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Date

4 octobre 2020

Boulevard Voltaire  jeudi 1er octobre 2020

L’édile de Reims et les deals de Reims 

Pr. Jean Costentin

 Le maire de Reims, M. Robinet, membre du LR, parti jusqu’alors assimilé aux prohibitionnistes du cannabis, s’exprime en faveur de sa légalisation, proposant que sa ville soit le siège de son expérimentation. Sait-il encore où il habite, et pour son appartenance politique, et pour sa ville, cité historique, mondialement identifiée au champagne ? Deviendra-t-elle « Shit-ville » ou « Joint-ville » (sans pont) !

M. Robinet, ni psychiatre, ni médecin, ni pharmacien (contrairement à ce que voudraient faire accroire ceux qui appuient sa proposition), a fait des études scientifiques, suivies par une thèse de pharmacologie, prolongée d’autres travaux, tous étrangers à la neurobiologie et aux toxicomanies. Son adhésion à la légalisation du cannabis repose donc sur des convictions, dénuées de compétences.

       La loi de 1970 prohibant le cannabis pressentait les méfaits à cette drogue ; les cinquante ans qui l’ont suivie les ont précisés, en y ajoutant d’autres encore plus graves.

Une toxicité psychique majeure : ivresse à l’origine d’accidents routiers et professionnels, majorée par l’association à l’alcool (champagne ou cannabis, il faudra choisir) ; effets désinhibiteurs libérant des pulsions agressives (rixes, viols…) ; « crétinisation » (« la fumette / ça rend bête ; le chichon / ça rend con », « pétard du soir / trou de mémoire ») ; démotivation (« pétard du matin / poil dans la main ») ; induction d’anxiété et de dépressions, pouvant mener au suicide ; perturbation de la maturation cérébrale (entre 12 et 20 ans), avec diminution du quotient intellectuel et émergence possible de la schizophrénie (« la folie ») ; incitation à consommer d’autres drogues conduisant aux polytoxicomanies. Induction, par son tétrahydrocannabinol, d’effets épigénétiques qui modifient le niveau d’expression de certains gènes, affectant les caractères qu’ils expriment (le phénotype). Les individus en âge de procréer qui exposent leurs spermatozoïdes ou leurs ovules au THC transmettent à leur enfant ces modifications, qui peuvent être à l’origine de troubles autistiques, de la schizophrénie, d’une attirance vive pour les drogues qui s’exprimera à l’adolescence… Le fumeur de cannabis non seulement s’inflige divers méfaits, mais fait hériter sa progéniture de divers autres.

Sa toxicité physique l’emporte sur celle du tabac (qui tue, chaque année, 75.000 Français). Citons les cancers, les accidents vasculaires cérébraux, les infarctus du myocarde (3e cause)… Les femmes enceintes fumant du cannabis exposent leur enfant à des risques tératogènes, de mort subite, de ralentissement de leur développement psychomoteur, d’hyperactivité avec déficit de l’attention, d’une grande vulnérabilité aux toxicomanies…

La France est, en Europe, le premier consommateur de cannabis (1.500.000 « usagers réguliers ») ; sa consommation débute désormais au collège, usant de produits aux taux de THC multipliés par six en trente ans, avec de nouveaux modes de consommation (pipes à eau, e-cigarettes avec des recharges « d’huile de cannabis »…) qui augmentent sa cession à l’organisme.

Oubliez les revenus que sa légalisation apporterait au budget ; pour 1 dollar collecté, l’État du Colorado doit débourser 4,5 dollars pour assumer les conséquences néfastes de sa consommation.

Oubliez la disparition de la pègre que réaliserait la légalisation. Le cannabis légalisé serait cher pour être dissuasif et faiblement dosé en THC pour être moins toxique ; les dealers vendraient moins cher un cannabis plus « puissant » ; ils y ajouteraient la vente d’autres drogues que, dans la même logique, il faudrait légaliser.

Les jeunes qui s’abstiennent du cannabis le font, pour 60 % d’entre eux, par crainte de sa toxicité, et pour les 40 % restants, par respect de son interdiction. Leurs bonnes résolutions seraient ruinées si cette drogue était légalisée. Comment continuer de croire que le cannabis est dangereux si l’État, protecteur par destination, levait son interdiction ? Le nombre des consommateurs tendrait alors vers les 4 à 5 millions d’alcoolo-dépendants et même les 13 millions de tabagiques.

Voilà comment, Monsieur le Maire, une prévention foncièrement déficitaire serait complètement annihilée. Je vous conjure, pour vos responsabilités, pour la nation et pour notre jeune génération, de ne pas persévérer dans cette erreur.

Jean Costentin , Docteur en médecine

Pas de « drogue douce » : des élus LR opposés à la légalisation du cannabis

La tribune publiée dans le « Journal du dimanche », et soutenue notamment par Bruno Retailleau et Eric Ciotti, se veut une réponse à celle de trois maires du même parti Les Républicains qui réclamaient la légalisation du cannabis.

« Il n’y a pas de drogue douce. La drogue est un poison, un fléau que nous devons combattre ! », estiment 80 élus du parti Les Républicains (LR) et apparentés, qui s’opposent à la légalisation du cannabis, dans une tribune publiée par le Journal du dimanchedu 4 octobre.

« Ces dernières semaines, certains maires ont relancé le débat en se prononçant pour la légalisation de la consommation du cannabis. Nous, députés et sénateurs Les Républicains, voulons rappeler que nous y sommes fermement opposés », écrivent ces élus dont Bruno Retailleau, patron du groupe LR au Sénat, Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes, Gérard Longuet, sénateur de la Meuse, ou encore Philippe Bas, sénateur de la Manche.

Cette tribune est une réponse à celle de trois maires du même parti LR qui avaient réclamé la semaine dernière, dans le JDD, la légalisation de la consommation de cannabis, qu’ils estiment être « le meilleur moyen d’en anéantir le trafic et de ruiner les trafiquants ».

« Légaliser la vente de cannabis conduira les vendeurs actuels à se tourner vers la vente d’autres substances encore plus dangereuses et nocives ! », leur répondent les 80 parlementaires.Lire aussi « C’est naïf de croire qu’en s’en prenant uniquement au consommateur de cannabis, on va s’en sortir »

En accord avec Gérald Darmanin

En outre, « ce n’est pas parce que les forces de l’ordre ont du mal à venir à bout du trafic qu’il faut légaliser la pratique ! », insistent les parlementaires, « sinon il faudrait aussi légaliser le trafic d’armes, la fraude fiscale, la prostitution et ne plus sanctionner les vitesses excessives au volant ! ».

« Nous voyons dans nos circonscriptions des parents accablés de voir leur enfant dépendant, et des familles détruites »« des amitiés disparaître à cause de la consommation de drogue, des gens perdre leur emploi et des jeunes tomber dans la délinquance pour se fournir en cannabis », insistent-ils, voyant là la cause de « psychose, schizophrénie, dépression, échec scolaire, déscolarisation, désocialisation… ».

« Nous partageons les mots du ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin : La drogue, c’est de la merde ! » M. Darmanin avait indiqué à la mi-septembre qu’il ne pouvait pas, « en tant que ministre de l’intérieur, en tant qu’homme politique, dire à des parents qui se battent pour que leurs enfants sortent de l’addiction à la drogue, que l’on va légaliser cette merde. Et je dis bien cette merde ».

Enfin, « même si le cannabis restait théoriquement interdit aux mineurs, on sait que les enfants qui auront vu leurs parents se droguer seront aussi des consommateurs, comme on le constate déjà pour le tabac… », préviennent encore les élus.

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