cardiaques, d’une surchauffe corporelle, de dommages aux reins et de troubles mentaux. 

Cette drogue représente des risques accrus de surdose. Le fait est que le contenu des comprimés peut être incertain. La variabilité des pilules sur le marché illicite ajoute à l’incertitude des effets et des risques. Elle est aussi addictive. Le taux de décès liés à cette drogue est stable. Par contre, le MDMA a été cité comme produit posant le plus de problèmes par 1300 personnes prises en charge dans les CSAPA, en 2016.

L’extasy - Méthylènedioxyméthamphétamine (MDMA)

4 – Le crack

Le crack est une forme cristallisée hautement concentrée de cocaïne. C’est un stimulant extrêmement puissant et addictif. Le nom « crack » vient du bruit de craquement caractéristique que les cristaux émettent lorsqu’ils sont chauffés. 

En raison de sa nature hautement concentrée et de la méthode de consommation, le crack est souvent associé à un risque élevé de dépendance rapide et à des problèmes de santé graves. Les effets secondaires négatifs peuvent inclure des problèmes cardiaques, respiratoires, neurologiques et psychologiques.

3 – La drogue crocodile ou krokodil – Désomorphine

La mort peut survenir dès la première injection de désomorphine. Dans tous les cas, la durée de vie moyenne du sujet est de deux ans après la première consommation. Cette drogue a particulièrement fait des ravages et Russie et en Sibérie. Son nom vient du fait que la peau prend l’aspect de celle du crocodile à cause de la nécrose irréversible qui s’installe à partir du point d’injection. Par la suite, des plaques apparaissent sur le corps. Elles deviennent grises puis vertes. L’amputation est souvent la meilleure option pour sauver la personne. 

Il s’agit d’un dérivé de la morphine, une drogue synthétique fabriquée à partir d’ingrédients dangereux et toxiques. Accessible à bon marché, la substance provoque les mêmes effets que la morphine. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle certains l’appellent “héroïne des pauvres”. Initialement conçue comme antidouleur, cette substance n’a pas été réellement exploitée dans le milieu médical en raison de la dépendance accrue qu’elle provoque. Ainsi, elle a été abandonnée en 1981 à cause de ses effets secondaires et addictifs. 

2 – Le fentanyl

Le fentanyl est un analgésique synthétique extrêmement puissant. On estime qu’il est jusqu’à 100 fois plus puissant que la morphine. Une petite quantité peut être mortelle. Les décès sont la plupart du temps liés à une dépression respiratoire, qui peut conduire à l’arrêt respiratoire. 

Les effets immédiats du fentanyl sont essentiellement le soulagement de la douleur, l’euphorie et la sédation. 

En raison de sa puissance, il y a un risque très élevé d’overdose. Il y a aussi le fait que le fentanyl est parfois mélangé avec d’autres drogues, comme l’héroïne ou la cocaïne… Les consommateurs peuvent alors être exposés la substance sans le savoir, ce qui augmente les risques d’overdose.

Le fentanyl

1 – Le carfentanil

Le carfentanil appartient à la même classe de médicaments que le fentanyl, mais il est encore plus puissant que ce dernier. C’est décidément la plus forte des drogues. Plus précisément, des études ont montré qu’il est 10 000 fois plus toxique que la morphine, 4 000 fois plus toxique que l’héroïne et 100 fois plus toxique que le fentanyl. 

Source

Cocaïne, ecstasy, hallucinogènes…

Quels sont les comportements des jeunes face aux drogues illicites ?

  1. Stanislas Spilka Responsable unité DATA, Observatoire français des drogues et des toxicomanies

Beaucoup de clichés circulent autour de la consommation de drogues chez les jeunes, ils consommeraient de plus en plus tôt et en plus grande quantité que leurs aînés, mais qu’en est-il vraiment ? Pour le savoir, nous menons l’enquête sur la santé et les consommations lors de la Journée d’appel et de préparation à la défense (ESCAPAD). Cette dernière est conduite depuis l’an 2000 par l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) en collaboration avec la Direction du service national et de la jeunesse (DSNJ). Menée pour la première fois en 2000, elle a été réalisée neuf fois et nos derniers résultats datent de 2022.

