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7 mars 2023

Drogues : quels sont les moyens de prévention mis en œuvre par le gouvernement ?

Drogues : quels sont les moyens de prévention mis en œuvre par le gouvernement ?

La MILDECA a pour mission de lutter contre toutes les addictions. © Thierry LINDAUER

L’affaire Palmade a mis sur le devant de la scène la problématique de la drogue en France. La MILDECA (Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives) supervise la prévention des toxicomanies. Entretien avec son président, le docteur Nicolas Prisse.

 Quelle est la situation en termes d’addictions et notamment auprès des jeunes ?
« D’après des enquêtes de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives, l’usage de cannabis est en net recul : 9,1 % des élèves de 3e l’ont expérimenté en 2021, soit presque trois fois moins qu’en 2010 (23,9 %). En ce qui concerne la cocaïne, il n’y a pas de nouveaux chiffres comparatifs pour l’instant (les derniers datent de 2017, ndlr), mais il faut noter que 2,7 % des jeunes de 17 ans ont expérimenté la cocaïne en 2017. Chez les 18-64 ans, 5,6 % l’ont expérimenté et 1,6 % sont des usagers dans l’année. La consommation de ce type de drogue, qui est nul doute en augmentation, n’est pas inéluctable, mais l’affaire est sérieuse. » 

Pêche miraculeuse de plus de deux tonnes de cocaïne sur une plage de la Manche

Quelles sont les solutions apportées par le gouvernement ?
« Nous mettons en place des actions dont la stratégie est d’éviter tous les types d’addiction, sans cibler une drogue en particulier. Nous réalisons des programmes de prévention fondés sur le renforcement des compétences psychosociales au sein des établissements scolaires. L’idée est que les jeunes se sentent mieux avec eux-mêmes, mieux avec les autres et avec leur environnement. Ils développent ainsi leur confiance en eux, un certain esprit critique et la capacité de dire non. Ces programmes sont adaptés en fonction de l’âge des élèves. »

Ces programmes font aussi de la prévention…
« Tout à fait, ils ont aussi pour ambition d’informer sur les dangers de la consommation de toutes les substances addictives. Par exemple, il est important de rappeler que le cannabis d’aujourd’hui n’a rien à voir avec celui qui circulait il y a trente ans. Il est 3 à 4 fois plus concentré et il génère des troubles graves. Il peut engendrer des répercussions sur les cerveaux des adolescents qui sont en construction. »

Quelles sont les mesures pour lutter spécifiquement contre la cocaïne ?
« Il y a tout d’abord l’action du gouvernement avec la lutte contre tous les trafics. Nous n’avons jamais saisi autant de cocaïne ces derniers temps. Même si la production et la circulation de ce stupéfiant ont augmenté, le travail des forces de l’ordre est encore plus efficace. Ensuite, nous avons choisi une communication ciblée auprès de groupes à risque.

Nous avons élaboré un partenariat avec des lycées professionnels de la restauration. Le dispositif ESPER a aussi été lancé auprès d’entreprises, organisations, associations (etc.) afin de lutter contre les conduites addictives en milieu professionnel et de sensibiliser les employeurs sur les risques psycho-sociaux et le bien-être au travail. Nous collaborons également avec le collège de médecine générale et d’autres professionnels de santé afin que chacun puisse agir en conséquence. » 

Photo d’illustration SALESSE Florian  

Plus de 156 tonnes de drogues saisies en 2022, dont 27 tonnes de cocaïne : « La mère de toutes les batailles »

Marie Jauffret-Roustide : « Prévenir et moins moraliser les consommateurs »

Marie Jauffret-Roustide est sociologue, chercheuse à l’INSERM et spécialiste de la politique de lutte contre les drogues.

 » Notre pays est le 2e d’Europe sur 34, où l’on consomme le plus de cannabis, alors même que nous avons une des politiques les plus répressives du continent. Cela montre que la répression ne marche pas, c’est contre productif. Pour exemple, au Portugal, qui a dépénalisé l’usage de toutes les drogues en 2001, on constate qu’il y a trois fois moins de consommateurs de cannabis que dans l’Hexagone, d’après l’Observatoire européen des drogues « , détaille Marie Jauffret-Roustide.

