Laetitia Clavreul constate en effet dans Le Monde que « les chiffres révélant le niveau d’addiction des jeunes Français sont mauvais ». La journaliste indique ainsi que selon l’enquête European school survey project on alcohol and other drugs (Espad), « la consommation de tabac, d’alcool mais aussi de cannabis des jeunes Français scolarisés de 16 ans s’affiche nettement à la hausse entre 2007 et 2011 », alors que les autres pays européens « sont souvent en progrès ».
Laetitia Clavreul précise que selon ce travail mené par le Conseil suédois pour l’information sur l’alcool et les autres drogues, en France « l’évolution sur le cannabis est particulièrement problématique : l’expérimentation est en hausse de 25%, le nombre de jeunes ayant consommé au moins une fois le produit passant de 31% à 39%. L’augmentation est même de 60% pour la consommation au moins une fois par mois (de 15 à 24%). La France reprend donc la première place du classement et retrouve ses niveaux de consommation du début des années 2000 ».
La journaliste ajoute que « 67% des jeunes de 16 ans ont consommé de l’alcool dans le mois, contre 64% en 2007. […] Pour le tabac, la situation se dégrade aussi. Les jeunes Français étaient 38% à avoir fumé au moins une cigarette dans le mois en 2011, contre 30% en 2007 ».
Laetitia Clavreul rappelle qu’une étude française réalisée auprès des jeunes (Escapad), « publiée en février, montrait, elle, une baisse des expérimentations d’alcool et de tabac, et une stabilisation de la diffusion du cannabis. Surtout, elle relevait une baisse des usages de cannabis dans l’année et au cours du mois ».
« Mais en avril, sans grand bruit, l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies rendait publique une troisième enquête, intitulée Health Behaviour in school-aged children et réalisée auprès des 11, 13 et 15 ans. Cette étude décrivait plutôt une stabilisation des consommations. L’heure ne semblait en tout cas pas à la baisse »,
relève la journaliste.
Laetitia Clavreul retient que ces nouveaux chiffres « relancent le débat autour de la politique française de lutte contre la toxicomanie, qui a été marquée sous l’ancien gouvernement, par une option répressive ». La journaliste évoque ainsi « une focalisation sur le cannabis critiquée par les spécialistes, alors que le tabac est une porte d’entrée vers cette substance, et que les jeunes sont des polyconsommateurs ».