Elle porte principalement sur les consommations de …… cliquez ici pour lire la suite

Tableau descriptif des drogues

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Le tableau descriptif des drogues est un outil de référence sur les drogues illicites et leurs effets néfastes. Créé grâce à la collaboration de la GRC, de la Sûreté du Québec, de l’Association canadienne des chefs de police et de Santé Canada, ce tableau présente les différents types de drogue ainsi que les noms couramment utilisés pour les désigner, leurs effets et les façons de les consommer et de les détecter.

Champignon


Champignon magique (psilocybine)

(Mush, magic mushroom)

Cocaïne


Poudre crystalline

(Coke, coca, coco, neige, poudre, charlie, dust, snow flake)


Roches

(Crack, freebase, roche)

Héroïne


Héroïne
(Smack, hard stuff, horse, junk, point)

Drogues de synthèse

Méthamphétamine


Comprimés

(Speed, peach, pink, peanut, bonbon, vitesse, pilule)


Fins cristaux

(Crystal meth, ice, crank, glass, tina)


Poudre

(Meth, chalk)

Ecstasy


Ecstasy

(E, XTC, X, pilule, peanut, extase, dove, love drug)

LSD


LSD (Buvard)

(Acid, Acid Cap, Blotter, Micro, Microdots, Bull’s Eye, Big D)


LSD (Comprimés)

(Acid, Acid Cap, Blotter, Micro, Microdots, Bull’s Eye, Big D)

GHB


GHB

(GH, jus, ecstasy liquide, drogue du viol)

PCP


PCP (Comprimés)

(Mescaline, mess, horse, angel dust, TH)


PCP (Poudre)

(Mescaline, mess, horse, angel dust, TH)

Kétamine


Kétamine (Comprimés)

(Spécial K, vitamine K, ket, ketty)


Kétamine (Liquide)

(Spécial K, vitamine K, ket, ketty)


Kétamine (Poudre)

(Spécial K, vitamine K, ket, ketty)

En collaboration avec la Gendarmerie royale du Canada, la Sûreté du Québec, l’Association canadienne des chefs de police, et Santé Canada.

Cocaïne, cannabis, alcool, héroïne, tabac, ecstasy… Que font ces drogues sur le cerveau ?

Ce week-end, en lisant une interview de l’écrivain Frédéric Beigbeder dans Le Figaro, où il affirmait, je le cite, que lui, l’« homme blanc hétéro de plus de 50 ans » était victime du racisme quatre fois, je me suis dit que le cerveau de l’ex-gandin des lettres françaises était encore perturbé par les nombreuses drogues qu’il avait consommées au cours de sa vie de noceur…

Quoi qu’il en soit, la drogue est une substance psychotrope ou psychoactive qui perturbe le fonctionnement du système nerveux central ou qui modifie les états de conscience.

Nous verrons précisément comment les drogues agissent sur le cerveau, qu’il s’agisse de l’alcool, du cannabis, de la cocaïne, de l’héroïne, de l’ecstasy et de toutes les nouvelles drogues de synthèses comme la 3-MMC.

Comment toutes ces drogues fonctionnent-elles sur le corps ? Quels sont les dégâts qu’elles procurent, à court, moyen ou long terme ? Pourquoi est-il criminel de prendre de la drogue au volant ?

Et puis nous verrons pourquoi les jeunes sont particulièrement vulnérables aux effets de la drogue.

Des drogues licites et illicites, dangereuses

Philippe Batel, psychiatre addictologue, explique ce qu’est une drogue : c’est un produit qui va modifier non seulement l’état de conscience, mais qui va aussi avoir par son action psychotrope un impact sur les émotions, sur la mémoire, sur les cognitions et sur le sentiment d’être soi. La plupart des usagers de drogues vont les utiliser pour augmenter, booster ou modifier ces aspects.

Dans de nombreuses cultures à travers le monde, depuis la plus haute antiquité et peut-être avant, l’être humain a recherché la perte de contrôle de ses pensées, de ses actions, en prenant des substances psychoactives qui déconnectent du réel et laissent parfois des souvenirs sensoriels extraordinaires. C’est le cas avec les substances hallucinogènes qui existent depuis des millénaires.

Philippe Batel s’étonne de la fracture actuellement entre drogue licite et drogue illicite, qui n’a aucun sens pour les médecins et pour les soignants et devrait n’en avoir aucun pour les usagers également. En effet, il explique que quand on demande aux experts de classer les drogues – dont l’alcool, le tabac, la cocaïne, l’héroïne, le cannabis, le LSD, les champignons hallucinogènes –, les plus dangereuses sont les drogues licites, à savoir l’alcool en premier, et le tabac également dans le haut du classement.

