Recherche

Mois

juillet 2014

21 % des accidents mortels sur la route liés à la drogue

Le cannabis est la plus consommée, mais la cocaïne progresse notamment chez les routiers.

De plus en plus d’automobilistes conduisent sous l’emprise de stupéfiants, et leur nombre est probablement sous-estimé. Sans atteindre toutefois les ravages créés par l’alcool, la drogue a été impliquée dans 21 % des accidents mortels en 2013, selon l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR). L’alcool, la même année, était présent dans 30 % de ces accidents.

En 2012, 531 personnes ont été tuées alors qu’au moins un des conducteurs en cause présentait un test positif aux stupéfiants, soit 32 de plus qu’en 2011. «Ce nombre est en réalité plus important, indique le bilan 2012 de l’accidentalité réalisé par l’ONISR. Dans 38 % des accidents mortels, le résultat du test (toxicologique) n’est pas enregistré.» Un déficit de connaissance dû à la complexité des analyses: «Il est en effet beaucoup plus long et onéreux de chercher la drogue que de chercher l’alcoolémie», explique le professeur Claude Got, auteur La Violence routière. Des mensonges qui tuent. Ces contrôles coûtent cher: en plus des tests salivaires réalisés au bord de la route, à 12 euros l’unité s’ajoutent les frais d’analyse. En cas de test positif, une prise de sang est obligatoire pour vérifier le premier résultat. Ces analyses toxicologiques, dont le prix ne peut dépasser 450 euros, doivent toutefois être remboursées par l’automobiliste s’il est en tort.

Les prix de la cocaïne ont chuté drastiquement ces dix dernières années en France
Dans 9 cas sur 10, le produit stupéfiant consommé est du cannabis, selon la dernière grande étude sur la consommation de stupéfiants au volant, l’enquête SAM, qui fait office de référence dans le domaine. Ces expertises datent néanmoins de 2003, et les consommations de drogue ont considérablement évolué ces dix dernières années.

Les bilans de l’ONISR ne fournissant pas le détail des types de stupéfiants détectés, il faut se fier à la parole des professionnels. «Nous voyons notamment se développer la conduite sous l’emprise de la cocaïne», indique Charles Mercier-Guyon, médecin, secrétaire du comité médical de l’association Prévention routière. Les risques ne sont pas les mêmes: «conduire après avoir fumé du cannabis double le risque d’être responsable d’un accident mortel, après avoir pris de la cocaïne le multiplie par 8 environ», poursuit Claude Got.

Excitante et euphorisante, la cocaïne va donner l’illusion à celui qui en a pris de très bien conduire. Ces estimations sont «évidemment» à mettre en lien avec la quantité de produit consommé. Les prix de la cocaïne ont chuté drastiquement ces dix dernières années: alors qu’il coûtait l’équivalent de 150 euros en 1990, le gramme de cocaïne coûte aujourd’hui 60 euros, selon les derniers chiffres publiés par l’Observatoire français des drogues et toxicomanies.

Ainsi, un médecin agréé auprès des commissions médicales pour la réattribution du permis de conduire en Haute-Savoie témoigne: «Avant, on se retrouvait face à deux cas de conducteurs sous cocaïne tous les ans. Maintenant, ce sont deux par mois!» Auparavant réservée aux plus aisés, la cocaïne touche tous les milieux. «Certains chauffeurs routiers en consomment comme un produit dopant, afin de pouvoir rester éveillé toute la nuit sur la route.

En Australie, les amphétamines et la cocaïne sont les drogues les plus consommées par les routiers», poursuit Charles Mercier-Guyon. L’enquête dira si le conducteur du poids lourd responsable d’un récent accident dans la Meuse, contrôlé positif à la cocaïne, avait ce profil de «dopé». Source

