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Date

14 novembre 2016

Addictions: l’expertise reconnue des anciens malades (Le Figaro)

Une dizaine de personnes sorties de la dépendance viennent de recevoir le premier diplôme universitaire validant leur statut de «patient-expert».

Vincent a connu l’enfer de la dépendance pendant vingt-cinq ans. «Dix ans d’héroïne, dix ans de cocaïne et enfin, l’alcool, énumère-t-il d’un ton neutre. J’ai essayé de décrocher de nombreuses fois avant de trouver enfin une structure me correspondant.» Depuis bientôt trois ans, il n’a plus touché à rien. Devenu bénévole pour l’association qui l’a accompagné dans son sevrage, cet ex-agent immobilier a rapidement souhaité faire de la prévention en milieu scolaire son métier. «Mais mon responsable avait besoin que j’aie un diplôme universitaire. Je suis tombé sur le DU de Paris Sud, j’ai trouvé ça passionnant.»

Fraîchement diplômé, il se félicite de ce «cadeau mérité». «J’ai arrêté les études en terminale, je n’ai pas eu mon bac: à l’époque, j’étais déjà consommateur de drogue. Alors ce diplôme, même à 53 ans, c’est une grande fierté. J’ai énormément travaillé, certaines notions médicales étant difficiles à maîtriser. C’est la valorisation de ma reconstruction.»

Première promotion mondiale

Avec huit autres personnes ayant connu les affres de la dépendance destructrice, Vincent forme la toute première promotion française, et même mondiale, de «patients-experts»diplômés en addictologie. L’idée de créer un diplôme universitaire pour des malades chroniques investis auprès de leurs pairs, afin d’élargir et valider leurs compétences dans l’accompagnement et la représentation des malades notamment, est une innovation française lancée en 2009 au sein de l’université Pierre et Marie Curie à Paris.

À peine sept ans plus tard, le modèle commence déjà à essaimer puisque c’est dans un autre établissement, l’université Paris Sud, qu’a été créée, à l’initiative du Fonds Actions Addictions, la formation de «Reconnaissance des compétences du patient expert dans les addictions».

«Une parole plus forte»

Le monde de l’addictologie y a vu une opportunité pour mieux faire entendre ses besoins. «L’addiction est encore souvent associée à la notion de péché, déplore Michel Reynaud, président du Fonds Actions Addictions. C’est une maladie qui suscite moins d’empathie que d’autres. J’espère qu’en étant reconnus comme patients-experts, avec des connaissances fiables et non critiquables, les personnes diplômées porteront une parole plus forte auprès des institutions et des autorités.»

Le programme de ce DU est en grande partie le même que celui qui était déjà proposé aux médecins ou infirmiers: formation aux différentes addictions (alcool et drogue bien sûr, mais aussi jeux, sexe, psychotropes…), thérapies possibles, neurobiologie, pharmacopée… Les étudiants ont suivi des cours via une plateforme Internet et validé le tout par des examens.

«Gage de sérieux»

«Ça m’a permis d’apprendre de nouveaux savoir-faire et de formaliser des choses que je savais déjà par l’expérience», résume une autre diplômée. Chantal a sombré dans l’alcoolisme il y a une trentaine d’années quand son couple s’est mis à aller mal. Six ans de dépendance forte, marqués par la honte et le secret. Elle s’en est sortie grâce à l’association La Croix-Bleue, dont elle est devenue d’abord bénévole, puis, grimpant les échelons, responsable régionale pour le sud-est de la France.

Âgée de 59 ans aujourd’hui, elle caresse le projet d’ouvrir un jour un centre de cure pour les femmes. Son nouveau diplôme, «gage de sérieux», sera un atout. «Le statut de patient-expert va leur permettre de mieux collaborer avec certains acteurs, notamment les assistantes sociales, qui mettent parfois en doute leur sérieux», confirme Jean-Paul Tomczak, président de la Camerup, coordination de cinq associations cumulant 100.000 membres, qui a cofinancé la formation de certains étudiants.

«Visibles et formés»

Les débouchés ouverts aux patients diplômés en addictologie sont divers: accompagnement des patients dans les centres, les hôpitaux et les associations, formation professionnelle y compris de soignants, et représentation des intérêts des malades et de leurs proches auprès des instances décisionnaires (agences régionales de santé, hôpitaux…).

«Ce DU leur donne un label de sérieux: plus les patients seront visibles et formés, moins on pourra leur dire qu’ils sont militants et pas compétents», explique le Pr Reynaud. La formation théorique vise aussi à compléter les connaissances acquises par l’individu souvent de façon empirique, au gré de son parcours. «Certaines associations sont attachées à une méthode particulière comme l’abstinence, alors que la recherche médicale montre qu’on peut aussi viser une consommation maîtrisée, illustre Michel Reynaud. D’autres associations revendiquent une dimension spirituelle, voire religieuse, qui peut s’avérer très utile pour certains malades mais peut être en décalage avec le monde laïc et scientifique des soignants. Nous souhaitons apprendre aux diplômés qu’il existe plusieurs réponses possibles à une situation.»