Cette sociologue souligne qu’en France, les consommateurs sont stigmatisés et accusés d’être à l’origine de nombreux maux alors qu’il serait plus utile de les sensibiliser sur les risques sanitaires encourus en consommant ce type de substance. « Il faudrait une approche moins moralisatrice. Prenez l’exemple du tabac. Il n’est pas interdit, mais sa vente est encadrée par la loi avec une prévention prononcée comme les images chocs sur les paquets de cigarettes. Du fait qu’il ne soit pas prohibé, il est aussi moins tabou d’en parler, notamment pour les jeunes avec leurs parents. »

L’exemple du Canada

En octobre 2018, le Canada a créé un cadre juridique strict pour contrôler la production, la distribution, la vente et la possession de cannabis.
 » Sa consommation est interdite aux moins de 21 ans et la vente de ce produit à des mineurs est fortement réprimée par la loi, plus qu’en France. L’idée est de punir le trafic et non les consommateurs. La vente est contrôlée par le pays et l’argent collecté est réinvesti dans la prévention et la prise en charge des personnes au comportement addictif.  » 

premium Conduite sous stupéfiants = permis retiré ? Pourquoi c’est loin d’être aussi simple que le dit Gérald Darmanin

La sociologue rappelle également que si les drogues doivent être une préoccupation majeure, il est nécessaire d’êtres très vigilant sur d’autres substances comme l’alcool. Elle précise qu’ »un jeune sur 2 de 17 ans a connu au moins une alcoolisation ponctuelle importante dans le mois d’après l’OFDT. « 

Stéphanie Merzet 

Source

Le cannabiz’ness

Alcooliers et cigarettiers, un fric de dingue

La cigarette accueillant le joint de marijuana sur son manège : « Il est grand temps que tu me re-joint »

Absente de la grande presse, la vaste offensive des producteurs (avant tout américain) d’alcool et de tabac vise à affaiblir et abolir au niveau mondial cette horrible « prohibition » anti-drogue.

Cette prohibition règne évidemment avant tout dans les pays autocratiques, en particulier dans les pays membres des BRICS qui ne cessent de faire reculer la pauvreté en produisant de la nourriture et des biens industriels. Et là, où la « démocratie occidentale » l’emporte, soudainement l’engouement pour la drogue s’envole. Chacun ses valeurs, n’est-ce pas…En bleu, les pays qui légalisent le cannabis. En jaune ceux qui le légalisent pour usage thérapeutique. en rouge, les pays ou cela reste interdit. En Rose, pays où existe une certaine tolérance.

Suite aux pertes subies sur le recul de la consommation de l’alcool et du tabac, ils ont misé gros sur le « marché émergent » du cannabis où ils comptent se refaire une santé (financière) au détriment de celle de nos enfants.

Un article paru le 4 avril 2022 dans Open Secrets sur les activités de lobbying de l’industrie de la drogue rapporte :

Le géant des boissons (40 milliards de dollars) Constellation Brands [dont les principaux actionnaires sont les grands gestionnaires d’actifs Vanguard, Capital Group, State Street et BlackRock], a dépensé $240 000 en lobbying pour la légalisation de la marijuana. La société détient une participation de 36 % dans Canopy Growth Corp, qui a engagé deux lobbyistes pour un montant de $650 000, et a dépensé $180 000 pour engager K&L Gates, pour promouvoir la légalisation du cannabis au niveau fédéral. Sur son site Internet, Canopy se présente comme ‘une société de cannabis de premier plan au niveau mondial, dont l’objectif est de libérer le pouvoir du cannabis pour améliorer les vies’.

En 2021, poursuit Open Secrets« les sociétés de tabac British American Tobacco et Altria Group ont dépensé près de $2,1 millions et $6,6 millions en lobbying, notamment pour la loi MORE (Marijuana Opportunity Reinvestment and Expungement) ».

Voyant passer la moitié des Etats américains à une forme de dépénalisation de fait, le géant Amazon.com, le 25 janvier 2022, s’est déclaré en faveur de la loi MORE et souhaite travailler avec tout ceux qui y sont favorables : « Nous sommes enthousiasmés par l’élan notable dans le pays pour reconnaître que le statu quo actuel est injuste et intenable. Nous sommes impatients de travailler avec le Congrès et d’autres partisans pour obtenir la réforme nécessaire des lois nationales sur le cannabis ».

 Philip Morris, Altria, Marloboro et InBev

A propos de cette métamorphose du lobby de l’alcool et du tabac en lobby du cannabis, un article de Forbes intitulé « How Tobacco Giant Altria Is Becoming A Cannabis Company » (Comment le géant du tabac Altria devient une entreprise de cannabis) avait déjà tiré la sonnette d’alarme en février 2021.

Derrière le nom sympathique Altria (acronyme qui résonne comme le mot altruisme) se cache depuis 2003 le fabricant américain des cigarettes Philip Morris et Marlboro, avec près de 23 milliards d’euros de chiffre d’affaires, le plus grand cigarettier du monde. Altria détient également une participation de 10 % dans le géant mondial de la bière Anheuser-Busch InBev.

Les principaux actionnaires d’Altria sont une fois de plus les géants de la gestion d’actifs : Capital Group (14,75%), Vanguard Group (7,89%), State Street (3,78%) et BlackRock (2,16%). Ils sont connus comme The Big Three et « chassent en meute ».