ACADÉMIE NATIONALE DE PHARMACIE

AVIS SUR LES SALLES D’INJECTION CONTRÔLÉE DE DROGUES
L’Académie nationale de Pharmacie, ayant pris connaissance du projet ministériel d’expérimentation de salles de consommation contrôlée de drogues, a demandé à sa Commission des Substances
vénéneuses et des Dopants d’analyser ce projet et de donner son avis qui a été adopté par le Conseil du 12 février 2014 et qui est présenté en séance plénière de l’Académie le 19 février 2014.
considérant :
 l’absence de garantie de qualité, d’identité et d’asepsie des produits injectés (« drogues de rue »),
 l’objectif qui est de venir en aide à ces patients et non d’entretenir leurs addictions,
 la non garantie d’éviter les contaminations par le VIH ou le VHC, la majorité des patients étant le plus souvent déjà contaminés,
 l’effet limité sur leur réinsertion dans le circuit sanitaire,
 l’absence de données concernant la responsabilité des médecins et des pouvoirs publics en cas de complication médicale ou d’actes délictueux commis sous l’emprise de la drogue injectée (accidents de la route, par exemple),
 l’absence de rigueur méthodologique et de critères d’évaluation de l’expérimentation envisagée,
 les rares études plutôt favorables à ce genre d’expérimentation concernant l’usage d’héroïne médicinale et non celui de « drogues de la rue » comme dans le cas présent,
 l’exemple de certains pays comme la Suède qui ont supprimé les salles d’injection en raison de leurs résultats peu convaincants,
 le nombre de centres de soins pour toxicomanes existant en France, avec 170 000 patients sous traitement substitutif,
 l’absence de concertation avec le monde médical et pharmaceutique à la recherche d’un consensus,
l’Académie nationale de Pharmacie émet un avis défavorable à l’expérimentation de salles d’injection contrôlée de « drogues de rue » telle qu’elle est actuellement définie dans le projet, et demande, pour une plus grande sécurité des patients, un renforcement des moyens alloués aux centres de soins pour toxicomanes et aux unités d’addictologie.
Source

Une consommation excessive de cannabis endommagerait le circuit cérébral du plaisir

En analysant leur activité cérébrale, des chercheurs américains ont constaté une diminution du plaisir chez de gros consommateurs de marijuana, suggérant une altération de leurs centres nerveux associés au plaisir.

L’étude a été menée sur 24 fumeurs de cannabis consommant en moyenne cinq joints par jour, cinq jours par semaine et ce depuis 10 ans au moins ; le groupe contrôle étant composé de 24 personnes non-fumeurs.

Une altération du système dopaminergique

Les chercheurs ont administré aux deux groupes du méthylphenidate, une substance chimique quistimule la libération massive de dopamine dans le cerveau. La dopamine est un messager chimique impliquée dans la sensation de plaisir. Elle joue donc un rôle essentiel dans le circuit de la récompense : l’arrivée d’un signal annonçant une récompense (le THC par exemple, principale molécule active du cannabis), libère de la dopamine dans différentes régions du cerveau, provoquant un comportement gratifiant qui fournit une motivation nécessaire pour une nouvelle recherche de récompense.

Fait intéressant : la dopamine libérée suite à l’administration du méthylphenidate ne déclenchait, chez le consommateur de marijuana, aucune  réaction physiologique au plaisir. Ainsi contrairement aux non-fumeurs, aucune augmentation de la fréquence cardiaque ou de la pression artérielle n’a été observée. En clair, les consommateurs de cannabis ne percevaient pas les effets de la dopamine pourtant libérée en grande quantité après absorption du méthylphenidate.

Des hypothèses pour tenter d’expliquer ce phénomène

Il semble que, à long terme, le cannabis ait pour effet une baisse de plaisir chez ses consommateurs les plus réguliers. Ceci expliquerait sans doute le caractère dépendant de ce psychotrope : les gros consommateurs fumeraient précisément parce que leur capacité à ressentir du plaisir s’est affaiblie à cause du cannabis. On connait l’impact de ce psychotrope sur la santé mentale et ses corrélations avec la dépression, l’anxiété ou encore l’irritabilité. Reste à savoir si ces émotions négatives sont une condition préexistante à la baisse du plaisir ressentie par les gros consommateurs de cannabis, ou si, à l’inverse, c’est la baisse du plaisir elle-même qui provoque les troubles mentaux qui lui sont associés. Source

Le cannabis contenant du THC favorise la paranoïa

La consommation de cannabis, bien qu’illégale, reste une réalité pour nombre de jeunes et moins jeunes. Considéré comme une drogue « douce », aux effets plutôt apaisants, le cannabis peut se révéler un puissant déclencheur de paranoïa.

