La perception du risque associé aux substances addictives diminue toujours plus chez les adolescents. Une situation qui inquiète. Il y a une nécessité de faire évoluer les messages de prévention car les plus anciens ne rencontrent pas ce public adolescent.

Les chiffres de la deuxième édition du baromètre Macif/Ipsos mettent en évidence une « normalisation » de la consommation de drogue, alcool ou écrans… et la nécessité de faire évoluer les messages de prévention : les plus anciens ne rencontrent pas ce public adolescent.

Si la consommation de ces substances est plutôt stable par rapport au printemps 2021, la nouvelle génération perçoit moins les conséquences de l’addiction, au cannabis, au tabac, à l’alcool ou aux écrans. Et ce, d’autant moins qu’ils consomment régulièrement.

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« La perte de contrôle est un piège »

« La perception d’un risque est une notion éminemment subjective, souligne Jean-Pierre Couteron, psychologue clinicien (Fédération addiction). Dès qu’on choisit d’en prendre un, on le minore inconsciemment. » Pour décourager un ado, ce risque doit être qualifié, avec des données objectives (conséquences psychiatriques ou accidents par exemple) tout en laissant une place à l’éventuel plaisir ressenti.

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Autre point d’inquiétude identifié par le baromètre, près de six ados sur dix ont perdu le contrôle dans l’année qui a précédé, et même huit sur dix des consommateurs réguliers. Un lâcher-prise qui peut être souhaité, en lien avec une réduction de la perception du risque.

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« Or, la perte de contrôle est un piège quand on la recherche avec des substances » , prévient le psychologue. Enfin, ces consommations alimentent davantage d’expériences de situation négative en 2022 : pensées suicidaires, violence, isolement, etc., ce qui fragilise encore : « les émotions négatives sont, après la recherche du plaisir, la deuxième porte d’entrée des addictions », signale-t-il.

Source Ouest France