Cet oligopole, en détenant entre 15 à 20 % des principales entreprises cotées à la bourse de New York et de Paris, tient la haute main sur le complexe militaro-industriel, les grandes banques, les agences de notation, la grande distribution, les médias, etc. Hier, ils nous ont inventé la « Finance Verte », mais tout comme la Mocro-mafia aux Pays-Bas en bas de l’échelle, ils semblent avant tout accros aux gros rendements financiers.

En avril 2019, le site financier The Motley Fool annonçait : « L’industrie de la marijuana est pleine d’enthousiasme, et la performance récente des actions de cannabis le prouve. Jusqu’à mercredi dernier, le 20 mars, l’ETF Horizons Marijuana Life Sciences, le tout premier fonds négocié en bourse (tracker) spécialisé dans le cannabis, a gagné 67 % depuis le début de l’année, ce qui a fait exploser toutes les autres industries et le S&P 500 au sens large ».1970 : mémo interne du patron de Philip Morris.

Forbes note que le processus a passé un cap :

Les rumeurs d’un coup d’Etat du Big Tobacco pour s’emparer de l’industrie du cannabis ont tourbillonné pendant des années dans les cercles de la légalisation de la marijuana et de l’industrie du cannabis. Et maintenant, il semble que cela se produise, bien que lentement, au grand jour, et sous une forme similaire à d’autres techniques des grandes entreprises : acquisition, propriété intellectuelle et lobbying pour une réglementation favorable.

Dès 1970, dans un mémorandum interne sur le cannabisGeorge Weissman, président de Philip Morris, avait écrit :

Bien que je sois opposé à son utilisation, je reconnais qu’il pourrait être légalisé dans un avenir proche […] Ainsi, sous ces grands auspices, nous devrions être en mesure d’examiner : 1. Une concurrence potentielle, 2. Un produit possible, 3. Pour le moment, coopérer avec le gouvernement.

Plusieurs opérations d’Altria indiquent sa conversion en cannabusiness :

  • En 2016, Philip Morris a investi $20 millions dans Syqe Medical, une entreprise israélienne qui développe un inhalateur de cannabis médical. Il s’agissait du deuxième plus gros investissement dans le cannabis en 2016 ;
  • Altria a dépensé $1,8 milliard en décembre 2018 pour une participation de 45 % dans Cronos Group, avec $125 millions de chiffre d’affaires, l’une des premières grandes multinationales du cannabis légal basée au Canada ;
  • En février 2020, Altria a déposé deux demandes de brevet pour des dispositifs de vaporisation spécifiquement conçus pour le cannabis et a acquis une participation de 35 % dans le producteur de cigarettes électroniques Juul Labs pour $12,8 milliards le 20 décembre 2018.

Source : Karel Vereycken

Stop ou encore ? Ressaisissons-nous !

Professeur Jean Costentin

L’actualité montre que notre société est comparable à une solution de drogues à saturation ; elles cristallisent en de multiples circonstances, dont quelques une sont énumérées ici.

Six cent morts chaque année sur les routes de France sont imputables aux drogues ; le nombre des estropiés (à des degrés divers) n’étant pas communiqué, on peut l’imaginer d’un niveau au moins dix fois plus élevé !


-Le cannabis associé à l’alcool multiplie par 27 le risque d’accidents mortels de la route. 


-Chaque année, en France, soixante quinze mille morts sont imputables au tabac et 41.000 à l’alcool ; là non plus on ne s’efforce pas de dénombrer ceux qui y survivent dans un état de santé affectant leur qualité de vie.

-Les accidents professionnels liés aux toxicomanies sont sans doute nombreux, mais la médecine du travail ne semble pas soucieuse d’en établir l’origine.


-L’empreinte des drogues est avérée dans les turpitudes du sieur Palmade qui défrayent la chronique.


-Le « chemsex », se fait invasif ; des drogues (cathinones entre autres) permettent de substituer à l’étreinte amoureuse une copulation sans amour et des performances d’itération, chevauchées fantastiques, qui finiront bien un jour en une épreuve
olympique.

On exprimera cette pratique par une contrepèterie : avec le chemsex « la mer se transforme en bouse ».


-En Vendée, l’assassinat de Leslie et Kevin est en relation avec la drogue.


-S’agissant de la pyromane de la rue Erlanger à Paris, à l’origine de six morts, son avocat a rassuré la Cour en déclarant qu’elle ne fumait plus 12 joints par jour, mais deux seulement désormais .


-Le meurtre de madame Sarah Halimi portait, outre la signature de l’antisémitisme, celle du cannabis.


-Quelques uns de nos députés s’enivrent à la buvette de l’Assemblée nationale pour mieux légiférer.