Pour en savoir plus sur cet effet minoritaire mais qui touche certains consommateurs, des chercheurs ont testé leur capacité à traiter des données habituelles par rapport à des stimuli inhabituels, en fonction des taux de THC (Téteahydroncanabinol) et de CBD (Cannabidiol) consommés, deux substances présentes à des concentrations très variables dans le cannabis.  Ils ont donc montré aux volontaires des images avec des flèches dessinées. Certaines pointaient vers la droite, d’autres vers la gauche, mais la grande majorité gardait la même direction horizontale, à l’exception de certaines flèches légèrement inclinées.

Les participants ayant consommé du CBD ont repéré immédiatement les flèches inclinées. Mais ceux qui avaient pris du THC ont montré plus d’intérêt pour les flèches horizontales.

Normalement, toute personne qui n’est pas sous l’emprise d’une drogue repère les flèches inclinées, la répétition étant jugée inintéressante tandis que le changement est remarquable. Sous l’emprise de THC, les individus ont manifesté un intérêt élevé pour les flèches horizontales, se désintéressant des flèches inclinées. Autrement dit, le THC parasite notre capacité à dissocier la banal de l’exceptionnel, donnant une dimension exceptionnelle à ce qui ne l’est pas. Ceci peut expliquer un comportement  paranoïaque si le cannabis contient un fort taux de THC.

Le problème est que le cannabis contient de plus en plus de THC.

Dans les années 60-70, un joint contenait 10 mg de THC. Or ce taux peut s’élever  jusqu’à 150mg dans les pétards du nouveau millénaire.

Les effets psychoactifs sont donc bien plus importants aujourd’hui, d’autant qu’ils ne sont pas forcément contre-balancés par le cannabidiol, aux effets sédatifs.

Par Audrey Loubens, journaliste scientifique  Source

Le cannabis, ennemi des spermatozoïdes ?

La consommation de cannabis multiplie par deux le risque d’infertilité masculine, selon une étude américaine.

Déjà accusé à juste titre de nombreux maux, le cannabis est, cette fois-ci, selon une étude américaine, l’ennemi des spermatozoïdes.

Des scientifiques des universités de Sheffield et de Manchester viennent en effet de publier une étude dans la revue médicale Human Reproduction selon laquelle la consommation de cannabis diminue la qualité du sperme masculin.

Le cannabis déforme les spermatozoïdes

Les chercheurs se sont basés sur 2 249 hommes de 18 ans et plus, consultant pour des problèmes de fertilité. Les participants ont renseigné leurs critères de mode de vie (drogue, alcool, tabac…) par questionnaire et entretien, et une analyse de sperme a été effectuée.

Les résultats de l’étude montrent que le cannabis déforme les spermatozoïdes. Ces derniers ne peuvent plus se déplacer correctement et ne parviennent donc pas à pénétrer l’ovule à féconder.

« Comparez les spermatozoïdes à des petits avions. Un spermatozoïde normal est comme un avion aérodynamique, qui se déplace très rapidement et sans efforts. Le cannabis transforme ce superavion en un biplan maladroit et instable… », explique le Dr Allan Pacey, professeur d’andrologie à l’université de Sheffield et auteur de l’étude.
4 % de sperme viable chez les consommateurs réguliers

Résultat : les consommateurs réguliers de cannabis n’ont que 4 % de sperme viable en réserve.

Toutefois, le sperme redevient normal trois mois environ après l’arrêt du cannabis.

Source

Amber Valletta, son combat contre la drogue :  »C’est une maladie… »

Amber Valletta MannequinMannequin star dans les années 1990, Amber Valletta (40 ans) est désormais actrice. Elle tient le rôle de Lydia dans la série Revenge sur ABC et continue de poser pour de très grandes marques : Pucci (campagne automne-hiver 2012) ou Prada (campagne printemps-été 2013) pour ne citer qu’elles. L’été dernier, elle était choisie par le magazine Interview pour figurer sur l’une des couvertures de son Model Issue au côté de Naomi Campbell et Kate Moss. C’est dire l’importance d’Amber Valletta dans la mythologie des supermodels… Une mythologie qui contient évidemment sa part d’ombre. L’Américaine originaire de Phoenix (Arizona) révèle aujourd’hui avoir lutté toute sa vie contre l’addiction.