Les médecins ne font pas la distinction entre drogues dures et drogues douces. L’alcool, par les dégâts qu’il cause, pourrait par exemple être qualifié de drogue dure.

Comment les drogues agissent ?

Le plaisir est au cœur de la prise de drogue. Le docteur Julien Azuar, addictologue, explique pourquoi on peut tomber dans cet engrenage destructeur : « Au fur et à mesure, ça se transforme, c’est ce qu’on appelle le renforcement positif. Donc on prend la drogue pour un certain effet. Et puis quand on la prend, en effet, ça fait cet effet, mais au fur et à mesure, ça disparaît au profit d’un renforcement qu’on appelle négatif. On est plutôt mal quand on ne prend pas la substance et donc moins mal quand on la prend. Donc, on bascule d’un mécanisme vers l’autre qui entraîne la maladie parce que la consommation n’est pas une maladie, c’est l’addiction qui est le trouble de l’usage, qui est une maladie. »

Philippe Batel explique comment on tombe dans l’héroïne et pourquoi on y reste : « Les héroïnomanes vous le racontent parfaitement. Il y a l’extase de la première prise avec la défonce absolue et puis le parcours terrible de courir derrière ce souvenir extraordinaire, logé dans une partie particulière du cerveau. Il y a une course effrénée vers quelque chose qui ne vient pas et c’est en cela que les addictions, c’est une maladie qui est déraisonnable et qui, très rapidement, est absurde. Car, pourquoi continuer à pourrir son existence et très souvent celle des autres alors que le bénéfice attendu, l’effet, n’est plus là. »

Julien Azuar précise les différents types de risques : « Quand on parle de dangerosité physique, on parle de dangerosité aiguë ou chronique. Un champion toutes catégories en pathologies chroniques, c’est vraiment l’alcool qui va notamment détruire les neurones au fur et à mesure. La cocaïne, les risques aigus sont importants. Comme ça crée une vasoconstriction par exemple, on peut avoir un infarctus du myocarde ou un accident vasculaire cérébral. »

Pourquoi devient-on addict ?

Selon le docteur Batel, « L’idée globale qui a longtemps prévalu dans la psychiatrie et l’abord psychiatrique des addictions, c’est qu’il fallait une souffrance originelle pour pouvoir s’engager sur cette route glissante et pentue de l’addiction. En fait pas du tout. Initialement, pourquoi prendre de la cocaïne ? Pour avoir le sentiment d’être beaucoup plus performant, ce qui, en règle générale, n’est pas du tout le cas. Pourquoi on prend des drogues en pathogène comme l’ecstasy ou la 3-MMC ? C’est avec l’idée d’être plus proche des autres. Il n’y a pas, en regard de chaque recherche de plaisir, une souffrance. Et ça, c’est juste essentiel. »

Certains sont d’emblée attirés vers les drogues, quand d’autres pas du tout. Il y a des facteurs génétiques et des facteurs environnementaux, mais aussi des facteurs sociétaux. Et tous ces facteurs vont faire qu’on va être plus ou moins à risque de développer une dépendance aussi.

On ne le rappelle jamais assez : zéro drogue et zéro alcool quand on prend le volant. Un numéro utile pour vous ou vos proches Drogues Info Service au 0 800 23 13 13 ou sur le site drogueinfoservice.fr

Invités

Dr Julien Azuar, docteur en médecine généraliste et addictologue spécialiste dans les troubles liés à l’usage d’alcool et de substances. Il est également praticien hospitalier dans le service de Médecine Addictologique de l’hôpital Fernand Widal (Groupe Hospitalier Lariboisière – Fernand Widal, Saint Louis, Paris).

Pr Bernard Sablonnière, médecin biologiste, chercheur en neurobiologie et Professeur de Biochimie et de Biologie moléculaire à la Faculté de Médecine de Lille. Responsable d’un laboratoire de Neurobiologie au Centre de Biologie et Pathologie du Centre Hospitalier Régional et Universitaire de Lille, il coordonne une équipe de chercheurs généticiens, sur le thème des Maladies neurodégénératives et la mort neuronale à l’INSERM.
Il est l’auteur d’un grand nombre d’ouvrages, dont La Chimie des sentiments (Odile Jacob, 2015), Le Cerveau : Les clés de son développement et de sa longévité (Odile Jacob, 2015) et Les nouveaux territoires du cerveau (Odile Jacob, 2016). Il mène également une activité de vulgarisateur pour le grand public auprès des médias. Le 15 mars dernier est paru La Chimie des odeurs, des saveurs et du plaisir (Odile Jacob, 2023).