-Le salon de l’agriculture devient un haut lieu d’alcoolisation.


-La consommation de cocaïne est en pleine expansion.

-Cent trente tonnes de cannabis, 30 tonnes de cocaïne ont été saisies en France, l’an passé, révélant plutôt l’importance des trafics que l’asséchement du marché.


-Deux tonnes de cocaïne s’échouent sur des plages normandes. La chanson de Brigitte Bardot devient (« Sur la plage ensoleillée, cocaïne et crustacées »).


-Des quartiers parisiens sont sinistrés par le « crack »/cocaïne base (« la colline du crack », « le stalincrack »).


-Le port du Havre est vérolé par la drogue ; il prend la voie (maritime) du port d’Anvers.


-Les règlements de compte des dealers et trafiquants de drogues, spécialement à Marseille, sont rythmés aux sons des kalachnikovs ; qui frappe par la drogue périra par la kalachnikov !


-Différents « territoires perdus de la République » ne le sont pas pour les trafiquants de drogues.

-Dans le critérium Européen des toxicomanies, la France est championne absolue de la consommation du cannabis, avec 1.500.000 usagers réguliers ; elle est aussi dans le peloton de tête de la consommation d’alcool, avec 4.500.000 sujets alcoolo-dépendants.


-A l’instigation de O. Véran (avant qu’il soit ministre, de la Santé S.V.P.) s’est constituée une mission parlementaire visant à permettre la légalisation du cannabis à des fins « thérapeutiques » (même si l’académie de Médecine estime que le cannabis est
« un faux médicament et une vraie drogue
 ») et « à des fins récréatives » (malversation langagière qui remplace ce qu’il faudrait exprimer « à des fins toxicomaniaques ».


-Des maires LR (Reims, Charleville Mézière) un député (7 ième circonscription de l’Essonne) primitivement LR, mais devenu macroniste, une autre (2 ième circonscription du Loiret) prônent avec véhémence la légalisation du cannabis.


-Des addictologues à contre-emploi, impuissants à traiter les victimes du cannabis, militent pour sa légalisation.


-Un hebdomadaire, « Valeurs Actuelles », mobilisé contre les errements et les déviances de notre société, réussit ce tour de force de n’avoir jamais parlé des drogues et des toxicomanies depuis plus de 5 ans.


-L’Education nationale se désintéresse complètement de la prévention des toxicomanies, se gardant d’informer les élèves des méfaits des drogues. L’intoxication de notre jeunesse lui explosant à la figure, elle croit nous rassurer en déclarant qu’elle
expérimente (encore) les méthodes les plus appropriées pour lui en parler. Avec un sens aigu du contournement, elle teste une approche qu’elle désigne d’un terme anglais ; « unplugged » (relation avec le plug anal érigé place Vendôme ?, qui, défrayant la chronique, fut par un heureux sabotage, débranché (unplugged) !


-Des médias déclarent que le Grand duché du Luxembourg ainsi que l’Allemagne vont légaliser le cannabis, en se gardant d’indiquer que pour ce faire il leur faudra l’aval de l’Union européenne (ce qui est loin d’être acquis).

Ces médias et/ou d’autres annoncent que le Canada autorise la vente libre de la cocaïne ; alors que le premier ministre Trudeau, pourtant très permissif, le dément. Forcer les réticences par des informations fantasmées est une des « manipes » habituelles de ces déformateurs patentés qui, comble d’infamie, se présentent comme dénonciateurs de « fake news ».


-Le Conseil économique social et environnemental (CESE), complètement en dehors de son expertise, fait tenir son stylo par des idéologues très marqués politiquement, pour recommander la légalisation du cannabis.


-Le Conseil constitutionnel abroge une disposition réglementaire qui autorisait les douanes à fouiller les véhicules et bagages des sujets suspects de trafics, privant les « gabelous » d’un moyen majeur de lutte contre les trafics de drogues.


Bien que très incomplet, arrêtons là cet inventaire à la Prévert. Le ministre de lntérieur, monsieur G. Darmanin, exprime un engagement résolu contre les drogues, les trafiquants et les dealers.

C’est maintenant qu’il faut agir avant qu’ils engloutissent notre Société. Une même volonté devrait animer le ministre de la
Justice, celui de l’Education nationale, celui de l’Economie, celui de la Jeunesse et des Sports, celui de la Santé, celui de la Culture et d’autres ministères encore…

C’était l’objectif affiché de la Mission Interministérielle de Lutte contre les Drogues et Conduites Addictives (MILDECA), qui fut dévoyée par trois sur quatre de ses présidents précédents. Elle est actuellement en phase de ressaisissement. Les moyens qui lui sont alloués devraient être décuplés tandis que la lutte contre les drogues et toxicomanies devrait être érigée en une grands cause nationale.

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