Intervenant pour le site de bien-être MindBodyGreen.com, Amber Valletta a fait, le 11 juillet dernier, une émouvante confession de quinze minutes. La bombe s’est montrée à la fois sincère, drôle et bouleversante : « Je fais mon coming out aujourd’hui, mais pas celui que vous imaginez. Je fais mon coming out d’addict, je souffre d’une maladie qui s’appelle l’addiction. »

À disposition 

Avec une incroyable lucidité, Amber Valletta revient sur l’origine de son mal. Dès l’âge de 8 ans, parce qu’elle ne supportait pas d’être, la future star des podiums a recherché à se « défoncer« . Marqueurs, vernis à ongles, colle… tout y passait. « Puis j’ai découvert que ma famille avait son lot de problèmes avec la drogue. À l’âge de 10 ans, j’étais déjà passée par là. » À 15 ans, elle débute sa carrière de mannequin puis fait le grand saut quelques années plus tard en quittant sa ville et ses proches. « J’avais 18 ans quand je suis arrivée en Europe. J’ai découvert l’alcool et la cocaïne. Je faisais carrière dans un business où ces excès étaient largement répandus et acceptés. Drogues et alcool étaient à ma disposition. »

Amber Valletta a une vingtaine d’années quand sa carrière décolle. Elle fait la couverture de tous les plus grands magazines et défile comme une superstar pour les plus grands créateurs. À cette époque, son addiction devient profonde. « J’ai risqué de tout perdre, mes amis, ma famille, mon job… Un jour, je suis arrivée sur un shooting, c’était un contrat à plusieurs millions de dollars, complètement ivre et droguée. Et je m’en foutais complètement. Voilà où peuvent vous mener vos addictions. Quand j’ai rendu visite à mon oncle sur son lit de mort, j’étais encore droguée, encore ivre. Tout ce que je cherchais, c’était un endroit où je pouvais me faire une ligne. »

À l’âge de 25 ans, par peur de la mort, le top model décide de chercher de l’aide. Amber Valletta se fait enfin soigner. Elle est sobre depuis cette époque mais c’est un combat quotidien qu’elle mène grâce au soutien de ses proches, à commencer par son époux et père de son fils Auden (né en 2000), Chip McCaw. Elle veut également rendre hommage à tous ceux qui souffrent de la même maladie, qu’ils soient sobres ou qu’ils continuent de lutter pour s’en sortir.

Emily VanCamp, sa partenaire dans la série Revenge, lui a rendu hommage sur Twitter : « Un discours incroyable sur l’addiction par l’une des plus belles personnes qu’il m’ait été donné de rencontrer. » Une interview que vous pouvez retrouver en intégralité sur le site MindBodyGreen.com.  

Source

La Lettre du CNPERT de Juillet 2014 est disponible en cliquant ici

Addictions : un guide pour les professionnels des Consultations jeunes consommateurs

Un adolescent souffrant d’addiction au cannabis ne vient pas de lui-même à une Consultation jeunes consommateurs (CJC) : il y est toujours adressé par un tiers (ses parents, son établissement scolaire ou pire, un juge). Cela ne facilite pas le contact avec le thérapeute, et le Dr Olivier Phan, responsable d’une CJC dans le Ve arrondissement de Paris, en sait quelque chose. « Il ne faut pas croire que l’adolescent est convaincu que ce qu’on va lui apporter va l’aider », a expliqué ce psychiatre lors des deuxièmes rencontres de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILDECA), organisées le 26 juin dernier à Matignon.

Lors de ce rendez-vous, le Dr Phan a donné quelques pistes pour mieux aider ce patient très particulier qu’est le jeune usager de drogues. Il est en effet l’un des trois auteurs d’un nouveau manuel à l’usage des professionnels des CJC baptisé Processus d’accompagnement et d’alliance pour le changement thérapeutique (PAACT).

Formalisant les pratiques de terrain de thérapeutes impliqués dans le CJC, le PAACT se veut pragmatique : il décrit un processus qui dure en moyenne cinq mois, durant lesquels l’adolescent est reçu toutes les semaines. Il s’agit d’une thérapie individuelle, mais les parents n’en sont pas exclus : ils sont systématiquement reçus lors du premier entretien, puis deux à trois fois seuls.

