Un film de Marie Garel-Weiss
Film autobiographique sur l’addiction aux drogues dures, ce premier long métrage est un coup de poing.
La fête a-t-elle commencé ?
La fête est finie, mais avait-elle commencé ? En effet, le premier long métrage, prometteur et largement autobiographique, de Marie Garel-Weiss ne présente pas l’addiction à la drogue comme un phénomène de mode ou de révolte, mais bien plutôt comme une maladie, un besoin morbide dont on doit tenter par tous les moyens de se défaire. Son film raconte l’arrivée dans un centre de désintoxication, suite à un pétage de plomb, de Céleste, 19 ans, qui va y faire la rencontre de sa vie, Sihem, belle jeune fille perdue comme elle mais différemment. C’est sur cette trame délicate et fragile que va jouer pendant 90 minutes le talent de la jeune réalisatrice, servie par deux magnifiques actrices, Zita Hanrot (découverte dans Fatima de Philippe Faucon, 2015) et Clémence Boisnard (répérée dans une boîte de nuit par l’assistante du casting). Toutes deux font merveille pour exprimer, chacune à sa manière, le désespoir et la rage des toxicomanes. On pourrait dire que le film est découpé en deux parties presque distinctes : d’abord le centre de cure où leur amitié exclusive est mal vécue par les autres pensionnaires et la direction, puis finalement rejetée ; ensuite le monde réel et leur difficulté pour résister à la drogue et tenter de survivre.

Réalisme poétiqueMalgré tout, ce film très réaliste mais aussi poétique, ouvre sur un monde difficile où le moindre faux pas risque de faire chuter à nouveau. Les toxicomanes, tout comme les alcooliques, vivent avec cette épée de Damoclès au-dessus de la tête et il leur faut une grande force de caractère pour résister à la tentation. D’ailleurs, ce n’est pas pour rien que, dans les groupes de parole, il y a des personnes qui ont arrêté depuis plus de vingt ans et qui viennent pour encourager les autres ! Il faut souligner aussi la très belle photo de Samuel Lahu et la musique originale de Ferdinand Berville et Pierre Allio.
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