Philippe Batel, psychiatre addictologue. Il a dirigé le service d’alcoologie de l’hôpital Beaujon (Clichy) et a été en charge de la coordination et de la direction médicale de l’Institut Médical Spécialisé Montévidéo (anciennement Clinique Montévidéo, première clinique privée spécialisée dans le traitement des addictions en France). Il est désormais praticien hospitalier au Centre d’addictologie de la Charente, au sein du Centre Hospitalier Camille Claudel. Il préside l’ARMA (Association pour la recherche des maladies alcooliques).

Source

Alcool, cannabis, drogues dures… Comment aider un proche à sortir de l’addiction ?

Il s’agit souvent d’un problème que l’on minimise ou que l’on cache sous le tapis, mais les addictions sont un fléau en France, et chacun d’entre nous peut y être confronté un jour. Elles ne touchent pas que les personnes addictes mais aussi leurs proches, alors comment tendre la main ? Pour y répondre, Jean-Pierre Couteron et Jérôme Adam étaient les invités de « Bienfait pour vous » sur Europe 1.

Taboue, difficilement diagnosticable, longue rémission, l’addiction est un mal dont on aimerait vraiment se passer et qui affecte tout notre entourage. Au micro de Julia Vignali et Mélanie Gomez, Jean-Pierre Couteron, addictologue, psychologue clinicien et porte-parole de la Fédération addiction et Jérôme Adam, producteur du film Tout pour être heureux ? traitant de l’addiction, sont venus partager leur expertise. Et pour aider, il faut d’abord reconnaître. Qu’est-ce qu’une addiction ? Qui peut être susceptible d’en développer une ? Et surtout, que faire ?

Qu’est-ce que c’est concrètement l’addiction ?

« L’addiction, c’est la perte de contrôle d’une substance psychoactive ou désormais d’un appareil, d’un comportement, qui nous permet d’avoir des effets psychoactifs. C’est la perte de contrôle. Avant, c’est de l’usage. Si je me sers de mon téléphone portable, c’est de l’usage. Si, je n’arrive pas à doser le temps que je passe sur mon téléphone portable, je rentre dans des comportements addictifs », explique Jean-Pierre Couteron.

Selon le spécialiste, l’addiction est un trouble complexe, car elle possède deux versants : un versant maladie et un versant « comportement social », à savoir comment l’addict interagit avec le monde et avec ses proches.

Est-on tous égaux face à l’addiction ?

Certains milieux sociaux, certaines tranches d’âge semblent être plus exposés aux risques addictifs, mais pour le clinicien, il n’y a pas forcément de prédispositions, plutôt des vulnérabilités. « Il y a effectivement des vulnérabilités sociales qui font que, selon les milieux sociaux, selon les conditions de vie, on peut avoir des paramètres. Mais il y a aussi des vulnérabilités psychiques. Selon les histoires de vie, si on a vécu un traumatisme, qu’on a des difficultés familiales », détaille-t-il.

>> À RÉÉCOUTER – Drogue et alcool : la clé des addictions serait dans notre ventre

« Et puis il y a des vulnérabilités physiologiques, génétiques. Il n’y a pas un gène de l’addiction, mais il y a des paramètres qui font qu’on n’a pas le même physique et qu’on n’aura pas la même réaction à la substance. Donc tout ça se mélange, peut s’équilibrer. L’effet positif de l’un peut rencontrer l’effet négatif de l’autre. Mais effectivement, le principe de base à savoir, c’est qu’on n’est pas égaux et que ce qui marche pour l’un ne marche pas forcément pour l’autre. »

Une constante semble pourtant se dessiner : c’est à l’adolescence que majoritairement les risques addictifs se présentent.

Comment reconnaître une personne addicte ?

Selon Jean-Pierre Couteron et Jérôme Adam, qui a perdu son frère à cause de l’addiction et a motivé la création de son film, en cas de doute, il faut surveiller le comportement du proche et notamment s’il perd le contrôle. « Donc les signes qui montrent que la personne n’arrive pas à être à la hauteur du contrôle, qu’elle dit encore vouloir avoir. Qu’elle s’engage à faire telle chose à telle heure et qu’elle ne le fait pas. Qu’elle s’engage à ne pas reboire le soir même alors qu’elle va le faire… Ce sont ces signes-là« , précise l’addictologue.