« Construire l’alliance thérapeutique »

Le mot-clé, dans le titre un peu long du PAACT, est « Alliance ». Le patient et le thérapeute doivent unir leurs forces en vue de l’objectif commun, la sortie de l’addiction. Pour cela, il faut bâtir une collaboration. Le Dr Phan a ses petits trucs : « Je les branche sur les jeux vidéo », explique cet amateur de League of Legends (LoL, pour les initiés).

Mais bien sûr, briser la glace ne suffit pas. Pour que la coopération entre le patient et le thérapeute soit durable, plusieurs stratégies sont mises en œuvre : acter les divergences (entre le patient et le thérapeute, entre le patient et ses parents), définir de nouvelles cibles thérapeutiques (aider l’adolescent à comprendre pourquoi il s’adonne à cette pratique, ce qu’elle lui apporte, et ce qu’elle lui coûte)…

Le tout devant permettre à l’adolescent de définir et de valider ses propres capacités de changement. Ce n’est qu’une fois cette alliance thérapeutique construite que l’on pourra se lancer dans le changement de comportement véritable, puis, dans une troisième phase, dresser un bilan qui permettra de prévenir la rechute.

Bien sûr, la principale addiction à laquelle les professionnels des CJC sont confrontés est le cannabis. Mais d’autres addictions se développent, et le PAACT peut aussi apporter des réponses. Le Dr Phan évoque les poly-consommations, le phénomène du binge drinking, mais aussi celui des jeux vidéo.

Adrien Renaud

Source : Le Quotidien du médecin 

Dysfonction cognitive dans la SEP : attention au cannabis !

Une dysfonction cognitive touche 40 à 60 % des sujets atteints de sclérose en plaques (SEP). Il a été rapporté que les malades qui fument du cannabis ont plus de difficultés à cet égard que les non fumeurs. Mais aucune exploration de neuroimagerie n’a été faite jusqu’ici pour valider cette observation.

Le but de cette étude était d’examiner les signes de dysfonction cognitive en neuroimagerie fonctionnelle et structurelle associés à la consommation de cannabis chez les malades atteints de SEP.

Vingt malades  âgés de 18 à 60 ans avec une SEP (critères de McDonald modifiés) ont été recrutés. Les critères d’exclusion comprenaient, traumatismes cérébraux, usage de drogues autres que le cannabis, alcoolisme, psychose.

Les raisons de l’utilisation du cannabis étaient médicales ou récréatives ou les deux.

Dix-neuf sujets contrôles, malades n’ayant jamais fumé de cannabis, ont été également enrôlés.

Les paramètres évalués comprenaient les données d’une IRM fonctionnelle réalisée lors d’un test de mémoire (N-Back), d’une IRM fonctionnelle au repos, d’une IRM structurelle, des tests de mémoire verbale (Selective Reminding Test Revised), visuelle (10/36 Spatial Recall Test, de traitements de l’information (Paced Auditory Serial Addition Test) et d’attention (World list generation).

Le groupe « cannabis » s’est révélé moins performant au test de traitement de l’information et au test de mémoire visuelle que le groupe contrôle (p < 0,02 et p < 0,03 respectivement).

L’activation cérébrale était plus diffuse durant les différents tests N-BACK pour les utilisateurs de cannabis. Ces derniers ont fait davantage d’erreurs (p < 0,06) sur le test 2 back task durant lequel l’activation cérébrale était accrue dans les zones pariétale p < 0,007) et cingulaire antérieure p < 0,001) régions impliquées dans la mémoire de travail.

Il n’y avait aucune différence entre les groupes pour les autres paramètres évalués, notamment, l’atrophie cérébrale n’était pas plus importante dans le groupe cannabis.

En conclusion, les malades atteints de SEP fumeurs de cannabis ont plus de déficit cognitifs que les non fumeurs et le cannabis compromet les stratégies compensatoires cérébrales déjà prises en défaut au cours de la SEP. Les auteurs estiment que ces résultats doivent conduire à la prudence pour l’utilisation et la prescription de cannabis dans la SEP.

Dr Juliette Lasoudris Laloux

Références : Pavisian B et coll. : Effects of cannabis on cognition in patients
with MS. A psychometric and MRI study.
Neurology, 2014; 82: 1879–1887

Source : JIM 

Propulsé par WordPress.com.

Retour en haut ↑