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Date

22 juillet 2020

Devrions-nous boire moins d’alcool ?

Contrairement aux anciennes recommandations sanitaires, même un verre d’alcool par jour serait mauvais pour la santé.

Un seul verre d'alcool augmente le risque de cancer du sein, de l'œsophage et de la bouche. | Adam Wilson via Unsplash.
Un seul verre d’alcool augmente le risque de cancer du sein, de l’œsophage et de la bouche. | Adam Wilson via Unsplash.

Mais, aujourd’hui, un comité de scientifiques qui contribue à la mise à jour de la dernière édition des directives alimentaires, prévoit de recommander aux hommes et aux femmes de se limiter à une seule portion de vin, de bière ou d’alcool par jour, relate The New York Times.

Ce message s’écarte des directives précédentes qui, depuis 1980, établissent la consommation modérée d’alcool à deux verres par jour maximum pour les hommes et un pour les femmes.

Non, l’alcool n’est pas bon pour le cœur

Entre 1990 et 2010, de nombreuses éditions de ces directives alimentaires, qui sont mises à jour tous les cinq ans, décourageaient la consommation excessive d’alcool et mettaient en garde les femmes enceintes et les personnes souffrant de certains troubles médicaux contre la consommation d’alcool.

Mais elles notaient également qu’une consommation modérée d’alcool était liée à une diminution du nombre de crises cardiaques et à une baisse de la mortalité. Les directives de 2010 mentionnent que la consommation modérée d’alcool peut même aider à maintenir les fonctions cognitives intactes avec l’âge.

Les experts affirment désormais que les études montrant qu’une consommation modérée peut protéger la santé sont profondément erronées, et que tout avantage cardiovasculaire potentiel serait contrebalancé par le fait que l’alcool est une des principales causes évitables de cancer. Selon l’Institut national du cancer, même un seul verre par jour augmente les risques de cancer du sein, de l’œsophage et de la bouche.

Alcool et classes sociales

Mais les études d’observation ne peuvent montrer que des corrélations, pas de causalité. Et elles ont d’autres limites. L’un des principaux facteurs de confusion est que le statut socio-économique est un prédicteur important de la santé et de la durée de vie et qu’il suit de près les niveaux de consommation d’alcool.

Une étude qui a comparé les non-buveurs aux buveurs modérés a révélé que 27 des 30 facteurs de risque bien établis de maladies cardiaques étaient significativement plus fréquents chez les non-buveurs. D’autres montrent que, par rapport aux gros buveurs et aux abstinents, les personnes qui boivent modérément ont tendance à être plus riches et à avoir un niveau d’éducation plus élevé. Elles ont tendance à bénéficier de meilleurs soins de santé, à faire plus d’exercice, à avoir une alimentation plus saine et à être moins obèses.

Lorsque des études rigoureuses prennent en compte ces facteurs, elles constatent que l’effet protecteur d’une consommation modérée d’alcool disparaît.

Source

Les effets épigénétiques du cannabis : une information qui ne parvient pas à éclore

Pr. Jean Costentin

Ou bien les journalistes n’y comprennent rien, ou bien ils s’estiment incapables d’exposer ce sujet en intéressant leurs lecteurs, ou bien encore ils redoutent que cette information fasse peser un discrédit supplémentaire sur le cannabis, qui rendrait impossible sa légalisation.

Ce serait insupportable pour ses consommateurs (et le monde des médias n’en est pas exempt), ce serait insupportable pour ceux qui en attendent des retours sur leurs investissements (épaulés par des représentants du monde des médias qu’ils ont subverti), ce serait insupportable aussi pour ceux qui misent sur cette drogue pour la déconstruction de notre société ou pour permettre cette régression économique que certains écologistes appellent de leurs vœux (le monde des médias en est infiltré). Quoi qu’il en soit, force est de constaterque les médias font le « black out » sur les effets épigénétiquesdu cannabis et de son tétrahydrocannabinol/THC.
Ne pensez pas « c’est nouveau, ça vient de sortir », il faut un certain temps pour que cela soit porté à la connaissance du public. La publication princeps du groupe de Y. Hurd (Addiction Institute of Mount Sinai, N.Y.) date de 9 ans déjà ; depuis lors,
plusieurs autres émanant d’autres équipes ont suivi. L’importance des effets épigénétiques du cannabis justifie les efforts de compréhension que la lecture de ce qui suit va requérir.

L’acide désoxyribonucléique (ADN), constituant majeur de nos gènes (présents dans le noyau de nos cellules), correspond aux nombreux caractères qui nous sont propres (génotype). Le plan de chacun d’eux est copié, en tant que de besoin, en un acide
ribonucléique messager (ARNm) qui quitte le noyau. Dans le cytoplasme de la cellule, l’ARNm atteint des organites – les ribosomes, qui le traduisent en associant des acides aminés, dans l’ordre précis qu’il indique ; ainsi s’édifie une protéine, qui
correspond ou contribue à un caractère déterminé.

L’enveloppe de chaque gène est formée de protéines particulières, les histones, sur lesquelles des facteurs de l’environnement, parmi lesquels des toxiques, dont le
tétrahydrocannabinol/THC du cannabis, peuvent greffer certains radicaux chimiques (méthyles, acétyles…) qui sont à l’origine de modifications épigénétiques (c’est-à-dire se situant au-dessus de l’ADN du gène). Elles affectent l’intensité avec laquelle l’ADN sera copié en ARNm et, ainsi, elles modifient quantitativement l’expression du gène (qui se trouvera soit réprimée ou, au contraire, activée). Ces modifications peuvent affecter le caractère exprimé (c’est à dire le phénotype).

Il a été montré que des individus en âge de procréer qui exposent leurs gamètes (spermatozoïdes ou ovules) au THC transmettent à leur éventuelle progéniture, par un mécanisme épigénétique, une vulnérabilité aux toxicomanies (liée à une diminution de
l’expression du gène codant les récepteurs dopaminergiques D2).

Il en va de même si la maman consomme du cannabis pendant sa grossesse. La consommation de cannabis par les futurs parents peut aussi modifier, chez leur progéniture : sa réponse au stress, son aptitude à apprendre, ses défenses immunitaires, sa vulnérabilité à certaines affections psychiatriques (anxiété,
dépression…), voire la survenue de l’autisme, selon une très récente publication. La consommation de cannabis par la femme enceinte peut conduire à des malformations fœtales (effetstératogènes). Toujours par un mécanisme épigénétique, la
consommation de cannabis par l’adolescent peut être à l’origine de cancers, d’affections psychiatriques, de troubles cognitifs…

Quand les médias sauront qu’un certain nombre de leurs lecteurs sont informés des effets épigénétiques du cannabis, qu’ils en parlent autour d’eux en s’étonnant de leur mutisme, il faudra qu’enfin ils les fassent connaître à un large public. Une course de
vitesse est engagée entre la diffusion de ces informations majeures et la légalisation du cannabis. Dans un esprit de salubrité publique, nous devons nous mobiliser pour gagner cette course afin d’empêcher une légalisation dont on sait qu’à terme,
elle serait catastrophique !

 

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