« J’ai compris très vite que [mon frère] consommait, qu’il avait des problèmes de consommation parce qu’il y a eu des attitudes avec des épisodes délirants pendant la nuit, des épisodes où il avait piqué des médicaments de ma mère pour compenser et trouver certains effets », raconte Jérôme Adam.

>> À RÉÉCOUTER – Souffrant de différentes addictions, Christine a réussi à reprendre sa vie en main

Il y a également des signes physiques pour certaines addictions : l’ivresse alcoolique, l’euphorie avec un produit comme le cannabis, des états d’excitation avec des produits stimulants comme la cocaïne. Et si ces deux types de signes persistent et qu’on les a repérés, c’est à ce moment-là que le sujet peut être abordé.

Comment ne pas la braquer ?

« Souvent, le piège dans lequel on va tomber, c’est de lui en parler pour lui dire tout de suite : ‘Arrête !’ Or, il n’a pas immédiatement envie qu’on lui dise d’arrêter parce que pour lui, ça fonctionne encore comme une solution. Ça vient calmer une angoisse, ça vient calmer quelque chose. La première étape, c’est de lui dire qu’on voit qu’il consomme, qu’on imagine que ça lui sert à quelque chose et que c’est de ça dont on aimerait parler. C’est de voir à quoi ça lui sert », explique le clinicien. 

Pour Jérôme Adam, la question de l’amour est très importante. « Il y a tout un travail de déculpabilisation à effectuer vis-à-vis de la personne addicte. Maintenant, l’amour, ce que j’essaye de dire dans le film, c’est qu’il doit être présent et donc qu’il faut rester présent, tendre la main. Mais ça ne suffit pas forcément et surtout, on ne peut pas faire à la place de l’autre. Donc c’est tout ce dosage entre accepter son impuissance et être présent malgré tout qui est fondamental », confie le réalisateur. À l’inverse, la séparation ou la menace d’un éloignement peut aussi agir comme un déclic, mais il faut faire très attention et l’effet n’est pas systématique.

Où l’emmener et que faire ?

Si la personne addicte reconnaît sa maladie et accepte d’en discuter, plusieurs choses sont possibles. « La majorité des addicts s’en sort sans aller consulter les professionnels », indique Jean-Pierre Couteron. Pour certaines addictions, comme la cigarette ou le téléphone portable, il est possible de « réaménager son environnement, son entourage. C’est la fameuse histoire : j’ai rencontré quelqu’un, j’ai un boulot », ajoute le psychologue.

Avec un peu de différence en intensité, on n’est pas obligé d’aller consulter. Cependant, plus on rentre dans des problématiques complexes où il y a des problèmes psychopathologie, des histoires de vie, des vulnérabilités, plus cela est difficile d’en sortir seul. Dans ces cas-là, il est préférable d’être suivi par un médecin. « Il y a beaucoup d’endroits pour aller consulter. Il y a des médecins en ville qui sont intéressés par les questions d’addiction, des centres spécialisés, médico-sociaux, des centres de soins, d’accompagnement et de prévention », détaille le professionnel. Enfin, des médicaments, prescrits par le médecin, peuvent aider à réduire les effets de l’addiction.

Source Europe 1

Drogue en Corse : « la toxicomanie, c’est une maladie, ce n’est pas un vice »

Écrit par Axelle Bouschon
Au centre Addictologies France de Bastia, la prise en charge des patients se décline ainsi en trois volets : social, médical, et psychologique.
Au centre Addictologies France de Bastia, la prise en charge des patients se décline ainsi en trois volets : social, médical, et psychologique. • © Axelle Bouschon / FTV

C’est un fléau chaque année plus présent sur l’île. Mais dont on parle peu. Nous vous proposons toute cette semaine une série d’enquêtes, à la rencontre de ceux qui luttent contre ce phénomène, de ceux qui consomment, mais aussi de ceux qui en vivent. 2ème épisode, aux côtés d’une association.

Il est 8h30, passants et voitures affluent à un rythme régulier, le long de la rue royale, à Bastia. Au rond-point de la résidence A Tramunta, en face du chemin menant à l’hôpital de Falconaja, le centre d’Addictions France ouvre ses portes, et se remplit au gré des arrivées des employés. Ce lundi 25, ils sont cinq et une stagiaire à travailler.

