Toujours plus de produits stupéfiants, toujours plus puissants, notamment pour le cannabis. Avec quelles conséquences sanitaires ? Réponses avec Stéphane Billard, psychiatre addictologue au centre hospitalier psychiatrique de Quimper.

« Ce qui m’alarme le plus, c’est la diversité des drogues et leur facilité d’accès », témoigne le psychiatre addictologue Stéphane Billard.
« Ce qui m’alarme le plus, c’est la diversité des drogues et leur facilité d’accès », témoigne le psychiatre addictologue Stéphane Billard. (Laurent Silliau, d’après une photo de Vincent Michel)

Marée blanche, notre série-enquête sur la drogue

Le cannabis est de loin la drogue la plus consommée en France, mais celui consommé dans les années 1990-2000 n’a plus rien à voir avec celui d’aujourd’hui. Ce dernier est deux à trois fois plus puissant en moyenne.

La molécule de THC crée de l’anxiété. Plus son taux est important, plus les troubles liés à l’anxiété le seront aussi. Avec un risque plus grand de « bad trip » (un « mauvais délire », NDLR).

C’est aussi davantage de désorientation, avec les notions d’espace et de temps encore plus altérées. L’usager peut se retrouver « bloqué », incapable d’agir. Autre effet : cela peut engendrer des délires de persécution pour ceux qui ont déjà une fragilité psychiatrique, ou faciliter l’entrée dans la schizophrénie pour les personnes qui ont déjà cette prédisposition. Cela n’engendre pas plus de cas, mais ceux-ci vont se déclencher plus tôt.

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