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Date

1 mars 2018

Salle de shoot : nouvelle agression

Une nouvelle agression perpétrée ce mardi, rue Ambroise-Paré (Xe) sur une jeune femme enceinte, a ravivé l’inquiétude et la colère des riverains.

C’est l’événement de trop. La goutte d’eau qui fait déborder le vase, dans un quartier sous tension depuis des mois. L’agression devant témoins, mardi soir, vers 19 h 30 d’une jeune femme enceinte rue Ambroise-Paré (Xe), à quelques mètres de la salle de consommation de drogue, a ravivé l’inquiétude des riverains. Ceux-là mêmes qui recensent, semaine après semaine, la multiplication des incivilités, cambriolages, intrusions dans les immeubles, deal, jet de seringues et scènes d’injection de drogue en pleine rue.

«Nous n’avons jamais connu une telle insécurité »

«Cette jeune femme sortait de l’hôpital Lariboisière où elle avait rendu visite à son père, et venait de s’engager dans l’escalier qui mène au parking souterrain, lorsqu’un homme, sous la menace d’un couteau, a tenté de lui arracher son sac à main, détaille un habitant du quartier qui a échangé avec la victime avant qu’elle ne soit prise en charge par la police. Elle pleurait, était en panique totale et commotionnée. Très choquée. Je l’ai encouragée à porter plainte. Sans qu’un lien avec la salle de shoot soit établi, il n’en demeure pas moins que jamais, avant l’ouverture du lieu, voici plus d’un an, ce quartier n’avait connu une telle insécurité et une telle série d’agressions. Nous n’en pouvons plus. »

Une surveillance policière plus étroite

Intégré depuis peu à la Zone de sécurité prioritaire (ZSP) du XVIIIe arrondissement élargie, le secteur de la Lariboisière-Gare du Nord, fait désormais l’objet d’une surveillance policière plus étroite, mais n’en demeure pas moins «extrêmement anxiogène » : «Nous avons rencontré le préfet de police, Michel Delpuech il a y a dix jours et lui avons transmis un recueil de plusieurs dizaines de pages, horodaté et illustré de photos, des incidents survenus ces six derniers mois dans notre quartier, souligne un membre du collectif Riverains Lariboisière Gare du Nord, qui vient d’être associé au comité de suivi de la ZSP. Nous avons bénéficié d’une écoute attentive et bienveillante. »

« 9 jours sur 10, un problème est signalé »

Le collectif, qui exige depuis des mois le déplacement de la salle de consommation dans un quartier sans riverains ni commerçants, recense dans leur long document aux allures de cahier de doléances le nombre de shoots de rue observés — parfois devant des enfants — , de cessions de stupéfiants, d’Autolib’ squattées par des toxicomanes et de seringues abandonnées. Mais également, les vitrines brisées des commerçants, le nombre de cambriolages, de bagarres, d’invectives aux passants et d’intrusions dans les halls d’immeubles.

Bilan des intéressés : «Sur 180 jours, nous avons recensé 157 délits… Ce qui signifie que 9 jours sur 10, un problème est signalé dans le quartier. » La préfecture de police, quant à elle, avance plus de 4 000 contrôles au total, aux abords de la salle, parmi lesquels près de 1 500 ont relevé d’une infraction pénale.

Source

La Fête est finie

 La Fête est finie

Un film de Marie Garel-Weiss

Film autobiographique sur l’addiction aux drogues dures, ce premier long métrage est un coup de poing.

La fête a-t-elle commencé ?

La fête est finie, mais avait-elle commencé ? En effet, le premier long métrage, prometteur et largement autobiographique, de Marie Garel-Weiss ne présente pas l’addiction à la drogue comme un phénomène de mode ou de révolte, mais bien plutôt comme une maladie, un besoin morbide dont on doit tenter par tous les moyens de se défaire. Son film raconte l’arrivée dans un centre de désintoxication, suite à un pétage de plomb, de Céleste, 19 ans, qui va y faire la rencontre de sa vie, Sihem, belle jeune fille perdue comme elle mais différemment. C’est sur cette trame délicate et fragile que va jouer pendant 90 minutes le talent de la jeune réalisatrice, servie par deux magnifiques actrices, Zita Hanrot (découverte dans Fatima de Philippe Faucon, 2015) et Clémence Boisnard (répérée dans une boîte de nuit par l’assistante du casting). Toutes deux font merveille pour exprimer, chacune à sa manière, le désespoir et la rage des toxicomanes. On pourrait dire que le film est découpé en deux parties presque distinctes : d’abord le centre de cure où leur amitié exclusive est mal vécue par les autres pensionnaires et la direction, puis finalement rejetée ; ensuite le monde réel et leur difficulté pour résister à la drogue et tenter de survivre.

Un scénario tout simple Marie Garel-Weiss, réalisatrice de deux courts métrages (L’amour dans les saunas hétéroxuels et La Vie de garçon diffusés sur Canal+), est surtout scénariste et coscénariste, notamment pour des programmes courts télévisuels ou le film Atomic Circus des frères Poiraud. On retrouve bien sa touche dans ce scénario pourtant simple, mais qui analyse bien les errements de la psyché humaine, dans des allers et retours sur ces jeunes filles paumées et leurs familles respectives. Sihem, d’origine maghrébine, à la fois rejetée et adorée par ses parents, aurait pu comme ses sœurs faire une belle carrière dans la justice. Céleste a rejeté sa mère, l’a agressée pour lui voler un collier afin de se droguer, et elle la retrouve vers la fin du film lorsqu’elle devient (très vite, trop vite ?) clean. C’est en effet la limite de ce beau premier film : on dirait que la réalisatrice a voulu coûte que coûte trouver une sorte de happy end. Céleste, enfin sortie d’affaire après un sevrage d’une centaine de jours, grâce à l’appui d’un groupe de parole (thérapie qu’elle refusait au début), va aider à son tour Sihem lorsqu’elle la retrouve dans la rue entre la vie et la mort alors qu’elles s’étaient violemment disputées puis séparées.


Réalisme poétique
Malgré tout, ce film très réaliste mais aussi poétique, ouvre sur un monde difficile où le moindre faux pas risque de faire chuter à nouveau. Les toxicomanes, tout comme les alcooliques, vivent avec cette épée de Damoclès au-dessus de la tête et il leur faut une grande force de caractère pour résister à la tentation. D’ailleurs, ce n’est pas pour rien que, dans les groupes de parole, il y a des personnes qui ont arrêté depuis plus de vingt ans et qui viennent pour encourager les autres ! Il faut souligner aussi la très belle photo de Samuel Lahu et la musique originale de Ferdinand Berville et Pierre Allio.

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