Une pile de documents sous le bras, Déborah Baron se…. CLIQUEZ POUR LIRE LA SUITE

Philadelphie : les trottoirs de l’enfer

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HISTOIRE DU TRAFIC DES DROGUES

Les vidéos sont visibles jusqu’au
29 Mai 2020 (voir au bas de l’article)
L’historique du commerce de la drogue que présentent les journalistes Julie Lerat et Christophe Bouquet, nous mène des Guerres de l’opium du XIXe siècle jusqu’à la Colombie d’aujourd’hui. Leur reportage est une plongée au cœur d’un marché clandestin qui n’a jamais cessé de s’étendre. À voir sur arte.tv

De la Chine au Mexique… De l’Afghanistan aux rues new-yorkaises… De la Sicile aux forêts colombiennes… La géopolitique mondiale des drogues couvre la planète. Au XIXe siècle, l’opium se répand à travers toute l’Asie, sous l’impulsion des puissances coloniales britannique et française. Parallèlement, l’industrie pharmaceutique découvre des produits miraculeux : morphine, héroïne, cocaïne, indispensables à la chirurgie moderne. Mais la consommation échappe au contrôle.  L’addiction devient un fléau mondial et un enjeu de santé publique. Dès lors, la prohibition va progressivement s’imposer. L’interdit donne naissance aux premiers réseaux de trafics internationaux qui ne vont cesser de chercher la protection des États. Cette criminalité connaît un essor sans précédent pendant la Guerre froide, quand les services secrets américains et soviétiques utilisent les drogues comme un instrument politique. Les États-Unis sont les premiers à en payer le prix fort , puisqu’en 1970 un tiers de leurs soldats au Viêtnam sont dépendants de l’héroïne. Un an plus tard, le Président Richard Nixon déclare la guerre aux drogues. Consommateurs et trafiquants sont chassés et pourchassés jusqu’au bout du monde.

Mises au point légalement par l’industrie pharmaceutique occidentale

Héroïne. Cocaïne. Deux produits qui pèsent aujourd’hui aussi lourd dans l’économie mondiale que le pétrole ou le textile. Ces drogues, responsables en deux siècles de millions de morts, ont d’abord été mises au point le plus légalement du monde par l’industrie pharmaceutique occidentale. Les systèmes bancaires et les services secrets du monde entier, en lien plus ou moins direct avec des organisations criminelles, ont contribué à les faire prospérer. La répression s’est toujours révélée impuissante à mettre fin à ce commerce immensément lucratif, car le secteur des stupéfiants, « le plus agile du monde« , selon l’un des analystes interrogés dans ce reportage, parvient à se recomposer chaque fois qu’un coup lui est porté. Les masses d’argent qu’il injecte dans l’économie mondiale ne cessent de remodeler les frontières. Archives, entretiens, reportages inédits, ce triptyque d’investigations inédites dévoile les logiques cachées du trafic de drogue et sa porosité avec les pouvoirs en place. Effrayant. Passionnant.

Jérôme ENEZ-VRIAD

Histoire du trafic des drogues
Un reportage en 3 parties de 53 minutes chacune
1 / L’ère des empires
2 / L’heure des barons
3 / Les territoires perdus
En accès gratuit jusqu’au 29 mai 2020 sur Arte.TV

L’ecstasy à Paris : 10 morts depuis Janvier 2019

La MDMA, la « drogue de l’amour », fait son retour en Europe

Plus connue quand elle se trouve sous la forme d’ecstasy, cette drogue ne détrône pas le cannabis en termes de consommation en Europe, mais elle talonne la cocaïne.

Comprimés d’ecstasy.
Comprimés d’ecstasy. DOMINIQUE FAGET / AFP

La « drogue de l’amour », la « D », la « MD »… Autant de petits noms pour désigner la MDMA (3,4-méthylènedioxyméthamphétamine), un stupéfiant plus connu quand il se trouve sous la forme d’ecstasy, qui signe son retour en Europe. La substance, qui s’est fait connaître dans les années 1990, ne détrône pas le cannabis en termes de consommation, loin de là, mais elle talonne la cocaïne depuis quelques années. C’est ce que montre le rapport 2016 de l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT), publié mardi 31 mai, et qui porte sur les données des années 2013 et 2014.

