Laurence Cottet a été alcoolique pendant plus de 10 ans. Elle raconte.

Laurence Cottet a été alcoolique pendant plus de 10 ans. Elle raconte. voir la vidéo (3 minutes)

« J’avais toujours une flasque de vodka orange dans mon sac à main, j’avais toujours des grains de café et des chewing-gums mentholés pour couvrir l’haleine éthylique« , confie Laurence Cottet. Le regard dur, la tête droite. Laurence est lucide. Après 10 ans d’une addiction à l’alcool, cette ancienne cadre supérieure se bat aujourd’hui contre les préjugés inhérents à cette maladie. Plus particulièrement lorsqu’elle touche les femmes.

Premier point important, selon elle : la sincérité. Laurence Cottet met de côté toute forme de minimisation. Elle se confie, sans filtre, car elle ne veut pas que cela arrive aux autres. « Un jour on se rend compte que si on n’a pas sa dose d’alcool, eh bien, on ne va pas survivre« , raconte-t-elle. S’ajoute à cela le danger. « Quand vous êtes alcoolisées vous êtes une proie, vous êtes en danger et vous mettez également en danger la vie d’autres personnes si vous conduisez un véhicule« . « On croit toujours que c’est l’autre et pas soi« , poursuit-elle.

Des journées rythmées par l’addiction, des crises de manque qui se manifestent par des tremblements, un visage marqué… Elle revient sur chaque dimension de la maladie. Sans concession. « J’ai les yeux qui sont rouges, j’ai la peau couperosée, je suis bouffie, j’ai le teint terne…« , confie-t-elle. « Si je n’ai pas ma dose d’alcool je suis bourrée d’angoisses en fait, l’alcool est devenu un psychotrope« .

Une prise de conscience douloureuse

Un jour, un évènement marquant et violent va pousser Laurence à se défaire de son addiction. Lors d’un cocktail au travail, elle s’effondre, ivre-morte. « Je vais rester longtemps par terre, je vais voir beaucoup de gens partir au lieu de venir m’aider, je suis seule« . Après plusieurs années de thérapie, elle est aujourd’hui sobre et elle aide les personnes dépendantes à combattre cette maladie.

Dans son expérience, Laurence retient aussi la stigmatisation autour de l’alcoolisme féminin. « Il est avant tout compliqué par l’image, l’image que renvoie la femme qui boit. Ce n‘est pas beau« .

Source France info