Pourquoi le Venezuela interdit la cigarette électronique ?

Le pays d’Amérique latine a jugé la cigarette électronique addictive et nocive pour la santé. Sa vente et bien sûr sa possession sont désormais interdites. « Elles sont devenues à la mode. Beaucoup de jeunes ont cru à l’histoire selon laquelle ils pouvaient fumer et que cela n’aurait pas d’ effets sur la santé », a déclaré le président Nicolás Maduro . Le Venezuela n’a pas interdit pour autant le tabac.

D’autres pays règlementent-ils ce type d’appareils ?

Au total, 121 pays encadrent déjà les cigarettes électroniques délivrant de la nicotine, la substance la plus addictive du tabac. Parmi eux, 34 ont interdit complètement sa vente, comme le Mexique. Mais encore 2 milliards de personnes vivent dans des pays qui n’ont pas légiféré sur son utilisation.

La Commission européenne veut réglementer les arômes des liquides utilisés dans les e-cigarettes, très prisés des jeunes consommateurs. Elle a déjà légiféré sur le cadre de sa commercialisation (étiquetage des produits, etc.).

Lire aussi : Le premier procès contre un fabriquant d’e-cigarettes s’est ouvert aux États-Unis

Que dit l’Organisation mondiale de la santé ?

L’OMS juge les cigarettes électroniques « nocives pour la santé ». Mais selon elle, le recul manque pour évaluer les effets de son utilisation et son exposition sur le long terme. Cependant elle valide l’hypothèse selon laquelle l’utilisation d’e-cigarettes initie les jeunes à la pratique de fumer (le geste, la nicotine, etc.)

Ainsi, ceux qui fument avec ce genre d’appareils ont plus de risque de consommer du tabac. Si la majorité des pays interdisent la vente de cigarettes « classiques » aux mineurs, ils ne sont que 45 % à l’avoir fait pour les e-cigarettes, comme en France.

L’OMS alerte également dans ses derniers rapports sur l’évolution rapide de ce type de produits, qui rend son encadrement difficile.

La COP10 peut-elle changer quelque chose ?

La COP10 de la convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac se déroulera en novembre, au Panama. La réglementation des cigarettes électroniques sera un des principaux sujets sur la table, notamment la taxation des liquides. L’OMS milite pour les intégrer dans son programme Mpower, mis en place il y a quinze ans pour lutter contre le tabac et accompagner les pays dans la mise en place de politiques publiques.