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Quelques nouvelles d’EDVO au 10 novembre 2016

Déjà deux mois et demi depuis l’incendie. La reconstruction s’organise lentement, « trop lentement pour le moral de l’équipe », mais les démarches se font au gré des échanges et réunions en concertation avec l’expert MMA, l’assureur MMA, l’architecte et le cabinet de contrôle.
Depuis septembre, notre structure neuve de 9 places, épargnée par l’incendie, est remise en service après travaux de sécurisation et d’alimentation électrique. Cette partie de l’établissement est devenue le point de rassemblement principal pour l’équipe et les résidents en attendant mieux.

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Nos autres activités se poursuivent presque normalement, sur nos 6 appartements de Paris et du Val d’Oise , sur nos 2 épiceries sociales à Epinay sur Seine et Groslay, sur nos missions nationales de préventions en milieux scolaires, sur le groupe « écoute Parents », sur les collectes alimentaires pour nos résidents et les épiceries, sur nos actions partenariales.
Le permis de réhabilitation de la structure sinistrée va être déposé la semaine prochaine « je l’espère » ; donc les entreprises vont pouvoir être consultées et missionnées dans le délai des deux mois qui viennent. L’évacuation des débris et des démolitions devrait se terminer ce mois ci.

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Les deux extrémités de la structure sont nettement moins endommagées que la partie centrale, en conséquence, nous allons pouvoir réintégrer en décembre 4 bureaux du rez de chaussée. L’arrêté d’interdiction d’accès au site, après travaux de sécurisation, nous autorise à réhabiliter cette première partie. Nous espérons poursuivre ces travaux sur une seconde tranche pour reprendre le fonctionnement de 7 places d’hébergement vers mars 2017 ; pour le reste il faut compter huit mois de travaux.
Dans l’attente, nous avons assuré le suivi et logé nos 26 pensionnaires dans un hôtel à Cergy Pontoise jusqu’en Octobre et nous avons enfin pu faire des locations de grands appartements dans le secteur privé pour rapprocher tous nos résidents sur Montmagny et Deuil la Barre. L’accompagnement thérapeutique et social de nos résidents est donc plus aisé pour nos salariés qui occupent des locaux mis à notre disposition par la Municipalité de Montmagny.

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Les dons en mobilier et électroménager nous permettent d’équiper ces nouveaux logements et nous nous organisons pour rendre la situation la plus confortable possible pour nos pensionnaires en rétablissement et nous reprenons les admissions des sortants de cure et poste cure.
Par ailleurs, le programme initial de développement d’EDVO est respecté ; par conséquent, la Maison Relais de 35 logements, en construction face à notre structure principale, va nous être confiée en gestion à partir du 7 décembre.

Nous allons accueillir début Janvier, 37 personnes en grande difficulté répondant aux critères d’admission de cette nouvelle structure.
Nous sommes en pleines démarches de recrutement pour constituer l’équipe de salariés qui va suivre ce public et pour préparer l’ameublement des 35 appartements et parties communes de cet établissement

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Comme vous pouvez l’imaginer, beaucoup de travail pour le bénévole que je suis, mais avec l’importante aide de mon équipe j’ai confiance en l’avenir.
Depuis le sinistre, notre assureur nous garantit une reconstruction de la structure à l’identique. Pour la perte du contenu des chambres et des parties communes, nous aurons plus de difficultés et les dons seront les bienvenus, surtout pour nos résidents qui pour certains, ont tout perdu.

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Merci de votre soutien dans cette période compliquée, merci à ceux et celles qui nous ont fait des dons ; les besoins en vêtements ont été largement comblés et ce sont les matelas en 90cm, couettes et oreillers qui manquent encore et les moyens financiers, ainsi que des ordinateurs pour recréer notre atelier informatique entre autre.
A bientôt pour vous informer de l’évolution de notre situation ; nous allons mettre sur notre site www.edvo-addictions.fr quelques photos pour vous faire partager les changements au fur et à mesure des travaux.

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Voici quelques dates à retenir pour venir nous soutenir :

  • Le samedi 3 décembre , journée brocante organisée par nos bénévoles au Pôle social d’Epinay sur Seine 1 Rue de l’Abbé Pierre, au profit d’EDVO.
  • Le Vendredi 16 Décembre de 16h à 22h,
  • le Samedi 17 décembre de 11h à 22h,
  • le Dimanche 18 décembre de 11h à 18h,
  • nous tenons un stand de vente au profit d’EDVO, au marché de noël sur le parvis de la salle des fêtes à Montmagny.
    Deux autres manifestations sont prévues en février et nous vous en informerons prochainement.

    Jean-Paul Bruneau, Président fondateur d’EDVO

    jean-paul.bruneau@laposte.net

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