
Publié le 07 févr. 2025 par Hélène Bour
Suite à de nouveaux signalements, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) alerte quant à la dangerosité de la consommation de substances psychoactives via la cigarette électronique.À lire plus tardPartager
Buddha blues, PTC pour “Pète ton crâne”. La presse évoque régulièrement ces produits à base de cannabis de synthèse, et dont la consommation augmente chez les jeunes.
Ce jeudi 6 février, c’est l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) qui a tenu à tirer la sonnette d’alarme. Indiquant avoir reçu de nouveaux signalements de cas d’effets indésirables graves après consommation de substances psychoactives par vapotage (e-cigarette ou cigarette électronique), l’agence assure qu’il s’agit de pratiques “plus risquées qu’on ne le pense”.
“Le mode de consommation par vapotage ne réduit pas les risques liés à l’usage de ces produits illicites. Il peut au contraire les augmenter, l’action des produits étant plus rapide”, avertit l’agence dans son point d’actualité (Source 1), ajoutant que les adolescents sont particulièrement concernés par ces pratiques.
Et l’agence de lister les risques graves pour la santé que présentent ces cannabinoïdes de synthèse (PTC ou Buddha Blue) : “troubles psychiatriques (épisodes délirants, hallucinations, idées suicidaires, attaque de panique), troubles digestifs (nausées, vomissements, douleurs abdominales), troubles cardiovasculaires (tachycardie, douleur thoracique), problèmes rénaux, addiction sévère avec syndrome de sevrage mais aussi malaises, amnésies, pertes de connaissance, voire convulsions”.
Une enquête qui se poursuit
L’ANSM indique avoir mobilisé les centres d’évaluation et d’information sur la pharmacodépendance-addictovigilance (CEIP-A) dès 2019, pour mener une enquête sur le vapotage de substances psychoactives (hors nicotine), enquête qui est toujours en cours.
“Sur les années 2021-2022, les résultats montrent une augmentation des signalements d’effets indésirables consécutifs à la consommation de substances psychoactives par cigarette électronique, notamment chez des mineurs. En 2024, de nouveaux cas d’intoxications au PTC ont été signalés chez des adolescents qui ont dû être hospitalisés après avoir vapé du PTC”, précise encore l’ANSM.
Mélanges et produits “fait maison” encore plus délétère
L’Agence avertit également quant à la dangerosité des mélanges, car les cannabinoïdes de synthèse, déjà dangereux en soi, sont parfois associés à d’autres substances, telles que des benzodiazépines de synthèse, ce qui augmente les risques d’intoxications et d’effets indésirables graves. “Attention aussi aux mélanges DIY (do-it-yourself). Il s’agit de la fabrication de compositions « maison » à partir du mélange d’e-liquides et composants. Ces mélanges sont dangereux car ils entraînent un risque plus élevé de surdosage de cannabinoïdes et d’interaction entre les substances”, prévient l’instance.
Les consommateurs d’e-liquides sont invités à la vigilance lors de l’achat de ces produits, et à éviter les mélanges “fait maison”. En cas de symptômes de type nausées, vomissements, malaise, amnésie, perte de connaissance, épisode délirant ou encore hallucinations après avoir vapoté, il faut contacter immédiatement les secours (15, 18 ou 112).
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