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Date

8 juin 2013

Drogue, alcool: des nouvelles mesures contre l’addiction

Dans un rapport remis le 7 juin à la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt) publié par « Le Parisien », une quinzaine d’experts réclament la mise en place de mesures radicales pour lutter contre la consommation excessive de drogue et d’alcool en France. Le rapport condamne également le manque de connaissance des dégâts causés par l’addiction.

Le rapport sur « les dommages liés aux addictions et les stratégies validées pour réduire ces dommages » remis à Danièle Jourdain-Menninger, présidente de la Mildt, pointe du doigt les dégâts de certaines drogues de synthèse dont la consommation progresse ou stagne au sein de la population.

Des « épidémies industrielles »

La consommation d’alcool, notamment chez les jeunes, inquiète également les professeurs de santé publique, addictologues, criminologues et psychiatres auteurs du rapport. « Aujourd’hui, ces « épidémies » industrielles dépassent largement les épidémies infectieuses », constatent-ils.

Afin de lutter efficacement contre les dégâts directs et collatéraux provoqués par la consommation d’alcool et de drogue, le groupe d’experts préconise un certain nombre de mesures radicales comme la hausse des taxes, la fin des publicités sur Internet et l’harmonisation des délits concernant la consommation de drogues licites et illicites.

Augmenter les taxes sur l’alcool et le tabac

Les auteurs du rapport souhaitent que les pouvoirs publics s’engagent à revoir à la hausse la fiscalité sur l’alcool, en unifiant les taxes sur la boisson. Ils partnt du constat que « pour des raisons qui n’ont rien à voir avec la santé publique, les gouvernements épargnent systématiquement le vin. »

Dans la législation actuelle, la taxe sur le vin s’élève en effet à 3,55€ par hectolitre, contre 56€ pour les muscats et 600€ pour un whisky à 40°, rappelle Le Parisien.

Bientôt la fin des pubs sur internet ?

« Revenir à l’esprit de la loi Evin » : voilà l’objectif retenu par les auteurs du rapport qui préconisent l’interdiction de la publicité pour l’alcool sur la Toile, « sauf sur certains sites bien définis comme ceux des producteurs ou des marchands en ligne. » Promulguée en 1991, la loi Evin limite fortement la publicité pour les boissons alcoolisées. Mais un nouvel article, inséré en 2009 à la fin de la liste des supports autorisés, autorise désormais la publicité pour l’alcool sur Internet.

Une harmonisation des sanctions

Autre point important du rapport : l’harmonie des sanctions concernant les drogues licites et illicites. L’alcool ou le tabac, considérés comme des drogues licites, devraient ainsi être logés à la même enseigne que les drogues illicites et considérées comme des drogues addictives. « L’intérêt de ce rapprochement est que toute personne verbalisée serait automatiquement orientée vers un service d’addictologie », note Le Parisien.

Enfin, les auteurs du rapport insistent sur l’importance de l’implication forte du président de la République dans ce combat qui doit être « un chantier présidentiel », afin de lutter activement contre le poids des lobbys.

Source

Le credo du toxicomane « toujours plus, toujours plus souvent, toujours plus fort »

Ce credo finit par séduire la ministre de la Santé

Clamant haut et fort son opposition aux toxicomanies dont celle au cannabis, la ministre de la Santé, aussi pressée que pour l’instauration des « salles de shoots » pour toxicomanes, vient de prendre un décret (cliquez sur 2013-473 du 5 juin 2013 ; J.O. du 7-VI-2013) afin de « permettre la délivrance d’une autorisation de mise sur le marché de médicaments contenant du cannabis ou ses dérivés ».

On est tout d’abord effaré par la précipitation de sa mise en œuvre «le présent décret entre en vigueur dès le lendemain de sa publication ». On l’est aussi par le caractère approximatif de son expression, eu égard au niveau culturel affligeant des rédacteurs-conseillers de la ministre. Le cannabis est une plante (chanvre indien) ; qui n’a pas de dérivés, mais des composants. Ces composants (non précisés), dont il s’agit sans doute ici, seraient des cannabinoïdes, qui ont une structure chimique commune, à partir de laquelle ce végétal a élaboré, comme autant de variations sur ce thème chimique donné, une multitude de dérivés, aux effets biologiques des plus variés, qui sont le cas échéant contradictoires. Le principal d’entre eux, en concentration et en puissance d’effet, est le tétrahydrocannabinol (THC), qui est une drogue, un agent toxicomanogène ; mais qu’à cela ne tienne !.

Il y a deux mois environ, interrogées séparément par la ministre, sur l’opportunité du présent décret, l’Académie Nationale de Médecine, ainsi que l’Académie Nationale de Pharmacie, avaient répondu négativement et de façon argumentée. Mais les lobbies et l’idéologie, même en matière de santé publique, pèsent à cet égard beaucoup plus lourd que la science, l’épidémiologie et la pharmacologie….

L’académie de médecine avait mis en garde contre cette tentation latente, dans un communiqué qu’elle avait intitulé : « Le cannabis : un faux médicament, une vraie drogue ».

Ainsi, à l’heure où l’état de Californie ferme par centaines les dispensaires qu’elle avait laissé imprudemment s’ouvrir pour la dispensation d’un «cannabis thérapeutique», les yeux enfin ouverts sur ce subterfuge, la France se précipite avec enthousiasme dans cette aberration sanitaire. Cela survient simultanément à des menées convergentes visant à obtenir la dépénalisation / légalisation du cannabis ; cette simultanéité, dans ce contexte de précipitation, ne parait pas fortuite. Stratégie du cheval de Troie, le cannabis, déguisé en médicament, entre la tête haute dans la cité ; déjà tant sinistrée par le nombre des sujets « accros » à cette drogue : un million sept cent mille usagers réguliers, malgré son caractère illicite, faisant des français les champions européens de cette toxicomanies.

Professeur Jean Costentin

Président du Centre National de Prévention, d’Etudes et de Recherches sur les Toxicomanies (CNPERT)

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