Une étude révèle que la consommation d’alcool par le père avant la conception peut affecter la santé du fœtus. Cela augmente les risques de malformations et de complications.

Une échographie de foetus (photo d’illustration)
On le martèle depuis des années : grossesse et alcool ne font pas bon ménage. Et pour cause, cela peut engendrer une malformation chez le fœtus. Jusque-là, la prévention visait plutôt la mère. Pourtant, le père a aussi sa part de responsabilité. C’est ce que souligne Bérénice Roy-Doray, professeure en génétique à l’Université de la Réunion et directrice du Centre Ressources TSAF de la Réunion, explique 20 Minutes.
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Certains enfants, qu’elle recevait en consultation, présentaient des troubles du spectre de l’alcoolisation fœtale (TSAF) alors que leur mère n’avait pas consommé une goutte d’alcool pendant sa grossesse. Des documents scientifiques sont venus corroborer ses analyses : si le père boit avant la conception de son enfant, cela risque bien d’impacter la santé de ce dernier.
Les conséquences peuvent être graves, même s’il s’agit d’une consommation faible car cela altère la qualité et la quantité des spermatozoïdes.
Risque de mort « in utero » et d’accouchement prématuré
« Si le père consomme de l’alcool avant la conception, cela va donner lieu à des anomalies d’expression de gènes, notamment ceux impliqués dans la croissance et le développement du bébé et de son cerveau », confie la spécialiste à nos confrères. Les risques de fausse couche, de mort in utero, d’accouchement prématuré et, par la suite, de développer des malformations sont donc largement augmentés. À lire aussi

En France, « la fréquence des TSAF est estimée à 1% des naissances, soit environ 8.000 enfants par an », indique le site Vivre avec le SAF.
Pas irréversible
Pour éviter de porter atteinte à la santé de sa progéniture, il est donc recommandé, pour le père et la mère, de ne plus boire d’alcool trois mois avant le lancement du « projet bébé », le renouvellement complet du stock de spermatozoïdes étant de cette durée.
« Si les femmes devront poursuivre cette abstinence jusqu’à la naissance de l’enfant, voire l’allaitement, les hommes pourront, eux, reprendre dès la découverte de la grossesse », précise Denis Lamblin, pédiatre à la retraite et président de l’association SAF France, auprès de 20 Minutes.
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