Ce rapport estime que 13 millions des 15-64 ans ont déjà consommé de la MDMA, soit près de 4 % de cette population (5,1 % a déjà testé la cocaïne et 24,8 % le cannabis). La MDMA séduit majoritairement des jeunes adultes : sur les 2,5 millions de personnes en ayant consommé au cours de l’année, 2,1 millions ont moins de 35 ans.

Substance présente dans les raves à ses débuts, « la MDMA/ecstasy n’est plus une drogue de niche ou liée à une sous-culture » et se trouve dans les bars ou les fêtes à domicile, indique par ailleurs le rapport.

« Peu chère, facile d’accès, de bonne qualité », la MDMA remplit tous les avantages d’une consommation « festive » de drogue, reconnaît Muriel Grégoire, psychiatre à l’hôpital Marmottan, spécialisé dans la prise en charge des addictions. « Elle a vraiment bonne réputation », ajoute la soignante, soulignant qu’il y a peu de risque de devenir accro : « C’est une drogue qui n’accroche pas. »

« En addictologie, ce n’est pas le problème principal, explique-t-elle. La MDMA stimule d’abord la sérotonine, et non la dopamine, comme le fait la cocaïne. Et si la cocaïne peut être discrète socialement, les effets de la MDMA sont visibles, si bien que les gens n’ont pas envie d’être dans cet état tout le temps. »

La MDMA est aussi « empathogène », c’est-à-dire qu’elle génère de l’empathie, d’où son surnom de « drogue de l’amour ». Les personnes qui en consomment décrivent un sentiment d’amour universel, l’envie de câliner son voisin, ils ressentent de l’énergie pour danser tout en restant « tranquille, sans devenir irritable », rapporte le docteur Muriel Grégoire.

« Bad trip » et attaques de panique

Pourtant, cette drogue a aussi des effets indésirables. Muriel Grégoire reçoit ainsi en consultation une poignée de consommateurs de MDMA qui ont l’impression de « ne pas redescendre » :

« Souvent, ce sont des patients qui en ont pris de manière abusive, de fortes doses ou tous les week-ends pendant plusieurs semaines. Ils ont fait un “bad trip” et ils gardent des signes résiduels quelques jours voire quelques semaines après. Ils peuvent souffrir de troubles anxieux ou dépressifs (attaque de panique, anxiété du matin au soir), ou, plus rarement, de troubles psychotiques comme un sentiment de persécution, de déréalisation ou de dépersonnalisation, c’est-à-dire qu’ils ne reconnaissent plus où ils sont ou qui ils sont. »

Les personnes fragiles ou alcoolisées sont plus sujettes à ces « mauvais voyages » mais « ces effets indésirables peuvent arriver à n’importe qui », souligne Muriel Grégoire. Le risque de surdose, pouvant entraîner la mort, n’est pas exclu non plus. « La situation est d’autant plus préoccupante que la MDMA […] est de plus en plus disponible via les marchés en ligne », précise Alexis Goosdeel, directeur de l’OEDT.

Le rapport de l’OEDT rappelle que la MDMA, après une phase de grande popularité dans les années 1990, a connu « une longue période pendant laquelle sa piètre qualité et son adultération [frelatage] se sont traduites par une diminution de sa consommation ».

Mais, aujourd’hui, « un marketing sophistiqué et ciblé » serait en œuvre, selon les auteurs de l’étude, afin de relancer cette drogue. Ils décrivent ainsi des « poudres, cristaux et comprimés fortement dosés, avec toute une série de logos, de couleurs et de formes ». « Il pourrait s’agir d’une stratégie délibérément mise en œuvre par les producteurs afin d’améliorer la réputation de cette drogue », suggère l’observatoire.

Substituts « légaux »

Par ailleurs, sur Internet, on voit apparaître des produits de synthèse vendus comme des substituts « légaux », indique l’étude. Ces nouvelles substances psychotiques jouent sur une zone grise juridique, éphémère : le temps que la « nouvelle » molécule soit officiellement reconnue comme illicite, elle peut être considérée comme légale par défaut.

Or la cathinone, par exemple, un substitut de stimulants tels que les amphétamines, la MDMA et la cocaïne, « a causé près de 200 intoxications aiguës et une centaine de décès depuis 2011 » en Europe, souligne le rapport. Plus risquées, ces substances sont aussi « clairement addictives », constate Muriel Grégoire.

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