Professeur Jean Costentin
Ne pouvant plus taire les multiples méfaits des drogues, les médias rompent enfin le silence. Pas tous cependant, ne cherchez rien dans l’hebdomadaire « Valeurs Actuelles » sur ce sujet qui, depuis cinq ans, ne fait plus partie de ses valeurs. Les « faits divers » liés aux drogues sont devenus envahissants, pour vous en convaincre rappelons pêle-mêle et de façon non exhaustive :
- « l’affaire Palmade » ;
- les règlements de compte qui tuent à Marseille, à Valence et autres lieux ;
- la saisie de trois tonnes de cannabis dans les Yvelines ;
- sur les cotes de la Manche, il y a quelques mois, « sur la plage ensoleillée, cocaïne et crustacés » ;
- la constitution de « narco-Etats » à proximité de ce qui reste de nos frontières ;
- les maintes condamnations (souvent légères ) prononcées dans des procès impliquant dealers et trafiquants de drogues ;
- l’armée des dealers en France, estimée à plus de 220.000 individus ;
- les commandes de drogues passées sur le NET et livrées à domicile par la Poste ou par Uber ;
- les nombreux accidents, souvent mortels, sous l’emprise de stupéfiants ;
- les soirées estudiantines, et même d’étudiants en médecine, qui baignent dans l’alcool, le cannabis, la cocaïne / le crack et autres stupéfiants ;
- l’apparition hebdomadaire, sur le Cyber marché noir, de nouvelles drogues : cathinones, nouveaux cannabinoïdes tels le HHC, le Buddha blue ou « Pête ton crâne », la GABApentine médicament commercialisé sous le nom de Lyrica ® , des morphiniques superpuissants tels les fentanyloïdes 100 voire 1000 fois plus puissants que la morphine et responsables de 100.000 décès l’an passé aux USA… ;
- le « chemsex » (chemical sex) qui, après s’être répandu dans les boites gays, s’étend maintenant à des relations hétérosexuelles, stimulées et multipliées par desdrogues de synthèse ; dans une publication récente cela concernait 20% de la
population étudiante interrogée ( confusion entre la mer et la bouse contrepèterie); - plusieurs médicaments analgésiques et/ou psychotropes sont détournés de leurs objectifs thérapeutiques à des fins toxicomaniaques, tandis qu’on s’émeut de l’abondance de leurs prescriptions chez les enfants et les adolescents.
- un « médicament » de substitution de l’héroïne (la buprénorphine à haut dosage – Subutex ® ) d’un coût élevé pour la Sécu (avec plus de 100.000 « bénéficiaires »), qui n’est pas mis au service de l’abstinence des morphiniques, est par contre
fréquemment dévoyé, par son injection intra veineuse, fait oublier qu’il a été développé pour débarrasser l’héroïnomane de l’injection intraveineuse de sa drogue, avec les risques infectieux qui lui sont associés (SIDA, hépatites..). Sa revente à de jeunes toxicophiles qui n’étaient pas encore arrivés à ce niveau d’intoxication, les fait accéder au couloir des morphiniques et bientôt à la porte de l’héroïne ; - le silence des médias sur les données de plus en plus documentées des effets épigénétique des drogues devient très suspect; ces effets expliquent que l’exposition au THC du cannabis laisse perdurer une vulnérabilité accrue à d’autres drogues (cocaïne, morphiniques), et montrent que ces modifications épigénétiques de l’expression de certains gènes est transmise (au moins en première génération) à la progéniture de ses consommateurs, accroissant leur vulnérabilité aux addictions dès l’adolescence, ainsi qu’à certaines affections psychiatriques (anxiété, dépression, schizophrénie..) et à des déficits cognitifs ;
- personne pour expliquer à nos concitoyens que l’on ne dispose d’aucun moyen pour détacher du cannabis ou de la cocaïne celui qui en est devenu dépendant ! Personne pour leur expliquer qu’on ne guérit pas de la schizophrénie, alors que le
cannabis est à l’origine de 15% des nouveaux cas de cette grave affection ! - les poly toxicomanies explosent ; on est passé de l’alcoolisme qui prévalait autrefois, sur un mode presque isolé (quoique associé fréquemment au tabac), à l’association commune : alcool, tabac, cannabis, cocaïne, morphinique, avec un nombre
sans cesse croissant d’héroïnomanes ; - alors que la loi de 1970, prohibant le cannabis, infligeait aux contrevenants un an de prison et/ou 3.500 € d’amende (sanctions à peu près jamais appliquées) la sanction se réduit désormais à une amende de 200 €, inscrite nulle part, ce qui permet d’innombrables récidives, et dont le paiement n’est pas garanti;
- l’invasion du « crack » (forme de cocaïne bon marché, qui se fume) avec ses déclinaisons Parisiennes : « la colline du crack », « le Staline crack », regroupant des individus cassés, abrutis par cette drogue, véhiculée par des dealers Sénégalais de l’ethnie Modous, que la « puissance publique » est incapable d’empêcher de nuire et de renvoyer dans leur pays ;
- l’émergence de nombreux quartiers de non droit, dont l’économie repose largement sur le trafic des drogues.
- Voici installées in situ, Sodome et Gomorrhe. Ce ne sont ni le soufre ni le feu quiguettent nos enfants, notre société, notre Nation, notre civilisation, c’est sa décomposition / sa désagrégation, qui aura pour survivants des « shootés », des « camés », des « paumés ».
Ne dormez plus tranquilles braves gens, les drogues minent notre société, sans susciter de réponses à la hauteur des faits, des drames, des risques, qui s’amoncellent et se précisent chaque jour.